[Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
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[Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Petits extraits d'évènements de la "jeunesse" de Naëlthrin Vertsoleil.
Texte 1
Vite-fait, Naël avec sa tête d'ado boudeuse pendant la mauvaise soirée. Avec les joues rondes de l'enfance ^^. Et en grand ici.J'ai tenté de colorier avec mes gros crayons de couleur du cp. C'est assez moche et le scan a tout rendu pire, donc pour ceux qui préfèrent en couleurs allez ici sachant que Naël n'a pas les cheveux rouge >_<
Mais qu’est-ce que je fais là…
Je n’arrive pas vraiment à me concentrer pour m’évader, trop de bruit, trop de monde qui parle, qui glousse. Je n’ai pas envie de m’en mêler.
J’ai probablement l’air d’une conne avec un demi-verre et un demi-sourire, dans mon coin. Mais si je me ressers, là j’aurais vraiment l’air stupide. Et il n’y aura pas moyen de faire machine arrière. Alors tant pis, j’assume mon demi-verre. On a quand même le droit de boire que des demis que je sache...
Ah. Attaquant sur la droite, je vais esquiver en diagonale, repli stratégique derrière la jolie blonde au sourire éclatant. Pour qu’elles brillent comme ça, elle a du se frotter les dents sur un gisement de mithril. Bon, ne la fixons pas, c’est malpoli. Hop, on baisse les yeux, on se faufile. Tactique réussie, l’attaquant a trébuché sur l’obstacle et trouvé une proie docile, voilà deux heureux. Soupir. C’est quand même triste de se dire que ça marche comme ça…
Pourtant, il faudra bien y passer et adresser la parole à quelqu’un. Pas que je sois asociale, ne nous méprenons pas (bien ! Comme Ashnzar n’est pas dans ma tête, il évitera de dire « mais si »). C’est juste que je ne suis pas au bon endroit. Ce genre d’endroit, ce genre de gens. Qui n’ont rien à se dire, qui n’attendent que de nouer contact pour mieux se cracher dessus les uns les autres ensuite, pour mieux se détruire. Bon je suis peut-être un poil pessimiste...
Texte 1
Mauvaise soirée
Vite-fait, Naël avec sa tête d'ado boudeuse pendant la mauvaise soirée. Avec les joues rondes de l'enfance ^^. Et en grand ici.J'ai tenté de colorier avec mes gros crayons de couleur du cp. C'est assez moche et le scan a tout rendu pire, donc pour ceux qui préfèrent en couleurs allez ici sachant que Naël n'a pas les cheveux rouge >_<
Mais qu’est-ce que je fais là…
Je n’arrive pas vraiment à me concentrer pour m’évader, trop de bruit, trop de monde qui parle, qui glousse. Je n’ai pas envie de m’en mêler.
J’ai probablement l’air d’une conne avec un demi-verre et un demi-sourire, dans mon coin. Mais si je me ressers, là j’aurais vraiment l’air stupide. Et il n’y aura pas moyen de faire machine arrière. Alors tant pis, j’assume mon demi-verre. On a quand même le droit de boire que des demis que je sache...
Ah. Attaquant sur la droite, je vais esquiver en diagonale, repli stratégique derrière la jolie blonde au sourire éclatant. Pour qu’elles brillent comme ça, elle a du se frotter les dents sur un gisement de mithril. Bon, ne la fixons pas, c’est malpoli. Hop, on baisse les yeux, on se faufile. Tactique réussie, l’attaquant a trébuché sur l’obstacle et trouvé une proie docile, voilà deux heureux. Soupir. C’est quand même triste de se dire que ça marche comme ça…
Pourtant, il faudra bien y passer et adresser la parole à quelqu’un. Pas que je sois asociale, ne nous méprenons pas (bien ! Comme Ashnzar n’est pas dans ma tête, il évitera de dire « mais si »). C’est juste que je ne suis pas au bon endroit. Ce genre d’endroit, ce genre de gens. Qui n’ont rien à se dire, qui n’attendent que de nouer contact pour mieux se cracher dessus les uns les autres ensuite, pour mieux se détruire. Bon je suis peut-être un poil pessimiste...
Dernière édition par Brindillette/Naëlthrin le Jeu 21 Jan 2010, 13:09, édité 8 fois
Naëlthrin
Re: [Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Pourtant, il y en qui ne viennent là que pour se confronter aux autres et ressortir vainqueurs, on ne sait pas trop de quoi. Il y a bien quelques gentils. Mais ils ont la fâcheuse tendance à penser qu’on suit le même schéma que le leur. Qu'on est là pour la même raison qu'eux. Alors ils commencent par l’obligatoire bonjour poli, auquel on ne peut que répondre. Ils enchaînent par des questions: pour nous connaître, pour qu’on les connaisse.
Et s’ensuit la ronde infernale. Ils nous racontent tout, ils veulent tout savoir. On écoute, on essaye de s’intéresser, on se force à discuter d’un sujet dont on a tellement rien à carrer qu’on est obligé de faire des « hm hm » emphatiques pour tenir. Pour rester franc sans blesser personne. Parfois ça empire, ça dure, on se retrouve coincé à l'avenir, à devoir se souvenir des noms de toute la famille, se souvenir des activités de chacun, penser à bien demander des nouvelles d’untel, et on est là, à… brasser du vent.
Se forcer à entretenir des relations qu’on n’a jamais désirées, la base de tout ici. Ou on croirait en tout cas. Et éviter celles qu’on aurait voulues, bien sûr. Je ne peux pas leur en vouloir, on leur a inculqué ça. Pour eux c’est normal. C’est peut-être même agréable. C’est moi qui suis étrange, c’est moi qu’ils ne comprennent pas. Genre, comme si j'étais toute seule. Uniquement parce qu'ils occultent tout ce qui ne rentre pas dans leur petit monde. Ils ont adhéré à des repères qui ne m’ont jamais parlé et dont je cherche encore le pourquoi : pourquoi détourner quelque chose de naturel, et en faire quelque chose d'artificiel et de faux ? Ils ne savent pas pourquoi je me pose la question. C’est tellement évident : pour l’argent, pour la prospérité, pour l’honneur… haha, quelle idée. Oui, "haha quelle idée" en effet.
Impossible de les éviter. J'ai beau me caler entre une plante énorme et un chat qui pue, ils arrivent avec tout un arbre de famille et un pavé de "ce qui est arrivé au petit dernier/à la cousine de la tante du frère de l'oncle/vous vous souvenez que machine est donc partie vivre à Bidule-Truc..." et difficile de répondre « Désolée mais moi je ne sais pas faire, alors allez parler de ça à mon voisin" ou "Ah, désolée, mais je crois que rien de tout ça va m’intéresser ». Déjà parce qu’on en est jamais totalement sûr. Ensuite parce que ce n’est pas sympa. J’ai des aprioris négatifs, certes, mais restons ouverts.
Et puis là-dedans,il y a aussi un peu de « S’il vous plaît, n’essayez pas. J’ai pas envie de vous raconter ce que je fais dans la vie, pas envie de vous dire ce que j’aime ou pas. Et pas envie de savoir la même chose venant de vous. Ce n’est pas contre vous. Mais je suis mieux comme ça. » Parce que tout ça sonne faux ? Parce que je suis nulle à ça ou pour éviter certaines déceptions ensuite ? « Certaines »… eh ben, ça c’est relativiser… « certaines »… Bref ! Je ne veux blesser personne, alors je ne dis trop rien, je joue le jeu tant que je peux rester honnête, ou je m’éloigne. Il y a une autre plante, plus loin.
Et s’ensuit la ronde infernale. Ils nous racontent tout, ils veulent tout savoir. On écoute, on essaye de s’intéresser, on se force à discuter d’un sujet dont on a tellement rien à carrer qu’on est obligé de faire des « hm hm » emphatiques pour tenir. Pour rester franc sans blesser personne. Parfois ça empire, ça dure, on se retrouve coincé à l'avenir, à devoir se souvenir des noms de toute la famille, se souvenir des activités de chacun, penser à bien demander des nouvelles d’untel, et on est là, à… brasser du vent.
Se forcer à entretenir des relations qu’on n’a jamais désirées, la base de tout ici. Ou on croirait en tout cas. Et éviter celles qu’on aurait voulues, bien sûr. Je ne peux pas leur en vouloir, on leur a inculqué ça. Pour eux c’est normal. C’est peut-être même agréable. C’est moi qui suis étrange, c’est moi qu’ils ne comprennent pas. Genre, comme si j'étais toute seule. Uniquement parce qu'ils occultent tout ce qui ne rentre pas dans leur petit monde. Ils ont adhéré à des repères qui ne m’ont jamais parlé et dont je cherche encore le pourquoi : pourquoi détourner quelque chose de naturel, et en faire quelque chose d'artificiel et de faux ? Ils ne savent pas pourquoi je me pose la question. C’est tellement évident : pour l’argent, pour la prospérité, pour l’honneur… haha, quelle idée. Oui, "haha quelle idée" en effet.
Impossible de les éviter. J'ai beau me caler entre une plante énorme et un chat qui pue, ils arrivent avec tout un arbre de famille et un pavé de "ce qui est arrivé au petit dernier/à la cousine de la tante du frère de l'oncle/vous vous souvenez que machine est donc partie vivre à Bidule-Truc..." et difficile de répondre « Désolée mais moi je ne sais pas faire, alors allez parler de ça à mon voisin" ou "Ah, désolée, mais je crois que rien de tout ça va m’intéresser ». Déjà parce qu’on en est jamais totalement sûr. Ensuite parce que ce n’est pas sympa. J’ai des aprioris négatifs, certes, mais restons ouverts.
Et puis là-dedans,il y a aussi un peu de « S’il vous plaît, n’essayez pas. J’ai pas envie de vous raconter ce que je fais dans la vie, pas envie de vous dire ce que j’aime ou pas. Et pas envie de savoir la même chose venant de vous. Ce n’est pas contre vous. Mais je suis mieux comme ça. » Parce que tout ça sonne faux ? Parce que je suis nulle à ça ou pour éviter certaines déceptions ensuite ? « Certaines »… eh ben, ça c’est relativiser… « certaines »… Bref ! Je ne veux blesser personne, alors je ne dis trop rien, je joue le jeu tant que je peux rester honnête, ou je m’éloigne. Il y a une autre plante, plus loin.
Dernière édition par Brindillette/Naëlthrin le Lun 18 Jan 2010, 15:19, édité 2 fois
Naëlthrin
Re: [Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Oui. Mieux vaut s'éloigner.
Sinon, c'est aussi toujours devoir faire attention à ne pas être trop franche, à ne pas froisser les susceptibles. Même quand on ne fait qu'être spontané, sans mal en tête. J'ai l'impression que plus on est réfractaire à l'hypocrisie ambiante, plus on met les pieds dans le plat sans le vouloir. Sans doute qu'en refusant de jouer le jeu, je ne me suis pas assez entraînée à polir mes mots.
Pourtant je suis polie. Bah. Je crois surtout que, même avec de l'entraînement, je n'ai pas envie d'être quelqu'un d'autre. Ashnzar me traiterait probablement de grosse feignasse s'il était là. Mais c'est pas son père ou sa mère qui le traînerait ici... "Grosse feignasse". Moui, je préfère "intègre", c'est tout de même plus classe. Il a de la chance, de pouvoir rester en dehors de tout ça. J'aimerais retourner vivre chez son père. C'était tellement plus... plus vrai qu'ici. Ma mère aussi pense que je ne fais pas d'efforts, m'enfin, ce que pense ma mère...
Pfff... ça n'en finit pas. Sourire, sourire, hocher la tête, sourire, remercier... faire des efforts.
Je ne sais pas si ces gens méritent vraiment que j'en fasse. Mais je crois qu’ils me font encore peur. Ils m’ont cassée, ils m’ont brisée en petits morceaux à vifs et éparpillée tout autour. Faut croire qu’ils s’ennuyaient. Je n’ai pas envie maintenant qu’ils jouent avec les miettes. C’est mes miettes. J’aime mes miettes, elles sont plus intéressantes ainsi, mieux dessinées, plus tranchantes, plus douces aussi par endroit, plus variées. Plus difficiles à attraper, plus faciles à perdre. Je n'ai pas envie que les miettes se transforment en poussière, alors je me contiens moi aussi. Et je souris, et je m'éloigne encore un peu plus. Les gentils croient juste que je suis timide et ils n'insistent pas. Et plus personne ne vient broyer ce qu'il reste.
Non tu ne te resserviras pas. C’est mal. C'est sucré, c'est doux, c'est apaisant, c'est joueur, mais c'est mal... pas la peine d'attirer l'attention.
Sinon, c'est aussi toujours devoir faire attention à ne pas être trop franche, à ne pas froisser les susceptibles. Même quand on ne fait qu'être spontané, sans mal en tête. J'ai l'impression que plus on est réfractaire à l'hypocrisie ambiante, plus on met les pieds dans le plat sans le vouloir. Sans doute qu'en refusant de jouer le jeu, je ne me suis pas assez entraînée à polir mes mots.
Pourtant je suis polie. Bah. Je crois surtout que, même avec de l'entraînement, je n'ai pas envie d'être quelqu'un d'autre. Ashnzar me traiterait probablement de grosse feignasse s'il était là. Mais c'est pas son père ou sa mère qui le traînerait ici... "Grosse feignasse". Moui, je préfère "intègre", c'est tout de même plus classe. Il a de la chance, de pouvoir rester en dehors de tout ça. J'aimerais retourner vivre chez son père. C'était tellement plus... plus vrai qu'ici. Ma mère aussi pense que je ne fais pas d'efforts, m'enfin, ce que pense ma mère...
Pfff... ça n'en finit pas. Sourire, sourire, hocher la tête, sourire, remercier... faire des efforts.
Je ne sais pas si ces gens méritent vraiment que j'en fasse. Mais je crois qu’ils me font encore peur. Ils m’ont cassée, ils m’ont brisée en petits morceaux à vifs et éparpillée tout autour. Faut croire qu’ils s’ennuyaient. Je n’ai pas envie maintenant qu’ils jouent avec les miettes. C’est mes miettes. J’aime mes miettes, elles sont plus intéressantes ainsi, mieux dessinées, plus tranchantes, plus douces aussi par endroit, plus variées. Plus difficiles à attraper, plus faciles à perdre. Je n'ai pas envie que les miettes se transforment en poussière, alors je me contiens moi aussi. Et je souris, et je m'éloigne encore un peu plus. Les gentils croient juste que je suis timide et ils n'insistent pas. Et plus personne ne vient broyer ce qu'il reste.
Non tu ne te resserviras pas. C’est mal. C'est sucré, c'est doux, c'est apaisant, c'est joueur, mais c'est mal... pas la peine d'attirer l'attention.
Dernière édition par Naëlthrin le Jeu 11 Mar 2010, 12:34, édité 2 fois
Naëlthrin
Re: [Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Je n’ai pas envie de leur parler. Ils croient donc que j’ai un problème, que ça vient de moi. Et pourtant je sais qu'ailleurs ça ne se passerait pas comme ça. Avec d'autres gens déjà, ça ne se passe comme ça. Oui, ça ne devient pas la folie non plus. Je ne me transforme pas en une incroyable extravertie qui chante en sautant d'un banc à l'autre, sympathisant avec tout le monde. Mais les terribles efforts pour s’adapter n’en sont plus. J’ai envie d’écouter, de partager, d’apprendre. Un petit peu. C’est plus facile quand les gens sont différents, différents de tous ces abrut… enfin de tous ceux-là.
Quand ils éveillent ma curiosité. J’ai l’impression d’être plus proche. Je suis plus à l’aise. Les conversations anodines ne sont plus hypocrites. L’artificiel redevient naturel, je m'intéresse parce que ça m'intéresse vraiment. Même si tout reste un peu maladroit. Je peux plus aisément rire, ou au contraire râler et envoyer paître, répliquer. Jeter des sarcasmes ou tendre une main secourable… je suis plus à l’aise. C'est un peu comme ça avec Ash', enfin c'était, avant qu'il ne retourne à ses vrais amis.
Maintenant je ne le vois plus autant, je fais mon apprentissage, lui le sien. On n'habite plus sous le même toit, il n'a plus de raison d'entretenir le lien ou de me parler, en dehors des réunions de famille. Et moi je n'ai pas de raison d'aller l'ennuyer et de chercher à le voir. C'est juste "un cousin". Et je me retrouve là, sans aucun allié. A part les plantes. Au milieu de toutes ces belles gueules fières, ces esprits sûrs d’eux, ces verres pleins. Non tu ne te resserviras pas. Je guette, au cas où, mais que des abrutis oui.
Quand ils éveillent ma curiosité. J’ai l’impression d’être plus proche. Je suis plus à l’aise. Les conversations anodines ne sont plus hypocrites. L’artificiel redevient naturel, je m'intéresse parce que ça m'intéresse vraiment. Même si tout reste un peu maladroit. Je peux plus aisément rire, ou au contraire râler et envoyer paître, répliquer. Jeter des sarcasmes ou tendre une main secourable… je suis plus à l’aise. C'est un peu comme ça avec Ash', enfin c'était, avant qu'il ne retourne à ses vrais amis.
Maintenant je ne le vois plus autant, je fais mon apprentissage, lui le sien. On n'habite plus sous le même toit, il n'a plus de raison d'entretenir le lien ou de me parler, en dehors des réunions de famille. Et moi je n'ai pas de raison d'aller l'ennuyer et de chercher à le voir. C'est juste "un cousin". Et je me retrouve là, sans aucun allié. A part les plantes. Au milieu de toutes ces belles gueules fières, ces esprits sûrs d’eux, ces verres pleins. Non tu ne te resserviras pas. Je guette, au cas où, mais que des abrutis oui.
Naëlthrin
Re: [Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Je suis quand même compliquée, enfin je trouve. Contre le contact social tout en l’attendant sûrement un peu (guettant le ramasse-miettes ?), mais incapable de l’entretenir. Bah, le jour où les personnalités seront simples, les dindes auront des dents. Quoique, la dinde devant moi elle en a quand même des belles... Aaaaah ne pas juger ! Vilaine petite fille. Mauvaise petite fille… Et je suis coincée là. Prends la vie du bon côté et relativise. Ici, boisson et nourriture à volonté, en un sens, ça me suffit. Hop, un autre petit four. Pas trop, ça ferait rager ma mère. Elle a des idées très arrêtées sur les quantités qu'une jeune elfe de qualité doit ingérer en publique. De qualité hein, notez le "de qualité".
Je l'entends assez râler comme ça pour éviter d'en rajouter. Elle est étonnamment plus coulante sur l'alcool, pour elle c'est une qualité (encore) de savoir apprécier le bon vin, une preuve de maturité. Vraiment, il ne faut pas trop l'écouter...
Allez c'est bientôt fini. Ensuite, elle me reprochera comme d'habitude d'avoir été aussi intéressante qu'une poignée de porte et je ferai ma petite mine "je fais ce que je peux". Mon père m'ignorera avec bienveillance, moins énergique depuis que je la "seule qui reste", trop occupé à ruminer le passer. Ma mère soupirera, regrettant que moi je sois en vie, et pas les deux autres, et puis elle m'oubliera un temps. Elle pense que le papillon sortira bien un jour de son cocon et qu'il faut juste attendre, qu'elle rattrapera le coup. Elle ne sait pas qu'il est sorti il y a longtemps et qu'il est trop tard pour qu'il change. Ou peut-être qu'elle a raison, que je vais changer. C'est le principe : on grandit, on change, on évolue, on mûrit.
Mais j'ai du mal à imaginer une évolution dans son sens à elle... et tout ce que je veux changer, c'est l'endroit où je suis, les gens que je croise. Et ça, ça ne changera pas. Même la ville en ruines, même la ville presque anéantie, ils continuent, gardent leurs valeurs et rien ne change. Il n'y a rien à faire. A part attendre.
Plus que quelques minutes et on rentre. Juste le temps de me resservir avant de partir. Oui, bon, j'ai été assez raisonnable comme ça.
[Fin de "Mauvaise soirée" ou, quand Naël était ado... eh bien c'était une ado quoi.]
Je l'entends assez râler comme ça pour éviter d'en rajouter. Elle est étonnamment plus coulante sur l'alcool, pour elle c'est une qualité (encore) de savoir apprécier le bon vin, une preuve de maturité. Vraiment, il ne faut pas trop l'écouter...
Allez c'est bientôt fini. Ensuite, elle me reprochera comme d'habitude d'avoir été aussi intéressante qu'une poignée de porte et je ferai ma petite mine "je fais ce que je peux". Mon père m'ignorera avec bienveillance, moins énergique depuis que je la "seule qui reste", trop occupé à ruminer le passer. Ma mère soupirera, regrettant que moi je sois en vie, et pas les deux autres, et puis elle m'oubliera un temps. Elle pense que le papillon sortira bien un jour de son cocon et qu'il faut juste attendre, qu'elle rattrapera le coup. Elle ne sait pas qu'il est sorti il y a longtemps et qu'il est trop tard pour qu'il change. Ou peut-être qu'elle a raison, que je vais changer. C'est le principe : on grandit, on change, on évolue, on mûrit.
Mais j'ai du mal à imaginer une évolution dans son sens à elle... et tout ce que je veux changer, c'est l'endroit où je suis, les gens que je croise. Et ça, ça ne changera pas. Même la ville en ruines, même la ville presque anéantie, ils continuent, gardent leurs valeurs et rien ne change. Il n'y a rien à faire. A part attendre.
Plus que quelques minutes et on rentre. Juste le temps de me resservir avant de partir. Oui, bon, j'ai été assez raisonnable comme ça.
[Fin de "Mauvaise soirée" ou, quand Naël était ado... eh bien c'était une ado quoi.]
Dernière édition par Naëlthrin le Jeu 11 Mar 2010, 11:21, édité 1 fois
Naëlthrin
Re: [Tranches de vie] Naëlthrin (jeunesse)
Texte 2
Musique
Il pleut.
Des gouttes d'une jolie pluie fine, qui fait briller les doigts, qui habille l'horizon de brume, qui dissimule les larmes. Il n'y a personne dehors. Personne si tôt. Dans la fraîcheur du jour, personne par ce temps. La pluie coule et entraine les pleurs depuis le coin des yeux, formant deux petits ruisseaux clairs. Et je souris pour aider les ruisseaux à rejoindre mes lèvres. Parce que je me sais stupide. Parce que je me moque de moi-même.
Pauvre petite fille qui ne va nulle part, tu me fais sourire. Qui a déjà plus que la plupart, tu me fais rire. Va, cours, on ne t'a donc jamais dit qu'on trouvait toujours pire ailleurs ? Qu'est-ce que tu cherches bêtement comme ça ? Tu me fais rire.
Je me suis arrêtée à mi-chemin et j'ai devié de la route. Je n'ose plus vraiment avancer et je veux pas rentrer. Je regarde tout au loin. Dans le blanc. Dans le blanc lumineux, je devine d'autres mondes. Tout paraît à portée de main. Ce n'est plus Brise-clémente là-bas derrière. Ce n'est plus je ne sais quel village propret. Ce n'est pas non plus je ne sais quelle misère. Encore moins une quelconque réalité. Parce que la réalité, ici ou ailleurs, demeure la même. Et qu'elle m'écrase, et qu'elle m'assèche. Mais sous la pluie je rayonne, je me gorge d'eau vive.
Je sais qu'il n'y a rien ailleurs. Je veux pourtant y aller. J'hésite. Je me raisonne. Il me reste encore quelques instants. Soit je continue, et tout change. Soit je retourne en arrière.
Mais qui me dit que tout va changer ? Qui dit que ce sera mieux ? Tout se répète toujours, dans un cycle infini. Les mêmes joies et les mêmes déceptions. Il n'y aura rien de mieux, ni demain, ni ailleurs. Un nouveau décor n'y changera rien. Je ne partirai pas aujourd'hui.
J'aimerais que la pluie me disperse et que l'on m'oublie. Facilement, finissant de m'effacer des esprits. Je n'aurais rien à me reprocher, je me serais laissée portée. Je souris. Les miettes en poussière, et le vent qui me balaye, et l'eau qui me carresse, m'emmène partout, sans but. Sans attache, sans regret, sans reproche. Je ne serais plus que l'eau et le vent, un bruissement et des clapotis qu'on balaye du revers de la main. Et cela ne me ferait plus mal. Je toucherais les visages, je me blottirais contre ceux qui me manquent. Je claquerais les portes au nez de ceux qui font souffrir, je nettoierais dans mon sillage les blessures, les injures et la douleur malsaine qu'ils ont instaurée.
Et je danserais, moi qui n'ai jamais su danser. Et je ferais danser l'herbe, les feuilles, les mers, sans aucune modestie.
Je regarde une dernière fois au loin puis je baisse la tête. Toute l'eau et toutes les larmes dégoulinent le long du menton et se perdent sur ma gorge. Je retourne machinalement vers chez moi. Je ne partirai pas aujourd'hui.
[Fin de "Tard après la nuit, tôt avant le matin"]
- Tard après la nuit, tôt avant le matin -
Musique
Il pleut.
Des gouttes d'une jolie pluie fine, qui fait briller les doigts, qui habille l'horizon de brume, qui dissimule les larmes. Il n'y a personne dehors. Personne si tôt. Dans la fraîcheur du jour, personne par ce temps. La pluie coule et entraine les pleurs depuis le coin des yeux, formant deux petits ruisseaux clairs. Et je souris pour aider les ruisseaux à rejoindre mes lèvres. Parce que je me sais stupide. Parce que je me moque de moi-même.
Pauvre petite fille qui ne va nulle part, tu me fais sourire. Qui a déjà plus que la plupart, tu me fais rire. Va, cours, on ne t'a donc jamais dit qu'on trouvait toujours pire ailleurs ? Qu'est-ce que tu cherches bêtement comme ça ? Tu me fais rire.
Je me suis arrêtée à mi-chemin et j'ai devié de la route. Je n'ose plus vraiment avancer et je veux pas rentrer. Je regarde tout au loin. Dans le blanc. Dans le blanc lumineux, je devine d'autres mondes. Tout paraît à portée de main. Ce n'est plus Brise-clémente là-bas derrière. Ce n'est plus je ne sais quel village propret. Ce n'est pas non plus je ne sais quelle misère. Encore moins une quelconque réalité. Parce que la réalité, ici ou ailleurs, demeure la même. Et qu'elle m'écrase, et qu'elle m'assèche. Mais sous la pluie je rayonne, je me gorge d'eau vive.
Je sais qu'il n'y a rien ailleurs. Je veux pourtant y aller. J'hésite. Je me raisonne. Il me reste encore quelques instants. Soit je continue, et tout change. Soit je retourne en arrière.
Mais qui me dit que tout va changer ? Qui dit que ce sera mieux ? Tout se répète toujours, dans un cycle infini. Les mêmes joies et les mêmes déceptions. Il n'y aura rien de mieux, ni demain, ni ailleurs. Un nouveau décor n'y changera rien. Je ne partirai pas aujourd'hui.
J'aimerais que la pluie me disperse et que l'on m'oublie. Facilement, finissant de m'effacer des esprits. Je n'aurais rien à me reprocher, je me serais laissée portée. Je souris. Les miettes en poussière, et le vent qui me balaye, et l'eau qui me carresse, m'emmène partout, sans but. Sans attache, sans regret, sans reproche. Je ne serais plus que l'eau et le vent, un bruissement et des clapotis qu'on balaye du revers de la main. Et cela ne me ferait plus mal. Je toucherais les visages, je me blottirais contre ceux qui me manquent. Je claquerais les portes au nez de ceux qui font souffrir, je nettoierais dans mon sillage les blessures, les injures et la douleur malsaine qu'ils ont instaurée.
Et je danserais, moi qui n'ai jamais su danser. Et je ferais danser l'herbe, les feuilles, les mers, sans aucune modestie.
Je regarde une dernière fois au loin puis je baisse la tête. Toute l'eau et toutes les larmes dégoulinent le long du menton et se perdent sur ma gorge. Je retourne machinalement vers chez moi. Je ne partirai pas aujourd'hui.
[Fin de "Tard après la nuit, tôt avant le matin"]
Naëlthrin
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