Lysange, écrivain public.
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Re: Lysange, écrivain public.
Dans mon charivari
Je l’ai déjà écrit
Rapporté, raconté
Il n’y a dans nos vies
Qu’une seule vérité.
Peu importe l’endroit
Et la terre où l’on vit
Il n’y a qu’une seule Loi
Qui nous maintienne en vie
C’est ce qui court en nous
Sans relâche, sous la peau,
Cette recherche d’un « nous »
Qui fait tomber de haut
Lorsque, comme aujourd’hui,
Le voile se déchire
Et assène dans un cri
Qu’il est temps d’en finir.
Lâcher toute illusion
Qui de fait m’habitait,
Tant pis pour l’intuition
Qui, pourtant, subsistait.
Un rêve s’est écroulé
Qui était apaisant,
Et j’aurais bien aimé
Ne pas vivre ce moment.
Cet instant où l’esprit,
Tout à coup aiguisé,
Comprend que c’est fini,
Avant d’être entamé.
Saurais-je m’en satisfaire
Et vivre le cœur en berne,
Saura-t-il se taire
Celui qui me gouverne.
Depuis longtemps je sais
Que tout n’est qu’illusion
Futur comme imparfait
On vit en projections.
Et de cette vie jouée
J’ai pensé un moment
Tout détruire, effacer,
Mais je vis au présent,
Et de ce monde sans âge,
Cet univers fictif
Ou l’envie d’un visage
Rend le jeu addictif,
Je voudrais conserver
Peut-être un court passage,
Une trace illuminée
Pour traverser les âges.
Or si mon cœur blessé
Ne clame que tristesse
Des larmes exposées
Pourraient finir en liesse.
Un mot, puis deux, puis trois
Puisés au fond de moi
Qui défilent sous mes doigts
Peuvent me rendre la Joie
C’est une chance, j’en conviens.
Alors je me blottis,
Tout au fond de ce rien,
Qui habite mon esprit.
Et j’attends, sans bouger,
Que tu reviennes ici,
Me parler et m’aimer,
Dans mon charivari.
Lysange
Re: Lysange, écrivain public.
Le 30/06/38
Coucou Ben’,
Ça fait un moment, je sais, je suis désolée. Il s’est passé trop de choses et surtout ... bon, j’ai bien failli tout foutre en l’air, je dois avouer.
Bah, le sentiment que je perdais mon temps et que ma vie était ailleurs. Tu sais bien, quand on arrive plus à croire au sens qu’on donne à sa vie et qu’on envisage sérieusement d’aller le chercher ailleurs. Mais si, tu sais !!!
Enfin bref, c’est passé. Peut-être à cause ou plutôt grâce aux problèmes causés par ces enfoi... bon je vais pas te parler de ça parce que ça n’en vaut pas la peine !
Donc là je t’écris parce que je voulais te prévenir que je vais voir Sacha. Je sais pas, une idée comme ça. Alors si tu as un message à faire passer, c’est le moment.
Je pars demain pour le Sud, j’y reste deux jours, je vais la voir, puis je remonte, je repasse par la ville mardi soir pour le boulot et le lendemain je file vers le Nord pour voir le Grand Patron.
Ouais ! J’en ai envie là, non même pas, besoin même ! Parce que j’arrête pas de me démener pour son affaire, avec tous les problèmes qu’on a en plus, et j’ai besoin de savoir pour qui je fais tout ça. Et même si Papy Marcel me certifie qu’il est très content de mon travail, le patron, moi je veux l’entendre de mes propres oreilles. Et le voir de mes yeux aussi, parce qu’avec les jumelles j’en ai pas mal parlé et ça me titille, voilà pourquoi !
Hum... sinon ? Bah, pas grand chose. Ah si !! Je suis allée à un bal et j’ai rencontré un type vraiment chouette, manchot, mais c’est pas le problème. J’ai dansé avec lui et c’était vraiment agréable et puis on a causé, ce soir-la, et un autre où il m’avait invité à dîner. Et c’était comme si on se connaissait d’avant tu vois, dans une autre vie. D’ailleurs il la dit, ça tiens, avant-hier soir.
Mmh.. si, si. En fait il était inquiet ou triste parce que je partais et... euh... ben je le sais parce qu’il me l’a dit, tiens ! Il a dit que j’allais lui manquer, il était drôlement nerveux quand il a dit ça, c’était touchant en fait. Bah oui ! Touchant !! C’est pas tous les jours qu’on me dit que je vais manquer hein !!!
Bref ! Après il a raconté qu’on avait dû se connaître dans une autre vie où on s’aimait, ou un truc comme ça, et qu’on se reverrait sûrement dans une autre vie encore après et que... Bah ! Meuuuh non ! On s’est vus que deux fois, vraiment, tu vas pas me faire croire que...
Rhaaa ! Lâche moi !!! En plus c’est pas vrai, parce que la première fois il m’avait dit qu’il avait une compagne alors moi j’ai rien imaginé du tout, au contraire !!
Euh... oui. C’est au dîner qu’il me l’a dit que sa compagne l’avait quitté. Enfin non, avant, parce que sinon j’aurais jamais accepté de le suivre. Oui ! Bon !!! Je vois pas pourquoi j’aurais dû refuser !!! Si tu crois que ma vie quotidienne est drôle avec tous les emmerdements qu’on accumule, avec ces enflures de nains !
Nan... j’en dis pas plus parce que je veux pas que ça m’atteigne et ça m’atteindra pas ! J’espère juste que Papy va pas leur sauter à la gueule. Parce qu’il est vieux, enfin pas plus que toi hein... mais il a le sang chaud, tu peux me croire. Sauf que les cons, faut pas entrer dans leur jeu, tu vois, je me souviens bien de tes conseils.
Enfin voilà, je dois me préparer, faut que je te laisse.
Allez, des bisous !
Lyly
Lysange
Re: Lysange, écrivain public.
Le 3/07/38
Hey Ben, je suis passée voir Sacha.
Pourquoi tu ne m’avais pas dit que vous étiez amoureux ! Il a fallu que je commence à parler de toi et voir qu’elle était triste pour que je comprenne qu’il y avait un truc !
Alors je l’ai pas lâchée, et au final elle m’a tout raconté. Et je vois vraiment pas pourquoi tu ne m’as jamais rien dit.
Bah, si ça aurait pu changer quelque chose ! Mais si ! Déjà je serais allée la voir quand t’as décidé de passer de l’autre côté, pour qu’on puisse se consoler l’une l’autre, et puis j’aurais été beaucoup plus en confiance chaque fois qu’on se voyait. Et ça m’aurait certainement fait du bien, surtout après ce qui s’était passé près de chez elle il y a trois ou quatre ans.
Je sentais bien qu’elle captait tout ce que je pensais et qu’elle aurait pu m’apprendre des secrets, mais je ressentais aussi autre chose et je pense que c’était justement ce que tu me cachais. Et ça doit être pour ça que j’ai eu l’idée d’aller la voir, je devais me douter qu’on avait des trucs à se dire.
Enfin bref, maintenant c’est réparé. Et elle va bien, oui, même si tu lui manques beaucoup. Elle dit qu’elle regrette de ne pas t’avoir plus empêché de boire du rhum, parce que t’aurais pas eu d’accident et tu serais sûrement encore là. Mais en même temps, elle a dit que tu savais ce que tu faisais, que c’était donc ton choix et qu’elle n’avait rien à dire là dessus. Et que la vie de couple c’était une suite de compromis et que je comprendrai quand je rencontrerai le bon. Mais en fait, cette partie là, j’ai pas tout compris.
Elle m’a raconté comment vous vous êtes rencontrés, comment tu lui as appris que j’existais dans ta vie et ensuite le contrat que vous avez passé pour dire que toujours je devrais passer avant elle. Elle m’a aussi raconté comment tu te cachais de moi pour aller la voir et on a bien ri.
C’était très fort, de la revoir. J’ai passé toute la journée avec elle et même la soirée d’hier. Elle m’a demandé si je ne voulais pas rattraper le temps perdu et apprendre quelques unes de ses recettes. D’un côté, j’aimerais bien savoir entendre ce que les gens pensent, ou en tout cas deviner leurs pensées, et de l’autre, je me dis qu’en fait je le sais peut-être un peu déjà, en tout cas bien plus que Monsieur Pignac, par exemple. Pour les autres recettes, celles avec des plantes, je me doute que ça pourrait me servir, pour les animaux, ou même pour la vie de tous les jours, alors je lui ai dit que j’allais y réfléchir et que je reviendrai lui dire après mon voyage dans le Nord. De toute façon, j’ai envie d’aller la revoir, maintenant, et peut-être que ce voyage me donnera envie d’apprendre des trucs de sorcellerie ou de magie.
