La biblihotèque de Hagi
Page 1 sur 1
La biblihotèque de Hagi
La sombre forteresse de Hagi, dressée sur un éperon rocheux, face à la mer, habrite en son sein des ouvrages inestimables. Les voyageurs viennent de loin pour les consulter, et certains sont même jalousements recherchés. Si vous parcourez ces allées d'étagères croulantes sous les livres, vous apercevrez quelques lutrins, et si vous vous approchez suffisament, vous pourrez même lire quelques lignes ...
Dernière édition par Moreldhel Lunegrise le Jeu 17 Sep 2009, 20:19, édité 1 fois
Sultanat Amaride
Re: La biblihotèque de Hagi
...
La plupart des Arataï vouent leur vie au Sashido, un code strict qui exige loyauté et honneur jusqu'à la mort. Si un Arataï échoue à garder son honneur il peut le regagner en commettant le seppuku, suicide rituel.
Sous sa forme la plus pure, le Sashido exige de ses pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde. C'est particulièrement vrai pour les formes initiales de Sashido ou de Budō. D'ailleurs, les traditionalistes critiquent les formes plus tardives : « ils raisonnent clairement avec l'idée de rester en vie dans l'esprit. »
...
...
« Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, à mourir quand il est juste de mourir »
« Manger avec modération, éviter la volupté »
« Un Arataï se conduira en fils et en sujet fidèle. Il ne quittera pas son souverain, quand bien même le nombre de ses sujets passerait de cent à dix, de dix à un »
« En temps de guerre, le témoignage de sa loyauté consistera à se porter s'il le faut au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa vie »
« …s'il perd le combat et s'il est obligé de livrer sa tête, il mourra en souriant, sans aucune vile allure »
« Sashido signifie la volonté déterminée de mourir. Quand tu te retrouveras au carrefour des voies et que tu devras choisir la route, n'hésite pas : choisis la voie de la mort. Ne pose pour cela aucune raison particulière et que ton esprit soit ferme et prêt. Quelqu'un pourra dire que si tu meurs sans avoir atteint aucun objectif, ta mort n'aura pas de sens : ce sera comme la mort d'un chien. Mais quand tu te trouves au carrefour, tu ne dois pas penser à atteindre un objectif : ce n'est pas le moment de faire des plans. Tous préfèrent la vie à la mort et si nous nous raisonnons ou si nous faisons des projets nous choisirons la route de la vie. Mais si tu manques le but et si tu restes en vie, en réalité tu seras un couard. Ceci est une considération importante. Si tu meurs sans atteindre un objectif, ta mort pourra être la mort d'un chien, la mort de la folie, mais il n'y aura aucune tache sur ton honneur. Dans le Sashido, l'honneur vient en premier. Par conséquent, que l'idée de la mort soit imprimée dans ton esprit chaque matin et chaque soir. Quand ta détermination de mourir en quelque moment que ce soit aura trouvé une demeure stable dans ton âme, tu auras atteint le sommet de l'instruction du Sashido. »
...
...
Il existe sept grandes vertus associées au Sashido :
- Droiture, Gi, parfois aussi traduit par rectitude ou rigueur
- Courage, Yū
- Bienveillance, Jin, parfois aussi traduit par grandeur d'âme, compassion ou générosité
- Respect, Rei,
- Sincérité, Makoto, ou Honnêteté
- Honneur, Meiyō
- Loyauté, Chūgi
...
( Prière de ne pas poster à la suite de ce/ces messages, merci ! )
Dernière édition par Moreldhel Lunegrise le Dim 08 Nov 2009, 13:40, édité 1 fois
Sultanat Amaride
Re: La biblihotèque de Hagi
... Le katana a une taille supérieure à 60 cm mais peut varier selon les périodes et techniques de guerre. Il se manie généralement à deux mains, mais certaines techniques, comme la célèbre technique à deux sabres de Musashi Lamevive, ou des techniques impliquant l'utilisation du fourreau, supposent le maniement à une main. Sa poignée, tsuka, suivant le climat politique, variait entre la largeur de deux ou trois mains. La tsuka se termine par une garde, tsuba, qui protège la main. Le poids d'un katana standard varie de 800 grammes à 1 300 grammes.
La lame ainsi que la poignée comportent plusieurs parties qui ont chacune leur nom ; ceci marque l'importance que la culture Masahiro accorde au sabre.
tsuka : poignée ; son cœur est constitué de deux coques de bois de magnolia.
kashira, ou tsukagashira : décoration au bout du pommeau ;
menuki : broche d'ornement sur la poignée, elle aide également à la saisie ; elle n'est pas posée au même niveau sur la face omote que sur la face ura ;
mekugi : goupille de bambou qui fixe la lame à la tsuka ; la soie, nakago, de la lame et la tsuka sont percées, et le mekugi les traverse de part en part ;
same kawa : peau de requin ou de raie pastenague qui recouvre le bois de la tsuka ; cette peau, contenant de la silice, collée autour ou sur chaque flanc de la poignée servait notamment à l'extrême rigidité de celle-ci ;
tsuka ito ou tsuka maki : laçage de tresse spéciale en soie ou coton, ou encore de cuir autour de la poignée, permettant une meilleure préhension et de maintenir les deux coques constituant la tsuka.
tsuba : garde ;
sepa : parties métalliques entre le tsuba et la lame, guidant la soie, nakago, lors de son insertion dans la tsuka ;
habaki : pièce métallique située à la base de la lame ; elle sert à « verrouiller » le sabre dans le fourreau, saya, à éviter qu'il ne tombe ; pour dégainer, l'escrimeur pousse sur la garde, tsuba, avec le pouce pour faire sortir le habaki du saya et pouvoir tirer la lame ;
lame
nakago : soie, partie insérée dans la tsuka et percée d'un ou deux mekugiana, trou permettant le passage du mekugi ;
hitoe : dos de la soie ;
yasurime : traits de lime organisés sur la soie, varient selon les écoles;
mei : signature gravée dans la soie identifiant le forgeron
mune machi : décrochement sur le dos de la lame, marquant le début du dos de la soie, hitoe ;
mune : dos de la lame ;
bohi : gouttière ou gorge, permettant d'alléger la lame
yakiba : partie trempée de la lame, formant la ligne de trempe, hamon. Présente différentes formes : vagues, boîtes, etc
hassaki : tranchant de la lame ;
shinogiji : partie parallèle des flancs, verticale lorsque le sabre est porté à la ceinture ou bien en garde ;
arêtes : la partie parallèle des flancs de la lame, shinogiji, a une certaine épaisseur ; la lame s'affine vers la pointe, kissaki, et vers le tranchant, hassaki, la transition de la partie parallèle et les parties s'affinant forment trois arêtes qui se rencontrent en un point nommé mitsukado ;
shinogi : arête latérale de la lame
yokote : arête séparant la pointe, kissaki, du reste de la lame
koshinogi
mono-uchi : les 9 cm à partir du yokote ; c'est principalement avec cette partie que sont effectuées les coupes
kissaki : pointe biseautée ; elle est séparée du reste de la lame par une arrête, le yokote
sashi omote : lorsque le sabre est porté à la ceinture, sur le flanc gauche, courbure vers le haut, c'est la partie présentée au public, omote, la partie côté extérieur ; lorsque le guerrier est en garde, kamae, c'est le flanc gauche de la lame ;
c'est également ce côté qui est présenté lorsque la lame est sur un présentoir ;
sashi ura : lorsque le sabre est porté à la ceinture, c'est la partie cachée, ura ; lorsque le guerrier est en garde, kamae, c'est le flanc droit de la lame ;
saya : fourreau ; il est fait de bois de magnolia qui, bien séché, est absorbeur d'humidité, limitant l'oxydation des lames ; il est recouvert de laque traditionnelle, 22 couches, d'aspect lisse ou granulé à motif avec ou sans incrustation ; celle-ci avait deux vertus : rendre étanche l'ensemble sabre fourreau, et rigidifier le fourreau fait de magnolia fragile ;
sageo : cordelette sur le fourreau.
shito-dome bosse sur le fourreau, au niveau de la sageo ...
... Lorsque le katana est sur son présentoir, il est placé :
dans son fourreau, saya ;
tranchant vers le haut ;
face publique, omote visible.
à gauche de soi
Le plus souvent, seule la « monture » du sabre est exposée ainsi (tsuka, tsuba et saya, maintenus ensemble par une lame en bois). En effet la lame est souvent rangée dans une monture de protection hermétique en bois blanc dite de shirasaya, qui ne sont pas destinées au combat.
En temps de paix, le katana se pose sur le présentoir, la tsuka côté gauche, alors qu'en temps de guerre, la tsuka est à droite, ceci afin de permettre une sortie plus rapide du katana en cas de danger ...
Dernière édition par Moreldhel Lunegrise le Dim 08 Nov 2009, 12:40, édité 1 fois
Sultanat Amaride
Re: La biblihotèque de Hagi
... La fabrication d’un sabre Masahiro prend un peu plus d’un mois : un mois de forge et une semaine de polissage.
La lame du sabre Masahiro est traditionnellement forgée à partir d’un acier brut, tamahagane, transformé en acier composite : le massiot d’acier. Celui-ci est naturellement composé de deux nuances et il est brisé en petits morceaux qui sont triés en fonction de leur dureté. Les morceaux durs, hadagane ou kawagane, contiennent plus de carbone et sont utilisés pour l’enveloppe tandis que les morceaux plus tendres, shingane, sont utilisés pour le noyau.
Lors de la fabrication d’un sabre ou d’une épée, le problème principal du forgeron est de maintenir l’équilibre entre la capacité de coupe et la solidité. En effet, un sabre coupant signifie souvent qu’il est fragile car plus un acier est dur, qualité nécessaire pour un bon aiguisage, plus il est cassant. D’un autre côté, une lame souple risque de ne pas couper correctement.
Le sabre Masahiro a résolu ce problème avec élégance car chaque détail de la technique de forge participe à l’équilibre de la lame.
Afin de faire une bonne lame, le forgeron doit commencer par rassembler une grande quantité de fer. Ce fer appelé satetsu pouvait se présenter sous la forme de sable fin ou de gravier. Ceux qui n’avaient pas de mine dans les environs devaient parfois envoyer des personnes récupérer des paillettes de fer dans les rivières, en bord de mer ou sur des affleurements. Le minerai obtenu devait ensuite être trié convenablement en fonction de la couleur et d'autres indices ...
... Après l’opération de réduction faite dans le tatara, le forgeron peut commencer son travail.
La première étape consiste à prendre chaque bout du tamahagane et à l’aplatir sous forme de galettes de 5 à 7 millimètres d’épaisseur et d’environ 10 à 20 cm de diamètre. Chacune des galettes est chauffée à rouge puis plongée dans l’eau froide. Cette galette ainsi trempée est brisée de nouveau en petites galettes de 4 à 6 centimètres de long.
Chaque galette est examinée attentivement sur sa tranche; celles qui se brisent facilement et dont la cassure présente un grain grisâtre sont fortement carburées (et serviront à fabriquer l'acier dur), celles qui présentent un grain blanc sont faiblement carburées (et serviront à fabriquer la partie centrale de l'arme contenant l'acier souple).
La deuxième étape consiste à faire au minimum deux briques à partir de ces galettes. Chacune des briques est aplatie à haute température et brisée en petits morceaux. Cette étape répétée plusieurs fois sert entre autres à évacuer les impuretés du métal et à repartir les galettes en fonction de leur dureté.
Une fois le résultat jugé convenable, le forgeron refait une brique qu’il va plier de nombreuses fois.
Les briques sont feuilletées individuellement, une bonne quinzaine de fois, pour épurer le métal. Selon les forgerons, le feuilletage peut aller jusqu’à 32 000 couches — en fait, le pain de métal est martelé, allongé, puis replié sur lui-même 23 fois en accord avec la tradition — puis ces couches sont intimement soudées les unes aux autres à la forge par martelage équilibré sur chaque face.
Le résultat de cette étape ne sera visible que plus tard: c’est ce qui déterminera le hada, grain de l’acier. Bien sûr, la méthode change en fonction du type de hada que l’on recherche, mais chaque école possède ses propres techniques, ce qui nous permet de les différencier. Contrairement à une légende largement répandue, le nombre de pliages est limité car sinon le métal sera trop condensé et perdra de sa souplesse.
Une fois que les différentes briques ont été feuilletées suffisamment de fois, le forgeron les assemble en fonction du modèle voulu. Il soude ces différentes parties entre-elles et allonge le tout.
Une fois la lame allongée et considérée comme prête, le forgeron prépare sa lame pour la trempe ...
... Il s’agit là d’une autre étape essentielle pour faire la différence entre un bon sabre et un sabre de moindre qualité. Cette étape constitue en fait le moment où le forgeron doit s’assurer du tranchant, mais sans affecter la souplesse de la lame. Pour cela, les forgerons Malorë ont développé le concept de la trempe partielle. Le concept est simple : en recouvrant une partie de la lame d’un mélange d’argile réfractaire, de poudre de charbon de bois, de silice et d’autres éléments gardés secrets par chaque forgeron, on se retrouve à isoler du froid le dos et les flancs de la lame,soit les parties de la lame dont on veut conserver la souplesse.
Ainsi donc, lorsque la lame sera trempée dans l'eau, seul le tranchant sera refroidi suffisamment rapidement pour former un acier dur, ce qui conférera au tranchant de l’arme une dureté extrême tout en conservant une résistance élevée aux chocs pour l’ensemble.
Cette trempe sélective forme également la ligne de trempe, hamon, dont les formes sont caractéristiques des écoles et forgerons : la partie la moins protégée se refroidit rapidement, ce qui la rend plus dure, alors que la partie la plus protégée se refroidit plus lentement, ce qui lui permet de conserver sa souplesse. Le point de contact entre les deux parties subit alors un choc thermique qui va permettre à l’austénite de prendre sa structure solide brillante dite martensite ...
... Le polissage sommaire : après la trempe, il est difficile pour le forgeron de constater si la lame est de bonne qualité ou non. Pour cela, il effectue un polissage sommaire qui lui donne les indications nécessaires : bonne formation de la ligne de trempe, homogénéité de la solidité de l’acier… Si le résultat lui convient, il peut alors la donner au polisseur qui la mettra en valeur, autrement il peut décider de chauffer à nouveau la lame et tenter une nouvelle trempe.
Ensuite, le polisseur s'appliquera pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, à faire ressortir la beauté de la lame tout en lui donnant son tranchant final à l'aide de 7 différent type de pierres ...
Dernière édition par Moreldhel Lunegrise le Dim 08 Nov 2009, 11:51, édité 1 fois
Sultanat Amaride
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum