Stratego Telenil, magicien de Theramore
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Stratego Telenil, magicien de Theramore
Une aura jaune se forma autour de la blessure. La plaie parut comme avalée par la peau qui se reformait. Cari Selena ne put retenir un sourire en voyant la surprise mêlée d‘excitation dans les yeux bleus de la jeune fille. Les guérisseuses ne devaient pas être répandues dans l’intérieur de Dustwallow, hors des murs de Theramore.
Stratego avait laissé une certaine somme aux parents, en plus de ce qu’il avait déjà remboursés à eux et aux notables du village pour quelques dégâts durant l’intervention. Les gobelins avaient été mieux armés qu'ils ne l'avaient cru.
Ils prirent congé de la famille et rejoignirent les autres membres de leur groupe.
« Ca avait l’air de te tenir à cœur de les aider, remarqua Cari avec un sourire. En plus du fait que leur fille ait été blessé dans la bataille. L’argent que tu leur a laissé ne faisait pas partie de nos subventions.
Le mage eut lui aussi un sourire, plus gêné qu’amusé.
- J’ai des fantômes à apaiser moi aussi. »
Devant l’air curieux de son amie, il finit par avouer. « Elle ressemblait énormément à quelqu’un que j’ai connu à Dalaran. Avec un ou deux ans de moins peut-être. Il aurait pu y avoir quelque chose entre nous, mais je me suis… mal comporté. Et puis, quelques mois plus tard, nos classes se sont séparés. Je ne m'étais pas excusé avant, et je ne l’ai plus jamais revue. Je pense que je voulais me libérer ce souvenir. »
Cari resta songeuse tandis que le groupe retournait à Theramore.
Les membres du groupe laissèrent leurs prisonniers à la Citadelle, et rentrèrent vers leurs maisons après avoir fêté leur victoire. Tandis qu’ils marchaient, elle finit par dire :
« Tu ne m’as jamais beaucoup parlé de toi. Je sais d’où tu viens de Dalaran bien sur, je connais ta famille, mais en dehors de ce que tu m’a dit quand nous étions à Ashenvale, je n’ai pas appris grand chose sur ce que tu as fait pendant la guerre.
Stratego parut surpris par cette remarque.
- Eh bien… l’occasion ne s’en est jamais présenté. Bon, comme tu veux, on a pas grand chose à faire de la soirée de toute façon. »
Lorsqu’ils furent arrivé chez lui, le mage s’assit et commença son récit.
I
« Je n’ai pas eu une enfance malheureuse. Rien à voir avec ce qu’il est arrivé à certains de ceux qui combattent pour la garde de Stormwind ou les elfes de la nuit.
Je suis né aux alentours Dalaran. Mes parents avaient une bonne situation, ce qui m’a permis de voyager un peu à Lordaeron et à Stormwind. La magie m’a toujours captivé, et j’ai été autorisé à l’étudier à Dalaran, comme plusieurs de mes amis. Mes professeurs étaient très satisfaits, je n’avais jamais eu de problèmes particuliers, bref rien de spécial ne m’était jamais arrivé. Un jour… »
Il restait plusieurs étudiants dans la bibliothèque malgré le brillant soleil qui éclairait les Jardins Violets. Stratego travaillait avec concentration en prévision d’un examen proche, qui pour une fois n’avait pas pour thèmes les sortilèges ou les calculs magiques.
Il releva distraitement la tête de ses notes sur la Seconde Guerre quand un professeur de Thalassian entra dans la bibliothèque. L’elfe y venait régulièrement, mais quelque chose dans son expression attira le regard du jeune homme. Il avait à mi-chemin entre l’incrédulité et la stupéfaction. Se trouvant à quelques mètres à peine du bureau, Stratego ne pu s’empêcher de tendre l’oreille. L’elfe ne parlait pas tout haut, mais il ne se préoccupait absolument pas si quelqu’un l’écoutait, de sorte qu’avec un peu d’attention et et un petit sortilège, il était possible d’entendre ce qu’il disait. Il arrivait souvent à Stratego d’écouter quelques mots de ce que disaient les professeurs, ne serait-ce que pour se distraire de ses devoirs où il replongeait bien vite.
Mais cette fois, il fut captivé dès les premières phrases.
« Je viens de lire cette histoire avec la garnison de Durnholde. Je suppose que tu es au courant. Vu ce qu’on raconte à Lordaeron, je suis venu voir si nous n’avions pas ici des informations fiables. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Ils ont vraiment été relachés par des orcs ?
- Heu, d’après ce qu’on en sait oui répondit l’homme. Ce Thrall est devenu chef de la Horde, d’après ce que racontent les soldats. Il a attaqué Durnholde, comme Trollbane refusait de le croire, et brisé les défenses, mais n’a rien fait aux soldats qui se sont rendus, et les a relachés avant de leur donner des vivres. Tu sais, ajouta-t-il, ça correspond assez avec ce qu’on sait de lui. La Horde est étonnamment discrète, bien qu’elle soit assez nombreuse pour s’en prendre aux villages. Je ne sais pas si j’ai entendu parler d’une seule attaque contre des civils.
- Ce n’est pas ça qui me surprend. Avec Lightbringer aux trousses, les orcs sont bien forcés d’être discret. Non, j’ai entendu parler de cet ambassade, repris-t-il beaucoup plus bas, qu’est-ce…Stratego n’entendit pas la suite
- Est-ce que ça te semble vraisemblable à toi ? entendit-il encore dire le bibliothécaire. Un orc qui voudrait vivre en paix avec nous ? Ils ont dévastés des royaumes entiers. Terenas n’a… et Antonidas est du même avis. »
Ils se mirent à chuchoter entre eux et le jeune mage ne pu en apprendre davantage. Se demandant si il avait bien entendu, il se replongea avec difficulté sur ses notes, en se disant que ce qu’elles déclairait sur la sauvagerie des orcs était peut-être très exagérée.