Enfin voilà les nouvelles du jour. Mais non j’ai pas envie de devenir une sorcière ! Allez, je dois reprendre la route, là, parce que ce soir je travaille sur le marché dans la capitale.
A plus tard, je t’écrirai quand je serai dans le Nord !
Bisou, Lyly.
Lysange
Re: Lysange, écrivain public.
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Le 17/01/39
Coucou Ben’ !
Oui, je sais, ça fait un bail et t’as le droit de m’en vouloir. Mais je t’assure, si je ne t’ai pas écrit pendant tous ces derniers mois, ça ne m’a pas empêchée de penser à toi et même de te parler, dans ma tête en secret.
Alors… qu’est-ce que j’ai à te raconter…
Question travail, ça me plaît toujours beaucoup, même si le vieux Pignac n’est pas facile à vivre. Mais tu sais, des fois il me fait un peu pitié, il travaille tellement, et il est jamais content, comme s’il n’y avait jamais rien qui pouvait le rendre heureux. C’est triste les gens comme ça, tu trouves pas ? En tout cas, je lui trouve une petite mine, et il a l’air bien trop fatigué, je comprends pas pourquoi le vrai patron ne revient pas pour s’occuper de toute l’affaire. C’est tout de même bien son entreprise, tu crois pas ?
Enfin bref. Oui c’est pas mon problème, je sais. En tout cas, j’ai décidé de reprendre un peu les choses en mains niveau commercial et j’emmène Mr Pignac à un bal pour qu’on relance la prospection. Parce qu’avec la guerre et les réfugiés qui ont envahi la cité, on a dû se préoccuper des besoins de l’armée et freiner la recherche de nouveaux clients mais il est temps que ça redémarre.
Beh oui, tu vois, je suis toujours autant à vouloir que tout aille au mieux autour de moi et y’a pas de raison que ça change.
Euh.... oui, peut-être, mais pour le moment y’a rien de ce côté là en fait. J’ai bien eu des propositions de sorties mais soit j’ai refusé tout de suite, soit j’y suis pas allée… en fait j’ai oublié.... oui, je sais, c’est pas bien, mais j’ai pas osé dire non sur le moment.
Hum ? Bah… disons que le gars était vraiment gentil, mais surtout il a passé une commande de chien et comme il y avait mon chef qui était pas loin, j’ai pas voulu donner le sentiment que je mettais en péril la vente.
Mais !!!! ça fait partie de mon travail, d’être agréable, c’est pas de ma faute si le gars il a envie d’autre chose derrière !
Bah... forcément ... tu crois quoi ? Qu’il voulait juste me raconter sa vie, tranquille ? De toute façon il m’a écrit pour dire qu’il me pardonne et qu’il veut remettre ça.
Mmh ? Je sais pas, je verrai. Parce que ! Bien sûr que si j’aimerais bien en trouver un qui me plaise, mais bon, je sais pas. C’est ça, oui, je suis trop difficile. T’as plus qu’à dire que je pète plus haut que mon c.. et la coupe sera pleine…
Mais comment tu fais pour m’énerver alors que t’es même pas là ?!? Un monde ça quand même !
Bon, allez j’y vais. Hum... non sûrement que je pourrais trouver autre chose, mais là c’est bon et faut que j’y aille.
Oui ! Promis ! Je vais t’écrire à nouveau dès que j’ai un moment.
Allez, ça m’a fait plaisir de te parler, quand même. Plein de bisous !
Lyly.
Lysange
Re: Lysange, écrivain public.
Le 25/01/39
Hey Benjie, il m’est arrivé un truc pas trop bien, ça me chiffonne, et je me suis dit que si je venais te parler, j’irais peut-être mieux.
Il y a un gars qui m’a tapée, un peu trop fort et tu sais comme je marque… ben si… je vais pas te rappeler les torgnoles que tu m’as mises, hein… et là du coup, j’ai vraiment pas bonne mine. Mais en fait c’est pas ça qui me chiffonne, parce que sur mon visage ça passera, mais ailleurs, je suis pas sûre.
Ben… en fait, je me suis rendue compte que personne n’avait cherché à me défendre et ça m’a montré que je suis tout de même bien seule.
Oui, je sais bien que je fais rien pour avoir des amis ou même des gens qui auraient envie de m’aider, mais tu me connais, ça m’emmerde bien plus vite que ça m’arrange, alors je préfère éviter.
Tiens, tu vois, y’a une nouvelle fille à la ferme, qui aide aux soins des bêtes, elle arrête pas de me coller pour être mon amie, tu peux pas savoir comme ça me gave ! Si, oui, je sais bien que tu sais, mais là, vraiment, des fois j’aurais envie de la baffer tellement elle me colle. L’autre soir, alors que je lui avais pourtant dit que je voulais être seule, elle m’a suivie ! Tu te rends compte ! Bah, c’est sûr, quand je m’en suis rendue compte, j’ai pas été très aimable. Mais bon, y’en a marre aussi, si je dis que je veux être seule, c’est que je veux être seule, c’est quand même pas compliqué à comprendre.
De toute façon, c’est pas ça le problème.
Hum… disons que je commence à me dire qu’il faudrait peut-être que je finisse par accepter un rendez vous galant, parce que comme ça, il y en aurait au moins un qui s’inquiéterait pour moi. Même si…
Tu vois, ce qui me chiffonne, c’est que j’en trouve pas qui tiennent la route.
Mais si, tu vois bien ! Un qui sait ce qu’il veut mais capable d’entendre ce que moi je veux, un qui m’accepte comme je suis mais qui sait aussi m’emmener, un qui me respecte mais qui est capable de me bousculer, un vrai gars, quoi ! Pas une brute mais pas non plus une couille molle !
Ben non… là j’en connais pas. Enfin si, y’a bien eu Joe, mais il s’est barré. Et là, aujourd’hui, si j’en avais connu un, je suis sûre qu’il aurait retrouvé le connard qui m’a tapée et il lui aurait expliqué la vie, à sa façon. Et moi ça m’aurait fait plaisir, oui Môssieur ! Mais non, pas qu’il le tape à ma place ! Mais que.. ben je sais pas… mais ça aurait montré que je comptais pour lui, non ?
Oui, je sais bien, si je vais pas à leur rencontre, je risque pas de savoir si ça peut coller, mais tu vois… je sens très vite si ça va coller ou pas. Parce que peut-être qu’il y en a qui pourraient me défendre, un gars qui se prend pour un chevalier ça se trouve facile. Mais moi, il faut que je sente que je vais pas m’emmerder, tu vois. Et là…. ben c’est pas gagné, c’est clair.
Tu te souviens, de ce que je te disais, sur ce que je ressens dans ma tête, cette sensation super agréable que je vais pas en faire le tour en une journée, du gars qui a envie de me mettre dans son lit. Ben ça… je vais finir par penser que c’est impossible. Si, si.
Non ! Non, bien sur que c’est pas ça… je le sais parfaitement qu’ils ont tous envie de me mettre dans leur lit, c’est pas ça le problème. Je les vois venir à dix bornes, et je m’en fous. Je vais te dire, le contraire m’étonnerait bigrement, voire même que ça m’inquiéterait.
Mais bon, une fois qu’on est passés par la case allongés, en admettant que je puisse en avoir envie si je sais que le gars n’est pas le bon… il se passe quoi après ? On va faire quoi ? On va se dire quoi ? On va s’amuser comment ? On va rire de quoi ? On va s’aimer comment ?
Ben là….. là franchement, je vois pas.
Mmh. Je sais pas si j’ai « le temps ». Pourquoi il faudrait toujours se dire que ça ira mieux demain, si ça peut être bien aujourd’hui ? C’est quoi cette façon de penser. On en sait rien, de ce qui se passera demain. Si ça se trouve y’a un gars qui va me planter dans une ruelle ce soir et je vais crever dans le ruisseau, ou même, tiens, si ça se trouve Aile de mort il va re-débarquer sur la ville et tout casser, où les Orcs vont quitter les montagnes et nous mettre la pâté une bonne fois pour toutes.
On n’en sait rien de ce qui va se passer demain, et on s’en fout. C’est toi même qui me l’a toujours dit en plus ! Alors ça va bien, ces conseils débiles.
Moui…. donc tu proposes quoi ?
Euh… dans les jours qui viennent ? Ben si, je vais en voir plein des gens. Il y a une soirée pirate à la taverne, des rendez vous avec des clients, des prospects, des partenaires éventuels, une vente aux enchères, et même un concours pour être le roi ou la reine de la ville, si c’est pas un bon moyen de voir du monde…
Bon. D’accord. Je vais essayer de me laisser approcher comme tu dis. Mais seulement si je sens que je vais pas m’emmerder trop vite, parce que faut pas non plus trop m’en demander.
Et oui… je te raconte dès qu’il se passe un truc, promis.
Allez bisou.
Ta Lyly.
Lysange
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