Dans les abysses -descente aux enfers-
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Dans les abysses -descente aux enfers-
(Une série faisant suite à un vieil event rp sur IRC. la suite est toujours en cours d'écriture ^^)
Le choc fut violent. La seul chose qui empêcha Uzlag de heurter la surface de l'eau de plein fouet, c'est que ce fut Redmaw qui la creva en premier, dans un jappement à fendre le coeur. Puis ce furent les ténèbres, suivies du froid, glacial.
L'orc sentait ses membres s'engourdir, il avait l'impression que le froid mordant s'insinuait jusque dans ses os. La température était si basse qu'il en éprouvait des difficultés à réspirer, le torse secoué de spasmes tandis qu'il s'agitait pour se maintenir à la surface. Lançant un regard en haut, il vit une mince tache claire, la fissure qui était apparu sous lui et sa monture. il tenta de rassembler ses esprits. Il devait y'avoir un moyen de sortir de cette eau, quelque part...
Après avoir nagé pendant quelques instants, qui lui parurent une éternité, l'orc finit par sentir sous ses pieds raidis un fond dur et rocheux. Il se hissa en grelottant sur cette berge, le roc dechiquetté lui labourant le torse sans qu'il ne puisse s'en rendre compte. Il lui semblait que plus une seule étincelle de chaleur ne subsistait à l'interieur de son corps...
e froid gagnait lentement sa tête, ralentissant ses pensées, plongeant l'orc dans une douce brume...Il sentit ses yeux se fermer lentement, il se trouvait parfaitement bien, en fin de compte, le froid était parti. Il avait sommeil, par contre, terriblement sommeil...Il ne risquait rien à dormir un peu, il faisait bon et quelqun descendrait sûrement le chercher dans peu de temps.
avec un soupir, il ferma les yeux.
Le choc fut violent. La seul chose qui empêcha Uzlag de heurter la surface de l'eau de plein fouet, c'est que ce fut Redmaw qui la creva en premier, dans un jappement à fendre le coeur. Puis ce furent les ténèbres, suivies du froid, glacial.
L'orc sentait ses membres s'engourdir, il avait l'impression que le froid mordant s'insinuait jusque dans ses os. La température était si basse qu'il en éprouvait des difficultés à réspirer, le torse secoué de spasmes tandis qu'il s'agitait pour se maintenir à la surface. Lançant un regard en haut, il vit une mince tache claire, la fissure qui était apparu sous lui et sa monture. il tenta de rassembler ses esprits. Il devait y'avoir un moyen de sortir de cette eau, quelque part...
Après avoir nagé pendant quelques instants, qui lui parurent une éternité, l'orc finit par sentir sous ses pieds raidis un fond dur et rocheux. Il se hissa en grelottant sur cette berge, le roc dechiquetté lui labourant le torse sans qu'il ne puisse s'en rendre compte. Il lui semblait que plus une seule étincelle de chaleur ne subsistait à l'interieur de son corps...
e froid gagnait lentement sa tête, ralentissant ses pensées, plongeant l'orc dans une douce brume...Il sentit ses yeux se fermer lentement, il se trouvait parfaitement bien, en fin de compte, le froid était parti. Il avait sommeil, par contre, terriblement sommeil...Il ne risquait rien à dormir un peu, il faisait bon et quelqun descendrait sûrement le chercher dans peu de temps.
avec un soupir, il ferma les yeux.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Un léger bruissement parvint jusqu'à ses oreilles. Un bruit de...glissement. Quelque chose rampait sur le roc dechiqueté, juste à coté de sa tête. Ouvrant un oeil avec grande peine, Uzlag eu la vision d'une chose serpentant hors de sa vue. Les visions commençaient à se montrer, la mort devait être proche. Il l'aurait acceuillie avec joie, si il n'avait pas laissé derrière lui sa compagne et sa fille. La promesse qu'il avait faite à Severnaya, il ne l'avait au final pas respectée. Cette pensé lui fournit un sursaut de vie, juste assez pour pouvoir sentir qu'on le traînait. Ce qu'il supposait être un long tentacule mou et recouvert de mucus était enroulé autour de sa jambe. Son corps anethesié frottait contre la roche de ce qui devait être un corridor naturel. Au fur et à mesure que les à-coups le reveillaient, l'orc put sentir que le sol avait un certaine inclinaison, et qu'il était en train de descendre. Quelque chose l'emmenait dans les profondeurs de la terre ! Et cette chose était quasiment silencieuse, ne laissant échapper que des bruits de pas etouffés. Un peu comme si ses pieds -ou ce qui lui servait de pieds- avait été aussi mou que l'appendice qui ensserait la jambe d'Uzlag.
Au bout d'un certain temps, l'orc avait suffisament retrouvé ses esprits pour se retrouver conscient de l'environnement qu'il traversait. Il sentait toujours la créature qui le traînait silencieusement, et ses yeux presque habitués aux ténèbres ambiantes distinguaient vaguement les formes des parois du tunnel. Uzlag put distinguer plusieurs croisements à intervals irréguliers, la chose choisissant toujours les chemins qui allaient en direction de l'ouest, bien qu'il n'en fut pas certain, l'environnement souterrain faussant ses perceptions. Ils passèrent par un passage aux parois trouées de cavitées retentissant de crissements inquiétants, l'orc devinant des mouvements de grouillement à travers les ténèbres. Quelques bêtes des profondeurs s'écartaient du passage à quelques centimètres de sa tête, d'autres n'avaient pas cette chance et se cognaient violement contre l'orc, leurs corps mous et agités par la panique repandant une odeur musquée répugnante. Le trajet à travers les nuées parut durer des heures, et le guerrier commencait à souffrir grandement, la peau pourtant épaisse de son dos labourée par les irregularités du sol.
Finalement, lui et son conducteur débouchèrent sur une large salle. La chose stoppa sa marche au milieu de la caverne et Uzlag senti la prise sur sa jambe se relâcher. Il distingua vaguement la forme de la créature, apparement assise. Un corps musculeux, vaguement humanoide, une tête pointue et des bras apparement très larges, terminés par des tentacules. Les yeux en amande luisaient d'un vert pâle et maladif. C'est d'ailleurs leur eclat qui aida l'orc à detailler plus ou moins vaguement la tête de son ravisseur. Il dernier n'emettait aucun bruit, à peine une légère respiration sifflante et gargouillante. Uzlag se sentait cependant assez fort pour se lever et partir, malgré son dos eccorché et de pénibles courbatures. La créature ne lui voulait peut être aucun mal, mais il ne voulait prendre aucun risque et préferait la considérer comme un ennemi potentiel. Il tenta de se lever brusquement pour s'enfuir, mais alors qu'il prenait appuie sur sa jambe gauche, celle-ci se deroba sous lui, aussi molle qu'un des tentacule de la chose. La créature tourna la tête, et se pencha vers lui, l'eclat sinistre de ses yeux instillant un sentiment malsain au creux du ventre de l'orc. De la peur. Uzlag avait devant lui quelque chose de maléfique, de maléfique et de terriblement ancien. Les tentacules qui masquaient sa bouche étaient agitées de tics nerveux, ce qui conférait un aspect encore plus derangeant à la créature. Elle emit ce qui aurait pu être un rire, mais quis e rapprochait plus d'un gargouilli immonde, avant d'abbatre sans crier gare l'un de ses massifs tentacules derrière la nuque d'Uzlag, qui retomba dans les ténèbres complètes de l'inconscience.
Au bout d'un certain temps, l'orc avait suffisament retrouvé ses esprits pour se retrouver conscient de l'environnement qu'il traversait. Il sentait toujours la créature qui le traînait silencieusement, et ses yeux presque habitués aux ténèbres ambiantes distinguaient vaguement les formes des parois du tunnel. Uzlag put distinguer plusieurs croisements à intervals irréguliers, la chose choisissant toujours les chemins qui allaient en direction de l'ouest, bien qu'il n'en fut pas certain, l'environnement souterrain faussant ses perceptions. Ils passèrent par un passage aux parois trouées de cavitées retentissant de crissements inquiétants, l'orc devinant des mouvements de grouillement à travers les ténèbres. Quelques bêtes des profondeurs s'écartaient du passage à quelques centimètres de sa tête, d'autres n'avaient pas cette chance et se cognaient violement contre l'orc, leurs corps mous et agités par la panique repandant une odeur musquée répugnante. Le trajet à travers les nuées parut durer des heures, et le guerrier commencait à souffrir grandement, la peau pourtant épaisse de son dos labourée par les irregularités du sol.
Finalement, lui et son conducteur débouchèrent sur une large salle. La chose stoppa sa marche au milieu de la caverne et Uzlag senti la prise sur sa jambe se relâcher. Il distingua vaguement la forme de la créature, apparement assise. Un corps musculeux, vaguement humanoide, une tête pointue et des bras apparement très larges, terminés par des tentacules. Les yeux en amande luisaient d'un vert pâle et maladif. C'est d'ailleurs leur eclat qui aida l'orc à detailler plus ou moins vaguement la tête de son ravisseur. Il dernier n'emettait aucun bruit, à peine une légère respiration sifflante et gargouillante. Uzlag se sentait cependant assez fort pour se lever et partir, malgré son dos eccorché et de pénibles courbatures. La créature ne lui voulait peut être aucun mal, mais il ne voulait prendre aucun risque et préferait la considérer comme un ennemi potentiel. Il tenta de se lever brusquement pour s'enfuir, mais alors qu'il prenait appuie sur sa jambe gauche, celle-ci se deroba sous lui, aussi molle qu'un des tentacule de la chose. La créature tourna la tête, et se pencha vers lui, l'eclat sinistre de ses yeux instillant un sentiment malsain au creux du ventre de l'orc. De la peur. Uzlag avait devant lui quelque chose de maléfique, de maléfique et de terriblement ancien. Les tentacules qui masquaient sa bouche étaient agitées de tics nerveux, ce qui conférait un aspect encore plus derangeant à la créature. Elle emit ce qui aurait pu être un rire, mais quis e rapprochait plus d'un gargouilli immonde, avant d'abbatre sans crier gare l'un de ses massifs tentacules derrière la nuque d'Uzlag, qui retomba dans les ténèbres complètes de l'inconscience.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Uzlag fut eveillé par la faim, la douleur mais aussi par le contact de quelque chose de froid et de gluant. Un peu comme si le sol sur lequel on le trainait n'avait été non pas constitué de roche ou de terre, mais de chair...
Une faible luminescence émanait d'étranges protubérances semblables à des organes malades ornant les parois du tunnel, tunnel qui ressemblait desormais plus à l'interieur du tube digestif de quelque immense créature, semblable en cela à ces immenses ruches silithides qu'il avait deja parcouru dans le sud de Kalimdor. Des bêtes tentaculaires rôdaient, tandis que des créatures de chitine cliquetantes fillaient le long des parois fremissantes. L'être qui le traînait avait enserré ses mains dans une sorte de substance elastique et molle, rendant à l'orc toute tentative de fuite impossible. La peur que ce dernier avait ressenti face à son ravisseur ne l'avait pas quitté.
Il se voyait traverser ces tunnels comme dans un cauchemar, fermant de temps à autre les yeux. Il ne pouvait que se trouver dans un mauvais rêve. Il allait se reveiller aux cotés de Severnaya. Il était quelque part ailleurs...
Mais à chaque fois qu'il rouvrait les yeux, ce n'était que pour constater qu'il se trouvait encore prisonnier de ce lieu malsain.
Finalement, l'environnement commença à changer. Les murs organiques se mêlaient à des murs de pierre ornementés de fresques et bas-reliefs antiques aux motifs entrelacés. Finalement, le couloir devint un verritable corridor. Dans des niches, sur les côtés, d'horribles créatures momifiés fixaient les passants de leurs orbites vides.
Au fond du corridor, une haute porte de fer forgé barrait la route. Relâchant sa prise sur l'orc, le Sans-visage lui fit comprendre qu'il devait se relever. Uzlag s'executa, non sans une tentative de regard haineux à son ravisseur, tentative rapidement mise en echec face à l'eclat maléfique qui semblait littéralement émaner de la créature. Sa propre faiblesse répugnait l'orc. Detournant les yeux, il rapporta son attention sur la porte.
Elle était manifestement faite de metal, et pourtant ses formes, arrêtes et creux, rappellaient celles d'une carapace d'insecte. En la fixant plus attentivement, il était possible de discerner de minuscules gravures abstraites, en apparence du moins.
Son examen fut interrompu par l'ouverture de la porte, derrière laquelle filtrait une luimière bleue des plus inquiétantes. L'orc et le sans-visage passèrent le seuil, pour se retrouver dans une sorte de hall circulaire au plafond invisible, disparaissant dans les ténèbres. L'intégralité des surfaces était recouverte de gravures et la moindre parcelle de pierre était scupltée ou ornée de statues, ce qui rendait la vision pénible au sein de la salle. Des Sans-visages déambullaient, d'autre restaient assis en cercle au centre du hall, comme en posture méditative. Ce qui frappa Uzlag, c'est l'abscence de sons dans la pièce. Dans toute communauté, il y'avait des cris, on entendais des échanges de paroles, des jurons, des plaintes...Ici, seul le raclement des tentacules sur la pierre venait briser le silence ouatté des porfondeurs. Un peu plus etouffé, comme venant du lointain, on pouvait deviner, plus qu'entendre, comme une cacophonie de cris. Masqués par le silence derangeant, ils semblaient venir en arrière plan.
Un brusque bruissement à ses cotés lui fit tourner la tête, pour voir son ravisseur brandir une lame grossière dans l'une de ses tentacules. Le coup fut vif, et la lame trancha d'un trait la substance qui maintenait les mains d'Uzlag immobilisées. L'orc sut qu'il aurait alors très bien pu réagir, mais quelque chose l'en empêcha. La presence des créatures suffisait à le retenir, à saisir son coeur d'une étrange faiblesse, lui faisant abandonner toute véléité. Uzlag n'aimait pas ça du tout. Il lui semblait que l'être misérable qu'il était à l'epoque des camps revenait, était en train de reprendre le dessus. Il ne dit mot lorsqu'on lui passa des menottes, ni lorsqu'on le poussa jusqu'à une porte. Il redevenait la loque traînante qu'il avait été... S'ensuivit un parcourt à travers un amas de couloirs labyrinthique.
Dans une cellule moite et obscure on l'enchaîna, les bras en croix, tandis qu'il devinait autour de lui la presence d'autres êtres brisés. Leur silhouettes se decoupaient dans la pénombre, semblable à de simple pantins retenus par leur liens. Des respirations faibles et sifflantes en émanaient et ils laissaient de temps à autre échapper de frénétiques chuchotements avant de retomber dans un silence résolu. Le Sans-visage se retira dans un bruit de raclement visqueux, laissant Uzlag seul dans la noirceur de son cachot. Fermant les yeux, l'orc essaya de se concentrer. Combien de temps avait donc bien put s'écouler depuis sa chute ? Il se pouvait tout à fait que quelques heures soient passées, ou bien quelques jours...Sous terre, la perception de ces choses-là était totalement faussée.
Pour le moment, tout ce qu'il savait, c'est que la faim lui tiraillait horriblement les entrailles. Il tenta de percer l'obscurité, à la recherche de quelque chose qui aurait put calmer son ventre gargouillant. La plupart des prisons de ce genre étaient en général pleines de rats, ce qui constituait une alternative interessante à la nourriture servie (lorsque les geôliers s'embarrassaient de tels détails). Il remua des pieds les detritus qui jonchaient le sol, mais ne senti rien de vivant. Il allait falloir attendre que les créatures viennent le nourire, en bon petit chien soumis. Ne prenant pas garde à ses misérables compagnons d'infortune, il replongea son regard dans les noirceurs, pensant à sa compagne Severnaya. Il n'avait pas tenu parole, il n'avait pas respecté la promesse qu'il lui avait faite. Il l'avait laissé seule, il l'avait trahie. Peut-être méritait-il bien son sort...
Une faible luminescence émanait d'étranges protubérances semblables à des organes malades ornant les parois du tunnel, tunnel qui ressemblait desormais plus à l'interieur du tube digestif de quelque immense créature, semblable en cela à ces immenses ruches silithides qu'il avait deja parcouru dans le sud de Kalimdor. Des bêtes tentaculaires rôdaient, tandis que des créatures de chitine cliquetantes fillaient le long des parois fremissantes. L'être qui le traînait avait enserré ses mains dans une sorte de substance elastique et molle, rendant à l'orc toute tentative de fuite impossible. La peur que ce dernier avait ressenti face à son ravisseur ne l'avait pas quitté.
Il se voyait traverser ces tunnels comme dans un cauchemar, fermant de temps à autre les yeux. Il ne pouvait que se trouver dans un mauvais rêve. Il allait se reveiller aux cotés de Severnaya. Il était quelque part ailleurs...
Mais à chaque fois qu'il rouvrait les yeux, ce n'était que pour constater qu'il se trouvait encore prisonnier de ce lieu malsain.
Finalement, l'environnement commença à changer. Les murs organiques se mêlaient à des murs de pierre ornementés de fresques et bas-reliefs antiques aux motifs entrelacés. Finalement, le couloir devint un verritable corridor. Dans des niches, sur les côtés, d'horribles créatures momifiés fixaient les passants de leurs orbites vides.
Au fond du corridor, une haute porte de fer forgé barrait la route. Relâchant sa prise sur l'orc, le Sans-visage lui fit comprendre qu'il devait se relever. Uzlag s'executa, non sans une tentative de regard haineux à son ravisseur, tentative rapidement mise en echec face à l'eclat maléfique qui semblait littéralement émaner de la créature. Sa propre faiblesse répugnait l'orc. Detournant les yeux, il rapporta son attention sur la porte.
Elle était manifestement faite de metal, et pourtant ses formes, arrêtes et creux, rappellaient celles d'une carapace d'insecte. En la fixant plus attentivement, il était possible de discerner de minuscules gravures abstraites, en apparence du moins.
Son examen fut interrompu par l'ouverture de la porte, derrière laquelle filtrait une luimière bleue des plus inquiétantes. L'orc et le sans-visage passèrent le seuil, pour se retrouver dans une sorte de hall circulaire au plafond invisible, disparaissant dans les ténèbres. L'intégralité des surfaces était recouverte de gravures et la moindre parcelle de pierre était scupltée ou ornée de statues, ce qui rendait la vision pénible au sein de la salle. Des Sans-visages déambullaient, d'autre restaient assis en cercle au centre du hall, comme en posture méditative. Ce qui frappa Uzlag, c'est l'abscence de sons dans la pièce. Dans toute communauté, il y'avait des cris, on entendais des échanges de paroles, des jurons, des plaintes...Ici, seul le raclement des tentacules sur la pierre venait briser le silence ouatté des porfondeurs. Un peu plus etouffé, comme venant du lointain, on pouvait deviner, plus qu'entendre, comme une cacophonie de cris. Masqués par le silence derangeant, ils semblaient venir en arrière plan.
Un brusque bruissement à ses cotés lui fit tourner la tête, pour voir son ravisseur brandir une lame grossière dans l'une de ses tentacules. Le coup fut vif, et la lame trancha d'un trait la substance qui maintenait les mains d'Uzlag immobilisées. L'orc sut qu'il aurait alors très bien pu réagir, mais quelque chose l'en empêcha. La presence des créatures suffisait à le retenir, à saisir son coeur d'une étrange faiblesse, lui faisant abandonner toute véléité. Uzlag n'aimait pas ça du tout. Il lui semblait que l'être misérable qu'il était à l'epoque des camps revenait, était en train de reprendre le dessus. Il ne dit mot lorsqu'on lui passa des menottes, ni lorsqu'on le poussa jusqu'à une porte. Il redevenait la loque traînante qu'il avait été... S'ensuivit un parcourt à travers un amas de couloirs labyrinthique.
Dans une cellule moite et obscure on l'enchaîna, les bras en croix, tandis qu'il devinait autour de lui la presence d'autres êtres brisés. Leur silhouettes se decoupaient dans la pénombre, semblable à de simple pantins retenus par leur liens. Des respirations faibles et sifflantes en émanaient et ils laissaient de temps à autre échapper de frénétiques chuchotements avant de retomber dans un silence résolu. Le Sans-visage se retira dans un bruit de raclement visqueux, laissant Uzlag seul dans la noirceur de son cachot. Fermant les yeux, l'orc essaya de se concentrer. Combien de temps avait donc bien put s'écouler depuis sa chute ? Il se pouvait tout à fait que quelques heures soient passées, ou bien quelques jours...Sous terre, la perception de ces choses-là était totalement faussée.
Pour le moment, tout ce qu'il savait, c'est que la faim lui tiraillait horriblement les entrailles. Il tenta de percer l'obscurité, à la recherche de quelque chose qui aurait put calmer son ventre gargouillant. La plupart des prisons de ce genre étaient en général pleines de rats, ce qui constituait une alternative interessante à la nourriture servie (lorsque les geôliers s'embarrassaient de tels détails). Il remua des pieds les detritus qui jonchaient le sol, mais ne senti rien de vivant. Il allait falloir attendre que les créatures viennent le nourire, en bon petit chien soumis. Ne prenant pas garde à ses misérables compagnons d'infortune, il replongea son regard dans les noirceurs, pensant à sa compagne Severnaya. Il n'avait pas tenu parole, il n'avait pas respecté la promesse qu'il lui avait faite. Il l'avait laissé seule, il l'avait trahie. Peut-être méritait-il bien son sort...
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Le son de la pierre frottant la pierre tira les misérables créatures de la cellule de leur torpeur. Les maîtres venait leur apporter leur pitance. Elles purent distinguers de leurs yeux affaiblis par l'obscurité, se decoupant à travers la lumière bleuté des torches exterieures, la silhouette tentaculaire et difforme caractèristique d'un Sans-visage. La chose portait une sorte de toge de soie blanche retenue à l'épaule par une broche faite d'un metal mat ouvragé. Dans les méandres de ses appendice, elle tenait quelques fioles de céramique. Le Sans-visage s'evanoui dans l'obscurité, et on entendit un bruit de deglutition. Un mouvements se fit sentir, puis Uzlag put deviner que la créature passait au captif suivant. Un second bruit de deglutition tout aussi sinistre retenti, puis ce fut son tour. Un tentacule froid comme la mort vint s'enrouler autour de sa tête, la soulevant tandis qu'un autre se chargeait de lui fourrer dans la gueule le goulot d'une fiole. Le contenu était un liquide tiède, épais et grumeleux au gout et à l'odeur de charogne. Uzlag put sentir la substance couler dans ses entrailles. Lorsque le Sans-visage se retira, il toussa fortement, crachant pour tenter de se débarasser de l'horrible goût. Il n'avait jamais rien mangé ni but d'aussi infect. Les créatures tentaient de l'empoisonner ! Lorsque le Sans-visage passa prêt de lui pour sortir du cachot, l'orc lui cracha à la face. La créature se figea, tournant lentement son regard luminescent vers le prisonnier. Une sorte de contact se fit entre les deux êtres. Uzlag put ressentir un poid immense peser sur son esprit. Une sorte de menace...ou d'avertissement.
Les ténèbres et le silence entrecoupés de bruit de respiration. Il semblait à Uzlag qu'il avait toujours connu ça. Il passait par de légères periodes de sommeil suivies de brusques reveils. De temps à autre, à ses cotés, des chuchotements dements ou des plaintes retentissait, mais toute tentative d'engager la conversation se soldait par un echec. Après avoir echoué une fois de trop, il lanca un violent coup de pied dans les detritus jonchant le sol.
"- Bande de fils de chiennes ! Y'en a donc pas un seul ici qui soit autre chose qu'une larve balbutiante ? Par mes ancêtres et par la Lumière, j'aurais encore préféré l'Enfer, j'm'y serrais plus amusé !"
"- Qu...quelqun qui jure par la Lumière ? Par ma barbe...mon gars, si tu savais à quel point chui heureux d't'entendre..."
La voix était très faible, enrouée, comme si elle n'avait pas retenti depuis longtemps mais avait de toute evidence été aussi tonitruante qu'une corne de guerre par le passé. Son accent était caractèristique du Khaz Modan. Uzlag sourit interieurement. Enfin quelqun à qui parler, il n'était pas seul.
"- J'devine à ta voix que tu es un nain. J'suis content d'entendre aut'chose qu'des gargouillis et des chochot'ments, moi aussi."
Il y'eu un silence. Uzlag cru avoir rêvé, mais il y'eu un raclement de gorge puis la voix revint, un peu plus forte et assurée.
"- Et moi je devine à ta voix qu'tu es un orc ! Mais je vais te confier un secret : j'm'en fous comme de ma première chemise ! Ca m'fait un gars avec qui tailler le bout d'gras. J'suis ici d'puis une eternité, j'ai l'impression...ça fait du bien d'voir que j'ai pas oublié comment parler. Chui Gorek Ironbeard, du clan Bronzebeard. Et toi l'orc ?"
"- Uzlag Thunderfist, du clan Bleeding Hollow..."
"- Rho, Bleeding Hollow, les fumiers qui ont envahie et occupé la terre de mes aieux ! Enfin, on vous a bien botté l'cul! On s'rait pas dans c'te foutue geôle, j'crois que j't'aurais..."
"- Tu oublie une chose, le nain. Sans l'Alliance à vos cotés, vous seriez toujours en train de vous terrer dans le smines et les collines d'vos propres terres harf harf."
Le rire d'Uzlag était amère et froid, et debuta un nouveaux silence. Finalement, le Gorek reprit la parole.
"- Enfin, il n'empêche que t't'à l'heure, t'as juré par la Lumière. Depuis quand les orcs sont croyants ?"
"- Je prie la Lumière aussi souvent que mes Ancêtres ou les Esprit, c'est à dire pas souvent. Ils n'ecoutent jamais. Mais je préfère mettre toutes les chances de mon coté quand je demande quelque chose aux puissances. J'vois pas pourquoi j'devrais me limiter."
"- Ha ha ! Tu croie que la Lumière fonctionne comme tes dieux barbares ? Qu'il suffit de demander pour qu'elle t'apporte ce que tu veux ? Nan mon gars, la Lumière c'est autre chose. C'est trois Vertus qu'il faut suivre pour..."
"- Respect, Tenacité, Compassion."
Uzlag lui avait brusquement coupé la parole, ennoncant ces trois mots comme un écolier recitant une leçon. Il put presque sentir la surprise du nain.
"- Heu, ouais, exactement !"
Ne sachant plus vraiment quoi dire, les deux compagnons de cellule retombèrent dans le mutisme.
"- Ironbeard. Comment t'es arrivé ici ?"
"- Expedition archéologique dans l'nord...mais chai pas ou on est là, ce serait dur à situer. On venait de tomber sur des ruines étranges, quand ces saloperies de tentacule ont surgi de partout. Ils m'ont pris et...voilà. J'te retourne la question, gros vert."
L'orc eu un grognement amusé avant de répondre.
"- Je participais à un affrontement, sur une île au nord du Quel'Thalas. Y'a eu une bataille sur un glacier...la glace s'est ouverte sous moi et mon worg, et on a chuté. Un de ces êtres m'a ramassé et m'a ammené ici. J'aimerais savoir à quelle sauce ont va être bouffés."
Le nain soupira.
"- C'qui me fend l'coeur, c'est l'idée d'laisser derrière moi ma dure Brunïld. Un joli brin d'femme, elle est solide, j'éspère qu'elle saura y faire sans moi."
Uzlag aquieça, un soudain dechirement dans son large poitrail l'empêchant de répondre.
"- Et toi ? Pas de femme ? J'sais même pas si ça existe chez vous..."
"- Je...je laisse moi aussi une compagne derrière moi, et ma fille."
A la mention de Severnaya et de Thalyn, la douleur revint. L'idée de mourire dans ce trou puant sans les revoir une dernière fois lui vrillait le coeur. Il pensait particulièrement à Severnaya. Il la connaissait bien, elle était forte, elle saurait surmonter ça, mais non sans s'en retirer avec de fortes cicatrices. Des cicatrices à l'âme, celles qui menacaient de se rouvrir à chaque instant. Il lui avait pourtant promis... Un grognement plaintif sorti de sa gorge serrée.
"- C'est moche. Enfin, toi t'as disparu au combat...Elles auront de quoi être fières de toi. Songe à moi. Disparu en fouillant des pierres. Même pas de quoi écrire une ligne dans les anales familliales."
Le silence revint s'installer. Finalement, Uzlag se tourna vers le nain, qu'il distinguait à grand peine.
"- Hey, Ironbeard ! T'étais ou pendant les trois guerres ?'"
Les ténèbres et le silence entrecoupés de bruit de respiration. Il semblait à Uzlag qu'il avait toujours connu ça. Il passait par de légères periodes de sommeil suivies de brusques reveils. De temps à autre, à ses cotés, des chuchotements dements ou des plaintes retentissait, mais toute tentative d'engager la conversation se soldait par un echec. Après avoir echoué une fois de trop, il lanca un violent coup de pied dans les detritus jonchant le sol.
"- Bande de fils de chiennes ! Y'en a donc pas un seul ici qui soit autre chose qu'une larve balbutiante ? Par mes ancêtres et par la Lumière, j'aurais encore préféré l'Enfer, j'm'y serrais plus amusé !"
"- Qu...quelqun qui jure par la Lumière ? Par ma barbe...mon gars, si tu savais à quel point chui heureux d't'entendre..."
La voix était très faible, enrouée, comme si elle n'avait pas retenti depuis longtemps mais avait de toute evidence été aussi tonitruante qu'une corne de guerre par le passé. Son accent était caractèristique du Khaz Modan. Uzlag sourit interieurement. Enfin quelqun à qui parler, il n'était pas seul.
"- J'devine à ta voix que tu es un nain. J'suis content d'entendre aut'chose qu'des gargouillis et des chochot'ments, moi aussi."
Il y'eu un silence. Uzlag cru avoir rêvé, mais il y'eu un raclement de gorge puis la voix revint, un peu plus forte et assurée.
"- Et moi je devine à ta voix qu'tu es un orc ! Mais je vais te confier un secret : j'm'en fous comme de ma première chemise ! Ca m'fait un gars avec qui tailler le bout d'gras. J'suis ici d'puis une eternité, j'ai l'impression...ça fait du bien d'voir que j'ai pas oublié comment parler. Chui Gorek Ironbeard, du clan Bronzebeard. Et toi l'orc ?"
"- Uzlag Thunderfist, du clan Bleeding Hollow..."
"- Rho, Bleeding Hollow, les fumiers qui ont envahie et occupé la terre de mes aieux ! Enfin, on vous a bien botté l'cul! On s'rait pas dans c'te foutue geôle, j'crois que j't'aurais..."
"- Tu oublie une chose, le nain. Sans l'Alliance à vos cotés, vous seriez toujours en train de vous terrer dans le smines et les collines d'vos propres terres harf harf."
