Loumis, malgré tout.
Page 1 sur 1
Loumis, malgré tout.
Michal lui avait demandé d’aller chercher les affaires de Clarisse à l’Hôpital. Trop difficile pour lui, trop douloureux, surtout si en plus il devait faire comme si la femme qui était la sienne était cette autre femme, Isabel Brinx, cette nouvelle identité qu’il avait lui même imposée. Heythe, qui logeait dans leur chambre d’amis depuis son retour en ville, avait tout de suite accepté, trop heureuse de pouvoir se rendre utile dans cette maison vide et pourtant lourde de souvenirs.
En lui donnant ce qu’ils avaient trouvé sur Dame Isabel Brinx, comme il le pensait, l’infirmier de service lui avait raconté comment ils avaient été alertés, en soirée, que deux femmes gisaient à terre aux abords du canal. "Deux femmes ?!?" Heythe ne comprenait pas. Jamais il n’avait été question de deux femmes, qui était donc l’autre ? "Maxange Leclaire" avait répondu l’infirmier en relisant la note de service.
Qui était donc cette femme, et que faisait-elle avec Clarisse aux bords du canal ? Voulant aller voir à la Garde pour savoir s’il y avait une enquête en cours sur l’agression que Michal ignorait encore, trop touché par le décès de sa femme, elle était passée voir Reese, pour tenter d’avoir quelques nouvelles. Ce qu’il lui avait raconté l’avait abasourdie. Une femme s’était présentée comme « la sœur de Michal » et cherchait à le rencontrer, sachant par les aubergistes de Theramore qu’il avait été l’associé de Reese.
La femme ne savait rien de la nouvelle identité des Loumis, de toute évidence, et Reese avait envoyé son fils chercher Clarisse, lui demandant de venir à l’auberge vérifier que la femme disait vrai, avant de lui faire connaître leur nouvelle identité et leur adresse. Reese connaissait les risques qu’ils encouraient toujours depuis cette fameuse affaire de l’accident mortel. Il ne voulait pas commettre d’impair.
Clarisse était chez elle, et elle avait accepté de venir. Elle avait suivi le fils Langston jusqu’à l’auberge, avait vu la jeune femme au regard vert reconnaissable entre mille et avait tout de suite compris qu’elle était bien la sœur de Michal. Ce regard vert tendre, et trop de petites particularités en commun, cela ne pouvait être que vrai. Reese les avait vues partir toutes deux en fin de soirée, Clarisse avait donc décidé de l’emmener chez elle, sans lui dire apparemment que Michal avait pris une nouvelle identité, sans doute pour laisser le frère parler lui même à la sœur.
Elle était venue le saluer, puis s’en était allée vers 23 heures… et il avait appris le lendemain qu’elles avaient été attaquées, désespéré de comprendre que c’était en sortant de chez lui. Il avait su aussi très vite que Clarisse avait pris un coup dans le bas ventre et que l’hémorragie qui s’en était suivie avait été fatale. Sur le coup de l’émotion, il avait oublié l’autre femme, elle avait dû rester à l’Hôpital, il était désolé.
"Vous devriez retourner à l’Hôpital, peut-être qu’ils sauront vous dire où elle est…". Heythe avait acquiescé, abasourdie. Comment aller raconter tout ça à Michal sans risquer de le voir s’effondrer un peu plus. Elle avait décidé de n’en rien faire, espérant que le temps viendrait amoindrir la peine d’un homme désespéré.
Pendant trois jours elle chercha la jeune femme sans la trouver, jusqu’au jour où Reese la contacta. "Elle est revenue, oui, la sœur de Michal, elle ne comprend rien, on lui a parlé d’Isabel à l’Hôpital. Vous devriez venir, je ne sais pas quoi lui dire….".
En lui donnant ce qu’ils avaient trouvé sur Dame Isabel Brinx, comme il le pensait, l’infirmier de service lui avait raconté comment ils avaient été alertés, en soirée, que deux femmes gisaient à terre aux abords du canal. "Deux femmes ?!?" Heythe ne comprenait pas. Jamais il n’avait été question de deux femmes, qui était donc l’autre ? "Maxange Leclaire" avait répondu l’infirmier en relisant la note de service.
Qui était donc cette femme, et que faisait-elle avec Clarisse aux bords du canal ? Voulant aller voir à la Garde pour savoir s’il y avait une enquête en cours sur l’agression que Michal ignorait encore, trop touché par le décès de sa femme, elle était passée voir Reese, pour tenter d’avoir quelques nouvelles. Ce qu’il lui avait raconté l’avait abasourdie. Une femme s’était présentée comme « la sœur de Michal » et cherchait à le rencontrer, sachant par les aubergistes de Theramore qu’il avait été l’associé de Reese.
La femme ne savait rien de la nouvelle identité des Loumis, de toute évidence, et Reese avait envoyé son fils chercher Clarisse, lui demandant de venir à l’auberge vérifier que la femme disait vrai, avant de lui faire connaître leur nouvelle identité et leur adresse. Reese connaissait les risques qu’ils encouraient toujours depuis cette fameuse affaire de l’accident mortel. Il ne voulait pas commettre d’impair.
Clarisse était chez elle, et elle avait accepté de venir. Elle avait suivi le fils Langston jusqu’à l’auberge, avait vu la jeune femme au regard vert reconnaissable entre mille et avait tout de suite compris qu’elle était bien la sœur de Michal. Ce regard vert tendre, et trop de petites particularités en commun, cela ne pouvait être que vrai. Reese les avait vues partir toutes deux en fin de soirée, Clarisse avait donc décidé de l’emmener chez elle, sans lui dire apparemment que Michal avait pris une nouvelle identité, sans doute pour laisser le frère parler lui même à la sœur.
Elle était venue le saluer, puis s’en était allée vers 23 heures… et il avait appris le lendemain qu’elles avaient été attaquées, désespéré de comprendre que c’était en sortant de chez lui. Il avait su aussi très vite que Clarisse avait pris un coup dans le bas ventre et que l’hémorragie qui s’en était suivie avait été fatale. Sur le coup de l’émotion, il avait oublié l’autre femme, elle avait dû rester à l’Hôpital, il était désolé.
"Vous devriez retourner à l’Hôpital, peut-être qu’ils sauront vous dire où elle est…". Heythe avait acquiescé, abasourdie. Comment aller raconter tout ça à Michal sans risquer de le voir s’effondrer un peu plus. Elle avait décidé de n’en rien faire, espérant que le temps viendrait amoindrir la peine d’un homme désespéré.
Pendant trois jours elle chercha la jeune femme sans la trouver, jusqu’au jour où Reese la contacta. "Elle est revenue, oui, la sœur de Michal, elle ne comprend rien, on lui a parlé d’Isabel à l’Hôpital. Vous devriez venir, je ne sais pas quoi lui dire….".
Heythe Nografe
Re: Loumis, malgré tout.
Ainsi donc, c’était vrai. Michal avait une sœur et elle en avait eu la preuve chez Reese. Apprendre que l’attaque qui avait tué Clarisse avait été causée par l’imprudence de la jeune femme n’avait pas arrangé l’état psychologique de Heythe. Comment aller raconter ça à celui qui, devant la tombe de son épouse défunte, parlait de voyage sans retour.
Elle lui avait fait une promesse, sans y avoir réfléchi avant, et de faire aussi spontanément cette promesse l’avait étonnée tout autant que lui. "Quoi que vous fassiez, où que vous alliez, quoi qu’il vous arrive, je vous fais la promesse que je serai toujours là…". Dite en larmes à quelques mètres de la tombe de Clarisse, cette promesse avait tout d’une promesse de midinette ou de femme amoureuse qui ne se l’avouait pas. Et elle s’en était rendue compte en le disant.
Quelle honte. Elle s’était sentie odieuse de ressentir ce genre de sentiment alors qu’elle venait de l’accompagner voir la tombe de sa femme décédée cinq jours auparavant. Odieuse et indélicate. Pourtant, il n’avait pas eu l’air d’être choqué, surpris, bien sûr, de la voir aussi touchée par son départ, mais plutôt agréablement surpris, puis ensuite touché, lui aussi, parlant de faire son possible pour revenir un jour.
Il avait fini par partir, lui confiant l’ensemble de son trousseau de clés, bécane y compris, lui demandant de prendre soin de Dustin, et lui rappelant ce qu’elle semblait avoir oublié "Tu fais partie de la famille depuis le jour où je t’ai embauchée, et dans ma famille, on se tutoie. Donc je te confie Dustin, la maison, l’ensemble de mes affaires et... je t’écrirai, dès que je le pourrai…".
Plus tard, discutant avec Max dans l’appartement des Loumis qu’elle lui avait fait visiter, elle avait fini par admettre qu’elle avait découvert combien il allait lui manquer, combien elle ressentait pour lui plus qu’une simple amitié, combien elle espérait son retour. Max s’était gentiment moquée d’elle, puis lui avait demandé depuis combien de temps elle connaissait son frère, découvrant qu’en fait, elle l’avait rencontré bien avant qu’il rencontre Clarisse, mais sans l’avoir vraiment connu à ce moment là.
Une altercation sur un pont dans Hurlevent.. elle était écuyère d’Ivalia Runetouch, en poste à Austrivage, au printemps de l’année 30… elle avait une permission, elle se promenait… un homme l’avait interpellée, il voulait lui vendre de la feuillerêve, elle avait refusé… il avait insisté, il puait l’alcool et la feuillerêve, un fort accent du Nord… il avait pointé sa dague sur son cou, elle s’était dégagée… elle avait crié… un attroupement s’était formé, un homme en capuche l’avait aidée…. C’était lui…. Longtemps après elle avait cherché à le revoir, mais elle venait si rarement sur Hurlevent, et puis, elle avait d’autres chats à fouetter, d’autres projets, d’autres rencontres…. Mais lors de cette rencontre fortuite, elle avait senti sa douceur, sa sincérité… ce petit quelque chose en lui qui le rendait si attachant…. Ce n’était que bien plus tard, une fois devenue son employée, qu’un soir où il portait une capuche à cause de la pluie, elle l’avait reconnu comment étant ce passant qui voulait l’aider au printemps de l’année 30. Elle n’avait rien dit. A quoi bon. Il était marié, heureux, patron reconnu d’une auberge où elle était salariée. Et elle… une employée qui vivait sous un faux nom.
Max avait alors demandé si elle avait un compagnon. Heythe avait parlé de Derek, lui expliquant qu’il était venu travailler à la taverne et qu’elle l’avait rencontré ainsi. "Il était serveur ?". Non, avait répondu Heythe, c’était le meilleur ami de Michal. Max avait souri, la regardant dans les yeux, avec ce regard vert mousse qui la troublait tellement. "Alors comme ça… comme tu ne pouvais pas avoir Michal, tu as pris son meilleur ami ?". Heythe avait secoué la tête, offusquée, prête à nier cette idée. Mais elle s’était tue, désemparée. Et si Max disait vrai…
Le soir venu, caressant du bout des doigts la fleur de feu laissée par Michal, relisant le petit mot qu’il lui avait laissé, une lettre où il promettait de donner de ses nouvelles rapidement, Heythe soupira d’épuisement. Cette journée avait été incroyablement longue et douloureuse. Comme l’avait dit Max, cela ne pouvait pas être pire, et on ne pouvait que penser à des lendemains meilleurs.
Un dernier baiser sur le front du fils de Michal et elle sombra rapidement dans un sommeil sans rêves.
Elle lui avait fait une promesse, sans y avoir réfléchi avant, et de faire aussi spontanément cette promesse l’avait étonnée tout autant que lui. "Quoi que vous fassiez, où que vous alliez, quoi qu’il vous arrive, je vous fais la promesse que je serai toujours là…". Dite en larmes à quelques mètres de la tombe de Clarisse, cette promesse avait tout d’une promesse de midinette ou de femme amoureuse qui ne se l’avouait pas. Et elle s’en était rendue compte en le disant.
Quelle honte. Elle s’était sentie odieuse de ressentir ce genre de sentiment alors qu’elle venait de l’accompagner voir la tombe de sa femme décédée cinq jours auparavant. Odieuse et indélicate. Pourtant, il n’avait pas eu l’air d’être choqué, surpris, bien sûr, de la voir aussi touchée par son départ, mais plutôt agréablement surpris, puis ensuite touché, lui aussi, parlant de faire son possible pour revenir un jour.
Il avait fini par partir, lui confiant l’ensemble de son trousseau de clés, bécane y compris, lui demandant de prendre soin de Dustin, et lui rappelant ce qu’elle semblait avoir oublié "Tu fais partie de la famille depuis le jour où je t’ai embauchée, et dans ma famille, on se tutoie. Donc je te confie Dustin, la maison, l’ensemble de mes affaires et... je t’écrirai, dès que je le pourrai…".
Plus tard, discutant avec Max dans l’appartement des Loumis qu’elle lui avait fait visiter, elle avait fini par admettre qu’elle avait découvert combien il allait lui manquer, combien elle ressentait pour lui plus qu’une simple amitié, combien elle espérait son retour. Max s’était gentiment moquée d’elle, puis lui avait demandé depuis combien de temps elle connaissait son frère, découvrant qu’en fait, elle l’avait rencontré bien avant qu’il rencontre Clarisse, mais sans l’avoir vraiment connu à ce moment là.
Une altercation sur un pont dans Hurlevent.. elle était écuyère d’Ivalia Runetouch, en poste à Austrivage, au printemps de l’année 30… elle avait une permission, elle se promenait… un homme l’avait interpellée, il voulait lui vendre de la feuillerêve, elle avait refusé… il avait insisté, il puait l’alcool et la feuillerêve, un fort accent du Nord… il avait pointé sa dague sur son cou, elle s’était dégagée… elle avait crié… un attroupement s’était formé, un homme en capuche l’avait aidée…. C’était lui…. Longtemps après elle avait cherché à le revoir, mais elle venait si rarement sur Hurlevent, et puis, elle avait d’autres chats à fouetter, d’autres projets, d’autres rencontres…. Mais lors de cette rencontre fortuite, elle avait senti sa douceur, sa sincérité… ce petit quelque chose en lui qui le rendait si attachant…. Ce n’était que bien plus tard, une fois devenue son employée, qu’un soir où il portait une capuche à cause de la pluie, elle l’avait reconnu comment étant ce passant qui voulait l’aider au printemps de l’année 30. Elle n’avait rien dit. A quoi bon. Il était marié, heureux, patron reconnu d’une auberge où elle était salariée. Et elle… une employée qui vivait sous un faux nom.
Max avait alors demandé si elle avait un compagnon. Heythe avait parlé de Derek, lui expliquant qu’il était venu travailler à la taverne et qu’elle l’avait rencontré ainsi. "Il était serveur ?". Non, avait répondu Heythe, c’était le meilleur ami de Michal. Max avait souri, la regardant dans les yeux, avec ce regard vert mousse qui la troublait tellement. "Alors comme ça… comme tu ne pouvais pas avoir Michal, tu as pris son meilleur ami ?". Heythe avait secoué la tête, offusquée, prête à nier cette idée. Mais elle s’était tue, désemparée. Et si Max disait vrai…
Le soir venu, caressant du bout des doigts la fleur de feu laissée par Michal, relisant le petit mot qu’il lui avait laissé, une lettre où il promettait de donner de ses nouvelles rapidement, Heythe soupira d’épuisement. Cette journée avait été incroyablement longue et douloureuse. Comme l’avait dit Max, cela ne pouvait pas être pire, et on ne pouvait que penser à des lendemains meilleurs.
Un dernier baiser sur le front du fils de Michal et elle sombra rapidement dans un sommeil sans rêves.
Heythe Nografe
Sujets similaires
» Anthalie [Haute-Elfe, malgré elle..]
» Tout, vous saurez tout, vous saurez tout sur le DK
» Tout se paye
» Bonjour tout le monde :D
» Ohayo tout le monde
» Tout, vous saurez tout, vous saurez tout sur le DK
» Tout se paye
» Bonjour tout le monde :D
» Ohayo tout le monde
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum