[Affiche]: Rassemblement d'une armée pour le 7 !

- "Vous avez l'air... dubitatif."
- "Ca me parait un peu providentiel plus exactement. Si vous me disiez comment vous avez obtenu ce renseignement, je serais sans doute plus enclin à vous croire."
- "Je comprends. Et bien... sans citer de nom, disons qu'il y a beaucoup de laïcs qui travaillent à l'abbaye, et que parmi ces derniers certains sont prêts à rendre quelques services pour améliorer leur quotidien. Et quand la bonne fortune met entre leurs mains des informations monnayables, ils ont tôt fait de se mettre en quête d'oreilles fortunées qui ne manquent pas de se présenter."

Le démoniste plongea son regard sombre dans les yeux de l'homme qui ne cilla pas, et souriait même, visiblement satisfait du rendement de sa petite affaire. Il faut dire que la Lumière Aveugle était un bon client pour ce genre de malfrats qui vendrait son âme pour une bière amère, toujours prêt à servir de fusible quand ça tournait mal. Si eux ne pouvaient pas se mouiller, il n'empêche qu'un renseignement utile lui payait le loyer de son logis minable dans les combles d'une demeure anonyme ou d'une pension de famille peu regardante, le surplus finissait dans les caisses de tripots ou maisons de passe plus ou moins dissimulés derrière des devantures douteuses, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute. Peut-être quelque guilde ou clergé d'une obscure idole de la chance et de la filouterie prélevait-elle sa dîme au passage, mais ces détails sordides n'intéressaient pas le client.

- "Parfait. Je vois. Nous allons envoyer quelqu'un de chez nous ; Nayâh sans doute. Ça parait se présenter de façon assez simple et dans son état, elle trouvera très facilement une excuse pour tromper son monde, j'ai confiance dans ses capacités malgré - ou grâce - à son handicap."
- "Si nous parlions finances, ô puissant et fortuné seigneur ?"

Le démoniste rit de cette entrée dans le vif du sujet. Si l'informateur était presque un camarade, il n'en restait pas moins... un informateur.

- "Cinquante ors."
- "Cinquante ? Seulement ?!"
- "Ne joue pas les offusqués, s'il te plaît. Je ne suis pas naïf au point d'ignorer le nombre de mois qu'il faut à un croyant pour amasser cette petite fortune."
- "Cent."

Le démoniste sourit, amusé.

- "Va pour soixante alors."
- "Vingt de mieux ?"
- "Dix, et la moitié maintenant, le reste après réception."
- "Nous ferons à votre envoyée un accueil princier."

- "N'en fais pas trop !" rit le démoniste avant de congédier son hôte dans les formes. Puis, une fois ce dernier raccompagné, il s'adressa à la prêtresse que l'ombre engloutissait dans l'un des nombreux recoins de la pièce oublié par les reflets des flammes. Avec un chuintement caractéristique, les ténèbres parurent s'effondrer sur elles-mêmes, révélant sa silouhette au port altier et sa longue chevelure d'argent.

- "Ca semble intéressant."
- "Nous allons le savoir très vite. Pourrais-tu informer Nayâh et l'aider à s'apprêter ?"
- "Ce sera sa dernière mission." informa Mystiruis qui avait la haute autorité sur ces questions.
- "Soit."

Elle s'était approchée de lui, trop près pour qu'il ne l'enlace pas, et ne lui prouve par un baiser qu'il acceptait cette gouvernance, et même qu'il la souhaitait.

Un à un les membres de la petite équipée se regroupaient. Ils n'étaient sortis de la ville que par binômes pour ne pas risquer d'attirer l'attention par un déplacement trop massif, lequel n'aurait pas manqué de susciter des indiscrétions. Bien qu'ils s'en soient un peu éloignés, le fracas d'une cascade tout proche masquait les bruits de la forêt autant que les leurs, ce qui ne les empêchait pas de parler à voix basse, un peu inutilement. Dans les profondeurs de la futaie, la prêtresse de l'ordre achevait d'aider Nayâh à s'apprêter pour son infiltration.

- "Comment te sens-tu ?"

