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Message  Lannister de Merde Jeu 24 Mar 2011, 15:56

Que reste-t-il quand on est vieux ?

Souffrir en silence d'un quotidien morne, souffrir des regards du plus jeune, souffrir encore et encore jusqu'à ce que ce soit trop, et qu'on finisse par s'éteindre.

Que peut-on y faire ?

Rien, sans doute. Rien de définitif. Rien de réellement efficace. On peut attendre. Attendre la mort. En souriant ou en pleurant.

Que fait-on quand on a plus rien a faire qu'attendre ?

On se souvient...

...

Cyril Latran fait face à son supérieur, l'évêque d'Hurlevent, les yeux rivés au sol pour cacher la lueur de colère qui y brille avec ferveur.

"-Croyez vous que je ne sais pas ce que vous faites Latran ?! Ce que vous avez fait ?! Mais cela doit cesser maintenant !
-Quoi donc, monseigneur l'évêque ?
-Ne jouez pas à l'imbécile heureux ! Je connais votre parcourt, vipère... Ne pas être fanatique est une chose, tremper dans l'hérésie en est une autre. Bien plus grave.
-L'hérésie ? Monseigneur, me direz vous enfin quel si grand pêché j'ai pu commettre pour subir de pareilles accusations ?
-VOTRE LIVRE !"

Le prêtre, encore dans la force de l'âge, relève subitement la tête, s'attendant à tout sauf à cela.

Il pensait que l'évêque l'accuserait d'avoir prêché des valeurs telles que la liberté ou l'égalité à des enfants trop jeunes pour comprendre les affres de la politique mais juste assez âgés pour prendre le monde comme on le leur présente sans se poser de question... Il pensait qu'on lui reprocherait de ne pas assister assez souvent à l'office, ou encore de passer plus de temps à se promener dans Hurlevent qu'a prier... Il imaginait qu'on allait l'accuser de ne pas porter fièrement les signes de sa prêtrise comme il le devait, l'accuser de passer trop de temps à écumer les bars pour sauver les âmes des buveurs et des catins au lieu de confesser les nobles gens et riches marchands qui venaient chaque jour en pèlerinage dans la grande Cathédrale...

Mais c'était pire que tout cela réuni. Bien pire. Son supérieur hiérarchique avait découvert l'existence de son manifeste... ce livre parlant de liberté, d'égalité, de justice sociale, de possibles avenirs meilleurs, de renouveau politique...

"-Vous allez détruire cette hérésie. Vous allez aller la chercher et la brûler devant moi. Vous avez cinq minutes.
-Non.. vous n'avez pas le droit !
-Bien sur que j'en ai le droit. Soit vous acceptez la proposition que je vais vous faire, soit votre satané livre ne sera pas la seule hérésie brûlée aujourd'hui...
-Vous enverriez un prêtre de la Lumière au bûcher ?
-Vous n'êtes pas un prêtre. Vous êtes un fou. Un fou hérétique. N'osez pas prétendre le contraire. Je vous offre toutefois une possibilité de rédemption : brûlez le livre, et je vous fait Abbé. Si vous êtes un bon serviteur de la Lumière, grâce à ce rang, peut être finirez vous par vous retrouver à ma place un jour. Alors vous comprendrez, j'en suis certain.
-..."

Cyril est tétanisé. Il n'ose rien ajouter. Toutefois il est incapable de bouger. Brûler son livre et vendre son âme... ou brûler avec le livre et être damné. Pourquoi le destin est-il aussi cruel avec les hommes ? La Lumière est-elle réellement si intolérante ?

"Vite, Latran. Vous avez cinq minutes."


...

Cyril ouvre les yeux. Il est dans l'infirmerie. Des Ecclésiastiques circulent au chevet des divers malades et blessés pris en charge par la cathédrale. Un homme en guenille et crasseux dort sur une chaise à son chevet. Un moqueur sans doute...

Le vieux prêtre referme les yeux. Son corps est trop lourd pour se lever. Son esprit trop faible pour combattre ce poids.

Le vieil homme ne veux plus combattre, il préfère se rendormir... il préfère se souvenir...

...

Il l'avait brûlé... il avait brûlé la seule et unique copie de son livre qu'il avait jamais eu le temps de rédiger. Et a présent il devait faire vite s'il voulait protéger l'original. Il fallait faire très vite...

Encapuchonné, il tournait au coin d'une ruelle et se retrouvait soudain nez à nez avec un jeune nobliaud, tout juste considéré comme tel. Beau garçon, intelligent, mais un peu naïf, Theros Vagram était persuadé que le système en place était le seul et unique possible et imaginable. Mais malgré cela, le jeune homme s'entendait relativement bien avec le prêtre. C'est pour ça que Latran l'avait choisit...

"-Theros !
-C'est vous Latran ?
-Oui.
-Pourquoi m'avoir fait venir ici en plein milieux de la nuit ? Je me lève tôt demain. Un régiment se prépare à partir d'ici quelques jours, et je l'accompagne... il y a encore beaucoup de préparatif vous savez !
-Je sais, je sais mon garçon. Je suis désolé. Mais j'avais un service extrêmement urgent à vous demander.
-Vous savez que vous pouvez compter sur moi mon père. Alors ? Pourquoi suis-je ici ?
-Pour ceci..."

Latran sort un épais volume de l'intérieur de son veston et le tend au jeune homme.

"-Qu'est-ce que c'est ?
-Mon oeuvre. L'oeuvre de toute ma vie. Mais on cherche à la détruire. Et si je ne la cache pas rapidement, je serais détruit avec elle. Il faut que vous la preniez et que vous la dissimuliez au milieu des livres de la bibliothèque royale Theros. Il faut que vous me sauviez...
-... très bien. Je le ferais mon père. Je ne sais pas ce qu'il y a dans ce livre, mais comptez sur moi pour veiller sur lui comme sur la prunelle de mes yeux.
-Merci mon garçon. Merci. Soyez béni ! Mille fois béni !"

...

Le vieillard dort à présent d'un sommeil sans rêve. Son âme est apaisée d'avoir pu se souvenir. Son esprit va pouvoir se reposer pour un moment...

Ce que cette histoire tait toutefois, c'est ce que le vieil homme ne sait pas... Theros Vagram n'a jamais déposé le livre à la bibliothèque royal. Craignant pour sa propre vie s'il se faisait prendre en train d'introduire un ouvrage interdit au palais, il avait préféré garder le livre caché dans ses affaires.

Partit à la guerre de nombreuses années, le jeune homme l'avait lu et relu cent fois... sceptique d'abord, il avait peu a peu adhéré aux idées contenues dedans. Et perdu dans la fureur des combats, il s'était chaque fois raccroché à ces idées pour garder les pieds sur terre et rester en vie, comme on se raccroche à un fil infime pour essayer à tout prix de ne pas tomber dans l'abîme de la folie...

Revenue dans son pays Vétéran médaillé et sacré chevalier... il n'en pense pas moins. Tout son amour du système a disparu. Il n'aime a présent que ce qu'il appel le "Manifeste de Latran", dont il ne se sépare jamais.

Allez savoir maintenant où il est et ce qu'il compte faire...
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