Qui es tu ?

[Chant elfique récité au clair de lune sur les plages d'Austrivage, par une ombre seule sur un rocher]

Qui es-tu, toi, pour me ressembler ainsi ?
Qui es-tu, toi, pour me bercer ainsi ?
Qui êtes vous pour être si nombreuses à m'entourer sans me veiller ?

Ne suis-je que cela après tout, un démantèlement d'étoiles, qui file loin dans ce ciel sournois? Vous arrivez à me narguer haut dans ce noir nuageux, mais vous n'arrivez plus à parader. La Lune est bien trop occupée à sa mélancolie pour qu'elle vous fasse signe de scintiller pour moi. Mais vous les flocons, sachez que la lune est bien plus espiègle que moi.
Alors choisissez.

Oh, comme je vous hais, vous les fières et si nombreuses, vous les Etoiles.

La pluie qui se transforme en neige n'est plus votre priorité, vous ne voulez plus danser et m'accompagner dans cette valse lumineuse. Pourtant je vous le promets tous les soirs...et je vous jure à tout jamais, de m'ouvrir à vous, je vous le jure, mais vous n'avez plus la patience de m'écouter. Alors vous les flocons, sachez que la lune est bien plus inerte que moi. Alors choisissez.

Oh, comme je vous hais, vous les doux et si délicats, vous les Flocons.

La Pluie d'Etoile n'était que la neige dansante qui venait s'abattre sur mon Berceau. Celui dans lequel j'ai grandi, celui pour lequel je mourrai. La Pluie d'Etoiles je la voyais,oui je vous voyais descendre chaque jour caresser la terre et y rester accrocher. Et je vous murmurais de toujours rester là. Je vous murmurais de prendre soin de ces murmures, de mon berceau de l'Hiver.

Oh, comme je vous hais, vous les partielles et si imposantes, vous les Ecailles.

Vous restez là, remplaçant votre descente, par le noir ébène, par ces flocons noirs rigides, et vous rigolez sous mon nez, me laissant me complaindre dans un trou noir. Mais riez. Le noir remplacera le blanc de votre dentelle. Elles seront aussi droites et dures que mon honneur, celui que vous trahissez chaque nuit, celui que tout le monde a toujours trahi.

Oh, comme je vous hais, tous, vous les autres.

Riez de moi comme on rit d'une enfant qui trébuche voulant préserver sa bonne Etoile. Riez de moi, à tout jamais, et la Pluie d'Etoiles ouvrira la Pluie d'Ebene, la Pluie de sang, la Pluie du Néant.


Qui es-tu, toi, pour me ressembler ainsi ?

Hideux, fièrement noyé dans l'honneur et la Famille, ce Fléau. Je te crache...dessus...Je crache sur le miroir de ton étoile, pour ne pas entendre de faux silences et de jeux à facettes, oui je me déteste.

Qui es-tu, toi, pour me bercer ainsi ?

Lumineux, un semblant d'étoile, de valeurs suaves qui me blessent et me hantent. Je me cache ....dessous...Je me cache dans ton manoir, pour ne pas que tu me hantes, et que je m'aime.

Mais qui êtes vous pour être si nombreuses à m'entourer sans me veiller ?
Oui je le sais, vous êtes le Néant.

"Un repas... Un repas pour la faire sourir, quelques patates et de la viande grillée.
Tu dois m'aider à trouver une solution, pour la sauver, Amour."

Idrid parlait à sa Fanélia endormie depuis quelques minutes à présent, leur chambre plongée dans l'obscurité, à peine atténuée par la douce lueur de la lune au dehors.

La belle dormait, à cette vision, la Paladin sourit, l'observant ainsi pendant une durée indéterminée. Elle, porteuse de vie, de leur enfant, Elle, sa plus puissante alliée, Elle, sa Lumière.

Elle l'aiderait à trouver la solution.
Elle l'aiderait à sauver cette "sale elfe".

Loin des bâtisses, loin de tout, un murmure, et plus rien.

"Silence à présent."