Le reveil du loup.
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Le reveil du loup.
[HRP : ce texte fait suite à ceux-là ]
"Réveille toi Nerak...réveille toi...reprend souffle...reprends vie..."
Le second souffle, une gorgée d’air, une seule…Je cherche ma rédemption. J'ouvre la bouche, il faut laisser cet air s’insinuer dans ma gorge sèche. Douce brûlure de voir et sentir ma poitrine se soulever.
Immobile, mon corps reprend peu à peu ses vieilles habitudes, la vie s’épanche en moi, il s’abreuve d’oxygène comme d’un nectar sacré. Mes muscles sont atrophiés, douloureux, je ne veux pas les brusquer, je reste étendu sur le dos, de peur de briser cette savoureuse impression de vie. Que c’est bon de souffrir. Les battements de mon cœur s’emballent puis se régularisent, ils me martèlent les tempes…L’obscurité les apaise mais la lumière qui filtre à travers la peau fine de mes paupières suffit à raviver la douleur.
Rassuré de savoir les rouages de mon corps en marche, je me concentre sur l’extérieur, un bruit attire mon attention, je plisse le nez et renifle. Une présence, charriant dans son sillage un doux parfum presque âcre, mélange d’amusement et d’irritation. Cela ne m’inquiète pas, je suis bien, heureux de souffrir, je profite de cette douleur, je l’embrasse comme le plus précieux des cadeaux.
Les bruits se rapprochent, j’ouvre les yeux lentement, cligne plusieurs fois. La douleur atteint son paroxysme. Trop de lumière, mon cœur cogne contre mes tempes, mes yeux ont du mal à s’habituer…Pourtant je les ouvre de nouveau, je les plisse. Un visage est penché sur moi, des cheveux d’or emmêlés qui tombent sur son visage. Ma douleur passe au second plan, je fixe, détaille ce visage, ces traits parfaits. Elle semble soucieuse, elle me regarde mais un large sourit étire bientôt ses lèvres, elle irradie la beauté, la pureté …De ce sourire désarmant, sincère, elle éveille mes sens. Je ne sais pas qui elle est, je ne sais pas qui je suis. J’ai juste envie de la toucher, j’approche lentement ma main tremblante de ses lèvres.
Elle ouvre de grands yeux, je n’ai qu’une envie, m’y noyer. Elle prend ma main et m’aide à me redresser. Je dois refermer mes yeux sous la nouvelle douleur qui envahit mon corps. Des grognements s’échappent de ma propre gorge.
Mon corps perd son exaltation, son excitation. Je me tiens le ventre. J’ai faim. Je ne me rappelle plus ce que cela signifie. Je ne réfléchis pas. J’attrape un objet à mes côtés et le porte à ma bouche, ce geste me semble naturel. J’ai l’impression d’être le spectateur impuissant de mes propres gestes et désirs. La femme éclate de rire et m’enlève ce qu’elle nomme ‘coquillage’ des mains.
Amusée elle frappe le coquillage contre une pierre. Le coquillage s’ouvre, elle ramasse ce qu’il portait en son sein et l’approche de ma bouche. Je l’accepte, je lui mords un doigt au passage, elle le retire vivement en un gloussement amusé. C’est délicieux, je le mastique quelques secondes avant d’avaler, trop tôt. Je me penche en avant et tousse, réveillant une nouvelle fois toutes les douleurs de mon corps.
Elle secoue la tête, toujours doucement amusée et m’en fait manger d’autres, mâchant en même temps que moi pour me montrer comment faire. Je la regarde et l’imite. Son estomac grogne de satisfaction. Dans ma bouche reste cet arrière goût de poisson…Cela réveille quelques souvenirs, fugaces. Elle m’appelle ‘Nerak’, le voyageur. J’entends le timbre clair de sa voix, je comprends ce qu’elle me dit…Mais quand j’essaie moi aussi de parler, je ne perçois que des grognements. Elle semble s’en amuser, cela commence à m’irriter.
Elle me raconte son histoire, mon histoire. Elle me raconte comment elle a lié nos existences et nos destins. Elle paraît heureuse et soulagée. Elle me quitte soudain, fait des tours dans l’eau, elle tourne, nage et plonge…Elle revient et saute…Une fois apaisée elle revient près de moi.
