un beau jour pour mourir

« C’est un beau jour pour mourir »
Une flèche dans le ventre, l’épaule démise, Takaan se battait encore avec l’énergie du désespoir, mais elle se voyait bien mal partie. Devant elle, le centaure qui la menaçait avec une lance esquivait chacun de ses coups de griffes, la guidant, doucement, mais sûrement, vers la falaise.

La tauren esquiva une flèche, mais ne pût retenir un grondement quand sa patte arrière gauche se mis à glisser sur les cailloux. Elle concentra une dernière fois toute sa rage pour charger le centaure de gauche en un acte désespéré pour se dégager du piège. Elle était sur le point de réussir quand elle sentit son tibia se fendre à moitié : un coup gigantesque d’une masse à ailette venait de la toucher sur la patte arrière et tant qu’elle resterait sous l’aspect de l’esprit de l’ours, elle ne pourrait pas se soigner.

La douleur fit monter sa tension, sa vision commençait à se teinter de rouge, elle n’en aurait plus pour très longtemps, mais qu’attendait donc les centaures pour l’achever ?
En ce moment, ils regardaient tout autour d’eux, comme s’ils craignaient des renforts soudains.

Takaan pris appuis sur sa patte blessée qui céda d’un coup en une giclée de sang. S’en était trop, elle trébucha quelques mètres plus loin, se mit à ramper puis perdit connaissance au milieu du fracas de la bataille…

Une rencontre
La première impression qu'eut Takaan à son réveil fut une immense douleur. Elle ressentit chacune des blessures du combat, chacune des égratignures et chacune de plaies profondes. La balafre au ventre, l’épaule détruite, la jambe cassée plus les milles et unes entailles çà et là.

Au fur et à mesure que son esprit revenait dans son corps, elle pris conscience du fait qu’elle était enserrée. Visiblement, quelqu’un avait profité de son sommeil pour l’attraper et la jeter dans des cordes !
Curieuses cordes, ceci dit : elle étaient faites d’un lin blanc, vaguement découpé et mal taillé.

La tauren fini par ouvrir les yeux sur… un poulet en métal ?
La surprise la fit sursauter, ce qui, dans son état de blessure n’était pas une bonne idée. Elle ne put réprimer un grognement de douleur ce qui fit réagir le poulet qui se mit à émettre une série de bip d’alarme.
Une voix fini par s’élever non loin de là : « je suis contente que tu sois réveillée, habitante de la lune ! »

Un peu plus loin, souriante, se tenait un petit être, à peine la taille d’un bébé tauren, mais surmonté de cheveux à couettes d’une couleur que Takaan n’aurait jamais imaginé pour une fourrure… un rose écœurant !

« Ne bouge pas, tu es blessée » repris le curieux personnage.
« sans blagues » se mit à penser la tauren « mais si tu ne m’avais pas attachée, je serais déjà guérie ! »
la créature s’approcha tout en vantant ses talents d’infirmière, elle l’avait trouvée toute couverte de sang et l’avait aidée. Oh, bien sûr, c’était provisoire et elle travaillait sur un moyen d’améliorer la production de bandes, mais c’était déjà pas mal, compte tenu de la quantité d’habitant de la lune à soigner.

« Stop ! » hurla Takaan en essayant de bouger ses mains « libère moi car tes bandages ne m’aident vraiment pas »
« heu… tu es sûre ? »
« je promets de ne pas t’attaquer si c’est ce que tu veux savoir ! »
« c’est pas ça, mais bon, les bandages, pour guérir, c'est mieux… » repris la créature à cheveux roses en commençant à détacher les mains gigantesques de la tauren.

Rapidement, la druide fit appel aux forces de la nature afin de réparer ses os ; la priorité afin de calmer sa douleur ouvrant ainsi la porte à des sortilèges plus subtiles, et plus efficaces, mais nécessitant plus de concentration.

« super ! Comment tu fais ça ? »
la créature la regardait avec attention, prenant des notes sur un petit carnet, ce qui eu le dont d'énerver la tauren. Voilà que la petite créature se mettait à chronométrer la vitesse avec laquelle les blessures se résorbaient, quelle curieuse chose que voilà ! Qu'y a t'il de plus commun qu'un soin, accordé par la nature ?

Bon, qu'on en finisse. La tauren pris la forme de la panthère et bondit dans un fourré pour rejaillir dans le dos rose de la créature.

« je pourrais te tuer ! » lâcha la druide dans un feulement
« ben non... tu as promis. »
la panthère recula devant cette réponse inattendue. « heu... »
« ben oui, à quoi servirait de promettre si c'est pour ne pas tenir sa promesse » dit la créature sans se retourner. Puis elle ajouta « bon, allez, arrête de jouer, j'ai une soupe d'herbe et les Gizmos nous ont trouvé une racine sucrée. »

devant tant de naïveté, la tauren repris sa forme première et vint s'assoir en face de la marmite... et bien, cette créature était désarmante.

Première discussion
Takaan en savait maintenant un peu plus sur la créature. Elle se nommait Globule, c'était une gnome exploratrice dont la fusée s'était écrasée plus loin.
Jusqu'à maintenant, elle avait été persuadée d'être sur la lune, mais le fait d'avoir découvert un nouveau continent la réjouissait tout autant et elle se voyait déjà retourner à Gnomer-quelque chose, enfin, la capitale de son peuple, avec cette nouvelle.
Elle savait aussi que la nourriture gnome était ignoble et que ce n'était pas faire honneur à l'esprit des herbes que des les cuisiner ainsi.

« bon, comment ça se fait que je te comprend ? » demanda la tauren.
« ho, c'est mon traducteur automatique thermorégulé à gloubitron positif ! » répondit la gnome naturellement, « j'ai profité de ton sommeil pour poser un capteur sur toi, qui communique avec ce bozotrique là ! »
« et comment ça marche ? » oups, trop tard. La tauren regretta aussitôt d'avoir posé la question et se tassa devant le futur flot de parole et de terme technique incompréhensible.

La druide repris une louche de la soupe. Comment pouvait-on cuisiner aussi mal ! L'avantage, c'est que c'était roboratif et l'aiderait à refaire le sang qu'elle avait perdu ces derniers temps.

« bon, et toi, tu es quoi ? Une vache ? Un ours ? Une panthère ? »
une question ? « heu... c'est spécial. Je suis une druide... »
« une druide ? » la gnome avait repris son carnet.
« nous sommes là pour protéger la nature et servir la terre mère »
« servir la Termer... » elle notait avec attention en une écriture minuscule.
« les esprits de la nature nous aident et nous permettent de prendre leur forme afin de combattre nos ennemis »
« et que deviens la matière ? » répliqua la gnome
« heu... quelle matière ? »
« ben, la différence de masse... tu pèses environ 30 fois mon poids, mais en forme de panthère, tu pèses bien moins. Donc si j'en crois l'équation de Gnomenstein... »
« Gnomenstein, c'est un de tes ancêtres ? » repris la tauren, ramenant le sujet sur une terre qu'elle connaissait.
« non, un savant de mon espèce, et il est toujours vivant, même s'il a plus de 450 ans... quels sont tes relations avec tes ancêtres ? »
« 450 ans ? Mais tu as quel âge ? »
« 32 révolutions terrestres. Et finalement, je suis contente de ne pas être sur la lune, ça facilite les conversions ! »

32 ans, 5 de plus que la druide, elle qui n'espérait pas atteindre l'age de 30 ans, vu sa vie aventureuse... elle reprit « nos ancêtres nous guident, ils communiquent avec nous grâce aux esprits, grâce aux signes qu'ils nous laissent... la forme des nuages, le bruit du vent dans les arbres... »
« hum, tu es sûre ? Tous ces signes s'expliquent très bien naturellement »
« si tu veux comprendre mes pouvoirs, il te faudra comprendre les signes aussi... » répondit la druide en souriant.
« explique moi tout, tout ! Je veux être comme toi ! » répliqua Globule.
« il te faudra me suivre alors... et je te le déconseille, car là où je vais, il n'y a que la mort au bout du voyage » reprit Takaan en se refermant.

Le premier voyage
La gnome chevauchait un curieux animal en métal, bruyant, fumant, sentant de loin... tout ce qu'il ne fallait pas pour passer inaperçu...
si on ajoutait à cela la foule de petits animaux en métal, les Gizmos, des lapins, des poulets, des grenouilles, qui les accompagnaient, elles formaient un bien curieux équipage !

