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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Devda Lun 09 Jan 2012, 17:17


Mon Tordu,
Je vais te botter le cul jusqu'à ce qu'il te remonte derrière les oreilles, d'une pour m'avoir envoyée loin de toi, de deux pour avoir aussi mal pris soin de toi.
Je botterai le cul des autres aussi pour n'avoir pas veillé sur toi.

Les filles vont bien, même si elles me demandent tout le temps quand tu nous rejoindras à l’abri. Elles ont adoré la traversée, elles veulent être pirates, enfin princesses pirates, d'où elles tiennent ces idées à la con de princesses? Ta mère nie et je la crois, c'est pas son genre même si toi tu es son petit prince.

Pour ta balafre... comment tu peux penser que j'en ai quelque chose à battre? Tu crois que je ne t'aime que pour ton minois de minet? Au moins comme ça tu affiches ton nouvel état de guerrier, et tes ennemis y réfléchiront peut-être à deux fois avant de te prendre pour une tafiolle en robe.

En parlant de robe, les filles veulent des robes de princesses pirates, je leur ai dit qu'elles verraient avec toi, tu te démerdes.

J'ai pas grand chose à te raconter, ici tout est toujours pareil, les mêmes tarés, les mêmes problèmes et le même ennui, si j'en tue pas un à coup de poing d'ici ta prochaine lettre ça sera une grande nouvelle à t'écrire.

Tu nous manques aussi grande nouille, tu as intérêt à rester entier sinon je me mets en rogne et je vais te chercher et te remettre en forme à coups de bottes dans le fondement et je te tirerai tellement les oreilles que les kaldos te salueront comme un frère. Et là tu seras moche, oui.

Je te laisse, c'est l'heure du diner, on pensera à toi en s'en mettant plein la panse, te fais pas casser les dents pour pouvoir remanger de mon sanglier à la bière et les biscuits des filles (surtout pour les biscuits parce qu'elles ont encore un peu de mal)

Je t'aime mon tordu, tiens bon et reviens nous

Ta Devda
Devda
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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Nicci Sunseeker Lun 09 Jan 2012, 19:50

Le navire du Ronae tanguait doucement, au rythme des vagues, amarré non loin d'Orgrimmar depuis le retour de Theramore, la veille. Un air marin et frais se leva et caressa la chevelure blanche de la démoniste, lui apportant des relents de sel et d'humidité au passage alors qu'elle entrouvrait lentement les yeux. Perdant son regard vers le ciel, elle remarqua la teinte légèrement violacée et nuancée d'orange de ce dernier, signe de l'aurore naissante. Prenant conscience de son état, la Sin'dorei grimaça, sentant les courbatures et les tiraillements au travers de son corps. Il lui semblait pourtant avoir reçu des soins après la bataille, sur le pont où elle était toujours.

Le bruit régulier de la houle attira son attention l'espace d'un instant, reposant et réconfortant. Malgré la défaite, ils étaient en vie. Prenant appui sur le pelage du druide endormi, Theira se leva lentement et prudemment. La brûlure qu'elle portait au dessus de la poitrine ne la tiraillait plus, mais l'ensemble de son organisme souffrait de la fatigue, la guérison lui prenant beaucoup de son énergie. Chancelant légèrement, la démoniste s'approcha du bord jusqu'à pouvoir poser ses deux mains sur le bois de la frégate. Au loin, la silhouette d'Orgrimmar se dessinait dans l'éclat du soleil.

En se penchant au dessus du bastingage, Theira sentit le vieux pendentif se tendre et effleurer son armure calcinée. Prenant entre ses mains le collier qui lui avait été jadis donné pour son union avec Eliaris, elle remarqua sa surface noircie, consumée par la magie. L'inscription d'autrefois n'y était également plus visible. Une moue légère paru sur le visage de la démoniste. Ni tristesse ni colère, juste consternation. Elle soupira. Cela était potentiellement l’œuvre d'un pyromancien ou d'un démoniste durant la bataille ... Difficile à dire maintenant, alors que ses pensées étaient encore emmêlées. A voir plus tard.

Tournant dos à la capitale de la Horde, elle observa placidement l'état du navire. Globalement, il s'en sortait bien malgré les débris, le sang et la demi-douzaine d'impacts de boulets de canons. Dans les méandres de sa mémoire, Theira se souvint des blessés de la veille, qu'elle avait défendu au possible lorsque le Ronae avait subi en retour l'assaut du Faol. Un ranger des Fils de Quel'Thalas, il lui semblait. Et la sœur de ce dernier, inquiète. Mais pas que eux. Un orc avait été au sol, aussi, un moment. Et un médecin gobelin aussi nerveux que possible avait accompagné l'ensemble. Au moins, ils étaient maintenant tous à bon port.

D'autres fragments lui revinrent au fur et à mesure. La guerre allait continuer, avec l'engouement probable des troupes de Theramore vu la victoire de ceux-ci. Tant pis. Elle haussa les épaules. C'était une bataille de perdue qui en présageaient de nombreuses autres à venir. Dressant les oreilles, Theira grimaça. La tension grandissait à bord entre les membres de l'équipage. Discorde peut-être malvenue mais réelle. Or, la démoniste ne voulait pas encore s'en mêler. Il lui fallait voir Eliaris. Puis contacter Nelandÿl pour repousser la descente sur le site archéologique en Uldum. Au moins le temps que son organisme récupère pour soutenir les murmures de la corruption des profondeurs.

En tout les cas, la guerre continuerait dans les tarides. Et le Ronae ne serait peut-être plus là pour le voir.
Nicci Sunseeker
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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Daya / Lokna Mar 10 Jan 2012, 05:15

« Saloperies de seigneur de guerre arriviste … On s’bat , on fait tout l’boulot et lui y’s’pointe et courcircuite le chef pour nous envoyer faire n’importe quoi … Si c’t’incapable avais attaqué par la terre on se s’rais pas pris tous les soldats dans la tronches et la ville serais tombée…Varkh devrais demander un mak’gora et en finir avec s’puceau… »

Tel était les pensées de Nakcha en contemplant les épaves en flammes de la baie de Theramore.Elle en voulais énormément au nouveau grand seigneur de guerre qui avais l’air de jouer avec eux sans prendre soin de ses troupes. De nombreuses pertes. Une flotte entière anéantie … Il restait bien le blocus terrestre mais a quoi bon si ils pouvaient ramener tout ce qu’ils veulent par la mer ?
Il n’y a pas si longtemps elle aurais peut-être même tentée de se venger elle-même mais aujourd’hui elle appartenais a un clan. Et à la horde. Ca serais bafouer l’honneur de son clan que d’assassiner un dignitaire de la horde …

Les bateaux n’ont jamais étés son truc … la d’où elle vient il n’y a plus de mers depuis longtemps … les explosifs non plus pourtant avec l’aide d’une longues oreille elle avait réussie a faire fonctionner un canon bon …c’était surtout l’elfe qui faisait le boulot … Nakcha s’était contentée d’allumer les mèches…déjà pas mal sans tout faire peter.

L’orque regarda ses mains ensanglantées, non seulement de son sang a force de combats mais aussi de celui de ses ennemis, ça lui rappela comment elle s’était battue. Avec rage, férocité et technique. Sur le Ronae , elle avait réussie a repousser un grand nombre d’assaillant, négligeant la douleur, l’odeur de la poudre et le tangage du bateau, tenant position coute que coute sans faillir jusqu’as ce que les assaillants soient repoussés a l’eau.

Quand le navire fonça vers le port elle fut parmi les premiers a sauter sur le ponton pour engager l’ennemi. Lok’tar ogar. Là encore elle se déchaina sans retenue, pour son clan, pour ses frères, pour la horde. Même lorsque la garnison de theramore vint aider les soldats du Faol elle aurait voulue continuer. Tenir et pousser jusqu’aux bâtisses… mais elle due obéir a son chef qui lui comprenais bien que c’était peine perdue et donna le seul ordre sensé : la retraite.

Elle leva la tête en regardant le ciel, oubliant un peu la douleur lancinante de ses mains ;

« Vous serrez vengés mes frères. Même si j’dois tous me les taper seule. »
Daya / Lokna
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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Cymbelîne Mer 11 Jan 2012, 08:32

Ce n'était pas mon combat...ce n'était pas ma victoire.

Des mois que je vis là dans l'ombre, à veiller sur elle à ma manière. Il m'a fallu un peu de temps pour me décider, je ne voulais pas intervenir au départ. Le premier soir, cela s'était mal passé, ils avaient perdu la tour, ils les avaient laissé gagner du terrain. S'ils étaient entrés, alors elle aurait été menacé...et la vie que j'ai choisi de lui donner ne serait plus, je veux qu'elle grandisse là, parmi leurs enfants à eux, qu'elle grandisse dans l'amour, loin de moi. Et même si je me souviens avoir dit à Bleryn que jamais je n'accepterais qu'elle épouse un de ses rejetons, je la laisserai faire ses propres choix...mais ça il ne le sait pas. Cela m'amuse de l'appeler le gros patapouf...il y a là quelque chose de réconfortant et de rassurant à savoir encore comment faire bouillir les sangs.

Le deuxième jour je me suis montrée à Idrid, je ne lui ai pas laissé le temps de me dire ce qu'il voudrait que je fasse. J'agirais comme toujours: seule, et c'est ce que j'ai fait. J'ignore si les combattants se sont rendu compte de ma présence, et cela m'importe peu. Depuis l'ombre j'ai fait ce que j'avais à faire, aidant à mettre fin plus rapidement aux plus coriaces, assommant prêtres et chamans lors de leur incantations pour éviter qu'ils ne soignent les leurs...un geste simple, mais chaque seconde compte dans ce cas de figure...et les soins qui tardaient à arriver en a vu tomber plus d'un. Un elfe m'a vu...elle m'a attaqué de dos...bien joué. Je connais mes limites, je n'avais combattu depuis Âtreval, j'ai pris la fuite...j'ai suivi les brancardiers jusqu'au fort pour voler de quoi nettoyer et panser ma blessure, foutant un beau bazarre dans leur infirmerie...l'intendante chargée de s'en occuper a du pester...autrefois, cette idée m'aurait fait sourire.

Je me suis reposée quelques heures...à mon réveil, j'y suis retournée...chaque camps pansait ses blessés, comptait ses morts. Le moment idéal pour saboter quelques ballistes. Ils ont du sentir ma présence...ils ont l'odorat fin, et il est vrai comme dirait Idrid, que peut être que je commence à perdre la main, que je vieillis...après c'est les seins et les fesses qui tombent...comme si j'avais besoin de ça en plus...enfin, j'ai fait ce que j'ai pu, jusqu'à ce que ça devienne trop risqué.
Ils ont eu la même idée...des infiltrés ont fait sauter quelques ballistes...tant pis...à défaut de donner un avantage aux alliés, mon action n'aura eu comme effet que de donner un semblant d'équilibre. Les idiots...pourquoi ne pas avoir posté de gardes pour surveiller l'équipement? Ils sont forts pour se faire des petits armées tout de bruns ou de bleus vêtus, mais en stratégie, y a encore à voir.

Je ne sais pas pourquoi je dis ça. L'amertume doit être à ce point ancrée dans mon esprit que je ne parviens plus à voir que ce qui ne va pas au lieu de regarder ce qui est bien...ils se sont battus avec courage, ne se démontant pas face au chaos, terreur et la rage qu'ils avaient en face d'eux. Quand à moi, je sais que je n'ai fait qu'augmenter le nombre de ceux que je retrouverais face à moi parmi les ombres...quelques uns de plus ou de moi...qu'est ce que ça change au final?
Kelbourg aussi est mort...je lui en veux, c'était un des rares avec qui je pouvais encore avoir une discussion intéressante...

La bataille fut gagnée...leur bataille, sa bataille...
Ce que j'ai fait, c'est pour elle que je l'ai fait, pour qu'elle vive en paix...et pour préserver la paix, je sais déjà que la prochaine bataille est là à poindre à l'horizon...
En attendant lui boit la "bière de la victoire", moi mon "hydromel pétillant à la framboise" et je prive Fanette d'une de nos petits joutes verbaux en la laissant regarder ma blessure...

Je vieillis....
Cymbelîne
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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Idrid Mer 11 Jan 2012, 19:52

Le spectacle qui s'offrait à lui avait le don de le faire sourire, du moins esquissa-t-il une grimace tordue, c'était bien là le seul sourire qu'il était en état de produire, avec sa lèvre supérieure éclatée.
La flotte ennemie était en flammes, le blocus maritime était brisé, et avec lui, c'était tout le siège de la Horde qui était terminé.

Très vite, tandis que les blessés étaient emmenés à l'infirmerie, que d'autres se congratulaient, que d'autres encore allaient retrouver leurs familles, Idrid clopina jusqu'aux remparts Nord-Ouest, scrutant le marais à la longue-vue.
La lune était pleine et projetait une lueur argentée sur ce marécage nauséabond. Cherchant à déceler des traces de l'ennemi, au sol, le paladin ne put que constater que les récents rapports qu'on venait de lui porter, à peine la bataille navale terminée, étaient vrais : la Horde avait plié bagage.

Pleinement satisfait, il prit la direction de la citadelle, boitant. La nuit n'était pas encore terminée, c'était hélas l'heure du bilan aussi bien matériel qu'humain. Les morts avaient été brulé la veille, afin d'éviter les fièvres tandis que la cité était encerclée, un hommage devait leur être rendu. L'idée de l'hommage en tête lui fit penser à tous ceux qui étaient venus l'aider, lui, Fanélia, et le Serment, et tout Theramore pendant ces trois jours.

Idrid se devait de le remercier, et il entreprendrait les voyages qu'il fallait dès lors que son état le permettrait. Il préférait voir les gens face à lui, qu'envoyer une missive de remerciements sans saveur.
L'aube se levait sur Theramore, une fine pluie avait nettoyé le sang sur les docks. Ne restait que le Faol à moitié encastré dans son quai d'amarrement, et les autres navires en piteux état, des carreaux de balistes plantés dans la murailles, et autres lourds boulets de pierres enfoncés dans les murs d'enceinte.
Le nettoyage de la cité allait pouvoir commencer, et après lui, les préparatifs pour foncer droit vers les Tarides, et reprendre leurs anciennes positions.

Le campagne des Tarides ne faisait que commencer.

Idrid
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Message  Tortoka/Djigzyx Dim 15 Jan 2012, 15:26

Premier soir de la bataille pour Theramore, l'armée orque -appuyée par une flotte qui opérait un blocus du port de la ville- s'était divisée en deux morceaux : l'un attaquant en masse par l'ouest, l'autre se chargeant de tenir une partie des troupes de la ville occupée au Nord. C'est d'ailleurs de ce côté qu'aurait du intervenir Tym, avec ses petits camarades du Croissant.

Mais Tym n'avait pas tout compris et était complètement à l'Ouest, littéralement. Attendant depuis un fourré le choc des deux armées lancées à pleine vitesse pour intervenir, il revoyait mentalement sa coordination avec son alter ego :


"_Alors on fait comme à l'entraînement, tu frappes et moi j'esquive ?
_Ouais !
_Donc tu éviteras de me freiner quand je veux bouger, c'est moi qui suis censé nous garder en vie.
_Ouais...
_Donc pas de folie sanglante, d'acharnement bestial ou ce genre de choses.
_J'ai saisi l'idée, merci. Oh attention ça commence !"

Le worgen se campa sur ses appuis, prêt à bondir de sa cachette pour rejoindre la mêlée qui était sur le point de se former. Les deux armées ennemies s'entrechoquèrent alors avec fracas, donnant le départ à Tym qui s'élança, armes aux poings à la recherche de chair à taillader. Sa première cible fut un orc aux prises avec un soldat régulier de Theramore dont il lacéra le flanc sans même s'arrêter, et sans se soucier vraiment de la suite du combat.

Une fois dans la mêlée, une forêt de lames, de masses à pointes et autres armes exotiques se dressa autour de lui, lui imposant acrobaties et autres esquives "au poil de cheveux près". Et tandis que Tym s'évertuait à éviter chaque obstacle tranchant ou contondant qui se dressait devant lui, son alter ego worgen saisissait chaque occasion de planter ses lames de poignets dans un morceau de chair ou une faille d'armure qui se présentait. Le seul mot d'ordre était de ne jamais, ô grand jamais, s'attarder dans un échange de passe d'arme. Tym était en effet bien trop mauvais bretteur et son autre personnalité pas assez réfléchie pour tenir un duel sur la durée.
Non, il ne devait pas perdre de temps à essayer d'affronter l'ennemi les yeux dans les yeux. D'accord cette tactique lui retirait l'honneur d'un combat vaillant, mais quand on enduisait ses armes d'un poison paralysant on était pas vraiment à ça près. Et puis Tym était un survivant, il laissait l'honneur aux guerriers et autres chevaliers et se contentait juste de donner un petit coup de pouce, comme ça en passant. Peu importe que ce coup de pouce prenne la forme d'un tendon d'achille tranché ou d'une gorge proprement ouverte, car comme pourrait le dire un vieux gilnéen : un bon orc est un orc mort, inutile d'y regarder à la méthode avec ces animaux.

Soudain, alors qu'il glissait dans la boue pour éviter une hache qui aurait pu le trancher en deux au niveau de la taille, le worgen vit la tête d'une lourde masse s'abattre sur lui, un orc grimaçant à l'autre bout du manche. A terre, n'ayant pas vraiment le temps de manœuvrer, Tym sembla se liquéfier au sol, absorbé par les ombres dans lesquelles il pénétrait. Une fraction de seconde plus tard il surgissait derrière son ennemi, des volutes noires s'échappant de sa silhouette lupine tandis qu'il enfonçait ses deux lames de poing dans le dos de l'orc qui s'était trouvé courbé en avant, emporté par son élan destructeur.
Avant même que le corps ne s'affaisse, le worgen s'en était déjà retourné chercher d'autres victimes.

Une bénédiction que la bataille se déroule à la nuit tombée, cela facilitait grandement les marches à travers les ombres et donc augmentait considérablement les chances de survie du jeune schizophrène...


**

Deuxième soir de la bataille pour Theramore. La Horde, stoppée dans son élan a établi des campements au pied de la citadelle et les engins de siège entrent dans la danse. Le siège commence officiellement sous le ballet des projectiles des catapultes, balistes et autres canons...
Djigzyx accompagné de son presque fidèle robot a pris position sur l'une des pièces artillerie surplombant le mur ouest, ses petits bras s'activant à recharger l'engin primitif. Encore heureux qu'il ait mécanisé son armure, il ne pourrait pas vraiment déplacer les boulets de canon sans ça...


"_VOUS ALLEZ BOUFFER DU PLOMB ! hurla le gnome à l'adresse de l'armée ennemie qui marchait sur la cité.
_En fait c'est de la fonte, le corrigea Robby tandis qu'il allumait la mèche du canon à l'aide de ses petites fourches à arcs électriques. Et attention, ça va partir !" s'exclama-t-il en sautant à terre, rejoignant son créateur qui s'était éloigné du canon, les mains plaquées sur les oreilles.

La détonation de leur coup de canon vint rejoindre le chœur des pièces d'artillerie qui déchargeaient leurs projectiles sur les lignes ennemies. Sans vraiment faire attention à l'endroit où allait atterrir leur boulet, Dji' se tourna vers Robby pour reprendre leur conversation :


"_Bah, de toute façon ils ne comprennent pas ce qu'on leur dit, et puis je suis même pas sûr qu'ils nous entendent...
_N'empêche. C'est pas une raison pour dire n'importe quoi."

Le gnome roula des yeux puis s'en alla charger un autre boulet de canon. A ce moment il put voir qu'une partie des remparts Nord avaient été investie par la Horde. Robby braqua son petit bras mécanique sur la scène, lâchant un "Haha" moqueur et Djigzyx interrompit son geste pour voir comment tout cela allait se terminer...

"_Ça sent pas bon... annonça le petit ingénieur, tandis que sur les remparts l'Alliance essayait de reprendre le contrôle du pan de mur.
_Ils vont gérer ça." assura le robot.

On put alors voir un des canons postés non loin des lieux de l'affrontement se faire déborder, les canonniers prestement exécutés, la pièce d'artillerie renversée et détruite avec sauvagerie. Puis enfin, la Horde fut sévèrement renvoyée, repoussée par dessus les remparts.


"Et voilà, qu'est-ce que je t'avais dit ?" reprit Robby.
Djigzyx soupira avant de reprendre le réarmement de son propre canon, maugréant contre cet engin obsolète qui demandait trop de soin de l'artilleur.


"_On a pas choisi le meilleur poste en fait, fit noter le petit robot. Oublie pas de vérifier s'ils grimpent de notre côté, des fois qu'ils voudraient faire taire notre gros bâton de feu.
_Ça ira va, on les tient à distance là, assura le gnome.
_N'empêche. Tu as ta ceinture de prévention ?
_Bien sûr que je l'ai... répondit Dji' en tâtant sa ceinture à projection de champ de force plasmique. Depuis quand tu t'inquiètes de savoir si je suis protégé ?
_...Si ça peut te rassurer, je ne t'aurais pas posé la question si les autres étaient là.
_Oh oui, ricana l'ingénieur. Tu as une réputation à tenir n'est-ce pas ?
_On va dire ça, oui, concéda Robby avant de mettre le feu à la mèche. Et c'est reparti pour un tour !" s'écria-t-il avant de s'éloigner de nouveau du canon, qui ne tarda pas à rejouer en chœur avec les autres pièces la chouette mélodie de la guerre.

Encore une fois, plutôt que de s'attarder sur le sort de son boulet, Dji' préféra se tourner vers son robot pour lui demander :


"_D'ailleurs, où sont les autres ? Je pensais qu'Hed' s'occupait encore des canons, mais je la vois pas d'ici.
_Ils sont sur le rempart Nord. On vient de les voir se battre contre la Horde qui grimpait, t'es sûr de savoir te servir de ses lunettes ? répondit Robby, moqueur.
_Au Nord ?! s'exclama le gnome. Mais qu'est-ce qu'on fait là nous ?!
_On actionne une pièce d'artillerie primitive pour repousser une armée encore plus primitive ? Pour une fois je t'ai suivi sans rien dire."

Djigzyx se passa la main sur la figure. Encore une fois ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Oh et évidemment, ils ne pouvaient pas simplement laisser tomber l'artillerie comme ça.

"_Tant pis alors, dit-il avant de procéder une nouvelle fois au protocole de rechargement du canon. Y a plus qu'à espérer qu'ils s'en sortent bien.
_C'est dommage, je serais bien allé pousser Cein' du haut du rempart. Rapport à notre pari.
Le robot avait en effet parié 10 boulons que la kaldoreï ne tiendrait pas deux mois en vie avec son nouvel ordre, pari que Dji' avait bien entendu tenu, et gagné depuis un moment.
_Tu l'as déjà perdu ton pari, lui rappela Djigzyx, en lui faisant signe qu'il pouvait procéder à la mise à feu.
_Justement, renchérit Robby. Attention ça part !"

Et tandis qu'une fois de plus le tonnerre des canons crachant leurs projectiles emplissait l'air -avec une bonne odeur de poudre en prime- Djigzyx regarda sa petite création en fronçant les sourcils.

Robby avait de ces blagues, mais on se demandait parfois s'il n'était quand même pas sérieux...


**

Troisième jour de la bataille pour Theramore, les échanges de projectiles lourds et autres amabilités continuaient entre les assiégés et les assiégeants. Et évidemment les dégâts se faisaient sentir. A la porte Nord, la Horde était victime d'un bombardement nourri, plusieurs de ses propres engins de guerre mis hors d'état de nuire.

Un rictus extatique déforma le mufle de Tortoka. Il pleuvait des boulets de canons, les explosions retentissaient en tout sens dans un vacarme ahurissant et la terre en tremblait. C'était ça la guerre, comme il voulait la vivre ! Pas l'espèce de plaisanterie de la veille, où on leur avait demandé de grimper à des échelles pour passer au-dessus des remparts ennemis.

Passer au-dessus, quelle idée. Le meilleur moyen de passer une muraille c'était au travers, évidemment ! C'est l'une des premières choses que l'on enseignait dans les écoles de sapeur. En fait on ne l'enseignait même pas, on le rappelait. Parce que ça coulait de source ! La seule façon de déroger à la règle était à la rigueur de chevaucher une fusée !

Mais inutile de revenir sur cela maintenant, il fallait profiter de l'instant présent avant qu'il ne prenne fin. Qu'il ne prenne fin par quel miracle d'ailleurs ? Les assemblages de bois qui passaient pour des engins de siège chez eux étaient endommagés... Il faudrait bien que quelqu'un les remette en marche pour espérer faire taire l'artillerie ennemie...

C'est à ce moment que le champion Noirsang interpella le tauren :


"_Tortoka ! Est-ce que tu saurais réparer les balistes ?!

Aïe aïe aïe, il le sentait venir gros comme un kodo, il allait devoir jouer les menuisiers.

_Vous voulez dire les arcs géants...? répondit-il avec une pointe de sarcasme. Il détestait les arcs, ne pouvant pas envisager qu'un bout de bois avec une corde puisse être considéré comme une arme aussi dangereuse qu'un magnifique tromblon. Et pourtant il avait pris son lot de flèches dans le râble...
_Ça ne devrait pas être trop difficile." conclut-il finalement.

C'est ainsi qu'avec Hudash, il se vit confié des cordes de baliste qu'il devrait attacher aux engins détériorés. Inutile de dire que traverser la distance qui les séparait de l'engin sous une pluie de boulets de canon était pour lui bien plus agréable que le travail qui l'attendait sur la baliste...

Une fois "l'arc géant" atteint, Tortoka demanda à l'orc qui l'accompagnait de nouer la corde à l'une des extrémités de l'arc tandis qu'il faisait passer l'autre dans le torseur pour la nouer à l'extrémité opposée. Pfeuh, même un gnome unijambiste pourrait faire ça par une nuit sans lune. Et enroulé dans du jambon en plus.

Hudash lui signala qu'il y avait besoin d'autres cordages à l'avant de la baliste. Allons bon, il fallait vraiment qu'ils en mettent partout ?
Contournant l'engin, le sapeur put constater qu'en effet des cordages qui se trouvaient là pour une raison qu'il ne voulait pas s'expliquer pendaient tristement, roussis.

Le tauren soupira, et tandis que son "collègue" orc mettait toute sa force à profit pour soulever l'avant de la baliste, il entreprit de remplacer les cordes endommagées. Il entendit alors une légère dissonance dans la cacophonie des canons, comme si quelqu'un cherchait à s'adresser à lui pour le prévenir d'un danger quelconque. En effet, Krunga brayait une histoire de canon qui changeait de trajectoire, et qu'il fallait s'éloigner au plus vite.
Baah. Parant au plus pressé, Tortoka termina son travail de recordage à la va-vite, déclarant que ça tiendrait bien, avant de se redresser.

Preuve fut faite qu'il se trompait lorsque l'avant de la baliste retomba lourdement sur le pied d'Hudash, qui rugit sa douleur, et quelques jurons. Et alors qu'il se penchait pour sortir son "collègue" de là, les cris et mises en garde des combattants autour de lui forcèrent les deux réparateurs improvisés à se tourner vers les murailles de Theramore.
Ou plutôt sur le boulet de canon qui fonçait droit sur eux...


*Boulet en fonte classique, forme sphérique imparfaite, analysa le tauren. A sa façon de virevolter dans l'air, il doit être creux, donc rempli de poudre*
Tortoka sourit, il ne fallait pas rester là.

Cherchant alors à s'éloigner du point d'impact, le tauren escalada en catastrophe la baliste pour se mettre à l'abri. Trop tard, cependant et les deux Noirsang furent soulevés par l'explosion qui réduisit la baliste à un petit tas de bois, bon pour la chaumière.

Durant son court trajet dans les airs, Tortoka sentit avec enivrement à quel point il était vivant. L'air passant dans sa fourrure le disait, son dos chauffé par l'explosion le lui criait, ce n'était pas l'heure de son "Grand Boum !" et un sourire extatique passa sur son mufle, avant de disparaître lorsque le tauren s'écrasa dans la fange du marais, ses membres massifs se tordant sous le choc, parfois dans des angles peu naturels.
Le sapeur reposait alors là inconscient, mais pas mécontent...
Tortoka/Djigzyx
Tortoka/Djigzyx


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Message  Invité Jeu 19 Jan 2012, 00:50

Le ciel s'enveloppait d'un lourd manteau sombre lorsque Branholt décida de prendre un peu de temps pour se reposer. Voilà des jours que le seigneur Cathules avait ordonné la mise en place du poste avancé à la frontière des marécages d'âprefange et ni les assermentés ni la Horde n'avaient lancé le moindre assaut. Chaque jour apportait son lot de ravitaillements et nouveaux soldats. L'excitation d'une hypothétique nouvelle bataille s'effaçait peu à peu pour laisser place à la routine d'un front stable : si Theramore n'avait plus la main-mise sur les Tarides, la Horde quant à elle n'avait pu s'établir dans les marais environnant qu'une brève période avant d'y être éjecté.

Un grondement sourd attira l'attention du guerrier vers les nuage. Il releva la tête, serrant dans sa main gauche le morceau de défense trolle à partir duquel il avait confectionné un poignard. La pluie... pensa-t-il. Est-ce que tu serais capable de la faire tomber... Trompe-la-Mort ?

Son regard dériva au-delà des collines sèches, vers l'horizon, là où s'élevaient les toits rouge et acier du Fort de la Désolation. Lors du siège de la cité portuaire il avait dû faire face à la magie plus que jamais auparavant. Il la haïssait comme les loups haïssent le feu. La crainte de ce que l'on ne peut maîtriser, la peur face à l'inconnu.

Il caressa le manche en ivoire de son poignard et fronça les sourcils. Si il ne pouvait supporter les lanceurs de sorts c'était en partie dû au fait qu'il était impuissant face à eux, même si une fois au corps à corps l'équilibre se renversait. Ce qui n'était pas le cas pour ce troll : il cherchait l'affrontement physique tout autant que l'écuyer. De ses mains jaillissaient le feu et la foudre, de sa douleur naissait la fureur des berserkers. Branholt l'avait vaincu une fois, au prix de lourdes blessures. Il viendra réclamer sa vengeance.

Un craquement retentit et le ciel s'illumina dans un flash. Le regard du jeune homme dériva sur le parchemin froissé qui siégeait au creux de sa main droite. Le coursier le lui avait apporté ce matin, à son plus grand étonnement. Personne ne lui écrivait. Il plissa les yeux et commença à déchiffrer la signature de l'auteur.

Shar'adore Kane...

Il reconnu adore, un terme darnassien mais ne fut pas capable de saisir le sens du mot complet. Il avait déjà du mal avec l'apprentissage de la lecture de sa propre langue, alors celle d'un autre peuple dont il ignorait pratiquement tout... Néanmoins, la suite lui était familière. Il était persuadé d'avoir déjà entendu ce nom, à raison, mais ne se rappelait plus en quelle occasion. Lire l'intégralité de la lettre lui permettrait d'en savoir certainement plus et c'est ce qu'il fit, à l'abri sous la ramure de l'arbre, indifférent à l'effervescence du camp sous la pluie battante.


Dernière édition par Branholt le Ven 20 Jan 2012, 20:46, édité 1 fois

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Message  Idrid Ven 20 Jan 2012, 19:57

La paperasse était là une chose qu'il exécrait au plus haut point, quand bien même son rôle lui imposait de houspiller ceux ne se pliant pas aux ordres relatifs à la rédaction des rapports, des missives, et de toutes ces choses. Néanmoins, il savait que c'était là nécessaire, pour la bonne tenue de cette offensive.
Debout face au petit bureau dont il servait, au sein de sa demeure, Cathules lisait là le dixième parchemin qu'un messager venait de lui apporter. Une carte annotée par Herlime Prod, représentant les positions de l'ennemi dans les Tarides.

[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Wowscr19

Voilà deux semaines à présent que le siège était terminé, et que la Horde s'était repliée dans les terres brûlantes à l'Ouest des marais. A Theramore, il avait fallu soigner, enterrer, réparer, reconstruire, rendre les hommages, remercier, féliciter.

Pour Idrid, Fanélia, et les autres officiers, il avait surtout fallu gérer. Matériels de guerre; armes, munitions, engins de sièges, mais aussi vivres, nécessaires médicaux, tout ce dont les soldats ,qui piaffaient d'impatience en attendant de retourner au combat, auraient besoin dans les Tarides.

Les préparatifs étaient à présent terminés. Reposant la carte sur les divers parchemins étalés sur son bureau sens dessus dessous, Idrid vint porter son regard à la fenêtre. Au dehors, de jeunes recrues s'entrainaient, sous les ordres d'un vieux Sergent acariâtre. Idrid le reconnaissait, il l'avait soigné lors du siège, tandis que le vieux se vidait de son sang au pied des murailles.

Beaucoup étaient morts, estropiés, incapables de reprendre le combat. Ils auraient besoin de sang neuf, pour faire la percée tant espérée par Idrid. Theramore au fond, n'était qu'une petite victoire aux yeux du Sénéchal, il avait besoin de ce coup d'éclat.

La jonction avec les troupes Kaldorei au Nord était une idée. Mais d'ici les terres elfes, il y avait des lieux et des lieux à parcourir, face à l'ennemi. Rien néanmoins qui n'effrayait le paladin. Il avait connu pire, les siens également. Quant aux jeunes, ils apprendraient.

Ouvrant la fenêtre et posant ses coudes contre le rebord, il observait Fanélia qui revenait du laboratoire, les bras chargés de fioles et autres ouvrages anciens. Les cheveux roux de la belle dansaient avec la brise légère amenée par la mer, en cette fin de soirée. Elle était tout simplement magnifique, quand bien même poussa-t-elle un juron en laissant tomber une fiole sur le sol.

Esquissant un sourire, il se retira de ce petit balcon, pour aller accueillir la rouquine au rez de chaussée, et l'aider à porter tout son barda.

Après le diner, il aurait voir les recrues, leur parler, échanger avec eux, avoir leurs impressions, connaitre leurs craintes, leurs peurs, mais aussi leurs désirs, leurs envies.

La soirée promettait encore d'être longue.


Idrid
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Message  Zal'Nash/Jinzüa Ven 20 Jan 2012, 20:30

Un grognement...Lourd, caverneux...Soudain une multitude d'images...Un vortex incontrôlable déversant des centaines de souvenirs qui venaient assaillir le rêveur...Une myriade de pensées, d'espoir, d'aspiration, de peurs...Toutes défilaient comme autant de spectres fugaces revenus d'entre les affres du passé, avant de céder leur place a d'autre...Fugitifs, effacés...Le tourbillonnement de pensées n'avait de cesse d'affluer dans les pensées du troll...Fugitif, effacé...Quelques souvenirs de son enfance en Strangleronce, les long jours passés a se camoufler dans la jungle luxuriante, et s'abandonner aux nectars et autre marasmes exotiques de ce berceau de verdure...

Sa tribue et ses membres...Ses frères, ses frères de sang. Son paternel, la crinière d'un blanc neigeux, la silhouette sèche, enrobé dans un de ces kilts tribaux si réputés...La guerre le sang...Tant de guerre...Tant de sang.

Puis soudain, comme un flash ! Des images tachées d'une lumière éblouissante...La guerre dans les Tarides. Le vacarme des boucliers lourdement frappés, des armes entrechoquées, des ruées sauvages, des cris de guerre et des glapissements de terreur. La guerre...Tant de souvenirs. Toutes ces mêlées sauvages et barbares, cette tornade de violence inouïe où le faible est renversé au premier assaut. La guerre...

Un cri qui vient briser le flot de souvenirs déferlant...Un feu de camp, la nuit. Des trolls, plein de trolls, tous assis en tailleurs autour de ce brasier fumant, discutant et plaisantant doucement...Des petits bruits dans le campement. Fugitifs, effacés. Un cliquètement...Un cri. La guerre...

Tant de hurlements; tant de craquements, de bruissement, de tintement infernal de l'acier...Un cri dominant. Sauvage, puissant, envahissant. Un bruissement d'aile soudain. Les images se brisent, sombrant dans l'oubli où elles avait été laissées...Seul reste ce battement d'aile incessant...presque similaire aux battement d'un coeur palpitant. Un léger sifflement...d'abord léger, puis intense...Le sifflement infâme d'un serpent...

Un long corps, longiligne, couvert d'écailles pourpres. Un sifflement...Un gueule garnie de crocs, un regard haineux, et une voix tonitruante...Hakkar. Un hurlement strident, interminable, insupportable...Le sifflement devient insoutenable, assourdissant

"Dim t'ie skam tanponi Ting cyaa flimeff Tanpon Wehnehjo"

Tout s'écroule...Tout se brise...Le troll se tient la tête entre les mains, tremblant de rage, subjugué par les visions du passé..Fugitives, effacées...Alors que chaque pensées s'écrasent dans un fracas de verre, un ultime souvenir surgit. Un humain...les cheveux couleurs de paille...Cuirassé, portant fièrement les loques de son tabard blanc, salis par le sang et le temps...Le fracas des vagues sur la berge. Un rugissement...L'épée vient frapper le troll de plein fouet...Il tâte le coin de ses lèvres.

Il hurle de rage.

Zal'Nash se réveille en sursaut, dans un rugissement de douleur...Encore ces mêmes cauchemars...Ces mêmes spectres nocturnes qui viennent réduire en lambeau les quelques heures calmes de la nuit. Il s'assied tant bien que mal sur la paillasse aménagée dans la caserne d'Orgrimmar...Le lieu est calme, et chacun se repose, grognant paisiblement dans son sommeil profond. Le troll se pince, les sinus, haletant.

Encore ces rêves...Encore Hakkar. Toujours Hakkar...

Puis cet homme...ce blondinet rencontré par dessus un cadavre, au détour d'un champs d'honneur ruiné par les flots incessants et putride de tripes et de sang...Branholt. D'un mouvement brusque et violent, son bras vient renverser dans un bref fracas le minuscule tabouret de bois faisant office de table de chevet. La rage...Il la sent monter le long de ses veines...courir le long de son échine. Il grogne. Un coup d'oeil hâtif sur le sol de pierre froide lui permet de deviner les contours de sa très chère dague sacrificielle, dernier trésor de son passé anéanti. Il la ramasse du bout des doigts, étirant ses bras de tout leur long pour atteindre la poignée sculptée de fer et de cristaux qu'il eut cru bon de lier a sa compagne de toujours.

Il la fait passer entre ses doigt, observant froidement ses bords usés mais encore tranchants...terriblement tranchants. Il observe chaque rune gravé sur la lame, et se remémore l'histoire de chacune. De nouveau, il plonge dans une abîme de souvenirs resurgissants. Il embrasse toutes ces pensées d'une seule étreinte, les contemple, s'y laisse promener. Quand enfin il émerge de cette transe nostalgique, il se lève. Il se lève et marche. Lentement, il s'approche de la table de travail abandonnée, où jonchent dans le chaos le plus total, cartes du continent, rapports de la veille et plumes usées. Son oeil s'attarde un long moment sur la carte du marécage, sur Theramore, objectif désormais si lointain, alors qu'ils en avaient frôlé les bords...Il contemple longuement le dessin grossier de la forteresse humaine, analysant chaque contours, chaque détail. Il passe lentement son doigt sur celui ci, tâtant avec soin les reliefs peu naturels de la carte usée. Les souvenirs remontent...Branholt, jeune soldat défiant et enragé, qui dans un élan de force monstrueuse vient fracasser ses défenses, jadis trésor de son hérédité.

Il rugit, puis d'un mouvement abrupt et excessivement belliqueux, vient planter sa dague dans la carte rapiécée, déchirant le croquis que l'on avait fait de la fier cité humaine.

Il tremble, enragé, possédé par une colère aveugle et rugissante. Il hurle.

"JE TE BRISERAI !"



Zal'Nash/Jinzüa
Zal'Nash/Jinzüa


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Message  Idrid Sam 11 Fév 2012, 14:58

La colonne s'était mise en marche vers les alentours de la vingt et unième heure. Les soldats et chevaliers du Serment, à pied, suivaient de près les cinq chars d'assaut, ces derniers suivant la route qui serpente au coeur des Tarides du Sud. Laissée au croisement des différentes routes dès le petit matin, et patientant là pour s'assurer -les larges canons rivés sur la partie supérieure des chars étaient là pour y veiller- qu'aucune troupe ennemie ne viendrait gêner les mouvements de fantassins la journée durant.

Ces fantassins venaient de faire marche, tandis que la nuit tombait sur les Tarides. Le gros de la troupe, plus d'une centaine de guerriers armés de pics et de lances s'était dirigée vers la Balafre, afin d'en découdre avec les grunts.
L'autre, la troupe du Serment, devait se diriger vers Fort-Triomphe, escortant (ou l'inverse) les engins de sièges. Le Fort devait être repris, et Idrid en avait fait -comme souvent- une affaire personnelle.
La perte de ce bastion avait sonné comme un honteux déshonneur pour le Sénéchal, à l'époque, et il se devait de le récupérer pour laver l'affront.

Ne doutant certes pas, et ce depuis quelques temps, de la sagacité de l'ennemi, Idrid en avait eu confirmation quand le char de tête sauta sur une mine.
L'engin avait du quitter la route pour contourner une large fosse creusée là par l'ennemi, ce dernier cherchant à amener les larges machines en terrain plus abrupt ; terrain sur lequel il avait disposé de nombreuses mines.

L'explosion avait soufflé les guerriers, paladins, archers et magiciens du Serment, tandis que peu de temps après, Maestrias, Ronae et Fils de Quel'Thalas fondaient sur les flancs de la troupe portant le tabard du Serment.

La bataille avait rage deux heures durant, se déplaçant progressivement et avec vitesse très réduite vers les alentours de Fort-Triomphe.
Les chars faisaient profiter de leur puissance de feu -bien que deux autres furent sévèrement touchés par les tirs et autres mines ennemis- et les combattants des deux factions s'adonnaient à quelques furieux échanges de coups.
Lames, pics, flêches, boules de feu, la bataille faisait rage, avec abnégation, concentration et férocité.

Idrid avait longtemps combattu cette elfe, qu'il avait en un lointain jour abandonné ligotée dans un coin du Marécage d'Âprefange, à la merci des croscilisques, après l'avoir capturé lors d'une bataille. Lui avoir laissé une chance de s'en sortir ce soir là avait été une grossière erreur, il en était persuadé à présent ! A chaque affrontement, elle cherchait à le mettre à terre, le harcelant tout particulièrement.

Fanélia se démenait littéralement, usant de ses puissants pouvoirs de paladins pour soigner ceux qui le nécessitaient, et ils étaient nombreux à mesure que les combats s'étalaient en longueur. Elle s'était laissée aller à une vengeance toute personnelle lorsque, au gré d'un duel furieux, une elfe de sang s'était permis de déposer dans le vif du combat un baiser sur la joue du Sénéchal en guise de provocation.
Et c'est une Fanélia fendant les rangs et hurlant toutes sortes d'insultes, brandissant sa masse avec ferveur, qui s'était ruée vers la sindorei.

Plusieurs assauts successifs des membres de la Horde et leurs alliés mercenaires étaient venus entamer les flancs de ceux du Serment, mais à chaque fois les membres de l'Alliance parvinrent à tenir bon.

Enfin, les chars avaient pu pénétrer dans Fort-Triomphe, et rapidement dissipé la maigre garnison de grunts laissée là pour l'occuper, ou du moins feindre l'occupation.

Profitant de l'abris des fortifications, ceux du Serment avaient pu se ressaisir, et prendre l'avantage sur un ennemi qui ne s'était pas risqué à une bataille rangée devant les portes en ruines du Fort, alors même que les chars de l'Alliance avait retourné leurs canons et pilonnaient l'arrière de leurs positions.

Au lieu de cela, l'intelligent et rusé ennemi s'adonna simplement au déclenchement de puissants explosifs, disposés dans le Fort avec habileté, tandis que les gens du Serment y pénétraient pour profiter de son abris.