"Que ressens tu en me regardant ?"
Je la fixe, je la dévisage. Je me concentre, déglutit et essaie de formuler ma pensée par des mots…Cela me revient vite. J’arrive à balbutier.
"Je ressens... de la faim et de la fatigue..."
Ca n'a pas l'air de lui plaire, elle baisse les yeux et soupire. Sa voix change. Elle repart chercher des coquillages, je n'arrive pas à la retenir. Je l'ai blessée, je le sais. Pourtant je ne lui veux que du bien…Mon cœur s’emballe à cette idée.
Elle revient, mais elle ne sourit plus. Elle ouvre les coquillages avec un air résigné, son sourire a quitté ses lèvres.
Je me concentre de nouveau et reformule mon ressenti. Je lui dis qu’elle est la plus belle chose que je n’ai jamais vue. Que je veux qu’elle reste près de moi, que mon cœur la demande près de lui. Cette fois ci elle semble émue et le sourire qu’elle arbore prend une autre dimension, mes sens se réveillent de nouveau. Elle veut que je boive. Elle me dit que cela va apaiser les maux de ma gorge.
Elle m'explique qu'il y a une source d'eau douce de l'autre côté de l'île. J'y vais, elle me guide à la voix. Je me retrouve au bord d'une falaise. Je lui fais confiance, elle est en dessous. Je tente de descendre. Mes muscles encore faible me font défauts. Je glisse. Je tombe à l'eau. Elle me rattrape. Je tente de nager. Grâce à ses conseils, j'y arrive, un peu. Mes muscles sont encore trop faibles. Elle me ramène au bord.
Je pense qu'elle vient de me demander de l'embrasser. Je glisse mes bras autour de son corps et j'approche lentement mon visage du sien. J'ai peur qu'elle ne me repousse. Mes lèvres arrivent au contact des siennes. J'ai l'impression de m'envoler. Je me sens bien. Je ne veux pas rompre ce moment, mais l'air commence à manquer. Je m'écarte à regret. Je me rallonge. Elle vient contre moi. Elle me communique un peu de chaleur mais s’éloigne et me laisse tremblant. Elle ramasse quelques morceaux de bois flotté. Les humains allument des feus pour se réchauffer. Si elle le dit, je ne peux que la croire. Elle me donne le bois avec un sourire satisfait, je la regarde en souriant bêtement…Comme un idiot. Elle continue de parler mais je me contente de la fixer, de la désirer. Elle doit partir…Mon cœur s’emballe de nouveau et les larmes me montent aux yeux. J’a le droit à un baiser qui me laisse rêveur.
Je reste interdit avec les morceaux de bois, je tente de me rappeler comment on procède…Mais ça ne fait que m’irriter. Je délaisse le bois.
Les alentours sont déserts, au centre de l’île cependant, une petite cabane attire mon attention…Et je n’ai plus qu’une envie, m’y réfugier. Je sais, je sens que c’est ce que je dois faire. Je marche difficilement, en me traînant plus qu’en marchant. Je pousse la porte de la cabane, un vieux réflexe. Je suis épuisé…Je me mets en boule dans un coin, je tremble malgré la sueur qui perle à mon front. Je ferme les yeux et m’endors presque aussitôt.
"Réveille toi Nerak...réveille toi...reprend souffle...reprends vie..."
Le second souffle, une gorgée d’air, une seule…Je cherche ma rédemption. J'ouvre la bouche, il faut laisser cet air s’insinuer dans ma gorge sèche. Douce brûlure de voir et sentir ma poitrine se soulever.
Immobile, mon corps reprend peu à peu ses vieilles habitudes, la vie s’épanche en moi, il s’abreuve d’oxygène comme d’un nectar sacré. Mes muscles sont atrophiés, douloureux, je ne veux pas les brusquer, je reste étendu sur le dos, de peur de briser cette savoureuse impression de vie. Que c’est bon de souffrir. Les battements de mon cœur s’emballent puis se régularisent, ils me martèlent les tempes…L’obscurité les apaise mais la lumière qui filtre à travers la peau fine de mes paupières suffit à raviver la douleur.
Rassuré de savoir les rouages de mon corps en marche, je me concentre sur l’extérieur, un bruit attire mon attention, je plisse le nez et renifle. Une présence, charriant dans son sillage un doux parfum presque âcre, mélange d’amusement et d’irritation. Cela ne m’inquiète pas, je suis bien, heureux de souffrir, je profite de cette douleur, je l’embrasse comme le plus précieux des cadeaux.
Les bruits se rapprochent, j’ouvre les yeux lentement, cligne plusieurs fois. La douleur atteint son paroxysme. Trop de lumière, mon cœur cogne contre mes tempes, mes yeux ont du mal à s’habituer…Pourtant je les ouvre de nouveau, je les plisse. Un visage est penché sur moi, des cheveux d’or emmêlés qui tombent sur son visage. Ma douleur passe au second plan, je fixe, détaille ce visage, ces traits parfaits. Elle semble soucieuse, elle me regarde mais un large sourit étire bientôt ses lèvres, elle irradie la beauté, la pureté …De ce sourire désarmant, sincère, elle éveille mes sens. Je ne sais pas qui elle est, je ne sais pas qui je suis. J’ai juste envie de la toucher, j’approche lentement ma main tremblante de ses lèvres.
Elle ouvre de grands yeux, je n’ai qu’une envie, m’y noyer. Elle prend ma main et m’aide à me redresser. Je dois refermer mes yeux sous la nouvelle douleur qui envahit mon corps. Des grognements s’échappent de ma propre gorge.
Mon corps perd son exaltation, son excitation. Je me tiens le ventre. J’ai faim. Je ne me rappelle plus ce que cela signifie. Je ne réfléchis pas. J’attrape un objet à mes côtés et le porte à ma bouche, ce geste me semble naturel. J’ai l’impression d’être le spectateur impuissant de mes propres gestes et désirs. La femme éclate de rire et m’enlève ce qu’elle nomme ‘coquillage’ des mains.
Amusée elle frappe le coquillage contre une pierre. Le coquillage s’ouvre, elle ramasse ce qu’il portait en son sein et l’approche de ma bouche. Je l’accepte, je lui mords un doigt au passage, elle le retire vivement en un gloussement amusé. C’est délicieux, je le mastique quelques secondes avant d’avaler, trop tôt. Je me penche en avant et tousse, réveillant une nouvelle fois toutes les douleurs de mon corps.
Elle secoue la tête, toujours doucement amusée et m’en fait manger d’autres, mâchant en même temps que moi pour me montrer comment faire. Je la regarde et l’imite. Son estomac grogne de satisfaction. Dans ma bouche reste cet arrière goût de poisson…Cela réveille quelques souvenirs, fugaces. Elle m’appelle ‘Nerak’, le voyageur. J’entends le timbre clair de sa voix, je comprends ce qu’elle me dit…Mais quand j’essaie moi aussi de parler, je ne perçois que des grognements. Elle semble s’en amuser, cela commence à m’irriter.
Elle me raconte son histoire, mon histoire. Elle me raconte comment elle a lié nos existences et nos destins. Elle paraît heureuse et soulagée. Elle me quitte soudain, fait des tours dans l’eau, elle tourne, nage et plonge…Elle revient et saute…Une fois apaisée elle revient près de moi.
"Que ressens tu en me regardant ?"
Je la fixe, je la dévisage. Je me concentre, déglutit et essaie de formuler ma pensée par des mots…Cela me revient vite. J’arrive à balbutier.
"Je ressens... de la faim et de la fatigue..."
Ca n'a pas l'air de lui plaire, elle baisse les yeux et soupire. Sa voix change. Elle repart chercher des coquillages, je n'arrive pas à la retenir. Je l'ai blessée, je le sais. Pourtant je ne lui veux que du bien…Mon cœur s’emballe à cette idée.
Elle revient, mais elle ne sourit plus. Elle ouvre les coquillages avec un air résigné, son sourire a quitté ses lèvres.
Je me concentre de nouveau et reformule mon ressenti. Je lui dis qu’elle est la plus belle chose que je n’ai jamais vue. Que je veux qu’elle reste près de moi, que mon cœur la demande près de lui. Cette fois ci elle semble émue et le sourire qu’elle arbore prend une autre dimension, mes sens se réveillent de nouveau. Elle veut que je boive. Elle me dit que cela va apaiser les maux de ma gorge.
Elle m'explique qu'il y a une source d'eau douce de l'autre côté de l'île. J'y vais, elle me guide à la voix. Je me retrouve au bord d'une falaise. Je lui fais confiance, elle est en dessous. Je tente de descendre. Mes muscles encore faible me font défauts. Je glisse. Je tombe à l'eau. Elle me rattrape. Je tente de nager. Grâce à ses conseils, j'y arrive, un peu. Mes muscles sont encore trop faibles. Elle me ramène au bord.
Je pense qu'elle vient de me demander de l'embrasser. Je glisse mes bras autour de son corps et j'approche lentement mon visage du sien. J'ai peur qu'elle ne me repousse. Mes lèvres arrivent au contact des siennes. J'ai l'impression de m'envoler. Je me sens bien. Je ne veux pas rompre ce moment, mais l'air commence à manquer. Je m'écarte à regret. Je me rallonge. Elle vient contre moi. Elle me communique un peu de chaleur mais s’éloigne et me laisse tremblant. Elle ramasse quelques morceaux de bois flotté. Les humains allument des feus pour se réchauffer. Si elle le dit, je ne peux que la croire. Elle me donne le bois avec un sourire satisfait, je la regarde en souriant bêtement…Comme un idiot. Elle continue de parler mais je me contente de la fixer, de la désirer. Elle doit partir…Mon cœur s’emballe de nouveau et les larmes me montent aux yeux. J’a le droit à un baiser qui me laisse rêveur.
Je reste interdit avec les morceaux de bois, je tente de me rappeler comment on procède…Mais ça ne fait que m’irriter. Je délaisse le bois.
Les alentours sont déserts, au centre de l’île cependant, une petite cabane attire mon attention…Et je n’ai plus qu’une envie, m’y réfugier. Je sais, je sens que c’est ce que je dois faire. Je marche difficilement, en me traînant plus qu’en marchant. Je pousse la porte de la cabane, un vieux réflexe. Je suis épuisé…Je me mets en boule dans un coin, je tremble malgré la sueur qui perle à mon front. Je ferme les yeux et m’endors presque aussitôt.
Zeick Heilygan
Re: Le reveil du loup.
Djaï arriva chez Sala et s'assit se mettant à jouer avec une anémone jaune vif, l'air mélancolique.
Sala était occupée à piller des coquillages, du corail et les mélangeait ensuite à divers autres ingrédients dans son laboratoire de sorcière des mers.
Djaï soupira avant de répondre:
"Comment cela s'est il passé?"
-Bien. Il respire et son coeur s'est remis à battre. Il est encore faible...mais il reprend des forces de jour en jour. Il parvient à nager un peu...aussi maladroitement que moi je me déplace sur le sable. Je l'ai appelé Nerak. Je lui ai donné à manger et à boire.
Elle soupira de nouveau.
Sala sourit légèrement.
"Nerak..."le voyageur" en language des anciens..."A t'entendre il serait à tes yeux un simple animal de compagnie... Tu semble regretter...je me trompe?"
-Je ne sais pas...il m'apprend des choses sur les humains, de ce fait, moi je comprends plus de choses sur les nôtres.
-J'aurais pu t'en apprendre aussi...
-Oui, mais toi tu ne me regarde pas comme lui me regarde."
Un sourit empli de malice arbora le visage de la jeune naïade.
"Et que t'a t il appris?
-Et bien...je sais que ce que je pensais être de l'amour n'était en fait rien d'autre que de la fascination du au charme qui émane des nôtre.
-C'est cela qui te rend triste?
-Non, je crois que c'est parce qu'il sait pourquoi il est comme ça quand je suis là et pourquoi il est triste lorsque je pars.
Après je lui ai demandé de me parler de ce que les humains ressente quand il aiment. Et là, c'est devenu vraiment bizarre..."
Le sourire de Sala s'élargissait, elle avait une vague idée de ce dont ils avaient pu parler.
"Et maintenant que compte tu faire? Le garder jusqu'à ce qu'il meurt?
-Je sais pas encore. J'aime bien quand il me regarde, j'aime bien quand il me caresse les cheveux et me dit des choses gentilles...mais je sais que quand je le laisse seul, il est malheureux.
-Tu as appris autre chose dis moi?
-Oui...je sais à présent qu'avant je servais la déesse par insouciance....ensuite avec remords...mais que maintenant je la servirai par fierté en toute connaissance de cause."
Sala semblait satisfaite. Tout compte fait, tout ceci aura sans doute servi à quelque chose.
"Tu sais que si tu le donne à la déesse tu ne lui seras plus liée, et que ce sacrifice vu les efforts qu'il t'a fallu pour le ramener à la vie, ne peut que flatter la déesse et qu'elle restera calme très longtemps.
-Je sais..."
Djaï arbora une mine boudeuse, l'anémone ne répondait plus à ses chatouillements et avait décidé de rester fermée.
"Je verrais bien, quand je m'en serais lassé...
-Rien d'autre?
-Si, il dit qu'il aimerait que je vienne avec lui voir les humains."
Sala se figea un instant...puis reprit ses gestes.
"Ce n'est pas une bonne idée.
-Oui, mais j'ai tellement de questions encore sans réponse, Sala...Comme...ce que c'est que l'amour...il dit que l'amour est souvent accompagné de plaisir. Alors je vais m'occuper de ça. Du plaisir je vais lui en donner dans tous les sens du terme, comme ça, peut être qu'il m'aimera au delà du sortilège."
Sala cessa à nouveau son geste et fixa Djaï qui à nouveau souriait de manière malicieuse avant de reprendre:
"Je flatterai chacun de ses sens...
Je lui ferai boire le nectare de la déesse, pour lui donner le plaisir du gout.
Je l'amènerai vers les rideaux d'algues éphémères, pour lui donner le plaisir d'être caressé et de toucher.
Je lui ferai découvrir le jardin des mille couleurs, pour lui donner le plaisir de le contempler.
Et je lui ferais humer la fleur de Synagonn..pour lui donner le plaisir de sentir son doux parfum."
Et enfin, je chanterai pour lui...pour lui donner le plaisir d'entendre."
Djaï semblait rêveuse...et Sala reprit ses gestes, rassurée, avant de poursuivre:
"Peu d'humains ont eu le privilège de savourer ne serait-ce qu'un seul de ces plaisirs...cela risque de lui perturber l'esprit.
-Quelle importance, si après il danse avec moi? Au moins peut être là, je verrais dans son regard de l'amour...et non quelque chose qui n'est le fruit que d'un sortilège... ensuite je pourrais l'emmener dans mon âtre pour qu'il reste avec moi pour toujours, comme les autres, sauf que ses yeux à lui, je les mettrai dans ma boite avec mes autres trésors."
-A ta guise...mais prend garde...à trop jouer avec ton humain, tu risques de t'y attacher...déjà que tu lui ai donné un nom n'était pas très judicieux...et le moment venu risque d'être plus difficile que tu ne le crois.
Djaï haussa les épaules.
"On verra bien...en attendant je vais tenter de lui trouver de quoi se protéger du froid....C'est prêt?
-Oui...tu lui fait boire et il pourra voyager avec toi sans se noyer pendant environ deux heures.
-Merci, Sala, tu es de toutes les Tisse-Chairs, la meilleure qui soit!"
Djaï se saisit de la fiole au liquide violet et entoura de sa queue celle de Sala en signe de grande affection. Puis elle fila vers la surface...en direction d'une île minuscule où un regard empli de magie l'attendait.
Sala était occupée à piller des coquillages, du corail et les mélangeait ensuite à divers autres ingrédients dans son laboratoire de sorcière des mers.
Djaï soupira avant de répondre:
"Comment cela s'est il passé?"
-Bien. Il respire et son coeur s'est remis à battre. Il est encore faible...mais il reprend des forces de jour en jour. Il parvient à nager un peu...aussi maladroitement que moi je me déplace sur le sable. Je l'ai appelé Nerak. Je lui ai donné à manger et à boire.
Elle soupira de nouveau.
Sala sourit légèrement.
"Nerak..."le voyageur" en language des anciens..."A t'entendre il serait à tes yeux un simple animal de compagnie... Tu semble regretter...je me trompe?"
-Je ne sais pas...il m'apprend des choses sur les humains, de ce fait, moi je comprends plus de choses sur les nôtres.
-J'aurais pu t'en apprendre aussi...
-Oui, mais toi tu ne me regarde pas comme lui me regarde."
Un sourit empli de malice arbora le visage de la jeune naïade.
"Et que t'a t il appris?
-Et bien...je sais que ce que je pensais être de l'amour n'était en fait rien d'autre que de la fascination du au charme qui émane des nôtre.
-C'est cela qui te rend triste?
-Non, je crois que c'est parce qu'il sait pourquoi il est comme ça quand je suis là et pourquoi il est triste lorsque je pars.
Après je lui ai demandé de me parler de ce que les humains ressente quand il aiment. Et là, c'est devenu vraiment bizarre..."
Le sourire de Sala s'élargissait, elle avait une vague idée de ce dont ils avaient pu parler.
"Et maintenant que compte tu faire? Le garder jusqu'à ce qu'il meurt?
-Je sais pas encore. J'aime bien quand il me regarde, j'aime bien quand il me caresse les cheveux et me dit des choses gentilles...mais je sais que quand je le laisse seul, il est malheureux.
-Tu as appris autre chose dis moi?
-Oui...je sais à présent qu'avant je servais la déesse par insouciance....ensuite avec remords...mais que maintenant je la servirai par fierté en toute connaissance de cause."
Sala semblait satisfaite. Tout compte fait, tout ceci aura sans doute servi à quelque chose.
"Tu sais que si tu le donne à la déesse tu ne lui seras plus liée, et que ce sacrifice vu les efforts qu'il t'a fallu pour le ramener à la vie, ne peut que flatter la déesse et qu'elle restera calme très longtemps.
-Je sais..."
Djaï arbora une mine boudeuse, l'anémone ne répondait plus à ses chatouillements et avait décidé de rester fermée.
"Je verrais bien, quand je m'en serais lassé...
-Rien d'autre?
-Si, il dit qu'il aimerait que je vienne avec lui voir les humains."
Sala se figea un instant...puis reprit ses gestes.
"Ce n'est pas une bonne idée.
-Oui, mais j'ai tellement de questions encore sans réponse, Sala...Comme...ce que c'est que l'amour...il dit que l'amour est souvent accompagné de plaisir. Alors je vais m'occuper de ça. Du plaisir je vais lui en donner dans tous les sens du terme, comme ça, peut être qu'il m'aimera au delà du sortilège."
Sala cessa à nouveau son geste et fixa Djaï qui à nouveau souriait de manière malicieuse avant de reprendre:
"Je flatterai chacun de ses sens...
Je lui ferai boire le nectare de la déesse, pour lui donner le plaisir du gout.
Je l'amènerai vers les rideaux d'algues éphémères, pour lui donner le plaisir d'être caressé et de toucher.
Je lui ferai découvrir le jardin des mille couleurs, pour lui donner le plaisir de le contempler.
Et je lui ferais humer la fleur de Synagonn..pour lui donner le plaisir de sentir son doux parfum."
Et enfin, je chanterai pour lui...pour lui donner le plaisir d'entendre."
Djaï semblait rêveuse...et Sala reprit ses gestes, rassurée, avant de poursuivre:
"Peu d'humains ont eu le privilège de savourer ne serait-ce qu'un seul de ces plaisirs...cela risque de lui perturber l'esprit.
-Quelle importance, si après il danse avec moi? Au moins peut être là, je verrais dans son regard de l'amour...et non quelque chose qui n'est le fruit que d'un sortilège... ensuite je pourrais l'emmener dans mon âtre pour qu'il reste avec moi pour toujours, comme les autres, sauf que ses yeux à lui, je les mettrai dans ma boite avec mes autres trésors."
