Valneesa
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Valneesa
Il fait un peu sombre dans l’allée du Meurtre. Silvermoon est au Nord d’Azeroth et en cette fin d’hiver, il ne fait pas chaud.
Une jeune elfe vêtue de soie, marche de long en large devant l’entrée de l’auberge. Ses fines bottes font sonner nettement le pavé froid de l’esplanade. Là, devant l’entrée de ce bar, un peu louche, à vrai dire, l’allée s’élargit en une placette semi-obscure où somnolent les clients ivres que le diligent tavernier évacue.
« Le seul avantage d’être en ville, c’est que le vent ne souffle pas, songe la jeune fille. »
Elle n’adore pas être là. Elle n’aime pas du tout, en fait. Mais voilà, elle n’a guère de choix. Quand on n’a pas la chance de faire partie des familles qui ont conservé leurs richesses, que l’on vivait autrefois dans ce qui est devenu les Terres Fantomes et qu’on n’avait pas fini sa formation… Qu’en résumé on n’est ni mage, ni prêtre, ni Forestier, ni Chevalier de Sang ou même démoniste, il faut bien faire son apprentissage d’autre chose.
Les voleurs ne sont pas réputés pour leur altruisme. Ils ont cela en commun avec les démonistes. Sa sœur, qui est démoniste, lui a dit qu’elle avait du faire des choses…Qu’elle n’aurait pas dû faire, mais des choses qui étaient exigées pour progresser. « Jouer avec l’âme des autres, pucette, c’est mal. Et il vaut mieux que notre sœur ne le sache pas, avait dit la démoniste à sa cadette qui la fixait de grands yeux incrédules. » La grande sœur essaye encore de tenir ce qui reste de la famille ensemble et dans les règles des Elfes.
« Foutaises, se dit la gamine –elle a 30 ans- si tout était encore normal, elle serait à peine majeure. Le Prince a trahi, la ville est en ruines, la moitié du monde nous déteste et nos alliés nous font à peine confiance. Je ne vois pas ce qui peut encore rester de ce qui existait avant. A part la langue. »
Non, les voleurs ne sont pas altruistes.
« D’accord, je te forme. Mais…il y a un prix. »
« Je n’ai pas d’argent… »
« Je sais, si tu en avais tu étudierais la magie, ou tu irais chez les forestiers… Mais tu as quelque chose qui peut te permettre d’en gagner. Vite, et beaucoup. »
Elle n’avait pas compris tout de suite. Puis la main de son »mentor » avait caressé son menton puis descendant le long de sa nuque avait flatté le creux des reins.
Là elle avait compris. Enfin pas complètement…
« Ce n’est pas pour moi, avait dit le voleur, si encore tu étais ton frère…Passons... Après des troubles tels que ceux que nous avons eu, les gens sont avides de plaisirs. Il y a les guerriers, les soldats et les aventuriers. Tous sont cousus d’or. Et rien ne t’empêche quand ils sont…repus…de vider le fond de leurs poches, hein… »
Pour être démoniste, c'est l'Esprit qui trinque pour être voleuse...C'est le corps
Elle avait dit oui.
Puis dans la solitude des bois, elle avait pleuré.
Mais le soir même elle était de retour. Car elle n’avait pas d’autre choix.
Le maître lui avait donné « C’est la seule chose que je te donnerai jamais » des « vêtements » de cuir à porter sous une robe de soie. Puis lui avait expliqué que rien ne la liait à lui. « L’argent, dit-il est à toi. Tu en fais ce que tu veux. Le tavernier te prête une alcôve au dessus pour autant que des clients boivent ici. »
Puis il l’avait toisée d’un air indifférent : »Tu devrais boire quelque chose de fort avant de t’y mettre. Sinon…tu ne t’y mettras pas. »
Elle l’avait assuré de sa « bonne volonté ».
« Oh je te crois. Mais ce n’est pas dans ta nature, ça se voit. »
Alors elle avait acheté avec son dernier argent un peu de bourbon et l’avait bu rapidement sous l’oeil intéressé et goguenard de Solegrace.
La vision floue elle était sortie, outrageusement fardée et légèrement parfumée.
Les pas de long en large avaient débuté.
Un homme arrive à pas lents, elle n’ose pas encore l’aborder. Il la fixe, s’est arrêté. C’est un mage. Clairement il se demande si…
Poussée par le bourbon elle s’approche : »Salut, Toi, elle sourit timidement ! »
Les yeux du mage brillent.
« Il lui passe le bras autour de la taille : »Viens à l’intérieur, dit-il. »
Ce soir là elle grava sur une dague un texte tout simple :
Il n’est temps d’innocence
Qu’au séjour de la paix.
Haïr ce que l’on fait
Cacher ce que l’on pense
Suis-je moi en ces lieux
Où le plaisir des autres
Fait se fermer mes yeux
Ou suis-je déjà une autre ?
Le temps a passé. Pas vite, mais il a passé. Elle avait progressé dans ce qu’elle devait apprendre. Sa voix était devenue rauque comme celle des gens qui vivent surtout la nuit. Elle avait compris aussi l’immense pouvoir que le désir et le plaisir peuvent donner.
Elle avait décidé d’en user. D’en user et d’en abuser, personne ne serait là pour la juger. Sa sœur aînée, la fille sage, la voyait artiste ses deux autres sœurs s’étaient bien gardées de la détromper. La magicienne et la démoniste avaient d’un commun accord tu ce qu’elles avaient deviné –ou su…
Elle s’est faite des amis, des amies, peu, mais de qualité : une prêtresse qui vient du même village, et un amie de celle-ci, paladine. Leurs choix devraient les séparer et pourtant, entre la fidèle Ealkelle qui séduit par sa douceur, et la vive Myry Ame-Soleil qui décourage les hommages par un comportement froid, Valneesa, se sent bien, elles ont le même passé, la même absence à combler. On a réduit leur vie à néant…Elles en feront payer le prix. Un jour.
Une jeune elfe vêtue de soie, marche de long en large devant l’entrée de l’auberge. Ses fines bottes font sonner nettement le pavé froid de l’esplanade. Là, devant l’entrée de ce bar, un peu louche, à vrai dire, l’allée s’élargit en une placette semi-obscure où somnolent les clients ivres que le diligent tavernier évacue.
« Le seul avantage d’être en ville, c’est que le vent ne souffle pas, songe la jeune fille. »
Elle n’adore pas être là. Elle n’aime pas du tout, en fait. Mais voilà, elle n’a guère de choix. Quand on n’a pas la chance de faire partie des familles qui ont conservé leurs richesses, que l’on vivait autrefois dans ce qui est devenu les Terres Fantomes et qu’on n’avait pas fini sa formation… Qu’en résumé on n’est ni mage, ni prêtre, ni Forestier, ni Chevalier de Sang ou même démoniste, il faut bien faire son apprentissage d’autre chose.
Les voleurs ne sont pas réputés pour leur altruisme. Ils ont cela en commun avec les démonistes. Sa sœur, qui est démoniste, lui a dit qu’elle avait du faire des choses…Qu’elle n’aurait pas dû faire, mais des choses qui étaient exigées pour progresser. « Jouer avec l’âme des autres, pucette, c’est mal. Et il vaut mieux que notre sœur ne le sache pas, avait dit la démoniste à sa cadette qui la fixait de grands yeux incrédules. » La grande sœur essaye encore de tenir ce qui reste de la famille ensemble et dans les règles des Elfes.
« Foutaises, se dit la gamine –elle a 30 ans- si tout était encore normal, elle serait à peine majeure. Le Prince a trahi, la ville est en ruines, la moitié du monde nous déteste et nos alliés nous font à peine confiance. Je ne vois pas ce qui peut encore rester de ce qui existait avant. A part la langue. »
Non, les voleurs ne sont pas altruistes.
« D’accord, je te forme. Mais…il y a un prix. »
« Je n’ai pas d’argent… »
« Je sais, si tu en avais tu étudierais la magie, ou tu irais chez les forestiers… Mais tu as quelque chose qui peut te permettre d’en gagner. Vite, et beaucoup. »
Elle n’avait pas compris tout de suite. Puis la main de son »mentor » avait caressé son menton puis descendant le long de sa nuque avait flatté le creux des reins.
Là elle avait compris. Enfin pas complètement…
« Ce n’est pas pour moi, avait dit le voleur, si encore tu étais ton frère…Passons... Après des troubles tels que ceux que nous avons eu, les gens sont avides de plaisirs. Il y a les guerriers, les soldats et les aventuriers. Tous sont cousus d’or. Et rien ne t’empêche quand ils sont…repus…de vider le fond de leurs poches, hein… »
Pour être démoniste, c'est l'Esprit qui trinque pour être voleuse...C'est le corps
Elle avait dit oui.
Puis dans la solitude des bois, elle avait pleuré.
Mais le soir même elle était de retour. Car elle n’avait pas d’autre choix.
Le maître lui avait donné « C’est la seule chose que je te donnerai jamais » des « vêtements » de cuir à porter sous une robe de soie. Puis lui avait expliqué que rien ne la liait à lui. « L’argent, dit-il est à toi. Tu en fais ce que tu veux. Le tavernier te prête une alcôve au dessus pour autant que des clients boivent ici. »
Puis il l’avait toisée d’un air indifférent : »Tu devrais boire quelque chose de fort avant de t’y mettre. Sinon…tu ne t’y mettras pas. »
Elle l’avait assuré de sa « bonne volonté ».
« Oh je te crois. Mais ce n’est pas dans ta nature, ça se voit. »
Alors elle avait acheté avec son dernier argent un peu de bourbon et l’avait bu rapidement sous l’oeil intéressé et goguenard de Solegrace.
La vision floue elle était sortie, outrageusement fardée et légèrement parfumée.
Les pas de long en large avaient débuté.
Un homme arrive à pas lents, elle n’ose pas encore l’aborder. Il la fixe, s’est arrêté. C’est un mage. Clairement il se demande si…
Poussée par le bourbon elle s’approche : »Salut, Toi, elle sourit timidement ! »
Les yeux du mage brillent.
« Il lui passe le bras autour de la taille : »Viens à l’intérieur, dit-il. »
Ce soir là elle grava sur une dague un texte tout simple :
Il n’est temps d’innocence
Qu’au séjour de la paix.
Haïr ce que l’on fait
Cacher ce que l’on pense
Suis-je moi en ces lieux
Où le plaisir des autres
Fait se fermer mes yeux
Ou suis-je déjà une autre ?
Le temps a passé. Pas vite, mais il a passé. Elle avait progressé dans ce qu’elle devait apprendre. Sa voix était devenue rauque comme celle des gens qui vivent surtout la nuit. Elle avait compris aussi l’immense pouvoir que le désir et le plaisir peuvent donner.
Elle avait décidé d’en user. D’en user et d’en abuser, personne ne serait là pour la juger. Sa sœur aînée, la fille sage, la voyait artiste ses deux autres sœurs s’étaient bien gardées de la détromper. La magicienne et la démoniste avaient d’un commun accord tu ce qu’elles avaient deviné –ou su…
Elle s’est faite des amis, des amies, peu, mais de qualité : une prêtresse qui vient du même village, et un amie de celle-ci, paladine. Leurs choix devraient les séparer et pourtant, entre la fidèle Ealkelle qui séduit par sa douceur, et la vive Myry Ame-Soleil qui décourage les hommages par un comportement froid, Valneesa, se sent bien, elles ont le même passé, la même absence à combler. On a réduit leur vie à néant…Elles en feront payer le prix. Un jour.
Alcadhrim
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