Les batiments volèrent en éclats, un pan de muraille fut arraché de ses fondations, projetant débris alors que les charges incendiaires boutaient le feu aux herbes sèches à l'intérieur du bastion.

Maitriser les incendies et dissiper les âcres fumées avait pris un temps certain, jusqu'à ce qu'enfin, blessée, exsangue et usée, la troupe du Serment put rentrer dans ce fort que fut leur durant de nombreux mois en l'an 31.

Ils étaient de retour chez eux, quand bien même ce "chez soi" ressemblait davantage à une carrière de pierres qu'un fortin digne de ce nom.

***

Le Fort était en ébullition, bien qu'en état de semi-ruines.
La nuit durant, une petite trentaine de membres de l'intendance et du génie de Theramore s'étaient relayés, commençant à faire place nette au coeur de Fort-Triomphe.

Les uns évacuaient les débris du pan de muraille Nord -qui fut largement touché lors de l'explosion des charges ennemies et amputé de moitié-, les blocs de pierres tirés par de gros boeufs. Les autres dressaient tentes et cabanes en bois afin d'accueillir le matériel et les blessés.

L'armée s'étant battu dans la Balafre la veille au soir contre une division de grunts était arrivé à Fort-Triomphe au petit matin, comportant nombres de blessés et ramenant leurs morts -une vingtaine-.
Quatre balistes avaient été mises en batterie devant les murailles du Fort, prêtes à arroser de leurs massifs carreaux les inconscients susceptibles de tenter une contre-attaque sur cette place forte en piteux état.

Une quinzaine de soldats s'étaient séparés de cette troupe laissée là au repos pour patrouiller sur les murailles encore en état, et au sol.
Quelques ingénieurs nains et gnomes s'attaquaient aux chars de siège endommagés, s’échinant à réparer leurs avaries.

Bien vite, tandis que les monceaux de pierres brisées nées de l'explosion des deux tours de guet étaient rassemblés en tas à l'écart, le Fort retrouvait une physionomie pouvant paraitre familière à ceux qui l'avaient connu à l'époque.

Au Nord, à coté de la forge remise en marche, le quartier des hommes : une suite de tentes desquelles jaillissaient déjà des éclats de voix masculines, et autres rires tout aussi peu féminins.
Au Sud, non loin d'un large feu de camp où rôtissaient gibiers et autres denrées à l'intention de la troupe entière, le quartier des femmes : surveillés de près par quelques dames peu avenantes -et parfois aussi carrées qu'un Bleryn, ces dernières veillant à ce qu'aucun petit rigolo ne vienne importuner les dames et demoiselles.

Idrid gérait l'acheminement sur place de tout le nécessaire logistique ; eau en quantité, nourritures, munitions, carburant pour les engins de siège. Cette armée avait été placée sous ses ordres, et c'est fort de ce pouvoir décisionnel qu'il s'évertuait à ce que toute cette mécanique soit parfaitement huilée.
Aucun grain de sable ne devait s'immiscer dans les rouages de tout ceci.

Néanmoins, il prit le temps après la midi d'aller s'enquérir de l'état de Fanélia -qui lui manquait et avec qui il ne se priverait d'aucun embrassement- et de tous les autres soldats et chevaliers du Serment qui avaient fièrement combattu à ses côtés la veille au soir.
Idrid
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Message  Invité Mar 28 Fév 2012, 18:36

- Protégez les chariots !

Une explosion fit écho aux cries d'Idrid Cathules et une tente s'embrasa sous le regard luisant et satisfait du mage sin'doreï qui venait de déclencher le début d'incendie. Les rangs d'humains s'agitèrent. La formation changea. L'écart entre chaque guerrier et paladin se réduisit. Il n'était plus question de briser l'assaut ennemi mais de le contenir. Au moins le temps que la dernière ligne réussisse à maîtriser les flammes.

Ce n'était au départ qu'une simple mission de ravitaillement qui avait rapidement dégénéré en bataille rangée dès lors que la racaille de la Horde s'était interposée pour mettre la main sur le convoi. Classique, pensa Branholt, mais inévitable.
Parmi leurs adversaires récurrents, les maestrias possédaient un bon réseau d'informations. Il s'étendait sur tout Kalimdor et couvrait certainement les mers depuis que les pirates leur prêtaient main forte.

C'était pour cette raison que le sénéchal avait mobilisé le gros des assermentés. Mais malgré cette précaution ils se retrouvaient acculés à un troupier pour deux oreilles pointues.
L'Alliance contrôlait la passe qui joignait les Tarides aux Serres-Rocheuses, mais pour combien de temps encore ?

Un hurlement déchira l'air et Fanélia Cathules tomba à genoux. Le visage crispé, la femme du seigneur Cathules tenait sa tête entre ses mains. Elle ne semblait pas blessée. Pas physiquement.

Magie... siffla Branholt entre ses dents.

Darsin se précipita vers elle. Un coup de feu retentit et il chuta, fauché par une balle. Un second projectile percuta Branholt de plein fouet. La pointe hérissée d'une flèche venait de percer son épaulière gauche.

Mages, archers, fusiliers... Ils profitaient de leur surnombre pour aligner à distance les troupes du serment. Le canyon n'offrait aucun couvert. Pour eux, ses frères d'armes et lui n'étaient que du gibier.

Soudain, une boule de feu s'écrasa contre le pavois de Pelinor qui combattait à sa droite. C'est à ce moment que le berserker se souvint des paroles d'Idrid : La magie peut être vaincue par la force.
Guidé par son instinct, Branholt repoussa le gobelin qui lui faisait face et pivota pour s'élancer au travers des lignes alliés. Un sentier grimpait à flanc de colline qu'il commença à gravir après avoir abandonné le cœur de la bataille. Ses lourdes bottes de plates soulevaient de petits nuages de poussière ocre au rythme de ses foulées.
Il ne se souciait plus de savoir si sa présence fairait défaut aux combattants de première ligne. Il avait embrassé son intuition, mordu à pleines dents cette impulsion.

- Ils connaitront ma fureur... souffla-t-il d'une voix rauque alors qu'il atteignait le sommet de la colline rocailleuse. Il surplombait désormais la passe et le chaos qui y régnait. Les troupes sin'doreïs - parsemés de quelques peaux vertes et bleues - lui tournaient le dos comme autant de fourmis occupées à leur dur labeur. Elles grouillaient contre les tabards blancs et ors qui luttaient vaillamment pour leur survie et la défense de l'avant-poste.

Il délaissa du regard les combats qui faisaient rage en contre-bas et s'approcha d'un pas décidé d'un arbre. Ce dernier avait prit racine au bord de la falaise. Son tronc était sec, dépourvu de feuilles. Branholt leva ses épées vers le ciel et les fracassa brusquement à la base de l'arbre. Le bois gémit sous l'impact répété des lames.
Un an plus tôt abattre des arbres faisait partie de ses activités quotidiennes. Maintenant son passé de garçon d'auberge était loin derrière lui et il brisait l'écorce la rage au cœur.
Le tronc finit par céder. Il vacilla et le guerrier n'eut plus qu'à le charger d'un coup d'épaule pour lui faire dégringoler la pente raide.

Alertés par le fracas du bois sec contre la roche, les hordeux s'écartèrent aussi rapidement que possible. Dans la débandade, l'arbre mort percuta un pirate et termina sa course au milieu des combattants ennemis restés en retrait.

Branholt n'attendit pas de savoir si son geste avait offert un quelconque avantage aux siens. Il redescendit la colline par le sentier en pressant le pas malgré la douleur qui tenaillait son épaule.

- Regroupez-vous ! RESSERREZ LES RANGS !

Si les dernières lignes sin'doreïs avaient été désorganisé par la chute de l'arbre, cela n'avait pas été suffisant pour faire pencher la balance en la faveur des assermentés.
Le sang pulsait aux tempes du berserker. Ses ennemis ne semblaient pas avoir remarqué sa présence. Il pouvait encore agir.

Il s'élança contre un pin aussi grand et sec que le précédent lorsque tout à coup, alors qu'il allait frapper le tronc, des volutes noirs obscurcirent sa vue et une fine silhouette vêtue d'une tenue en cuir moulant jaillit des ombres. Des dagues elfiques fendirent l'air et vinrent percuter les épées qu'opposa Branholt à l'attaque de l'assassin. Il abaissa sa garde, le regard scintillant de rage, et écrasa le manche de son arme droite contre le visage masqué de la sin'doreï. Elle tituba en arrière, surprise et esquiva de justesse le second coup du guerrier. L'épée se ficha brutalement dans le tronc de l'arbre, ratant sa cible. L'elfe riposta d'un bond agile. Ses yeux, vifs et luminescents, décelèrent une faille dans l'armure sombre du barbare qu'elle ne tarda pas à exploiter. Le sang jaillit et Branholt grogna, touché sous le bras gauche. Il lâcha l'une de ses épées, saisit son adversaire à la gorge et la projeta avec force contre la paroi rocheuse. Elle s'écroula à terre et disparut dans un nuage de fumée noirâtre pour ne plus reparaître.

Le souffle court, Branholt arracha la dague du repli de son armure. Il ramassa sa lame et se retourna face à l'arbre. Il lui fallut plusieurs coups avant que le tronc ne cède.

L'agonie du végétal couvrit soudainement le tumulte des combats et le pin s'écrasa lourdement en soulevant une gerbe de poussière. A cet instant, le temps sembla suspendre sa course. Le vent balaya le nuage ocre comme le rideau se lève sur une nouvelle scène.

La dirigeante des mercenaires et un gobelin gisaient sous l'arbre mort qui divisait désormais les assaillants en deux groupes distincts. Les sin'doreïs s'agitaient. Les fantassins qui faisaient face aux assermentés se regroupèrent, certains essayant de dégager les corps enseveli sous le résinifère. Le reste des troupes au service de la Horde tenta de rejoindre leurs camarades. Un carreau enflammé et un trait de feu gangrené embrasèrent le tronc, mettant fin à leur tentative.

- Repli ! Repli vers les Tarides !

Lorsqu'il releva la tête, Branholt vit la silhouette massive du Capitaine Stonefeal juché sur son hippogriffe s'écraser devant les troupes ennemis. La passe des Serres-Rocheuses était perdue.

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Message  Aldorey Kelbourg Jeu 08 Mar 2012, 11:06

Docteur Samuelson Smogspread


Tu oses me sourire saloperie, tu oses me faire ça alors que je partage mes secrets avec toi... L'elfe souriait, à dévier ainsi les coups de lame brutaux de Samuelson. Pourtant avait-elle été atteinte çà-et-là par plusieurs coupes, qu'importe, meurtrissure ou estafilade, le poison aurait dû fonctionner, même encore mieux, ravager, et le Docteur de Stratholme le savait pertinemment, du moins jusqu'à ce qu'il se fasse lui-même tailler au niveau des bras.

Il n'avait pas hésiter à promptement rompre le combat et se retirer en arrière-garde pour s'enquiller un anti-poison ad hoc, trop peu de temps lui fallait pour déterminer quel poison le touchait, trop peu encore pour y remédier. Cette fois-ci pourtant il se trompa, ou bien pis encore sa bévue le conduisit à sous-estimer les portées des substances bouillonnant en son sang et ses organes. Etait-il Alchimiste de renom, était-il maître empoisonneur au fin fond de lui, les dégâts des toxines lui devenaient minimes à force de pratique, de goût, d'erreur. Etait-il Alchimiste de renom, il repris le combat derechef, et pourtant.

LES HAUTEURS, SUR LES HAUTEURS VEILLEURS ET CEUX CAPABLES ! hurlait Lancel tandis que le Garde Smogspread arpentait lourdement la roche abrupte à pas lourds et hésitants. Une sueur pâteuse coulait de son front, s'étalait à ses joues et pénétrait ses lèvres. Il se força d'en ignorer les causes, d'en ignorer les conséquences alors que ses mains se mirent à trembler d'une force monstre et par trop incontrôlable. Les instructions arrivèrent avec le Sénéchal et Kern. Enflammez-moi ce campement, tireurs. Tout se brouilla instantanément aux yeux du vieil alchimiste, il n'en avait cure, des ordres ! Cure, de cette horde animale et hargneuse qui grouillait sous ses pieds, à lancer des armes aussi primitives que pitoyables, cure de ses alliés qui préparaient leurs carreaux, flèches et sortilèges pour enflammer un campement tauren, là, figé au-dessus de la troupe par-delà une corniche de pierre rouge et sableuse. Il fallait vite, très vite trouver la solution à cette composition qui lui rongeait le crâne, le sang, les os, les muscles... Trop vite pour lui commençait-il alors à penser, quand ses genoux fléchirent douloureusement et que son estomac insista à régurgiter les plats austères du déjeuner quotidien, ce à quoi il résista tant bien que mal. Aussi intellectuel qu'il fut, il demeurait cet être orgueilleux et bourru qu'on renfrognait à rien, il ne cèderait pas aux poisons minables d'une elfe même pas...Diplômée.

Elle n'est pas diplômée... Moi je...

MISERE, GRENADE ! PROJECTILE !

Tout revint en tête à Samuelson aussi vite que tout s'en dégagea, dans un martèlement douloureux, tapageur au sein de sa cervelle fulminante de haine et d'incompréhension. Le marteau frappa l'enclume dans une projection terriblement soudaine et cinglante de mémoires et d'étincelles de souffrance. Ca n'était pas la solution qu'il avait trouvé, c'était plutôt la grenade qui éclata à sa droite, à projeter avec force et conséquence une myriade de shrapnels caillouteux et métalliques, sans compter le soulèvement terreux provoqué qui envoya valser une bonne part des soldats du Serment, à compter ce bourru Smogspread. C'était tel que son corps s'envola un maigre instant, dansant aux airs et partageant sa place avec rochers, éclats de métal, de cuirs, de tissus, d'armes et de verre qui provenaient tous de tout et de rien, du sol comme des soldats, morts ou vivants, blessés sans doute. Il heurta la pente raide d'une fulgurance à couper le souffle et la dévala dans une nuage de poussière et provoqué par sa personne, et par l'explosion ou la chute d'autres corps sur la terre de sable écarlate. Il roula de tout ses membres jusqu'en bas, à l'image de ces tonneaux, de ces roues, de ces boulets, à l'image d'un objet vulgairement jeté ici-bas, inutile et faiblard, dont on ne se souci pas franchement. La chute se termina d'un coup de tête sur la roche, sourd comme il l'était après l'explosion de l'ingénierie utilisée contre lui, à en faire siffler ses oreilles et grincer ses dents. Tout se brouilla dans un fondu rouge et noir, rouge et noir comme le sang qui maculait l'entièreté de son crâne, de son visage, alors, à en enduire ses cheveux d'une bouillie chaude et pourtant si peu réconfortante. Une tiédeur maternelle, hélas assassine.

Est-il encore conscient ?
Il est conscient.


Les yeux si vitreux qu'on lui perçait l'esprit à le regarder là, tandis que l'écume de la nuit moussait au bord de ses lèvres charnues et poussiéreuses, une écume blanche et baveuse, salivaire. Le fruit du poison de l'elfe, un trophée, une ironie comme le dit Laelvalia Clarence. Clarence... Des convulsions le prirent soudainement, transformant cette bête de savoir et de râle en pauvre petit animal chétif... Il ne l'oubliera pas, jamais. Nous allons nous occuper de lui, il faut traiter le crâne son état ne sera jamais stable sinon.

***

Au petit matin, après moult soins et traitement curatifs, l'alchimiste du Serment avait repris des couleurs et des expressions humaines. Les convulsions avaient cessés bien que la nuit fut compliquée. Nulle heure ne trouvait pas des spasmes incontrôlés chez le vieil homme qui se tordait douloureusement, puis s'efforçait de recracher ce qui lui remplissait alors la bouche, une salive moussue, blanche comme le lait ou la crème, venue du fond de ses entrailles lourdement agressée la nuit précédente.

Il aura même parlé, bougé les membres, un mal de crâne carabiné lui trouant la tête de salves, sans pitié aucune, il aura parlé à la personne qui venait parfois le voir, parfois l'accompagner de sa présence chaleureuse et réconfortante. Une aide, un soutien prédominant dans ses soins, il le savait. Sa voix déformait ses lèvres en des messages haineux et vindicatifs. Les joues se soulevèrent comme son regard se plissait, fixant le vide tel un aveugle ou même un fou.

Cette elfe... Crois-moi... Je vais la tuer.
Aldorey Kelbourg
Aldorey Kelbourg

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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Jensina Jeu 08 Mar 2012, 17:29

Un éternel recommencement. Cette guerre, comme toute les autres, ne semble être qu'un enchainement d'affrontement, les mêmes alliés, les mêmes ennemis, seul le paysage change parfois. Finira-t-elle par nous changer, elle aussi ?

Le paladin attendait, au centre de la ligne de bataille improvisée et attentive des fils de la Horde. Les alliés étaient en mouvement, et les informations des éclaireurs n'allaient pas tarder à arriver, aussi ils attendaient tous. "Le paysage des Tarides finira plus torturé par nos actes que par le Cataclysme" pensât ‘il. Sa bouche se déforma légèrement en un demi-sourire aussi moqueur que blasé, était-ce vraiment le moment de rêvasser à ça ?

« Une vingtaine de cavaliers ! »

Bien, alors c’était vrai, les alliés comptent vraiment s'en prendre à la Colline du Chasseur. Ce camp ayant servi de centre d'opération pour les Fils de Quel’Thalas plus tôt dans la guerre, il était hors de question de le laisser tomber sans combattre, il était même hors de question de laisser le moindre humain y mettre un pied sans en payer le prix, leur invasion avait déjà trop couté et ils s'étaient déjà enfoncés bien trop loin dans nos terres !

"En ligne avec moi ! Entre les deux collines, forçons-les à nous affronter à pied ! Qu'on mette des arcanistes et des tireurs en couverture sur les hauteurs ! Allez !"

Sommaire, mais efficace. Le Paladin ne comptait pas laisser l'Alliance gagner du terrain sans combattre, les Assermentés l'avait depuis longtemps habitué à toujours avoir une carte à jouer et il désirait les pousser à la révéler le plus loin possible du camp Tauren. Le Serment de Theramore était là. Ils avaient mis pied à terre et s’organisait face à la ligne défensive de la coalition. Qui aurait cru voir ça un jour... Un camp Tauren, en plein cœur des Tarides, défendu par une alliance de soldats Elfes, de pirates et de mercenaire ?

Le paladin secoua vivement la tête, la guerre n’était pas affaire de seule logique et la défense de cette position leur revenait ce soir. Lui revenait, d’ailleurs, puisque les choses en avaient décidés ainsi. C’est parfait, qu’ils approchent… Le seul chemin d’accès est dans notre dos, et nous sommes prêt à défendre chaque mètre que vous allez devoir gravir pour y accéder, le prix de cette victoire sera terrible, humains !

« Ils arrivent ! Préparez-vous à TENIR ! HORDE ! »

Le choc des armes et des corps fut presque aussi violent que celui de la haine motivant les forces en présence. Explosions, pluie de carreaux et de flèches, la magie distordait l’air rendant le combat plus confus encore. Les fantassins lourds des deux camps qu’ils soient soldats ou paladins s’affrontaient dans une orgie de brutalité déchainée. Il entendit Canker à sa gauche hurler à sa manière (à plein poumons étant relativement difficile pour un réprouvé) « Pour Lordaeron ! » en commun. Comme toujours, les assermentés semblaient se concentrer sur le réprouvé, focalisant sur lui le cœur de la mêlée.

La Horde parvint à tenir le premier assaut, ils ne reculaient que peu, cependant ils ne parvenaient pas non plus à infliger de lourds dégâts a l’adversaire, leur formation était trop solide et il était virtuellement impossible pour un fantassin de traverser les lignes pour atteindre leurs forces de soutien à l’arrière. Une explosion catapulta littéralement le paladin en arrière, le faisant s’écraser dans la poussière lourdement dans un bruit de taule. Sa tête tournait, mais il avait été éjecté en dehors de la mêlée ce qui lui laissa le temps d’analyser la situation. Elle s’embourbait.

« Marà ! Approche ! » L’elfe vint prestement le rejoindre, couverte de poussière comme tous les combattants déjà, elle affichait un visage hargneux.
« Prend des éclaireurs avec toi et tente un contournement par la droite ! Tant qu’on tien la passe extérieur on peut tenter de briser sur formation ! » Une flèche se planta subitement entre le bras et le plastron du paladin, toujours étalé au sol. Un bref coup d’œil lui appris sur l’ennemis commençait déjà à prendre position sur la colline à leur gauche, après l’avoir vidée de toute menace. « Et qu’on me descende cet archer, arcanistes, à gauche ! »

Il se redressa en grognant, sa tête tournait toujours. « Ne faiblissez pas, fantassins, TENEZ VOS POSITIONS ! » Il espérait que la diversion, même si elle affaiblissait leur ligne de bataille, permettrait à la horde de frapper un coup lorsque l’Alliance serait forcée de faire demi-tour pour assister leurs soigneurs et leurs arcanistes. Risqué, mais ça en valait le coup.
Malheureusement, au même moment, l’Alliance opéra un mouvement et alors même que les fantassins de la Horde tenaient leur position, la majorité des troupes humaines entrepris de gravir la colline de gauche, toujours occupée par ces maudits archers. Les éclaireurs parvinrent bien à prendre à partie l’arrière garde des forces de soutient assermenté, ils ne purent cependant rien faire pour empêcher cette prise de position.

« Malédiction.. » Le Paladin était perplexe, en se positionnant sur une colline les humains gagnèrent certes une excellente position surélevée sur les troupes de la Horde en contrebas, cependant en se faisant ils ne pouvaient plus conquérir le chemin d’accès vers le village. Les sorts et les flèches commencèrent à pleuvoir alors même que les combats se calmaient. « Peu importe ce qu’ils ont en tête tout ce qui compte c’est de protéger ce village ! HORDE ! En arrière, jusqu’au coude dans le chemin, RECULEZ ! RECULEZ MAINTENANT ! »
Un groupe d’humain tenta de profiter du mouvement pour faire une percée, ils furent prestement mis en déroute par des troupes de la Horde bien supérieur en nombre, en réponse quelques soldats tentèrent de lancer un assaut sur la colline sans plus de succès. Les minutes passaient et les deux camps s’observaient de loin, comme si aucun des deux ne savait comment sortir de cette situation. Lors d’une bataille, les accalmies n’ont rien de profitable, vite, se renseigner sur les blessés et les morts, échanger brièvement quelques mots avec un capitaine ou un autre, chaque seconde compte.

Finalement, un groupe d’arcaniste mélangeant pirate et mercenaire parvint à nous faire gagner du temps en pilonnant l’alliance de leur déluge glacé pendant que nous reprenions position en hauteur, presque à l’entrée du campement. Placé ici, les humains avaient toutes les peines du monde à nous atteindre alors que nos tirs et nos grenades leurs tombaient littéralement sur la tête. Il y eu bien quelques blessés léger, un éboulement, et des représailles, mais rien qui ne fut capable de changer l’issu de la bataille.

l’Alliance tint sa position sur la colline et malgré quelques flèches et explosifs tentés sur nos soldats en hauteur, elle ne relança pas l’assaut. Les humains se contentèrent de repartir, bredouille, n’ayant réussie qu’à bruler une hutte et à salir le paysage de leur simple présence.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La bataille était finie, mais Aethyan restait stoïque, il est facile d’hurler victoire et de s’abreuver à l’outre de l’autosatisfaction guerrière mais il n’était pas de ce genre-là. Les blessés et les morts de la bataille restaient trop présent dans son esprit, et il restait fort à faire, le paladin se détourna. La joie viendrait plus tard.
Peut-être.
Jensina
Jensina

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Message  Galatée Stradh Sam 10 Mar 2012, 23:46

Remuant ses longues oreilles, ses yeux jaunes fixant le combat la louve tenait fermement son bâton entre ses longues griffes, attentive à chaque action, chaque mouvement, chaque incantation adverse. Elle se concentrait pour soutenir ses compagnons, usant de sa magie sans retenue pour entraver les ennemis et renforcer les guerriers du Croissant d'Elune.

Levant son bâton au dessus de son museau pendant qu'elle récitait l'incantation, elle le planta ensuite dans la terre dans d'un geste sec. Les sarments serpentèrent dans un grincement furieux jusqu'au pieds des orcs, s'enroulant autour de leurs jambes et de leurs bras. Quelques champignons émergèrent ensuite du sol, crachant leurs sucs toxiques sur les armures des peaux vertes quand ces derniers venaient a marcher dessus ou a les fendre de leurs haches.

Alors qu'elle s’efforçait de diriger correctement la fureur de la nature contre ses ennemis, elle aperçut le Glaive lunaire en mauvaise posture. Sous la forme d'ursoc, la druidesse levait ses énormes pattes pour les abattre sur ses attaquants en poussant des grognements furieux. La sorcière des moissons pointa son bâton vers elle, libérant un flot de magie régénérante qui l'entoura ensuite d'une légère couche d'écorce dure que les orcs auraient du mal à briser d'un simple coup.

Le combat durait maintenant depuis des heures et une partie du Croissant d'Elune était déjà très affaiblie. Les barricades que les Noirsangs avaient dressées devant la retraite d'Orendil n'avaient pas étées faciles à briser. Harcelés par les archers et repoussés par les attaques brutales du Clan, ils avaient du repartir se cacher dans la forêt avant de lancer un second assaut. Ne voulant visiblement pas se résoudre à laisser la retraite d'Orendil aux elfes, ces maudits avaient fait effondrer la battisse sur les Kaldoreis. Mais il en faudrait plus pour les mettre définitivement à terre.

" ENCERCLEZ LES ! "

Aboya la worgen. Le cercle de Kaldoreis et de Worgen commençait a se refermer sur le Clan Noirsang, les attaques ne cessant pas. Ce n'était plus qu'une question de temps pour que ces porcs gisent par terre, leurs sang mêlé a ceux de leurs victimes.
Mais l'énorme orc ferraillé renversa le Lieutenant, offrant un ouverture a son Clan pour fuir vers Zoram'gar. Sans attendre ils se ruèrent dans les profondeurs de la foret d'Orneval.

" TUEZ LES ! NE LES LAISSEZ PAS S'ENFUIR "

C'est leur forêt, leur foyer.
La louve se mis sur ses quatre pattes, son bâton dans la gueule, suivant ses compagnons à la poursuite du Clan en fuite. Elle bondit sur une branche d'arbre renversée, ses griffes lui offrant un appui suffisant pour les rattraper alors qu'ils passaient en dessous. Elle l'aperçut. "Trompe la mort", ce troll a la défense manquante. Il était temps de se souvenir des paroles du guerrier et de les appliquer, sa vengeance.

Lâchant son précieux bâton, elle ne voyait plus que sa proie, son ennemi. Elle prit appui sur ses pattes arrières, bondissant griffes en avant et gueule ouverte sur le troll. Roulant au sol ensemble, elle s'accrocha à lui avec férocité, ses griffes grinçant contre l'armure.
Le chaman la saisi par la crinière, la repoussant violemment contre un arbre. Furieuse elle lâcha un grognement et repartit à l'assaut.
La louve laissa la fureur de Goldrinn l'envahir, déchainant toute la sauvagerie dont elle pouvait faire preuve en cet instant alors que le troll usait de sa magie primitive pour la repousser.

Un ordre en orc fut hurlé et le chaman cracha un éclair de foudre sur l'enfant de la fureur avant de rejoindre les siens.

" Halte ! Ne les suivez pas plus ! Zoram'gar n'est plus loin !"

Ni une victoire, ni une défaite. Personne ne pourrait utiliser Orendil dans cet état. Et personne ne pourrait rendre aux Kaldoreis les nombreuses vies que le Clan Noirsang avait prises.
Galatée Stradh
Galatée Stradh


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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Zal'Nash/Jinzüa Dim 11 Mar 2012, 22:57

C'était une longue marche...épuisante...interminable. Le troll foulait le sol tapissé d'herbes fraîches à une cadence lente et méfiante, alors qu'il progressait dans la douce pénombre de la forêt elfique. Il écoutait chaque son, chaque bruissement, l'oreille à l'affut, le regard perçant, s'enfonçant peu a peu dans de sombres fourrés. Chaque élément du décor se dressait comme mille arabesque fleurissantes, dissimulant l'archer vicieux et le guetteur meurtrier. C'était un territoire ennemie, et sa présence n'était pas la bienvenue. Il est bien dur de trouver un foyer accueillant sur une terre qu'on avait gorgé de sang. La veille même, le clan, bras armé de la Horde en ces terres obscures, avait ravagé un avant poste de l'alliance, et mit fin aux nombreuses vies qui le gorgeait. Le troll secoua la tête...Une belle pagaille. Et un véritable massacre. Il frémit. Qu'il était soulageant de libérer ses accès de haine et de violence, et de rassasier ses instincts meurtriers...