-A ta guise...mais prend garde...à trop jouer avec ton humain, tu risques de t'y attacher...déjà que tu lui ai donné un nom n'était pas très judicieux...et le moment venu risque d'être plus difficile que tu ne le crois.
Djaï haussa les épaules.
"On verra bien...en attendant je vais tenter de lui trouver de quoi se protéger du froid....C'est prêt?
-Oui...tu lui fait boire et il pourra voyager avec toi sans se noyer pendant environ deux heures.
-Merci, Sala, tu es de toutes les Tisse-Chairs, la meilleure qui soit!"
Djaï se saisit de la fiole au liquide violet et entoura de sa queue celle de Sala en signe de grande affection. Puis elle fila vers la surface...en direction d'une île minuscule où un regard empli de magie l'attendait.
Djaï
Re: Le reveil du loup.
Je l'ai revu... j'ai entendu son chant... Elle m'attendait, loin des regards, seule, mélancolique. Les retrouvailles avaient une vague odeur de tristesse, de chagrin, de larmes.
Elle a sourit en voyant mon tatouage. Je pense à elle à chaque battement de coeur... Voilà, elle repart déjà, une dernière étreinte et elle disparait. Je remonte sur le sable et fixe l'océan, à la recherche d'un signe de son passage.
Je prend un bout de papier et tout en fixant l'horizon, mes mains se mettent à écrire toutes seules...
Je lis et sourit. Qui aurait pu penser que j'étais capable de tant de romantisme. Pas moi en tout cas. Je cale le parchemin sous un pierre, hors de portée des marées, comme une offrande. Mais je ne sais même pas si elle sait lire. Je reprend la direction de la ville et de la réalité.
Elle a sourit en voyant mon tatouage. Je pense à elle à chaque battement de coeur... Voilà, elle repart déjà, une dernière étreinte et elle disparait. Je remonte sur le sable et fixe l'océan, à la recherche d'un signe de son passage.
Je prend un bout de papier et tout en fixant l'horizon, mes mains se mettent à écrire toutes seules...
Je te vois flottant au dessus de l'eau
Tu es si jolie
Un sentiment difficile à decrire
Tes levres se collent et fusionnent avec les miennes
Puis nous coulons
Nous coulons loin dans les profondeurs de ces eaux
Dans les abysses de mon coeur
Dans cet amour impossible
Ces eaux delicieuses et glacées
Seule toi me rechauffe
Je sais que tant que ce baiser durera nous survivrons
Car dès que nos levres se sépareront
La mort viendra nous séparer
Aussi beau que ce baiser
Aussi tragique soit-elle... les profondeurs
Ne finiront pas
Et la descente continuera
Encore et toujours jusqu'à ce que tu remontes à la surface
Et que tu me laisses seul
M'enfoncer dans les abysses de ces eaux
Dans les abysses de mon coeur
j'aurais préféré m'eteindre
En criant ton nom
Tu es si jolie
Un sentiment difficile à decrire
Tes levres se collent et fusionnent avec les miennes
Puis nous coulons
Nous coulons loin dans les profondeurs de ces eaux
Dans les abysses de mon coeur
Dans cet amour impossible
Ces eaux delicieuses et glacées
Seule toi me rechauffe
Je sais que tant que ce baiser durera nous survivrons
Car dès que nos levres se sépareront
La mort viendra nous séparer
Aussi beau que ce baiser
Aussi tragique soit-elle... les profondeurs
Ne finiront pas
Et la descente continuera
Encore et toujours jusqu'à ce que tu remontes à la surface
Et que tu me laisses seul
M'enfoncer dans les abysses de ces eaux
Dans les abysses de mon coeur
j'aurais préféré m'eteindre
En criant ton nom
Je lis et sourit. Qui aurait pu penser que j'étais capable de tant de romantisme. Pas moi en tout cas. Je cale le parchemin sous un pierre, hors de portée des marées, comme une offrande. Mais je ne sais même pas si elle sait lire. Je reprend la direction de la ville et de la réalité.
Zeick Heilygan
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