Wilhengard.
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Wilhengard.
Noir dans le néant.
Plus profond que le reste de cette obscurité sans fin. Je suis.
Sans forme ni vie, je marche.
Des graviers sous mes pas, je baisse mon regard pour tenter d'en saisir la forme dans cette absence totale de lumière.
Un cailloux me fait trébucher, et je ferme les yeux, chutant. Je sens la maille de fer endolorir quelque chose en moi.
Je ré-ouvre les yeux et aperçoit au loin une lueur crépusculaire, un point de rouge sur le noir de ce non-lieu.
J'avance toujours, et un battement d'aile passe devant mon unique salut sanglant, noir à nouveau, l'espace d'un instant.
Il est à nouveau devant moi, plus large, plus rayonnant. J’aperçois les frondaisons d'une forêt de pierre dans son aurore.
Je sens mes mains cherchant prise dans ce nouveau dédale de roche. Ascension.
Elles sont bourrues et fortes, et fines et délicates à la fois. Vertige sans repère, je tente de me souvenir mon visage.
...
La pierre est froide contre ma peau, les poils de ma barbe me grattent. Ils sentent le fer.
Je me relève et ce n'est pas bien haut, mes mouvements sont naturels mais je sens pour la première fois leur manque d'amplitude.
La crête est là, devant moi et l'obscur ciel semble bouillir à ma rencontre, rafales chancreuses et murmures assourdissants.
La tour.
Je suis à son pied, dominé par sa noirceur de jais, écrasé par son poids. Je recule d'un pas, et me sens plus léger.
C'est visqueux, l'odeur est familière, parfum entêtant qui me fait frémir.
Ce n'est pas le mien. Ce n'est pas seulement le mien. dans l'aube rouge il semble incolore. Ce fut notre sang.
Je ferme les yeux et pleure.
...
Au travers de mes paupière je sens peu à peu la chaleur, les points dansant dans mes yeux clos, tâches multicolores brûlantes d'un zénith qui ne devrait être.
L'aveuglement peu à peu me révèle la scène : la putréfaction momifiée de Foudre-Bec, son regard lourd de reproche animé de la vie grouillante des asticots.
Ma colonne vertébrale frémit en se découvrant, blanchie au milieu des hautes herbes.
Ci-gît Wilhengard MacCullen, du Clan MacCullen.
Et son tombeau est gardé par les cinq cadavres qui l'entourent.
...
Adorateurs du Crépuscule, la Nuit est tombée sur vous aussi.
...
Je suis nu. Et j'inspire cet air de charnier pour la première fois.
Je suis Wilhengard.
Plus profond que le reste de cette obscurité sans fin. Je suis.
Sans forme ni vie, je marche.
Des graviers sous mes pas, je baisse mon regard pour tenter d'en saisir la forme dans cette absence totale de lumière.
Un cailloux me fait trébucher, et je ferme les yeux, chutant. Je sens la maille de fer endolorir quelque chose en moi.
Je ré-ouvre les yeux et aperçoit au loin une lueur crépusculaire, un point de rouge sur le noir de ce non-lieu.
J'avance toujours, et un battement d'aile passe devant mon unique salut sanglant, noir à nouveau, l'espace d'un instant.
Il est à nouveau devant moi, plus large, plus rayonnant. J’aperçois les frondaisons d'une forêt de pierre dans son aurore.
Je sens mes mains cherchant prise dans ce nouveau dédale de roche. Ascension.
Elles sont bourrues et fortes, et fines et délicates à la fois. Vertige sans repère, je tente de me souvenir mon visage.
...
La pierre est froide contre ma peau, les poils de ma barbe me grattent. Ils sentent le fer.
Je me relève et ce n'est pas bien haut, mes mouvements sont naturels mais je sens pour la première fois leur manque d'amplitude.
La crête est là, devant moi et l'obscur ciel semble bouillir à ma rencontre, rafales chancreuses et murmures assourdissants.
La tour.
Je suis à son pied, dominé par sa noirceur de jais, écrasé par son poids. Je recule d'un pas, et me sens plus léger.
C'est visqueux, l'odeur est familière, parfum entêtant qui me fait frémir.
Ce n'est pas le mien. Ce n'est pas seulement le mien. dans l'aube rouge il semble incolore. Ce fut notre sang.
Je ferme les yeux et pleure.
...
Au travers de mes paupière je sens peu à peu la chaleur, les points dansant dans mes yeux clos, tâches multicolores brûlantes d'un zénith qui ne devrait être.
L'aveuglement peu à peu me révèle la scène : la putréfaction momifiée de Foudre-Bec, son regard lourd de reproche animé de la vie grouillante des asticots.
Ma colonne vertébrale frémit en se découvrant, blanchie au milieu des hautes herbes.
Ci-gît Wilhengard MacCullen, du Clan MacCullen.
Et son tombeau est gardé par les cinq cadavres qui l'entourent.
...
Adorateurs du Crépuscule, la Nuit est tombée sur vous aussi.
...
Je suis nu. Et j'inspire cet air de charnier pour la première fois.
Je suis Wilhengard.
Wilhengard
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