« et la tribu est en fuite ? » une fois de plus, Globule la sortait de sa rêverie.
« oui, la tribu des griffes de pierre, ma tribu, est en déplacement, elle fuie devant les centaures... »
« qui sont supérieurs en nombres, tu me l'a déjà dit »
« oui, et ils se dirigent vers la passe du géant, à quelques jours d'ici, là où une troupe de centaures les attendent »
« et toi toute seule, tu vas les aider à passer ? »
« j'improviserais »
« mouaip... »

elle disait vrai et Takaan le savait, il n'y avait aucune chance, elle qui avait déjà eu du mal contre les 3 centaures plus tôt. là, c'était toute une armée qui l'attendait...
« il y a le vieux sabot de feu qui vit plus loin, dans les bois, presque un ancêtre, lui, il nous aidera »
« mouaip... » repris la gnome
« et puis, se sera un beau jour, pour mourir... »

Sabot de feu
le vieux sabot de feu regardait avec intérêt la gnome aux cheveux roses. Au milieu de leur guerre avec les centaures, les taurens en avait oublié qu'il existait peut-être d'autres espèces qu'eux même, les centaures et les harpies... et les elfes aussi que les druides croisaient parfois en surveillant les bois.
La gnome apprenait incroyablement vite, elle en était déjà à se passer de son trucotron traducteur automatique mais son accent était à l'image de sa cuisine... exécrable !

« La passe du géant, vous dites... je la connais bien, je l'ai parcourut plusieurs fois » disait le vieux tauren.
« oui » répondit la druide.
« le passage est étroit, parfait pour une embuscade, il ne faut pas passer par là... »
« sauf que les griffes de pierres s'y précipitent »
« hum... je vais consulter les esprits, ils nous éclaireront... »

le vieux tauren se leva péniblement et se dirigea vers le feu où sifflait une bouilloire. Il faillit trébucher sur un poulet mécanique qui s'enfuit en piaillant. D'un coup, tous les regards se tournèrent vers Globule qui souriait avec l'air le plus innocent possible.
« oui, je sais, ils sont parfois là où on ne voudrait pas, c'est leur programme de curiosité qui est trop optimisé » répondit, comme une excuse, la gnome.
« tu veux de la curiosité ? En voila » repris sabot de feu en apportant l'eau bouillante et des herbes, il reprit « à ne boire qu'une seule gorgée, sinon, vos visions seront trop fo... »
« j'avais dit UNE SEULE gorgée, jeune gnome ! »
« ben quoi ? c'était pour connaître le goût ! » puis, d'un coup, Globule se mis à tourner trois fois sur elle même avant de s'endormir.

La vision
l'esprit du feu, qu'avait invoqué le vieux chaman, se montra énigmatique, il parla d'un avenir sombre et de morts certaines, d'un chef d'une autre espèce, venant par la mer, qui apporterait l'unité des tribus et la victoire contre les centaures, mais des griffes de pierre, eux, il n'en fut pas question.

Avec une vague gueule de bois, les deux taurens sortirent de la vision assez déçus. Ils n'avaient rien appris et craignaient de devoir remettre ça sous peu, quand ils remarquèrent la gnome en grande discussion avec un esprit : son corps, bien qu'endormis, était agité de soubresauts, sur lesquels veillaient les Gizmos, programmés pour interpréter tous signaux vitaux étranges.
« espérons qu'elle aura des renseignements, que son mal de crane lui serve à quelque chose » dit le vieux chaman en souriant.
« en tout cas, elle en a pour un moment encore, profitons-en pour nous reposer, et décrit moi la passe du géant avec le plus de détails possibles. »

la gnome sortie transformée de ces visions.
Elle raconta avoir rencontré un esprit ours qui lui a expliqué ce qui allait se passer... comment un druide allait prévenir la tribu et la sauver, peut-être, elle parla du passage, le long de la côte qui permettrait de contourner la passe du géant.
À ces mots, le vieux tauren se souvint de ce passage, accessible seulement à marée basse, terriblement glissant aussi. Oui, c'était peut-être une solution : libérer cette voie qui serait peu gardée, prévenir les Griffes de pierre et fuir par là, laissant les centaures loin derrière, vers les vertes plaines de Mulgore.

Le second voyage
un jour plus tard, les deux amies voyageaient côte à côte tout en causant. Le plan leur paraissait simple et réalisable, et la révélation de l'esprit indiquait clairement une réussite. Ho, bien sûr, il y aurait du danger, mais le moral remontait.
À un moment, Takaan réalisa que les Gizmos et l'autruche mécanique faisaient moins de fumée qu'avant, ce qu'elle dit à Globule.
« normal » répondit fièrement la gnome, « j'ai remplacé leur moteur thermique par un capteur à énergie solaire, je suppose que Termer vivra plus longtemps avec ces gestes »
« héhé ! Et les sources d'énergie ? »
« elles sont dans ce sac, je ne sais pas où les jeter... l'ennui, c'est qu'elles sont très instables et qu'en cas de problèmes, BOUM ! »
« dommage qu'il n'y ai pas de poubelles à piles explosives dans la natures, hein ? On pourrait les recycler et... »
« attention, tu te gnomifies » dit la gnome dans un sourire.
« et toi, tu te taurénifies ! » répondit Takaan en riant.

Le dernier repas
ce soir là, la druide revint avec un lapin vivant pour le repas. Elle en avait marre des soupes d'herbes de la gnome et comptait bien agrémenter son dernier repas, avant le combat final, de viande. Mais elle aurait dû tuer l'animal avant de l'amener...
« hoooo, qu'il est meugnon ! » s'écria Globule en levant la tête de son mécanotrotteur encore une fois en panne
« heu, ne t'y attache pas, on va le manger ! »
« QUOI ! Tu ne vas pas manger un si joli animal ! Regarde comme il a l'air apeuré ! »
« Aïe » se dit la tauren
Globule regarda Takaan avec des grands yeux mêlés de larmes en serrant le lapin contre elle.
« il est blessé à la patte, il faut l'achever et le manger, c'est pour son bien » essaya la druide, craignant la réponse.
« je vais le réparer, ça doit pas être plus compliqué qu'un Gizmo ! »
« bon, j'ai compris, ce sera soupe d'herbe encore ce soir » regretta la tauren, « ton immonde soupe ».

elle fut cependant surprise de voir le lapin gambader à la fin du repas, elle interrogea du regard la gnome qui lui répondit fièrement que oui, les lapins, c'était comme les Gizmos, qu'il suffisait de faire les bons gestes pour les réparer...

la tauren regarda le feu et cru y lire un malheur à venir, elle le signala à sa compagne, la gnome ne vit rien, mais en profita pour resservir son fameux potage tout en râlant contre ces signes qu'on imagine plus qu'on ne les voit.
« demain sera un beau jour pour mourir » conclu la tauren
« tu dis ça tous les jours »
« c'est tous les jours un beau jour pour mourir ! »

elles s'endormirent peu après, simplement ce soir là, en espérant que leur plan fonctionnerait le lendemain.

La bataille de la plage
le mécanotrotteur ne voulu plus repartir, ce n'était pas grave maintenant, elles seraient en vue des griffes de pierre vers midi au maximum.
Elles marchaient sur la plage, essayant de ne pas chuter quand les centaures les attaquèrent.

Une pluie de flèche se mit à tomber sur elles deux. Immédiatement, elles identifièrent la source des projectiles, cinq centaures armés d'arcs... trop pour elles deux, mais elles pourraient, en fuyant, les rabattre sur les griffes de pierre qui marchaient non loin de là, maintenant.

Elles se mirent à courir vers leur salut, aussi vite qu'elles le pouvait. Les Gizmos aussi courraient en tous sens, désorientant les tirs ennemis. Les centaures les suivaient en perdant du terrain, le plan fonctionnait...
et elles se jetèrent sur la patrouille de centaures qui venait à leur rencontre.

« demi-tour ! »
« non, il y en a derrière aussi »
« 5 devant, autant derrière, je vais les retenir, va prévenir la tribu ! »
« non ! Je reste avec toi »
« ils nous rattrapent ! »
en effet, les poursuivants étaient presque sur eux maintenant, et les deux amies tournaient en rond sans savoir quoi faire.

Globule fut touchée à la tête, heureusement, son épaisse chevelure arrêta le coup. Takaan eu moins de chance, plus grande elle était une cible plus facile. Elle pris deux flèches dans son dos, divers organes furent transpercés, elle sentit du sang dans sa bouche, ses poumons s'emplissaient de sang mais cela ne l'empêcherait pas de combattre !

Soudainement, Takaan pris une flèche dans la jambe, dans le creux du genou, le trait transperça la protection de cuir et ressortit par devant, saccageant l'articulation dans une grande giclée de sang.
La druide compris aussitôt ce que cela signifiait. L'artère était touchée, et plus l'artère était située loin du cœur et plus cela irait vite : dans 20 secondes, elle perdrait connaissance, dans une minute, elle serait morte, vidée de son sang.
Elle allait se battre, mais c'était pour échouer si près du but.

« Globule, promet moi d'aller voir les Griffes de Pierre »
« bien sûr que je le promet, on ira ensemble... » dit la gnome qui ne s'était rendu compte de rien
« merci » répondit la tauren en s'emparant du sac de cellules énergétiques instables.

Elle appela une dernière fois l'esprit de l'ours et se précipita sur les centaures.

L'éveil
Globule se réveilla quelques minutes plus tard. Elle passa les premières secondes à réparer une jambe cassée, comme elle avait réparé le lapin, quelques heures auparavant.
Vaguement inquiet, ne comprenant pas ce soudain silence, elle partie à la recherche de son amie. Seuls bruits autour d'elle, les Gizmos ressortaient du sable où ils s'étaient cachés durant le combat.

Elle appela Takaan, lançant ses animaux métalliques en tous sens puis elle la vit. Elle vit le grand corps de la tauren, allongé sur le coté.
Elle se précipita en hurlant, pourquoi Takaan avait-elle fait ça, pourquoi ?
Elles auraient pu les battre, ils n'étaient que 10 après tout, elle aurait dû réparer la tauren, elle aurait dû faire quelque chose...
Takaan n'avait pas le droit d'être morte, pas le droit...

la gnome resta prostrée de longues minutes à coté du corps déchiqueté de la druide avant de se faire réveiller par les Gizmos dont le programme de surveillance s'inquiétait de la baisse des signaux vitaux.

Les yeux humides, elle se releva pour regarder une dernière fois son amie... elle se devait de dire quelque chose, pour exorciser le mal qui poussait en elle.

« Termer, je te connais pas bien, mais mon amie Takaan, là, elle t'a bien servie toute sa vie. Elle a protégé la vie, elle a protégé les bois et les herbes et elle est morte en voulant protéger des petits à elle, comme une mère ours se doit de protéger ses oursons...
alors, maintenant, c'est à moi de protéger les oursons, mais avant d'y aller, je voudrais que tu me dises que tu vas accueillir Takaan comme il se doit, elle a vécu pour toi, prend en soin. »

il ne se passa rien, elle n'attendait rien...
« Allons, j'ai fais une promesse ! »

un éclair dans le ciel fit remonter la tête de la gnome, elle se mit à regarder les nuages au loin. Elle remarquait pour la première fois depuis des années qu'ils semblaient dessiner des choses... et là, au loin, elle lui sembla voir la forme de son amie tauren, la forme qui la fixait et souriait...

« à quoi bon faire des promesses si c'est pour ne pas les tenir » semblaient souffler le vent dans les arbres...

en souriant, Globule attrapa son immense clef à molette, la posa sur son épaule.
« Allons, les Gizmos en avant, et réjouissons nous, c'est un beau jour pour mourir ! »

et elle se précipita en avant, courant vers ses oursons à protéger.

Épilogue
« grand père, raconte nous encore l'histoire de la tribu ! »
Grun tête de buffle renifla bruyamment... à quoi bon parler de cette histoire encore, tout le monde la connaissait.

En fait, il savait pourquoi en parler encore, il était le dernier de cette époque, à avoir connu la grande fuite, mais c'était il y a longtemps, au moins 80 ans, plus que la vie d'un tauren...

il s'en était passé des choses depuis.
Le chef des orcs avait débarqué par la mer, les tribus taurens s'étaient unies pour chasser les centaures et on avait battit les pics de tonnerre.
Les alliances s'étaient faites et défaites, on avait des nouveaux amis et de nouveaux ennemis et les jeunes partaient maintenant loin affronter les non morts dans le nord...

alors, il raconta encore une fois l'histoire. Pour que les générations futures n'oublient pas la grande fuite, pour qu'à sa mort, le souvenir ne disparaisse pas avec lui. Et encore une fois, il parla de cette druide ours qui intervint pour les prévenir de l'embuscade, pour leur indiquer le passage par la plage, pour leur ouvrir la route avant de disparaître.

Une ourse au poil rosâtre, suivit par une nuée d'animaux en métal...

(
voila, une dernière histoire...

je pense qu'elle aurait mérité d'être retravaillé un peu, mais comme mon abonnement s'achève le 19, je voulais la produire quand même avant...
)