Nayâh gonfla ses joues avec les bras arqués, ce qui fit sourire Jehanne, la paladine en charge habituellement de la sécurité du manoir mais qui, pour l'occasion, avait accompagné l'expédition en chevauchant aux côtés de Ralek : La petite furtive se sentait lourde et engoncée. On l'aurait été à moins avec huit mois de grossesse que son ventre rond ne permettait plus de dissimuler du tout. Et encore... il ne s'agissait que d'un premier enfant ! Elle acheva d'attacher à sa cuisse quelques accessoires : à droite un poignard, à gauche une petite sacoche contenant quelques outils parfois bien utiles dans l'exercice de ses talents particuliers. Elle roula bien serrée sa robe et un petit châle, et perdit dans ses innombrables bijoux le garrot en fil de thorium dont elle se séparait rarement.

Un peu plus loin, les hommes scrutaient les hauts murs de l'abbaye, et, par delà, les étroites fenêtres aux vitraux colorés dont ils tâchaient de percer les mystères des ombres qu'elles révélaient de temps en temps. Fort heureusement ils avaient tous une idée assez claire de la disposition intérieure des lieux, et à moins que les liguiers n'aient procédé à des travaux d'importance - ce que l'examen des mouvements à l'intérieur semblait démentir - Nayâh avait soigneusement mémorisé au moins deux itinéraires d'exfiltration. Quand ils se regroupèrent tous, le démoniste rappela les consignes de base : ne rien déplacer, ne laisser aucune trace, refermer ce qui doit l'être et rester vigilant quant aux protections magiques. Ralek renchérit de quelques conseils plus spécifiques de leur spécialité commune : toujours rester lucide et concentrée, avoir bien en tête un petit jeu d'explications simples et efficaces sur les raisons d'une présence ici ou là, et ne surtout pas céder à la panique. Si ça tournait mal, elle serait simplement portée aux gardes ou retenue en captivité quelques temps mais l'Ordre se ferait une obligation de la faire libérer aussi vite que possible même s'il devait pour ça gager quelques biens.

Et surtout, vu son état, ne prendre aucun risque et ne montrer aucune résistance.

Attentive, Nayâh hochait la tête à chaque fois, puis, toujours en silence, salua tout le monde à la manière traditionnelle et se retourna vers la rivière. Sur la rive caillouteuse, elle abandonna la cape qui masquait ses formes et s'engagea dans l'eau claire en tenant au dessus de l'eau les vêtements roulés qu'elle voulait garder secs. Elle disparut un instant dans les hautes herbes de la rive opposée et ne reparut que le temps de rassurer ceux qui tâchaient de l'apercevoir encore avant de disparaitre tout à fait. Les dés étaient jetés.

La cassette était là, en provenance directe de l'abbaye. Nayâh avait le souffle court mais la prêtresse de l'ordre veillait en personne à ce qu'elle ne fasse aucun effort inutile. Ralek et Jehanne rôdaient alentour, attentifs à ce qu'aucun intrus ne vienne jouer les éléments perturbateurs. De toutes façons il ne venait jamais personne par ici, ou si rarement qu'il aurait fallu une malchance du diable pour qu'un individu mal intentionné s'aventure dans le coin. Les défias étaient nombreux, trop pour que la faune elwynienne ait plaisir à batifoler dans ces buissons trop épineux pour leurs peaux tendres.

Nayâh avait tourné et retourné le petit coffret entre ses doigts habiles avant de s'armer d'outils minuscules qui étaient venus très vite à bout de l'étroite serrure. Son maître avait expressément demandé à ce qu'on ne laisse aucune trace, aussi prit-elle toutes les précautions pour ne pas marquer son effraction et permettre que la cassette soit refermée sans laisser soupçonner la petite visite qu'ils s'apprêtaient à faire. Le couvercle se souleva, mu par un ressort, révélant enfin le contenu : une liasse de parchemins maintenus roulés par un ruban de tissu gris. La petite furtive tendit l'ensemble au démoniste avec un regard plein de fierté. Il défit le noeud avec soin, notant qu'il était de nature très classique, effectué par un droitier.

Des noms. Une longue liste de noms en relation avec les opérations projetées dans les jours qui venaient. Rapidement il parcourut l'ensemble, dénombrant soixante-deux patronymes dont l'identité avait été inscrite au fil du temps, comme en témoignaient les encres et les écritures différentes. Il fit passer la liste à la prêtresse, puis aux deux paladins qui les accompagnaient. L'un d'eux s'arrêta sur un nom en particulier : Orionarisse.