Le rire d'Uzlag était amère et froid, et debuta un nouveaux silence. Finalement, le Gorek reprit la parole.
"- Enfin, il n'empêche que t't'à l'heure, t'as juré par la Lumière. Depuis quand les orcs sont croyants ?"
"- Je prie la Lumière aussi souvent que mes Ancêtres ou les Esprit, c'est à dire pas souvent. Ils n'ecoutent jamais. Mais je préfère mettre toutes les chances de mon coté quand je demande quelque chose aux puissances. J'vois pas pourquoi j'devrais me limiter."
"- Ha ha ! Tu croie que la Lumière fonctionne comme tes dieux barbares ? Qu'il suffit de demander pour qu'elle t'apporte ce que tu veux ? Nan mon gars, la Lumière c'est autre chose. C'est trois Vertus qu'il faut suivre pour..."
"- Respect, Tenacité, Compassion."
Uzlag lui avait brusquement coupé la parole, ennoncant ces trois mots comme un écolier recitant une leçon. Il put presque sentir la surprise du nain.
"- Heu, ouais, exactement !"
Ne sachant plus vraiment quoi dire, les deux compagnons de cellule retombèrent dans le mutisme.
"- Ironbeard. Comment t'es arrivé ici ?"
"- Expedition archéologique dans l'nord...mais chai pas ou on est là, ce serait dur à situer. On venait de tomber sur des ruines étranges, quand ces saloperies de tentacule ont surgi de partout. Ils m'ont pris et...voilà. J'te retourne la question, gros vert."
L'orc eu un grognement amusé avant de répondre.
"- Je participais à un affrontement, sur une île au nord du Quel'Thalas. Y'a eu une bataille sur un glacier...la glace s'est ouverte sous moi et mon worg, et on a chuté. Un de ces êtres m'a ramassé et m'a ammené ici. J'aimerais savoir à quelle sauce ont va être bouffés."
Le nain soupira.
"- C'qui me fend l'coeur, c'est l'idée d'laisser derrière moi ma dure Brunïld. Un joli brin d'femme, elle est solide, j'éspère qu'elle saura y faire sans moi."
Uzlag aquieça, un soudain dechirement dans son large poitrail l'empêchant de répondre.
"- Et toi ? Pas de femme ? J'sais même pas si ça existe chez vous..."
"- Je...je laisse moi aussi une compagne derrière moi, et ma fille."
A la mention de Severnaya et de Thalyn, la douleur revint. L'idée de mourire dans ce trou puant sans les revoir une dernière fois lui vrillait le coeur. Il pensait particulièrement à Severnaya. Il la connaissait bien, elle était forte, elle saurait surmonter ça, mais non sans s'en retirer avec de fortes cicatrices. Des cicatrices à l'âme, celles qui menacaient de se rouvrir à chaque instant. Il lui avait pourtant promis... Un grognement plaintif sorti de sa gorge serrée.
"- C'est moche. Enfin, toi t'as disparu au combat...Elles auront de quoi être fières de toi. Songe à moi. Disparu en fouillant des pierres. Même pas de quoi écrire une ligne dans les anales familliales."
Le silence revint s'installer. Finalement, Uzlag se tourna vers le nain, qu'il distinguait à grand peine.
"- Hey, Ironbeard ! T'étais ou pendant les trois guerres ?'"
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Uzlag et Gorek conversèrent pendant de longues heures, chacun racontant ses propres anecdotes de combat. Les deux vétérans allèrent jusqu'à rire de bon coeur à la mention de quelques bonne blagues de regiment. Les ténèbres et la menace des Sans-visages semblait s'être dissipé dans cette cellule nauséabonde. Cependant, ce dégagement de sentiments attira l'attention d'une créature incroyablement ancienne.
Je ressents une variation dans le flux mis en place, cela vient des cellules. Amenez-moi la source de cette perturbation.
La porte grinça, et deux créatures massives, armurées de chitine vinrent se saisir des deux prisonniers. Dès leur entrée, Uzlag senti la faiblesse se ressaisir de lui, comme si la simple presence de ces choses suffisait à absorber tout sentiment. Docilement, il se laissa faire. Les soldats de chitine semblait dialoguer entre eux par simple echange de regard, ce qui renforcait leur aura d'etrangeté. Leur démarche était souple et cliquetante, malgré leur masse et leur taille impressionantes. Risquant un regard vers le nain, Uzlag put enfin voir à quoi ressemblait son compagnon. Plutôt robuste, son visage emacié et sa barbe grise et rèche temoignaient cependant des dures conditions d'enfermement. Il semblait lui aussi touché par l'aura des créatures, ses yeux noirs louchant vers le sol et ses épaules voutées lui conférant un aspect soumis.
Ils traversèrent à nouveau l'enchevêtrement de couloirs aux torches bleutés, puis finirent par arriver dans une zone ou les passages se faisaient droits, et ou le style architectural rappellait celui des antiques bâtiments à colonne kaldorei. Des colones qui semblaient constituées de scolopendres entrelacés soutenaient un plafond invisible, et des frontons fait de plaques de carapace signalaient les autres passages débouchant sur le leur. Le sol était craquelé, comme l'était la terre gercée des Barrens après trois mois de sècheresse. Mis à part leur conducteurs, il n'y avait pas âme qui vive dans la place. L'orc profita de la marche pour se derouiller les articulations, faisant craquer son cou par deux fois. Ce son attira l'attention d'un des deux soldats chitineux, qui posa son regard sur Uzlag. Ce dernier se tassa sur lui-même, en proie à un profond malaise. La haute stature de la créature le dominait, et il n'aimait pas ça. D'habitude, c'était lui qui toisait les autres, et là il se sentait petit, moins que rien face au sentiment d'ancienneté qui se degageait de son gardien. La situation lui remit à nouveau en mémoire sa vie dans les camps, forcé d'accomplir divers travaux humiliants par les humains, travaux qu'il ne se voyait pas la force de refuser...
Le groupe passa une serie d'arches écailleuses. Le plafond semblait fait de pierre incoyablement lisse. Finalement, une massive porte se dressa devant eux, devant laquelle deux autres géants à carapace montaient la garde. La porte elle même était constituée de deux larges elitres cornées parcourures de légères veines violettes visibles par transparence. Les deux gardes insectoides stoppèrent, laissant leurs pattes griffues sur l'épaule de chacun de leur prisonnier. Le silence s'installa. De léger crissement émanaient des soldats lorsqu'ils bougeaient. Ce n'était cependant pas les soldats qui incomodaient Uzlag, mais une sorte de presence qu'il ressentait derrière les deux pièces de chitine. Comme si il avait été sur le point de soulever une pierre pour decouvrir qu'en dessous se terrait quelque chose d'immonde, de froid et de contre-nature...
Ouvrez la porte, amenez-les.
Uzlag, et le nain à ses côtés, sursautèrent. La voix...elle avait retenti, et pourtant aucun son ne s'était fait entendre. C'était comme si une centaine de voix chuchotantes, toutes aussi horribles, essayaient de se couvrir les une les autre dans leurs têtes. Avec une grimace d'effroi, ils purent voir les plaques de chitine coulisser dans un bruit feutré. Les gardes les poussèrent à l'intérieur des ténèbres qui règnaient dans la salle. Puis la porte se referma. Uzlag se releva en s'aidant de ses mains tremblantes. Il put entendre Gordek en faire de même à ses cotés. Une lumière blanche et presque aveuglante pour leurs yeux habitués aux ténèbres jaillit du sol pour eclairer directement un Sans-visage de belle taille trônant sur un siège de corne. Le reste de la salle se trouvait dans une semi pénombre dans laquelle ont devinait d'autre Sans-visage, apparement assis en cercle sur toute la superficie de la pièce. La voix se fit à nouveau entendre tandis que le gros Sans-visage les observait.
Ce sont donc là nos deux sujets les plus récemment arrivés. Deux êtres de la surface. Un organisme de type Terrestre. Création des Ennemis. A eliminer après assimilation des informations. Le second est un être de type et d'origine inconnus. Traces de souillures extraplannaires gangrennées. A étudier avec attention, particularités physiques interessantes. La volonté du Tout Puissant soit faite.
Une vague de bruissement traversa l'assemblée de créatures, comme si elles commentaient les paroles de celui qui était manifestement leur chef. Le nain releva la tête, un soudain eclair de panique dans le regard.
"- Attendez ! Qu'allez-vous faire de nous ?!"
Votre droit à la parole ne se limite à l'emission de sons provoqués par tout stimuli que nous vous provoquerons à l'avenir. Toute emission de son constituant un language construit et raisonné est fortement prohibée. La mort sera la seule récompense de quiconque transgressera cette règle.
La lumière decrut lentement, plongeant la salle dans son etat initial de noirceur alors que les gardes de chitine les empoignaient fermement pour les mener au dehors tandis que la porte se refermait en coulissant. Puis ce fut à nouveau une succession de couloirs.
Cette fois, des Sans-visage les parcouraient. Ils portaient tous une toge blanche retenue à l'epaule par une broche. Certains portaient dans leurs tentacules divers bocaux remplis de fluides, tandis que d'autre traînaient des sortes de cages d'ossements dans lesquelles s'agitaient des créatures impossible à identifier du fait de la pénombre brisée par la lumière dansante et bleutée des torches. Une serie de salles aux portes de chitine defilait sur les côtés du tunnel. Les gardes s'arrêtèrent devant une des entrées et l'un d'eux effleura la carapace qui en interdisait l'accès. Le garde qui tenait Uzlag le poussa à l'interieur.
La pièce était assez classique d'apparence, au vu des lieux qu'Uzlag avait traversé. Les murs de pierre lisse étaient equipés de ce qui était manifestement des liens. Le geôlier le souleva par le bras pour le plaquer contre le mur avant de sceller brutalement les liens autour des pognets de l'orc de ses bras auxilliaires. Alors qu'il se retirait, le regard de l'orc croisa celui de Gorek. Tous deux hochèrent la tête, en un salut silencieux. Ils savaient qu'ils ne se revèraient jamais. Puis la porte se referma à la suite du soldat de chitine, laissant Uzlag à nouveau seul.
Je ressents une variation dans le flux mis en place, cela vient des cellules. Amenez-moi la source de cette perturbation.
La porte grinça, et deux créatures massives, armurées de chitine vinrent se saisir des deux prisonniers. Dès leur entrée, Uzlag senti la faiblesse se ressaisir de lui, comme si la simple presence de ces choses suffisait à absorber tout sentiment. Docilement, il se laissa faire. Les soldats de chitine semblait dialoguer entre eux par simple echange de regard, ce qui renforcait leur aura d'etrangeté. Leur démarche était souple et cliquetante, malgré leur masse et leur taille impressionantes. Risquant un regard vers le nain, Uzlag put enfin voir à quoi ressemblait son compagnon. Plutôt robuste, son visage emacié et sa barbe grise et rèche temoignaient cependant des dures conditions d'enfermement. Il semblait lui aussi touché par l'aura des créatures, ses yeux noirs louchant vers le sol et ses épaules voutées lui conférant un aspect soumis.
Ils traversèrent à nouveau l'enchevêtrement de couloirs aux torches bleutés, puis finirent par arriver dans une zone ou les passages se faisaient droits, et ou le style architectural rappellait celui des antiques bâtiments à colonne kaldorei. Des colones qui semblaient constituées de scolopendres entrelacés soutenaient un plafond invisible, et des frontons fait de plaques de carapace signalaient les autres passages débouchant sur le leur. Le sol était craquelé, comme l'était la terre gercée des Barrens après trois mois de sècheresse. Mis à part leur conducteurs, il n'y avait pas âme qui vive dans la place. L'orc profita de la marche pour se derouiller les articulations, faisant craquer son cou par deux fois. Ce son attira l'attention d'un des deux soldats chitineux, qui posa son regard sur Uzlag. Ce dernier se tassa sur lui-même, en proie à un profond malaise. La haute stature de la créature le dominait, et il n'aimait pas ça. D'habitude, c'était lui qui toisait les autres, et là il se sentait petit, moins que rien face au sentiment d'ancienneté qui se degageait de son gardien. La situation lui remit à nouveau en mémoire sa vie dans les camps, forcé d'accomplir divers travaux humiliants par les humains, travaux qu'il ne se voyait pas la force de refuser...
Le groupe passa une serie d'arches écailleuses. Le plafond semblait fait de pierre incoyablement lisse. Finalement, une massive porte se dressa devant eux, devant laquelle deux autres géants à carapace montaient la garde. La porte elle même était constituée de deux larges elitres cornées parcourures de légères veines violettes visibles par transparence. Les deux gardes insectoides stoppèrent, laissant leurs pattes griffues sur l'épaule de chacun de leur prisonnier. Le silence s'installa. De léger crissement émanaient des soldats lorsqu'ils bougeaient. Ce n'était cependant pas les soldats qui incomodaient Uzlag, mais une sorte de presence qu'il ressentait derrière les deux pièces de chitine. Comme si il avait été sur le point de soulever une pierre pour decouvrir qu'en dessous se terrait quelque chose d'immonde, de froid et de contre-nature...
Ouvrez la porte, amenez-les.
Uzlag, et le nain à ses côtés, sursautèrent. La voix...elle avait retenti, et pourtant aucun son ne s'était fait entendre. C'était comme si une centaine de voix chuchotantes, toutes aussi horribles, essayaient de se couvrir les une les autre dans leurs têtes. Avec une grimace d'effroi, ils purent voir les plaques de chitine coulisser dans un bruit feutré. Les gardes les poussèrent à l'intérieur des ténèbres qui règnaient dans la salle. Puis la porte se referma. Uzlag se releva en s'aidant de ses mains tremblantes. Il put entendre Gordek en faire de même à ses cotés. Une lumière blanche et presque aveuglante pour leurs yeux habitués aux ténèbres jaillit du sol pour eclairer directement un Sans-visage de belle taille trônant sur un siège de corne. Le reste de la salle se trouvait dans une semi pénombre dans laquelle ont devinait d'autre Sans-visage, apparement assis en cercle sur toute la superficie de la pièce. La voix se fit à nouveau entendre tandis que le gros Sans-visage les observait.
Ce sont donc là nos deux sujets les plus récemment arrivés. Deux êtres de la surface. Un organisme de type Terrestre. Création des Ennemis. A eliminer après assimilation des informations. Le second est un être de type et d'origine inconnus. Traces de souillures extraplannaires gangrennées. A étudier avec attention, particularités physiques interessantes. La volonté du Tout Puissant soit faite.
Une vague de bruissement traversa l'assemblée de créatures, comme si elles commentaient les paroles de celui qui était manifestement leur chef. Le nain releva la tête, un soudain eclair de panique dans le regard.
"- Attendez ! Qu'allez-vous faire de nous ?!"
Votre droit à la parole ne se limite à l'emission de sons provoqués par tout stimuli que nous vous provoquerons à l'avenir. Toute emission de son constituant un language construit et raisonné est fortement prohibée. La mort sera la seule récompense de quiconque transgressera cette règle.
La lumière decrut lentement, plongeant la salle dans son etat initial de noirceur alors que les gardes de chitine les empoignaient fermement pour les mener au dehors tandis que la porte se refermait en coulissant. Puis ce fut à nouveau une succession de couloirs.
Cette fois, des Sans-visage les parcouraient. Ils portaient tous une toge blanche retenue à l'epaule par une broche. Certains portaient dans leurs tentacules divers bocaux remplis de fluides, tandis que d'autre traînaient des sortes de cages d'ossements dans lesquelles s'agitaient des créatures impossible à identifier du fait de la pénombre brisée par la lumière dansante et bleutée des torches. Une serie de salles aux portes de chitine defilait sur les côtés du tunnel. Les gardes s'arrêtèrent devant une des entrées et l'un d'eux effleura la carapace qui en interdisait l'accès. Le garde qui tenait Uzlag le poussa à l'interieur.
La pièce était assez classique d'apparence, au vu des lieux qu'Uzlag avait traversé. Les murs de pierre lisse étaient equipés de ce qui était manifestement des liens. Le geôlier le souleva par le bras pour le plaquer contre le mur avant de sceller brutalement les liens autour des pognets de l'orc de ses bras auxilliaires. Alors qu'il se retirait, le regard de l'orc croisa celui de Gorek. Tous deux hochèrent la tête, en un salut silencieux. Ils savaient qu'ils ne se revèraient jamais. Puis la porte se referma à la suite du soldat de chitine, laissant Uzlag à nouveau seul.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
L’orc eu conscience d’une agitation derrière la porte lorsque les échos d’un bruit de déplacement tentaculaire étouffé par l’épaisseur de chitine des battants parvint à ses oreilles. Il releva la tête juste à temps pour voir les deux élytres glisser, laissant un Sans-visage pénétrer dans la pièce. De constitution plus rachitique que ceux qu’Uzlag avait observés auparavant, sa peau rosacé était par endroit recouverte de plaques d’armure de métal mat soigneusement ouvragé. Sa présence était aisément supportable, bien qu’Uzlag fut toujours sujet à sa morne faiblesse. La porte coulissa derrière la créature qui s’avança au-devant de l’orc, amenant sa face aux tentacules agités de tics nerveux tout contre le visage vert. L’orc prit une grande inspiration avant de prendre la parole, sans quitter la chose du regard.
« - Pourquoi me retenez-vous ? »
Le Sans-visage prit quelques distances, silencieux comme une tombe. Puis sans prévenir, aussi brusquement qu’un serpent qui se détend pour frapper sa proie, il bondit en avant pour venir se plaquer contre le guerrier entravé. Uzlag vit et senti avec horreur les tentacules faciaux se coller à son visage puis serpenter sur sa surface. Leur contact froid et gluant laissait les muscles de l’orc engourdis, figés, tandis qu’ils trouvaient leur chemin jusqu’aux oreilles du captif. Ils palpèrent un instant leurs contours avant de s’en retirer... pour mieux s’y enfoncer avec plus de force !
Uzlag hurla devant la douleur, alors que les appendices se frayaient un chemin sanglant vers son cerveau. L’espace d’un instant, un craquement sonore et horrible fendit le crâne de l’orc, qui se retrouva comme habité d’une présence immonde. Il se sentait nu et désarmé face à elle. Il avait l’impression d’être observé, fouillé. Son esprit enténébré était soumis à l’examen attentif de deux immenses yeux en amande luisant d’un sinistre éclat vert. Se repliant sur lui-même en position fœtal, l’orc égrena une série de noms. Ceux des personnes qu’il considérait comme ses amis, celui de sa compagne, de sa fille. Mais personne ne vint à son secours.
Puis ce furent le noir et le silence complets.
« - Pourquoi me retenez-vous ? »
Le Sans-visage prit quelques distances, silencieux comme une tombe. Puis sans prévenir, aussi brusquement qu’un serpent qui se détend pour frapper sa proie, il bondit en avant pour venir se plaquer contre le guerrier entravé. Uzlag vit et senti avec horreur les tentacules faciaux se coller à son visage puis serpenter sur sa surface. Leur contact froid et gluant laissait les muscles de l’orc engourdis, figés, tandis qu’ils trouvaient leur chemin jusqu’aux oreilles du captif. Ils palpèrent un instant leurs contours avant de s’en retirer... pour mieux s’y enfoncer avec plus de force !
Uzlag hurla devant la douleur, alors que les appendices se frayaient un chemin sanglant vers son cerveau. L’espace d’un instant, un craquement sonore et horrible fendit le crâne de l’orc, qui se retrouva comme habité d’une présence immonde. Il se sentait nu et désarmé face à elle. Il avait l’impression d’être observé, fouillé. Son esprit enténébré était soumis à l’examen attentif de deux immenses yeux en amande luisant d’un sinistre éclat vert. Se repliant sur lui-même en position fœtal, l’orc égrena une série de noms. Ceux des personnes qu’il considérait comme ses amis, celui de sa compagne, de sa fille. Mais personne ne vint à son secours.
Puis ce furent le noir et le silence complets.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
« - Chargez Sergent ! »
Uzlag ouvrit les yeux, surpris de ne plus ressentir aucune douleur, surpris de la disparition de la présence qui le tourmentait. Il pouvait par contre sentir le vent froid et mordant sur sa peau nue, la présence massive et grognante de Redmaw sous lui ainsi que celle de toutes les personnes présentes autour de au sein du petit campement polaire. Il secoua la tête et fronca les sourcils. Avec un petit soupir impatient, la baronne Amelie de Bayle reprit la parole sur un ton conciliant.
« - Je suis consciente que cet ordre peut vous paraître exagéré, Sergent, mais nous n’avons hélas plus le temps d’explorer d’autres solutions. Prenez vos hommes... ou plutôt vos orcs et chargez. »
Tout lui revint en mémoire. L’assaut contre les terres gelées d’Issrand, qui regroupait sous la bannière de la baronne une véritable petite armée multiraciale. Lui et ses raiders présents aux cotés des Fils de Quel’Thalas. La découverte des sin’doreis massacrés. Les kaldoreis corrompus. Les vingt orcs derrière lui et la baronne Bayle qui commençaient à montrer des signes d’impatience. Oui, ils devaient charger les kaldoreis, et ce n’était en aucun cas le moment de cauchemarder sur sa monture. Il se fendit d’un salut militaire à l’intention de la baronne avant de faire exécuter un volte-face à son worg de guerre pour se retourner vers ses troupes.
« - Les gars, vous avez tous compris c’qu’on a à faire je crois ! À l’assaut ! »
Abaissant son imposant sabre de cavalerie, il exerça une infime pression du talon sur les flancs de Redmaw. Obéissant au quart de tour, l’immense loup se lança au galop, bientôt suivi par l’escadron de raiders au complet. Le vent qui fouettait son visage et le paysage de lande qui défilait sous les puissantes foulées du worg emplissait Uzlag d’une délicieuse euphorie. Le camp des elfes de la nuit se trouvait à seulement quelques lieues de leur position, distance aisément parcourable en peu de temps par leurs montures. Jetant un coup d’œil à son escouade, le sergent pu voir avec fierté ses raiders guider adroitement leurs worgs à travers les multiples pièges du terrain sans faillir. Il manquait cependant quelque chose au tableau. Un élément capital, sans lequel la charge qu’ils étaient en train d’effectuer n’était pas complète.
« - Enlevez les muselières ! Que l’air s’emplisse des hurlements des worgs ! »
Dès qu’il eu finit de s’époumoner, il fit sauter de la pointe de son sabre les lanières de cuir qui maintenaient closes les redoutables mâchoires de Redmaw. Il n’eu pas besoin de se retourner pour savoir que le moindre de ses guerriers en faisait de même. Ils attendaient l’ordre avec impatience. Une fois débarrassé de leurs muselières, chacun des immenses loups lâcha un hurlement terrible, bientôt repris en chœur par leurs cavaliers. L’excitation du prédateur en chasse aux cotés de sa meute s’empara du cœur de chacun des orcs qui ne faisaient désormais plus qu’un avec leurs montures. Ils formaient un tout indivisible et hurlant, les worgs fonçant les crocs en avant tandis que les raiders rugissaient des cris de guerre plus ou moins compréhensibles en faisant tournoyer leurs sabres. Le frisson de la charge, le froid vent du nord qui sifflait à ses oreilles et les hurlements des orcs et des worgs... Uzlag était heureux.
L’équipée sauvage arriva bientôt en vue du bosquet de résineux gris et secs qui abritait la base des kaldoreis. Depuis la crête neigeuse que les raiders dévalaient à toute vitesse, on pouvait distinguer entre les frondaisons trois bâtiments à l’architecture typique des elfes de la nuit, leurs toits de bois vivant aux formes élégantes soutenus par des assemblages de massives pierres taillées, laissant les balcons et étages qui les composaient à l’air libre. Trop loin pour voir si les elfes les avaient repérés et se tenaient prêts à recevoir leur charge, Uzlag nota néanmoins un petit attroupement près de l’un des halls. Quelques immenses tréants étaient enracinés sur le périmètre, leurs vieux visages rugueux et noueux arborant un air attentif et à l’affût. Alors que les raiders déboulaient en bas de la colline dans un concert de hurlements à glacer les sangs, Uzlag cru bon de leur rappeler les directives habituelles.
« - ET SOUVENEZ VOUS LES GARS ! PAS DE PITIE, PAS DE PRISONNIERS ! »
Puis il talonna Redmaw. L’escadron arrivait à pleine vitesse sur le bosquet, dont les anciens protecteurs les avaient enfin repérés. « Pas trop tôt » songea Uzlag avec un rictus méprisant. Les cavaliers esquivèrent sans peine les rocs que les tréant leur envoyaient. Quelques elfes de la nuit en uniforme et armure des Sentinelles tentèrent misérablement de s’interposer entre les orcs et leur base. Elles furent impitoyablement fauchées et piétinées. Profitant de leur élan, les orcs effectuèrent une percée sanglante jusque dans le camps kaldorei, semant la mort à grands revers de sabre. La percée se transforma cependant vite en vraie mêlée alors que les kaldoreis, tirés de leur état de surprise initial, se réorganisaient pour riposter.
La lancé des orcs s’interrompit et l’escouade s’embourba dans une masse de fantassin elfe de la nuit. Les larges coups circulaires des orcs et la ferocité de leurs montures suffisaient à leur laisser un champ de mouvement relativement spacieux, même si cela les laissait vulnérables à la pluie de rocs des anciens protecteurs. Dans un glapissement, Tarik et son worg disparurent sous une masse rocheuse, broyés par l’impact. Uzlag éventra deux femmes elfes d’un revers de lame tandis que Redmaw refermait ses mâchoires d’acier sur le bras d’une autre, la secouant en tout sens jusqu’à la réduire à l’état de poupée désarticulée. Autour de lui, les raiders se débrouillaient plutôt bien, restant mobiles pour ne pas laisser aux tréants le temps de les avoir de leurs redoutables projectiles. Cependant, la masse de kaldorei était bien trop importante.
Uzlag s’apprêtait à sonner le repli lorsque le bruit d’un cor de guerre se fit entendre au niveau de la crête. Un trait de feu vint percuter un tréant, qui s’embrasa dans un horrible cri semblable au bruit d’un arbre qui s’abat. Sur la crête, une vague de fantassin et de cavalier portant des armures rouge et or richement ouvragées déferlait sur les positions elfes de la nuit, poussant de redoutables cris de guerre. Un mot revenait souvent, lourd de sens, empli de la promesse d’une mort certaine pour les kaldoreis. « Vengeance ». A la tête du bataillon sin’dorei, deux cavaliers galopaient. Uzlag reconnu le Généralissime Summerdrake et le Seigneur Bloodtears, tous deux membres du conseil qui siégeait à la tête des Fils de Quel’Thalas. C’était le dernier qui venait de lancer une imposante boule de feu, et à la lueur orangée qui baignait ses poings levés, il était facile de deviner qu’il s’apprêtait à recommencer.
Les elfes de sang tombèrent sur les arrières des elfes de la nuit, transformant une charge suicidaire en bataille équilibrée. Le problème était que les fantassins agglutinés formaient une masse dans laquelle il était ardu de se déplacer, avantage dont ne se privaient pas de profiter les tréants. Uzlag rugit le signal de ralliement. Une fois les raiders à portée de voix, il assigna les différents guerriers à des groupes, puis chaque groupe à un tréant. Les immenses lames des raiders, capable de découper des fortifications aussi facilement que du bois, feraient des ravages contre les anciens.
« - Vark’Thul, Goro et Tunk avec moi ! On fait la jonction avec le seigneur Bloodtears et Summerdrake ! Dégagez-moi un peu c’passage, y’à des têtes violettes qu’on besoin d’êtres un peu aérées par là ! »
Formant un petit fer de lance, les orcs se frayèrent un chemin à travers la mêlée, coupant quelques têtes et membres sur leur passage quand ils avaient suffisamment d’espace pour manier efficacement leurs armes aussi hautes qu’eux. Des bras brandissant des glaives lunaires gisaient au sol tandis que des gerbes de sang violacé jaillissaient pour s’épandre en flaques sur le sol. Les cris résonnaient, principalement des voix féminines kaldoreis. Tandis qu’il fendait la masse, Uzlag tronçonnait tout ce qui passait à portée de sa lame, bras fins et élancés rehaussés d’acier elfique, membres tentaculaires, torses aux courbes généreuses... La masse chaotique autour de lui était presque semblable à une mer démontée.
Pêle-mêle, des guerriers sin’doreis en lourde armure écarlate repoussaient les immondes créatures visqueuses et voûtées tandis que des archers en position sur les toits faisaient pleuvoir un déluge de mort sur les Brise-sort de la garde de Syldur Bloodtears qui aux côtés de musculeux céphalopodes bipèdes tentaient de repousser les Sentinelles qui menaçaient leur seigneur. Uzlag aperçut ce dernier dans la masse de soldats. Il se rapprocha de sa position, fauchant avec l’aide de son lieutenant Vark’Thul quelques kaldroreis qui s’enfuirent en rampant sur leurs longues pattes de chitine épineuses. Il finit par rejoindre Syldur, qui lui sourit de tous ses tentacules tout en s’avançant vers l’orc. Une curieuse faiblesse s’empara d’Uzlag.
Sous la terre, mort, anciens, pieuvres, cris dans le noir, mort, le froid, Gorek , TENTACULES,DOULEUR, MORT, SOUS LA TERRE !
Son « cauchemar » refit surface si brusquement qu’un instant le cœur du guerrier orc s’arrêta de battre. Il fit face au Sans-Visage qui se tenait devant lui, au milieu du champ de bataille figé. Uzlag se traîna jusqu’à la créature qui le toisait, méprisante. Une curieuse force freinait la progression de l’orc, comme s’il devait avancer dans de la gelée pour atteindre son tourmenteur.
Uzlag ? Quelque chose ne va pas ? Demanda d’un ton inquiet la voix de Syldur dans sa tête.
« - Tu n’es pas Syldur, rebus de marée puant... Cesse de m’insulter en tentant de me tromper de façon aussi grossière ! » Cracha l’orc entre ses crocs.
Presque aussitôt que ces mots eurent franchis ses lèvres, le décor sembla vaciller en se brouillant, les couleurs hivernales du champ de bataille se fondant les unes aux autres jusqu’à ce que les ténèbres engloutissent le tout. Il rouvrit les yeux pour se retrouver dans sa cellule, toujours captif. Il senti le Sans-visage se retirer, et il hurla à nouveau sous la douleur qui lui vrilla le crâne. La voix multiple et chuchotante de la chose retenti un moment dans la pièce.
Sujet résistant aux illusions mentales de première catégorie. Peu de dommages causés au cerveau par l’opération, comme prévu. Des stimulus physiques et mentaux intenses seraient de bons pré requis aux futurs examens. Les conclusions tirées de ce premier examen sont des données de première importance sur les races de la surface. Belliqueuses, elles se livrent des conflits mortels et sans merci. Très bonne adaptation aux situations de conflit de la part de la race du sujet ci présent, de dénomination « orc ».
Puis elle sorti, plongeant à nouveau l’orc dans le noir complet.
Uzlag ouvrit les yeux, surpris de ne plus ressentir aucune douleur, surpris de la disparition de la présence qui le tourmentait. Il pouvait par contre sentir le vent froid et mordant sur sa peau nue, la présence massive et grognante de Redmaw sous lui ainsi que celle de toutes les personnes présentes autour de au sein du petit campement polaire. Il secoua la tête et fronca les sourcils. Avec un petit soupir impatient, la baronne Amelie de Bayle reprit la parole sur un ton conciliant.
« - Je suis consciente que cet ordre peut vous paraître exagéré, Sergent, mais nous n’avons hélas plus le temps d’explorer d’autres solutions. Prenez vos hommes... ou plutôt vos orcs et chargez. »
Tout lui revint en mémoire. L’assaut contre les terres gelées d’Issrand, qui regroupait sous la bannière de la baronne une véritable petite armée multiraciale. Lui et ses raiders présents aux cotés des Fils de Quel’Thalas. La découverte des sin’doreis massacrés. Les kaldoreis corrompus. Les vingt orcs derrière lui et la baronne Bayle qui commençaient à montrer des signes d’impatience. Oui, ils devaient charger les kaldoreis, et ce n’était en aucun cas le moment de cauchemarder sur sa monture. Il se fendit d’un salut militaire à l’intention de la baronne avant de faire exécuter un volte-face à son worg de guerre pour se retourner vers ses troupes.
« - Les gars, vous avez tous compris c’qu’on a à faire je crois ! À l’assaut ! »
Abaissant son imposant sabre de cavalerie, il exerça une infime pression du talon sur les flancs de Redmaw. Obéissant au quart de tour, l’immense loup se lança au galop, bientôt suivi par l’escadron de raiders au complet. Le vent qui fouettait son visage et le paysage de lande qui défilait sous les puissantes foulées du worg emplissait Uzlag d’une délicieuse euphorie. Le camp des elfes de la nuit se trouvait à seulement quelques lieues de leur position, distance aisément parcourable en peu de temps par leurs montures. Jetant un coup d’œil à son escouade, le sergent pu voir avec fierté ses raiders guider adroitement leurs worgs à travers les multiples pièges du terrain sans faillir. Il manquait cependant quelque chose au tableau. Un élément capital, sans lequel la charge qu’ils étaient en train d’effectuer n’était pas complète.
« - Enlevez les muselières ! Que l’air s’emplisse des hurlements des worgs ! »
Dès qu’il eu finit de s’époumoner, il fit sauter de la pointe de son sabre les lanières de cuir qui maintenaient closes les redoutables mâchoires de Redmaw. Il n’eu pas besoin de se retourner pour savoir que le moindre de ses guerriers en faisait de même. Ils attendaient l’ordre avec impatience. Une fois débarrassé de leurs muselières, chacun des immenses loups lâcha un hurlement terrible, bientôt repris en chœur par leurs cavaliers. L’excitation du prédateur en chasse aux cotés de sa meute s’empara du cœur de chacun des orcs qui ne faisaient désormais plus qu’un avec leurs montures. Ils formaient un tout indivisible et hurlant, les worgs fonçant les crocs en avant tandis que les raiders rugissaient des cris de guerre plus ou moins compréhensibles en faisant tournoyer leurs sabres. Le frisson de la charge, le froid vent du nord qui sifflait à ses oreilles et les hurlements des orcs et des worgs... Uzlag était heureux.
L’équipée sauvage arriva bientôt en vue du bosquet de résineux gris et secs qui abritait la base des kaldoreis. Depuis la crête neigeuse que les raiders dévalaient à toute vitesse, on pouvait distinguer entre les frondaisons trois bâtiments à l’architecture typique des elfes de la nuit, leurs toits de bois vivant aux formes élégantes soutenus par des assemblages de massives pierres taillées, laissant les balcons et étages qui les composaient à l’air libre. Trop loin pour voir si les elfes les avaient repérés et se tenaient prêts à recevoir leur charge, Uzlag nota néanmoins un petit attroupement près de l’un des halls. Quelques immenses tréants étaient enracinés sur le périmètre, leurs vieux visages rugueux et noueux arborant un air attentif et à l’affût. Alors que les raiders déboulaient en bas de la colline dans un concert de hurlements à glacer les sangs, Uzlag cru bon de leur rappeler les directives habituelles.
« - ET SOUVENEZ VOUS LES GARS ! PAS DE PITIE, PAS DE PRISONNIERS ! »
Puis il talonna Redmaw. L’escadron arrivait à pleine vitesse sur le bosquet, dont les anciens protecteurs les avaient enfin repérés. « Pas trop tôt » songea Uzlag avec un rictus méprisant. Les cavaliers esquivèrent sans peine les rocs que les tréant leur envoyaient. Quelques elfes de la nuit en uniforme et armure des Sentinelles tentèrent misérablement de s’interposer entre les orcs et leur base. Elles furent impitoyablement fauchées et piétinées. Profitant de leur élan, les orcs effectuèrent une percée sanglante jusque dans le camps kaldorei, semant la mort à grands revers de sabre. La percée se transforma cependant vite en vraie mêlée alors que les kaldoreis, tirés de leur état de surprise initial, se réorganisaient pour riposter.
La lancé des orcs s’interrompit et l’escouade s’embourba dans une masse de fantassin elfe de la nuit. Les larges coups circulaires des orcs et la ferocité de leurs montures suffisaient à leur laisser un champ de mouvement relativement spacieux, même si cela les laissait vulnérables à la pluie de rocs des anciens protecteurs. Dans un glapissement, Tarik et son worg disparurent sous une masse rocheuse, broyés par l’impact. Uzlag éventra deux femmes elfes d’un revers de lame tandis que Redmaw refermait ses mâchoires d’acier sur le bras d’une autre, la secouant en tout sens jusqu’à la réduire à l’état de poupée désarticulée. Autour de lui, les raiders se débrouillaient plutôt bien, restant mobiles pour ne pas laisser aux tréants le temps de les avoir de leurs redoutables projectiles. Cependant, la masse de kaldorei était bien trop importante.
Uzlag s’apprêtait à sonner le repli lorsque le bruit d’un cor de guerre se fit entendre au niveau de la crête. Un trait de feu vint percuter un tréant, qui s’embrasa dans un horrible cri semblable au bruit d’un arbre qui s’abat. Sur la crête, une vague de fantassin et de cavalier portant des armures rouge et or richement ouvragées déferlait sur les positions elfes de la nuit, poussant de redoutables cris de guerre. Un mot revenait souvent, lourd de sens, empli de la promesse d’une mort certaine pour les kaldoreis. « Vengeance ». A la tête du bataillon sin’dorei, deux cavaliers galopaient. Uzlag reconnu le Généralissime Summerdrake et le Seigneur Bloodtears, tous deux membres du conseil qui siégeait à la tête des Fils de Quel’Thalas. C’était le dernier qui venait de lancer une imposante boule de feu, et à la lueur orangée qui baignait ses poings levés, il était facile de deviner qu’il s’apprêtait à recommencer.
Les elfes de sang tombèrent sur les arrières des elfes de la nuit, transformant une charge suicidaire en bataille équilibrée. Le problème était que les fantassins agglutinés formaient une masse dans laquelle il était ardu de se déplacer, avantage dont ne se privaient pas de profiter les tréants. Uzlag rugit le signal de ralliement. Une fois les raiders à portée de voix, il assigna les différents guerriers à des groupes, puis chaque groupe à un tréant. Les immenses lames des raiders, capable de découper des fortifications aussi facilement que du bois, feraient des ravages contre les anciens.
« - Vark’Thul, Goro et Tunk avec moi ! On fait la jonction avec le seigneur Bloodtears et Summerdrake ! Dégagez-moi un peu c’passage, y’à des têtes violettes qu’on besoin d’êtres un peu aérées par là ! »
Formant un petit fer de lance, les orcs se frayèrent un chemin à travers la mêlée, coupant quelques têtes et membres sur leur passage quand ils avaient suffisamment d’espace pour manier efficacement leurs armes aussi hautes qu’eux. Des bras brandissant des glaives lunaires gisaient au sol tandis que des gerbes de sang violacé jaillissaient pour s’épandre en flaques sur le sol. Les cris résonnaient, principalement des voix féminines kaldoreis. Tandis qu’il fendait la masse, Uzlag tronçonnait tout ce qui passait à portée de sa lame, bras fins et élancés rehaussés d’acier elfique, membres tentaculaires, torses aux courbes généreuses... La masse chaotique autour de lui était presque semblable à une mer démontée.
Pêle-mêle, des guerriers sin’doreis en lourde armure écarlate repoussaient les immondes créatures visqueuses et voûtées tandis que des archers en position sur les toits faisaient pleuvoir un déluge de mort sur les Brise-sort de la garde de Syldur Bloodtears qui aux côtés de musculeux céphalopodes bipèdes tentaient de repousser les Sentinelles qui menaçaient leur seigneur. Uzlag aperçut ce dernier dans la masse de soldats. Il se rapprocha de sa position, fauchant avec l’aide de son lieutenant Vark’Thul quelques kaldroreis qui s’enfuirent en rampant sur leurs longues pattes de chitine épineuses. Il finit par rejoindre Syldur, qui lui sourit de tous ses tentacules tout en s’avançant vers l’orc. Une curieuse faiblesse s’empara d’Uzlag.
Sous la terre, mort, anciens, pieuvres, cris dans le noir, mort, le froid, Gorek , TENTACULES,DOULEUR, MORT, SOUS LA TERRE !
Son « cauchemar » refit surface si brusquement qu’un instant le cœur du guerrier orc s’arrêta de battre. Il fit face au Sans-Visage qui se tenait devant lui, au milieu du champ de bataille figé. Uzlag se traîna jusqu’à la créature qui le toisait, méprisante. Une curieuse force freinait la progression de l’orc, comme s’il devait avancer dans de la gelée pour atteindre son tourmenteur.
Uzlag ? Quelque chose ne va pas ? Demanda d’un ton inquiet la voix de Syldur dans sa tête.
« - Tu n’es pas Syldur, rebus de marée puant... Cesse de m’insulter en tentant de me tromper de façon aussi grossière ! » Cracha l’orc entre ses crocs.
Presque aussitôt que ces mots eurent franchis ses lèvres, le décor sembla vaciller en se brouillant, les couleurs hivernales du champ de bataille se fondant les unes aux autres jusqu’à ce que les ténèbres engloutissent le tout. Il rouvrit les yeux pour se retrouver dans sa cellule, toujours captif. Il senti le Sans-visage se retirer, et il hurla à nouveau sous la douleur qui lui vrilla le crâne. La voix multiple et chuchotante de la chose retenti un moment dans la pièce.
Sujet résistant aux illusions mentales de première catégorie. Peu de dommages causés au cerveau par l’opération, comme prévu. Des stimulus physiques et mentaux intenses seraient de bons pré requis aux futurs examens. Les conclusions tirées de ce premier examen sont des données de première importance sur les races de la surface. Belliqueuses, elles se livrent des conflits mortels et sans merci. Très bonne adaptation aux situations de conflit de la part de la race du sujet ci présent, de dénomination « orc ».
Puis elle sorti, plongeant à nouveau l’orc dans le noir complet.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
a douce et claire lumière du soleil de Quel’Thalas jouait sur les fins cheveux argentés de l’elfe, provoquant de légers miroitements qui projetaient des taches claires sur la peau verte d’Uzlag. Il fronça les sourcils lorsque l’un des reflets lui passa devant les yeux. Le chant de la petite chute d’eau au sommet de laquelle ils se trouvaient ne suffit pas à assourdir son grognement. Severnaya se retourna vers lui, un sourire narquois accroché à ses fines lèvres.
« - On est posé là, et tu trouve encore matière à râler ? Assieds toi un peu, décrispe toi et apprécie l’endroit. »
Elle s’approcha et alla se blottir contre l’orc, qui passa un bras autour de ses épaules. La ranger chancela l’espace d’un instant sous le poids avant de reprendre son équilibre, continuant de sourire à son compagnon. Sa frêle présence contre lui réconfortait Uzlag, qu’un curieux sentiment étreignait. Il oubliait quelque chose d’important. Il esquissa un sourire maladroit qui serait passé pour un rictus mauvais auprès de n’importe qui d’autre. À la réflexion, s’il n’arrivait pas à s’en rappeler, quoi que ce fut, c’est que ça n’était pas important.
Repoussant cette curieuse angoisse, il préféra se concentrer sur le regard d’un vert intense de Severnaya. Il s’émerveilla de ce qu’il pu y lire, comme à chaque fois qu’il observait sa compagne. Vivacité, ruse, ténacité, un indéniable courage, autrement dit le panel complet des qualités que rêvaient de trouver chez une femelle tous les mâles orcs dignes de ce nom. Le fait que Severnaya soit une elfe était devenu un détail mineur dans l’esprit de l’orc, qui avait fini par voir en elle, à force de combattre à ses côtés, bien plus qu’une âme sœur : une compagne d’arme. Il souleva la ranger, l’emprisonnant dans l’épais carcan de ses larges bras verts et empêchant ses pieds de toucher le sol.
« - Tes cheveux, Worgash. Ils brillent trop, tu devrais les raser. » L’elfe s’écarta du torse de son compagnon et ouvrit de grand yeux ronds.
« - Mes magnifiques cheveux ? Espèce de porc d’orc, tu te rends compte des conneries que tu balance des fois ? » Couina t’elle d’une voix faussement scandalisée accompagnée d’un large sourire.
Uzlag hocha la tête d’un air placide avant de lécher une large portion de la joue rosée de l’elfe.
« - Chez nous, les femelles rasées sont considérées comme franchement plus attirantes. Mais c’vrai que chez vous, z’avez l’air d’avoir du mal à ce niveau. Et pourtant, c’est bien plus pratique pour se battre. »
La ranger attrapa une des tresses qui battait les larges épaules de l’orc et l’agita en ricanant.
« - Et ça mon gros, c’est quoi ? Nan, je me rase le crâne que si tu le fais aussi. Et la barbe aussi pour toi, comme ça je m’écorcherais plus la tronche. »
Uzlag grogna un vague refus avant de se laisser tomber assis sur le rocher plat et sec qui surplombait les hauteurs de la chute d’eau où ils se tenaient. Légèrement secouée, Severnaya lui administra un coup de poing désapprobateur sur le coin de sa large mâchoire avant de s’installer plus confortablement contre lui.
« -Alors on est pas bien ici ? Toi, moi, l’eau qui clapote... Il manque plus qu’une chose pour que tout ça soit parfait. »
« - Une bière ? » Hasarda l’orc. La ranger secoua la tête, les yeux clos avant de lever l’index et de proférer d’un ton docte.
« - Un bon cigare d’Undermine, mon gros. Ça me paraissait évident. »
Elle se pencha sur son sac et produisit une boîte de métal rectangulaire sur le couvercle de laquelle on pouvait voir le dessin d’une femme humaine dévêtue brandissant un cigare sur fond d’île tropicale.
« - J’ai jamais compris le rapport entre les cigares et la femelle humaine. » Confia Uzlag.
« - Argument commercial. Ça fait vendre, les nanas à poil, c’est ultime pour ça. »
L’orc considéra un instant la boîte tout en callant le cigare que lui offrait Severnaya entre deux crocs.
« - Greuh, si j’achète des cigares c’pas pour voir une femelle humaine nue et mal dessinée. En plus, j’vois pas à qui ça plairait de se faire exhiber ça. R’garde, c’est même pas agréable à la vue, elle est toute rose, toute fine et sans une once de muscle, en plus... » Il s’interrompit devant le regard sans équivoque dont le foudroyait sa compagne. Un silence gêné menaça de s’installer. Sentant sa gaffe, l’orc tenta de se rattraper.
« - Heu, j’disais pas ça pour toi, tu sais bien que...heu...T’as des muscles, même si on les vois pas bien et... »
Les mots buttaient dans sa bouche, peu habitué qu’il était à détailler des sentiments autre que la rage, la colère ou la haine. Il voulait dire à l’elfe à quel point il la trouvait merveilleuse, à quel point elle était forte et habile, qu’il appréciait sa grâce et ses allures félines tout autant que sa capacité à pouvoir lui tenir tête aux concours de beuveries à la taverne. Severnaya le considéra un moment d’un air sévère pendant que le grand guerrier vert se débattait avec ses mots. Puis elle éclata de rire, laissant tomber son cigare dans l’eau claire. Uzlag s’interrompit, attendant qu’elle en ait fini, l’œil rageur. S’essuyant les yeux, l’elfe lui passa une main sur la joue.
« - J’ai compris, te fatigue pas. T’es mignon quand tu essaye de parler de ce genre de trucs. »
Elle ne reçus qu’un grognement en guise de réponse. Uzlag détestait se retrouver en situation d’infériorité.
« - De toute manière je n’ai pas à essayer de te prouver ce genre de chose. Si tu ne me satisfaisais pas, il y’à longtemps que je serais parti. »
« - Parle pas de malheur. Tu sais bien que je plaisante, tu prends trop les choses que les gens disent au sérieux. Mais je sais comment me faire pardonner. »
Ce faisant elle l’enlaça tendrement avec difficulté, la circonférence de l’orc n’aidant pas. Les bras croisés, Uzlag se laissa faire, un rictus au coin des lèvres. Il se décida finalement à passer ses bras autour de l’elfe, enfouissant son large visage dans la chevelure de sa compagne. Il porta machinalement une main au pendentif constitué d’une touffe des cheveux d’argents qui aurait dû se trouver à son cou. Sa main ne trouva que le vide.
La vision fugace d’un tentacule violacé lui enlevant ses divers trophés et amulettes lui traversa l’esprit.
Le crâne de l’elfe heurta la pierre. Uzlag se dressa de toute sa hauteur et rugit en direction de sa compagne au sol avant de la saisir à la gorge. Il se plaça au bord de la chute d’eau, les pieds de la ranger battant faiblement dans le vide.
« - Comment...ose-tu...raclure... » Grogna t’il d’une voix de basse. Severnaya porta les mains à sa gorge, tentant de se soustraire à l’étreinte du guerrier.
« - Tortille-toi...je ne lâcherais pas. Je vais te broyer le cou, et ensuite je passerais à la prochaine saloperie que je croiserais ici. »
Avec un sourire mauvais, l’orc accentua la pression, savourant le bruit et la sensation des vertèbres cervicales de l’elfe qui se brisaient sous sa poigne. Le regard de l’elfe se voila, tandis que sa tête restait ballante. Uzlag secoua le cadavre, avant de hurler en direction des cieux rouge sang.
« - C’est tout ? C’est tout ce que vous avez à m’offrir comme épreuve ? Pas de tourment supplémentaire, pas de torture ? Ramenez-moi à la réalité ! »
Il lâcha le corps de l’elfe qui alla se fracasser contre les rochers en contrebas, et attendit. Les secondes passèrent, sans que rien ne se produise. Pas un seul monstre tentaculaire n’apparut, pas une seule distorsion du décor qui aurait pu signifier un retour à la réalité. Quelques instants qui parurent une éternité au guerrier. Une idée horrible traversa l’esprit de l’orc. Une pensée si immonde que sa simple éventualité suffisait à lui donner envie de hurler. Il repensa au bruit qu’avait fait le cadavre de sa compagne en heurtant les rocs, à son regard mort, à son cou qu’il avait senti se briser sous sa poigne...
Il s’approcha du bord et regarda le corps brisé de Severnaya qui gisait sur les rochers déchiquetés, à moitié baigné par l’écume de l’eau noire et salie par les débris flottants. Elle semblait parfaitement normale, excepté son aspect de poupée désarticulée et l’angle impossible que formait son cou. Fermant les yeux, l’orc leva le visage vers les cieux écarlates tandis qu’un rugissement de désespoir gonflait son large torse.
« - On est posé là, et tu trouve encore matière à râler ? Assieds toi un peu, décrispe toi et apprécie l’endroit. »
Elle s’approcha et alla se blottir contre l’orc, qui passa un bras autour de ses épaules. La ranger chancela l’espace d’un instant sous le poids avant de reprendre son équilibre, continuant de sourire à son compagnon. Sa frêle présence contre lui réconfortait Uzlag, qu’un curieux sentiment étreignait. Il oubliait quelque chose d’important. Il esquissa un sourire maladroit qui serait passé pour un rictus mauvais auprès de n’importe qui d’autre. À la réflexion, s’il n’arrivait pas à s’en rappeler, quoi que ce fut, c’est que ça n’était pas important.
Repoussant cette curieuse angoisse, il préféra se concentrer sur le regard d’un vert intense de Severnaya. Il s’émerveilla de ce qu’il pu y lire, comme à chaque fois qu’il observait sa compagne. Vivacité, ruse, ténacité, un indéniable courage, autrement dit le panel complet des qualités que rêvaient de trouver chez une femelle tous les mâles orcs dignes de ce nom. Le fait que Severnaya soit une elfe était devenu un détail mineur dans l’esprit de l’orc, qui avait fini par voir en elle, à force de combattre à ses côtés, bien plus qu’une âme sœur : une compagne d’arme. Il souleva la ranger, l’emprisonnant dans l’épais carcan de ses larges bras verts et empêchant ses pieds de toucher le sol.
« - Tes cheveux, Worgash. Ils brillent trop, tu devrais les raser. » L’elfe s’écarta du torse de son compagnon et ouvrit de grand yeux ronds.
« - Mes magnifiques cheveux ? Espèce de porc d’orc, tu te rends compte des conneries que tu balance des fois ? » Couina t’elle d’une voix faussement scandalisée accompagnée d’un large sourire.
Uzlag hocha la tête d’un air placide avant de lécher une large portion de la joue rosée de l’elfe.
« - Chez nous, les femelles rasées sont considérées comme franchement plus attirantes. Mais c’vrai que chez vous, z’avez l’air d’avoir du mal à ce niveau. Et pourtant, c’est bien plus pratique pour se battre. »
La ranger attrapa une des tresses qui battait les larges épaules de l’orc et l’agita en ricanant.
« - Et ça mon gros, c’est quoi ? Nan, je me rase le crâne que si tu le fais aussi. Et la barbe aussi pour toi, comme ça je m’écorcherais plus la tronche. »
Uzlag grogna un vague refus avant de se laisser tomber assis sur le rocher plat et sec qui surplombait les hauteurs de la chute d’eau où ils se tenaient. Légèrement secouée, Severnaya lui administra un coup de poing désapprobateur sur le coin de sa large mâchoire avant de s’installer plus confortablement contre lui.
« -Alors on est pas bien ici ? Toi, moi, l’eau qui clapote... Il manque plus qu’une chose pour que tout ça soit parfait. »
« - Une bière ? » Hasarda l’orc. La ranger secoua la tête, les yeux clos avant de lever l’index et de proférer d’un ton docte.
« - Un bon cigare d’Undermine, mon gros. Ça me paraissait évident. »
Elle se pencha sur son sac et produisit une boîte de métal rectangulaire sur le couvercle de laquelle on pouvait voir le dessin d’une femme humaine dévêtue brandissant un cigare sur fond d’île tropicale.
« - J’ai jamais compris le rapport entre les cigares et la femelle humaine. » Confia Uzlag.
« - Argument commercial. Ça fait vendre, les nanas à poil, c’est ultime pour ça. »
L’orc considéra un instant la boîte tout en callant le cigare que lui offrait Severnaya entre deux crocs.
« - Greuh, si j’achète des cigares c’pas pour voir une femelle humaine nue et mal dessinée. En plus, j’vois pas à qui ça plairait de se faire exhiber ça. R’garde, c’est même pas agréable à la vue, elle est toute rose, toute fine et sans une once de muscle, en plus... » Il s’interrompit devant le regard sans équivoque dont le foudroyait sa compagne. Un silence gêné menaça de s’installer. Sentant sa gaffe, l’orc tenta de se rattraper.
« - Heu, j’disais pas ça pour toi, tu sais bien que...heu...T’as des muscles, même si on les vois pas bien et... »
Les mots buttaient dans sa bouche, peu habitué qu’il était à détailler des sentiments autre que la rage, la colère ou la haine. Il voulait dire à l’elfe à quel point il la trouvait merveilleuse, à quel point elle était forte et habile, qu’il appréciait sa grâce et ses allures félines tout autant que sa capacité à pouvoir lui tenir tête aux concours de beuveries à la taverne. Severnaya le considéra un moment d’un air sévère pendant que le grand guerrier vert se débattait avec ses mots. Puis elle éclata de rire, laissant tomber son cigare dans l’eau claire. Uzlag s’interrompit, attendant qu’elle en ait fini, l’œil rageur. S’essuyant les yeux, l’elfe lui passa une main sur la joue.
« - J’ai compris, te fatigue pas. T’es mignon quand tu essaye de parler de ce genre de trucs. »
Elle ne reçus qu’un grognement en guise de réponse. Uzlag détestait se retrouver en situation d’infériorité.
« - De toute manière je n’ai pas à essayer de te prouver ce genre de chose. Si tu ne me satisfaisais pas, il y’à longtemps que je serais parti. »
« - Parle pas de malheur. Tu sais bien que je plaisante, tu prends trop les choses que les gens disent au sérieux. Mais je sais comment me faire pardonner. »
Ce faisant elle l’enlaça tendrement avec difficulté, la circonférence de l’orc n’aidant pas. Les bras croisés, Uzlag se laissa faire, un rictus au coin des lèvres. Il se décida finalement à passer ses bras autour de l’elfe, enfouissant son large visage dans la chevelure de sa compagne. Il porta machinalement une main au pendentif constitué d’une touffe des cheveux d’argents qui aurait dû se trouver à son cou. Sa main ne trouva que le vide.
La vision fugace d’un tentacule violacé lui enlevant ses divers trophés et amulettes lui traversa l’esprit.
Le crâne de l’elfe heurta la pierre. Uzlag se dressa de toute sa hauteur et rugit en direction de sa compagne au sol avant de la saisir à la gorge. Il se plaça au bord de la chute d’eau, les pieds de la ranger battant faiblement dans le vide.
« - Comment...ose-tu...raclure... » Grogna t’il d’une voix de basse. Severnaya porta les mains à sa gorge, tentant de se soustraire à l’étreinte du guerrier.
« - Tortille-toi...je ne lâcherais pas. Je vais te broyer le cou, et ensuite je passerais à la prochaine saloperie que je croiserais ici. »
Avec un sourire mauvais, l’orc accentua la pression, savourant le bruit et la sensation des vertèbres cervicales de l’elfe qui se brisaient sous sa poigne. Le regard de l’elfe se voila, tandis que sa tête restait ballante. Uzlag secoua le cadavre, avant de hurler en direction des cieux rouge sang.
« - C’est tout ? C’est tout ce que vous avez à m’offrir comme épreuve ? Pas de tourment supplémentaire, pas de torture ? Ramenez-moi à la réalité ! »
Il lâcha le corps de l’elfe qui alla se fracasser contre les rochers en contrebas, et attendit. Les secondes passèrent, sans que rien ne se produise. Pas un seul monstre tentaculaire n’apparut, pas une seule distorsion du décor qui aurait pu signifier un retour à la réalité. Quelques instants qui parurent une éternité au guerrier. Une idée horrible traversa l’esprit de l’orc. Une pensée si immonde que sa simple éventualité suffisait à lui donner envie de hurler. Il repensa au bruit qu’avait fait le cadavre de sa compagne en heurtant les rocs, à son regard mort, à son cou qu’il avait senti se briser sous sa poigne...
Il s’approcha du bord et regarda le corps brisé de Severnaya qui gisait sur les rochers déchiquetés, à moitié baigné par l’écume de l’eau noire et salie par les débris flottants. Elle semblait parfaitement normale, excepté son aspect de poupée désarticulée et l’angle impossible que formait son cou. Fermant les yeux, l’orc leva le visage vers les cieux écarlates tandis qu’un rugissement de désespoir gonflait son large torse.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Pataugeant dans l’eau noire et glaciale, il s’était approché de l’elfe brisée. La partie supérieure de son corps reposait sur un large rocher relativement plat, à moitié immergé et battu par le courant. La proximité permis à Uzlag de détailler les meurtrissures du corps de sa compagne. Son cou flasque et noirci attirait l’attention en priorité, mais un examen attentif lui révéla par la suite les côtes brisées saillant sous la peau et la tunique de la ranger, ainsi que ses membres totalement désarticulés.
« C’est moi qui ai fait ça. » Songea l’orc avec horreur. Il s’assit à côté du corps bercé par le remous de Severnaya, et regarda ses larges mains. Les pensés se bousculaient dans sa tête, trop vite pour qu’il puisse les suivre. Il resta quelques instants ainsi, hagard et immobile. La lumière commença à décroître, le ciel rouge se faisait de plus en plus sombre, opacifiant par la même la surface de l’eau. Finalement l’orc arriva à concentrer ses pensés sur une même idée. Il allait devoir construire un bûcher pour sa compagne. Cette tâche allait focaliser son attention pendant quelque temps, l’empêchant de penser...
Il passa un bras sous le cou brisé de l’elfe et un autre sous ses jambes avant de la soulever. La tête aux yeux morts roula sur le torse vers lui. Uzlag commença à sortir de l’eau d’un noir d’encre quand il lui sembla percevoir un tic au niveau de la bouche aux lèvres exsangues. Il s’arrêta pour fixer le visage de sa compagne. Il était pâle, ses yeux à demi fermés d’un blanc laiteux. Un filet de sang coagulé coulait à la commissure de ses lèvres closes, laissant un trait écarlate sur son menton fin et pointu. Il s’apprêtait à reprendre son chemin lorsque Severnaya sourit. Un large sourire, un rictus effrayant. Ses yeux morts s’ouvrirent, écarquillés comme sous l’effet de la peur ou de la surprise.
« - Finalement, tu m’as tuée, mon cheriiiiii......... »
La voix était celle de Severnaya, rendue rauque et sifflante du fait sa trachée comprimée par son cou brisé et le poids de son propre crâne. Son menton bloqué contre son torse, elle se trouvait presque en état de parler...excepté le fait qu’elle était morte. Uzlag la fixa, horrifié.
« - Reprend ton chemin, mon gros, le moins que tu puisse faire est d’offrir une cérémonie funèbre décente à ta pauvre femme... »
L’orc hocha la tête silencieusement. Il sortit de l’eau et prit pied sur la berge de la forêt. Ses arbres verts à la haute canopée masquaient partiellement le ciel d’un rouge apocalyptique. Leurs fruits cristallins jetaient de larges rayons sur le sol. Parmis les fourrés et les troncs à l’écorce épaisse, on pouvait distinguer les silhouettes pâles et fantomatiques de grands worgs qui erraient dans le sous-bois. La forêt de Terokkar n’avait jamais paru aussi sinistre. Il lui fallait trouver une clairière. Il se mit en marche d’un pas pesant, la tête de l’elfe roulant au rythme de sa marche funeste, modulant ainsi sa voix selon la compression de sa gorge meurtrie.
« - Et maintenant que tu as tué la seule famille qui te restait...que vas-tu faire ? »
L’orc ne répondit pas, continuant de marcher en regardant droit devant lui.
« - Tu as agi sans réfléchir...comme le chien de guerre que tu es. »
Uzlag parla sans regarder le corps qu’il transportait.
« - J’aimais Severnaya. La simple idée que l’une de ces choses ait pu se servir d’elle ou de son apparence m’a mis en rage... »
Un horrible rire étouffé se fit l’écho de sa réponse.
« - Tu parle d’aimer...un orc...je ne serait pas dans cet état, je trouverais ça comique. Non Uzlag, tu n’en es pas capable. J’ai essayé d’être patiente, mais je dois bien admettre ça. J’ai fait une erreur avec toi. »
L’orc encaissa en silence, continuant de marcher. Les mots du cadavre venaient de lui déchirer le torse, la douleur était plus vive que le pire des coups de hache qu’il avait jamais reçu.
« - Tu es un monstre...incapable de la moindre douceur...je devais bien être désespérée pour penser que j’avais un avenir avec toi . Tu détruis tout ce que tu touche, tous ceux que tu ’’aimes’’...tu es fait pour détruire, massacrer, broyer, pas pour aimer, chien de guerre. Tu ressens encore le feu en toi... »
L’orc resta silencieux. Peut-être bien que Severnaya avait raison. Elle avait toujours raison. Il tenta de mettre de côté la douleur qui l’étreignait alors qu’il débouchait sur une petite clairière. Une meute de worg s’écarta en jappant sur son passage, oreilles couchées et queues entre les jambes.
« - Ce sera bien ici. Tu vas accomplir ton ultime acte de destruction en immolant mon corps que tu as brisé, sois-en fier, chien de guerre. »
Uzlag déposa le corps sur le sol recouvert d’herbes folles avec autant de délicatesse dont il était capable.
« - Tu essayes toujours de faire comme si tu savais être doux ? Uzlag l’orc qui savait faire autre chose que la guerre. » Le railla le cadavre.
Un poids s’était formé au fond de la gorge du guerrier, qui commença néanmoins à rassembler du bois qu’il disposa sous le corps de la ranger. Il borda ensuite le tout de bois mort et de brindilles, avant de s’arrêter. Il n’avait pas de quoi embraser le tout. Sur son lit de combustible, le cadavre leva un bras déboîté en direction d’une torche flamboyante plantée dans le sol et d’une jarre qui étaient jusqu’alors restés invisibles aux yeux de l’orc. S’approchant, Uzlag pu constater que le récipient de terre cuite contenait de l’huile.
« - Tu sais ce qu’il te reste à faire. » Siffla le cadavre en laissant mollement retomber son bras.
S’emparant de la jarre, Uzlag entreprit d’en répandre le contenu sur le bois et le corps de la ranger. Ce faisant, il eu l’impression que sa douleur se faisait de plus en plus vive. Il reposa la jarre en soupirant, avant d’arracher la torche du sol. Se campant près du bûcher, il s’apprêtait à y porter la flamme vacillante lorsqu’une silhouette attira son attention.
Une femme orc se tenait adossée à un tronc, à la périphérie de la clairière. Elle sembla remarquer que sa présence avait été détectée, car elle commença à s’avancer vers Uzlag. Plutôt bien faite, elle ne devait pas avoir plus de vingt-trois printemps. Sa musculature était soulignée par la tunique de cuir tanné qu’elle portait, et sa cascade de cheveux bleu nuit était plaisamment éclairée par les reflets orangés de la torche. Elle s’approcha d’Uzlag, venant presque se coller à lui, le fixant de ses yeux pourpres et vifs. Sans un mot, elle désigna le bûcher.
Uzlag hésita, détachant son regard de la femelle avec peine avant de jeter la torche sur le tas de bois. Les flammes montèrent vite, enveloppant le corps à présent inerte de fumée. Alors qu’il observait le feu qui engloutissait sa compagne, Uzlag senti la présence de l’orque à ses côtés. Elle observait aussi les flammes, avant de tourner son regard pourpre vers l’orc. Il semblait au guerrier qu’il avait déjà vu ce regard quelque part, moins dur, moins sauvage peut être...
Lorsque le bûcher et le corps eurent fini de se consumer, elle se détourna pour repartir en direction de la forêt. Elle s’arrêta quelques instants, parlant sans se retourner.
« - Ça commence à devenir une habitude, à ce que je vois. »
Puis elle disparut sous les frondaisons, rejointe par une bande de worgs blancs.
Les ténèbres de la geôle et le regard en amande du Sans-visage furent presque un soulagement pour l’orc. La créature ôta ses tentacules du visage du captif, avant de se détourner comme la dernière fois pour sortir, laissant le guerrier hagard et sonné. Il n’avait même pas eu la force de hurler, accueillant la douleur presque avec joie. Il méritait tout ça. Il avait failli à ses promesses, il avait tué Severnaya, tout comme il avait tué Kargla...
Cette séance était d’une inutilité flagrante, le manque de résultats est consternant.
Vous savez comme moi que le processus est long et délicat. Les sujets manifestent parfois des visions de ce qu’il désire. C’est alors que nous intervenons pour rediriger leurs émissions mentales afin de les briser et de les rendre plus facilement lisibles. Je pense que nous sommes sur la bonne voie avec le sujet. Son esprit est sujet à un début de confusion. Je suggère l’utilisation des scolopendres, le temps qu’il soit prêt à un examen ultérieur.
J’en prends bonne note. La volonté du Tout Puissant soit faite.
« C’est moi qui ai fait ça. » Songea l’orc avec horreur. Il s’assit à côté du corps bercé par le remous de Severnaya, et regarda ses larges mains. Les pensés se bousculaient dans sa tête, trop vite pour qu’il puisse les suivre. Il resta quelques instants ainsi, hagard et immobile. La lumière commença à décroître, le ciel rouge se faisait de plus en plus sombre, opacifiant par la même la surface de l’eau. Finalement l’orc arriva à concentrer ses pensés sur une même idée. Il allait devoir construire un bûcher pour sa compagne. Cette tâche allait focaliser son attention pendant quelque temps, l’empêchant de penser...
Il passa un bras sous le cou brisé de l’elfe et un autre sous ses jambes avant de la soulever. La tête aux yeux morts roula sur le torse vers lui. Uzlag commença à sortir de l’eau d’un noir d’encre quand il lui sembla percevoir un tic au niveau de la bouche aux lèvres exsangues. Il s’arrêta pour fixer le visage de sa compagne. Il était pâle, ses yeux à demi fermés d’un blanc laiteux. Un filet de sang coagulé coulait à la commissure de ses lèvres closes, laissant un trait écarlate sur son menton fin et pointu. Il s’apprêtait à reprendre son chemin lorsque Severnaya sourit. Un large sourire, un rictus effrayant. Ses yeux morts s’ouvrirent, écarquillés comme sous l’effet de la peur ou de la surprise.
« - Finalement, tu m’as tuée, mon cheriiiiii......... »
La voix était celle de Severnaya, rendue rauque et sifflante du fait sa trachée comprimée par son cou brisé et le poids de son propre crâne. Son menton bloqué contre son torse, elle se trouvait presque en état de parler...excepté le fait qu’elle était morte. Uzlag la fixa, horrifié.
« - Reprend ton chemin, mon gros, le moins que tu puisse faire est d’offrir une cérémonie funèbre décente à ta pauvre femme... »
L’orc hocha la tête silencieusement. Il sortit de l’eau et prit pied sur la berge de la forêt. Ses arbres verts à la haute canopée masquaient partiellement le ciel d’un rouge apocalyptique. Leurs fruits cristallins jetaient de larges rayons sur le sol. Parmis les fourrés et les troncs à l’écorce épaisse, on pouvait distinguer les silhouettes pâles et fantomatiques de grands worgs qui erraient dans le sous-bois. La forêt de Terokkar n’avait jamais paru aussi sinistre. Il lui fallait trouver une clairière. Il se mit en marche d’un pas pesant, la tête de l’elfe roulant au rythme de sa marche funeste, modulant ainsi sa voix selon la compression de sa gorge meurtrie.
« - Et maintenant que tu as tué la seule famille qui te restait...que vas-tu faire ? »
L’orc ne répondit pas, continuant de marcher en regardant droit devant lui.
« - Tu as agi sans réfléchir...comme le chien de guerre que tu es. »
Uzlag parla sans regarder le corps qu’il transportait.
« - J’aimais Severnaya. La simple idée que l’une de ces choses ait pu se servir d’elle ou de son apparence m’a mis en rage... »
Un horrible rire étouffé se fit l’écho de sa réponse.
« - Tu parle d’aimer...un orc...je ne serait pas dans cet état, je trouverais ça comique. Non Uzlag, tu n’en es pas capable. J’ai essayé d’être patiente, mais je dois bien admettre ça. J’ai fait une erreur avec toi. »
L’orc encaissa en silence, continuant de marcher. Les mots du cadavre venaient de lui déchirer le torse, la douleur était plus vive que le pire des coups de hache qu’il avait jamais reçu.
« - Tu es un monstre...incapable de la moindre douceur...je devais bien être désespérée pour penser que j’avais un avenir avec toi . Tu détruis tout ce que tu touche, tous ceux que tu ’’aimes’’...tu es fait pour détruire, massacrer, broyer, pas pour aimer, chien de guerre. Tu ressens encore le feu en toi... »
L’orc resta silencieux. Peut-être bien que Severnaya avait raison. Elle avait toujours raison. Il tenta de mettre de côté la douleur qui l’étreignait alors qu’il débouchait sur une petite clairière. Une meute de worg s’écarta en jappant sur son passage, oreilles couchées et queues entre les jambes.
« - Ce sera bien ici. Tu vas accomplir ton ultime acte de destruction en immolant mon corps que tu as brisé, sois-en fier, chien de guerre. »
Uzlag déposa le corps sur le sol recouvert d’herbes folles avec autant de délicatesse dont il était capable.
« - Tu essayes toujours de faire comme si tu savais être doux ? Uzlag l’orc qui savait faire autre chose que la guerre. » Le railla le cadavre.
Un poids s’était formé au fond de la gorge du guerrier, qui commença néanmoins à rassembler du bois qu’il disposa sous le corps de la ranger. Il borda ensuite le tout de bois mort et de brindilles, avant de s’arrêter. Il n’avait pas de quoi embraser le tout. Sur son lit de combustible, le cadavre leva un bras déboîté en direction d’une torche flamboyante plantée dans le sol et d’une jarre qui étaient jusqu’alors restés invisibles aux yeux de l’orc. S’approchant, Uzlag pu constater que le récipient de terre cuite contenait de l’huile.
« - Tu sais ce qu’il te reste à faire. » Siffla le cadavre en laissant mollement retomber son bras.
S’emparant de la jarre, Uzlag entreprit d’en répandre le contenu sur le bois et le corps de la ranger. Ce faisant, il eu l’impression que sa douleur se faisait de plus en plus vive. Il reposa la jarre en soupirant, avant d’arracher la torche du sol. Se campant près du bûcher, il s’apprêtait à y porter la flamme vacillante lorsqu’une silhouette attira son attention.
Une femme orc se tenait adossée à un tronc, à la périphérie de la clairière. Elle sembla remarquer que sa présence avait été détectée, car elle commença à s’avancer vers Uzlag. Plutôt bien faite, elle ne devait pas avoir plus de vingt-trois printemps. Sa musculature était soulignée par la tunique de cuir tanné qu’elle portait, et sa cascade de cheveux bleu nuit était plaisamment éclairée par les reflets orangés de la torche. Elle s’approcha d’Uzlag, venant presque se coller à lui, le fixant de ses yeux pourpres et vifs. Sans un mot, elle désigna le bûcher.
Uzlag hésita, détachant son regard de la femelle avec peine avant de jeter la torche sur le tas de bois. Les flammes montèrent vite, enveloppant le corps à présent inerte de fumée. Alors qu’il observait le feu qui engloutissait sa compagne, Uzlag senti la présence de l’orque à ses côtés. Elle observait aussi les flammes, avant de tourner son regard pourpre vers l’orc. Il semblait au guerrier qu’il avait déjà vu ce regard quelque part, moins dur, moins sauvage peut être...
Lorsque le bûcher et le corps eurent fini de se consumer, elle se détourna pour repartir en direction de la forêt. Elle s’arrêta quelques instants, parlant sans se retourner.
« - Ça commence à devenir une habitude, à ce que je vois. »
Puis elle disparut sous les frondaisons, rejointe par une bande de worgs blancs.
Les ténèbres de la geôle et le regard en amande du Sans-visage furent presque un soulagement pour l’orc. La créature ôta ses tentacules du visage du captif, avant de se détourner comme la dernière fois pour sortir, laissant le guerrier hagard et sonné. Il n’avait même pas eu la force de hurler, accueillant la douleur presque avec joie. Il méritait tout ça. Il avait failli à ses promesses, il avait tué Severnaya, tout comme il avait tué Kargla...
Cette séance était d’une inutilité flagrante, le manque de résultats est consternant.
Vous savez comme moi que le processus est long et délicat. Les sujets manifestent parfois des visions de ce qu’il désire. C’est alors que nous intervenons pour rediriger leurs émissions mentales afin de les briser et de les rendre plus facilement lisibles. Je pense que nous sommes sur la bonne voie avec le sujet. Son esprit est sujet à un début de confusion. Je suggère l’utilisation des scolopendres, le temps qu’il soit prêt à un examen ultérieur.
J’en prends bonne note. La volonté du Tout Puissant soit faite.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Les cliquetis annonciateurs de la venue des scolopendres résonnèrent le long des murs de la geôle. Ou peut-être était-ce encore les gobelins. À cette pensée, Uzlag ne pu réprimer un gloussement. Il avait boulotté un gobelin la veille, et personne ne le savait ! C’était son secret, et aucun Sans-visage, ni aucun de leurs mille patte monstrueux n’avait pu le lui arracher. Parfois, le poids que la chose représentait suffisait à le plonger dans une profonde angoisse. Mais il arrivait à se distraire en observant les diablotins danser dans le coin gauche de la cellule. Quand ça n’était pas les limaces qui leur piquaient la place pour venir chanter, même si l’orc ne les aimait pas beaucoup. Le nombre d’arrivants dans la cellule ces derniers temps était proprement stupéfiant, mais au moins aucun ne semblait conscient d’être en présence d’un immonde meurtrier, et cela suffisait à ce qu’Uzlag apprécie plus ou moins leur présence.
« - J’ai vendu la place hier à un riche forgeron des environs, il paraît qu’il va parler de moi à sa fille dès ce soir ! »
Une voix qu’Uzlag ne connaissait pas encore...Il plissa les yeux pour distinguer quelque chose à l’endroit d’ou elle provenait. Près de la rigole d’évacuation des déchets, un tas d’os remuait. Deux petits orcs bruns étaient assis à son sommet, discutant comme deux vieux amis.
« - Gol Kosh ! Tu vas devenir riche ! Pense à moi quand tu auras ton hall plein à craquer de victuaille. D’ailleurs, puisqu’on parle de nourriture, je crois que l’heure du repas arrive. »
« - Oui, j’entends d’ici les tentacules qui raclent la poussière. Attendons ! »
Les petits orcs se tournèrent vers la porte chitineuse, qui ne tarda effectivement pas à s’ouvrir pour laisser passer un Sans-visage portant les habituelles fioles de céramique. Sur son passage, les divers habitants de la cellule vacillaient, leurs contours se faisant diffus et plus difficilement visibles, comme si l’aura malsaine qui l’entourait avait suffi à les dissiper. Sa simple présence suffisait à tirer l’orc de son état débile pour lui instiller un profond malaise.
« - Restons petits et faibles, je pense qu’il est grand temps de fuir ! »
« - À qui le dis-tu, mon cher ! Taïaut ! Fuyons ! »
Et sans plus de cérémonie, il plongèrent dans le tas d’ossements, juste avant que ce dernier ne soit balayé par le passage du Sans-visage. Ce dernier se posta devant Uzlag qu’il força à ingurgiter l’infecte liqueur au goût de charogne. Un frisson parcouru l’échine de l’orc, qui l’espace d’un instant senti dans son dos la scolopendre aux centaines de pattes fichées dans sa colonne vertébrale. La créature tentaculaire l’observa un moment. Uzlag ne voyait que son regard, ses deux yeux verts en amande, n’entendait que sa respiration sifflante qui battait ses tempes...Puis le Sans-visage disparu. Ainsi que la scolopendre. Quelle scolopendre, et quel Sans-visage d’abords ?
« - Je...te...vois ! »
Un diablotin jouait à cache-cache avec un nourrisson humain parmis les restes de guerriers orcs qui jonchaient le sol du cachot. Uzlag s’apprêtait à fournir au petit humain rose la position du démon (qui s’était astucieusement dissimulé au milieu des entrailles de la panse ouverte d’un grunt) lorsqu’un éclat de fanfare retenti. Une escouade de fantassins draeneis passa au pas, chacun jouant d’un instrument. Lorsque la poussière retomba, le petit humain gisait à terre, le corps écrasé par plusieurs sabots bleutés.
« - Tu as gagné. » Félicita l’orc. Le diablotin se fendit d’une révérence juste avant de finir broyé dans les mâchoires du gnome sans yeux qui se tenait derrière lui. Ce dernier s’avança vers l’orc enchaîné en sautillant.
« - Vous avez été vilain ? » La voix aigue de l’horrible petite chose aurait pu être celle d’un vieillard.
« - Va t’en vermine, ça te regarde pas. » Lui grogna l’orc. Il détestait les gnomes. Ces petites horreurs étaient tellement...petites et insupportables !
« - Si vous êtes ici incarcéré, sachez que j’ai dans mes connaissances quelques très bons avocats. »
Le gnome s’approcha encore. Il était entièrement chauve, et sa large bouche semblait figée sur un sourire perpétuel. Là ou auraient dû se trouver ses yeux, son front continuait. Il était vêtu d’un de ces petits costumes de tissu noir et blanc à la mode chez certain humains, et il parlait en faisant de grands gestes.
« - J’ai pas besoin de fruits, maintenant du balais ou je m’énerve ! » L’orc fit tinter ses chaînes dans une attitude qui se voulait menaçante. Nullement impressionné, le gnome poursuivit.
« - J’ai saisi la blague, c’est excellent ! » Il partit de son horrible rire. Uzlag rugit à son attention, mais le gnome se rapprocha encore, il pouvait presque toucher le pied vert de l’orc à présent.
« - En réalité je suis moi aussi un gai luron ! J’ai d’ailleurs composé plusieurs recueils de plaisanteries, et un de poésie. Vous aimez la poésie ? Tant mieux, en voici une de ma composition :
C’est vert et gros
Ça n’est vraiment pas beau
Bêtement, ça gît ici enchaîné
On l’entendrait bien de loin enrager
Si comme un simple péon il ne se comportait
Ô gros monsieur vert, toi qui... »
La fin de sa déclamation prit la forme d’un pied vert s’abattant sur son large crâne, le réduisant à l’état d’un petit tas de chairs sanglantes. Des myriades de créatures chitineuses sortirent du couvert des ténèbres et des détritus environnant pour venir nettoyer la chose. Se laissant aller contre le mur, Uzlag soupira. Finalement, les limaces chantantes étaient plus agréables.
Il s’apprêtait à les appeler lorsqu’il sentit un poids sur son épaule droite. Tournant lentement sa tête, redoutant ce qu’il y trouverait, il sentit son cœur faire un bond lorsque son regard croisa le front lisse et le sourire plein de dents du gnome, qui se trouvait confortablement assis dans le creux de son cou. L’immonde petit personnage porta une main en visière au niveau de son front, et, en dépit de sa totale absence d’yeux, il entreprit de balayer du « regard » la cellule, comme s’il détaillait un paysage grandiose. Se retournant vers l’orc en dégainant un scalpel, il commenta.
« - Vous êtes d’une belle taille. »
Les hurlements d’Uzlag retentirent longtemps dans les couloirs souterrains.
« - J’ai vendu la place hier à un riche forgeron des environs, il paraît qu’il va parler de moi à sa fille dès ce soir ! »
Une voix qu’Uzlag ne connaissait pas encore...Il plissa les yeux pour distinguer quelque chose à l’endroit d’ou elle provenait. Près de la rigole d’évacuation des déchets, un tas d’os remuait. Deux petits orcs bruns étaient assis à son sommet, discutant comme deux vieux amis.
« - Gol Kosh ! Tu vas devenir riche ! Pense à moi quand tu auras ton hall plein à craquer de victuaille. D’ailleurs, puisqu’on parle de nourriture, je crois que l’heure du repas arrive. »
« - Oui, j’entends d’ici les tentacules qui raclent la poussière. Attendons ! »
Les petits orcs se tournèrent vers la porte chitineuse, qui ne tarda effectivement pas à s’ouvrir pour laisser passer un Sans-visage portant les habituelles fioles de céramique. Sur son passage, les divers habitants de la cellule vacillaient, leurs contours se faisant diffus et plus difficilement visibles, comme si l’aura malsaine qui l’entourait avait suffi à les dissiper. Sa simple présence suffisait à tirer l’orc de son état débile pour lui instiller un profond malaise.
« - Restons petits et faibles, je pense qu’il est grand temps de fuir ! »
« - À qui le dis-tu, mon cher ! Taïaut ! Fuyons ! »
Et sans plus de cérémonie, il plongèrent dans le tas d’ossements, juste avant que ce dernier ne soit balayé par le passage du Sans-visage. Ce dernier se posta devant Uzlag qu’il força à ingurgiter l’infecte liqueur au goût de charogne. Un frisson parcouru l’échine de l’orc, qui l’espace d’un instant senti dans son dos la scolopendre aux centaines de pattes fichées dans sa colonne vertébrale. La créature tentaculaire l’observa un moment. Uzlag ne voyait que son regard, ses deux yeux verts en amande, n’entendait que sa respiration sifflante qui battait ses tempes...Puis le Sans-visage disparu. Ainsi que la scolopendre. Quelle scolopendre, et quel Sans-visage d’abords ?
« - Je...te...vois ! »
Un diablotin jouait à cache-cache avec un nourrisson humain parmis les restes de guerriers orcs qui jonchaient le sol du cachot. Uzlag s’apprêtait à fournir au petit humain rose la position du démon (qui s’était astucieusement dissimulé au milieu des entrailles de la panse ouverte d’un grunt) lorsqu’un éclat de fanfare retenti. Une escouade de fantassins draeneis passa au pas, chacun jouant d’un instrument. Lorsque la poussière retomba, le petit humain gisait à terre, le corps écrasé par plusieurs sabots bleutés.
« - Tu as gagné. » Félicita l’orc. Le diablotin se fendit d’une révérence juste avant de finir broyé dans les mâchoires du gnome sans yeux qui se tenait derrière lui. Ce dernier s’avança vers l’orc enchaîné en sautillant.
« - Vous avez été vilain ? » La voix aigue de l’horrible petite chose aurait pu être celle d’un vieillard.
« - Va t’en vermine, ça te regarde pas. » Lui grogna l’orc. Il détestait les gnomes. Ces petites horreurs étaient tellement...petites et insupportables !
« - Si vous êtes ici incarcéré, sachez que j’ai dans mes connaissances quelques très bons avocats. »
Le gnome s’approcha encore. Il était entièrement chauve, et sa large bouche semblait figée sur un sourire perpétuel. Là ou auraient dû se trouver ses yeux, son front continuait. Il était vêtu d’un de ces petits costumes de tissu noir et blanc à la mode chez certain humains, et il parlait en faisant de grands gestes.
« - J’ai pas besoin de fruits, maintenant du balais ou je m’énerve ! » L’orc fit tinter ses chaînes dans une attitude qui se voulait menaçante. Nullement impressionné, le gnome poursuivit.
« - J’ai saisi la blague, c’est excellent ! » Il partit de son horrible rire. Uzlag rugit à son attention, mais le gnome se rapprocha encore, il pouvait presque toucher le pied vert de l’orc à présent.
« - En réalité je suis moi aussi un gai luron ! J’ai d’ailleurs composé plusieurs recueils de plaisanteries, et un de poésie. Vous aimez la poésie ? Tant mieux, en voici une de ma composition :
C’est vert et gros
Ça n’est vraiment pas beau
Bêtement, ça gît ici enchaîné
On l’entendrait bien de loin enrager
Si comme un simple péon il ne se comportait
Ô gros monsieur vert, toi qui... »
La fin de sa déclamation prit la forme d’un pied vert s’abattant sur son large crâne, le réduisant à l’état d’un petit tas de chairs sanglantes. Des myriades de créatures chitineuses sortirent du couvert des ténèbres et des détritus environnant pour venir nettoyer la chose. Se laissant aller contre le mur, Uzlag soupira. Finalement, les limaces chantantes étaient plus agréables.
Il s’apprêtait à les appeler lorsqu’il sentit un poids sur son épaule droite. Tournant lentement sa tête, redoutant ce qu’il y trouverait, il sentit son cœur faire un bond lorsque son regard croisa le front lisse et le sourire plein de dents du gnome, qui se trouvait confortablement assis dans le creux de son cou. L’immonde petit personnage porta une main en visière au niveau de son front, et, en dépit de sa totale absence d’yeux, il entreprit de balayer du « regard » la cellule, comme s’il détaillait un paysage grandiose. Se retournant vers l’orc en dégainant un scalpel, il commenta.
« - Vous êtes d’une belle taille. »
Les hurlements d’Uzlag retentirent longtemps dans les couloirs souterrains.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
La soudaineté de la vision surpris Uzlag. Il n’avait pas entendu le Sans-visage arriver, ni même le sonder de ses tentacules, pas plus qu’il n’avait ressenti l’habituelle douleur. Le décor de sa cellule avait laissé la place à un magnifique décor de montagne, constitué d’une forêt de pins verts parsemés de ruines antiques. Au sommet de la montagne, un arbre titanesque déployait ses branchages, défiant les cieux. Observant ses vêtements, Uzlag pu constater que ses frusques salies avaient laissé la place à un uniforme de grunt. Une lourde hache reposait entre ses mains. Il essaya de se rappeler le lieu et le moment où il se trouvait quand il oublia soudainement les raisons pour lesquelles il avait à se les rappeler. La bataille pour le mont Hyjal n’allait pas se faire toute seule avec des sergents qui bayaient aux corneilles entre deux patrouilles !
« - Sergent Thunderfist, vous allez bien ? » Questionna une voix humaine.
Uzlag observa le jeune humain en armure. Il sortait à peine de l’adolescence. Son armure bleue et sa coupe de cheveux réglementaire le désignaient comme un soldat de Lordaeron. Comme la plupart des humains qui avaient été assignés aux ordres du sergent. L’orc eut un rictus.
« - Je vais parfaitement bien, Forman. Tu pensais l’inverse ? »
Le jeune homme sembla surpris par la tournure agressive que prenait la réponse du sergent, haussa les épaules avant de rentrer dans le rang mixte. Les orcs dépassaient les humains d’une tête, et occupaient en largeur la place de deux. Tous avançaient prudemment, les mains sur le pommeau des armes.
Vark’Thul doubla plusieurs guerriers pour venir parler à Uzlag qui marchait en tête.
« - Mmmh, tu as vu ça sergent ? Les guerriers sont nerveux. Tu penses qu’il y’a des démons sur ce côté de la montagne ? »
« - Thrall et la sorcière humaine préfèrent ne pas se laisser bêtement piéger par une manœuvre de contournement. La légion attaque par le sud, mais rien ne l’interdit d’envoyer une petite force de frappe par le nord. »
Il s’arrêtèrent au son d’un cri. Le jeune soldat humain venait de trébucher sur une racine, et s’était étalé de tout son long sur le sol garni d’épines de pins. Un orc le souleva par le collet pour le remettre debout. Uzlag alla se poster devant lui.
« - Je te retourne ta question, Forman.»
Forman se redressa, rouge de honte. Il repoussa un fantassin qui venait lui tapoter le dos en ricanant, avant de reprendre sa route d’un air obstiné, la tête rentrée dans les épaules. Uzlag se retourna vers le groupe d’orcs et d’humains qui s’étaient attroupés.
« - GREUH ! ON EST PAS AU CIRQUE ICI ! ON S’REMET EN ROUTE ALLEZ ! UNE ! DEUX ! UNE ! DEUX ! »
Au bout de quelques heures de patrouille le long du versant abrupt de la montagne, Uzlag donna l’ordre d’arrêt dans une petite clairière rocheuse.
« - Okay les gars, on a fait notre parcours, et rien à signaler. On attend l’escouade d’elfes de la nuit qui doit nous guider jusqu’à la maison. »
Les soldats se laissèrent tomber, certain sortirent des rations de leurs sacoches, d’autres commencèrent à discuter. Les humains et les orcs, unis par de multiples conflits qu’ils avaient traversés côte à côte depuis qu’ils avaient pénétré dans cette maudite forêt, étaient à présents assis les un avec les autres, comme de vrais frères d’arme. La vision avait quelque chose d’étrange, mais de plaisant.
Un léger bruissement dans le sous-bois vit en émerger une dizaine de hautes silhouettes se déplaçant avec une indéniable grâce féline. Les femmes kaldoreis portaient de grands arcs ouvragés en bandouillère et des lames battaient leurs hanches. L’une d’elles s’avança, sans aucun doute l’officier de la troupe puisqu’elle était la seule à porter une plaque frontale finement ouvragée. Elle salua Vark’Thul, qui était occupé à donner des consignes à un groupe de grunts.
« - Sergent Thunderfist, je suis Shaira Nightsong. Vous et vos hommes allez me suivre. Essayez de rester discrets jusqu’à ce que nous soyons en vue de votre camps. »
Uzlag s’avança derrière elle. Il lui enfonça le manche de sa hache entre les omoplates.
« - Faudrait voir à vous nettoyer les yeux, elfe. Je suis le sergent Thunderfist. Je passe pour cette fois, mais évitez de refaire ce genre d’erreur, ça pourrait être prit comme une insulte personnelle. »
La kaldorei se retourna, visiblement gênée.
« - Je...j’en prend note, orc. Maintenant, en route, le trajet est long, et vos guerriers lents. »
Sans attendre de réponse, elle prit les devants avec son escouade. L’orc haussa les épaules avant de donner l’ordre du départ. Le trajet de retour paru plus court à Uzlag, peut être parce que les elfes les faisaient passer par des lieux précis. Alors qu’ils passaient sous une racine titanesque, un bruit retenti dans le lointain. Le bruit d’un chapelet d’explosions.
« - Ca venait du versant sud ! Les démons attaquent ! » Hurla un humain.
Uzlag se tourna vers Shaira.
« - On va y’aller au pas de course, elfe, pas question de laisser nos frères mourir sans nous ! »
L’elfe aquieça avant de donner l’ordre d’avance rapide à sa propre escouade. Le bataillon se mit à courir à travers les bois. Les orcs, habitués à se déplacer ainsi, piétinaient les buissons et bondissaient par-dessus les rochers facilement. Les humains, qui portaient de plus lourdes armures et qui avaient pour habitude de se rendre au combat au pas, semblaient avoir plus de difficultés, mais on pouvait lire dans leur regard une féroce résolution. Et c’était exactement ce qu’il fallait pour affronter les démons.
Au bout d’un quart d’heure de course, le bataillon arriva en vue des murs de pierre blanche qui délimitaient le camp des survivants de l’Alliance. Bâti dans une passe rocheuse, le bastion interdisait l’accès direct au sommet et à l’Arbre-Monde. De leur position surélevée, les soldats purent voir une large vague de cadavres qui emmergait du canyon noir qui servait de refuge aux armées d’Archimonde. Sur le passage des morts-vivants, un escadron de chars à vapeur gisait, éventrés et noircis. La source des explosions entendues précédemment, selon Vark’Thul. Le bataillon descendit pour venir à la rencontre d’un prêtre haut-elfe qui s’occupait de soigner un groupe de fantassins. Uzlag s’approcha aux côtés de Shaira.
« - Il y’a besoin de guerriers par ici ? »
Sans s’interrompre, le prêtre leur désigna le mur est. Le spectacle était à la hauteur du nombre de combattants. Les troupes humaines, naines et quel’doreis combattaient les vagues pourrissantes aux côtés d’un bataillon de furbolgs rugissants, d’une bande de trolls à la peau sombre et d’un ost kaldorei. Des tirs d’arquebuse, des boules de feu et des éclairs fusaient de toute part, tenant les masses de goules et d’Abominations à distance du mur. Mais les balles comme la magie n’étaient pas en quantités infinies aux mains des défenseurs, dont la puissance de feu fini par faiblir. La vague du Fleau se rapprocha. Les troupes de mêlée entrèrent en jeu. Uzlag rugit.
« - Aux armes les gars ! Y’en aura pour tous le monde ! »
Comme un seul tout, la masse de grunts et de fantassins se jeta à la rencontre des morts-vivants. L’escouade de Shaira avait quant à elle rejoint l’ost elfe de la nuit, conduit par la prêtresse Whisperwind. Uzlag en était à sa sixième goule quand un rugissement d’outremonde déchira l’ouie des combattants du champ de bataille. Un immense seigneur des abîmes avançait dans la mêlée, fauchant les rangs de combattants de sa large lame double. Des Doomguards et des nerubiens suivaient son sillage sanglant. La quasi totalité des furbolgs furent noyés sous la masse démoniaque, au son des rires du seigneur des abîmes.
« - Mortiers ! Concentrez vos tirs sur le général ! Je m’occupe de sa garde rapprochée ! »
Juchée sur le rempart, Jaina Proudmore lançait ses ordres d’une voix puissante en dépit de sa frêle apparence. Une fois qu’elle se fut assurée que ses directives étaient suivies, la jeune femme joignit ses mains et commença à incanter, sa cape flottant autour d’elle. Un groupe de sorciers humains et quel’doreis en robes violettes la rejoignirent dans ses efforts. Le dernier mot de son évocation roula sur le champ de bataille comme le tonnerre. Pendant quelques secondes, il ne se passa rien, puis un bloc de glace tomba des yeux pour écraser un Doomguard. Puis un autre. Un véritable déluge s’abatis sur les rangs démoniaques, broyant morts-vivants et démons sous un Blizzard fatal. Le seigneur des abîmes fendit d’un revers de lame l’un des blocs de givre qui menaçaient de lui broyer le crâne, exposant ses larges flancs écailleux aux tires des mortiers nains. Dans une gerbe verte, un obus atteignit son but. Le seigneur démon s’effondra dans un râle. Cela sembla marquer la fin de l’assaut, les goules se repliant en désordre vers leur camp.
Les elfes de la nuit s’éclipsèrent également, laissant l’Alliance réparer les dégâts. Uzlag ne savait pas pour sa part si il devait en faire autant, son escouade étant après tout en grande partie composée d’orcs. Du coin de l’œil, il observa Forman qui se débattait avec la tête d’une goule qui refusait de mourir. Goro dû venir abattre son large poing vert sur le crâne putride pour faire lâcher prise aux larges mâchoires. Les soldats se regroupèrent, et Uzlag fut satisfait de ne compter aucune perte dans ses effectifs. On ne pouvait pas en dire autant des forces de l’Alliance, qui étaient assez mal en point. Les tours en flamme et les remparts à moitiés détruits, les soldats blessés...
« - Sergent, nous demandons l’autorisation de rester ici pour aider les défenseurs à repousser ces saloperies. » Lui demanda l’un des fantassins dont l’armure portait le blason de Stromgarde.
L’orc le considéra un instant.
« - Accordée. Nous allons tenir ce foutu mur, jusqu’à ce que le chef des elfes de la nuit nous dise que son piège est prêt. »
« -Nous ? »
« - Tu ne pensais pas que j’allais vous laisser vous amuser sans nous ? Les orcs ne fuient pas la bataille ! » À ces mots, les grunts de l’escouade partirent d’un grand rugissement. Surpris dans un premier temps, les humains levèrent également leurs armes, chacun d’entre eux hurlant le cri de guerre de sa propre nation. Les deux groupes éclatèrent de rire.
« - Bon les gars, un peu de repos, mais j’veux tous vous voir ici au prochain assaut. »
Interrompez-vous là, Lacérateur. Tout est enregistré dans les globes ?
Je n’en ai pas perdu une miette. Un rapport détaillé des tactiques et de la manière de combattre des races de la surface. Ce sujet semble avoir vécu beaucoup de conflit, c’est une mine d’information.
Avez-vous noté que l’affrontement mêlait des forces du Fleau ? Aux côtés d’extraplannaires de type démoniaque. Nous allons peut-être devoir ré envisager l’ordre des priorités de nos attaques.
Ordonateur ? Quelle est la suite de la procédure ?
Continuez de fouiller les souvenirs du sujet au sujet de ce conflit. Veillez à ne pas trop endommager ses synapses, il commence à montrer des signes de faiblesse, je crains un arrêt cardiaque éventuel. Que la volonté du Tout Puissant soit faite.
Il sera fait selon vos ordres Ordonateur.
« - Sergent Thunderfist, vous allez bien ? » Questionna une voix humaine.
Uzlag observa le jeune humain en armure. Il sortait à peine de l’adolescence. Son armure bleue et sa coupe de cheveux réglementaire le désignaient comme un soldat de Lordaeron. Comme la plupart des humains qui avaient été assignés aux ordres du sergent. L’orc eut un rictus.
« - Je vais parfaitement bien, Forman. Tu pensais l’inverse ? »
Le jeune homme sembla surpris par la tournure agressive que prenait la réponse du sergent, haussa les épaules avant de rentrer dans le rang mixte. Les orcs dépassaient les humains d’une tête, et occupaient en largeur la place de deux. Tous avançaient prudemment, les mains sur le pommeau des armes.
Vark’Thul doubla plusieurs guerriers pour venir parler à Uzlag qui marchait en tête.
« - Mmmh, tu as vu ça sergent ? Les guerriers sont nerveux. Tu penses qu’il y’a des démons sur ce côté de la montagne ? »
« - Thrall et la sorcière humaine préfèrent ne pas se laisser bêtement piéger par une manœuvre de contournement. La légion attaque par le sud, mais rien ne l’interdit d’envoyer une petite force de frappe par le nord. »
Il s’arrêtèrent au son d’un cri. Le jeune soldat humain venait de trébucher sur une racine, et s’était étalé de tout son long sur le sol garni d’épines de pins. Un orc le souleva par le collet pour le remettre debout. Uzlag alla se poster devant lui.
« - Je te retourne ta question, Forman.»
Forman se redressa, rouge de honte. Il repoussa un fantassin qui venait lui tapoter le dos en ricanant, avant de reprendre sa route d’un air obstiné, la tête rentrée dans les épaules. Uzlag se retourna vers le groupe d’orcs et d’humains qui s’étaient attroupés.
« - GREUH ! ON EST PAS AU CIRQUE ICI ! ON S’REMET EN ROUTE ALLEZ ! UNE ! DEUX ! UNE ! DEUX ! »
Au bout de quelques heures de patrouille le long du versant abrupt de la montagne, Uzlag donna l’ordre d’arrêt dans une petite clairière rocheuse.
« - Okay les gars, on a fait notre parcours, et rien à signaler. On attend l’escouade d’elfes de la nuit qui doit nous guider jusqu’à la maison. »
Les soldats se laissèrent tomber, certain sortirent des rations de leurs sacoches, d’autres commencèrent à discuter. Les humains et les orcs, unis par de multiples conflits qu’ils avaient traversés côte à côte depuis qu’ils avaient pénétré dans cette maudite forêt, étaient à présents assis les un avec les autres, comme de vrais frères d’arme. La vision avait quelque chose d’étrange, mais de plaisant.
Un léger bruissement dans le sous-bois vit en émerger une dizaine de hautes silhouettes se déplaçant avec une indéniable grâce féline. Les femmes kaldoreis portaient de grands arcs ouvragés en bandouillère et des lames battaient leurs hanches. L’une d’elles s’avança, sans aucun doute l’officier de la troupe puisqu’elle était la seule à porter une plaque frontale finement ouvragée. Elle salua Vark’Thul, qui était occupé à donner des consignes à un groupe de grunts.
« - Sergent Thunderfist, je suis Shaira Nightsong. Vous et vos hommes allez me suivre. Essayez de rester discrets jusqu’à ce que nous soyons en vue de votre camps. »
Uzlag s’avança derrière elle. Il lui enfonça le manche de sa hache entre les omoplates.
« - Faudrait voir à vous nettoyer les yeux, elfe. Je suis le sergent Thunderfist. Je passe pour cette fois, mais évitez de refaire ce genre d’erreur, ça pourrait être prit comme une insulte personnelle. »
La kaldorei se retourna, visiblement gênée.
« - Je...j’en prend note, orc. Maintenant, en route, le trajet est long, et vos guerriers lents. »
Sans attendre de réponse, elle prit les devants avec son escouade. L’orc haussa les épaules avant de donner l’ordre du départ. Le trajet de retour paru plus court à Uzlag, peut être parce que les elfes les faisaient passer par des lieux précis. Alors qu’ils passaient sous une racine titanesque, un bruit retenti dans le lointain. Le bruit d’un chapelet d’explosions.
« - Ca venait du versant sud ! Les démons attaquent ! » Hurla un humain.
Uzlag se tourna vers Shaira.
« - On va y’aller au pas de course, elfe, pas question de laisser nos frères mourir sans nous ! »
L’elfe aquieça avant de donner l’ordre d’avance rapide à sa propre escouade. Le bataillon se mit à courir à travers les bois. Les orcs, habitués à se déplacer ainsi, piétinaient les buissons et bondissaient par-dessus les rochers facilement. Les humains, qui portaient de plus lourdes armures et qui avaient pour habitude de se rendre au combat au pas, semblaient avoir plus de difficultés, mais on pouvait lire dans leur regard une féroce résolution. Et c’était exactement ce qu’il fallait pour affronter les démons.
Au bout d’un quart d’heure de course, le bataillon arriva en vue des murs de pierre blanche qui délimitaient le camp des survivants de l’Alliance. Bâti dans une passe rocheuse, le bastion interdisait l’accès direct au sommet et à l’Arbre-Monde. De leur position surélevée, les soldats purent voir une large vague de cadavres qui emmergait du canyon noir qui servait de refuge aux armées d’Archimonde. Sur le passage des morts-vivants, un escadron de chars à vapeur gisait, éventrés et noircis. La source des explosions entendues précédemment, selon Vark’Thul. Le bataillon descendit pour venir à la rencontre d’un prêtre haut-elfe qui s’occupait de soigner un groupe de fantassins. Uzlag s’approcha aux côtés de Shaira.
« - Il y’a besoin de guerriers par ici ? »
Sans s’interrompre, le prêtre leur désigna le mur est. Le spectacle était à la hauteur du nombre de combattants. Les troupes humaines, naines et quel’doreis combattaient les vagues pourrissantes aux côtés d’un bataillon de furbolgs rugissants, d’une bande de trolls à la peau sombre et d’un ost kaldorei. Des tirs d’arquebuse, des boules de feu et des éclairs fusaient de toute part, tenant les masses de goules et d’Abominations à distance du mur. Mais les balles comme la magie n’étaient pas en quantités infinies aux mains des défenseurs, dont la puissance de feu fini par faiblir. La vague du Fleau se rapprocha. Les troupes de mêlée entrèrent en jeu. Uzlag rugit.
« - Aux armes les gars ! Y’en aura pour tous le monde ! »
Comme un seul tout, la masse de grunts et de fantassins se jeta à la rencontre des morts-vivants. L’escouade de Shaira avait quant à elle rejoint l’ost elfe de la nuit, conduit par la prêtresse Whisperwind. Uzlag en était à sa sixième goule quand un rugissement d’outremonde déchira l’ouie des combattants du champ de bataille. Un immense seigneur des abîmes avançait dans la mêlée, fauchant les rangs de combattants de sa large lame double. Des Doomguards et des nerubiens suivaient son sillage sanglant. La quasi totalité des furbolgs furent noyés sous la masse démoniaque, au son des rires du seigneur des abîmes.
« - Mortiers ! Concentrez vos tirs sur le général ! Je m’occupe de sa garde rapprochée ! »
Juchée sur le rempart, Jaina Proudmore lançait ses ordres d’une voix puissante en dépit de sa frêle apparence. Une fois qu’elle se fut assurée que ses directives étaient suivies, la jeune femme joignit ses mains et commença à incanter, sa cape flottant autour d’elle. Un groupe de sorciers humains et quel’doreis en robes violettes la rejoignirent dans ses efforts. Le dernier mot de son évocation roula sur le champ de bataille comme le tonnerre. Pendant quelques secondes, il ne se passa rien, puis un bloc de glace tomba des yeux pour écraser un Doomguard. Puis un autre. Un véritable déluge s’abatis sur les rangs démoniaques, broyant morts-vivants et démons sous un Blizzard fatal. Le seigneur des abîmes fendit d’un revers de lame l’un des blocs de givre qui menaçaient de lui broyer le crâne, exposant ses larges flancs écailleux aux tires des mortiers nains. Dans une gerbe verte, un obus atteignit son but. Le seigneur démon s’effondra dans un râle. Cela sembla marquer la fin de l’assaut, les goules se repliant en désordre vers leur camp.
Les elfes de la nuit s’éclipsèrent également, laissant l’Alliance réparer les dégâts. Uzlag ne savait pas pour sa part si il devait en faire autant, son escouade étant après tout en grande partie composée d’orcs. Du coin de l’œil, il observa Forman qui se débattait avec la tête d’une goule qui refusait de mourir. Goro dû venir abattre son large poing vert sur le crâne putride pour faire lâcher prise aux larges mâchoires. Les soldats se regroupèrent, et Uzlag fut satisfait de ne compter aucune perte dans ses effectifs. On ne pouvait pas en dire autant des forces de l’Alliance, qui étaient assez mal en point. Les tours en flamme et les remparts à moitiés détruits, les soldats blessés...
« - Sergent, nous demandons l’autorisation de rester ici pour aider les défenseurs à repousser ces saloperies. » Lui demanda l’un des fantassins dont l’armure portait le blason de Stromgarde.
L’orc le considéra un instant.
« - Accordée. Nous allons tenir ce foutu mur, jusqu’à ce que le chef des elfes de la nuit nous dise que son piège est prêt. »
« -Nous ? »
« - Tu ne pensais pas que j’allais vous laisser vous amuser sans nous ? Les orcs ne fuient pas la bataille ! » À ces mots, les grunts de l’escouade partirent d’un grand rugissement. Surpris dans un premier temps, les humains levèrent également leurs armes, chacun d’entre eux hurlant le cri de guerre de sa propre nation. Les deux groupes éclatèrent de rire.
« - Bon les gars, un peu de repos, mais j’veux tous vous voir ici au prochain assaut. »
Interrompez-vous là, Lacérateur. Tout est enregistré dans les globes ?
Je n’en ai pas perdu une miette. Un rapport détaillé des tactiques et de la manière de combattre des races de la surface. Ce sujet semble avoir vécu beaucoup de conflit, c’est une mine d’information.
Avez-vous noté que l’affrontement mêlait des forces du Fleau ? Aux côtés d’extraplannaires de type démoniaque. Nous allons peut-être devoir ré envisager l’ordre des priorités de nos attaques.
Ordonateur ? Quelle est la suite de la procédure ?
Continuez de fouiller les souvenirs du sujet au sujet de ce conflit. Veillez à ne pas trop endommager ses synapses, il commence à montrer des signes de faiblesse, je crains un arrêt cardiaque éventuel. Que la volonté du Tout Puissant soit faite.
Il sera fait selon vos ordres Ordonateur.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Uzlag évita le démon au dernier moment, et ce fut Vark’Thul qui lui ficha sa hache dans le dos alors que le Felguard se retournait pour poursuivre le sergent. La vaste débandade des forces de l’Alliance dans la forêt était à ce point chaotique que les forces de la Légion ne savaient pas ou donner de la tête. Tout en courant, Uzlag essaya de passer en revue son escouade. Il avait visiblement perdu deux grunts, et Forman restait invisible.
Au bout de quelques minutes, l’escouade finit par tomber sur une vaste clairière dans laquelle s’étaient retranchée une portion des survivants de la base de l’Alliance. Quelques éclaireurs de la Horde s’y trouvaient également, distribuant des rations et du matériel de premier secours. Se dirigeant vers un troll des jungles, il le salua.
« -Lok’Tar, éclaireur. Quelles sont les nouvelles du campement ? »
« - Des mines le Chef de Guerre a fait mettre en place, des barricades et des rangés d’epieux les bâtiments garnissent. »
Le sergent hocha vaguement de la tête avant de retourner à son escouade. Vark’Thul lui fit son rapport.
« - Utar et Koro y sont restés. On a aussi perdu trois fantassins, Gansk, Winston et Forman. »
« - Bien, ils ne sont peut-être pas tous morts. Ils ont peut être rejoint un autre groupe. En attendant, je propose qu’on ne s’éternise pas ici et qu’on marche vers le camp de la Horde. »
Les orcs approuvèrent, mais les humains semblèrent moins approuver l’idée. Alors qu’Uzlag s’apprêtait à les exhorter à les suivre, le beuglement d’une voix de stentor retentit du bas de la montagne, là où se trouvait la base des Alliés.
« -STORMRAGE MONTRE-TOI ! TU NE VAS PAS LAISSER DES PETITES MORTELLES SE BATTRE À TA PLACE ÉTERNELLEMENT ! »
La voix d’Archimonde laissa un écho qui plana quelques instants le long des parois de la montagne. Dans la clairière, les guerriers se regardaient avec des yeux ronds. Il leurs semblait que ce cri ne pouvait émaner que de quelque chose de gigantesque...Les mains en porte-voix, le sergent lança un appel à la cantonade.
« - Les gars, le campement de la Horde est à moins d’une heure de marche d’ici. Vous y trouverez protection et une sécurité relative. »
Quelques soldats hochèrent la tête, d’autres commencèrent à s’éloigner dans le sous-bois en grognant. Certains parlaient de postes de l’Alliance qui n’avaient pas dû tomber, d’autres parlaient de tenter un retour vers le sud, dans les Barrens. Uzlag haussa les épaules et donna l’ordre de marche. Il avait avec lui son escouade forte de douze grunts, huit fantassins, mais aussi trois fusilliers nains, deux prêtres, quatre archers hauts-elfes et un mage de bataille du Kirin Tor. Les six éclaireurs trolls se joignirent au petit bataillon, jetant des regards en coin aux elfes blonds.
Tout ce beau monde ne serait pas de trop pour affronter la vague de goules et de felguards qui fonçait droit sur eux. Uzlag eu un petit temps de réaction avant de lâcher ses ordres.
« - On se redéploie, les grunts et les fantassins devant ! Les nains, sur le flanc droit, les elfes sur le flanc gauche ! Les trolls vous vous contournez tout ça une fois qu’ils sont au contact, les prêtres, vous déchaînez le courroux de votre Lumière! Mage, tu lâche tout ce que tu as sur ces enflures ! »
Tous se mirent en place rapidement, et Uzlag félicita les instructeurs de l’Alliance de savoir eux aussi former des soldats qui savaient obéir aux ordres, quelque soit leur provenance. Les premières goules se firent abattre par les tirs croisés des nains et des elfes tandis que d’autre se retrouvaient entravées par des chaînes de Lumière invoquée par les prêtres. Les felguards, plus résistants, arrivèrent au contact des grunts et des fantassins, et la mêlée commença. Le champ de conscience d’Uzlag se réduisit à sa lame et à ses adversaires. Il esquivait habilement les coups et ripostait sauvagement tout en rugissant des cris de guerre et en exhortant ses guerriers à vaincre.
Les troupes démoniaques finirent par arriver au contact des nains et des elfes qui sortirent leurs lames pour les recevoir. Depuis un petit surplomb rocheux, le mage de bataille lançait des boules de feu parmis les cadavres ambulants, enflammant des groupes de goules à chaque trait. À l’arrière des rangs de goule et de démons, des nécromanciens avançaient parmis les taillis, une légère flétrissure suivant leurs pas. Les cris des sorciers résonnèrent quand ils se retrouvèrent soudain criblés par les javelots et les haches de lancer des trolls embusqués sur leurs flancs.
La mêlée pencha rapidement en faveur des mortels, qui jetèrent à terre les derniers felguards. Le nombre de perte s’élevait à un elfe et deux guerriers, un grunt et un fantassin, auxquels venaient se rajouter quelques blessés. Uzlag n’aimait pas l’idée d’abandonner les corps des guerriers tombés au combat, mais il savait que le bataillon ne résisterait pas à d’autres assauts de ce type. Alors qu’ils reprenaient leur route au milieu des pins, le mage en robes violettes vint marcher au niveau d’Uzlag.
« - Sergent Thunderfist, c’est ça ? » Demanda-t’il.
« - Ouais, c’est ça. Et vous mage ? »
« - Maurigan. Johan Maurigan, arcaniste de bataille du Kirin Tor. »
Un silence s’installa, l’orc et l’humain cheminant côte à côte. Maurigan fini par briser le silence.
« - Vous pensez qu’on va s’en sortir ? »
Uzlag le regarda, sourcils froncés.
« -Développez votre idée. »
« - Avec ce seigneur démon, Archimonde... Vous n’avez pas peur d’y rester ? »
L’orc partit d’un grand rire.
« -Maurigan, tu es bien un digne représentant de ta race. Les orcs n’ont pas ce genre de pensée en tête lorsqu’ils partent au combat. Soit on vainc, soit on meurt. Lok’Tar Ogar, ça veut dire la victoire ou la mort en orc. Notre vie est en grande partie basée sur ce credo. De toute façon, tout orc digne de ce nom espère bien que chaque bataille soit sa dernière. »
Devant l’air interrogateur du mage, il s’expliqua.
« - La plus grande peur d’un orc, c’est de mourir dans son sommeil, ou ce genre de mort stupide et déshonorante. Sinon, comment pourrions-nous nous tenir en face de nos ancêtres dans l’Au-delà ? »
Maurigan hocha la tête.
« - Je vois, le genre de croyance répandue dans les cultures primaires. Pour ma part, j’espère bien mourir dans mon sommeil, dans le plus d’années possible. »
« - Alors tu n’es pas digne du titre dont vous vous targuez, et de la place que tu occupes actuellement. Si tu n’es pas un guerrier, pourquoi tu te trouve ici ? »
Le mage sembla réfléchir. Il n’avait visiblement jamais envisagé la question.
« - Par devoir j’imagine. Je crains la mort, mais ma loyauté envers l’Alliance et ses idéaux, et la nécessité de sauver le monde...tout ça passe avant mes craintes. »
Uzlag reconsidéra l’homme d’un autre œil. Vu sous cet angle, le mage était digne d’être appelé guerrier.
« - Et vous, Thunderfist, que faites-vous ici ? »
La réponse de l’orc jailli presque immédiatement de sa large gueule.
« - Je sers la Horde. »
Le mage semblait attendre un peu plus, mais dû se contenter de cette seule et unique réponse.
« - Et...c’est tout ? Vous ne pensez pas... »
« - Je suis un guerrier. Je suis né, j’ai été élevé pour me battre sous les ordres de mon Chef de Guerre , pour servir la Horde. Je ne pense pas. Je vais là où va la Horde. Que ferais-je autrement ? »
« - Vu sous cet angle... »
Le mage s’arrêta, laissant l’orc le dépasser. Le trajet continuait, et bientôt les hautes palissades de bois et d’epieux du camp de la Horde se firent visibles. Uzlag s’arrêta devant le champ de terre retournée où avaient été semées les mines qui garantissaient la sécurité de la base. Il parcouru l’étendue du regard, à la recherche de tout élément qui aurait pu signaler l’emplacement des mines. Un des éclaireurs troll semblait cependant d’ors et déjà en connaître les positions car il se proposa de guider le groupe jusqu’à l’entrée de la base.
Les sentinelles accueillirent le bataillon avec de grands cris de joie. Les membres de l’Alliance firent quelques pas mal assurés dans l’enceinte du campement, sous les yeux curieux des orcs, trolls et taurens qui s’y trouvaient. Thrall, entouré de ses chamans, se trouvait en plein conseil avec ses seigneurs de guerre devant le bastion central. Quelques chevaucheurs des tempêtes parcouraient le ciel, orc et wyvernes guettant l’avancée des démons.
Le bataillon se vit offrir quelques tentes et des caisses de vivres, tandis que des péons leur dressaient de petits feux de camp sur lesquels ils mirent des sangliers à rôtir. La journée était déjà bien avancée, mais cela n’empêcha pas quelques-uns de s’endormir. Uzlag se tenait avec ses grunts autour d’un des feux, observant Goro et Tunk, les deux jumeaux de l’escouade, qui étaient occupés à se disputer bruyamment un morceaux de jarret. Le combat prit fin avec l’intervention de Vark’Thul qui s’approcha en rampant du bout de viande pour le dérober discrètement. Les deux frères s’apprêtaient à rediriger leurs assauts sur le voleur quand un cri d’alarme résonna dans tout le campement. En quelques instants, tous furent sur pied et en arme.
Postés aux entrées du camp, les guerriers de la Horde purent contempler la masse de morts-vivants et de démons qui jaillissaient des bois assombris par la corruption. Ce n’était plus une succession de vagues, mais bel et bien un assaut massif. Le sol tremblait sous les pas des centaines d’Abominations qui avançaient pesamment aux côtés de nérubiens, de goules et de fantassins démoniaques, tandis que le ciel était obscurci sous les battements d’aile des gargouilles et des wyrms des glaces. Une parcelle de forêt se liquéfia soudain, livrant le passage à une silhouette squelettique enveloppée de larges robes flottantes. Une voix désincarnée flotta paresseusement sur le champ de bataille.
« - Subissez le courroux de Winterchill... subissez le courroux de la Légion ! »
La Liche écarlate s’éleva au-dessus du sol, entourée de vents glacés, puis commença à incanter. Une vague d’énergie nécromantique jailli de ses griffes jointes pour aller se répandre sur les rangs de la Horde. Les guerriers virent avec horreur leur peau et leurs muscles se flétrir puis se détacher de leurs os, laissant un régiment de squelettes putrides s’effondrer sur le sol corrompu. Quelques secondes passèrent avant que le premier d’entre eux ne se relève, une lueur bleutée au fond des orbites. Winterchill laissa échapper un rire froid et sans âme avant de commencer une nouvelle incantation. Il semblait sur le point de la conclure quand il stoppa net. Les serres qui lui servaient de mains jointes, il semblait lutter contre une force extérieure et invisible.
Derrière lui, Uzlag entendit les échos étouffés d’une formule arcanique. En se retournant il pu voir Maurigan qui incantait, pâle comme la mort, les bras levés vers la Liche. Le mage tentait un contre-sort, mais il était de toute évidence trop faible pour lutter contre le magicien mort-vivant. Winterchill leva lentement une griffe, et fit un geste de torsion. Les orcs s’écartèrent quand la tête du mage humain fit un tour complet sur elle même dans un bruit de craquement écoeurant.
Les fantassins de la Légion, arrêtés dans un premier temps par les mines, finirent par heurter de plein fouet les palissades et les guerriers postés aux portes. Des goules, des felguards et des doomguards s’enfoncèrent dans la base, déferlant comme une lame de fond. Les guerriers de la Horde allaient sûrement périr sous l’assaut, mais ils allaient rendre la monnaie de leur pièce aux démons avant d’y passer...
Pendant plusieurs heures, les combats firent rage. Les kaldoreis avaient envoyé une petite armée prendre les démons à revers, et une importante force de dryades et de Fils de Cénarius avaient jailli des bois pour les assister. Winterchill continuait de faire pleuvoir la mort sur les rangs de mortels, tandis qu’un Nathrezim de belle taille semblait invoquer de nombreux infernos depuis le front de la Légion. Une large portion de la ligne de défense allait céder quand un chant retenti, prenant racine dans le cœur de chacun des combattants, leur donnant un regain de force et de courage. Juchée sur son imposant sabre de givre, la prêtresse Tyrande acheva sa prière à Elune. Presque aussitôt, le ciel s’obscurcit, une nuit d’origine magique étendant ses rets étoilés au-dessus de la montagne. Puis dans un sifflement, les étoiles se mirent à pleuvoir sur les forces de la Légion. Chaque explosion oblitérait une masse non négligeable de monstruosités, mais ça n’était pas suffisant. Lorsque le sort prit fin, les elfes de la nuit se replièrent vers le sommet, laissant les forces de la Horde face à leur destin.
« -TERRE, FEU, TEMPÊTE, ÉCOUTEZ MON APPEL ! »
La voix de Thrall s’éleva, et un grondement sourd issu du ciel et de la terre répondit à sa demande. De la masse nuageuse noire amoncelée dans le ciel plu plusieurs éclairs, tandis que la terre se déchirait sous la Légion.
Uzlag passa sa hache en travers de la tête d’un felguard quand il reçut un estoc vicieux au niveau du flanc. Un voile rouge s’abaissa devant ses yeux, tandis qu’il se jetait en rugissant sur la masse des ennemis. Rien ne comptait plus, sinon le nombre d’ennemis à terre. Couper, trancher, tailler, mutiler, broyer, tuer, massacrer... Uzlag vibrait littéralement, la folie sanguinaire noyant ses sens dans une apothéose de violence pure. Le voile rouge commença cependant par s’étioler, et le décors à vaciller...
Le Sans-visage retira en toute hâte ses tentacules de l’orc qui grognait, tirant sur ses chaînes jusqu’à s’en faire saigner, les muscles gonflés par l’effort. Reculant prudemment, la créature laissa l’orc se calmer seul dans les ténèbres. Ouvrant les yeux, le massif guerrier vert retrouva sa geôle. Le voile rouge n’était plus là. La faiblesse... pendant un instant, il lui avait semblé qu’elle...non. Elle était toujours présente.
Vous vous êtes interrompu, Lacérateur ?
Ordonateur, l’examen prenait un tour... dérangeant. La puissance de ce qui s’est dégagé... J’ai rarement vu chose semblable. J’ai craint de me retrouver noyé sous les émissions mentales du sujet.
Cet argument est-il recevable ? Votre expérience en ce domaine devrait vous permettre d’éviter ce genre de désagrément. À moins que vous ne sous-entendiez par là que vous n’êtes pas indispensable à l’Assemblée ?
Je n’ai rien dis de tel, Ordonateur ! Les examens seront menés à leur terme ! Pour le Tout Puissant !
Allez, Lacérateur, et ne nous décevez pas. Dans votre intérêt, il est essentiel que vous accomplissiez la volonté du Tout Puissant.
Au bout de quelques minutes, l’escouade finit par tomber sur une vaste clairière dans laquelle s’étaient retranchée une portion des survivants de la base de l’Alliance. Quelques éclaireurs de la Horde s’y trouvaient également, distribuant des rations et du matériel de premier secours. Se dirigeant vers un troll des jungles, il le salua.
« -Lok’Tar, éclaireur. Quelles sont les nouvelles du campement ? »
« - Des mines le Chef de Guerre a fait mettre en place, des barricades et des rangés d’epieux les bâtiments garnissent. »
Le sergent hocha vaguement de la tête avant de retourner à son escouade. Vark’Thul lui fit son rapport.
« - Utar et Koro y sont restés. On a aussi perdu trois fantassins, Gansk, Winston et Forman. »
« - Bien, ils ne sont peut-être pas tous morts. Ils ont peut être rejoint un autre groupe. En attendant, je propose qu’on ne s’éternise pas ici et qu’on marche vers le camp de la Horde. »
Les orcs approuvèrent, mais les humains semblèrent moins approuver l’idée. Alors qu’Uzlag s’apprêtait à les exhorter à les suivre, le beuglement d’une voix de stentor retentit du bas de la montagne, là où se trouvait la base des Alliés.
« -STORMRAGE MONTRE-TOI ! TU NE VAS PAS LAISSER DES PETITES MORTELLES SE BATTRE À TA PLACE ÉTERNELLEMENT ! »
La voix d’Archimonde laissa un écho qui plana quelques instants le long des parois de la montagne. Dans la clairière, les guerriers se regardaient avec des yeux ronds. Il leurs semblait que ce cri ne pouvait émaner que de quelque chose de gigantesque...Les mains en porte-voix, le sergent lança un appel à la cantonade.
« - Les gars, le campement de la Horde est à moins d’une heure de marche d’ici. Vous y trouverez protection et une sécurité relative. »
Quelques soldats hochèrent la tête, d’autres commencèrent à s’éloigner dans le sous-bois en grognant. Certains parlaient de postes de l’Alliance qui n’avaient pas dû tomber, d’autres parlaient de tenter un retour vers le sud, dans les Barrens. Uzlag haussa les épaules et donna l’ordre de marche. Il avait avec lui son escouade forte de douze grunts, huit fantassins, mais aussi trois fusilliers nains, deux prêtres, quatre archers hauts-elfes et un mage de bataille du Kirin Tor. Les six éclaireurs trolls se joignirent au petit bataillon, jetant des regards en coin aux elfes blonds.
Tout ce beau monde ne serait pas de trop pour affronter la vague de goules et de felguards qui fonçait droit sur eux. Uzlag eu un petit temps de réaction avant de lâcher ses ordres.
« - On se redéploie, les grunts et les fantassins devant ! Les nains, sur le flanc droit, les elfes sur le flanc gauche ! Les trolls vous vous contournez tout ça une fois qu’ils sont au contact, les prêtres, vous déchaînez le courroux de votre Lumière! Mage, tu lâche tout ce que tu as sur ces enflures ! »
Tous se mirent en place rapidement, et Uzlag félicita les instructeurs de l’Alliance de savoir eux aussi former des soldats qui savaient obéir aux ordres, quelque soit leur provenance. Les premières goules se firent abattre par les tirs croisés des nains et des elfes tandis que d’autre se retrouvaient entravées par des chaînes de Lumière invoquée par les prêtres. Les felguards, plus résistants, arrivèrent au contact des grunts et des fantassins, et la mêlée commença. Le champ de conscience d’Uzlag se réduisit à sa lame et à ses adversaires. Il esquivait habilement les coups et ripostait sauvagement tout en rugissant des cris de guerre et en exhortant ses guerriers à vaincre.
Les troupes démoniaques finirent par arriver au contact des nains et des elfes qui sortirent leurs lames pour les recevoir. Depuis un petit surplomb rocheux, le mage de bataille lançait des boules de feu parmis les cadavres ambulants, enflammant des groupes de goules à chaque trait. À l’arrière des rangs de goule et de démons, des nécromanciens avançaient parmis les taillis, une légère flétrissure suivant leurs pas. Les cris des sorciers résonnèrent quand ils se retrouvèrent soudain criblés par les javelots et les haches de lancer des trolls embusqués sur leurs flancs.
La mêlée pencha rapidement en faveur des mortels, qui jetèrent à terre les derniers felguards. Le nombre de perte s’élevait à un elfe et deux guerriers, un grunt et un fantassin, auxquels venaient se rajouter quelques blessés. Uzlag n’aimait pas l’idée d’abandonner les corps des guerriers tombés au combat, mais il savait que le bataillon ne résisterait pas à d’autres assauts de ce type. Alors qu’ils reprenaient leur route au milieu des pins, le mage en robes violettes vint marcher au niveau d’Uzlag.
« - Sergent Thunderfist, c’est ça ? » Demanda-t’il.
« - Ouais, c’est ça. Et vous mage ? »
« - Maurigan. Johan Maurigan, arcaniste de bataille du Kirin Tor. »
Un silence s’installa, l’orc et l’humain cheminant côte à côte. Maurigan fini par briser le silence.
« - Vous pensez qu’on va s’en sortir ? »
Uzlag le regarda, sourcils froncés.
« -Développez votre idée. »
« - Avec ce seigneur démon, Archimonde... Vous n’avez pas peur d’y rester ? »
L’orc partit d’un grand rire.
« -Maurigan, tu es bien un digne représentant de ta race. Les orcs n’ont pas ce genre de pensée en tête lorsqu’ils partent au combat. Soit on vainc, soit on meurt. Lok’Tar Ogar, ça veut dire la victoire ou la mort en orc. Notre vie est en grande partie basée sur ce credo. De toute façon, tout orc digne de ce nom espère bien que chaque bataille soit sa dernière. »
Devant l’air interrogateur du mage, il s’expliqua.
« - La plus grande peur d’un orc, c’est de mourir dans son sommeil, ou ce genre de mort stupide et déshonorante. Sinon, comment pourrions-nous nous tenir en face de nos ancêtres dans l’Au-delà ? »
Maurigan hocha la tête.
« - Je vois, le genre de croyance répandue dans les cultures primaires. Pour ma part, j’espère bien mourir dans mon sommeil, dans le plus d’années possible. »
« - Alors tu n’es pas digne du titre dont vous vous targuez, et de la place que tu occupes actuellement. Si tu n’es pas un guerrier, pourquoi tu te trouve ici ? »
Le mage sembla réfléchir. Il n’avait visiblement jamais envisagé la question.
« - Par devoir j’imagine. Je crains la mort, mais ma loyauté envers l’Alliance et ses idéaux, et la nécessité de sauver le monde...tout ça passe avant mes craintes. »
Uzlag reconsidéra l’homme d’un autre œil. Vu sous cet angle, le mage était digne d’être appelé guerrier.
« - Et vous, Thunderfist, que faites-vous ici ? »
La réponse de l’orc jailli presque immédiatement de sa large gueule.
« - Je sers la Horde. »
Le mage semblait attendre un peu plus, mais dû se contenter de cette seule et unique réponse.
« - Et...c’est tout ? Vous ne pensez pas... »
« - Je suis un guerrier. Je suis né, j’ai été élevé pour me battre sous les ordres de mon Chef de Guerre , pour servir la Horde. Je ne pense pas. Je vais là où va la Horde. Que ferais-je autrement ? »
« - Vu sous cet angle... »
Le mage s’arrêta, laissant l’orc le dépasser. Le trajet continuait, et bientôt les hautes palissades de bois et d’epieux du camp de la Horde se firent visibles. Uzlag s’arrêta devant le champ de terre retournée où avaient été semées les mines qui garantissaient la sécurité de la base. Il parcouru l’étendue du regard, à la recherche de tout élément qui aurait pu signaler l’emplacement des mines. Un des éclaireurs troll semblait cependant d’ors et déjà en connaître les positions car il se proposa de guider le groupe jusqu’à l’entrée de la base.
Les sentinelles accueillirent le bataillon avec de grands cris de joie. Les membres de l’Alliance firent quelques pas mal assurés dans l’enceinte du campement, sous les yeux curieux des orcs, trolls et taurens qui s’y trouvaient. Thrall, entouré de ses chamans, se trouvait en plein conseil avec ses seigneurs de guerre devant le bastion central. Quelques chevaucheurs des tempêtes parcouraient le ciel, orc et wyvernes guettant l’avancée des démons.
Le bataillon se vit offrir quelques tentes et des caisses de vivres, tandis que des péons leur dressaient de petits feux de camp sur lesquels ils mirent des sangliers à rôtir. La journée était déjà bien avancée, mais cela n’empêcha pas quelques-uns de s’endormir. Uzlag se tenait avec ses grunts autour d’un des feux, observant Goro et Tunk, les deux jumeaux de l’escouade, qui étaient occupés à se disputer bruyamment un morceaux de jarret. Le combat prit fin avec l’intervention de Vark’Thul qui s’approcha en rampant du bout de viande pour le dérober discrètement. Les deux frères s’apprêtaient à rediriger leurs assauts sur le voleur quand un cri d’alarme résonna dans tout le campement. En quelques instants, tous furent sur pied et en arme.
Postés aux entrées du camp, les guerriers de la Horde purent contempler la masse de morts-vivants et de démons qui jaillissaient des bois assombris par la corruption. Ce n’était plus une succession de vagues, mais bel et bien un assaut massif. Le sol tremblait sous les pas des centaines d’Abominations qui avançaient pesamment aux côtés de nérubiens, de goules et de fantassins démoniaques, tandis que le ciel était obscurci sous les battements d’aile des gargouilles et des wyrms des glaces. Une parcelle de forêt se liquéfia soudain, livrant le passage à une silhouette squelettique enveloppée de larges robes flottantes. Une voix désincarnée flotta paresseusement sur le champ de bataille.
« - Subissez le courroux de Winterchill... subissez le courroux de la Légion ! »
La Liche écarlate s’éleva au-dessus du sol, entourée de vents glacés, puis commença à incanter. Une vague d’énergie nécromantique jailli de ses griffes jointes pour aller se répandre sur les rangs de la Horde. Les guerriers virent avec horreur leur peau et leurs muscles se flétrir puis se détacher de leurs os, laissant un régiment de squelettes putrides s’effondrer sur le sol corrompu. Quelques secondes passèrent avant que le premier d’entre eux ne se relève, une lueur bleutée au fond des orbites. Winterchill laissa échapper un rire froid et sans âme avant de commencer une nouvelle incantation. Il semblait sur le point de la conclure quand il stoppa net. Les serres qui lui servaient de mains jointes, il semblait lutter contre une force extérieure et invisible.
Derrière lui, Uzlag entendit les échos étouffés d’une formule arcanique. En se retournant il pu voir Maurigan qui incantait, pâle comme la mort, les bras levés vers la Liche. Le mage tentait un contre-sort, mais il était de toute évidence trop faible pour lutter contre le magicien mort-vivant. Winterchill leva lentement une griffe, et fit un geste de torsion. Les orcs s’écartèrent quand la tête du mage humain fit un tour complet sur elle même dans un bruit de craquement écoeurant.
Les fantassins de la Légion, arrêtés dans un premier temps par les mines, finirent par heurter de plein fouet les palissades et les guerriers postés aux portes. Des goules, des felguards et des doomguards s’enfoncèrent dans la base, déferlant comme une lame de fond. Les guerriers de la Horde allaient sûrement périr sous l’assaut, mais ils allaient rendre la monnaie de leur pièce aux démons avant d’y passer...
Pendant plusieurs heures, les combats firent rage. Les kaldoreis avaient envoyé une petite armée prendre les démons à revers, et une importante force de dryades et de Fils de Cénarius avaient jailli des bois pour les assister. Winterchill continuait de faire pleuvoir la mort sur les rangs de mortels, tandis qu’un Nathrezim de belle taille semblait invoquer de nombreux infernos depuis le front de la Légion. Une large portion de la ligne de défense allait céder quand un chant retenti, prenant racine dans le cœur de chacun des combattants, leur donnant un regain de force et de courage. Juchée sur son imposant sabre de givre, la prêtresse Tyrande acheva sa prière à Elune. Presque aussitôt, le ciel s’obscurcit, une nuit d’origine magique étendant ses rets étoilés au-dessus de la montagne. Puis dans un sifflement, les étoiles se mirent à pleuvoir sur les forces de la Légion. Chaque explosion oblitérait une masse non négligeable de monstruosités, mais ça n’était pas suffisant. Lorsque le sort prit fin, les elfes de la nuit se replièrent vers le sommet, laissant les forces de la Horde face à leur destin.
« -TERRE, FEU, TEMPÊTE, ÉCOUTEZ MON APPEL ! »
La voix de Thrall s’éleva, et un grondement sourd issu du ciel et de la terre répondit à sa demande. De la masse nuageuse noire amoncelée dans le ciel plu plusieurs éclairs, tandis que la terre se déchirait sous la Légion.
Uzlag passa sa hache en travers de la tête d’un felguard quand il reçut un estoc vicieux au niveau du flanc. Un voile rouge s’abaissa devant ses yeux, tandis qu’il se jetait en rugissant sur la masse des ennemis. Rien ne comptait plus, sinon le nombre d’ennemis à terre. Couper, trancher, tailler, mutiler, broyer, tuer, massacrer... Uzlag vibrait littéralement, la folie sanguinaire noyant ses sens dans une apothéose de violence pure. Le voile rouge commença cependant par s’étioler, et le décors à vaciller...
Le Sans-visage retira en toute hâte ses tentacules de l’orc qui grognait, tirant sur ses chaînes jusqu’à s’en faire saigner, les muscles gonflés par l’effort. Reculant prudemment, la créature laissa l’orc se calmer seul dans les ténèbres. Ouvrant les yeux, le massif guerrier vert retrouva sa geôle. Le voile rouge n’était plus là. La faiblesse... pendant un instant, il lui avait semblé qu’elle...non. Elle était toujours présente.
Vous vous êtes interrompu, Lacérateur ?
Ordonateur, l’examen prenait un tour... dérangeant. La puissance de ce qui s’est dégagé... J’ai rarement vu chose semblable. J’ai craint de me retrouver noyé sous les émissions mentales du sujet.
Cet argument est-il recevable ? Votre expérience en ce domaine devrait vous permettre d’éviter ce genre de désagrément. À moins que vous ne sous-entendiez par là que vous n’êtes pas indispensable à l’Assemblée ?
Je n’ai rien dis de tel, Ordonateur ! Les examens seront menés à leur terme ! Pour le Tout Puissant !
Allez, Lacérateur, et ne nous décevez pas. Dans votre intérêt, il est essentiel que vous accomplissiez la volonté du Tout Puissant.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
La silhouette floue du corps vermiforme encombré de pattes se faufila derrière le champ de vision de l'orc, qui grogna en sentant les aiguillons acérés s'enfoncer dans sa moelle épinière. Une vague de douleur accompagnée d'une cacophonie indescriptible l'envahirent l'espace de quelques centièmes de secondes, avant que le calme ne revienne. La cellule reprit ses teintes rouges et ocres qu'elle avait toujours eu. Le ciel rouge de Draenor était presque ecoeurant, avec ses innombrables astres morts qui semblaient regarder Uzlag comme de larges yeux mallades. Au moins, il était à la maison. Dans un coin, un cadavre d'ogre pourissait, affalé contre le mur.
« - Toujours enchaîné, monsieur l'orc ? »
Uzlag détourna le regard du gnome aveugle qui rampait au sol, Ce dernier le gratifia d'un sourire baveux. Il sorti son scalpel d'une des poches de son smoking et commença à s'avancer.
« - Franchement, vous pourriez me regarder avant que je ne vous découpe. Il faut savoir garder un minimum de savoir vivre en toutes circonstances. »
Le cuir épais de l'orc lui garanti un certain seuil de résistance à la douleur lorsque l'outil tranchant s'enfonça dans sa jambe. Avec un gloussement sadique, le gnome commença à faire remonter la lame, tranchant le muscle avec un plaisir non dissimulé. Uzlag se fit violence pour ne pas hurler. Il ne devait donner aucune satisfaction à cette petite vermine, car ça aurait alors été sa defaite. Tandis que le gnome opérait, une ombre se releva du tas de cadavres draeneis mutilés en court de putrefaction. Le sourire dément agrementé d'un cigare de Severnaya était toujours aussi difficile à supporter pour Uzlag. La silhouette livide et desarticulée de l'elfe s'avança, le cou penché. Elle parla de sa voix inégale, mi-etouffée mi-étranglée.
« - Coucou, mon gros. Je venais voir si tu t'amusais bien. »
L'orc la regarda d'un air suppliant.
« - Pourquoi me tourmentes-tu ? »
Le cadavre partit d'un rire asthmatique.
« - Tu m'as tuée, bête immonde. Ce n'est que justice ! »
Elle chassa le gnome ricanant d'un revers de sa main brisée. Le petit être lança un dernier coup de scalpel vicieux avant de se détourner pour courir s'enfouir dans la large panse distendue de l'ogre pourissant.
« - C'est assez ridicule, quand on y pense d'ailleurs. Enfin j'aurais dû écouter les autres lorsqu'ils m'ont mise en garde contre toi. Je ne peux peut-être pas te plaindre d'être un orc. »
Les autres... « Ils n'ont jamais voulu de toi » lui souffla dans sa tête une voix qui ressemblait fort à celle de Melena, l'orque mercenaire. Ils avaient déjà eu semblable conversation.
« - C'est faux! » Rugit le guerrier.
Severnaya, ou plutôt le cadavre qui se faisait passer pour elle s'avança, jusqu'à se tenir contre le corps de l'orc captif. La chose passa sa main molle et froide sur son ventre en un geste qui aurait presque pu passer pour une caresse en d'autres circonstances. Approchant avec difficulté sa bouche aux lèvres bleutées de l'oreille d'Uzlag, elle lui sussura :
« - Tu n'a pas un seul instant pensé à notre fille...regarde-la, à présent. »
La vision de Thalyn déambulant seul au milieu de ce qui devait probablement être les Barrens lui apparu. La demi-sang avançait précautionneusement au milieu des hautes herbes sèches. Les chaînes qui lui liaient les poings semblaient déplacées sur sa frêle carrure, tout comme la marque de fer rouge qui ornait son front lisse et juvénile. Le gobelin qui la faisait avancer à coup de fouet du haut de son porteur ogre ne semblait cependant aucunement s'en soucier, à en croire les insultes dont il l'invectivait pour qu'elle avançe plus vite.
Uzlag detourna le regard, fermant les yeux devant la scène. Ce n'était pas la réalité, c'était juste une vision envoyée par ces satanés... Il lui semblait que quelque chose se profilait au coin de son esprit. Seulement, il n'arrivait pas à s'en souvenir. Un peu comme ces rêves qui vous trotent quelques instants dans la tête à votre reveil mais qui prennent un malin plaisir à vous échapper dès que vous êtes assez lucide pour vous y intéresser. Il sentit les frôlements du cadavre s'interrompre. Severnaya designa une zone sombre de la geôle.
« - Tiens tiens, une tête connue. »
Deux points rouges brillaient dans le noir, leur éclat malsain éclairant par moment le reste du visage d'un orc visiblement âgé. Emmergeant de l'ombre, le vieux Murgrim repoussa le cadavre de femme draenei qu'il était occupé à vider de ses entrailles violacées. Un nom passa dans l'esprit d'Uzlag, ainsi que quelques heureux souvenirs... La voix grave et profonde de son père, si semblable à la sienne, résonna.
« - Alors gamin, encore une femelle morte par ta faute? »
Il s'arrêta en face du corps de Severnaya et la détailla de la tête aux pieds, comme d'autre auraient examiné une mule sur la place du marché.
« - Mouais, encore un choix tordu. Je vais finir par croire que la faiblesse de notre sang t'a complètement tourné l'esprit. Alors, elle s'appelle comment cette vermine rose? »
Dans un craquement, Severnaya s'inclina devant l'orc tatoué.
« - Severnaya Dead Aim, surnommée « Worgash » par votre crétin de fils. Enchantée de vous rencontrer, beau-papa.»
« - Greuh, celle-la sait parler ? Tu t'améliore. »
Il retira brusquement le scalpel de la jambe de son fils avant de le porter jusqu'à sa large gueule pour lécher le sang qui en gouttait. Il finit par jeter l'instrument pour fixer Uzlag d'un regard de predateur.
« - Ton sang a le goût de la peur, fils. C'est moi qui t'effraye ainsi ? »
Uzlag rassembla ses esprits et fixa son regard à celui de son père. Une semblable scène s'était déjà déroulée, il y'a longtemps. Le guerrier devait alors être à peine plus haut que trois pommes, et le resultat de ce regard ne s'était pas fait attendre.
Un poing vert et massif vint s'abattre contre sa pomette avec toute la force dont son damné de père était capable. Un crochet dans le ventre suivit. Avec un grognement satisfait, Murgrim se recula, comme pour admirer son ouvrage.
« - La guerre t'a endurci ! C'est bien... c'est à ne pas comprendre ce qui t'a amené à devenir ce que tu es aujourd'hui... »
La voix erratique de Severnaya se fit entendre derrière lui.
« - C'est ce que je me tuuuuue... à lui diiiire...il reeeeefuse d'accepter pleinemeeent la réééalité... »
La guerre. En y refléchissant, la totalité de la vie d'Uzlag, aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, n'avait été dédiée qu'à la guerre, ou bien à la préparation de sa future condition de guerrier. La caserne, sombre et résonnante de l'echo des cris de worg et des rugissements des aspirants, les champs de bataille de Draenor, d'Azeroth et de Kalimdor...Voilà ce qu'était sa vie. Une suite sans fin de batailles.
Du moins, c'est ce qu'elle était avant l'arrivée de Severnaya. Certes, il l'avait rencontrée en faisant ce qu'il savait faire de mieux, mais elle avait su lui apporter une certaine...stabilité. Elle avait su lui ouvrir les yeux sur certains aspects du monde, et avait su éveiller certaines choses en lui dont il ne se serait jamais cru capable.
Mais là où le cadavre ambulant n'avait pas tord, c'est quand il affirmait qu'Uzlag n'était guère plus qu'une bête de guerre. Le goût des combats le poussait parfois dans des situations stupides, et le plaisir intense qu'il éprouvait à la bataille, il n'avait jamais su le retrouver ailleurs. Il commençait même à douter du fait que celui que l'elfe lui avait offert ne l'égale...
Non ! Il devait recentrer ses pensées. Il était... Où était-il au juste ? Enchaîné quelque part sur Draenor avec le cadavre de sa bien-aimée et son père mort depuis des années. Rien de grave.
« - Gamin, tu dois ignorer ce que tu as rejeté! Tu sais ce que tu as à faire. »
Le regard ardent de son père était sans équivoque.
« - Tu sais ce qu'il se disait. La puissance est là, en nous, et le sera toujours depuis le Pacte. Car il n'existe qu'une seule et unique Soif. »
Le vénérable guerrier se retira dans les ombres, ne laissant plus que ses yeux rouges de visible à travers l'obscurité. Puis les deux orbes de feu disparurent. Tournant la tête vers le cadavre de Severnaya, il put le voir disparaître dans la pile de corps draeneis dans un léger sifflement, bruit de respiration de son cigare.
Un bruit de tentacule se fit entendre.
Nous allons pouvoir reprendre. Ôtez-lui la scolopendre.Que l'examen commence.
« - Toujours enchaîné, monsieur l'orc ? »
Uzlag détourna le regard du gnome aveugle qui rampait au sol, Ce dernier le gratifia d'un sourire baveux. Il sorti son scalpel d'une des poches de son smoking et commença à s'avancer.
« - Franchement, vous pourriez me regarder avant que je ne vous découpe. Il faut savoir garder un minimum de savoir vivre en toutes circonstances. »
Le cuir épais de l'orc lui garanti un certain seuil de résistance à la douleur lorsque l'outil tranchant s'enfonça dans sa jambe. Avec un gloussement sadique, le gnome commença à faire remonter la lame, tranchant le muscle avec un plaisir non dissimulé. Uzlag se fit violence pour ne pas hurler. Il ne devait donner aucune satisfaction à cette petite vermine, car ça aurait alors été sa defaite. Tandis que le gnome opérait, une ombre se releva du tas de cadavres draeneis mutilés en court de putrefaction. Le sourire dément agrementé d'un cigare de Severnaya était toujours aussi difficile à supporter pour Uzlag. La silhouette livide et desarticulée de l'elfe s'avança, le cou penché. Elle parla de sa voix inégale, mi-etouffée mi-étranglée.
« - Coucou, mon gros. Je venais voir si tu t'amusais bien. »
L'orc la regarda d'un air suppliant.
« - Pourquoi me tourmentes-tu ? »
Le cadavre partit d'un rire asthmatique.
« - Tu m'as tuée, bête immonde. Ce n'est que justice ! »
Elle chassa le gnome ricanant d'un revers de sa main brisée. Le petit être lança un dernier coup de scalpel vicieux avant de se détourner pour courir s'enfouir dans la large panse distendue de l'ogre pourissant.
« - C'est assez ridicule, quand on y pense d'ailleurs. Enfin j'aurais dû écouter les autres lorsqu'ils m'ont mise en garde contre toi. Je ne peux peut-être pas te plaindre d'être un orc. »
Les autres... « Ils n'ont jamais voulu de toi » lui souffla dans sa tête une voix qui ressemblait fort à celle de Melena, l'orque mercenaire. Ils avaient déjà eu semblable conversation.
« - C'est faux! » Rugit le guerrier.
Severnaya, ou plutôt le cadavre qui se faisait passer pour elle s'avança, jusqu'à se tenir contre le corps de l'orc captif. La chose passa sa main molle et froide sur son ventre en un geste qui aurait presque pu passer pour une caresse en d'autres circonstances. Approchant avec difficulté sa bouche aux lèvres bleutées de l'oreille d'Uzlag, elle lui sussura :
« - Tu n'a pas un seul instant pensé à notre fille...regarde-la, à présent. »
La vision de Thalyn déambulant seul au milieu de ce qui devait probablement être les Barrens lui apparu. La demi-sang avançait précautionneusement au milieu des hautes herbes sèches. Les chaînes qui lui liaient les poings semblaient déplacées sur sa frêle carrure, tout comme la marque de fer rouge qui ornait son front lisse et juvénile. Le gobelin qui la faisait avancer à coup de fouet du haut de son porteur ogre ne semblait cependant aucunement s'en soucier, à en croire les insultes dont il l'invectivait pour qu'elle avançe plus vite.
Uzlag detourna le regard, fermant les yeux devant la scène. Ce n'était pas la réalité, c'était juste une vision envoyée par ces satanés... Il lui semblait que quelque chose se profilait au coin de son esprit. Seulement, il n'arrivait pas à s'en souvenir. Un peu comme ces rêves qui vous trotent quelques instants dans la tête à votre reveil mais qui prennent un malin plaisir à vous échapper dès que vous êtes assez lucide pour vous y intéresser. Il sentit les frôlements du cadavre s'interrompre. Severnaya designa une zone sombre de la geôle.
« - Tiens tiens, une tête connue. »
Deux points rouges brillaient dans le noir, leur éclat malsain éclairant par moment le reste du visage d'un orc visiblement âgé. Emmergeant de l'ombre, le vieux Murgrim repoussa le cadavre de femme draenei qu'il était occupé à vider de ses entrailles violacées. Un nom passa dans l'esprit d'Uzlag, ainsi que quelques heureux souvenirs... La voix grave et profonde de son père, si semblable à la sienne, résonna.
« - Alors gamin, encore une femelle morte par ta faute? »
Il s'arrêta en face du corps de Severnaya et la détailla de la tête aux pieds, comme d'autre auraient examiné une mule sur la place du marché.
« - Mouais, encore un choix tordu. Je vais finir par croire que la faiblesse de notre sang t'a complètement tourné l'esprit. Alors, elle s'appelle comment cette vermine rose? »
Dans un craquement, Severnaya s'inclina devant l'orc tatoué.
« - Severnaya Dead Aim, surnommée « Worgash » par votre crétin de fils. Enchantée de vous rencontrer, beau-papa.»
« - Greuh, celle-la sait parler ? Tu t'améliore. »
Il retira brusquement le scalpel de la jambe de son fils avant de le porter jusqu'à sa large gueule pour lécher le sang qui en gouttait. Il finit par jeter l'instrument pour fixer Uzlag d'un regard de predateur.
« - Ton sang a le goût de la peur, fils. C'est moi qui t'effraye ainsi ? »
Uzlag rassembla ses esprits et fixa son regard à celui de son père. Une semblable scène s'était déjà déroulée, il y'a longtemps. Le guerrier devait alors être à peine plus haut que trois pommes, et le resultat de ce regard ne s'était pas fait attendre.
Un poing vert et massif vint s'abattre contre sa pomette avec toute la force dont son damné de père était capable. Un crochet dans le ventre suivit. Avec un grognement satisfait, Murgrim se recula, comme pour admirer son ouvrage.
« - La guerre t'a endurci ! C'est bien... c'est à ne pas comprendre ce qui t'a amené à devenir ce que tu es aujourd'hui... »
La voix erratique de Severnaya se fit entendre derrière lui.
« - C'est ce que je me tuuuuue... à lui diiiire...il reeeeefuse d'accepter pleinemeeent la réééalité... »
La guerre. En y refléchissant, la totalité de la vie d'Uzlag, aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, n'avait été dédiée qu'à la guerre, ou bien à la préparation de sa future condition de guerrier. La caserne, sombre et résonnante de l'echo des cris de worg et des rugissements des aspirants, les champs de bataille de Draenor, d'Azeroth et de Kalimdor...Voilà ce qu'était sa vie. Une suite sans fin de batailles.
Du moins, c'est ce qu'elle était avant l'arrivée de Severnaya. Certes, il l'avait rencontrée en faisant ce qu'il savait faire de mieux, mais elle avait su lui apporter une certaine...stabilité. Elle avait su lui ouvrir les yeux sur certains aspects du monde, et avait su éveiller certaines choses en lui dont il ne se serait jamais cru capable.
Mais là où le cadavre ambulant n'avait pas tord, c'est quand il affirmait qu'Uzlag n'était guère plus qu'une bête de guerre. Le goût des combats le poussait parfois dans des situations stupides, et le plaisir intense qu'il éprouvait à la bataille, il n'avait jamais su le retrouver ailleurs. Il commençait même à douter du fait que celui que l'elfe lui avait offert ne l'égale...
Non ! Il devait recentrer ses pensées. Il était... Où était-il au juste ? Enchaîné quelque part sur Draenor avec le cadavre de sa bien-aimée et son père mort depuis des années. Rien de grave.
« - Gamin, tu dois ignorer ce que tu as rejeté! Tu sais ce que tu as à faire. »
Le regard ardent de son père était sans équivoque.
« - Tu sais ce qu'il se disait. La puissance est là, en nous, et le sera toujours depuis le Pacte. Car il n'existe qu'une seule et unique Soif. »
Le vénérable guerrier se retira dans les ombres, ne laissant plus que ses yeux rouges de visible à travers l'obscurité. Puis les deux orbes de feu disparurent. Tournant la tête vers le cadavre de Severnaya, il put le voir disparaître dans la pile de corps draeneis dans un léger sifflement, bruit de respiration de son cigare.
Un bruit de tentacule se fit entendre.
Nous allons pouvoir reprendre. Ôtez-lui la scolopendre.Que l'examen commence.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
FEU, SANG ET MORT ! L'Alliance marchait sur Dun Modr ! Une vague de fantassin telle qu'Uzlag n'en avait jamais vue avait percuté les rangs de la Horde, plongeant humains, elfes, nains, orcs et trolls dans un chaos indescriptible ponctué des explosions enflammées des souffles des dragons qui filaient dans le ciel.
Uzlag para l'attaque de taille d'un fantassin aux couleurs du Lordaeron avant de lui sectionner l'avant-bras dans le même mouvement. Projettant l'humain à terre, il prit son élan et s'en servit comme tremplin afin d'atterir au beau milieu de la mêlée féroce qui opposait les fantassins humains aux forces de la Horde. Degainant son massif couteau de guerre, il entreprit de noyer sous un déluge de coups un highlander d'Arathi.
L'homme maniait sa claymore avec dexterité, mais le poid de son arme fini par le fatiguer en dépit de sa carrure imposante. Un mouvement trop large joua en sa défaveur et le guerrier orc en profita pour lui bloquer sa lame contre le sol d'un revers de sa large hache tandis qu'il lui enfonçait dans le torse son couteau barbelé. Le sang jailli, mouchetant la peau verte d'Uzlag de traînées carmines.
Autour de lui, des scènes semblables se déroulaient, laissant le sol detrempé des Wetlands jonché de cadavres et de membres sectionnés. Les rugissements et les cris de guerre des orcs se faisaient l'echo de ceux des humains, dans une symphonie cacophonique aussi exaltante que la plus ennivrante des drogues. La guerre était une musique aux oreilles d'Uzlag. Fracas des lames, cris de guerre, bruit des corps tombant à terre, râle des mourrants...
Il fracassa rageusement un bouclier, hurlant à pleins poumons sur son adversaire. Loin de l'épuiser, cela renforçait l'orc, le poussait jusqu'à ses limites.
A ses côtés, Vark'Thul ferraillait contre deux fantassins de Stromgarde, des malédictions à l'égard de leurs ancêtres plein la gueule. Un des humains tomba, la carrotide tranchée net par l'un des coups de hache de l'orc. Son camarade poussa un cri de desespoir et se jeta sur son adversaire, déchaînant sa fureur, laissant tomber son bouclier pour aggriper son épée à pleines mains. Reculant, l'orc trébucha sur une plaque d'armure froissée. La lame du fantassin le toucha à la tête, projettant une gerbe de sang noir sur le sol boueux. Titubant en arrière, le grunt porta une main à son visage. Il tâta le tracé de la large balafre qui lui traversait desormais le front et l'arcade sourcillière, puis il posa la main sur son oeil que la pointe de l'arme avait labouré.
Uzlag put voir la bave lentement perler à la commissure des lèvres de son ami, le feu de son desormais seul et unique oeil gagner en intansité...
Le grunt se jeta sur l'humain qui accourait pour l'achever en hurlant comme un damné, sans se soucier le moins du monde de se protéger d'une éventuelle riposte de l'orc. Quelques entailles vinrent s'ajouter au lot de blessures de Vark'Thul avant qu'il ne fende l'humain en deux d'un coup de hache. Les deux parties du fantassin tombèrent à terre. Loin d'être calmer, Vark'Thul voyait sa rage surnaturelle décuplée par l'odeur et le goût du sang. Uzlag vit son ami disparaître dans la mêlée avant de se retourner pour faire face à face à un guerrier nain à l'allure particulièrement corriace.
Le combat s'engagea, le nain faisant preuve de bien plus de vivacité que ne l'aurais laissé suposer son apparence large et courtaude. La plupart de ses coups devaient être parés plus bas, ce qui obligeait l'orc à se battre presque courbé. Le solide bouclier d'acier du petit guerrier voyait en outre les armes glisser sur sa surface polie, ce qui destabilisait l'assise d'Uzlag à chacune de ses attaques qui touchait au but. Un coup de botte ferrée vint fracasser la mâchoire du nain, l'envoyant rouler dans la boue en hurlant de douleur et règlant le problème du même coup. Avec un grognement satisfait, Uzlag passa à l'adversaire suivant.
Le fantassin qui s'opposait au guerrier Blacktooth ne vit pas la hache de guerre lui arriver dans le dos. Le suivant eu le temps de se préparer à l'attaque du sergent, mais cela ne fit pas grande difference, et il finit éventré, ses tripes roses et fumantes se répandant sur le sol. L'orc s'arrêta, le temps de pousser le rugissement de ralliement du Bleeding Hollow.
« - DU SANG POUR LE BLEEDING HOLLOW ! LE FRACAS DES ARMES POUR LA HORDE! »
Il s'attendait à entendre les cris de ses grunts, mais ce fut le hurlement de douleur d'un des dragons qui filait dans le ciel qui lui répondit. Tournant son regard rougeoyant dans sa direction, Uzlag vit le monstre qui éxécutait d'impossibles vrilles aeriennes, une patte posée sur l'oeil droit. Soudain, un trait de feu partit du sol et pour aller s'enfoncer dans son autre oeil, lui arrachant un énième rugissement. La bête commença à perdre de l'altitude, au desespoir de son cavalier qui hurlait alors que tous deux fonçaient vers le sol. Le drake rouge s'ecrasa sur une large phalange de cavaliers, dans un fracas impressionant. Un autre trait embrasé s'éleva pour aller éborgner un second dragon, mais cette fois Uzlag réussi à en déterminer la provenance. Ca venait de quelques dizaines de mètres devant lui. Avec un sourire mauvais, le sergent commença às 'avancer dans la mêlée en direction de l'archer. Sûrement un de ces fichus chasseurs de drakes, comme il en était tant apparut ces dernières années. Enfin, quand il allait se retrouver face à lui, celui là n'allait plus faire son malin. En effet, au bout de quelques instants, l'orc trouva ce qu'il cherchait. C'était un elfe. Parfait.
Au milieu des corps à corps féroces, une silhouette fine et longiligne courait, presque à l'aveuglette, un immense arc à la main, suivant des yeux le déplacement du dragon qu'elle avait choisi pour cible. Elle décocha sa flèche et fit mouche, esquivant une mêlée au son du meuglement de douleur de sa proie. Elle s'apprêtait à encocher une autre flèche quand sa course l'amena face à Uzlag, solidement campé dans la boue, la hache à la main. L'elfe stoppa, se ramassant sur lui-même. Ses yeux bleux eclatants perçant à travers la fente de sa capuche rencontrèrent ceux rougeoyants de l'orc. D'après les courbes de son corps fin et souple, c'était une femelle. Ridiculement malingre. Il lanca son couteau de combat sur elle tout en lui fonçant dessus en meuglant.
« - Prépare toi à mourir ! Nul ne triomphe des bêtes de guerre de la Horde impunément !»
L'elfe esquiva l'arme et la charge de l'orc et dans un même mouvement fluide laissa tomber son arc pour degainer deux longues lames courbes. Rapide. Aggripant sa hache à deux mains, Uzlag commença lui faire décrire de larges cercles, ne lâchant pas sa vivace adversaire d'une semelle. Cette dernière esquivait tant bien que mal, sans pour autant parvenir à s'éloigner ou à se rapprocher de l'orc. Dans un harmonieux roulé-boulé, elle s'empara de son arc au sol. Aussi vive que l'éclair, elle encocha et tira alors que l'orc fonçait sur elle. La flèche alla se ficher dans son épaulière. Presque aussitôt, un second trait alla se planter dans sa large cuisse, lui arrachant un rugissement de surprise et de douleur. Il perdait du terrain, et cette traînée reculait, encochant une autre flèche...
L'impact de la flèche dans son épaule droite failli le jeter à terre. Le choc se répercuta en lui, traversant son âme, faisant filer son sang dans ses veines, ses artères... Jusqu'à son coeur au sein duquel couvait le feu. Feu qui se répandit dans son corps, aussi ardent et dévorant qu'un worg affamé. Le temps sembla se décomposer, les combattants bougeaient au ralenti autours de lui. tandis que la rage montait, oppressant son torse. Un voile rouge s'abaissa lentement devant ses yeux, ne le laissant plus distinguer rien d'autre que la cause de sa douleur immédiate : l'elfe apparaissait clairement au milieu de la brume écarlate qui la nimbait. Il pouvait voir le moindre des détails la constituant, depuis les attaches de son armure de cuir jusqu'aux contours noircis de ses yeux, en passant par le sourire moqueur qu'il pouvait deviner sous son masque. Un sourire qu'il allait s'empresser d'éffacer à coup de hache.
Prenant appui sur sa jambe transpercée, le grunt s'élanca vers sa cible en hurlant, la hache levée. Il allait la massacrer, son sang allait couler pour abreuver la terre. La Soif Rouge le gagnait, une fois de plus ! Il s'abandonna, laissant le feu et la présence revigorante qu'il sentait en lui faire ce que bon leur semblait. Tuer, trancher, tailler, broyer, massacrer... Jusqu'à ce que la cible de son courroux ne s'éclipse de son champ de vision. Peut lui importait, en verité, peut-être l'avait-il déjà tuée, ou bien s'était-elle enfuie. Seul comptait le goût du sang à partir de maintenant...
Avec un grognement, Uzlag se reveilla. Les cahots de la marche l'avaient turé de son sommeil. Et l'inconfort du dos de l'orc qui le portait. Son frère tourna une mine sévère dans sa direction.
« - On part pour le sud. Kilrogg et les deux frères attendent le reste des survivants à Blackrock Spire. On va organiser nos défenses là-bas. » Il n'ajouta rien d'autre.
Un sentiment d'échec s'abattit sur Uzlag. Toku ne l'avait bien entendu pas dit, mais la Horde venait de subir une cuisante défaite avec la perte de Dun Modr...
Une fois de plus, un étalage de la barbarie et des moeurs belliqueuses des races de la surface. Ca en deviendrait presque lassant.
Oui ordonateur, leur extermination totale est d'autant plus nescessaires qu'elles sont une menace pour elles-même. Je vous informe cependant que je pense avoir amélioré ma capacité de resistance à ces...crises de psychopathie du sujet. J'ai cependant l'impression qu'elles sont liées à un facteur exterieur.
Qu'entendez-vous par là, Lacérateur ?
Je ne saurais formuler cela avec assez de clarté pour le moment. Je vais devoir fouiller plus loin dans la mémoire du sujet.
Uzlag para l'attaque de taille d'un fantassin aux couleurs du Lordaeron avant de lui sectionner l'avant-bras dans le même mouvement. Projettant l'humain à terre, il prit son élan et s'en servit comme tremplin afin d'atterir au beau milieu de la mêlée féroce qui opposait les fantassins humains aux forces de la Horde. Degainant son massif couteau de guerre, il entreprit de noyer sous un déluge de coups un highlander d'Arathi.
L'homme maniait sa claymore avec dexterité, mais le poid de son arme fini par le fatiguer en dépit de sa carrure imposante. Un mouvement trop large joua en sa défaveur et le guerrier orc en profita pour lui bloquer sa lame contre le sol d'un revers de sa large hache tandis qu'il lui enfonçait dans le torse son couteau barbelé. Le sang jailli, mouchetant la peau verte d'Uzlag de traînées carmines.
Autour de lui, des scènes semblables se déroulaient, laissant le sol detrempé des Wetlands jonché de cadavres et de membres sectionnés. Les rugissements et les cris de guerre des orcs se faisaient l'echo de ceux des humains, dans une symphonie cacophonique aussi exaltante que la plus ennivrante des drogues. La guerre était une musique aux oreilles d'Uzlag. Fracas des lames, cris de guerre, bruit des corps tombant à terre, râle des mourrants...
Il fracassa rageusement un bouclier, hurlant à pleins poumons sur son adversaire. Loin de l'épuiser, cela renforçait l'orc, le poussait jusqu'à ses limites.
A ses côtés, Vark'Thul ferraillait contre deux fantassins de Stromgarde, des malédictions à l'égard de leurs ancêtres plein la gueule. Un des humains tomba, la carrotide tranchée net par l'un des coups de hache de l'orc. Son camarade poussa un cri de desespoir et se jeta sur son adversaire, déchaînant sa fureur, laissant tomber son bouclier pour aggriper son épée à pleines mains. Reculant, l'orc trébucha sur une plaque d'armure froissée. La lame du fantassin le toucha à la tête, projettant une gerbe de sang noir sur le sol boueux. Titubant en arrière, le grunt porta une main à son visage. Il tâta le tracé de la large balafre qui lui traversait desormais le front et l'arcade sourcillière, puis il posa la main sur son oeil que la pointe de l'arme avait labouré.
Uzlag put voir la bave lentement perler à la commissure des lèvres de son ami, le feu de son desormais seul et unique oeil gagner en intansité...
Le grunt se jeta sur l'humain qui accourait pour l'achever en hurlant comme un damné, sans se soucier le moins du monde de se protéger d'une éventuelle riposte de l'orc. Quelques entailles vinrent s'ajouter au lot de blessures de Vark'Thul avant qu'il ne fende l'humain en deux d'un coup de hache. Les deux parties du fantassin tombèrent à terre. Loin d'être calmer, Vark'Thul voyait sa rage surnaturelle décuplée par l'odeur et le goût du sang. Uzlag vit son ami disparaître dans la mêlée avant de se retourner pour faire face à face à un guerrier nain à l'allure particulièrement corriace.
Le combat s'engagea, le nain faisant preuve de bien plus de vivacité que ne l'aurais laissé suposer son apparence large et courtaude. La plupart de ses coups devaient être parés plus bas, ce qui obligeait l'orc à se battre presque courbé. Le solide bouclier d'acier du petit guerrier voyait en outre les armes glisser sur sa surface polie, ce qui destabilisait l'assise d'Uzlag à chacune de ses attaques qui touchait au but. Un coup de botte ferrée vint fracasser la mâchoire du nain, l'envoyant rouler dans la boue en hurlant de douleur et règlant le problème du même coup. Avec un grognement satisfait, Uzlag passa à l'adversaire suivant.
Le fantassin qui s'opposait au guerrier Blacktooth ne vit pas la hache de guerre lui arriver dans le dos. Le suivant eu le temps de se préparer à l'attaque du sergent, mais cela ne fit pas grande difference, et il finit éventré, ses tripes roses et fumantes se répandant sur le sol. L'orc s'arrêta, le temps de pousser le rugissement de ralliement du Bleeding Hollow.
« - DU SANG POUR LE BLEEDING HOLLOW ! LE FRACAS DES ARMES POUR LA HORDE! »
Il s'attendait à entendre les cris de ses grunts, mais ce fut le hurlement de douleur d'un des dragons qui filait dans le ciel qui lui répondit. Tournant son regard rougeoyant dans sa direction, Uzlag vit le monstre qui éxécutait d'impossibles vrilles aeriennes, une patte posée sur l'oeil droit. Soudain, un trait de feu partit du sol et pour aller s'enfoncer dans son autre oeil, lui arrachant un énième rugissement. La bête commença à perdre de l'altitude, au desespoir de son cavalier qui hurlait alors que tous deux fonçaient vers le sol. Le drake rouge s'ecrasa sur une large phalange de cavaliers, dans un fracas impressionant. Un autre trait embrasé s'éleva pour aller éborgner un second dragon, mais cette fois Uzlag réussi à en déterminer la provenance. Ca venait de quelques dizaines de mètres devant lui. Avec un sourire mauvais, le sergent commença às 'avancer dans la mêlée en direction de l'archer. Sûrement un de ces fichus chasseurs de drakes, comme il en était tant apparut ces dernières années. Enfin, quand il allait se retrouver face à lui, celui là n'allait plus faire son malin. En effet, au bout de quelques instants, l'orc trouva ce qu'il cherchait. C'était un elfe. Parfait.
Au milieu des corps à corps féroces, une silhouette fine et longiligne courait, presque à l'aveuglette, un immense arc à la main, suivant des yeux le déplacement du dragon qu'elle avait choisi pour cible. Elle décocha sa flèche et fit mouche, esquivant une mêlée au son du meuglement de douleur de sa proie. Elle s'apprêtait à encocher une autre flèche quand sa course l'amena face à Uzlag, solidement campé dans la boue, la hache à la main. L'elfe stoppa, se ramassant sur lui-même. Ses yeux bleux eclatants perçant à travers la fente de sa capuche rencontrèrent ceux rougeoyants de l'orc. D'après les courbes de son corps fin et souple, c'était une femelle. Ridiculement malingre. Il lanca son couteau de combat sur elle tout en lui fonçant dessus en meuglant.
« - Prépare toi à mourir ! Nul ne triomphe des bêtes de guerre de la Horde impunément !»
L'elfe esquiva l'arme et la charge de l'orc et dans un même mouvement fluide laissa tomber son arc pour degainer deux longues lames courbes. Rapide. Aggripant sa hache à deux mains, Uzlag commença lui faire décrire de larges cercles, ne lâchant pas sa vivace adversaire d'une semelle. Cette dernière esquivait tant bien que mal, sans pour autant parvenir à s'éloigner ou à se rapprocher de l'orc. Dans un harmonieux roulé-boulé, elle s'empara de son arc au sol. Aussi vive que l'éclair, elle encocha et tira alors que l'orc fonçait sur elle. La flèche alla se ficher dans son épaulière. Presque aussitôt, un second trait alla se planter dans sa large cuisse, lui arrachant un rugissement de surprise et de douleur. Il perdait du terrain, et cette traînée reculait, encochant une autre flèche...
L'impact de la flèche dans son épaule droite failli le jeter à terre. Le choc se répercuta en lui, traversant son âme, faisant filer son sang dans ses veines, ses artères... Jusqu'à son coeur au sein duquel couvait le feu. Feu qui se répandit dans son corps, aussi ardent et dévorant qu'un worg affamé. Le temps sembla se décomposer, les combattants bougeaient au ralenti autours de lui. tandis que la rage montait, oppressant son torse. Un voile rouge s'abaissa lentement devant ses yeux, ne le laissant plus distinguer rien d'autre que la cause de sa douleur immédiate : l'elfe apparaissait clairement au milieu de la brume écarlate qui la nimbait. Il pouvait voir le moindre des détails la constituant, depuis les attaches de son armure de cuir jusqu'aux contours noircis de ses yeux, en passant par le sourire moqueur qu'il pouvait deviner sous son masque. Un sourire qu'il allait s'empresser d'éffacer à coup de hache.
Prenant appui sur sa jambe transpercée, le grunt s'élanca vers sa cible en hurlant, la hache levée. Il allait la massacrer, son sang allait couler pour abreuver la terre. La Soif Rouge le gagnait, une fois de plus ! Il s'abandonna, laissant le feu et la présence revigorante qu'il sentait en lui faire ce que bon leur semblait. Tuer, trancher, tailler, broyer, massacrer... Jusqu'à ce que la cible de son courroux ne s'éclipse de son champ de vision. Peut lui importait, en verité, peut-être l'avait-il déjà tuée, ou bien s'était-elle enfuie. Seul comptait le goût du sang à partir de maintenant...
Avec un grognement, Uzlag se reveilla. Les cahots de la marche l'avaient turé de son sommeil. Et l'inconfort du dos de l'orc qui le portait. Son frère tourna une mine sévère dans sa direction.
« - On part pour le sud. Kilrogg et les deux frères attendent le reste des survivants à Blackrock Spire. On va organiser nos défenses là-bas. » Il n'ajouta rien d'autre.
Un sentiment d'échec s'abattit sur Uzlag. Toku ne l'avait bien entendu pas dit, mais la Horde venait de subir une cuisante défaite avec la perte de Dun Modr...
Une fois de plus, un étalage de la barbarie et des moeurs belliqueuses des races de la surface. Ca en deviendrait presque lassant.
Oui ordonateur, leur extermination totale est d'autant plus nescessaires qu'elles sont une menace pour elles-même. Je vous informe cependant que je pense avoir amélioré ma capacité de resistance à ces...crises de psychopathie du sujet. J'ai cependant l'impression qu'elles sont liées à un facteur exterieur.
Qu'entendez-vous par là, Lacérateur ?
Je ne saurais formuler cela avec assez de clarté pour le moment. Je vais devoir fouiller plus loin dans la mémoire du sujet.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Silence. Une moiteur dense et sourde s'était emparé de la cellule. Etaient-ils présents ? L'observaient t-ils ? L'orc n'aurait su le dire. Les ténèbres rampaient au sol...
Non ! On pouvait y appercevoir de petites lumières, et l'atmosphère des marais emplissait la zone. Les yeux revulsés, Uzlag se laissa une fois de plus emporter.
***********************************************
Le petit village se prépare paisiblement à passer la nuit. Le doux crépuscule de cette fin de journée fait briller la chaume des toits des maisons de pierre, accompagnant la rentrée du betail d'agréable chatoiements dorés. Les hommes rentrent du champ ou de la coupe du bois, qui le rateau, qui la hache à l'epaule, echangeant quelques plaisanteries. La fumée à la cheminée de leur foyer leur inspire sûrement la promesse de quelques allechant râgout, ou d'une onctueuse soupe au lard. Des enfants jouent sur la place de terre battue, ils courent après un chien galeux qu'ils viennent de recouvrir de feraille.
Depuis le couvert des sombres frondaison de la lisière des marais, vingt paires de points rougeoyants se sont fixés sur le hameau. Le feulement des orcs roule doucement aux alentours tandis qu'ils observent les humains qui refluent vers leurs demeures.
Accroupi dans l'un à côté de l'autre, les bottes dans la boue, Uzlag et Vark'Thul échangent un regard dubitatif. C'est donc CA les humains ? Il n'échangent cependant aucun mot, ils écoutent le sergent Nagtor qui leur explique le plan. Charger, tuer et piller au nom de la Horde. C'est bon, il savent le faire ça. La voix rocailleuse du gros orc se fait plus ténue alors que la nuit commance à tomber, estompant peu à peu la netteté de ses traits difformes, laissant uniquement visible ses yeux embrasés de leur flamme interieure.
Les humains, peuple faible, qui sera bientôt le prochain de rayé sur la liste genocidaire de la Horde.
La nuit est tombée à present, accompagnée d'un vent froid qui fend l'humidité ambiante pour venir mordre les parcelles de peau exposées des grunts. Certains montrent des signes d'impatience, grognant et pietinant. D'autres, comme Uzlag, se contentent de garder leur regard fixé sur la cible.
Détachant son oreille du discour ennuyeux du sergent, il cherche du regard un agneau egaré du troupeau. Là, il a trouvé sa future proie. Elle est jeune et revêtue d'une robe de lin et d'un tablier. Sa peau blanche et fine, sûrement aussi douce que la soie, contraste vivement avec ses cheveux de jai retenus par un fichu brodé. Elle se tient assise sur un muret à la sortie du village et regarde le ciel, un ai rêveur sur son visage lisse et rond. "Plus de flanneries pour toi, ma jolie" Pense le guerrier. "C'est le destructeur de rêves qui nous envoie ici pour porter la guerre et jeter à bas votre pathétique civilisation."
Avec un grognement de plaisir, il se laisse envahir par la pulsion de haine qui sourde en lui. Il imagine son air surpris et terrifié quand elle le verra foncer sur elle, fulminant et hurlant. Il imagine le son que fera sa hache lorsqu'elle dechirera ses chairs et tranchera ses muscles délicats. Il passe une langue râpeuse sur ses lèvres épaisses ens ongeant au gout de son sang, en entendant le bruit que feront ses os en craquant...
Quelques mots du sergent Nagtor, prononcés dans un unique aboiement, le tirent de ses songes sanglants.
"- Allumez les torches !"
Avec des rictus et des feulements de joie, les guerriers allument leurs brandons à l'aide des briquets règlementaire qu'ils portent sur eux. Les orcs adorent le feu, et encore plus jouer avec. Dans la pénombre de la lisière de la clairière, une dizaine de points orangés apparaissent comme autant de sinistres lucioles. Ca y'est, ils ne disposent plus que de quelques instants pour lancer la charge si ils veulent bénéficier de l'effet de surprise.
"- BLEEDING HOLLOW A L'ATTAQUE !"
Les guerriers s'élancent, la detente de leurs puissantes jambes les amenant sur le pré qui les sépare du village.
Ou sont-ils passé les fiers cris de guerre des guerriers du clan ? Ce soir, c'est dans un concert de rugissements et de hurlements dements, preuve de la terrible soif qui les consume, que les orcs foncent au combat.
Ou sont-ils passé les honorables et nobles guerriers du peuple orc ? Ce soir, c'est une meute de predateurs vils et sanguinaires qui accourt vers la curée, avides de sang et de carnage.
Cela, Uzlag en a conscience au fond de lui. Mais cela n'entrave pas sa course. Cela ne fait taire le rugissement bestial qui jaillit de sa gueule. Le feu du demon est bien plus fort, bien plus puissant, bien plus plaisant. Il n'a pas à penser, pas à se poser de question, pas à se souvenir.
Il est un guerrier de la Horde, vouée à ravager et à porter la guerre sur ce monde.
Deja, les villageois humains sortent sur le pas de leurs portes pour prendre connaissance de la raison de ce vacarme.
"Fuyez pendant qu'il en est encore temps, pauvres larves" songe Uzlag.
Mais les humains ne fuient pas, et se contentent de pointer du doigt l'escouade d'orcs chargeant.
La jeune femme s'est levée de son muret et commence à reculer vers le village, ses grands yeux verts ecarquillés. Les orcs sont sur les humains. Des fermiers courageux, ou tout simplement candidats au suicide,se portent au devant des agresseurs, la fourche ou la hache à la main. Avec un grognement de dedain, le sergent Nagtor déchire le torse du premier sans freiner sa course. La masse des grunts s'engouffre derrière lui.
Uzlag delaisse quelques instants la femelle humaine du regard pour se concentrer sur un male hirsute qui le menace de sa bèche. Deviant une attaque maladroite de son large bouclier de fer massif, l'orc brise la cage thoracique de son adversaire d'un coup de genou. L'humain s'effondre et vomit aus ol une bile teintée d'ecarlate. Il ne voit pas la hache qui vient lui fendre le crâne, mettant fin à ses tourments. Les autres combattants sont rapidement et sauvagement demembrés, leurs cadavres pietinés. Avec un rire haineux, Vark'Thul lance sa torche sur le toit de chaume d'une des maisons qui s'embrase sans tarder. Suivant son exemple, les autres detenteurs de torche courent porter les flammes sur les habitations alentours. Le reste des orcs fonce sur le reste des villageois terrifiés qui courent en tout sens.
Une femme s'effondre sur Uzlag, un bras tranché net. Elle s'aggripe à lui et l'implore du regard. Un violent revers la renvoie là ou est sa place, dans la fange sanglante qui tapisse desormais la place du village. Les pleurs et les cris des femmes et des enfants se mêlent aux rugissements des orcs.
Le massacre se prolonge. Un à un, les males sont tués. Certains grunts jettent leurs armes au sol pour déchirer les humaisn de leurs mains, pris de frenesie sanguinaire. Uzlag a deja subit cela, c'est pourquoi ses propres armes sont retenues à ses poignets par de solides chaînes.
Les maisons en feu forcent les vieux, les femmes et les enfants qui s'y refugiaient à en sortir pour se retrouver impitoyablement interceptés par les orcs.Leurs corps viennent rejoindre ceux des mâles. Parmis les fuyards, Uzlag repère la jeune femelle. Elle court en direction des marais, un enfant dans le sbras. Il se lance à sa poursuite avec un feulement. Le worg va frapper sa proie ! Elle jette unr egard ena rrière, et l'apperçoit. Avec un cri, elle tente d'accèlérer, mais sa robe la gêne. Elle s'y prend les pieds, trebuche, puis tombe. Le nourrisson pousse un cri également alors qu'elle se redresse pour observer l'orc qui approche au pas, des larmes rougissant son visage blanc. Elle se met à genou, l'enfant pressé contre son sein, puis elle implore d'une voix brisée.
"- Pitié...Laissez-nous en vie ! Je vous donnerais tout ! je ferais ce que vous voulez ! Epargnez-nous, moi et mon enfant !"
Uzlag la toise, la fixe dans les yeux. Il analyse la peur et la detresse qu'il y voit, s'amuse de l'étincelle d'espoir qui s'agite encore au fond du regard de la femelle humaine alors qu'il abaisse ses armes.
"- Je vais te massacrer. Ton sang va m'abreuver. Souviens-toi de cela lorsque tu brûlera en enfer, garce : il n'existe qu'une seule et unique Soif, un seul et unique besoin."
Elle lui tend malgré tout la larve braillante.
"- Epargne mon fils...je t'en supplie, guerrier...je suis prête à mourir, mais épargne le..."
Elle le regarde, essayant d'avoir l'air ferme et resolue, malgré la peur qui la dévore. L'orc ricane et lui enlève brutalement le nourrisson des mains, le faisant tomber au sol. La femme etouffe un cri et plaque ses mains sur sa bouche, avant de tourner un regard lourd de haine devant lui. Elle hurle tout en pleurant.
"- Je souhaite que tu brûle en enfer, bâtard !"
Avec toute la force et la rage qui restaient en elle, elle se jette sur lui, attaquant comme un animal blessé mit au pied du mur. Un coup, et son ventre plat et lisse se déchire, laissant s'echapper ses entrailles en un long chapelet rose. Elle s'effondre. Un second coup de hache lui tranche le bras. Une ultime frappe la decapite, sa tête aux yeux exorbités vient rouler prêt de son fils qui la fixe de ses petits yeux, sans comprendre pourquoi le visage de sa mère reste figé.
Lèchant sa hache avec delectation, l'orc considère le bébé à terre. A nouveaux au fond de lui, une voix s'élève. La femelle fut brave. Elle a affronté la mort avec courage. Mu par un soudain elan, il ramasse l'enfant et le plaçe dans le creux de son bras, contre lui. Le petit hurle fort, il est en bonne santé. Uzlag repart vers le village en flamme.
La scène habiteulle après chaque combat. Les cadavres sont empilés en tas au milieu du village, sauf ceux des enfants qui sont empalés devant le petit temple de la Lumière. Les femmes subissent les ardeurs des guerriers avant d'être passées au fil de la lame. Parcourant la place du regard, Uzlag ne trouve rien d'interessantà piller. Vark'Thul s'approche, une nouvelle collection de tête humaines à sa ceinture. Son ami désigne l'enfant.
"-C'est quoi ça ? Tu veux t'en faire un animal de compagnie ?"
Uzlag abaisse le regard sur l'enfant, qui le fixe de ses yeux verts. Un regard qu'il n'oubliera sûrement jamais...qu'il ne supportera jamais.
"- Sa mère est morte un peu plus bravement que les autres. Je lui devais bien ça."
Il s'approche du tas de cadavre et l'observe. Ne trouvant visiblement pas ce qu'il cherche, il depose l'enfant sur le torse du cadavre du prêtre du village.
"- Ce petit asticot mérite bien de mourir au milieu des siens, et pas aux côtés d'une mère sans tête, harf ! Et siq uelqun le trouve, tant mieux pour lui."
Avec un grand rire, les deux amis s'éloignent, reprenant le chemin du camp avec leur escouade.
Non ! On pouvait y appercevoir de petites lumières, et l'atmosphère des marais emplissait la zone. Les yeux revulsés, Uzlag se laissa une fois de plus emporter.
***********************************************
Le petit village se prépare paisiblement à passer la nuit. Le doux crépuscule de cette fin de journée fait briller la chaume des toits des maisons de pierre, accompagnant la rentrée du betail d'agréable chatoiements dorés. Les hommes rentrent du champ ou de la coupe du bois, qui le rateau, qui la hache à l'epaule, echangeant quelques plaisanteries. La fumée à la cheminée de leur foyer leur inspire sûrement la promesse de quelques allechant râgout, ou d'une onctueuse soupe au lard. Des enfants jouent sur la place de terre battue, ils courent après un chien galeux qu'ils viennent de recouvrir de feraille.
Depuis le couvert des sombres frondaison de la lisière des marais, vingt paires de points rougeoyants se sont fixés sur le hameau. Le feulement des orcs roule doucement aux alentours tandis qu'ils observent les humains qui refluent vers leurs demeures.
Accroupi dans l'un à côté de l'autre, les bottes dans la boue, Uzlag et Vark'Thul échangent un regard dubitatif. C'est donc CA les humains ? Il n'échangent cependant aucun mot, ils écoutent le sergent Nagtor qui leur explique le plan. Charger, tuer et piller au nom de la Horde. C'est bon, il savent le faire ça. La voix rocailleuse du gros orc se fait plus ténue alors que la nuit commance à tomber, estompant peu à peu la netteté de ses traits difformes, laissant uniquement visible ses yeux embrasés de leur flamme interieure.
Les humains, peuple faible, qui sera bientôt le prochain de rayé sur la liste genocidaire de la Horde.
La nuit est tombée à present, accompagnée d'un vent froid qui fend l'humidité ambiante pour venir mordre les parcelles de peau exposées des grunts. Certains montrent des signes d'impatience, grognant et pietinant. D'autres, comme Uzlag, se contentent de garder leur regard fixé sur la cible.
Détachant son oreille du discour ennuyeux du sergent, il cherche du regard un agneau egaré du troupeau. Là, il a trouvé sa future proie. Elle est jeune et revêtue d'une robe de lin et d'un tablier. Sa peau blanche et fine, sûrement aussi douce que la soie, contraste vivement avec ses cheveux de jai retenus par un fichu brodé. Elle se tient assise sur un muret à la sortie du village et regarde le ciel, un ai rêveur sur son visage lisse et rond. "Plus de flanneries pour toi, ma jolie" Pense le guerrier. "C'est le destructeur de rêves qui nous envoie ici pour porter la guerre et jeter à bas votre pathétique civilisation."
Avec un grognement de plaisir, il se laisse envahir par la pulsion de haine qui sourde en lui. Il imagine son air surpris et terrifié quand elle le verra foncer sur elle, fulminant et hurlant. Il imagine le son que fera sa hache lorsqu'elle dechirera ses chairs et tranchera ses muscles délicats. Il passe une langue râpeuse sur ses lèvres épaisses ens ongeant au gout de son sang, en entendant le bruit que feront ses os en craquant...
Quelques mots du sergent Nagtor, prononcés dans un unique aboiement, le tirent de ses songes sanglants.
"- Allumez les torches !"
Avec des rictus et des feulements de joie, les guerriers allument leurs brandons à l'aide des briquets règlementaire qu'ils portent sur eux. Les orcs adorent le feu, et encore plus jouer avec. Dans la pénombre de la lisière de la clairière, une dizaine de points orangés apparaissent comme autant de sinistres lucioles. Ca y'est, ils ne disposent plus que de quelques instants pour lancer la charge si ils veulent bénéficier de l'effet de surprise.
"- BLEEDING HOLLOW A L'ATTAQUE !"
Les guerriers s'élancent, la detente de leurs puissantes jambes les amenant sur le pré qui les sépare du village.
Ou sont-ils passé les fiers cris de guerre des guerriers du clan ? Ce soir, c'est dans un concert de rugissements et de hurlements dements, preuve de la terrible soif qui les consume, que les orcs foncent au combat.
Ou sont-ils passé les honorables et nobles guerriers du peuple orc ? Ce soir, c'est une meute de predateurs vils et sanguinaires qui accourt vers la curée, avides de sang et de carnage.
Cela, Uzlag en a conscience au fond de lui. Mais cela n'entrave pas sa course. Cela ne fait taire le rugissement bestial qui jaillit de sa gueule. Le feu du demon est bien plus fort, bien plus puissant, bien plus plaisant. Il n'a pas à penser, pas à se poser de question, pas à se souvenir.
Il est un guerrier de la Horde, vouée à ravager et à porter la guerre sur ce monde.
Deja, les villageois humains sortent sur le pas de leurs portes pour prendre connaissance de la raison de ce vacarme.
"Fuyez pendant qu'il en est encore temps, pauvres larves" songe Uzlag.
Mais les humains ne fuient pas, et se contentent de pointer du doigt l'escouade d'orcs chargeant.
La jeune femme s'est levée de son muret et commence à reculer vers le village, ses grands yeux verts ecarquillés. Les orcs sont sur les humains. Des fermiers courageux, ou tout simplement candidats au suicide,se portent au devant des agresseurs, la fourche ou la hache à la main. Avec un grognement de dedain, le sergent Nagtor déchire le torse du premier sans freiner sa course. La masse des grunts s'engouffre derrière lui.
Uzlag delaisse quelques instants la femelle humaine du regard pour se concentrer sur un male hirsute qui le menace de sa bèche. Deviant une attaque maladroite de son large bouclier de fer massif, l'orc brise la cage thoracique de son adversaire d'un coup de genou. L'humain s'effondre et vomit aus ol une bile teintée d'ecarlate. Il ne voit pas la hache qui vient lui fendre le crâne, mettant fin à ses tourments. Les autres combattants sont rapidement et sauvagement demembrés, leurs cadavres pietinés. Avec un rire haineux, Vark'Thul lance sa torche sur le toit de chaume d'une des maisons qui s'embrase sans tarder. Suivant son exemple, les autres detenteurs de torche courent porter les flammes sur les habitations alentours. Le reste des orcs fonce sur le reste des villageois terrifiés qui courent en tout sens.
Une femme s'effondre sur Uzlag, un bras tranché net. Elle s'aggripe à lui et l'implore du regard. Un violent revers la renvoie là ou est sa place, dans la fange sanglante qui tapisse desormais la place du village. Les pleurs et les cris des femmes et des enfants se mêlent aux rugissements des orcs.
Le massacre se prolonge. Un à un, les males sont tués. Certains grunts jettent leurs armes au sol pour déchirer les humaisn de leurs mains, pris de frenesie sanguinaire. Uzlag a deja subit cela, c'est pourquoi ses propres armes sont retenues à ses poignets par de solides chaînes.
Les maisons en feu forcent les vieux, les femmes et les enfants qui s'y refugiaient à en sortir pour se retrouver impitoyablement interceptés par les orcs.Leurs corps viennent rejoindre ceux des mâles. Parmis les fuyards, Uzlag repère la jeune femelle. Elle court en direction des marais, un enfant dans le sbras. Il se lance à sa poursuite avec un feulement. Le worg va frapper sa proie ! Elle jette unr egard ena rrière, et l'apperçoit. Avec un cri, elle tente d'accèlérer, mais sa robe la gêne. Elle s'y prend les pieds, trebuche, puis tombe. Le nourrisson pousse un cri également alors qu'elle se redresse pour observer l'orc qui approche au pas, des larmes rougissant son visage blanc. Elle se met à genou, l'enfant pressé contre son sein, puis elle implore d'une voix brisée.
"- Pitié...Laissez-nous en vie ! Je vous donnerais tout ! je ferais ce que vous voulez ! Epargnez-nous, moi et mon enfant !"
Uzlag la toise, la fixe dans les yeux. Il analyse la peur et la detresse qu'il y voit, s'amuse de l'étincelle d'espoir qui s'agite encore au fond du regard de la femelle humaine alors qu'il abaisse ses armes.
"- Je vais te massacrer. Ton sang va m'abreuver. Souviens-toi de cela lorsque tu brûlera en enfer, garce : il n'existe qu'une seule et unique Soif, un seul et unique besoin."
Elle lui tend malgré tout la larve braillante.
"- Epargne mon fils...je t'en supplie, guerrier...je suis prête à mourir, mais épargne le..."
Elle le regarde, essayant d'avoir l'air ferme et resolue, malgré la peur qui la dévore. L'orc ricane et lui enlève brutalement le nourrisson des mains, le faisant tomber au sol. La femme etouffe un cri et plaque ses mains sur sa bouche, avant de tourner un regard lourd de haine devant lui. Elle hurle tout en pleurant.
"- Je souhaite que tu brûle en enfer, bâtard !"
Avec toute la force et la rage qui restaient en elle, elle se jette sur lui, attaquant comme un animal blessé mit au pied du mur. Un coup, et son ventre plat et lisse se déchire, laissant s'echapper ses entrailles en un long chapelet rose. Elle s'effondre. Un second coup de hache lui tranche le bras. Une ultime frappe la decapite, sa tête aux yeux exorbités vient rouler prêt de son fils qui la fixe de ses petits yeux, sans comprendre pourquoi le visage de sa mère reste figé.
Lèchant sa hache avec delectation, l'orc considère le bébé à terre. A nouveaux au fond de lui, une voix s'élève. La femelle fut brave. Elle a affronté la mort avec courage. Mu par un soudain elan, il ramasse l'enfant et le plaçe dans le creux de son bras, contre lui. Le petit hurle fort, il est en bonne santé. Uzlag repart vers le village en flamme.
La scène habiteulle après chaque combat. Les cadavres sont empilés en tas au milieu du village, sauf ceux des enfants qui sont empalés devant le petit temple de la Lumière. Les femmes subissent les ardeurs des guerriers avant d'être passées au fil de la lame. Parcourant la place du regard, Uzlag ne trouve rien d'interessantà piller. Vark'Thul s'approche, une nouvelle collection de tête humaines à sa ceinture. Son ami désigne l'enfant.
"-C'est quoi ça ? Tu veux t'en faire un animal de compagnie ?"
Uzlag abaisse le regard sur l'enfant, qui le fixe de ses yeux verts. Un regard qu'il n'oubliera sûrement jamais...qu'il ne supportera jamais.
"- Sa mère est morte un peu plus bravement que les autres. Je lui devais bien ça."
Il s'approche du tas de cadavre et l'observe. Ne trouvant visiblement pas ce qu'il cherche, il depose l'enfant sur le torse du cadavre du prêtre du village.
"- Ce petit asticot mérite bien de mourir au milieu des siens, et pas aux côtés d'une mère sans tête, harf ! Et siq uelqun le trouve, tant mieux pour lui."
Avec un grand rire, les deux amis s'éloignent, reprenant le chemin du camp avec leur escouade.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Dans les abysses -descente aux enfers-
Le bruit était ecoeurant. C'était le son de centaines, si ce n'est de milliers de bottes ferrées foulant au pas la chair morte et necrosée, ponctué par des bribes de chants de guerre issus des multiples formations de guerriers verts et massifs qui évoluaient sur la route s'étendant jusqu'à l'horizon, là ou la terre et le ciel, tous deux d'un rouge sanglant, se mêlaient en un tout indéfini.
Partout, jonchant le sol, des cadavres bleuis de draeneis gisaient. Leurs membres desarticulés se mêlaient, tandis qu'homme, femmes, vieillards et enfants ne formaient plus qu'un tout unique et obscène, sanglant charnier que venaient grossir sans cesse de nouveaux corps, amenés par chariot, jetés du haut des talus devant l'avancée de la colonne, afin que les glorieux soldats de la Horde partent le coeur empli de fierté vers leurs prochaine destination. L'odeur était insoutenable à des kilomètres à la ronde.
Plus tard, il ne resterait de ce funeste ouvrage qu'un long tapis d'os blanchis. Plus tard, cette route serait connue sous le nom de Sentier de la Gloire.
Le vaste tracé naissait aux portes de l'immense fort noir et menaçant qui surplombait la Peninsule d'Hellfire pour aller se perdre à son extrêmité, là ou avait été herigé au prix de centaines de vies l'imposant Portail Noir, qui mènerait sous peu les clans vers de nouveaux massacres sanglants, de nouvelles conquêtes.
Uzlag observait la masse verte rugissante avancer depuis son point de vue, en haut des remparts, en un flot sans fin franchissant les portes de la citadelle. Il huma les relents pestilentiels qui émanaient du paysage infernal, fronçant les narines. Il ne savait que penser.
Le regard perdu sur la mer de cadavres, il repensa à Shadraqi, la femelle draenei qu'il avait connu. Il se remémora ses diverses batailles contre le peuple de Lumière, et les glorieux massacres qu'il avait perpétré pour la gloire de la race orc. Le doute était bien là : le carnage qui avait fait rage pendant huit ans était-il pleinement justifié, aussi glorieux qu'il voulait bien le penser ? Les draeneis représentaient une menace pour le peuple orc, certes. Mais de là à les massacrer jusqu'au dernier, femmes et enfants compris ? La rage sans borne qui l'animait, le feu ardent qu'il sentait criculer en lui, était-ce vraiment une force ?
Il ne pouvait de toute façon pas se permettre de laisser Draenor derrière lui. Kargla l'attendait toujours dans leur antre de Terokkar, et il avait envie de revoir les triplés.
Il retira sa main de la pierre sombre des creneaux et se retourna vers la porte qui s'ouvrait sur le chemin de ronde. Le vent sec et brûlant qui balayait la Peninsule arrêta de l'agresser lorsqu'il eu franchi le seuil aux arches d'acier. L'escalier en colimaçon devant lui resonnait des echos des cris des orcs et des aboiements des worg, ajoutant une impression générale de chaos à l'ensemble. Il devait trouver le chef avant que tout le clan ne soit parti pour le Portail...
Le Grand Hall était enfumé par l'encen des braseros, jetant des reflets rouges et orangés sur les murs d'obsidienne. les immenses statues de guerrier, fixées dans des poses martiales, faisaient front aux côtés des bannières des clans de la Horde suspendues aux murs.
Uzlag marcha jusqu'à celle de son clan, evitant les quelques detritus et restes sanglants jonchant le sol dallé. La bannière du Bleeding Hollow ondulait doucement sous le gré des deplacements d'air, le symbole de l'oeil sanglant sur fond vert imposant le respect au sein du coeur des guerriers presents.
Une garde de dix des grunts les plus feroces du clan, tous revêtus de massives spallières vertes herissées de piques, entourait un orc de solide constitution occupé à mettre en place ses dernières pièces d'armure. Son crâne degarni laissait apparaître de curieuses excroissances osseuses tandis qu'une abondante barbe rousse battait sa poitrine, passée à travers le crâne fissuré d'un enfant draenei. Son oeil valide, rouge sang, jetait un regard sévère sur les guerriers assemblés. Son oeil droit était d'un blanc laiteux, parcouru d'une balafre sombre qui se continuait sur sa pomette et son arcade, suintant d'un sang noir et épais. Le vieux Kilrogg montra les crocs en voyant Uzlag approcher. Il tonna de sa voix rauque et eraillée.
"- Thunderfist ! Approche, aide ton seigneur de guerre à faire reluire ses bottes."
Ignorant les ricanements des grunts, le guerrier s'agenouilla devant son chef qui avançait deja l'une de ses bottes à la coque de fer devant lui. Il dechira un bout de son pagne et cracha dessus avant de commencer à passer le chiffon sur le metal, insistant sur les traces de sang et d'entrailles. Sans lever les yeux, il parla d'une voix qui se voulait la plus neutre possible.
"- Chef, je venais te dire que je ne partais pas avec les guerriers du clan sur l'autre monde."
Il vit la botte se retirer de son champ de vision, et eu juste le temps de fermer les yeux avant qu'elle ne revienne heurter sa mâchoire avec fracas. Il se recula, toujours agenouillé.
"- Et pourquoi cette decision ? Tu fais parti du Bleeding Hollow, qui a eu l'immense privilège d'être choisi pour mener la première vague d'invasion de ce nouveau monde ! Tu ne veux pas faire honneur à ton clan, Thunderfist ? Tu ne veux pas couvrire la Horde de gloire et d'honneur en éradiquant les faibles creatures qui y séjournent ?"
Uzlag leva les yeux vers Kilrogg, leurs regards se croisant presque.
"- Je pense que je serais plus utile ici. Je dois rester protéger les miens. Je pense de toute façon être...indigne de cette gloire que tu me propose, chef Kilrogg."
Le vieil orc sembla reflechir, une etincelle traversant son regard torve. Il posa sa main balafrée sur l'épaule d'Uzlag.
"- Tu ments. Tu sais très bien que tu es un bon guerrier, et que nous ne pouvons nous permettre de laisser en arrière des orcs de ta stature. Dis moi, tu as une famille ?"
Kilrogg avait adouci sa voix en posant la question, adoptant un air presque jovial. Le jeune grunt hochant lentement la tête.
"- Une femelle et trois rejetons, deux males et une petite." Ennonca t-il d'un ton millitaire.
Il senti les griffes du vieux chef se refermer sur son bras, l'invitant à se relever. Kilrogg se retourna ensuite, fixant la bannière du clan sur le mur. Il croisa ses bras derrière son dos. Uzlag senti un frisson lui parcourir l'échine, un doute soudain lui etreignant la poitrine. La voix de Kilrogg lui parvint, le vieil orc lâchant lentement ses mots l'un après l'autre, comme pour donner plus de poid à chacun d'entre eux.
"- Je veux que tu prenne ta hache de guerre, et que tu fasse route vers ton antre. Tu diras au revoir aux tiens, et tu me ramèneras leur têtes. Brûle tes terres, ce faisant."
Le grunt resta immobile, encaissant l'ordre que venait de lui donner son chef de guerre. Un vide s'ouvrit en lui, surclassant même l'influence du sang ardent qui coulait dans ses veines...il chancela.
"- Chef..."
Kilrogg se retourna vers lui, le regard sombre.
"- Thunderfist, je ne peux pas me permettre de laisser le moindre guerrier derrière moi. Ni de laisser derrière moi quoi que ce soit suceptible...d'hôter la motivation de mes guerriers à se lancer à l'assaut de ce nouveau monde."
Uzlag se redressa et fixa le chef de guerre d'un regard implorant, auquel ce dernier ne répondit pas.
"- Dis toi bien une chose, Thunderfist. Si tu ne le fait pas toi-même, j'enverrais mes grunts le faire, et ils risquent d'être beaucoups moins attentionnés que toi auprès de ta femme et de ta fille."
Il claqua des doigts et designa quelque chose qui approchait, derrière Uzlag. Se retournant, ce dernier vit s'approcher une escouade de Raiders, leur worgs ecumants laissant derrière eux une longue traînée humide et puante.
L'un d'entre eux brandissait à bout de bras la bannière de guerre du clan Bleeding Hollow, large pièce de tissu epais teintées de vert au centre de laquelle était brodé la rune de l'oeil ensanglanté, maintenue par une barre d'acier transversale. Sembables à de pitoyables marionnettes, deux cadavres d'orcs roux pendaient à la hampe, attachés par de massives chaînes de fer. Les deux fils aînés de Kilrogg, que ce dernier avait tué sans l'ombre d'une hésitation lorsqu'il avait decouvert que tous deux projettaient de prendre sa place de chef.
"- Fais ton choix Thunderfist. Soit tu es avec moi, soit tu es contre moi."
Avec un rire guttural, Kilrogg se dirigea vers son worg et monta en selle, avant de donner l'ordre du depart, salué par un concert de cris et d'aboiements. La compagnie partie avec fracas, laissant Uzlag seul, immobile au milieu du hall de pierre.
Terokkar...il devait rentrer à Terokkar.
Partout, jonchant le sol, des cadavres bleuis de draeneis gisaient. Leurs membres desarticulés se mêlaient, tandis qu'homme, femmes, vieillards et enfants ne formaient plus qu'un tout unique et obscène, sanglant charnier que venaient grossir sans cesse de nouveaux corps, amenés par chariot, jetés du haut des talus devant l'avancée de la colonne, afin que les glorieux soldats de la Horde partent le coeur empli de fierté vers leurs prochaine destination. L'odeur était insoutenable à des kilomètres à la ronde.
Plus tard, il ne resterait de ce funeste ouvrage qu'un long tapis d'os blanchis. Plus tard, cette route serait connue sous le nom de Sentier de la Gloire.
Le vaste tracé naissait aux portes de l'immense fort noir et menaçant qui surplombait la Peninsule d'Hellfire pour aller se perdre à son extrêmité, là ou avait été herigé au prix de centaines de vies l'imposant Portail Noir, qui mènerait sous peu les clans vers de nouveaux massacres sanglants, de nouvelles conquêtes.
Uzlag observait la masse verte rugissante avancer depuis son point de vue, en haut des remparts, en un flot sans fin franchissant les portes de la citadelle. Il huma les relents pestilentiels qui émanaient du paysage infernal, fronçant les narines. Il ne savait que penser.
Le regard perdu sur la mer de cadavres, il repensa à Shadraqi, la femelle draenei qu'il avait connu. Il se remémora ses diverses batailles contre le peuple de Lumière, et les glorieux massacres qu'il avait perpétré pour la gloire de la race orc. Le doute était bien là : le carnage qui avait fait rage pendant huit ans était-il pleinement justifié, aussi glorieux qu'il voulait bien le penser ? Les draeneis représentaient une menace pour le peuple orc, certes. Mais de là à les massacrer jusqu'au dernier, femmes et enfants compris ? La rage sans borne qui l'animait, le feu ardent qu'il sentait criculer en lui, était-ce vraiment une force ?
Il ne pouvait de toute façon pas se permettre de laisser Draenor derrière lui. Kargla l'attendait toujours dans leur antre de Terokkar, et il avait envie de revoir les triplés.
Il retira sa main de la pierre sombre des creneaux et se retourna vers la porte qui s'ouvrait sur le chemin de ronde. Le vent sec et brûlant qui balayait la Peninsule arrêta de l'agresser lorsqu'il eu franchi le seuil aux arches d'acier. L'escalier en colimaçon devant lui resonnait des echos des cris des orcs et des aboiements des worg, ajoutant une impression générale de chaos à l'ensemble. Il devait trouver le chef avant que tout le clan ne soit parti pour le Portail...
Le Grand Hall était enfumé par l'encen des braseros, jetant des reflets rouges et orangés sur les murs d'obsidienne. les immenses statues de guerrier, fixées dans des poses martiales, faisaient front aux côtés des bannières des clans de la Horde suspendues aux murs.
Uzlag marcha jusqu'à celle de son clan, evitant les quelques detritus et restes sanglants jonchant le sol dallé. La bannière du Bleeding Hollow ondulait doucement sous le gré des deplacements d'air, le symbole de l'oeil sanglant sur fond vert imposant le respect au sein du coeur des guerriers presents.
Une garde de dix des grunts les plus feroces du clan, tous revêtus de massives spallières vertes herissées de piques, entourait un orc de solide constitution occupé à mettre en place ses dernières pièces d'armure. Son crâne degarni laissait apparaître de curieuses excroissances osseuses tandis qu'une abondante barbe rousse battait sa poitrine, passée à travers le crâne fissuré d'un enfant draenei. Son oeil valide, rouge sang, jetait un regard sévère sur les guerriers assemblés. Son oeil droit était d'un blanc laiteux, parcouru d'une balafre sombre qui se continuait sur sa pomette et son arcade, suintant d'un sang noir et épais. Le vieux Kilrogg montra les crocs en voyant Uzlag approcher. Il tonna de sa voix rauque et eraillée.
"- Thunderfist ! Approche, aide ton seigneur de guerre à faire reluire ses bottes."
Ignorant les ricanements des grunts, le guerrier s'agenouilla devant son chef qui avançait deja l'une de ses bottes à la coque de fer devant lui. Il dechira un bout de son pagne et cracha dessus avant de commencer à passer le chiffon sur le metal, insistant sur les traces de sang et d'entrailles. Sans lever les yeux, il parla d'une voix qui se voulait la plus neutre possible.
"- Chef, je venais te dire que je ne partais pas avec les guerriers du clan sur l'autre monde."
Il vit la botte se retirer de son champ de vision, et eu juste le temps de fermer les yeux avant qu'elle ne revienne heurter sa mâchoire avec fracas. Il se recula, toujours agenouillé.
"- Et pourquoi cette decision ? Tu fais parti du Bleeding Hollow, qui a eu l'immense privilège d'être choisi pour mener la première vague d'invasion de ce nouveau monde ! Tu ne veux pas faire honneur à ton clan, Thunderfist ? Tu ne veux pas couvrire la Horde de gloire et d'honneur en éradiquant les faibles creatures qui y séjournent ?"
Uzlag leva les yeux vers Kilrogg, leurs regards se croisant presque.
"- Je pense que je serais plus utile ici. Je dois rester protéger les miens. Je pense de toute façon être...indigne de cette gloire que tu me propose, chef Kilrogg."
Le vieil orc sembla reflechir, une etincelle traversant son regard torve. Il posa sa main balafrée sur l'épaule d'Uzlag.
"- Tu ments. Tu sais très bien que tu es un bon guerrier, et que nous ne pouvons nous permettre de laisser en arrière des orcs de ta stature. Dis moi, tu as une famille ?"
Kilrogg avait adouci sa voix en posant la question, adoptant un air presque jovial. Le jeune grunt hochant lentement la tête.
"- Une femelle et trois rejetons, deux males et une petite." Ennonca t-il d'un ton millitaire.
Il senti les griffes du vieux chef se refermer sur son bras, l'invitant à se relever. Kilrogg se retourna ensuite, fixant la bannière du clan sur le mur. Il croisa ses bras derrière son dos. Uzlag senti un frisson lui parcourir l'échine, un doute soudain lui etreignant la poitrine. La voix de Kilrogg lui parvint, le vieil orc lâchant lentement ses mots l'un après l'autre, comme pour donner plus de poid à chacun d'entre eux.
"- Je veux que tu prenne ta hache de guerre, et que tu fasse route vers ton antre. Tu diras au revoir aux tiens, et tu me ramèneras leur têtes. Brûle tes terres, ce faisant."
Le grunt resta immobile, encaissant l'ordre que venait de lui donner son chef de guerre. Un vide s'ouvrit en lui, surclassant même l'influence du sang ardent qui coulait dans ses veines...il chancela.
"- Chef..."
Kilrogg se retourna vers lui, le regard sombre.
"- Thunderfist, je ne peux pas me permettre de laisser le moindre guerrier derrière moi. Ni de laisser derrière moi quoi que ce soit suceptible...d'hôter la motivation de mes guerriers à se lancer à l'assaut de ce nouveau monde."
Uzlag se redressa et fixa le chef de guerre d'un regard implorant, auquel ce dernier ne répondit pas.
"- Dis toi bien une chose, Thunderfist. Si tu ne le fait pas toi-même, j'enverrais mes grunts le faire, et ils risquent d'être beaucoups moins attentionnés que toi auprès de ta femme et de ta fille."
Il claqua des doigts et designa quelque chose qui approchait, derrière Uzlag. Se retournant, ce dernier vit s'approcher une escouade de Raiders, leur worgs ecumants laissant derrière eux une longue traînée humide et puante.
L'un d'entre eux brandissait à bout de bras la bannière de guerre du clan Bleeding Hollow, large pièce de tissu epais teintées de vert au centre de laquelle était brodé la rune de l'oeil ensanglanté, maintenue par une barre d'acier transversale. Sembables à de pitoyables marionnettes, deux cadavres d'orcs roux pendaient à la hampe, attachés par de massives chaînes de fer. Les deux fils aînés de Kilrogg, que ce dernier avait tué sans l'ombre d'une hésitation lorsqu'il avait decouvert que tous deux projettaient de prendre sa place de chef.
"- Fais ton choix Thunderfist. Soit tu es avec moi, soit tu es contre moi."
Avec un rire guttural, Kilrogg se dirigea vers son worg et monta en selle, avant de donner l'ordre du depart, salué par un concert de cris et d'aboiements. La compagnie partie avec fracas, laissant Uzlag seul, immobile au milieu du hall de pierre.
Terokkar...il devait rentrer à Terokkar.
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