[A faire vivre] L'effondrement
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Re: [A faire vivre] L'effondrement
Vanör Delanoire le pressentait. Quelque chose de terrible allait arriver.
"M'sieur le Comte, y'a une bestiole énooorme qu'arrive sur l'Elwynn !"
La liaison se coupa. Vanör Delanoire ne paya pas sa commande, et sortit de la taverne. Il grimpa sur son cheval, qui galopa à travers la ville. Delanoire ignorait si des enfants passaient sous les sabots puissants du destrier; il s'en fichait, et fondait la masse du peuple de Hurlevent. Arrivé au maître des griffons, il abandonna son cheval épuisé. Il jeta une bourse rebondie dans la main d'un jeune apprenti médusé, et partit pour Baie-du-butin. A l'abri.
Alors que le Comte, couché sur l'encolure de la bête, regardait en arrière, il considéra avec des yeux écarquillés le grand brasier qui semblait dévorer l'horizon. Il survolait Collines-aux-corbeaux, et pourtant, il voyait la destruction d'Hurlevent. Il eut une pensée pour ses camarades laissés là-bas, puis se laissa porter jusqu'à Strangleronce.
Alors que le griffon survolait la jungle endormie, Delanoire vit Baie-du-butin, et pas seulement. Une immense vague se dessinait à l'horizon. Le Comte essaya de faire virer de bord sa monture, mais celle-ci, bien docile, ne remarqua même pas le danger, et se posa sur un perchoir à griffon de la ville, au milieu des gobelins qui couraient en hurlant. Il dût sentir que quelque chose clochait, car il piaffa, s'ébroua et projeta sur la plateforme en bois Vanör Delanoire. Celui-ci se releva. Comme certains, il regardait, béat, la vague qui arrivait. Le peuple de la ville ne courait plus maintenant. Ils regardaient leur mort arriver en face. L'ancien Mage de Givre du Fléau prit un appui correct, plaça ses mains en coupoles devant lui.
Il ferma les yeux, et ne vit pas la vague frapper de plein fouet la statue géante qui surveillait l'entrée de la baie. Il ne vit pas le raz-de-marée emporter un bateau, qui s'écrasa à l'extrémité de la ville. Il ne vit même pas la vague géante le frapper de plein fouet, tant il était concentré sur son sort. Celui-ci jaillit, gelant l'eau qui s'approchait de lui. Mais il se faisait vieux, et après quelques secondes de répit, la vague l'emporta comme tant d'autres.
"M'sieur le Comte, y'a une bestiole énooorme qu'arrive sur l'Elwynn !"
La liaison se coupa. Vanör Delanoire ne paya pas sa commande, et sortit de la taverne. Il grimpa sur son cheval, qui galopa à travers la ville. Delanoire ignorait si des enfants passaient sous les sabots puissants du destrier; il s'en fichait, et fondait la masse du peuple de Hurlevent. Arrivé au maître des griffons, il abandonna son cheval épuisé. Il jeta une bourse rebondie dans la main d'un jeune apprenti médusé, et partit pour Baie-du-butin. A l'abri.
Alors que le Comte, couché sur l'encolure de la bête, regardait en arrière, il considéra avec des yeux écarquillés le grand brasier qui semblait dévorer l'horizon. Il survolait Collines-aux-corbeaux, et pourtant, il voyait la destruction d'Hurlevent. Il eut une pensée pour ses camarades laissés là-bas, puis se laissa porter jusqu'à Strangleronce.
Alors que le griffon survolait la jungle endormie, Delanoire vit Baie-du-butin, et pas seulement. Une immense vague se dessinait à l'horizon. Le Comte essaya de faire virer de bord sa monture, mais celle-ci, bien docile, ne remarqua même pas le danger, et se posa sur un perchoir à griffon de la ville, au milieu des gobelins qui couraient en hurlant. Il dût sentir que quelque chose clochait, car il piaffa, s'ébroua et projeta sur la plateforme en bois Vanör Delanoire. Celui-ci se releva. Comme certains, il regardait, béat, la vague qui arrivait. Le peuple de la ville ne courait plus maintenant. Ils regardaient leur mort arriver en face. L'ancien Mage de Givre du Fléau prit un appui correct, plaça ses mains en coupoles devant lui.
Il ferma les yeux, et ne vit pas la vague frapper de plein fouet la statue géante qui surveillait l'entrée de la baie. Il ne vit pas le raz-de-marée emporter un bateau, qui s'écrasa à l'extrémité de la ville. Il ne vit même pas la vague géante le frapper de plein fouet, tant il était concentré sur son sort. Celui-ci jaillit, gelant l'eau qui s'approchait de lui. Mais il se faisait vieux, et après quelques secondes de répit, la vague l'emporta comme tant d'autres.
Marig
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Les jours se poursuivaient avec une épuisante monotonie. Les élémentaires ne faiblissaient pas mais c'était clairement le cas des défenseurs de Hurlevent. Ils couraient droit à la catastrophe et aucune issue ne se présentait. La présence lumineuse de la lame des Elraan jouait un grand rôle pour qu'Asélryn ne se laisse pas aller au désespoir. Elle continuait de se battre jour après jour mais les choses changèrent alors qu'elle était comme toujours juchée sur un toit de la cité.
L'atmosphère se fit plus lourde, le ciel s'assombrit... La jeune femme inspecta rapidement l'état de ses armes, prête à reprendre l'assaut, mais ce qu'elle perçut s'assimila vite au bruissement lointain d'ailes. Elle tourna alors son regard vers l'horizon mais ne vit rien... pas même la lueur du soleil, cachée par l'immense silhouette qui fondait des cieux.
Puis ce fut le choc.
Asélryn se retrouva littéralement projetée et tomba sur les tuiles brisées par l'impact. Lorsqu'elle rassembla ses esprits, ce fut pour voir devant elle la masse imposante de Neltharion appuyée sur les deux tours de garde de la vallée des héros. Le peu de lucidité qu'elle tentait de retrouver laissa place à la plus totale confusion ainsi qu'à une terreur froide. Le dragon immense se trouvait là, à une vingtaine de mètres d'elle et sa queue balayait rageusement l'air.
Ce fut lorsque cette queue, dans ses mouvements, se mit à racler les tuiles du toit où elle se trouvait qu'Asélryn se força à reprendre contenance. Soudain tirée de sa paralysie, elle bondit sur ses jambes et courut aussi vite qu'elle le put pour échapper à l'appendice osseux du reptile. Sans chercher à savoir comment se réceptionner, elle se jeta dans le vide une fois arrivée au bord de la toiture.
Le plongeon dans les canaux par ces temps froids ne fut pas des plus agréables...
L'atmosphère se fit plus lourde, le ciel s'assombrit... La jeune femme inspecta rapidement l'état de ses armes, prête à reprendre l'assaut, mais ce qu'elle perçut s'assimila vite au bruissement lointain d'ailes. Elle tourna alors son regard vers l'horizon mais ne vit rien... pas même la lueur du soleil, cachée par l'immense silhouette qui fondait des cieux.
Puis ce fut le choc.
Asélryn se retrouva littéralement projetée et tomba sur les tuiles brisées par l'impact. Lorsqu'elle rassembla ses esprits, ce fut pour voir devant elle la masse imposante de Neltharion appuyée sur les deux tours de garde de la vallée des héros. Le peu de lucidité qu'elle tentait de retrouver laissa place à la plus totale confusion ainsi qu'à une terreur froide. Le dragon immense se trouvait là, à une vingtaine de mètres d'elle et sa queue balayait rageusement l'air.
Ce fut lorsque cette queue, dans ses mouvements, se mit à racler les tuiles du toit où elle se trouvait qu'Asélryn se força à reprendre contenance. Soudain tirée de sa paralysie, elle bondit sur ses jambes et courut aussi vite qu'elle le put pour échapper à l'appendice osseux du reptile. Sans chercher à savoir comment se réceptionner, elle se jeta dans le vide une fois arrivée au bord de la toiture.
Le plongeon dans les canaux par ces temps froids ne fut pas des plus agréables...
Asélryn / Towann
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Le visage impassible, il allait et venait, parmi les rangs des soldats et Chevaliers du Seigneur. L'attente pour eux était pire que tout ce qu'ils imaginaient. Il le voyait sur leurs jeunes visages, parfois trop jeunes pour ce qu'ils allaient connaître. Ces visages qui n'exprimaient que la peur, parfois même la terreur la plus indescriptible.
Ils y en avaient d'autres, des visages. Plus vieux, plus rompus aux arts de la guerre, connaissant ses senteurs, ses dangers. Comme le sien. Ou celui de son Seigneur.
Il allait, parmi leur rangs, dispensant la bénédiction de la Lumière, accompagnée de mots de réconforts pour les plus jeunes et les plus anxieux. La Sainte Lumière veillerait sur eux. Il le fallait.
Il alla se poster dans le milieu des rangs, fermant les yeux, récitant plus pour ses camarades que pour lui les cantiques sacrés. Lorsque l'Ordre fut donner de se tenir près, son habituel masque d'impassibilité tomba, laissant place à celui d'une grande concentration.
Il les vit, arrivant telles des poupées grotesques dont les fils seraient tenus par des marionnettistes dérangés. Leur cris rauque rompit le silence, bien vite remplacé par celui des hommes. Le premier sang fut versé, sous la forme d'un coup porté par le Seigneur. La bataille commença. Les hommes et les Orcs se jetèrent les uns sur les autres et tout ne fut plus qu'une mélée indistincte de cris, de sang et de poussière. Il fut projeté lors des batailles du passé, dans la température glaciale du Norfendre. Dans la Croisade contre le Fléau. Mais, aussi grotesque soient ces Orcs gris, ils n'arrivaient guère à la cheville de l'indicible horreur diffusée par la simple présence des Damnés.
Sortant de ses pensées, il se plongea à corps perdu dans la bataille. Soignant, protégeant, incantant, il fit tout ce qu'il pu pour les hommes. Le premier Orc qui voulut défier le prêtre en robe blanche fut carbonisé par un rai de Lumière avant qu'il n'aie eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivé. Mais, malgré tout leur effort, les hommes étaient trop peu nombreux et leurs effectifs se restreignirent. Le front l'atteignit, et il du défendre sa vie. Il usa autant de ses sorts que de son bâton. Un Orc eu un rictus lorsqu'il chargea le prêtre, le voyant préparer son bâton pour un coup de taille. Le sourire se dissipa en hurlement de douleur lorsque le bâton traversa le ventre de l'Orc, les enchantements qu'il possédait le faisant rentrer dans la chair comme dans du beurre.
Malgré ses quelques victoires, ils durent reculer jusqu'à l'Abbaye. Il commença alors à recommander leurs âmes à la Lumière, continuant de se battre jusqu'au bout, non pour sa survie, mais pour celle des autres. Bientôt, ils ne furent plus que quelque uns pouvant encore se défendre. Tout semblait perdu, le Seigneur gisait même à terre. Contemplant les multiples blessures qui parcouraient son corps, le prêtre se prépara au trépas. Mais son salut arriva, sous la forme des troupes régulières du Roy qui vinrent leur préter main forte.
La bataille se termina et les Rochenoires furent repoussés. Alors seulement, Aeredril Mantelumière se permit de souffler, un court instant avant de venir en aide aux multiples blessés.
Ils y en avaient d'autres, des visages. Plus vieux, plus rompus aux arts de la guerre, connaissant ses senteurs, ses dangers. Comme le sien. Ou celui de son Seigneur.
Il allait, parmi leur rangs, dispensant la bénédiction de la Lumière, accompagnée de mots de réconforts pour les plus jeunes et les plus anxieux. La Sainte Lumière veillerait sur eux. Il le fallait.
Il alla se poster dans le milieu des rangs, fermant les yeux, récitant plus pour ses camarades que pour lui les cantiques sacrés. Lorsque l'Ordre fut donner de se tenir près, son habituel masque d'impassibilité tomba, laissant place à celui d'une grande concentration.
Il les vit, arrivant telles des poupées grotesques dont les fils seraient tenus par des marionnettistes dérangés. Leur cris rauque rompit le silence, bien vite remplacé par celui des hommes. Le premier sang fut versé, sous la forme d'un coup porté par le Seigneur. La bataille commença. Les hommes et les Orcs se jetèrent les uns sur les autres et tout ne fut plus qu'une mélée indistincte de cris, de sang et de poussière. Il fut projeté lors des batailles du passé, dans la température glaciale du Norfendre. Dans la Croisade contre le Fléau. Mais, aussi grotesque soient ces Orcs gris, ils n'arrivaient guère à la cheville de l'indicible horreur diffusée par la simple présence des Damnés.