- "C'ui là c'est pas un liguier."
- "J'ai remarqué" confirma la prêtresse. "Il semble qu'ils soient en train de s'associer les services de plus aguerris, ou tout au moins d'accroitre leur effectif en s'alliant avec d'autres ordres."
- "Ca pose la question de savoir si on est avec, contre, ou si on ne s'en mêle pas."
- "Ils invoquent la Lumière, nous ne pouvons rester indifférents !"
- "Leur dernière affiche ne parle plus de Lumière." fit remarquer le démoniste.
- "Et Aldanne a raison. Quoi qu'on puisse penser d'eux, ils se réclament de nos valeurs. Nous ne pouvons pas faire abstraction de leur action si ce qu'on dit de leur objectif est vrai."
- "On d'vrait leur causer."

Le démoniste approuva d'un hochement de tête tout en tâchant de mémoriser au plus vite la liste qu'il rassemblait à nouveau. Puis il refit le nœud à l'identique avant de tendre le rouleau ainsi constitué à Nayâh qui referma le couvercle avec un petit claquement sec. La tension monta d'un cran. Avec soin la jeune furtive replaça la cassette dans son sac, l'ajusta un peu, et s'inclina pour recevoir la bénédiction de Mystiruis, laquelle lui adressa encore quelques mots discrets avant son départ.

Quelques instants plus tard la furtive disparaissait au regard de ses acolytes en direction de l'abbaye, bien décidée à tout remettre en place comme si de rien n'était. Le démoniste leva les yeux vers le ciel. Une petite heure environ, c'est le temps que l'opération avait prise. La prêtresse croisa son regard et lui adressa un sourire complice en prenant conscience qu'ils pensaient la même chose. C'était une affaire rondement menée.

Le feu crépitait dans la cheminée. Assis en tailleur sur la fourrure épaisse importée des Grisonnes, le démoniste perdait son regard dans les flammes et ne fut troublé dans sa rêverie que par le bruit de la porte qui jouait sur ses gonds. Il n'eut pas besoin de se retourner pour identifier la prêtresse qui vint se blottir contre lui ; il sourit de constater qu'elle avait déjà enfilé ses vêtements de nuit. "Déjà"... était beaucoup dire, ce dont il ne se prit conscience que quand elle lui fit remarquer que la minuit était déjà passée.

- "Je cherche une réponse" sourit le démoniste en sentant la chaleur de sa compagne irradier lentement dans son dos tandis qu'elle nouait les mains sur son ventre.
- "Interroge les astres comme tu sais le faire."
- "Le ciel est couvert cette nuit. Il n'est pas propice à l'observation."
- "Pourquoi es-tu si tendu mon ange ?"
- "Cette opération ne me plaît pas. La Ligue est trop connue pour envoyer ses recrues dans des boucheries innommables. La Horde va se repaître de leurs cadavres."
- "Ils le savent, sinon ils ne chercheraient pas à rallier d'autres groupes à leur initiative."
- "C'est un échec annoncé ma flamme. Même s'ils réunissaient trois cents guerriers, ils ne passeraient pas les murs de Fossoyeuse. Les Sindoreis rappliqueraient aussitôt, et rien n'empêcheraient les dirigeables de larguer des renforts en plaine, quand bien même nous prendrions les tours d'arrimage."
- "Tu es bien pessimiste mon ange. Ils peuvent tout de même porter un rude coup, on l'a vu récemment."
- "Sur des villages oui, peut-être, mais à qui est-ce que ça a profité ? A ces pleutres de pacifistes corrompus !"
- "Crois-tu que c'est là qu'ils souhaitent aller ? A la Fossoyeuse ?" lança-t-elle pour détourner le sujet et éteindre dans l'œuf la colère de son homme.

Il sourit avec un air entendu.

- "Il ne faut pas être grand clerc..."
- "Nous devrions prendre contact avec eux alors, au moins pour avoir les idées claires sur leurs ambitions, ou ce qu'ils en reconnaissent."
- "Et que dirais-tu... de célébrer l'anniversaire de la chute de Lordaeron, ou quelque événement approchant dont la date serait voisine de celle qu'ils projettent pour leur action de force ? Au moins ça nous donnerait une bonne raison d'être présents, autre que de servir de faire-valoir à ces pantins bientôt désarticulés."
- "C'est subtil oui. Mais nous manquons d'entrainement. Notre matériel est déclassé et nous n'aurons pas le temps de nous en fournir de nouveau d'ici là."
- "Oh... tu connais ces liguiers. L'homogénéité prime sur l'efficacité, c'est leur crédo bien avant celui de la Sainte Lumière."
- "Tu veux dire que nous irons... en tenue de cérémonie ?"
- "Rien ne nous empêche de transporter quelques bagages." précisa-t-il avec un clin d'oeil malicieux tout en se retournant pour l'inviter dans ses bras.

Elle eut un sursaut rieur et se releva vivement pour échapper à son étreinte, puis lui tendit la main avec un sourire fatigué. Il s'en saisit délicatement et se laissa guider vers les étages... pour un repos bien mérité.

- "J'ai pensé... à une option intéressante." sourit le démoniste en croquant à belles dents dans la pomme d'hiver dont il venait de se saisir. Face à lui, tâchant de mettre un peu d'ordre dans sa longue chevelure d'argent, la prêtresse leva les yeux pour l'inviter à poursuivre tout en grimaçant.
"Tu ne laisses pas faire tes servantes ?"
- "Elles viendront quand tu seras parti mon ange." sourit-elle d'un air entendu. "Si tu m'exposais plutôt ton idée."
- "Je pensais... puisque les Justes ne se prévalent plus de la Lumière, il y a un créneau à prendre non ?"

Elle le regarda avec un moue dans laquelle il n'aurait su lire. Mais il savait qu'elle traitait déjà cette éventualité, calculait les répercussions, les avantages, les inconvénients, et projetait dans le futur des lignes directrices pondérées des diverses façons de comprendre et mettre en œuvre l'idée de son homme. Il glissa une pomme au creux de sa main.

- "Tu penses à une sorte... de complémentarité ?"
- "En quelque sorte. J'avais envie d'évoquer cette éventualité. Qu'en penses-tu ?"
- "Je pense que ça demande réflexion. Peut-être serait-il bon que des rumeurs leurs parviennent, de sorte qu'on puisse déjà avoir un aperçu de leur façon de prendre cette initiative ?"
- "Ralek saura sans doute s'en charger. Je vais lui exposer tout ça."

Sur ces mots, le goût des lèvres de son aimée se mêla à celui de la pomme, saveurs délicates qui s'enrichissaient de façon exquise. Il se promit intérieurement de mettre en œuvre quelques idées fruitées... dont le rosissement de la prêtresse lui confirma combien elle avait perçu dans son regard coquin l'intention à peine voilée. Il s'effaça avec un sourire charmeur quelques secondes après qu'elle eut tiré sur le cordon qui appelait ses servantes, non sans lui avoir lancé relancé cette pomme sur laquelle elle avait déposé au préalable un baiser délicieux.

"Nom d'une pipe en adamantite !" s'écria alors le Vieux Nain à la vue de l'affiche.

Après un petit moment de réflexion, se dessina sur son visage un sourire, qui devint bientôt un rire nerveux.

"Ainsi donc, cette fripouille de Dalanor est sorti de ses geôles temporelles pour repartir en guerre contre la Horde, tel la Mortelle Onction ! Quelle ironie ... Enfin maintenant, je doute que le Colonel puisse encore l'assister ... Maudite Rédemptrice."

Il s'éloigna en titubant, suffisamment ivre pour aller demander à l'aubergiste le plus proche un canon de sa meilleure cuvée.

Des armes, des fers à cheval, des pièces d'armure, des renforts de couturiers, de maroquiniers, de magasiniers, des vivres plus qu'il n'en fallait. Inutile de chercher beaucoup d'autres signes pour révéler la fébrilité latente qui animait les vieux murs de l'abbaye. Déjà un beau nombre de chariots fraîchement remis en état avaient pris le départ au fur et à mesure, peut-être pour ne pas trop attirer l'attention, sans doute pour ne pas encombrer les routes ou alarmer outre mesure l'armée régulière. La Ligue s'apprêtait à combattre, et cette fois-ci - vu l'étendue des préparatifs - ça ne serait sans doute pas une petite escarmouche sur un camp isolé. La destination de ces chariots restait secrète, mais il ne fallait pas la subtilité d'un archimage du Kirin-Tor pour deviner la destination très probable de toutes ces marchandises.

Comté-de-l'Or bruissait de rumeurs. Les voyageurs et les autochtones rivalisaient d'imagination. On disait tellement de stupidités sans nom que le simple fait qu'un membre de la Ligue pose un pied dans l'auberge de la Fierté-du-Lion suffisait le plus souvent à clore le bec des colporteurs de ragots et autres mythomanes en goguette. Leurs visages de plus en plus fermés au fil des jours en disaient long sur l'ampleur de ce qui les attendait, et même si les insouciants ou les plus subtils savaient le masquer ou prendre sur eux, ça n'était pas le cas de tous. Tsion'hebb aurait donné cher pour obtenir les confidences d'un de ces intouchables arcanistes de la très secrète organisation des mages-courriers pour lire ce que certains liguiers adressaient à leurs proches. Mais quelques soient les intentions de la Ligue... il ne s'agissait pas d'aller cueillir les primevères au Loch Modan.

Restait à obtenir une confirmation pour mobiliser des moyens suffisants si l'objectif visé était bien celui que la Lumière Aveugle devinait, et entamer dès à présent les prières pour tous ces soldats au cœur généreux qui allaient perdre la vie dans une campagne dont la plupart n'avaient probablement rien à faire, fils ou filles de paysans ou artisans en quête d'une gloire improbable au service d'un roi qui ne connaitrait jamais leur nom. Mystiruis et Tsion'hebb ne pouvaient s'empêcher de se sentir concernés. Si la défaite était plus que probable, ils se devaient d'être présents auprès de chacun, en reconnaissance à ce dévouement pour une cause qui les dépassaient. La plupart étaient aussi de bons croyants et si les circonstances permettaient d'éveiller dans leur âme une graine de conscience religieuse, la Lumière Aveugle se faisaient un devoir d'y contribuer.

Pour la Lumière.

Le froid dévorant du Nord était loin ; ici dans ces forêts et ces bois verdoyants, l'air était doux. Ralek attacha la bride sur la barrière, puis il s'appuya sur le tronc d'un arbre et se laissa glisser jusqu'au sol. Il saisit une flasque de rhum dans sa besace et s'empressa de se rincer le gosier de quelques lampées.

Des idées claires, ça lui manquait, ce voyage vers le nord gelé l'avait complètement étourdi. Des cauchemars incessants, des visions du passé déformées. Une haine montait en lui insidieusement et il la laissait avancer.
Des escarmouches, de petites batailles sans intérêt ; il lui fallait se défouler un peu, gratuitement et sans raison. Une dernière fois il observa l'affiche et repensa aux derniers opérations de la Lumière Aveugle.

Plus que jamais le bon croyant qu'il était se devait de faire quelque chose, même n'importe quoi. Au moins son esprit se désintéresserait de ses voix qui lui traversaient les pensées.

Le voyageur se releva et grimpa sur la selle. A moitié courbé sur sa monture, il regagna la grande cité.

Annonce déposée dans toutes les bases de la Horde

A tous les membres de la glorieuse Horde,

Selon les informations émanant de diverses sources, l'Alliance a l'intention de lancer une attaque massive (entre 60 et 100 alliés) sur l'une de nos capitales. Nous n'avons pu déterminer laquelle exactement !

Nous savons cependant que l'attaque aura lieu le samedi 7 mars, en milieu d'après-midi (15h30). Vous êtes tous invités à rester vigilant et être prêt à intervenir rapidement. Il est suggéré de rester à proximité des portails de Shattrath (moins de lag ) ou Dalaran mis à dispositions par les Sunreavers pour pouvoir mener une défense efficace aussi tôt que leur objectif sera connu.

Soyez cependant attentif, l'ennemi est parfois plus intelligent que l'habitude. Il y'a de fort risque qu'il emploie une force de diversion dans le but de nous ammener à défendre la mauvaise capitale. Ne vous laissez pas prendre au piège.

Pour la Horde, force et honneur !

Atia était rentré a Quel'drassil et boitait vers son bureau. Une belle bataille mais ça lui avait couté une blessure a la jambe droite. Qu'importait, la Horde avait vaincu sur Kalimdor.

Au commencement, elle avait douté. Le début de l'assaut avait été foudroyant, la Croisée était tombé et les armées de l'Alliance avaient lancé un assaut sur Taurajo et Orgrimmar. La suite avait été plus agréable. Repoussé a Taurajo, vaincu au Pitons, ils tentèrent de se réorganiser a Sabot-de-sang mais furent vaincu. A Orgrimmar, de même, ils furent écrasé a trois reprise avant d'être chassé de la Croisée. La Horde les a alors pourchassé a Cabestan où elle les frappa à revers pendant qu'ils embarquaient. Une victoire écrasante de la Horde.

Elle défit son armure de Ranger et fit un bandage sur sa jambe. Les fils avaient encore été la, personne dans la Horde ne pouvait plus dire que les elfes n'aidaient pas leur alliés.

Elle se saisi d'un papier et d'une plume et commença a écrire un communiqué.