[ Récit a faire vivre] La petite feuille d'Hurlevent ...

* C'est un fait, je n'aime pas les soirées qui se terminent mal, elles sont annonciatrices d'une journée de merde.
Assise sur l'un de pont d' Hurlevent, j'avais l'impression qu'un groupe de Taurens s'amusait à saute mouton dans ma tête *

« C'est pas bientôt fini oui ! »

* Oui ! j'ai une fâcheuse manie : c'est de parler tout haut ce qui fait qu'en général, les gens autour de moi me regarde bizarrement et je prends ensuite un malin plaisir à les fixer en grimaçant. Les plus courageux reste et affronte la farfelue ( comme dirait l'autre ) quant aux autres ils prennent la poudre d'escampette.

Fifounette, elle me regardait avec inquiétude.*

" J'ai fais quoi de mal ce coup ci ? ca avait bien commencé pourtant ! *

Je n'eus qu'un miaulement en guise de réponse, non pas que je m'attende à ce qu'elle me réponde mais quand même elle aurait pu faire un effort, là c'était le minimum syndical et fallait que je m'en contente.

Au bout de vingt minutes, plusieurs passants effrayés et des taurens essoufflés je jette un œil à Fifounette qui s'était mise en boule et roupillait.
Je n'avais plus personne pour me tenir compagnie plus personne pour jouer c'est alors qu'il vient une idée !
Tadam !

C'était une idée un peu confuse, comme toutes les idées que j'ai ou presque, je prends une feuille et un nécessaire d'écriture et m'apprête à écrire ... Oui mais écrire quoi ?
Ha j'ai un autre défaut aussi! j'écris mieux quand je suis pompette, cela dit, il doit être 10h du matin alors ça ferait désordre.
Le front plissé, la tête penché sur le coté, la langue à peine sortie j'étais en pleine réflexion.*

Petite feuille dans mes mains prend vie aujourd'hui, petite feuille du matin que la vie te sourit.
Toi ! oui toi qui la trouveras, chatouilles la de tes mains caresses la de ta plume pour conter à ton tour l'histoire de la petite feuille ou coucher par écrit ce que ton cœur te dit !

* Je regarde la petite feuille que je dépose au pied de la charette devant le tord boyaux, je lui adresse un signe de main en guise de salut en espérant la revoir au cour de sa vie. *

Le Prestelame daigna enfin descendre de son perchoir une fois la jeune femme disparue. Se laissant glisser du toit, il atteignit le sol sans un bruit. Il fallait dire que voir quelqu'un déposer une feuille de papier devant la taverne, en pleine nuit, et surtout en lui disant au revoir, avait de quoi susciter la curiosité, même celle de ceux que la prudence omnibule sous une certaine forme de paranoïa. Son regard parcourut les quelques mots tandis qu'un sourire naissait et s'élargissait sur ses lèvres minces.

L'elfe escalada habilement le Tord-boyau pour se hisser à nouveau sur son toit et sortit de sa botte, non pas un poignard comme cela arrivait souvent, mais une plume d'hippogriffe. Il chuchota quelques mots et la pointe sèche se teinta d'un noir humide, l'enchantement faisant effet. Après une courte réflexion, la plume gratta rapidement le parchemin.

Toi minuscule feuille que les nuits
Enveloppent d'un manteau de pénombre
Que les mains curieuses te donnent vie
Et ne te laissent point vivre dans l'ombre
De la solitude qui nous scrute tous
Sur ces quelques mots ma plume te pousse...

La petite feuille virevolta quelques secondes avant de retomber là où sa créatrice l'avait laissée. Elle n'avait pas encore touché le sol que le maître des Ombres avait déjà quitté lieux.

- "Compagnie... halte !"

Dans un bel ensemble, la colonne se figea. L'espace d'un instant on aurait presque cru un gros coup de lag dans la matrice, mais qui, à part un gnome profondément aviné, aurait pu avoir cette idée stupide ? Non, tout simplement ils avaient tous stoppé en même temps. Le sergent instructeur Hanrius, s'il avait été présent, aurait été fier de cette synchronisation presque parfaite. Mais les nuages de vapeur et la feuille de papier qui vint se coller à la botte du sergent avisaient tout un chacun que non, définitivement, le monde ne s'était pas arrêté.

"Dispositif habituel, visite de routine. Allez."

Les Gardes connaissaient leur affaire. Sans un mot de plus ils s'engagèrent sereinement dans l'édifice, saluant les quidams qu'ils croisaient, de la main ou de la voix. Une oreille à son communicateur, le sergent décolla cette feuille qui adhérait à la plaque de sa botte et en prit connaissance. Amusé, toujours attentif, il saisit de quoi noter et griffonna quelques lignes en tâchant de respecter la forme de ses prédécesseurs.

Tu honores ta devise, petite feuille "vole-au-vent"
La mienne est "Garde ou Crève" mais je n'use de la plume
Que quand mûr est le verbe et l'espoir vivant
De garder au fourreau le produit des enclumes.
Alors vole, petite feuille, et traverse les rues
Portant sur ton papier un espoir bienvenu !

La patrouille ressortit du Tord-Boyaux à l'instant où la feuille repartait dans sa danse virevoltante.

- °Patrouille 5. Tord-Boyaux : RAS°
"Compagnie... marche !"