Sortant de ses pensées, il se plongea à corps perdu dans la bataille. Soignant, protégeant, incantant, il fit tout ce qu'il pu pour les hommes. Le premier Orc qui voulut défier le prêtre en robe blanche fut carbonisé par un rai de Lumière avant qu'il n'aie eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivé. Mais, malgré tout leur effort, les hommes étaient trop peu nombreux et leurs effectifs se restreignirent. Le front l'atteignit, et il du défendre sa vie. Il usa autant de ses sorts que de son bâton. Un Orc eu un rictus lorsqu'il chargea le prêtre, le voyant préparer son bâton pour un coup de taille. Le sourire se dissipa en hurlement de douleur lorsque le bâton traversa le ventre de l'Orc, les enchantements qu'il possédait le faisant rentrer dans la chair comme dans du beurre.
Malgré ses quelques victoires, ils durent reculer jusqu'à l'Abbaye. Il commença alors à recommander leurs âmes à la Lumière, continuant de se battre jusqu'au bout, non pour sa survie, mais pour celle des autres. Bientôt, ils ne furent plus que quelque uns pouvant encore se défendre. Tout semblait perdu, le Seigneur gisait même à terre. Contemplant les multiples blessures qui parcouraient son corps, le prêtre se prépara au trépas. Mais son salut arriva, sous la forme des troupes régulières du Roy qui vinrent leur préter main forte.
La bataille se termina et les Rochenoires furent repoussés. Alors seulement, Aeredril Mantelumière se permit de souffler, un court instant avant de venir en aide aux multiples blessés.
Aeredril- Personnages Joués : Elise Chanteciel
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Le petit Oeil de Kilrogg que l'Archiviste lui avait si plaisamment installé haut dans le ciel ne pouvait masquer un brin d'incertitude sur le visage de Fëarielle.
Neltharion le Destructeur, Aile-de-Mort, avait lui-même attaqué la ville....
"Plus serré!"
Le Juge inclina la tête et resserra, une fois de plus, les sangles de la tenue de la Dame. Sa tenue de guerre. Celle qu'elle avait porté en Norfendre. Celle qu'elle porterait jusqu’à ce que ces enchanteurs aient terminé son nouveau petit projet. Elle étouffa un grognement alors qu'Aelwine serrait, d'un coup sec, la sangle pectorale. Elle n'avait pas peur, non. Mais elle doutait. Aile-de-Mort était un bien grand mal en soit. Mais Aile-de-Mort et le Marteau du Crépuscule, cela pointait du doigt un Dieu Très Ancien. Ce monde survivrait-il finalement? Deux déjà avaient été vaincus... Elle se permit un "oui".
La Terre gronda à nouveau, arrachant de la poussière aux hauts plafonds des cavernes de l'Anima Scholia. Des boucliers avaient été levés partout, la salle des Âmes-mémoires scellée, pour protéger au mieux, tout le sombre savoir réunit en ces murs, loin sous les racines du mont Hyjal.
Alors que le Juge attachait son épée à son côté, et lui remettait, tête basse, ses deux bourses d'âmes, Fëarielle s'octroya finalement un sourire.
Après tout, n'était ce pas dans la Guerre et la Destruction qu'elle se sentait vivante?
Assis derrière les fenêtres de l'infirmerie, l'Archiviste se remettait de ses brûlures récentes. Il termina d'enlever son dernier bandage. La peau n'était pas encore tout à fait lisse, mais cela ne durerait plus. Il soupira. Il avait finit par aimer cette ville. Et voilà que la Destruction s'y rendait en personne, sans que l'on pu y faire quoique ce soit. Luumon s'agita en lui, sous l'impulsion de la sourde colère qui l'animait. L'Archiviste serra les poings et se leva de son lit, loin dans le ciel, l'oeil de Kilrogg se dispersa. La douleur dans sa jambe droite l'avait déconcentré, il avait perdu le contrôle. Il jura. Resta là, sans bouger. Laissa la douleur se fondre en lui. La prit comme une part de lui. Elle se diffusa, entretenant sa sourde colère, et sa sourde colère atténuant la douleur, jusqu’à ce que finalement il ne reste plus que la haine. La Haine pour ce mal ancestral qui était revenu. Il enfila calmement son uniforme, le gambison frottant sur ses plaies récentes lui octroyant de nouvelles souffrances. Qu'importe.
Il enfila son tabard de Garde.
Il sortit de l'infirmerie et vit qu'on l'avait déplacé. Restant là hagard, il parcouru l'endroit des yeux, avant de descendre d'un étage. Il se dirigea vers les dortoirs, après s'être renseigné auprès du factionnaire...
Ainsi c'était fait. Tout avait changé. Il s'affala sur son lit, faisant grincer le pauvre meuble. Puis il ouvrit son casier, en sortit son épée et son insigne. L'heure n'était pas à l'abattement.
L'heure était à la reconstruction. Et bientôt, à la Guerre.
Neltharion le Destructeur, Aile-de-Mort, avait lui-même attaqué la ville....
"Plus serré!"
Le Juge inclina la tête et resserra, une fois de plus, les sangles de la tenue de la Dame. Sa tenue de guerre. Celle qu'elle avait porté en Norfendre. Celle qu'elle porterait jusqu’à ce que ces enchanteurs aient terminé son nouveau petit projet. Elle étouffa un grognement alors qu'Aelwine serrait, d'un coup sec, la sangle pectorale. Elle n'avait pas peur, non. Mais elle doutait. Aile-de-Mort était un bien grand mal en soit. Mais Aile-de-Mort et le Marteau du Crépuscule, cela pointait du doigt un Dieu Très Ancien. Ce monde survivrait-il finalement? Deux déjà avaient été vaincus... Elle se permit un "oui".
La Terre gronda à nouveau, arrachant de la poussière aux hauts plafonds des cavernes de l'Anima Scholia. Des boucliers avaient été levés partout, la salle des Âmes-mémoires scellée, pour protéger au mieux, tout le sombre savoir réunit en ces murs, loin sous les racines du mont Hyjal.
Alors que le Juge attachait son épée à son côté, et lui remettait, tête basse, ses deux bourses d'âmes, Fëarielle s'octroya finalement un sourire.
Après tout, n'était ce pas dans la Guerre et la Destruction qu'elle se sentait vivante?
Assis derrière les fenêtres de l'infirmerie, l'Archiviste se remettait de ses brûlures récentes. Il termina d'enlever son dernier bandage. La peau n'était pas encore tout à fait lisse, mais cela ne durerait plus. Il soupira. Il avait finit par aimer cette ville. Et voilà que la Destruction s'y rendait en personne, sans que l'on pu y faire quoique ce soit. Luumon s'agita en lui, sous l'impulsion de la sourde colère qui l'animait. L'Archiviste serra les poings et se leva de son lit, loin dans le ciel, l'oeil de Kilrogg se dispersa. La douleur dans sa jambe droite l'avait déconcentré, il avait perdu le contrôle. Il jura. Resta là, sans bouger. Laissa la douleur se fondre en lui. La prit comme une part de lui. Elle se diffusa, entretenant sa sourde colère, et sa sourde colère atténuant la douleur, jusqu’à ce que finalement il ne reste plus que la haine. La Haine pour ce mal ancestral qui était revenu. Il enfila calmement son uniforme, le gambison frottant sur ses plaies récentes lui octroyant de nouvelles souffrances. Qu'importe.
Il enfila son tabard de Garde.
Il sortit de l'infirmerie et vit qu'on l'avait déplacé. Restant là hagard, il parcouru l'endroit des yeux, avant de descendre d'un étage. Il se dirigea vers les dortoirs, après s'être renseigné auprès du factionnaire...
Ainsi c'était fait. Tout avait changé. Il s'affala sur son lit, faisant grincer le pauvre meuble. Puis il ouvrit son casier, en sortit son épée et son insigne. L'heure n'était pas à l'abattement.
L'heure était à la reconstruction. Et bientôt, à la Guerre.
Fëarielle
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Rien ne se passe jamais comme prévu.
Après des heures de calculs et suppositions, j’avais finalement déterminé que Dalaran était probablement la seule ville sûre en Azeroth. Quelques ajustements sur mes tunnels de téléportation pour stabiliser l’utilisation multiple, il ne restait plus qu’à rassembler les personnes à mettre en lieu sûr. Enfin, « plus qu’à… ». Au final, j’ai passé du temps pour rien sur ce projet. Entre Judh disparue je ne sais ou et Lise, son fichu caractère et sa grossesse jusqu’aux yeux, ni l’une, ni l’autre n’en a eu le besoin. A la place, je me suis retrouvé avec un gosse dans les bras et un « Il sera plus en sécurité avec toi, mais la téléportation c’est trop risqué pour un enfant !». A croire que je suis le seul lâche en ville qui prévoit une retraite alors que tout le monde désire se battre jusqu’à la mort.
Enfin Lise avait raison comme souvent. Mais, évidemment, elle n’a pas écouté son propre conseil. En conséquence, je me retrouve à présent responsable d’un petit bonhomme de presque 7 ans pendant que son corps à elle flotte dans les débris du parc. J’ignore depuis quand je contemple ce désastre sans me rendre compte de ce que cela implique réellement. Je dirais un jour entier… mais la notion du temps me fait défaut depuis l’arrivée d’Aile-de-mort.
Les vagues d’élémentaires s’étaient succédées à une cadence plus élevée cette nuit-là. Nous peinions à les contenir et à les maintenir éloignés de la cathédrale. Les tremblements de terre de plus en plus violents ne me faisaient plus sourire. J’étais mort de trouille. Sans doute parce que Lise avait placé notre fils sous ma responsabilité et que je le savais endormi avec les autres enfants réfugiés dans la cathédrale.
Après une vague d’élémentaire contenue de justesse, nous nous octroyions une pause bien méritée sur le haut des marches du lieu saint. Anissa somnolait dans mes bras entre deux discussions. Je prenais soin d’elle, de l’enfant de Saig qu’elle porte. Un transfuge simple et évident en l’absence de Judh et notre enfant. Enfin transfuge, Saig ne supporterait pas de perdre son gosse, par extension, je ne supporterais pas qu’il arrive quelque chose à la sauvageonne et au petit.
C’est l’odeur de souffre qui m’a tiré de la torpeur. Moi qui déteste le feu, je le sens venir à des milles. Je me rappelle avoir redressé le dos, froncé le nez et les sourcils avant de comprendre. Nous avions sans doute le meilleur « poste d’observation » de la ville. Avant la présence, l’aura du dragon, son ombre nous a happé tout entier. J’ai cessé de respirer. Bon réflexe, j’imagine que ça m’a évité de gober les scories charriés et permis à mes poumons de survivre quelques instants de plus.
Ceux qui n’étaient pas là ne pourront jamais comprendre. Du Noir, il se dégage une pesanteur qui vous écrase et vous ramène à votre condition de grain de sable. Le souffle brûlant à son passage avait suffoqué plusieurs personnes, certaines même se consumaient à cause de ses flammes. Lorsqu’il s’est posé sur les tours à l’entrée de la ville, mon cœur a loupé un battement, persuadé qu’il se retournerait pour souffler sur la cathédrale et les défenseurs. A cause du chaos, je ne sais pas pourquoi nous sommes encore ici pour en témoigner. Quand il a repris son vol, s’éloignant de la ville, je suis resté interdit. Le sourire et le geste d’Anissa m’ont rappelé à la réalité juste avant qu’elle s’effondre. Les instincts sont revenus.
Après avoir confié Anissa au bon soin d’une prêtresse, celle qui nous a sûrement sauvé la mise en érigeant une barrière de lumière, je me suis rendu compte que le vacarme d’explosion m’avait laissé sourd. Mes gestes me paraissaient affreusement lents et douloureux. A dire vrai, je ressentais une forme de douleur, celle d’une peur tétanisante. Il m’a fallu quelques instants de plus pour commander à mes jambes de courir vers la cathédrale, m’assurer que mon fils se portait bien. Quand je l’ai trouvé, debout, le visage couvert de poussière sur les décombres d’un pan de mur, la peur s’est envolée. Il était entier. Choqué sans doute, mais entier. En me rapprochant, j’ai vu ses lèvres bouger. Il chantonnait. Cette fichue mélodie que je chante moi-même si souvent. Sans réfléchir, je l’ai emporté loin du lieu de Lumière.
J’ai couru aussi loin que possible. Je savais déjà ce qui allait se passer pour l’avoir vécu si souvent. La tare, celle qui se transmet avec mon sang. Je ne voulais pas que quiconque puissent s’en rendre compte et interpréter de travers. Je ne voulais pas que mon fils subisse un fichu exorcisme dès que les lumineux sortiraient de la léthargie du choc de l’attaque. Evidemment, ils ne trouveraient rien de plus que chez moi. Nous ne sommes pas des démons, ni aucune autre sorte de créatures mystiques, nous sommes bien humains… mais j’ignore encore comment expliquer pourquoi et ce qui peut bien nous arriver.
Par je ne sais quel miracle, ma bécane a survécu. J’ai emmitouflé le petit dans une couverture, le cajolant pour qu’il s’endorme dans le side. J’ai sillonné ensuite la ville à la recherche de sa mère. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que le parc était détruit. Le parc où elle avait trouvé refuge avec son époux. En contrebas, quelques pantins désarticulés gesticulaient dans les débris. En passant par le port, je suis arrivé sur les lieux avec quelques autres personnes. Nous avons d’abord fouillé à la recherche des survivants, un ou deux tout au plus. Parmi les cadavres, je les ai trouvé, Lise et son époux, serrés l’un contre l’autre pour se protéger. Par un étrange coup du sort, il ne restait d’identifiable de la mère de mon enfant, de la seule femme que j’ai probablement vraiment aimé, que les cheveux blonds, une légère odeur de rose brûlée et le pendentif autour de sa gorge calcinée.
Je n’ai pas pu empêcher mon enfant de voir, je n’ai pas vraiment cherché à le faire d’ailleurs. Comme un autre gamin il y a une quinzaine d’année, il observait les corps sans vie. Pas de cris, pas de pleurs, juste cette sorte de fascination que l’on pourrait qualifier de morbide et cette… compréhension. C’est lui qui a déchiré le brouhaha indistinct dans lequel j’étais plongé. Sa voix de gosse chantonnait ce rythme simple comme un battement de cœur… et les fameuses paroles ressassées sans relâche. Je n’ai rien rétorqué, rien expliquer, d’ailleurs je ne saurais pas le faire, j’ai simplement tendu une barre de chocolat en le prenant dans mes bras. Après tout, les sucreries sont les seuls remèdes que j’ai trouvés à ce « petit souci ».
Lanniey
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Esteban Llorente avait bien prévu le coup. Bien au chaud dans son luxueux abri avec sa nièce et quelques sbires, entouré des biens les plus précieux qu'il avait pu sauver quelques temps avant les premières secousses, il regardait le chaos sur Azeroth dans sa boule de cristal comme on regarde un combat d'arène. L'interruption de la liaison avec le bureau du sénateur à Ironforge l'avait inquiété : ce nain était aussi un ami en plus d'être un collaborateur, mais il avait été rassuré par les nouvelles que lui apportait Adella, sa jeune arrière-petite nièce qui, par son union avec Pôelefer, consolidait les relations entre les deux familles. Le vieillard vit de ses propres yeux l'immense dragon peu avant que l'image ne se brouille sous un torrent de feu. Alors c'était ça, le cataclysme. C'était Neltharion qui revenait. Llorente frémit, l'ancien aspect de la Terre était un tyran complètement fou sans aucune considération pour l'espèce humaine. Le rapprochement à faire était simple entre le dragon, les élémentaires et le Marteau du Crépuscule. Il y avait quelque sombre créature tentaculaire et hideuse derrière cette affaire, un dieu très ancien, sûrement. Le clairvoyant dormit mal après l'effondrement du parc, même s'il était à des milliers de kilomètres des vieux continents. Les choses auraient changées à son retour, c'était une nouvelle époque. Certains disaient que l'ouverture de la porte des ténèbres était l'an 0, et bien ceux-là pourraient réitérer. Le retour de Deathwing serait l'an 0 de l'ère du chaos.
Le retour par navire de Llorente et d'Adella était prévu bien assez tôt, et de retour en Azeroth, il aurait des choses à dire aux membres de l'Enclave. Les pentes d'Alterac feraient une bonne cachette pour continuer le combat.
Le retour par navire de Llorente et d'Adella était prévu bien assez tôt, et de retour en Azeroth, il aurait des choses à dire aux membres de l'Enclave. Les pentes d'Alterac feraient une bonne cachette pour continuer le combat.
Clairvoyant Llorente
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Darsin avait revêtit son masque d'inquiétude profonde, d'anxiété, de jeune homme soucieux, apeuré. Il craignait pour sa famille. Pour ce qui risquait d'arriver à sa famille. De ceci, de ce dont il ne pouvait les protéger. Le barrage de Formepierre avait cédé. Les tremblements de terre avaient été intenses. Les flammes avaient remplis le ciel, lorsqu'Il était passé. Qu'est-ce qu'Il était ? La nuit ne lui avait pas permis de voir cette forme à la fois si obscure et si flamboyante, le manque de lumière et le soudain éclairage provoqué par cette chose géante, rapide et tellement brûlante l'avait effrayé. Avait fait battre le sang à ses oreilles au poing où il n'entendit plus que vaguement ce battement d'ailes assourdissant.
Mais à peine l'avait-il aperçu que la forme était déjà loin du Loch Modan. Devda était partie à Thelsamar afin d'essayer d'en apprendre plus. Au lieu de l'attendre bêtement sur le perron, le jeune homme était parti préparer le berceau qu'avait fabriqué sa guerrière blonde pour transporter aisément les filles sur une monture, avait sorti deux sacs et les avait remplis de provisions, de choses dont ils pourraient avoir besoin sur les routes. Une fois le tout prêt, il tenta de réconforter les deux fillettes, de faire cesser leurs pleurs. Une fois la tâche effectuée, il sortit sur le perron pour charger les sacs sur sa bécane qui gisait malheureusement dans un cratère fumant, réduite à l'état de débris.
Il jura, il avait laissé ses armes sur la bécane ainsi que la majorité de ses documents et autres ouvrages précieux. Il alla donc vers Georgette pour attacher les sacs à sa selle et retourna sur le perron de leur petite maison, attendant le retour de sa guerrière.
Il était prêt, physiquement, matériellement à partir depuis qu'il avait vu cette chose pousser au nord-est. Mais bien qu'il soit heureux de sa nouvelle vie, il restait encore fragile émotionellement. Mais il y avait deux petites âmes à protéger, et pour l'instant l'époque n'était pas à la faiblesse, l'époque était à la survie, au combat contre cette vie qui semblait s'acharner contre eux.
Mais à peine l'avait-il aperçu que la forme était déjà loin du Loch Modan. Devda était partie à Thelsamar afin d'essayer d'en apprendre plus. Au lieu de l'attendre bêtement sur le perron, le jeune homme était parti préparer le berceau qu'avait fabriqué sa guerrière blonde pour transporter aisément les filles sur une monture, avait sorti deux sacs et les avait remplis de provisions, de choses dont ils pourraient avoir besoin sur les routes. Une fois le tout prêt, il tenta de réconforter les deux fillettes, de faire cesser leurs pleurs. Une fois la tâche effectuée, il sortit sur le perron pour charger les sacs sur sa bécane qui gisait malheureusement dans un cratère fumant, réduite à l'état de débris.
Il jura, il avait laissé ses armes sur la bécane ainsi que la majorité de ses documents et autres ouvrages précieux. Il alla donc vers Georgette pour attacher les sacs à sa selle et retourna sur le perron de leur petite maison, attendant le retour de sa guerrière.
Il était prêt, physiquement, matériellement à partir depuis qu'il avait vu cette chose pousser au nord-est. Mais bien qu'il soit heureux de sa nouvelle vie, il restait encore fragile émotionellement. Mais il y avait deux petites âmes à protéger, et pour l'instant l'époque n'était pas à la faiblesse, l'époque était à la survie, au combat contre cette vie qui semblait s'acharner contre eux.
Landris
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Ca avait eu l'effet d'un premier battement de coeur.
Un silence sourd, comme si le monde entier s'était suspendu à ce son, avant que le nouveau-né dont il venait d'accoucher ne pousse son cri. Et puis, le tumulte, le chaos, la vie qui s'exprimait. Sauf que cet enfant était aile-de-Mort, et qu'Azeroth avait enfanté de sa fin. Ludjana, depuis Nagrand, en contemplait les premiers éclats, témoignait des peurs ineffables qui succédaient à l'héroïsme des mortels face à l'ire élémentaire. Repliant sa main sous son menton, elle se décida à attendre encore un peu, avant de plier ses quelques affaires, et de revenir à la ville blanche. La toile la plus parfaite venait d'être tissée. Après tout, disait-elle souvent, on n'avait jamais plus d'éclat qu'au moment de se briser.
Un homme, dans son tombeau, ouvrit des yeux de glace, et ne regarda rien. Il écouta, ressentit, jaugea. Le temps était au chaos, pas seulement sur les terres qui avaient été les siennes. Il entendait des pas, des murmures. Il ne serait bientôt plus seul. Il devrait prévenir ces gens, d'une façon ou d'une autre, de ne pas approcher de lui, quelqu'en soit la façon. Le chaos, quelqu'il soit, ne pouvait servir que ces trois Dames qui l'avaient damné. Il était temps de s'éveiller. Et de porter lame au clair.
Quand la Mort passa, Ejid et sa petite étaient toujours admiratifs devant les glaciers. Ils étaient occupés à contempler les merveilles minuscules, quand quelque chose se fit sentir. Par instinct, il attira sa fille dans ses bras, de façon tout à fait contraire à ses habitudes, pour la protéger avec lui d'une bulle à peine visible. Elle ne protesta pas, sans doute était-elle trop surprise, alors qu'il reculait. Contre quoi, pour fuir où, il ne le savait pas, mais il ressentait cette menace comme une lame sur son échine. Quelques secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles rien ne se passa. Juste le temps qu'il fallait à la raison pour se mettre en branle, remettre en cause cette sensation, ridiculiser l'instinct et surtout le fait de lui avoir obéit. Puis, l'oreille souleva ce que les entrailles avaient pointé sans preuve. Un craquement. Sourd, profond, comme la page de l'histoire du monde qu'on serait en train de déchirer.
Le barrage céda et le ciel devint sang. Ni sa fille, ni lui-même ne remuèrent. Ni les flammes, ni les craquements des montagnes, ni les hurlements des nains ne les firent bouger. Toute la vallée s'emplissait des échos du battement de ces ailes effroyables, du rugissement de l'eau qui s'engouffrait au loin dans la plaine, des roches s'effondrant. Une avalanche rugit alors que l'ombre titanesque s'était éloignée, sous la chaleur et les convulsions de la terre. Le destin voulut qu'ils n'en soient pas proches. Quand bien même, ils n'auraient pas fait un geste. Ce qui l'avait retenu là, sans mot, sans véritable regard, c'était la Peur. La véritable Peur.
Ouvrant les bras pour laisser s'échapper son enfant alors que sa raison muette s'ébrouait, il baissa les yeux vers elle, elle leva le nez vers lui. Elle s'agrippa à nouveau, il hocha la tête. Sans plus de paroles, la balade était finie. Tout autant que le temps des douceurs.
Chance considéra gravement les nouvelles, ainsi que les divers témoignages des goules balbutiantes. Les secousses avaient ébranlé Berce-Âme sans que des dommages irréparables ne soient répertoriés. Une galerie menaçait de s'effondrer malgré les fortifications dernières, mais ce n'était qu'une question de temps et de quelques recherches de matériel. Aile-de-Mort, disaient donc les quelques rares rumeurs qui filtraient jusqu'à lui. Aile-de-Mort. Un Aspect, à ce que lui rappelait sa mémoire défaillante. Bien, s'il voulait anéantir toute vie, ce ne serait qu'une certaine faute de goût; s'il escomptait éliminer toute forme d'existence, le Clan partirait participer à mettre un nouveau terme à la sienne.
Le reste ne le concernait plus.
Un silence sourd, comme si le monde entier s'était suspendu à ce son, avant que le nouveau-né dont il venait d'accoucher ne pousse son cri. Et puis, le tumulte, le chaos, la vie qui s'exprimait. Sauf que cet enfant était aile-de-Mort, et qu'Azeroth avait enfanté de sa fin. Ludjana, depuis Nagrand, en contemplait les premiers éclats, témoignait des peurs ineffables qui succédaient à l'héroïsme des mortels face à l'ire élémentaire. Repliant sa main sous son menton, elle se décida à attendre encore un peu, avant de plier ses quelques affaires, et de revenir à la ville blanche. La toile la plus parfaite venait d'être tissée. Après tout, disait-elle souvent, on n'avait jamais plus d'éclat qu'au moment de se briser.
Un homme, dans son tombeau, ouvrit des yeux de glace, et ne regarda rien. Il écouta, ressentit, jaugea. Le temps était au chaos, pas seulement sur les terres qui avaient été les siennes. Il entendait des pas, des murmures. Il ne serait bientôt plus seul. Il devrait prévenir ces gens, d'une façon ou d'une autre, de ne pas approcher de lui, quelqu'en soit la façon. Le chaos, quelqu'il soit, ne pouvait servir que ces trois Dames qui l'avaient damné. Il était temps de s'éveiller. Et de porter lame au clair.
Quand la Mort passa, Ejid et sa petite étaient toujours admiratifs devant les glaciers. Ils étaient occupés à contempler les merveilles minuscules, quand quelque chose se fit sentir. Par instinct, il attira sa fille dans ses bras, de façon tout à fait contraire à ses habitudes, pour la protéger avec lui d'une bulle à peine visible. Elle ne protesta pas, sans doute était-elle trop surprise, alors qu'il reculait. Contre quoi, pour fuir où, il ne le savait pas, mais il ressentait cette menace comme une lame sur son échine. Quelques secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles rien ne se passa. Juste le temps qu'il fallait à la raison pour se mettre en branle, remettre en cause cette sensation, ridiculiser l'instinct et surtout le fait de lui avoir obéit. Puis, l'oreille souleva ce que les entrailles avaient pointé sans preuve. Un craquement. Sourd, profond, comme la page de l'histoire du monde qu'on serait en train de déchirer.
Le barrage céda et le ciel devint sang. Ni sa fille, ni lui-même ne remuèrent. Ni les flammes, ni les craquements des montagnes, ni les hurlements des nains ne les firent bouger. Toute la vallée s'emplissait des échos du battement de ces ailes effroyables, du rugissement de l'eau qui s'engouffrait au loin dans la plaine, des roches s'effondrant. Une avalanche rugit alors que l'ombre titanesque s'était éloignée, sous la chaleur et les convulsions de la terre. Le destin voulut qu'ils n'en soient pas proches. Quand bien même, ils n'auraient pas fait un geste. Ce qui l'avait retenu là, sans mot, sans véritable regard, c'était la Peur. La véritable Peur.
Ouvrant les bras pour laisser s'échapper son enfant alors que sa raison muette s'ébrouait, il baissa les yeux vers elle, elle leva le nez vers lui. Elle s'agrippa à nouveau, il hocha la tête. Sans plus de paroles, la balade était finie. Tout autant que le temps des douceurs.
Chance considéra gravement les nouvelles, ainsi que les divers témoignages des goules balbutiantes. Les secousses avaient ébranlé Berce-Âme sans que des dommages irréparables ne soient répertoriés. Une galerie menaçait de s'effondrer malgré les fortifications dernières, mais ce n'était qu'une question de temps et de quelques recherches de matériel. Aile-de-Mort, disaient donc les quelques rares rumeurs qui filtraient jusqu'à lui. Aile-de-Mort. Un Aspect, à ce que lui rappelait sa mémoire défaillante. Bien, s'il voulait anéantir toute vie, ce ne serait qu'une certaine faute de goût; s'il escomptait éliminer toute forme d'existence, le Clan partirait participer à mettre un nouveau terme à la sienne.
Le reste ne le concernait plus.
Ludjana- Personnages Joués : Contemplative.
Re: [A faire vivre] L'effondrement
"44.. 45.. 46.."
Myao était dans le dépôt, assistée par deux factionnaires, comptant les caisses d'armures impériales qu'il fallait fournir aux appelés à la défense de la citée.
"Je crois qu'on est bon.."
Elle fut coupée par le son du tocsin, retentissant comme un glas pour elle : fatiguée, exténuée, brisée.
Elle s'empressa d'ouvrir la porte du dépôt et le même spectacle récurrent s'offrit à elle : le ciel s'assombrit, le vent vînt se briser sur le citée, les hommes s'affairèrent dans les rues à se préparer à l'assaut imminent.
Nombres de failles s'ouvrirent sans prévenir, crachant comme un venin les légions d'élémentaires d'Eau et de Vent, prenant au dépourvu soldats, vieillards, femmes et enfants. Nombres d'entre eux périrent sur le coup. Une boucherie sans autre qualificatif débuta dans la citée des Hommes.
Elle s'en retourna à l'intérieur et se précipita sur une caisse de tromblons qu'elle traina avec l'aide d'un factionnaire. Un fois dehors, elle l'ouvrit avec sa dague et commença à en distribuer à tous les soldats désarmés et citoyens désireux de prendre les armes pour sauver ce qui pouvait être sauver.
Une fois retournée à l'intérieur, elle chercha d'autres caisses d'armes. Un élémentaire surgit, balayant le factionnaire posté à la sortie. Il vit Myao à l'intérieur et tira un projectile de glace sur les caisses derrière elle. La gnome fut violemment rejetée au sol, se retrouvant à quelques mètres de celui-ci. Sonnée, elle n'entendit plus rien si ce n'est un bourdonnement persistant. Elle rouvrit les yeux et vit que l'élémentaire s'était trouvée une autre victime dans la rue.
"Attention ! Là-haut !"
Elle se releva, se tenant le bras. Une grande ombre recouvrait progressivement le sol dans la rue. Des hommes et des femmes fuyaient. Un des factionnaires qui l'assistait surgit à l'entrée et avait l'air de lui enjoindre quelque-chose qu'elle n'entendait pas.
"Vite Sergent ! Il arrive !"
Qu'est-ce qui arrivait ? Quand elle vit le factionnaire reporter son attention vers le ciel, un cri perçant retentit dans toute la citée. Elle tourna la tête vers la petite lucarne et l'aperçut, la mort venue du ciel comme disaient les mythes. Elle commença à rejoindre la sortie, mais sa jambe défaillit. Une explosion, le bâtiment s'effondra sur elle, plus rien.
Elle se réveilla, après avoir été assommée par une pierre. Elle ne voyait rien. Elle tâtonna dans l'obscurité et rencontra une autre pierre qui lui avait pris sa jambe. Elle ne la sentait plus. Elle essaya de se convaincre. Rester confiante, après tout, ça n'était pas la première fois.
Elle prit son communicateur, et tenta de l'allumer. Celui-ci était amoché mais fonctionnait encore.
"Sergent Piochenfer, prise de.. "
" ..Service ?" dit-elle. Mais personne ne semblait l'avoir entendue. Elle cogna l'engin contre le sol.
"Nom d'un bordel mais quelqu'un a-t-il un explication rationnelle à m'apporter quant à ce chaos ?" rétorqua-t-elle.
"Des blessés ?"
"Personnellement, je ne sens plus ma jambe et je suis sous un dépôt." A cette annonce, ses camarades s'affairèrent à la sortir de là. Elle avait essayé de garder son calme en jouant les mal-réveillés mais au fond d'elle, ce n'était qu'une façade pour cacher un état d'épuisement profond. Elle ne savait pas où elle avait puisé ces ressources. Toujours était-il que ce n'était pas aujourd'hui qu'elle en finissait avec la vie. Après tout, peut-être qu'on décide de sa mort ? Elle le saurait un jour ou l'autre.
A l'aube du jour suivant, elle se réveilla dans un lit d'hôpital. Elle précipita sa main vers sa jambe et l'aperçut dans un bon plâtre. La gnome était couvertes de bandage aux bras et au front. C'était enfin terminée, elle pouvait relâcher la pression. Elle porta son attention sur sa droite et vit un voisin de chambre, mais le pauvre homme n'avait plus son bras. Elle remercia la providence de lui avoir épargné l'infirmité.
Elle se laissa porter dans les songes.
Myao était dans le dépôt, assistée par deux factionnaires, comptant les caisses d'armures impériales qu'il fallait fournir aux appelés à la défense de la citée.
"Je crois qu'on est bon.."
Elle fut coupée par le son du tocsin, retentissant comme un glas pour elle : fatiguée, exténuée, brisée.
Elle s'empressa d'ouvrir la porte du dépôt et le même spectacle récurrent s'offrit à elle : le ciel s'assombrit, le vent vînt se briser sur le citée, les hommes s'affairèrent dans les rues à se préparer à l'assaut imminent.
Nombres de failles s'ouvrirent sans prévenir, crachant comme un venin les légions d'élémentaires d'Eau et de Vent, prenant au dépourvu soldats, vieillards, femmes et enfants. Nombres d'entre eux périrent sur le coup. Une boucherie sans autre qualificatif débuta dans la citée des Hommes.
Elle s'en retourna à l'intérieur et se précipita sur une caisse de tromblons qu'elle traina avec l'aide d'un factionnaire. Un fois dehors, elle l'ouvrit avec sa dague et commença à en distribuer à tous les soldats désarmés et citoyens désireux de prendre les armes pour sauver ce qui pouvait être sauver.
Une fois retournée à l'intérieur, elle chercha d'autres caisses d'armes. Un élémentaire surgit, balayant le factionnaire posté à la sortie. Il vit Myao à l'intérieur et tira un projectile de glace sur les caisses derrière elle. La gnome fut violemment rejetée au sol, se retrouvant à quelques mètres de celui-ci. Sonnée, elle n'entendit plus rien si ce n'est un bourdonnement persistant. Elle rouvrit les yeux et vit que l'élémentaire s'était trouvée une autre victime dans la rue.
"Attention ! Là-haut !"
Elle se releva, se tenant le bras. Une grande ombre recouvrait progressivement le sol dans la rue. Des hommes et des femmes fuyaient. Un des factionnaires qui l'assistait surgit à l'entrée et avait l'air de lui enjoindre quelque-chose qu'elle n'entendait pas.
"Vite Sergent ! Il arrive !"
Qu'est-ce qui arrivait ? Quand elle vit le factionnaire reporter son attention vers le ciel, un cri perçant retentit dans toute la citée. Elle tourna la tête vers la petite lucarne et l'aperçut, la mort venue du ciel comme disaient les mythes. Elle commença à rejoindre la sortie, mais sa jambe défaillit. Une explosion, le bâtiment s'effondra sur elle, plus rien.
Elle se réveilla, après avoir été assommée par une pierre. Elle ne voyait rien. Elle tâtonna dans l'obscurité et rencontra une autre pierre qui lui avait pris sa jambe. Elle ne la sentait plus. Elle essaya de se convaincre. Rester confiante, après tout, ça n'était pas la première fois.
Elle prit son communicateur, et tenta de l'allumer. Celui-ci était amoché mais fonctionnait encore.
"Sergent Piochenfer, prise de.. "
" ..Service ?" dit-elle. Mais personne ne semblait l'avoir entendue. Elle cogna l'engin contre le sol.
"Nom d'un bordel mais quelqu'un a-t-il un explication rationnelle à m'apporter quant à ce chaos ?" rétorqua-t-elle.
"Des blessés ?"
"Personnellement, je ne sens plus ma jambe et je suis sous un dépôt." A cette annonce, ses camarades s'affairèrent à la sortir de là. Elle avait essayé de garder son calme en jouant les mal-réveillés mais au fond d'elle, ce n'était qu'une façade pour cacher un état d'épuisement profond. Elle ne savait pas où elle avait puisé ces ressources. Toujours était-il que ce n'était pas aujourd'hui qu'elle en finissait avec la vie. Après tout, peut-être qu'on décide de sa mort ? Elle le saurait un jour ou l'autre.
A l'aube du jour suivant, elle se réveilla dans un lit d'hôpital. Elle précipita sa main vers sa jambe et l'aperçut dans un bon plâtre. La gnome était couvertes de bandage aux bras et au front. C'était enfin terminée, elle pouvait relâcher la pression. Elle porta son attention sur sa droite et vit un voisin de chambre, mais le pauvre homme n'avait plus son bras. Elle remercia la providence de lui avoir épargné l'infirmité.
Elle se laissa porter dans les songes.
Myao Kenndelc- Personnages Joués : Honnêtement, on s'en fiche, non ?
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Therod Aund'ore reposa pensivement la pierre calcinée qu'il tenait dans sa main gantée. Elle y avait laissé une légère trace de brulure, mais elle était trop froide pour abimer le cuir. Il regarda cette fameuse colline, richement boisée, qui attirait tant l'attention des druides d'Orneval. Régulièrement, un des petits cratères crachait un geyser de fumée âcre et grisâtre, d'où retombaient de petits graviers incandescents.
- Normal. Vous me demandez si c'est normal. Mais où est la norme, Sentinelle, celle de voir ce tertre vomir du soufre ou, à quatre lieues de là, les campements de la Horde abattre nos anciens. Orneval se meurt, ce n'est plus un secret pour personne. Que me demandez-vous, vous voulez que je vous dise que la Forêt rejette une quantité anormale de gaz toxiques, qui stérilisent le sol sur... *il jaugea la distance en regardant par dessus son épaule* trente bons pieds, et asphyxie les arbres, est une réaction tout à fait inhabituelle à surveiller de près ? C'est pour cela que vous m'avez fait venir depuis Forgefer ? Très bien, alors non, ce n'est pas normal. Posez pour une fois les bonnes questions. Je vous prie.
Il était de mauvaise humeur. Derrière son masque brun et vert, le Myrmidon tordit un peu la bouche, et haussa les épaules comme un adolescent désinvolte. Alors que la Sentinelle se préparait à répondre, et sans prévenir, une secousse ébranla le tertre, comme si les Titans avaient fait voleter la terre comme une nappe qu'on déploie. Les ramures craquèrent, les feu follets s'envolèrent, au milieu des myriades d'oiseaux noirs qui avaient pris peurs.
L'espace d'un terrible instant, on n'entendit que le bruissement de leurs ailes et leur piaillements à l'unisson. Ils étaient de plus en plus nombreux, se rassemblant pour fuir vers le Sud. Centaines... milliers. A travers les arbres on entendait les cavalcades effreinées des grands cerfs, aux yeux révulsés, la bave aux lèvres, courant aux côtés de loup qui n'avaient pour l'heure cure de la viande galopante. Dans la fuite, tous étaient uniformément unis en un troupeau grégaire et affolé.
Puis vint l'heure. La minute. La seconde. L'instant suspendu qui résonna dans l'éternité comme une reprise de souffle brève et saccadée. La Terre inspira un grand coup pour cracher sa colère sur le monde. La colline se gonfla comme la poitrine d'un comédien avant sa tirade, et les cratères déclamèrent leur texte. De longs chapelets de cendres s'élevaient comme les vers d'une épopée, jusqu'au dénouement fatal de la tragédie. La terre se fendit, et les flammes jaillirent du sol dans un incendie inimaginable. Jamais au monde on ne vit une éruption si brève et intense : à peine les premières pierres brulantes touchaient le sol que des torrents de lave se déversaient sur les flancs du mont de feu qui se dressait à présent.
Therod n'eut que le temps de créer un rayon lunaire assez fort pour générer une marée depuis l'étang le plus proche. Il fait fluctuer une première vague, qui s'écrasa contre les bords, chariant quelques débris.
Explosion assourdissante. Le druide se calma de son mieux pour garder la tête froide. Cette fois, l'onde était plus puissante et l'eau se gonfla comme la colline auparavant.
Le magma serpentait et dévalait les pentes comme un monstre, fondant sur sa proie. La gravité se renversa soudainement. L'eau jaillit hors de l'étang, et s'écrasa en un raz-de-marée sur les premiers affluants, les refroidissant un instant. Elle détruisit un petit barrage de racines et se déversa dans le petit fossé en contre-bas du chemin, formant une douve immuable entre Astranaar et cette nouvelle menace.
Les cors de guerre soufflaient. Les machines de la Horde roulaient à présent sur eux...
- LA HOOORDE, ILS ONT FAIT POUSSER UN VOLCAN, MYRMIDON, ILS ATTAQUENT !
Dans nul esprit l'idée que l'attaque de la Horde ne soit qu'une action de circonstance ne les traversa pas. Et ils avaient raison : si effectivement le volcan n'était pas du tout de leur ressort, quelques infernaux marchaient à leur côté, et les plus vieux savaient que ces géants de gangrefeu pouvaient faire bien pire que cela.
Therod dévala en hâte le chemin jusqu'à Astranaar, mais comprit un peu tard son erreur. Dans son dos, les renforts venus de la grève de Zoram le prirent de revers, et il fut coincé, lui et la sentinelle, dans une embuscade. Une volée de flèche vola vers eux et il n'eut que le temps de faire résonner une constellation miniature, au creux de sa main, pour dévier le choc. Tentant une transformation, il bondit dans les airs alors que lui poussaient de petites ailes noires. Le masque s'adapta et épousa la forme du bec, en un masque de loup où brillaient deux yeux mauves. Les premiers battements d'ailes lui permirent de se sortir d'affaire, mais pour si peu de temps...
Deux wyvernes le prirent rapidement en chasse alors qu'il tentait de rejoindre le village, et une première flèche perça son aile. La douleur brouilla sa vue, et il perdit la concentration nécessaire à son vol. Rapidement, une main réapparut au bout de son aile, puis son visage reprit forme, et dans une volée de plume ensanglantées, il tomba vers le sol. Une nouvelle flèche le cueillit dans le dos avant qu'il ne voie les pagodes d'Astranaar s'approcher dangereusement. Il révulsa ses yeux, de peur, et traversa une toiture de front. La flèche enflammée toujours fichée entre deux côtes, il se retrouva ainsi, étendu, inconscient.
Il était brisé, épuisé, aux portes de la mort.
Mais la désolation ne faisait que commencer. Au dehors, d'énormes projectiles s'écrasaient sur le village en retournant les pavés. Le rythme de leurs tambours ne laissaient aucun doute. L'Offensive Chanteguerre était sur eux...
- Normal. Vous me demandez si c'est normal. Mais où est la norme, Sentinelle, celle de voir ce tertre vomir du soufre ou, à quatre lieues de là, les campements de la Horde abattre nos anciens. Orneval se meurt, ce n'est plus un secret pour personne. Que me demandez-vous, vous voulez que je vous dise que la Forêt rejette une quantité anormale de gaz toxiques, qui stérilisent le sol sur... *il jaugea la distance en regardant par dessus son épaule* trente bons pieds, et asphyxie les arbres, est une réaction tout à fait inhabituelle à surveiller de près ? C'est pour cela que vous m'avez fait venir depuis Forgefer ? Très bien, alors non, ce n'est pas normal. Posez pour une fois les bonnes questions. Je vous prie.
Il était de mauvaise humeur. Derrière son masque brun et vert, le Myrmidon tordit un peu la bouche, et haussa les épaules comme un adolescent désinvolte. Alors que la Sentinelle se préparait à répondre, et sans prévenir, une secousse ébranla le tertre, comme si les Titans avaient fait voleter la terre comme une nappe qu'on déploie. Les ramures craquèrent, les feu follets s'envolèrent, au milieu des myriades d'oiseaux noirs qui avaient pris peurs.
L'espace d'un terrible instant, on n'entendit que le bruissement de leurs ailes et leur piaillements à l'unisson. Ils étaient de plus en plus nombreux, se rassemblant pour fuir vers le Sud. Centaines... milliers. A travers les arbres on entendait les cavalcades effreinées des grands cerfs, aux yeux révulsés, la bave aux lèvres, courant aux côtés de loup qui n'avaient pour l'heure cure de la viande galopante. Dans la fuite, tous étaient uniformément unis en un troupeau grégaire et affolé.
Puis vint l'heure. La minute. La seconde. L'instant suspendu qui résonna dans l'éternité comme une reprise de souffle brève et saccadée. La Terre inspira un grand coup pour cracher sa colère sur le monde. La colline se gonfla comme la poitrine d'un comédien avant sa tirade, et les cratères déclamèrent leur texte. De longs chapelets de cendres s'élevaient comme les vers d'une épopée, jusqu'au dénouement fatal de la tragédie. La terre se fendit, et les flammes jaillirent du sol dans un incendie inimaginable. Jamais au monde on ne vit une éruption si brève et intense : à peine les premières pierres brulantes touchaient le sol que des torrents de lave se déversaient sur les flancs du mont de feu qui se dressait à présent.
Therod n'eut que le temps de créer un rayon lunaire assez fort pour générer une marée depuis l'étang le plus proche. Il fait fluctuer une première vague, qui s'écrasa contre les bords, chariant quelques débris.
Explosion assourdissante. Le druide se calma de son mieux pour garder la tête froide. Cette fois, l'onde était plus puissante et l'eau se gonfla comme la colline auparavant.
Le magma serpentait et dévalait les pentes comme un monstre, fondant sur sa proie. La gravité se renversa soudainement. L'eau jaillit hors de l'étang, et s'écrasa en un raz-de-marée sur les premiers affluants, les refroidissant un instant. Elle détruisit un petit barrage de racines et se déversa dans le petit fossé en contre-bas du chemin, formant une douve immuable entre Astranaar et cette nouvelle menace.
Les cors de guerre soufflaient. Les machines de la Horde roulaient à présent sur eux...
- LA HOOORDE, ILS ONT FAIT POUSSER UN VOLCAN, MYRMIDON, ILS ATTAQUENT !
Dans nul esprit l'idée que l'attaque de la Horde ne soit qu'une action de circonstance ne les traversa pas. Et ils avaient raison : si effectivement le volcan n'était pas du tout de leur ressort, quelques infernaux marchaient à leur côté, et les plus vieux savaient que ces géants de gangrefeu pouvaient faire bien pire que cela.
Therod dévala en hâte le chemin jusqu'à Astranaar, mais comprit un peu tard son erreur. Dans son dos, les renforts venus de la grève de Zoram le prirent de revers, et il fut coincé, lui et la sentinelle, dans une embuscade. Une volée de flèche vola vers eux et il n'eut que le temps de faire résonner une constellation miniature, au creux de sa main, pour dévier le choc. Tentant une transformation, il bondit dans les airs alors que lui poussaient de petites ailes noires. Le masque s'adapta et épousa la forme du bec, en un masque de loup où brillaient deux yeux mauves. Les premiers battements d'ailes lui permirent de se sortir d'affaire, mais pour si peu de temps...
Deux wyvernes le prirent rapidement en chasse alors qu'il tentait de rejoindre le village, et une première flèche perça son aile. La douleur brouilla sa vue, et il perdit la concentration nécessaire à son vol. Rapidement, une main réapparut au bout de son aile, puis son visage reprit forme, et dans une volée de plume ensanglantées, il tomba vers le sol. Une nouvelle flèche le cueillit dans le dos avant qu'il ne voie les pagodes d'Astranaar s'approcher dangereusement. Il révulsa ses yeux, de peur, et traversa une toiture de front. La flèche enflammée toujours fichée entre deux côtes, il se retrouva ainsi, étendu, inconscient.
Il était brisé, épuisé, aux portes de la mort.
Mais la désolation ne faisait que commencer. Au dehors, d'énormes projectiles s'écrasaient sur le village en retournant les pavés. Le rythme de leurs tambours ne laissaient aucun doute. L'Offensive Chanteguerre était sur eux...
Therod Aoun'dore
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Il y a des tas de catastrophes qui peuvent s'abattre et se sont déjà abattues sur les civilisations organiques. Pestes, armées d'organiques hostiles, explosions, irradiations, éboulements, incendies, tempêtes...
Mais pourquoi faut-il que ce soit maintenant un dragon qui débarque en hurlant et en explosant tout sur son passage ? Qui ne fait même pas la différence entre un humain et une statue d'humain ? Et qui ne prend même pas la peine de détruire une ville entièrement ?
Bon d'accord, Robby n'aurait sans doute pas voulu que l'énorme dragon noir détruise complètement Hurlevent étant donné qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur. Mais c'est quand même du gâchis de laisser autant d'organiques s'en sortir après avoir rasé un quartier en une poignée de secondes.
Les organiques, quand la démonstration de force est trop grande, paniquent et s'agitent dans tous les sens, provoquent des mouvements de foule désordonnés et vont jusqu'à se piétiner entre eux... Pour un robot de quelques dizaines de centimètres, ce genre de chaos peut se révéler fatal.
Aussi, après avoir vu toute la folie des organiques qui régnait maintenant dehors et les quelques tentatives déployées pour y remédier, Robby décida qu'il était plus que temps pour lui de lâcher cette ville où tout commence à aller mal et de retrouver son ingénieur. Après tout, celui-ci ne le mènerait jamais bien loin mais au moins il savait l'entretenir.
Et dans le tout nouveau chaos d'Hurlevent, le petit robot prit la route des toits pour arriver jusqu'au Tram et s'engouffrer dans les profondeurs du tunnel.
Dans les profondeurs de Gnomeregan, deux gnomes membres de l'IMUNE, le service gnome de sauvetage des irradiés, sont à la recherche de survivants parmi les décombres de l'immense techno-cité.
Dans le ciel des Hinterlands, juché sur son griffon doré, il vole toujours plus haut, filant à travers les nuages. Le vent, vivifiant, fait cliqueter les ailettes de son casque et lui rafraichit les poumons. Les paysages en contrebas se font petit, toujours plus petit et paraissent si loin, tellement loin...
"_On part trop loin Iwik. disait l'un d'entre eux. Tous ce qu'on trouvera ici c'est des troggs et des robots de Thermojoncteur prêts à nous arracher les membres.
_Arrêtes un peu de te faire du mouron, Token la zone propre est plus très loin et on a pas vu un trogg depuis notre départ.
_Il n'empêche que ça reste une mauvaise idée et j'aimerais autant qu'on rebrousse chemin maintenant. Tu peux m'expliquer pourquoi tu t'entêtes à aller aussi loin ?
_Token, t'es une chochotte. Il n'empêche que tu es un soldat. Tu peux m'expliquer ça par A+B ? questionna Iwik, moqueur.
_T'as la tête dur comme un mécanotank. ronchonna Token. Tu le sais ça ?
_Bien entendu que je le s..."
Et soudain, alors qu'il continue son ascension, le ciel se couvre et forme une masse compacte au-dessus de lui. L'orage menace, et prend la forme d'une grande gueule crachant la foudre. Un frisson parcourt son échine mais qu'importe pour lui et sa formidable monture. Il lève son bouclier et brandit son arme, criant un défi aux nuages noirs.
Le gnome s'interrompit en voyant près d'une pile de décombres montés en abri un corps de gnome dans une tenue d'infanterie bleue et blanche, en lambeaux et sans scaphandre. Quelques cadavres démembrés de trogg reposaient non loin, tout comme le disque de force réactive et le coupe-os maculé de sang du soldat. Des emballages de kébab de rat et plusieurs de ces rongeurs à moitié dévoré complétait le tableau quelque peu macabre.
"_Eyh, c'est l'uniforme de la reconquête. lança Iwik en pointant du doigt la scène. Tu crois qu'il est encore vivant ? renchérit-il avant d'aller d'un pas rapide se placer près du gnome inerte.
_Non, à 99,9% non." annonça Token en rejoignant son compagnon.
Englouti par la masse nuageuse, le voilà poursuivi par mille dragons de foudre. Le griffon s'envole à tire d'aile, virevoltant parmi les monstrueux reptiles qui rugissent de frustration à la vue de ce met qui leur échappe et il en éclate de rire, un rire tonitruant et rocailleux...
Maintenant qu'ils étaient assez près, il pouvait détailler plus précisément celui qui semblait à première vue être bel et bien mort.
...et alors qu'il cherche à s'extirper de l'orage draconien, l'une des créatures emplit soudainement son champ de vision. Il a à peine le temps de le remarquer, et encore moins de l'esquiver. Le griffon paniqué ne parvient pas à infléchir sa course et le choc semble inévitable. Il peut presque voir son reflet dans l'œil furieux de la bête...
"Regardes un peu ça, dit Iwik. La lotion capillofixante a résisté aux radiations. Sa coupe à l'iroquoise tient encore."
Et en effet, la grande crête verte du gnome punk étendu à terre était aussi intacte que le jour où son porteur était sorti du salon de coiffure et le reste du crâne était à l'inverse aussi lisse et luisant qu'un obus flambant neuf. À l'inverse la barbe -toute aussi verte- était broussailleuse et mal entretenue, et descendait presque jusqu'au nombril du soldat qui avait bien maigri au cours des jours passés dans la ville irradiée. Son visage sale portait quelques hématomes enflés et les deux sauveteurs purent examiner à loisir l'anneau trop large pour son nez et sa boucle d'oreille d'où pendait une émeraude taillée en forme de petite clé plate.
"_Alors, il est mort ? demanda Token qui commençait à s'impatienter."
Le griffon n'est plus là. Disparu, emporté par l'immense dragon qui les a percutés. Il tombe seul, perdu dans l'orage, et la chute lui semble interminable. D'autres dragons fusent de tous les côtés, cherchant à refermer leurs terribles mâchoires sur son corps, provoquant un coup de tonnerre à chaque claquement de leurs dents foudroyantes. Mais il ne se laissera pas faire, hurlant de rage, il referme ses doigts sur le manche de son puissant marteau-tonnerre.
Pour toute réponse, le supposé cadavre frétille, les doigts de sa main droite se dépliant et se repliant.
"_Ha ! Regardes, il a bougé ! s'exclama Iwik. Tu vois que j'avais raison de venir ici !
_Bon d'accord, déclara Token en examinant le soldat. Maintenant dépêchons nous de le ramener, il a vraiment pas l'air dans son assiette."
Effectivement, le front du soldat au sol commençait doucement mais sûrement à se couvrir de sueur et il grimaçait.
Plus de marteau. Il avait dû le laisser tomber lorsqu'il avait été désarçonné. Par les Titans, quelle honte ! S'il s'en sortait cette fois, il ne se le pardonnerait jamais.
Iwik prit sur lui de porter le gnome sur ses épaules et les deux sauveteurs repartirent en direction du dépôt de trains. Lorsqu'il le souleva cependant, le soldat commença à se débattre, bien que très faiblement, et la sueur constellait maintenant tout son visage.
Un des dragons venait de refermer sa terrible gueule sur lui et il plongea dans les abîmes.
Alors qu'il tombait toujours plus vite, l'enfer grandissait en contrebas, menaçant de l'engloutir tout entier dans sa fournaise. Les yeux agrandis par la peur, il murmura :
"_Par les Aéries...
_Est-ce qu'il vient de dire quelque chose ? demanda Iwik.
_C'est la fièvre qui le fait délirer, assura Token. Pressons nous, si on veut pas qu'il nous claque entre les doigts !"
Accélérant le rythme, les deux gnomes s'enfoncèrent de nouveau dans les profondeurs de Gnomeregan, cette fois pour regagner la zone reconquise.
Mais pourquoi faut-il que ce soit maintenant un dragon qui débarque en hurlant et en explosant tout sur son passage ? Qui ne fait même pas la différence entre un humain et une statue d'humain ? Et qui ne prend même pas la peine de détruire une ville entièrement ?
Bon d'accord, Robby n'aurait sans doute pas voulu que l'énorme dragon noir détruise complètement Hurlevent étant donné qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur. Mais c'est quand même du gâchis de laisser autant d'organiques s'en sortir après avoir rasé un quartier en une poignée de secondes.
Les organiques, quand la démonstration de force est trop grande, paniquent et s'agitent dans tous les sens, provoquent des mouvements de foule désordonnés et vont jusqu'à se piétiner entre eux... Pour un robot de quelques dizaines de centimètres, ce genre de chaos peut se révéler fatal.
Aussi, après avoir vu toute la folie des organiques qui régnait maintenant dehors et les quelques tentatives déployées pour y remédier, Robby décida qu'il était plus que temps pour lui de lâcher cette ville où tout commence à aller mal et de retrouver son ingénieur. Après tout, celui-ci ne le mènerait jamais bien loin mais au moins il savait l'entretenir.
Et dans le tout nouveau chaos d'Hurlevent, le petit robot prit la route des toits pour arriver jusqu'au Tram et s'engouffrer dans les profondeurs du tunnel.
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Dans les profondeurs de Gnomeregan, deux gnomes membres de l'IMUNE, le service gnome de sauvetage des irradiés, sont à la recherche de survivants parmi les décombres de l'immense techno-cité.
Dans le ciel des Hinterlands, juché sur son griffon doré, il vole toujours plus haut, filant à travers les nuages. Le vent, vivifiant, fait cliqueter les ailettes de son casque et lui rafraichit les poumons. Les paysages en contrebas se font petit, toujours plus petit et paraissent si loin, tellement loin...
"_On part trop loin Iwik. disait l'un d'entre eux. Tous ce qu'on trouvera ici c'est des troggs et des robots de Thermojoncteur prêts à nous arracher les membres.
_Arrêtes un peu de te faire du mouron, Token la zone propre est plus très loin et on a pas vu un trogg depuis notre départ.
_Il n'empêche que ça reste une mauvaise idée et j'aimerais autant qu'on rebrousse chemin maintenant. Tu peux m'expliquer pourquoi tu t'entêtes à aller aussi loin ?
_Token, t'es une chochotte. Il n'empêche que tu es un soldat. Tu peux m'expliquer ça par A+B ? questionna Iwik, moqueur.
_T'as la tête dur comme un mécanotank. ronchonna Token. Tu le sais ça ?
_Bien entendu que je le s..."
Et soudain, alors qu'il continue son ascension, le ciel se couvre et forme une masse compacte au-dessus de lui. L'orage menace, et prend la forme d'une grande gueule crachant la foudre. Un frisson parcourt son échine mais qu'importe pour lui et sa formidable monture. Il lève son bouclier et brandit son arme, criant un défi aux nuages noirs.
Le gnome s'interrompit en voyant près d'une pile de décombres montés en abri un corps de gnome dans une tenue d'infanterie bleue et blanche, en lambeaux et sans scaphandre. Quelques cadavres démembrés de trogg reposaient non loin, tout comme le disque de force réactive et le coupe-os maculé de sang du soldat. Des emballages de kébab de rat et plusieurs de ces rongeurs à moitié dévoré complétait le tableau quelque peu macabre.
"_Eyh, c'est l'uniforme de la reconquête. lança Iwik en pointant du doigt la scène. Tu crois qu'il est encore vivant ? renchérit-il avant d'aller d'un pas rapide se placer près du gnome inerte.
_Non, à 99,9% non." annonça Token en rejoignant son compagnon.
Englouti par la masse nuageuse, le voilà poursuivi par mille dragons de foudre. Le griffon s'envole à tire d'aile, virevoltant parmi les monstrueux reptiles qui rugissent de frustration à la vue de ce met qui leur échappe et il en éclate de rire, un rire tonitruant et rocailleux...
Maintenant qu'ils étaient assez près, il pouvait détailler plus précisément celui qui semblait à première vue être bel et bien mort.
...et alors qu'il cherche à s'extirper de l'orage draconien, l'une des créatures emplit soudainement son champ de vision. Il a à peine le temps de le remarquer, et encore moins de l'esquiver. Le griffon paniqué ne parvient pas à infléchir sa course et le choc semble inévitable. Il peut presque voir son reflet dans l'œil furieux de la bête...
"Regardes un peu ça, dit Iwik. La lotion capillofixante a résisté aux radiations. Sa coupe à l'iroquoise tient encore."
Et en effet, la grande crête verte du gnome punk étendu à terre était aussi intacte que le jour où son porteur était sorti du salon de coiffure et le reste du crâne était à l'inverse aussi lisse et luisant qu'un obus flambant neuf. À l'inverse la barbe -toute aussi verte- était broussailleuse et mal entretenue, et descendait presque jusqu'au nombril du soldat qui avait bien maigri au cours des jours passés dans la ville irradiée. Son visage sale portait quelques hématomes enflés et les deux sauveteurs purent examiner à loisir l'anneau trop large pour son nez et sa boucle d'oreille d'où pendait une émeraude taillée en forme de petite clé plate.
"_Alors, il est mort ? demanda Token qui commençait à s'impatienter."
Le griffon n'est plus là. Disparu, emporté par l'immense dragon qui les a percutés. Il tombe seul, perdu dans l'orage, et la chute lui semble interminable. D'autres dragons fusent de tous les côtés, cherchant à refermer leurs terribles mâchoires sur son corps, provoquant un coup de tonnerre à chaque claquement de leurs dents foudroyantes. Mais il ne se laissera pas faire, hurlant de rage, il referme ses doigts sur le manche de son puissant marteau-tonnerre.
Pour toute réponse, le supposé cadavre frétille, les doigts de sa main droite se dépliant et se repliant.
"_Ha ! Regardes, il a bougé ! s'exclama Iwik. Tu vois que j'avais raison de venir ici !
_Bon d'accord, déclara Token en examinant le soldat. Maintenant dépêchons nous de le ramener, il a vraiment pas l'air dans son assiette."
Effectivement, le front du soldat au sol commençait doucement mais sûrement à se couvrir de sueur et il grimaçait.
Plus de marteau. Il avait dû le laisser tomber lorsqu'il avait été désarçonné. Par les Titans, quelle honte ! S'il s'en sortait cette fois, il ne se le pardonnerait jamais.
Iwik prit sur lui de porter le gnome sur ses épaules et les deux sauveteurs repartirent en direction du dépôt de trains. Lorsqu'il le souleva cependant, le soldat commença à se débattre, bien que très faiblement, et la sueur constellait maintenant tout son visage.
Un des dragons venait de refermer sa terrible gueule sur lui et il plongea dans les abîmes.
Alors qu'il tombait toujours plus vite, l'enfer grandissait en contrebas, menaçant de l'engloutir tout entier dans sa fournaise. Les yeux agrandis par la peur, il murmura :
"_Par les Aéries...
_Est-ce qu'il vient de dire quelque chose ? demanda Iwik.
_C'est la fièvre qui le fait délirer, assura Token. Pressons nous, si on veut pas qu'il nous claque entre les doigts !"
Accélérant le rythme, les deux gnomes s'enfoncèrent de nouveau dans les profondeurs de Gnomeregan, cette fois pour regagner la zone reconquise.
Tortoka/Djigzyx
Re: [A faire vivre] L'effondrement
Dévalant la pente qui descendait dans les jungles humides d'Un'Goro, Tortoka accompagné de toute sa ménagerie fuyaient dans le désordre le plus total les tremblements qui agitaient avec toujours plus de violence la terre d'Azeroth. La décision du tauren de venir combattre auprès des Shu'Alo dans les Pitons n'avait pas fait long feu face à la peur de moins en moins maîtrisée qui accablait ses compagnons animaux. Ils exigeaient de plus en plus expressément de leur maître qu'il les mène en lieu sûr, ou du moins le plus loin, loin possible du chaos qui régnait partout dans le monde.
Tortoka avait d'abord tenté de les amener dans le désert de Tanaris, mais leur frénésie n'avait fait qu'empirer, tout comme les grondements de la terre. Pire encore la panique de ses compagnons commençait à gagner le tauren, qui avait alors décidé de s'enfoncer plus avant dans les terres, en direction d'Un'Goro. Là, en proie à une peur frénétique, le chasseur et ses bêtes avaient commencés à se rouler dans la boue et à creuser la terre, s'enterrant pratiquement les uns sur les autres.
Ils avaient alors reposés là toute la nuit, tremblant de tous leurs membres, en attendant que le chaos qui régnait tout autour cesse enfin.
Puis, émergeant au petit matin de la gangue de boue dans laquelle ils s'étaient réfugiés, Tortoka et ses bêtes purent constater que peu de choses avaient changés dans le cratère, et ce malgré les violents soubresauts qui avaient agités la terre et les cieux la nuit durant.
S'ébrouant, le tauren balaya les alentours immédiats afin de s'assurer que tous étaient bien là. Tortue, félin, lézard, araignée, ravageur, sanglier, crabe, kodo, bélier et même l'aigle et la phalène. Tous étaient couverts de boue à peine sèche.
Et bien que la terre sembla s'être calmée, la peur continuait à tirailler les pauvres bêtes que Tortoka avait maintenant bien du mal à calmer. Ce ne fut qu'après avoir poussé force cris articulés et bestiaux et avoir distribué quelques coups aux plus agités que le tauren obtint un semblant de calme chez ses compagnons, bien qu'un profond malaise sembla alors s'immiscer chez chacune des créatures présentes.
"Oui, je sais, ni vous ni moi n'avons compris ce qui s'est passé. admit-il aux animaux en face de lui. Mais maintenant que ça a l'air de s'être calmé, on va pouvoir sortir de là et voir un peu de quoi il retourne. Allez en route."
Il y eut quelques grondements et cliquètements de protestation mais toute la ménagerie finit par se mettre en route à travers les sinistres jungles d'Un'Goro. Chemin faisant, Tortoka retirait une à une les pièces encroûtées de terre de son ensemble en cuir, les fourrant dans son sac. Puis de celui-ci il sortit une sorte d'encensoir de facture taurène, qu'il alluma et suspendit au manche de son fusil rengainé.
La senteur des herbes brûlées était censée dissuader les bêtes alentours d'approcher le chasseur, et de prévenir celles qui s'y aventureraient malgré tout qu'elle s'engageaient alors dans un combat dont l'enjeu serait leur soumission.
Une vieille méthode taurène qui permettait à un chasseur d'inviter les bêtes qui le souhaitaient vraiment à partager sa vie, et à lui tenir compagnie dans ses pérégrinations.
Et si le mauvais pressentiment qui tiraillait les tripes de Tortoka alors qu'il s'apprêtait à rejoindre la surface s'avérait exact, alors il aurait bien besoin de compagnie, même animal...
***
Cela faisait bien plusieurs semaines que les tremblements de terre agitaient Terremine, mais Skwizzy n'avait pas pour autant changée ses habitudes, pas plus que Grayz ou Jizz qui restaient fidèles à la vieille taverne branlante, leur lieu de discussion privilégié.
Ces derniers jours pourtant, les secousses étaient de plus en plus régulières et de plus en plus violentes, si bien que même les trois gobelins commençaient à s'en inquiéter sérieusement. Ils étaient d'ailleurs en pleine discussion à ce sujet et se demandaient s'il n'aurait pas mieux fait de quitter l'île depuis longtemps lorsque le cataclysme proprement dit arriva.
La petite taverne qui avait jusque là vaillamment résisté aux soubresauts terrestres commença à se fissurer puis à s'effondrer sur ses occupants, qui n'attendirent pas plus d'une seconde pour prendre la poudre d'escampette.
"Dehors! Allez, allez on se presse !" s'égosillait le tavernier qui était d'ordinaire bien peu loquace. Sa voix était à peine audible à travers le vacarme des secousses sismiques et les trois gobelins évacuèrent rapidement les lieux, regardant depuis l'extérieur le bâtiment qui s'écroulait en soulevant des nuages de poussière.
"Ben mon gars... souffla Jizz dans un moment d'accalmie. J'espère que t'avais une bonne assurance."
Le vieux tavernier lui jeta un regard noir juste avant qu'une secousse ne manque de le jeter à terre, puis le calme revint, dérangeant, oppressant.
"Regardez ça !" s'écria Skwizzy en pointant du doigt la paroi caverneuse au-dessus de leurs têtes. Celle-ci se lézardait à une vitesse terrifiante, et des morceaux de roche s'en décrochaient, de plus en plus nombreux et de plus en plus gros.
"Alors ça..." réussit à articuler Jizz, figé sur place. Mais ils n'étaient pas les seuls à avoir remarqué le plafond souterrain qui s'effondrait, et ils semblaient même les derniers à réagir à ce nouvel événement si l'on en croyait la foule désordonnée de gobelins, d'hobgobelins, à pied ou en véhicule qui se précipitait dans leur direction, cherchant à atteindre le plus vite possible la surface.
"On se tire !" hurla Grayz avant de prendre ses jambes à son cou, suivant la direction choisie par la foule paniquée. Jizz et Skwizzy eurent à peine le temps de réagir et de s'enfuirent à sa suite que déjà les trikomoteur, les bécanes et les voitures les entouraient et les dépassaient, menaçant de les faucher au passage. La peur se lisait sur tous les visages et se mêlait aux odeurs d'échappement, alors que les secousses reprenaient de plus belle et que les roches continuaient à tomber. Parfois des cris et des explosions se distinguer au milieu du vacarme, et Skwizzy s'attachait à les ignorer, concentrant tous ses sens sur sa fuite.
À un moment, elle ne vit plus Grayz, ni Jizz. Pendant un instant elle se crut seule au milieu du chaos de corps, de poussière et de fumée, puis celui qu'elle aimait à traiter de pilier de comptoir la prit par le bras, l'arrêtant en pleine course, manquant de la faire tomber. Braillant au milieu du vacarme, il lui montra une bécane accidentée, qui semblait en meilleure état que son propriétaire. Le crâne ensanglanté, sans doute tué sur le coup par une chute de pierre il gisait près de l'engin dont la fumée âcre s'échappait des pots.
Relevant la bécane, Jizz enfourcha la monture de métal et fit signe à Skwizzy de se placer derrière, mais celle-ci hésita.
"_Où est Grayz ?! hurla-t-elle pour se faire entendre à travers le vacarme ambiant.
_Laisses tomber ! s'époumona l'autre. Je l'ai vu sauter sur un voiture et s'agripper au siège comme à son fric ! Amènes toi !"
Étonnée, Skwizzy prit place derrière le pilote, sachant que déployer le side-car sacrifierait bien trop la mobilité de l'engin, celle-ci s'avérant indispensable durant ce genre de catastrophe. Agrippant les épaules de Jizz, elle ne put s'empêcher de lui poser une dernière question :
"Tu sais vraiment piloter ça ?!"
Pour toute réponse, le gobelin lui adressa un sourire plein de dents pointues et fit vrombir le moteur. Que le monde s'effondre autour de lui importait peu tant il semblait lui être jouissif de jouer avec la poignée des gaz.
Avant même que la passagère ne s'en rende compte la bécane était lancée et fonçait à tombeau ouvert parmi la foule de piétons paniqués, rattrapant les fuyards en véhicule qui les avaient distancés et devançant presque les fissures au plafond.
Il sembla à la gobeline qu'ils roulèrent ainsi durant une éternité, le vacarme des séismes et de la fuite chaotique des gobelins finissant par ne plus être qu'un bourdonnement à ses oreilles. Elle avait préféré garder les yeux fermés pour éviter de paniquer elle-même et se cramponner de toute ses forces à son compère à qui elle devait bien faire confiance pour les sortir de ce bourbier.
Puis, tout d'un coup, elle sentit contre ses paupières quelque chose qu'elle n'avait pas vu depuis des mois... La lumière du soleil, quoi déjà ?
Ouvrant les yeux, les clignant plusieurs fois pour s'acclimater à la lumière brûlante, elle resta bouche bée devant le spectacle autour d'elle.
Ils volaient, littéralement. La bécane était en suspension dans les airs et Jizz exultait de joie, poussant un grand rire hystérique. À quel moment avaient-ils quittés la route pour décoller ainsi pour se retrouver au beau milieu de... D'une explosion volcanique ?
La gobeline comprit alors que la lumière qu'elle avait sentie n'était pas celle du soleil, les nuages de pollution au dessus de l'île entravant celle-ci, mais celle de boules de magma projetées en l'air alors que le Mont Kajaro explosait dans une débauche de fumée volcanique, de cendres et de lave.
"Jizz ! T'as vu ça ?!" s'écria-t-elle en tapant l'épaule du pilote agrippé au guidon. Mais celui-ci ne répondit pas, savourant chaque instant de son vol plané et, éventuellement cherchant en contrebas un moyen de ne pas atterrir trop brusquement...
Finalement après une éternité presque aussi longue que celle passée dans les souterrains, il traversèrent les feuilles d'un palmier, abattirent un lampadaire bancal, perdirent un garde-boue, rebondirent sur le toit d'une habitation et finirent sur une route depuis laquelle ils pouvaient voir un port, plus bas sur leur droite.
"_Regardes là-bas. dit la gobeline en pointant un grand bateau du doigt. Ils embarquent ! Allons y avant qu'ils se tirent !
_Je fais chauffer la gomme !"
Quelques minutes suffirent pour qu'ils atteignent le quai qui menait au grand bateau. Paré à appareiller. Celui qui avait l'air de chapeauter l'opération, un gobelin à bord d'un mécanotank gnome, attendait au bord de la passerelle les derniers arrivants. Lorsqu'ils se présentèrent à lui, Skwizzy eut un mauvais pressentiment, quelque chose qui lui disait que ce type était vraiment une ordure.
"Bienvenue à bord, m'sieur'dame. annonça le gobelin, une lueur perverse dans le regard. Je suis Gallywix, prince-marchand du Cartel Baille-fonds. Si vous désirez partir en croisière à bord de mon navire, il vous en coûtera cher. Mais rassurez vous, nous acceptons tous type de paiement..."
Skwizzy et Jizz se regardèrent un moment...
D'accord, et maintenant ?
Tortoka avait d'abord tenté de les amener dans le désert de Tanaris, mais leur frénésie n'avait fait qu'empirer, tout comme les grondements de la terre. Pire encore la panique de ses compagnons commençait à gagner le tauren, qui avait alors décidé de s'enfoncer plus avant dans les terres, en direction d'Un'Goro. Là, en proie à une peur frénétique, le chasseur et ses bêtes avaient commencés à se rouler dans la boue et à creuser la terre, s'enterrant pratiquement les uns sur les autres.
Ils avaient alors reposés là toute la nuit, tremblant de tous leurs membres, en attendant que le chaos qui régnait tout autour cesse enfin.