Il lui fallut parcourir l'étendue boisée de longues heures, avant qu'il n'arrive devant son point d'arrivée : Un édifice en ruine, niché au coeur des arbres noueux. Jadis, ce fut sans doute une grande tour. Il n'en restait que des pierres aux reliefs osseux, rongées par le temps et la guerre. Le troll laissa glisser son sac de toile sur le parterre de pierre, et vint près de l'enceinte brisée de la tour. Il scruta un long moment les petites arabesques et symboles qui parsemaient le mur - probablement de l'elfique - comme emporté dans leur mouvement net et soigné. Zal'Nash vint appliquer sa main sur le mur encrassé par les âges, et tenta d'y balayer la poussière qui recouvrait les gravures anciennes. Un sourire vint naître sur ses lèvres. Un large sourire, démesuré et inquiétant, similaire a celui d'un prédateur satisfait qui à trouvé sa proie. Zal'Nash ne connaissait pas le langage elfique, et encore moi son écriture. Mais il savait reconnaître les pictogrammes qui avaient été popularisé à travers Azeroth par l'enseignement des druides Kaldorei. Et en ce moment, il lui suffisait de reconnaître le symbole du loup...et celui du sanctuaire.

Il ricana, s'éloignant a reculons des ruines elfiques, et contemplant celles ci d'un regard mauvais. Il ouvrit le sac de toile usée et en sortit une cassette de bois grossière, qu'il vient déposer devant l'édifice. Cela fait, il s'assit en tailleurs devant celle ci, et l'ouvrit avec lenteur, dans un geste précautionneux. Ses yeux étincelèrent de cruauté. Il en en extirpa un petit pot de terre cuite et un long parchemin usé, enroulé sur lui même. Dans un geste rituel, il vient ouvrir le pot de terre cuite, et plonger deux doigts dans celui ci, couvrant ceux ci d'une pâte épaisse et collante d'un rouge terre-de-ciel. Et, dans un même geste rituel, il vint tracer sur son visage tatoué de blanc, un dessin minutieux. Des arabesques, multiples, infinies ! C'était...comme un crâne simpliste; on apercevait une masse noire et ronde sur son visage, et deux orbites où trônaient ses yeux haineux. De longues traces noires venaient rayer ses lèvres, comme une rangée de dents démesurées. Ses défenses, courtes; l'une brisée, l'autre pointant fièrement vers le haut. Sa crinière écarlate flottant au grès du vent. Il sourit. Un sourire cynique et mauvais. Un sourire sinistre et mortifère.

Il se reléve. Il dévêt sa cuirasse, qu'il laisse tomber au sol. Son torse, parsemé des tatouages tribaux trolls, fait face fièrement a l'édifice ruiné. Il lève les bras au ciel, un sourire furieux aux lèvres, les yeux enflammé par la colère et la passion. Il vocifère.

"Shirvallah ! Ô grand loa, ô puissant esprit ! Insuffle la force de ton nom divin, à ton zélé prêtre et adorateur ! Accorde moi ta puissance, ô tigre sacré, ô grand guerrier des jungles du sud ! Viens prêter ta puissance animale au fils Flèche-Sinistre, quatrième de sa lignée, et protecteur des coutumes de notre grande tribue ! Shirvallah ! Que ta rage envahisse ton chasseur des ombres le plus dévoué."

Le troll rejète la tête en arrière, le corps frissonnant alors qu'il achève sa lithanie adoratrice. Il se redresse, les yeux brûlant d'un feu violent et tempétueux. Il s'empare dans un geste vif et violent de la dague pendant à sa ceinture...Puis, dans un bond féroce et un cri furieux, il vient frapper le mur de pierre du bout de son arme.

Le silence revient. Le dague tombe au sol, rudement abîmée par le choc inouï. Le troll fixe le mur, une expression démente animant son visage tatoué. La rage brûle dans son coeur. Le symbole du loup n'est plus. Une longe estafilade vient briser celui ci. Comme la marque d'une griffe.


Dernière édition par Zal'Nash/Jinzüa le Lun 12 Mar 2012, 23:10, édité 1 fois
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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Invité Dim 11 Mar 2012, 23:18

Le crépuscule. Orneval. Le soleil darde ses derniers rayons sur la canopée d'émeraude. Le Pic-Tonnerre crache son torrent de lave sur les vertes contrées ravagées par la guerre, levant quelques panaches de fumée aux abords du lac de Vent-d'Argent. Le cœur du volcan rougeoie, alimenté par la haine du seigneur Magmathar. Désir de destruction. Il se dresse au-dessus de la forêt, défiant la nuit comme le phare défie le grain. Le feu, la Horde, les démons... Le berceau des kaldoreïs souffre.

Une silhouette progresse sous la ramure des arbres alors que les bois s'ensevelissent sous l'épais manteau de la nuit. Une légende raconte qu'il y a plus de dix milles ans, après que la Guerre des Anciens ait ravagé les terres ancestrales de Kalimdor, l'Ancien Goldrinn arpentait ces forêts. Il était le plus sauvage des demi-dieux. Mais bien que sa férocité causa de grands dommages à la Légion Ardente, elle meurtrissait aussi le cœur de sa mère, Elune, qui souffrait chaque jour de voir son enfant se complaire dans la rage et la soif de combat sans jamais se tempérer. Ainsi, certaines nuits, la déesse de la lune dardait son regard inquisiteur sur Goldrinn qui, incapable de supporter le jugement de sa mère, sombrait dans une folie meurtrière. Le temps passa, de nouvelles menaces ébranlèrent Azeroth et la légende fut oubliée.

La silhouette foule de ses coussinets un tapis de feuilles mortes à l'orée d'une clairière. Elle lève le museau et hume l'air. Une légère brise vient caresser son pelage argenté. Après quelques secondes, l'animal se décide enfin à avancer. Ses pattes s'enfonce légèrement dans la terre meuble. Au centre de la clairière se dresse un chêne imposant. Ses racines sortent du sol et s'enroulent autour de rochers comme autant de doigts robustes cherchant à s'agripper pour mieux résister aux affres de temps.

Un craquement retentit à sa droite. Le loup se fige. Il dresse les oreilles, sur le qui-vive. Deux yeux dorés luisent derrière un fourré. Leur pupille fendue scrute la clairière. Le temps se fige. Des effluves parviennent aux naseaux du canidé. Une odeur à la fois familière et inconnue. Un prédateur.

Un nouveau bruissement rompt le silence et une panthère noire jaillit des buissons pour fondre sur sa proie. Les deux animaux roulent au sol. Elle feule, il grogne. Les corps s'emmêlent en une lutte acharnée. Coups de griffes et de crocs. Le premier sang est versé. Le félin avait l'avantage.

Ils finissent par se séparer. La première manche est terminée. Ils se fixent. Le loup halète. Il passe sa langue sur son museau. Il ne s'attendait pas à être attaqué. Pas maintenant. Pas cette nuit. Son adversaire remue calmement sa queue, décrivant dans l'air des arabesques langoureux. Leurs muscles roulent sous le cuir de leur pelage. Ouïe, vue, odorat, toucher... Leurs sens sont aux aguets.

Le loup remue son oreille droite. Il est blessé au flanc. C'est superficiel mais si il ne fait pas attention, la panthère prendra l'avantage. Elle est confiante. Elle commettra peut être une erreur.

Elle prend appuie sur ses pattes arrières et bondit. Elle est rapide. Plus que lui. Il s'élance aussitôt à sa rencontre avant de brusquement se décaler. Sa mâchoire se referme sur le col noir du félin. Il la tient. Des gouttes de sang s'éparpillent sur sa langue. Le goût du sang. Le pelage sombre est souillé. La balance s'équilibre.

Elle le bouscule et le force à lâcher prise. Il tient bon un moment avant qu'un coup de griffes ne le dégage. Les souffles s'accélèrent. Il n'est plus question d'attendre que l'autre dévoile son point faible. Les blessures forcent le temps. Chaque seconde qui défile emporte avec elle son lot de vigueur. C'est une course contre la montre.

Ils s'élancent à nouveau l'un contre l'autre. La lutte est acharnée. Les cuirs sont déchirés, les chairs meurtris. Une heure passe, puis deux. Ni lui, ni elle ne parvient à prendre le dessus sur l'autre.

Ils finissent par reculer chacun de leur côté pour se tourner autour.

Le prochain mouvement sera décisif.

Soudain, une nouvelle odeur. Elle est semblable à celle de la panthère. Le bruit des feuilles qui se froissent sous le poids d'une bête. Il ne comprend pas. Il n'a pas le temps de comprendre. La panthère racle la terre de ses griffes et le charge. C'est le moment. Lorsqu'elle essayera de le toucher, il pourra...

Une branche craque. Douleur. Elle irradie ses membres. Il n'arrive plus à respirer. Un couinement plaintif s'échappe de sa gueule. Sa vue se trouble. Il s'effondre sur le flanc.

L'odeur...

Ses yeux se posent sur un pelage flamboyant. La panthère n'est plus seule. Elle ne l'a jamais été. Le tigre recule et vient se placer à ses côtés. Sa gueule est maculée de sang. Celui du loup.

Le second prédateur avait dû attendre plus loin, tapis dans les ombres, face au vent pour masquer son odeur. Il a porté le coup fatal.

Le loup essaye de se relever, en vain. Son corps ne lui répond plus. Une flaque de sang se dessine autour de sa silhouette. La terre se gorge lentement du liquide pourpre. Il grogne. Il peut encore combattre. Il le sait. Il doit trouver la force.

La panthère se détourne et rejoint la lisière de la clairière en boitant. Cette proie n'a plus d'intérêt, le combat est terminé.

La nuit devient plus oppressante. Il n'entend plus que son souffle et les battements irréguliers de son cœur alors que l'obscurité croît peu à peu. Un dernier râle glisse entre ses crocs et la vie le quitte. Il gît sous la clarté de la lune, à jamais figé.

Le tigre disparaît à son tour dans la forêt. Il se retourne une dernière fois pour braquer ses yeux sur la dépouille de son adversaire. Un regard de braise, sauvage, rancunier.

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[A faire vivre] Les Tarides s'embrasent - Page 6 Empty Re: [A faire vivre] Les Tarides s'embrasent

Message  Idrid Mer 28 Mar 2012, 19:19

Les yeux rivés vers les hauteurs de Malaka'jin, il patientait, il observait, tout en jetant de brefs regards à son orbe. Les détonations provenant des engins de siège à côté de lui et de la troupe en attente avait le don de presque lui vriller les tympans.

<BAM ! BAM ! BAM !> En imaginant le déluge de feu qui s'abattait sur la place forte, le paladin était certain d'une chose : il n'aurait jamais échangé sa place contre celle des troupes de la Horde bloquées au delà des remparts naturels. Le barrage d'artillerie durait depuis plus d'une heure à présent, les fûts des canons commençant à rougir dangereusement.
Écraser l'ennemi sous les explosions, pas de quartier pour ce soir. Pourtant, le Paladin était certain d'une chose ; il resterait encore de nombreux combattants de la Horde prêts à défendre vaillamment Malaka'jin, et la bataille au sol promettait d'être rude et sans merci.

Se reconcentrant sur la place forte ennemie qui se dressait droit devant lui, il entendit des cris dans son orbe.
Stonefeal finissait enfin par le prévenir, les routes avaient été pilonnées de bombes, plus aucune mine ne devait y être tapies. L'ennemi s'étant néanmoins défendu, face à cette première attaque aérienne.
Le griffon de Darlya s'écrasa plus loin derrière, mais l'archère était vivante, tandis qu'Herlime parvint également à rejoindre le gros des troupes malgré une monture volante blessée.

Tout ce joli monde regroupé, l'armée se sépara en deux bataillons, l'un mené par les Cathules à l'Est, l'autre mené par le Capitaine Stonefeal et le Commandant Singleton à l'Ouest. Ces derniers étant parvenu à progresser plus rapidement, il devint urgent que le groupe Cathules parvienne à avancer prestement.

Hélas, sur leur route, grunts, archers embusqués et mines toutes juste posées furent leur premier accueil. Un comble pour le Sénéchal, qui avait lancé peu de temps auparavant une attaque aérienne visant à détruire ces foutus engins explosifs. Tout ça pour rien ?
Sa jambe droite s'en souviendra longtemps, le paladin ayant été le premier des siens à marcher sur ces bibelots instables antipersonnels, si ce n'est le seul.

Au moins sa charge avait-elle servi à quelque chose, bien qu'interrompu par la vive explosion faisant sauter la plate de sa botte et de ses jambières.
Fanélia le remplaça à la tête du groupe "Est" tandis que Darlya s'occupait du paladin blessé et sonné.

Le Lieutenant Kern, quant à lui, mena une forte troupe de fantassins au cœur même de la base ennemie, les dirigeant d'une main de fer et gagnant toujours un peu plus de terrain, malgré la résistance opiniâtre des orcs. Le groupe Cathules était scindé en deux à présent, une partie dans la place forte, l'autre suivant la route serpentant en hauteur.

Enfin sur pied après une pause de quelques minutes, la douleur anesthésiée par quelques potions et menus soins, Idrid put rejoindre son poste et mener l'attaque par l'Est.

A l'Ouest, Singleton et Stonefeal progressaient invariablement, pouce par pouce ; grunts au tabard de la Horde, mais également Maestria et Ronae résistaient néanmoins farouchement à cette attaque de front.

La bataille dura plus d'une heure, jusqu'à ce qu'enfin, la troupe menée par Kern, celle par les Cathules, et celle par Stonefeal et Singleton parvinrent à faire jonction au cœur même du village, ce dernier ravagé par le barrage d'artillerie précédent et la rage des combats.

Se jetant dans la mêlée, ragaillardi de retrouver tous ceux portant ses couleurs en seul morceau -ou presque-, le Sénéchal fit là étalage de toute sa science du combat et de l'étendue de ses pouvoirs.

Le grunt ne sentit rien venir, l'horion de Lumière venant lui gifler le visage, l'aveuglant et le sonnant, de quoi l'empêcher de réagir face à la lame qui vint percer sa gorge de part en part.
Exerçant une pression sèche vers la droite, le paladin décapita le grunt de moitié, repoussant son corps inerte du pied.

Il fondit sur un autre orc, le poussant de son bouclier tandis qu'il s'apprêtait à frapper -avec une imposante hache à deux mains- Fanélia, la rouquine se trouvant de dos à propulser un puissant sort de soin sur Idrid-ne-savait-qui. Faisant volte-face, l'orc un brin engoncé dans son armure de plate reçut la décharge de Lumière pure dans le ventre, le métal fumant tandis qu'il y jeta un coup d’œil, estomaqué par la puissance du sort.
A peine relava-t-il les yeux vers le paladin que l'angle inférieur du bouclier au blason de Lordaeron vint le frapper au niveau de la gorge. L'orc chuta vers l'arrière, commençant à se noyer dans son sang.

Regardant tout autour de lui en quête d'un adversaire, le paladin eut un geste réflexe, reculant vivement son buste tandis qu'une flèche manquât tout juste de le toucher. Une de ses jumelles était déjà nichée dans son espaulier gauche.

Un souvenir de l'elfe archer et sans nul doute ingénieur qu'Idrid avait combattu avec son groupe sur la corniche surplombant le cœur de la place-forte. Le sindorei n'avait eu de cesse de ralentir la progression du groupe, usant de grenades, fumigènes, rideau de flammes provoqué par quelque alchimie.

A présent, c'était la Horde qui manquait de temps.

Repoussant l'ennemi pas à pas vers le poste à wyvernes, Maestrias et Ronae n'avaient d'autre choix que de fuir. Une dernière charge du Serment et des fantassins aurait suffit à les faire plier une fois pour toute, mais les arcanistes, paladins, prêtres et autres magiciens agirent de concert.

Le déluge de sorts divers et variés eut l'effet escompté ; les membres de l'Alliance se retrouvèrent aveuglés, durant le laps de temps nécessaire à ceux de la Horde pour sauter sur leurs montures volantes et quitter une Malaka'jin tombée.

Une Maestria, du moins Idrid le pensait-il, se retrouva esseulée, et dans l'instant fut abattue par plusieurs de ceux du Serment.

La victoire était acquise. Cris de guerre, de louanges, de joie fusèrent en tous sens. Ils furent néanmoins brefs, quand bien même le plaisir d'avoir ravi à la Horde cette base était grand, car nombreux étaient ceux nécessitant des soins.

Ce fut chose faite, jusqu'à ce qu'une fumée verdâtre et nauséabonde parvint aux narines des humains et elfes ici présents.
"Quelque petit gourgandin avide d'alchimie et ingénierie s'est fait plaisir" marmonna le paladin.

De l'acide, à première vue, des charges en contenant ayant explosées dans tout Malaka'jin peu de temps auparavant, les détonations hélas noyées par le tumulte des combats.

"Départ immédiat ! Allez !" Mieux valait ne pas s'assurer de la nature exacte de cette "chose" dans l'immédiat.
Pour l'heure, il fallait soigner les blessés et célébrer cette victoire.

***

Le paladin se sera levé de bonheur ce matin là, quittant la tente de l'infirmerie dans laquelle Fanélia avait été déposée la veille, au retour de la victoire.
Il vint se rendre auprès des blessés, tous autant qu'ils étaient, du Serment comme de l'armée régulière, échangeant avec eux quelques mots si d'aventure ils étaient éveillés, ou bien les veillant simplement durant plusieurs minutes, priant.

Par la suite, prenant un succin petit déjeuner, il sera filé vers les Serres Rocheuses, déployant les troupes comme il se devait dans une Malakajin dévastée, les fumées acides s'étant dissipées et envoyant une forte troupe d'hommes jusqu'à la base de Theramore nichée dans les montagnes, non loin du Bastion des Cisailles.

Il s'assura qu'un axe de ravitaillement sûr était effectif entre cette fameuse base, Malakajin à présent occupée, l'avant poste à l'entrée des Serres Rocheuses, et au final le Séjour de l'Honneur.
La route était belle et bien sécurisée, au grand plaisir du paladin qui la remonta au petit trot en monture, le cœur allègre et escorté par quelques cavaliers, avant de rentrer à sa place-forte du Séjour pour aider aux soins des blessés et remettre les moins touchés le plus rapidement possible sur pieds.

Plus tard, debout sur les remparts naturels de Malaka'jin, la longue-vue dans une main, une carte dans l'autre, Idrid fixait le Nord des Serres Rocheuses.

Un jeune écuyer se trouvait à ses côtés, triturant le manche de sa pique avec inquiétude. Inquiet certes de voir le Sénéchal debout à un endroit aussi exposé.

"Sénéchal, sauf votre respect, il n'est peut être pas pru...
- La Horde commence à frémir, le Serment est toujours là. Le Serment arrive, pas à pas" chuchota le Paladin, avant de sourire au jeune homme qui se rassura.
- Pour sûr mon Seigneur."
Idrid
Idrid


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Message  Blé² Sam 31 Mar 2012, 06:26

Il priait, agenouillé dans la terre sèche des Serres Rocheuses. Imposant de longues minutes de silence à la troupe d'une vingtaine de Cavaliers à ses côtés d'en faire de même. Le calme était rare en cette région agitée, déchirée par la guerre depuis déjà un long moment. Les visages fermés, casques et têtes baissées, ils agitaient chacun les lèvres dans un mutisme parfait. Cela dura, les minutes passaient. Et ce n'est que le bruit de flèches qui arracha les guerriers de leur recueil. Sifflantes, vives, plusieurs corps étaient tombés au sol aux pieds des soldats de Theramore et leur jeune chef. Il ne fallut pas d'ordre pour faire redresser le restant de la troupe et que ceux-ci viennent en possession de leur armes pour que la lutte commence sans tarder.

Tranchée. L'orbe brisée tomba au sol, la dizaine de vaillants se tenaient en cercle, débordés par l'arrivée de la Horde, aidée par la fameuse et mystérieuse troupe reprouvée. Pelinor criait pour encourager ses hommes, mais non à gagner ce combat, non. Simplement à mourir dignement, pour leur cause et leur convictions. Il sentit sa main trembler, mais ne s'arrêta pas, gardant l'assurance et courage dans sa voix. Lutte acharnée, mais vaine, tels des animaux prêts à être mis en cage le cercle se fermait, la plupart des hommes blessés, ou morts. Jusqu'à ce qu'une seule silhouette se batte à la vue de cette nuit sanglante. Le Chevalier de Stromgarde fit finalement tomber la lame à ses pieds, son flanc piqué par une lance d'ébène.

Il venait de se réveiller, le goût de terre et de sang lui arrachant une grimace de dégoût. L'on ne souffre jamais de ses blessures lorsque l'on les reçoit en bataille. Mais le lendemain de celles-ci est difficile et l'agonie lente et morbide prend place dans le corps. L'oeil lent, le guerrier prit la peine de regarder autour de lui, ne voyant que corps enchaînés, geignant, plaignant, suppliant leur mère. Puis l'odeur des mines et du souffre manqua de faire retourner son estomac vide. Son esprit se mit en marche, enfin. La mort n'était qu'une fine espérance à cet instant, un doux rêve. Il s'efforça de chasser celui-ci. Il eut la chance de reconnaître quelques uns de ses hommes allongés au sol, ne sachant s'il devait remercier la Lumière et ses ancêtres ou les maudir à cet instant précis.

Puis son regard se figea, voyant cette capuche noire et un fin sourire à peine perceptible derrière cachant certainement un visage difforme, le menton déchiré par une cicatrice, la joue traversée par la même tout aussi immonde. Pelinor et lui se fixaient, longuement. Il n'eut besoin de temps, ni de paroles pour comprendre que la mort devait définitivement être chassée de son âme. Qu'il libérerait ses camarades. Qu'il regagnera les siens.

Emporté par les songes et chuchotements il finit par retomber au sol, son visage blessé et meurtrit traversé par un fin sourire.
Blé²
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Message  Idrid Sam 31 Mar 2012, 14:11

Une patrouille perdue et qui n'avait été signalé nulle part, voilà qui ne pouvait passer inaperçu trop longtemps.

A l'aube naissante, Idrid prit les volontaires et forma une petite troupe pour partir à la recherche de Pelinor et des soldats partis la veille avec lui.

Sénéchal en tête, l'escouade d'une vingtaine d'hommes montée sur leurs destriers quitta le Séjour de l'Honneur avec la ferme intention de les ramener tous, et dans la mesure du possible ; vivants.

Idrid
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Message  Invité Ven 06 Avr 2012, 20:15


- Des guerriers, il y en a de toutes sortes. Des bons, des mauvais, des pleines cagettes il y en a. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros, une légende. Des guerriers comme ça, il n'y en a presque jamais. Mais tu sais ce qu'il ont tous en commun ? Tu sais ce que c'est leur pouvoir secret ?.

-Non.

Les criquets faisaient un vacarme au dehors de la tente. Allongé sur sa couche, le visage marqué par les ravages du temps et de la guerre, le vieux paladin fixait son fils.

- Ils ne se battent que pour la dignité des faibles...

Branholt ouvrit la bouche sans savoir quoi répondre. Bleryn poursuivit.

- Il y a vingt ans, Gorkhar s'était arraché un nom aux mains de la Horde. Le Poing de Fer... il marqua une pause, reprenant son souffle. Aujourd'hui, mon fils, c'est à toi de forger ta légende.

Le guerrier inclina la tête et attrapa l'avant bras de son père. Il plongea son regard dans le sien, les yeux brillant d'émotion et de fierté. Il sentit la poigne de l'ancien combattant se fermer comme un étau contre son biceps. Les secondes défilèrent jusqu'à ce qu'enfin, les mots justes lui vinrent.

- Ton fils sera ta fierté.

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Message  Krunga Dim 08 Avr 2012, 13:41

"ASTRANAAR EST TOMBEE !"

C’était là les premières paroles d’un Seigneur de Guerre enragé lorsque la porte Ouest de la ville tomba sous les coups de la Horde. Il était là, aux premières loges, pour voir ces maudits Elfes battre en retraite d’urgence face à la plaie conquérante, qui déferlait dans les rues en pillant et massacrant les dernières forces qui refusaient d’évacuer.

Astranaar … Des bâtiments en proie aux flammes, tous ou presque changés en ruines encore fumantes sous les assauts des démolisseurs … Des cadavres à perte de vue, baignant dans leur propre sang et celui de leurs ennemis … Même Krunga ne vit là qu’un massacre brutal … Mais c’était nécessaire. Au fond de lui, même s’il refusait de l’admettre, il était soulagé de voir que certains Elfes avaient préparés leur évacuation, que certains civils furent épargnés par la férocité guerrière de combattants galvanisés par cette écrasante victoire. Son Honneur était sauf, sa gloire ... Immense. Il se voyait déjà à Fort Grommash, recevant les mérites d’Hurlenfer lui-même pour ses faits d’armes. Cela n’augurait rien de bon … L’orgueil et l’arrogance de ce guerrier n’allait d’accroître face à ses faits d’armes : A peine promu Seigneur de Guerre qu’il fit progresser la campagne en Orneval de façon fulgurante, écrasant sous sa bannière toute résistance. Krunga allait sans aucuns doutes devenir plus assuré, plus téméraire … Peut être au point d’aller trop loin dans ses actions.

Il était là, parmi tout ces guerriers qui le saluaient avec admiration et respect pour la victoire qu’il venait d’arracher … Pensif, il s’aventurait dans les rues, marchant sur cadavres et armes brisées alors que de terribles cris de victoire se résonnèrent dans la cité déchue. Sa victoire était totale … Mais le répit sera inexistant. Il redressa la tête en direction du Sud : Les Serres-Rocheuses. Là, d’autres combats l’attendaient, car la progression humaine était à la hauteur de la sienne, ils s’approchent d’Orneval, avec la volonté de réduire son travail à l’état de poussière, à fracasser là où lui-même avait porté sa hache.

"Avertissez les hommes, qu’ils pansent leurs blessures et se remplissent l’estomac, nous partons en guerre." dit-il alors qu’il était encore dans les ruines sanglantes d’Astranaar la conquise. Le messager lui-même ne pu s’empêcher d’arquer un sourcil face à cet ordre, avant de s’exécuter sans poser de questions.

Plus tard, au campement principal, face à l’interrogation de nombreux soldats, il leur fit face dans un discours d’une voix ferme et froide, comme à son habitude :

"Les Seigneurs du Sud ont prouvés leur incompétence dans les Serres. L’Alliance traverse ces terres plus facilement encore que s’il s’agissait des Royaumes d’Hurlevent. Guerriers de la Horde, ils progressent en notre direction avec la ferme volonté de briser vos efforts, de reprendre Orneval, de nous bouter de ces forêts. Allons-nous laisser ces peaux roses rendre le sacrifice de nos frères vain ? Allons-nous laisser cette mauvaise herbe reprendre ce que nous avons arraché dans le sang et les cris ? Soldats d’Hurlenfer ! Je ne laisserais pas cette racaille poser pied dans ces terres qui sont désormais nôtres, je serais le premier à brandir ma hache, à former la ligne de front pour tenir tête à ces chiens … Me laisserez-vous prendre toute la gloire seul?!"

A ces paroles, les guerriers de la Horde hurlèrent en cœur, dans un cris de guerre à en faire frémir la terre, prêts au combat, alors qu’ils n’étaient pas encore sortis de celui-ci … Là était la force de la Horde … Là était la clés de sa victoire …
Krunga
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Message  Idrid Dim 08 Avr 2012, 14:05

Après la nouvelle concernant Astraanar, le paladin avait pris quelques instants pour rédiger diverses missives et rapports.

Une fois ceci fait, il avait quitté sa tente d'un bon pas, et s'était rendu jusqu'à sa monture, se mettant rapidement au départ vers le coeur des Serres Rocheuses pour diriger les mouvements de troupes jusqu'au bastion des Cisailles.

La veille au soir, il s'était trouvé en patrouille au Nord-Ouest, menant une petite dizaine de cavaliers au travers des massifs rocheux, en quête d'ennemis en maraude. La petite troupe était revenue avec plusieurs têtes d'orcs, qu'on avait fait planter à l'entrée du Séjour, sur des piques.

A présent, il chevauchait avec le Commandant Singleton et quelques officiers subalternes.
A leur arrivée au camp de base de Guet du Nord, la colonne était déjà prête. Les fantassins bien alignés, bardés de cavaliers montés sur leurs destriers, tandis qu'au devant, les engins de sièges faisaient vrombir leurs puissants moteurs. Singleton avait correctement ordonné le rassemblement.

Donnant l'ordre tant attendu, Idrid prit la tête de l'armée, cette dernière suivant prestement la direction du Bastion des Cisailles.
Arrivés jusqu'au bastion elfe, nombreux furent ceux à river leur regard vers Krom'Gar.

Le Sénéchal, mettant pied à terre, observait la forteresse ennemie nichée en hauteur. Malaka'jin, les terres exhumées, toutes étaient tombées durant le mois passé.

"Au tour de Krom'Gar à présent" déclara-t-il, n'obtenant pour seule réponse que l'approbation silencieuse des quelques soldats l'entourant. Chacun d'eux arborait une mine déterminée.
La perte d'Astraanar peinait lourdement Idrid, ce dernier compatissant à la douleur des elfes, pour avoir vécu celà lui même en Austrivage. Il connaissait cette douleur, sourde et latente, ce sentiment de culpabilité.
Il n'en éprouvait pas aujourd'hui. Magicien, il ne l'était certes pas. Rien n'aurait pu permettre une avancée plus rapide au coeur des Serres Rocheuses, hormis des pouvoirs dignes d'un dieu. Il en était persuadé.
D'autres ne le seraient peut être pas, mais il ne pouvait décemment pas leur en vouloir.

***

Peu de temps après, les choses sérieuses avaient commencé.
Des groupes de fantassins menaient de petits raids au coeur de la combe des Cisailles, souhaitant attirer les patrouilles ennemies vers eux, vers le Sud.
Des bandes de cavaliers piquaient sur les avant-postes ennemis, lançant piques et flêches, avant de faire demi tour et s'en prendre à un autre poste.

Cela durait depuis quelques heures à présent, depuis le début de matinée, et les ordres des Cathules avaient été clairs ; cela continuerait jusqu'à la tombée de la nuit.
Ensuite, les engins de siège prendraient la relève, propulsant un déluge de feu sur les positions de la Horde.

La bataille pour la Combe des Cisailles commençait.

"Un peu de répit pour les kaldoreis à Chimétoile, c'est bien ça ? questionna le jeune porte-étendard à coté d'Idrid, ce dernier niché au sommet d'un pic rocheux entourant le Bastion elfe.
- Exact, Larion. On attire la Horde vers le Sud. Faites passer cet ordre, je veux des tirs sporadiques sur les voies d'accès à Krom'gar. Et ce jusqu'à ce que les canons soient sur le point de fondre.
- A vos ordres mon Seigneur !" Sur quoi le jeune homme se hâta, courant en manquant presque de tomber, filant vers les positions de l'artillerie.

Idrid
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Message  Zal'Nash/Jinzüa Dim 08 Avr 2012, 20:16

Cendres...Flammes...Oblivion.

Il avait été enlevé par les elfes...Ce fut comme un heurt en pleine poitrine...Comme une lame insidieuse venant lacérer ses flancs et retourner sa chair. Emprisonné chez les ELFES ! Ces rebuts d'Azeroth, cette race infecte de vaniteux, ces êtres abjects qui avait perpétué le massacre de sa race comme on abat le porc sauvage qui rôde dans les fourrés. Sa haine avait été immense. Son déshonneur colossale...et il avait tâché de faire bonne figure, présentant un visage marqué d'un sourire cynique, empreint d'une certaine fierté...Pourtant, derrière ce masque tissé, il n'y avait de place que pour la haine. Une haine immense, infinie, passionnée...Un sentiment cinglant qui tordait son abdomen et révulsait ses yeux injectés de sang. Une haine dévorante qui enflammait ses boyaux et incendiait sa gorge, le poussant a hurler sa rage et sa colère odieuse. C'était ce rejet absolu et ancestrale des races porcines de l'alliance, ce désir incontrôlable de les éviscérer atrocement, de les faire souffrir méticuleusement et assouvir sa soif de vengeance, son envie d'infliger a chacun d'entre eux, le centuple de ce qu'ils avaient fait endurer a son peuple, et a celui de la Horde.

Et pourtant...il était là, pieds et poings liés, foutus dans le coin d'une de ces bâtisses détestables, faites avec ce même amour pompeux de la Nature. Cela le révulsait. Incapable de réagir, de sauter à la gorge de ses geôliers et de répandre leur sang bleuâtre sur ce plancher parfumé. Il ne comprenait pas d'où venait ce besoin indomptable de faire souffrir, de faire endurer les pires atrocités à ses ennemis de toujours, et plus encore, aux ennemis de sa race. La vengeance avait toujours été un sujet sensible dans les communautés trolles. Son état devait être épouvantable, tant il pouvait sentir la peur et la crainte battre les veines de sa geôlière. Cette humaine maudite, aux cheveux roux et a l'accoutrement de sorcière de champs...Pitoyable. Ils n'avaient même pas eu la dignité de le traiter comme un chien...Simplement ces regards muets et empreint de colère mêlés à cet imperturbable sentiment de tension, ainsi que les quelques échanges de paroles sèches, parfois incompréhensibles. On l'avait posé dans un coin d'une de ces foutues cabanes, et on l'avait observé...Parfois, la rouquine lui avait adressée des paroles vaguement compréhensibles, empreintes de ce stress constant et irascible, qui lui donnait une envie monstrueuse de la gifler. C'était trop fort...irrépressible. Ce besoin constant et frénétique de tuer et faire souffrir. Le chaman qu'était Zal'Nash avait beau nourrir une aversion a l'égard des massacres, et tout simplement des meurtres, sa partie trolle ne cessait de le pousser à hurler sa haine, et étancher sa soif de sang.

Il avait été dit, au milieu d'un débat manifestement très nourri et disputé au milieu de cette agglomération insupportable d'humains, d'elfes et de lupins, qu'il serait exécuté au soir. Cela avait manifestement satisfait une grande partie d'entre eux, fait pleurer pour des raisons inexplicables la rouquine, et enragé le blondinet répondant au nom de "Bran". Zal'Nash n'avait put qu'assister aux nombreux débats d'un air interdit, ne captant qu'une partie des échanges, et passablement irrité par la trivialité des discussions. La simple idée de savoir son sort entre les mains d'elfes rachitiques au teint maladif et a l'attitude hautaine digne d'une paire de gifle, le rendait malade.

Son sort étant finalement décidé, l'assemblée patibulaire avait quitté la bâtisse-infirmerie-prison-nid de parfum maudit, dans un concert de gémissements, cris de joie et grognement évanescent. La Mort n'avait jamais été une perspective particulièrement effrayante aux yeux de Zal'Nash, résultat inévitable d'une vie de danger perpétuel, sur les premières lignes de front, et bien qu'elle n'avait jamais été non plus un aspect de la vie qu'il avait bien hâte de découvrir, le contenu de la sentence l'avait laissé froid. Ce qui en revanche, avait considérablement aggravé sa colère, était l'idée de mourir comme un malpropre sur un gibet fait d'une de ces conneries de rondins de bois détestables, au mains de la plus malpropres des races, de ce peuple d'assassin n'assumant pas ce titre que certain avait tendance à jeter sur eux. Entre autre, cela signifiait mourir loin de ses armes, de ses frères et du champs d'honneur. L'idée lui était insupportable, et la perspective de mourir dans de telles conditions devint autrement plus détestable.

Dans un accès de colère ignoble, il parvint, en rassemblant ses énergies, et ce en dépit des charmes que l'on avait jeté sur sa prison sylvestre, à faire crépiter du bout de ses doigts une infime étincelle...Ainsi que faire renaître un sourire cruel sur son visage tatoué. Il fallut quelques minutes... supplémentaires pour qu'une longue flamme bleue, au prix d'efforts considérables, jaillisse de sa paume. Un petit rire infâme sortit de sa gorge. Quitte à en finir, autant partir en beauté. Ses yeux cruels se promenèrent le long des poutres soigneusement sculptées de la mansarde. Il allait disparaitre, certes. Mais il ne laisserait derrière lui qu'une ruine fumante et boursouflée de flammes délicieuses venant rôtir sa structure de bois.

Bientôt.

******

Vingt-deux heures...La horde avait donné l'assaut sur Astraanar depuis près d'une heure, et déjà les défenses elfiques semblaient s'effondrer peu a peu. C'est dans un craquement sinistre qu'une des bâtisse de la petite cité fut soudainement dévorée par les flammes, ses poutres allègrement dévorées par un feu affamé. Les sentinelles alentours tentèrent bien d'éteindre l'incendie, mais les attaques soutenues des soldats orcs étaient bien trop écrasantes pour permettre aux effectifs de délaisser les lignes de défenses.

Zal'Nash était assis en tailleurs, étonnement paisible, les yeux mis clos, alors que déjà, le monoxyde de carbone venait flatter ses narines et l'asphyxier peu a peu. Les flammes venaient lécher sa peau, épouser chacune des parcelles de son corps. Un sourire animait son visage, alors qu'il cheminait déjà a moitié pour un autre monde. Un rire lui vint dans sa transe semi-comateuse; un rire cynique, puissant, haineux...Empreint de cette haine profonde, furieuse, éperdue...Cette haine insatiable et dévorante - tel un feu vorace - qui consumait son être tout entier. Cette haine fondamentale qui faisait partie intégrante de son esprit et qui enflammait son être. Le troll eut un dernier regard vers l'extérieur, au travers des nuages brumeux et étouffant, et perçu, au delà des crépitements, des rugissement fantastiques, et des hurlement de victoires...Ceux d'une vague inépuisable d'orc, qui déferlait, triomphante au travers des défenses brisées. Astraanar était tombée. Le troll eut un ultime sourire paisible, s'abandonnant aux flammes élémentaires, et sombra dans les ténèbres.

*****

Bruits...sons...toucher...douleurs...Le troll prit une longue inspiration terriblement douloureuse, alors qu'il resurgissait d'un songe présumé éternel. Son torse ainsi que ses membres le faisait atrocement souffrir, brûlé a de nombreux endroits. Sa résistance élémentaire avait beau être considérable, l'on ne sortait pas d'un incendie indemne...Et généralement pas vivant. Il poussa un grognement de douleur alors qu'une vive douleur a la jambe le prit. Une poutre s'était effondrée sur celle ci. Le visage couvert de sang séché, la crinières roussie mais rescapée, le troll tourna ses yeux haineux vers les environs, la vision encore floue, a moitié réveillé. Il voyait des formes vagues...des elfes ?...non des orcs. Certain venaient même s'approcher de sa dépouille fumante...Il eut un sourire mauvais, secoué de douleurs fulgurantes...

Les yeux se refermant peu a peu, il souffla dans un élan de haine passionnée...

"J'arrive..."


Dernière édition par Zal'Nash/Jinzüa le Lun 09 Avr 2012, 10:14, édité 1 fois
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Message  Krunga Lun 09 Avr 2012, 03:37

Après la terrible bataille d'Astranaar, les forces du Clan Noirsang surpervisaient le pillage et la préparation des troupes depuis le Guet d'Hurlenfer. Krunga, leur chef, croulait sous les missives et ne semblait plus en voir le bout, sans doute plus doué pour la guerre que pour toute cette paperasse a laquelle il avait échappé pendant son rôle de Champion. De temps à autres, il dressa la tête en direction des ruines de sa dernière conquête pour retrouver la motivation et terminer son oeuvre, mais à son dernier coup d'oeil, quelque chose l'interpella: un éclaireur, remontant la piste vers le Guet au pas de course...

"Seigneur de Guerre ! Le Centurion est vivant !"

Krunga prit quelques secondes pour réaliser la nouvelle, visiblement surpris.

-"Où est-il ?"

-"Dans les décombres ! Nos grunts le tirent de là au plus vite, mais son état est grave, chef, les chamans sur place ne décellent que peu d'énergie en lui ..."

-"Tseuh ! Ce Troll s'amuse toujours à cacher son jeu, même quand ses lèvres sont sur le point d'embrasser celles de la mort, remontez le au Guet, et faites lui reprendre connaissance au plus vite, je veux savoir si le Trompe-la-Mort a parlé à nos ennemis pendant sa capture."

-"Z.. Zog zog ! Hm .. Si c'est le cas ?"

- "... Tuez le."

Krunga
Krunga

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Message  Sajia Mer 11 Avr 2012, 20:41

"Pendant ce temps, aux Serres Rocheuses...

D'un bond gracile, l'elfe franchit le cours d'eau souillé par la déforestation et s'effaca dans le bosquet de l'autre rive. Sajia jeta un regard aux flots noirâtres avant de s'élancer à son tour de l'autre côté, manquant de s'enfoncer dans la boue à l'atterissage. Prestement, elle souleva une branche de sapin et resta un temps en dessous avant de faire signe à l'autre sentinelle qui s'engagea alors au plus profond des bois. Ici, l'obscurité était à son comble, favorisant largement les elfes, qui se complaisaient dans la nuit noire. Non loin, les hurlements perçants des orcs retentissaient, quelques arbres incendiés révélant les silhouettes des combattants. Effarouchés par cet atmosphère peu commun, les pillards de Saurboz employaient à nouveau leurs armes infernales dans une sauvagerie sans bornes, cherchant à faire un peu de lumière dans ces ténèbres. Ces retardataires de la journée allaient payer pour leur arrogance vis à vis de la nature ; Loin d'attendre, le groupe contourna l'escarmouche et se dissimula en amont. Sajia posa les mains au sol et se recouvrit d'épines, ignorant la douleur des pointes ; voir la forêt disparaître sous les flammes était déjà une bien grande souffrance qu'elle ne pardonnerait jamais aux orcs. Patiente, respirant à peine le parfum de l'humus, elle attendait, l'arc serré contre elle, la main sur le cou, prête à saisir une flèche. Peu de temps après, la troupe de peaux vertes se détacha vers eux, sans doute pour gagner les hauteurs. Les créatures lourdement armées de leurs lances-flammes, portaient chacune les marques tribales de leur chef impitoyable ; autoproclamé l'Incinérateur. Animé d'une folie destructrice, un des grunts incendia un nid d'oiseau déposé au sol, marmonnant quelques insultes au passage.

Le sergent eu à peine le temps de rabaisser son soldat, qu'une flèche transperça son réservoir d'essence et le fît exploser dans une gerbe de flammes. Surgissant des sous bois, une dizaine d'elfes tournoya autour du groupe, lui déversant plusieurs volées de flèches, auxquelles les orcs répondirent en vidant leur combustible. L'un d'entre eux ploya, mortellement blessé au poumon, mais parvint à ouvrir une dernière fois la valve, projetant le napht brûlant de son bidon. Deux elfes n'échappèrent aux flammes qui les étreignirent sur place dans des cris de douleurs sans pareil. Animée par la colère, Sajia se dressa de son lit et virevolta en direction de sa cible, lui décochant une flèche dans la cuisse. D'un bond, elle saisit ses poignards et les rentra dans le torse de l'orc qui lui cracha à la figure. Furieuse, elle retira ses dagues d'un geste sec pour de nouveau faire face à ses adversaires. Un coup de pied l'envoya à terre, tandis qu'une autre brute s'acharnait sur elle. La sentinelle roula au sol et brandit la pomme de sa main en direction du visage de l'orc, lui brisant ses verres. Aveuglé, le monstre couru sans savoir où aller, alors qu'une énième flèche partie de nul part l'acheva. Les embusqués ne tardèrent pas à se replier, laissant les orcs désemparés et empoisonnés pour la plupart au milieu du bosquet.

Rangée derrière un arbre, la sentinelle attendait que les venins fassent leur effet. Ses oreilles dressées lui glanaient les gémissements de souffrance des blessés qui fûrent rapidement abandonnés par les survivants. Dans le frisson de la chasse, Sajia pivota et descerna une dernière flèche, manquant de peu un orc à moitié nu qui se perdit non loin dans l'ombre du fourré. Alors que les cris s'éloignaient, les elfes sortirent tranquillement de leurs cachettes, marchant lentement en direction de leurs victimes agonisantes. La sentinelle foula les cendres du bout du pied, lançant un regard de triomphe aux orcs apeurés. Machinalement, les soeurs les égorgèrent et en prirent quelques uns pour les embrocher à l'orée des bois, là où le clan de Saurboz allait pouvoir méditer sur son sort après une nuit en enfer."
Sajia
Sajia


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