Puis, émergeant au petit matin de la gangue de boue dans laquelle ils s'étaient réfugiés, Tortoka et ses bêtes purent constater que peu de choses avaient changés dans le cratère, et ce malgré les violents soubresauts qui avaient agités la terre et les cieux la nuit durant.
S'ébrouant, le tauren balaya les alentours immédiats afin de s'assurer que tous étaient bien là. Tortue, félin, lézard, araignée, ravageur, sanglier, crabe, kodo, bélier et même l'aigle et la phalène. Tous étaient couverts de boue à peine sèche.
Et bien que la terre sembla s'être calmée, la peur continuait à tirailler les pauvres bêtes que Tortoka avait maintenant bien du mal à calmer. Ce ne fut qu'après avoir poussé force cris articulés et bestiaux et avoir distribué quelques coups aux plus agités que le tauren obtint un semblant de calme chez ses compagnons, bien qu'un profond malaise sembla alors s'immiscer chez chacune des créatures présentes.
"Oui, je sais, ni vous ni moi n'avons compris ce qui s'est passé. admit-il aux animaux en face de lui. Mais maintenant que ça a l'air de s'être calmé, on va pouvoir sortir de là et voir un peu de quoi il retourne. Allez en route."
Il y eut quelques grondements et cliquètements de protestation mais toute la ménagerie finit par se mettre en route à travers les sinistres jungles d'Un'Goro. Chemin faisant, Tortoka retirait une à une les pièces encroûtées de terre de son ensemble en cuir, les fourrant dans son sac. Puis de celui-ci il sortit une sorte d'encensoir de facture taurène, qu'il alluma et suspendit au manche de son fusil rengainé.
La senteur des herbes brûlées était censée dissuader les bêtes alentours d'approcher le chasseur, et de prévenir celles qui s'y aventureraient malgré tout qu'elle s'engageaient alors dans un combat dont l'enjeu serait leur soumission.
Une vieille méthode taurène qui permettait à un chasseur d'inviter les bêtes qui le souhaitaient vraiment à partager sa vie, et à lui tenir compagnie dans ses pérégrinations.
Et si le mauvais pressentiment qui tiraillait les tripes de Tortoka alors qu'il s'apprêtait à rejoindre la surface s'avérait exact, alors il aurait bien besoin de compagnie, même animal...
***
Cela faisait bien plusieurs semaines que les tremblements de terre agitaient Terremine, mais Skwizzy n'avait pas pour autant changée ses habitudes, pas plus que Grayz ou Jizz qui restaient fidèles à la vieille taverne branlante, leur lieu de discussion privilégié.
Ces derniers jours pourtant, les secousses étaient de plus en plus régulières et de plus en plus violentes, si bien que même les trois gobelins commençaient à s'en inquiéter sérieusement. Ils étaient d'ailleurs en pleine discussion à ce sujet et se demandaient s'il n'aurait pas mieux fait de quitter l'île depuis longtemps lorsque le cataclysme proprement dit arriva.
La petite taverne qui avait jusque là vaillamment résisté aux soubresauts terrestres commença à se fissurer puis à s'effondrer sur ses occupants, qui n'attendirent pas plus d'une seconde pour prendre la poudre d'escampette.
"Dehors! Allez, allez on se presse !" s'égosillait le tavernier qui était d'ordinaire bien peu loquace. Sa voix était à peine audible à travers le vacarme des secousses sismiques et les trois gobelins évacuèrent rapidement les lieux, regardant depuis l'extérieur le bâtiment qui s'écroulait en soulevant des nuages de poussière.
"Ben mon gars... souffla Jizz dans un moment d'accalmie. J'espère que t'avais une bonne assurance."
Le vieux tavernier lui jeta un regard noir juste avant qu'une secousse ne manque de le jeter à terre, puis le calme revint, dérangeant, oppressant.
"Regardez ça !" s'écria Skwizzy en pointant du doigt la paroi caverneuse au-dessus de leurs têtes. Celle-ci se lézardait à une vitesse terrifiante, et des morceaux de roche s'en décrochaient, de plus en plus nombreux et de plus en plus gros.
"Alors ça..." réussit à articuler Jizz, figé sur place. Mais ils n'étaient pas les seuls à avoir remarqué le plafond souterrain qui s'effondrait, et ils semblaient même les derniers à réagir à ce nouvel événement si l'on en croyait la foule désordonnée de gobelins, d'hobgobelins, à pied ou en véhicule qui se précipitait dans leur direction, cherchant à atteindre le plus vite possible la surface.
"On se tire !" hurla Grayz avant de prendre ses jambes à son cou, suivant la direction choisie par la foule paniquée. Jizz et Skwizzy eurent à peine le temps de réagir et de s'enfuirent à sa suite que déjà les trikomoteur, les bécanes et les voitures les entouraient et les dépassaient, menaçant de les faucher au passage. La peur se lisait sur tous les visages et se mêlait aux odeurs d'échappement, alors que les secousses reprenaient de plus belle et que les roches continuaient à tomber. Parfois des cris et des explosions se distinguer au milieu du vacarme, et Skwizzy s'attachait à les ignorer, concentrant tous ses sens sur sa fuite.
À un moment, elle ne vit plus Grayz, ni Jizz. Pendant un instant elle se crut seule au milieu du chaos de corps, de poussière et de fumée, puis celui qu'elle aimait à traiter de pilier de comptoir la prit par le bras, l'arrêtant en pleine course, manquant de la faire tomber. Braillant au milieu du vacarme, il lui montra une bécane accidentée, qui semblait en meilleure état que son propriétaire. Le crâne ensanglanté, sans doute tué sur le coup par une chute de pierre il gisait près de l'engin dont la fumée âcre s'échappait des pots.
Relevant la bécane, Jizz enfourcha la monture de métal et fit signe à Skwizzy de se placer derrière, mais celle-ci hésita.
"_Où est Grayz ?! hurla-t-elle pour se faire entendre à travers le vacarme ambiant.
_Laisses tomber ! s'époumona l'autre. Je l'ai vu sauter sur un voiture et s'agripper au siège comme à son fric ! Amènes toi !"
Étonnée, Skwizzy prit place derrière le pilote, sachant que déployer le side-car sacrifierait bien trop la mobilité de l'engin, celle-ci s'avérant indispensable durant ce genre de catastrophe. Agrippant les épaules de Jizz, elle ne put s'empêcher de lui poser une dernière question :
"Tu sais vraiment piloter ça ?!"
Pour toute réponse, le gobelin lui adressa un sourire plein de dents pointues et fit vrombir le moteur. Que le monde s'effondre autour de lui importait peu tant il semblait lui être jouissif de jouer avec la poignée des gaz.
Avant même que la passagère ne s'en rende compte la bécane était lancée et fonçait à tombeau ouvert parmi la foule de piétons paniqués, rattrapant les fuyards en véhicule qui les avaient distancés et devançant presque les fissures au plafond.
Il sembla à la gobeline qu'ils roulèrent ainsi durant une éternité, le vacarme des séismes et de la fuite chaotique des gobelins finissant par ne plus être qu'un bourdonnement à ses oreilles. Elle avait préféré garder les yeux fermés pour éviter de paniquer elle-même et se cramponner de toute ses forces à son compère à qui elle devait bien faire confiance pour les sortir de ce bourbier.
Puis, tout d'un coup, elle sentit contre ses paupières quelque chose qu'elle n'avait pas vu depuis des mois... La lumière du soleil, quoi déjà ?
Ouvrant les yeux, les clignant plusieurs fois pour s'acclimater à la lumière brûlante, elle resta bouche bée devant le spectacle autour d'elle.
Ils volaient, littéralement. La bécane était en suspension dans les airs et Jizz exultait de joie, poussant un grand rire hystérique. À quel moment avaient-ils quittés la route pour décoller ainsi pour se retrouver au beau milieu de... D'une explosion volcanique ?
La gobeline comprit alors que la lumière qu'elle avait sentie n'était pas celle du soleil, les nuages de pollution au dessus de l'île entravant celle-ci, mais celle de boules de magma projetées en l'air alors que le Mont Kajaro explosait dans une débauche de fumée volcanique, de cendres et de lave.
"Jizz ! T'as vu ça ?!" s'écria-t-elle en tapant l'épaule du pilote agrippé au guidon. Mais celui-ci ne répondit pas, savourant chaque instant de son vol plané et, éventuellement cherchant en contrebas un moyen de ne pas atterrir trop brusquement...
Finalement après une éternité presque aussi longue que celle passée dans les souterrains, il traversèrent les feuilles d'un palmier, abattirent un lampadaire bancal, perdirent un garde-boue, rebondirent sur le toit d'une habitation et finirent sur une route depuis laquelle ils pouvaient voir un port, plus bas sur leur droite.
"_Regardes là-bas. dit la gobeline en pointant un grand bateau du doigt. Ils embarquent ! Allons y avant qu'ils se tirent !
_Je fais chauffer la gomme !"
Quelques minutes suffirent pour qu'ils atteignent le quai qui menait au grand bateau. Paré à appareiller. Celui qui avait l'air de chapeauter l'opération, un gobelin à bord d'un mécanotank gnome, attendait au bord de la passerelle les derniers arrivants. Lorsqu'ils se présentèrent à lui, Skwizzy eut un mauvais pressentiment, quelque chose qui lui disait que ce type était vraiment une ordure.
"Bienvenue à bord, m'sieur'dame. annonça le gobelin, une lueur perverse dans le regard. Je suis Gallywix, prince-marchand du Cartel Baille-fonds. Si vous désirez partir en croisière à bord de mon navire, il vous en coûtera cher. Mais rassurez vous, nous acceptons tous type de paiement..."
Skwizzy et Jizz se regardèrent un moment...
D'accord, et maintenant ?
Tortoka/Djigzyx
Re: [A faire vivre] L'effondrement
« Prochain départ pour Cabestan d’ici cinq minutes ! »
Keleth posât un instant le regard sur les gobelins qui achevaient les préparatifs pour le voyage. Une fois de plus, il ce retrouvait à surveiller un bateau d’éventuelles attaques de pirates contre un peut d’or. Il soupirât en ce disant que la vie d’aventurier, bien que palpitante, n’était pas toujours facile. De plus, il commençait à trouver ses boulots de mercenaire de plus en plus ennuyeux. La routine avait quelque chose de déplaisant à ses yeux.
Alors qu’il finissait sa brochette de Lutjan tout en regardant la Baie-du-Butin, il entendit un des gobelins murmurer dans son dos.
« Bordel, mais c’est quoi, ce truc ? »
Keleth ce retournât tranquillement, et écarquillât les yeux en voyant l’immense vague qui avançait dans leur direction. Il lâchât sa brochette et s’agrippât au mât le plus proche.
« LAME DE FOND ! PLANQUEZ-VOUS ! » hurlât un autre gobelin.
Je veux bien me planquer, mais où, trouduc ?
Keleth sentit alors le bateau ce soulever. Alors que les caisses, tonneaux et gobelins infortunés tombaient sous l’effet du retournement du navire, il ce dit que la routine n’était en fin de compte une chose pas si mal. Puis il entendit le bruit caractéristique du bois ce brisant contre la roche, ressentit une douleur atroce dans ses côtes et son bras droit, puis ce fut le néant.
Keleth posât un instant le regard sur les gobelins qui achevaient les préparatifs pour le voyage. Une fois de plus, il ce retrouvait à surveiller un bateau d’éventuelles attaques de pirates contre un peut d’or. Il soupirât en ce disant que la vie d’aventurier, bien que palpitante, n’était pas toujours facile. De plus, il commençait à trouver ses boulots de mercenaire de plus en plus ennuyeux. La routine avait quelque chose de déplaisant à ses yeux.
Alors qu’il finissait sa brochette de Lutjan tout en regardant la Baie-du-Butin, il entendit un des gobelins murmurer dans son dos.
« Bordel, mais c’est quoi, ce truc ? »
Keleth ce retournât tranquillement, et écarquillât les yeux en voyant l’immense vague qui avançait dans leur direction. Il lâchât sa brochette et s’agrippât au mât le plus proche.
« LAME DE FOND ! PLANQUEZ-VOUS ! » hurlât un autre gobelin.
Je veux bien me planquer, mais où, trouduc ?
Keleth sentit alors le bateau ce soulever. Alors que les caisses, tonneaux et gobelins infortunés tombaient sous l’effet du retournement du navire, il ce dit que la routine n’était en fin de compte une chose pas si mal. Puis il entendit le bruit caractéristique du bois ce brisant contre la roche, ressentit une douleur atroce dans ses côtes et son bras droit, puis ce fut le néant.
Keleth SombreRose
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