« Bien sûr, j’en connaissais assez sur les ravages des deux guerres pour savoir que les orcs étaient sans pitié. Pourtant, ce Thrall avait épargné et relâché des hommes sans même les avoir emprisonnés. A des fins de propagande ? Possible, mais ça m’a assez intrigué pour que j’aille en chercher davantage quelques semaines plus tard. »
« Bonsoir monsieur le conseiller, dit le mage en essayant de ne pas grimacer sous la poigne, je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien. Comme je vous l’avais dit, je viens ici de Dalaran pour en savoir plus sur les mouvements de la Horde dans cette région. J’ai appris certains comportements étonnants de leur part. On m’a dit que le conseil municipal pouvait me renseigner à ce sujet.
- Mh, en effet. Asseyez-vous je vais vous raconter cela.
C’était il y a… peut-être six mois, à la fin de l’automne. Un groupe d’orcs avait capturés un enfant du village. Nous ne nous attendions pas à le revoir vivant, nous ne trouvions jamais ces bandes d’orcs qui avaient encore échappé à la capture. Mais, l’enfant nous a raconté qu’il avait été présenté à un guerrier orc, à qui on a ordonné de le tuer. Mais le guerrier a refusé, le chef des orcs est intervenu et a ordonné qu’on le libère. Il a parlé au garçon, en lui disant que les orcs lui avaient accordés de la pitié. C’est du moins ce qu’il nous a raconté.
Stratego cligna des yeux à plusieurs reprises, essayant de digérer la nouvelle d’un soldat orc comettant une véritable insoumission pour sauver un enfant d’une autre race.
- Comment a-t-il compris ce que les orcs disaient ?
- Il paraît que l’un d’entre eux ne parlait que notre langue. Nous avons eu du mal à le croire, mais comment aurait-il pu inventer un mensonge pareil ?
Si vous voulez des preuves, ajouta-t-il devant le mutisme du mage, allez fouiller dans les archives de la région, tout est consigné en détail. »
Stratego chercha dans les archives de la ville, puis, fort de sa condition d’élève de Dalaran, de la bénédiction d’un conseiller et d’une bonne dose de persuasion alla chercher dans celles de la garde et d’autres villes des environs. Il réunit différents rapports sur la période allant du mois précédent le rapt jusqu’à la chute de Durnholde.
Cela lui pris deux semaines au bout desquels il du reprendre ses études. Mais le bilan était clair et sans équivoque. Sur plus d’un mois de campagne, où les orcs avaient détruits cinq des camps d’internements, et disposant d’une armée de centaines ou même de milliers de soldats, il n’y avait eu qu’un et un seul pillage. Un unique village attaqué par une bande de maraudeurs. Les camps étaient systématiquement rasés, mais les soldats capturés étaient toujours bien traités, et souvent relâchés rapidement. Durant les deux guerres contre la Horde, il n’y avait pas de pitié et pas de prisonniers. Il ne trouva pas de traces d’une ambassade envoyée par les orcs, mais ne doutait plus qu’elle avait existé.
Car il n’y avait qu’une seule solution possible à ce déploiement de générosité. Que les chefs de la Horde aient vraiment changé.
A son retour à Dalaran, ses études suscitèrent au mieux l’étonnement, au pire la colère. Certains étaient surpris par une telle clémence, mais la plupart ne voyaient là qu’une précaution pour ne pas s’attirer les foudres de l’Alliance. Une nouvelle source d’inquiétude était montée, presque au point d’éclipser le réveil de la Horde. Le Fléau, une sorte de peste, s’était propagé dans les Northlands. On parlait de villages décimés, et d’étranges créatures qui rodaient dans les ruines. Il appris peu après que les Paladins de la Main d’Argent avait affronté et écrasé un important groupe d’orcs près des montagnes d’Alterac. Pour autant qu’on le savait, ces orcs étaient des barbares offrant des villageois en sacrifice aux démons. Plus trace d’orcs sauvages dans la région, le chef Thrall et ses guerriers semblaient s’être volatilisés. Peu importait pour beaucoup car le Fléau s’avérait être la couverture d’une féroce armée de morts-vivants. Tandis que la rumeur de la guerre s’intensifiait, les militaires se moquaient bien de savoir ce qu’il était advenu de Thrall, mais Stratego n’avait pas totalement oublié ces orcs qui paraissaient avoir plus de clémence que bon nombre de membres de l’espèce humaine.
Stratego avait laissé une certaine somme aux parents, en plus de ce qu’il avait déjà remboursés à eux et aux notables du village pour quelques dégâts durant l’intervention. Les gobelins avaient été mieux armés qu'ils ne l'avaient cru.
Ils prirent congé de la famille et rejoignirent les autres membres de leur groupe.
« Ca avait l’air de te tenir à cœur de les aider, remarqua Cari avec un sourire. En plus du fait que leur fille ait été blessé dans la bataille. L’argent que tu leur a laissé ne faisait pas partie de nos subventions.
Le mage eut lui aussi un sourire, plus gêné qu’amusé.
- J’ai des fantômes à apaiser moi aussi. »
Devant l’air curieux de son amie, il finit par avouer. « Elle ressemblait énormément à quelqu’un que j’ai connu à Dalaran. Avec un ou deux ans de moins peut-être. Il aurait pu y avoir quelque chose entre nous, mais je me suis… mal comporté. Et puis, quelques mois plus tard, nos classes se sont séparés. Je ne m'étais pas excusé avant, et je ne l’ai plus jamais revue. Je pense que je voulais me libérer ce souvenir. »
Cari resta songeuse tandis que le groupe retournait à Theramore.
Les membres du groupe laissèrent leurs prisonniers à la Citadelle, et rentrèrent vers leurs maisons après avoir fêté leur victoire. Tandis qu’ils marchaient, elle finit par dire :
« Tu ne m’as jamais beaucoup parlé de toi. Je sais d’où tu viens de Dalaran bien sur, je connais ta famille, mais en dehors de ce que tu m’a dit quand nous étions à Ashenvale, je n’ai pas appris grand chose sur ce que tu as fait pendant la guerre.
Stratego parut surpris par cette remarque.
- Eh bien… l’occasion ne s’en est jamais présenté. Bon, comme tu veux, on a pas grand chose à faire de la soirée de toute façon. »
Lorsqu’ils furent arrivé chez lui, le mage s’assit et commença son récit.
I
« Je n’ai pas eu une enfance malheureuse. Rien à voir avec ce qu’il est arrivé à certains de ceux qui combattent pour la garde de Stormwind ou les elfes de la nuit.
Je suis né aux alentours Dalaran. Mes parents avaient une bonne situation, ce qui m’a permis de voyager un peu à Lordaeron et à Stormwind. La magie m’a toujours captivé, et j’ai été autorisé à l’étudier à Dalaran, comme plusieurs de mes amis. Mes professeurs étaient très satisfaits, je n’avais jamais eu de problèmes particuliers, bref rien de spécial ne m’était jamais arrivé. Un jour… »
Il restait plusieurs étudiants dans la bibliothèque malgré le brillant soleil qui éclairait les Jardins Violets. Stratego travaillait avec concentration en prévision d’un examen proche, qui pour une fois n’avait pas pour thèmes les sortilèges ou les calculs magiques.
Il releva distraitement la tête de ses notes sur la Seconde Guerre quand un professeur de Thalassian entra dans la bibliothèque. L’elfe y venait régulièrement, mais quelque chose dans son expression attira le regard du jeune homme. Il avait à mi-chemin entre l’incrédulité et la stupéfaction. Se trouvant à quelques mètres à peine du bureau, Stratego ne pu s’empêcher de tendre l’oreille. L’elfe ne parlait pas tout haut, mais il ne se préoccupait absolument pas si quelqu’un l’écoutait, de sorte qu’avec un peu d’attention et et un petit sortilège, il était possible d’entendre ce qu’il disait. Il arrivait souvent à Stratego d’écouter quelques mots de ce que disaient les professeurs, ne serait-ce que pour se distraire de ses devoirs où il replongeait bien vite.
Mais cette fois, il fut captivé dès les premières phrases.
« Je viens de lire cette histoire avec la garnison de Durnholde. Je suppose que tu es au courant. Vu ce qu’on raconte à Lordaeron, je suis venu voir si nous n’avions pas ici des informations fiables. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Ils ont vraiment été relachés par des orcs ?
- Heu, d’après ce qu’on en sait oui répondit l’homme. Ce Thrall est devenu chef de la Horde, d’après ce que racontent les soldats. Il a attaqué Durnholde, comme Trollbane refusait de le croire, et brisé les défenses, mais n’a rien fait aux soldats qui se sont rendus, et les a relachés avant de leur donner des vivres. Tu sais, ajouta-t-il, ça correspond assez avec ce qu’on sait de lui. La Horde est étonnamment discrète, bien qu’elle soit assez nombreuse pour s’en prendre aux villages. Je ne sais pas si j’ai entendu parler d’une seule attaque contre des civils.
- Ce n’est pas ça qui me surprend. Avec Lightbringer aux trousses, les orcs sont bien forcés d’être discret. Non, j’ai entendu parler de cet ambassade, repris-t-il beaucoup plus bas, qu’est-ce…Stratego n’entendit pas la suite
- Est-ce que ça te semble vraisemblable à toi ? entendit-il encore dire le bibliothécaire. Un orc qui voudrait vivre en paix avec nous ? Ils ont dévastés des royaumes entiers. Terenas n’a… et Antonidas est du même avis. »
Ils se mirent à chuchoter entre eux et le jeune mage ne pu en apprendre davantage. Se demandant si il avait bien entendu, il se replongea avec difficulté sur ses notes, en se disant que ce qu’elles déclairait sur la sauvagerie des orcs était peut-être très exagérée.
« Bien sûr, j’en connaissais assez sur les ravages des deux guerres pour savoir que les orcs étaient sans pitié. Pourtant, ce Thrall avait épargné et relâché des hommes sans même les avoir emprisonnés. A des fins de propagande ? Possible, mais ça m’a assez intrigué pour que j’aille en chercher davantage quelques semaines plus tard. »
« Bonsoir monsieur le conseiller, dit le mage en essayant de ne pas grimacer sous la poigne, je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien. Comme je vous l’avais dit, je viens ici de Dalaran pour en savoir plus sur les mouvements de la Horde dans cette région. J’ai appris certains comportements étonnants de leur part. On m’a dit que le conseil municipal pouvait me renseigner à ce sujet.
- Mh, en effet. Asseyez-vous je vais vous raconter cela.
C’était il y a… peut-être six mois, à la fin de l’automne. Un groupe d’orcs avait capturés un enfant du village. Nous ne nous attendions pas à le revoir vivant, nous ne trouvions jamais ces bandes d’orcs qui avaient encore échappé à la capture. Mais, l’enfant nous a raconté qu’il avait été présenté à un guerrier orc, à qui on a ordonné de le tuer. Mais le guerrier a refusé, le chef des orcs est intervenu et a ordonné qu’on le libère. Il a parlé au garçon, en lui disant que les orcs lui avaient accordés de la pitié. C’est du moins ce qu’il nous a raconté.
Stratego cligna des yeux à plusieurs reprises, essayant de digérer la nouvelle d’un soldat orc comettant une véritable insoumission pour sauver un enfant d’une autre race.
- Comment a-t-il compris ce que les orcs disaient ?
- Il paraît que l’un d’entre eux ne parlait que notre langue. Nous avons eu du mal à le croire, mais comment aurait-il pu inventer un mensonge pareil ?
Si vous voulez des preuves, ajouta-t-il devant le mutisme du mage, allez fouiller dans les archives de la région, tout est consigné en détail. »
Stratego chercha dans les archives de la ville, puis, fort de sa condition d’élève de Dalaran, de la bénédiction d’un conseiller et d’une bonne dose de persuasion alla chercher dans celles de la garde et d’autres villes des environs. Il réunit différents rapports sur la période allant du mois précédent le rapt jusqu’à la chute de Durnholde.
Cela lui pris deux semaines au bout desquels il du reprendre ses études. Mais le bilan était clair et sans équivoque. Sur plus d’un mois de campagne, où les orcs avaient détruits cinq des camps d’internements, et disposant d’une armée de centaines ou même de milliers de soldats, il n’y avait eu qu’un et un seul pillage. Un unique village attaqué par une bande de maraudeurs. Les camps étaient systématiquement rasés, mais les soldats capturés étaient toujours bien traités, et souvent relâchés rapidement. Durant les deux guerres contre la Horde, il n’y avait pas de pitié et pas de prisonniers. Il ne trouva pas de traces d’une ambassade envoyée par les orcs, mais ne doutait plus qu’elle avait existé.
Car il n’y avait qu’une seule solution possible à ce déploiement de générosité. Que les chefs de la Horde aient vraiment changé.
A son retour à Dalaran, ses études suscitèrent au mieux l’étonnement, au pire la colère. Certains étaient surpris par une telle clémence, mais la plupart ne voyaient là qu’une précaution pour ne pas s’attirer les foudres de l’Alliance. Une nouvelle source d’inquiétude était montée, presque au point d’éclipser le réveil de la Horde. Le Fléau, une sorte de peste, s’était propagé dans les Northlands. On parlait de villages décimés, et d’étranges créatures qui rodaient dans les ruines. Il appris peu après que les Paladins de la Main d’Argent avait affronté et écrasé un important groupe d’orcs près des montagnes d’Alterac. Pour autant qu’on le savait, ces orcs étaient des barbares offrant des villageois en sacrifice aux démons. Plus trace d’orcs sauvages dans la région, le chef Thrall et ses guerriers semblaient s’être volatilisés. Peu importait pour beaucoup car le Fléau s’avérait être la couverture d’une féroce armée de morts-vivants. Tandis que la rumeur de la guerre s’intensifiait, les militaires se moquaient bien de savoir ce qu’il était advenu de Thrall, mais Stratego n’avait pas totalement oublié ces orcs qui paraissaient avoir plus de clémence que bon nombre de membres de l’espèce humaine.
Dernière édition par Telenil le Mar 22 Juil 2008, 12:01, édité 4 fois
Telenil
Re: Stratego Telenil, magicien de Theramore
II
« Tu les voyais vraiment comme ça ? Dès ce moment-là ?
- Je n’en savais pas grand chose, mais il s’avérait que la Horde avait renoncé à ses coutumes de massacre. Quelqu’en soit la raison, ça me semblait stupide de toujours les traquer sans chercher à savoir dans quelle mesure ils avaient changés. Peu après ce moment-là, mes parents m’ont annoncé le départ de l’Expédition Humaine, à laquelle nous nous sommes joints.
- La fameuse Expédition qui nous a tous amenés ici. Une belle énigme, même pour nous. Je me souviens du moment où j’ai appris son existence. Ca signifiait abandonner Dalaran, mais curieusement ça ne ressemblait pas une fuite. Il y avait une force armée importante, beaucoup d’équippement. Ca a été préparée d’une façon très efficace.
- Oui. Les Terres du Nord étaient exsangues, Stratholme venait d’être anéantie. Une grande part de l’armée de Lordaeron est partie vers Northrend, le Prince Arthas à sa tête. Et pourtant l’Expédition s’est montée très rapidement. En moins d’un mois, les premiers navires partaient, chargés de membres de toutes les nations. C’était très étrange, les choses étaient sombres, mais pas encore désespérées. Les réfugiés ne pensaient pas à quitter Lordaeron, pas avant la mort de Terenas. On avait parlé d’un refuge, d’une nouvelle terre à l’ouest, après un long voyage, sans plus. Le bruit a couru, et nous avons été finalement été très nombreux.
- J’imagine qu'on voyait dans l’Expédition la découverte d’une terre intacte sur laquelle prospérer, ou qui devinaient Lordaeron malgré tout condamnée. Plus bien sûr les forces de Jaina et ses partisans. Non, en fait c'est ce qu'on a dit après coup, mais je pense que nous avons simplement été entraînés par les évènements. On nous en a parlé, et on s’est lancé. Très peu connaissaient le véritable but de l’Expédition, peut-être que Jaina elle-même l’ignorait si c’est ce Prophète qui est la cause de tout.
- Tu as sûrement raison. Tu étais partie avec les premiers navires tandis que nous, nous avons quitté Lordaeron avec l’arrière-garde. Mon histoire se confond un peu avec les évènements pour l’instant. J’avais pratiquement fini ma formation à Dalaran, aussi j’ai eu mon titre de Magicien dès la fin de la traversée. C’est à ce moment que j’ai pris ma grande décision, celle de mettre mes pouvoirs au service de l’Alliance et de l’Expédition Humaine. Je n’étais qu’un magicien comme les autres, et mon histoire est aussi celle de beaucoup de membres de l’Expédition, à leur débarquement en Kalimdor. A l’époque, on pensait avoir à peu près repris notre vite en main. Mais en fait, nous n'étions que des grains de sable. Le temps était compté, et nous continuions à tomber vers la guerre. »
La couleur de la terre fut la première chose qui surprit Stratego. Elle était brune, presque rougeâtre. La deuxième chose qu’il réalisa, c’est que les arbres étaient secs, et qu'on n’entendait pas de chants d’oiseaux. C'était un désert.
Il eut quelques jours pour découvrir les Barrens, au bout desquels il modifia quelque peu son jugement. C’était certes une étendue désertique, mais la température était chaude, sans plus. La végétation existait. Si ils s’installaient ici, ils n’allaient pas se dessécher sous un soleil de plomb.
Et puis un jour arrivèrent les nouvelles. Elles étaient parties de Lordaeron deux semaines après eux. Le Roi Terenas de Lordaeron était mort. Le Prince Arthas lui-même l’avait assassiné alors qu’il revenait de sa campagne contre le Fléau à Northrend. Au lieu de le détruire, Arthas semblait avoir rejoint du Fléau qu’il dirigeait à présent contre Lordaeron.
Un retour à Lordaeron étant totalement exclus, les hommes ne pouvaient qu’attendre, et espérer.
Et puis, un matin, les hommes furent brutalement appelés toutes affaires cessantes au plus proche quartier militaire. Stratego obéit, avec un mauvais pressentiment.
Le camp était non seulement en pleine activité, mais presque en état d’alerte. Il y avait des soldats armés de pied en cap qui patrouillaient, et beaucoup de messagers et de sentinelles en provenance de l’ouest.
En temps que magicien, il n’était pas un militaire à proprement parler, mais se rendit néanmoins avec les soldats à la tente de commandement.
Autour de lui, il détaillait les uniformes, leur diversité faisait penser à un arc-en-ciel de force et de courage. Les soldats provenaient de pratiquement nombreux royaumes. Il aperçut le rouge de Stromgarde mêlé au noir de Gilneas. Les plus nombreux étaient les gris porteurs du L stylisé de Lordaeron.
« Bien, j’irai droit au but, commença le maitre de guerre Criton, un officier vêtu de gris. Le plan original était de vous laisser quelques jours pour découvrir ce continent, Kalimdor, et de vous envoyer ensuite prêter main forte aux premiers colons et troupes d’explorations. Malheureusement, les évènements ont pris une tournure inattendue.
Une pause.
Vous allez partir dans le désert des Barrens dès aujourd’hui. Nous avons repéré des éléments hostiles. Une puissante armée qui a attaqué plusieurs de nos camps. Et… nous savons avec certitude qu’il s’agit de la quasi-totalité des forces de la Horde des orcs. »
Ce fut le brouhaha pendant plus d’une minute, jusqu’à ce que l’officier réussisse à rétablir l’ordre. Stratego était aussi sidéré que les autres.
« Comment est-ce possible ? demanda quelqu’un. Comment les orcs ont-ils pu arriver jusque ici ? Depuis combien de temps ?
- Difficile à dire. Les orcs ont attaqués un port d’importance en Arathi il y a quelques mois, et on pense qu’ils sont partis à bord des bateaux volés. Il ne doivent pas être ici depuis beaucoup plus longtemps que nous. »
Les discussions reprirent de plus belle.
L’attaque du port remontait à peu près au moment où Thrall et sa Horde avaient mystérieusement disparu. Une Expédition Orc, partie quelques semaines avant la leur, en direction d’une terre que personne ne connaissait il y a un an ? Sacrée coïncidence. Un orc avait-il révélé à Jaina Proudmoore l’emplacement de cette terre ? Non. Leur présence dans ce cas n’aurait pas été une surprise.
« Les orcs semblent être ceux libérés des camps et le clan Warsong, qui a toujours échappé à la capture. Nos éclaireurs les ont formellement identifiés. Vous partez immédiatement renforcer nos troupes en direction de l’Ouest. »
III
Après plusieurs jours de voyage à marche forcée, ils arrivèrent dans les montagnes appelées Stonetalon.
Une bataille avait eu lieu plusieurs jours auparavant, les forces de l’Alliance avait été balayés par les orcs, mais une partie des rescapés avaient pu se replier vers la passe qui menait dans les montagnes. C’est là que le groupe se rendait à présent pour la renforcer. Tout la colonne était en alerte. Si ils tombait sur une force de la Horde avant d’avoir atteint la passe, ou si celle-ci était déjà assiégée, ils n’auraient que peu de chances de victoire.
Le sous-officier qui informait les hommes arriva. Stratego et une trenatine de soldats se massèrent autour de lui.
« Alors ? Vous les avez repéré ? demanda le capitaine Terens, qui commandanit leur troupe.
- Non. Nos éclaireurs ont fait des reconaissance dans les alentours, et n’ont rien du tout repéré. Les environs sont déserts.
Une nouvelle inquiétude naissait dans l’esprit de Stratego.
- Alors ça veut dire que nous arrivons trop tard ? La passe est-elle prise ?
- Bien que les traces soient difficiles à relever sur ce terrain, il semble que non. Aucune armée importante n’est monté vers le nord depuis au moins notre départ.
Le soulagement aparut sur les visages.
- En forçant l’allure, nous pourrons être à la passe avant les forces orcs. Allons-y.
Ils arrivèrent même à la passe sans repérer le moindre signe de leurs ennemis. Les soldats de la garnison les accueillirent avec un soulagement mêlé d’espoir.
Stratego se mêla à une réunion de sous-officiers et officiers. Il n’en avait pas tout à fait le droit, mais personne n’allait le jeter dehors.
« Comme vous l’avez appris, il y a presque une semaine une importante force de la Horde a attaqué nos forts situés dans la plaine au sud des montagnes.
Ils ont balayé nos forces et ont tué beaucoup des notres. Nos forces avaient pour objectif de protéger les montagnes de Stonetalon, et le camp de Jaina Proudmoore, qui est établi en leur sein. La Horde semblait elle aussi vouloir monter vers le Nord, mais nous bloquions la seule passe. Nos forces ayant été très affaiblies par la bataille, nous pensions être attaqués et proablement battus d’une heure à l’autre. Mais rien n’et venu. Et mieux encore, d’après les renforts qui nous ont rejoint, le gros de la Horde semble s’être totalement évaporé. »
Il y eu des regards étonnés. « Des traces conduisent vers le nord-est, et tous les orcs ont disparus de Stonetalon ou des Barrens méridionaux. »
Stratego failli lever la main mais se retint. Peut-être par peur de la réponse, il décida de ne pas poser à ses hommes la question qui commençait maintenant à le hanter : « Si nous étions faibles, ils auraient pu prendre la passe sans trop d’effort. Il n’avaient pas grand chose à craindre de nous, alors pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? »
Pour le première fois depuis son arrivée à Kalimdor, il pensait au chef des orcs, Thrall. Les soldats de l’Expédition avaient-ils été délibérément épargnés, ou Thrall avait-il simplement surestimé leurs défenses ? Stratego espérait de tout son cœur que la première hypothèse soit la bonne, mais ça n'était qu'une hypothèse sans grand réalisme. Il n'osa en parler à personne, mais fut malgré tout hanté durant par une idée durant plusieurs jours : et si l'Alliance arrivait à nouer un contact diplomatique avec Thrall ?
« Tu les voyais vraiment comme ça ? Dès ce moment-là ?
- Je n’en savais pas grand chose, mais il s’avérait que la Horde avait renoncé à ses coutumes de massacre. Quelqu’en soit la raison, ça me semblait stupide de toujours les traquer sans chercher à savoir dans quelle mesure ils avaient changés. Peu après ce moment-là, mes parents m’ont annoncé le départ de l’Expédition Humaine, à laquelle nous nous sommes joints.
- La fameuse Expédition qui nous a tous amenés ici. Une belle énigme, même pour nous. Je me souviens du moment où j’ai appris son existence. Ca signifiait abandonner Dalaran, mais curieusement ça ne ressemblait pas une fuite. Il y avait une force armée importante, beaucoup d’équippement. Ca a été préparée d’une façon très efficace.
- Oui. Les Terres du Nord étaient exsangues, Stratholme venait d’être anéantie. Une grande part de l’armée de Lordaeron est partie vers Northrend, le Prince Arthas à sa tête. Et pourtant l’Expédition s’est montée très rapidement. En moins d’un mois, les premiers navires partaient, chargés de membres de toutes les nations. C’était très étrange, les choses étaient sombres, mais pas encore désespérées. Les réfugiés ne pensaient pas à quitter Lordaeron, pas avant la mort de Terenas. On avait parlé d’un refuge, d’une nouvelle terre à l’ouest, après un long voyage, sans plus. Le bruit a couru, et nous avons été finalement été très nombreux.
- J’imagine qu'on voyait dans l’Expédition la découverte d’une terre intacte sur laquelle prospérer, ou qui devinaient Lordaeron malgré tout condamnée. Plus bien sûr les forces de Jaina et ses partisans. Non, en fait c'est ce qu'on a dit après coup, mais je pense que nous avons simplement été entraînés par les évènements. On nous en a parlé, et on s’est lancé. Très peu connaissaient le véritable but de l’Expédition, peut-être que Jaina elle-même l’ignorait si c’est ce Prophète qui est la cause de tout.
- Tu as sûrement raison. Tu étais partie avec les premiers navires tandis que nous, nous avons quitté Lordaeron avec l’arrière-garde. Mon histoire se confond un peu avec les évènements pour l’instant. J’avais pratiquement fini ma formation à Dalaran, aussi j’ai eu mon titre de Magicien dès la fin de la traversée. C’est à ce moment que j’ai pris ma grande décision, celle de mettre mes pouvoirs au service de l’Alliance et de l’Expédition Humaine. Je n’étais qu’un magicien comme les autres, et mon histoire est aussi celle de beaucoup de membres de l’Expédition, à leur débarquement en Kalimdor. A l’époque, on pensait avoir à peu près repris notre vite en main. Mais en fait, nous n'étions que des grains de sable. Le temps était compté, et nous continuions à tomber vers la guerre. »
La couleur de la terre fut la première chose qui surprit Stratego. Elle était brune, presque rougeâtre. La deuxième chose qu’il réalisa, c’est que les arbres étaient secs, et qu'on n’entendait pas de chants d’oiseaux. C'était un désert.
Il eut quelques jours pour découvrir les Barrens, au bout desquels il modifia quelque peu son jugement. C’était certes une étendue désertique, mais la température était chaude, sans plus. La végétation existait. Si ils s’installaient ici, ils n’allaient pas se dessécher sous un soleil de plomb.
Et puis un jour arrivèrent les nouvelles. Elles étaient parties de Lordaeron deux semaines après eux. Le Roi Terenas de Lordaeron était mort. Le Prince Arthas lui-même l’avait assassiné alors qu’il revenait de sa campagne contre le Fléau à Northrend. Au lieu de le détruire, Arthas semblait avoir rejoint du Fléau qu’il dirigeait à présent contre Lordaeron.
Un retour à Lordaeron étant totalement exclus, les hommes ne pouvaient qu’attendre, et espérer.
Et puis, un matin, les hommes furent brutalement appelés toutes affaires cessantes au plus proche quartier militaire. Stratego obéit, avec un mauvais pressentiment.
Le camp était non seulement en pleine activité, mais presque en état d’alerte. Il y avait des soldats armés de pied en cap qui patrouillaient, et beaucoup de messagers et de sentinelles en provenance de l’ouest.
En temps que magicien, il n’était pas un militaire à proprement parler, mais se rendit néanmoins avec les soldats à la tente de commandement.
Autour de lui, il détaillait les uniformes, leur diversité faisait penser à un arc-en-ciel de force et de courage. Les soldats provenaient de pratiquement nombreux royaumes. Il aperçut le rouge de Stromgarde mêlé au noir de Gilneas. Les plus nombreux étaient les gris porteurs du L stylisé de Lordaeron.
« Bien, j’irai droit au but, commença le maitre de guerre Criton, un officier vêtu de gris. Le plan original était de vous laisser quelques jours pour découvrir ce continent, Kalimdor, et de vous envoyer ensuite prêter main forte aux premiers colons et troupes d’explorations. Malheureusement, les évènements ont pris une tournure inattendue.
Une pause.
Vous allez partir dans le désert des Barrens dès aujourd’hui. Nous avons repéré des éléments hostiles. Une puissante armée qui a attaqué plusieurs de nos camps. Et… nous savons avec certitude qu’il s’agit de la quasi-totalité des forces de la Horde des orcs. »
Ce fut le brouhaha pendant plus d’une minute, jusqu’à ce que l’officier réussisse à rétablir l’ordre. Stratego était aussi sidéré que les autres.
« Comment est-ce possible ? demanda quelqu’un. Comment les orcs ont-ils pu arriver jusque ici ? Depuis combien de temps ?
- Difficile à dire. Les orcs ont attaqués un port d’importance en Arathi il y a quelques mois, et on pense qu’ils sont partis à bord des bateaux volés. Il ne doivent pas être ici depuis beaucoup plus longtemps que nous. »
Les discussions reprirent de plus belle.
L’attaque du port remontait à peu près au moment où Thrall et sa Horde avaient mystérieusement disparu. Une Expédition Orc, partie quelques semaines avant la leur, en direction d’une terre que personne ne connaissait il y a un an ? Sacrée coïncidence. Un orc avait-il révélé à Jaina Proudmoore l’emplacement de cette terre ? Non. Leur présence dans ce cas n’aurait pas été une surprise.
« Les orcs semblent être ceux libérés des camps et le clan Warsong, qui a toujours échappé à la capture. Nos éclaireurs les ont formellement identifiés. Vous partez immédiatement renforcer nos troupes en direction de l’Ouest. »
III
Après plusieurs jours de voyage à marche forcée, ils arrivèrent dans les montagnes appelées Stonetalon.
Une bataille avait eu lieu plusieurs jours auparavant, les forces de l’Alliance avait été balayés par les orcs, mais une partie des rescapés avaient pu se replier vers la passe qui menait dans les montagnes. C’est là que le groupe se rendait à présent pour la renforcer. Tout la colonne était en alerte. Si ils tombait sur une force de la Horde avant d’avoir atteint la passe, ou si celle-ci était déjà assiégée, ils n’auraient que peu de chances de victoire.
Le sous-officier qui informait les hommes arriva. Stratego et une trenatine de soldats se massèrent autour de lui.
« Alors ? Vous les avez repéré ? demanda le capitaine Terens, qui commandanit leur troupe.
- Non. Nos éclaireurs ont fait des reconaissance dans les alentours, et n’ont rien du tout repéré. Les environs sont déserts.
Une nouvelle inquiétude naissait dans l’esprit de Stratego.
- Alors ça veut dire que nous arrivons trop tard ? La passe est-elle prise ?
- Bien que les traces soient difficiles à relever sur ce terrain, il semble que non. Aucune armée importante n’est monté vers le nord depuis au moins notre départ.
Le soulagement aparut sur les visages.
- En forçant l’allure, nous pourrons être à la passe avant les forces orcs. Allons-y.
Ils arrivèrent même à la passe sans repérer le moindre signe de leurs ennemis. Les soldats de la garnison les accueillirent avec un soulagement mêlé d’espoir.
Stratego se mêla à une réunion de sous-officiers et officiers. Il n’en avait pas tout à fait le droit, mais personne n’allait le jeter dehors.
« Comme vous l’avez appris, il y a presque une semaine une importante force de la Horde a attaqué nos forts situés dans la plaine au sud des montagnes.
Ils ont balayé nos forces et ont tué beaucoup des notres. Nos forces avaient pour objectif de protéger les montagnes de Stonetalon, et le camp de Jaina Proudmoore, qui est établi en leur sein. La Horde semblait elle aussi vouloir monter vers le Nord, mais nous bloquions la seule passe. Nos forces ayant été très affaiblies par la bataille, nous pensions être attaqués et proablement battus d’une heure à l’autre. Mais rien n’et venu. Et mieux encore, d’après les renforts qui nous ont rejoint, le gros de la Horde semble s’être totalement évaporé. »
Il y eu des regards étonnés. « Des traces conduisent vers le nord-est, et tous les orcs ont disparus de Stonetalon ou des Barrens méridionaux. »
Stratego failli lever la main mais se retint. Peut-être par peur de la réponse, il décida de ne pas poser à ses hommes la question qui commençait maintenant à le hanter : « Si nous étions faibles, ils auraient pu prendre la passe sans trop d’effort. Il n’avaient pas grand chose à craindre de nous, alors pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? »
Pour le première fois depuis son arrivée à Kalimdor, il pensait au chef des orcs, Thrall. Les soldats de l’Expédition avaient-ils été délibérément épargnés, ou Thrall avait-il simplement surestimé leurs défenses ? Stratego espérait de tout son cœur que la première hypothèse soit la bonne, mais ça n'était qu'une hypothèse sans grand réalisme. Il n'osa en parler à personne, mais fut malgré tout hanté durant par une idée durant plusieurs jours : et si l'Alliance arrivait à nouer un contact diplomatique avec Thrall ?
Dernière édition par Telenil le Mar 22 Juil 2008, 12:04, édité 1 fois
Telenil
Re: Stratego Telenil, magicien de Theramore
IV
Et puis, finalement, un nouvel ordre arriva. Un ordre comme nul humain n’avait jamais pensé en recevoir.
Stratego était en train de prendre son petit déjeuner, quand quelque chose tomba dans l’assiette de viande de son voisin, projetant aux alentour une partie de son contenu.
« Eh ! Ca va pas de lancer des…
Le soldat qui avait envoyer le paquet était en sueur, une lueur de folie dans le regard. Il était probable qu’il n’avait même pas réalisé où son objet avait atteri. Il avait l’air vraiment très impatient que les magiciens regardent ce qu’il avait apporté. C’était une sorte de tube, utilisé pour contenir les ordres officiels. Et effectivement, il y avait un ordre à l’intérieur. Les soldats se pressèrent autour pour le lire. L’ordre disait :
« Commandant Samaul de l’Expédition Humaine, lieutenant de Jaina Proudmoore à Kalimdor, à l’ensemble des forces stationnées aux Barrens et à Stonetalon.
Des évènements innatendus et sans précédent se sont produits dans les montagnes de Stonetalon. A la suite d’une rencontre entre le chef de guerre orc connu sous le nom de Thrall et Dame Proudmoore, et grace à d’autres sources d’informations, notre connaissance de la situation a été éclaircie et modifiée. Les principaux point sont notés ci-après :
- L’état de guerre n’existe plus entre la Horde et l’Alliance.
- Les humaines et les orcs semblent avoir eu les mêmes raisons de quitter Lordaeron et de s’établir à Kalimdor.
- Il s’ensuit que nous avons un ennemi commun. En conséquence, toute attaque contre quelque orc que ce soit, sauf en cas de légitime défense avérée, est strictement interdite. Les orcs sont considérés comem des alliés, et toute action contre eux sera jugée en conséquence comme un trahison.
- L’honneur des orcs est hors de doute. Leurs soldats sont dans le même besoin que nous, et obéiront aux ordres. J’attends que tout le monde fasse de même.
- Nous avons reçu des nouvelles des terres de l’est, et il est temps de les communiquer. Après que le Roi Terenas ait été assassiné, le royaume de Lordaeron n’a pas survécu. La cité d’Albatre a été prise. Quel’Thalas a été totalement anéantie. Dalaran a également été détruite il y a un mois. Nous ignorons ce qu’il est advenu ensuite aux terres de l’est, mais nos dernières informations font état d’une armée plus terrible encore que le Fléau qui s’est abattue sur elles. Dame Proudmoore est à présent l’autorité suprême des forces de l’Alliance sur Azeroth.
- Un grand nombre d’ennemis se sont amassés au nord, près de la forêt apellée Ashenvale, y compris des orcs manipulés par des entités démoniaques. La sécurité de l’Alliance est fortement compromise par leur présence. En conséquence, ordre à toutes les forces de marcher vers le Nord pour éliminer les éléments hostiles, et délivrer les orcs corrompus de leur influence.
- Les forces de Thrall partent elles aussi délivrer leurs frères. L’Expédition et la Horde combattront cote à cote dès les prochains jours.
Nous ignorons quel sont les forces des démons. Puisse la Lumière vous guider. »
Plus personne ne bougeait, hormis ceux qui n’avaient pas pu lire et réclamaient maintenant le message à grand renfort de cris. Les yeux de Stratego se brouillaint de larmes, à la fois de choc et de chagrin.
Tout ce qu’il avait connu était loin derrière. Détruit à jamais en leur abscence. La cité de Lordaeron, qu’il avait visité à deux reprise, Quel’Thalas, où il espérait aller un jour, et la grande Citadelle Pourpre de Dalaran. Entre ces trois-là, des miliers de morts et la puissance de l’Alliance anéantie.
Stratego lutta contre la culpabilité. Leurs forces armées, bien que puissantes, étaient formées d’échantillons des six nations humaines. Ils avaient justement pris grand soin de ne pas trop affaiblir les armées d’un seul royaume. Même si ils avaient été là, Lordaeron n’aurait résisté qu’un peu plus longtemps avant de s’effondrer irrémédiablement. Ici, ils étaient en sécurité pour le moment, et le pacte avec la Horde ouvrait de nouvelles perspctives.
Car à ce propos, tous ses espoirs s’étaient réalisés. Thrall était le chef éclairé qu’il avait toujours paru être, et venait de prouver qu’il n’était pas l’ennemi des hommes. Oui, une paix était bien possible entre les humains et les orcs. A condition que ces deux races survivent aux prochaines semaines.
Cette pensée le ramena à la réalité. D’après le message, si la Horde et l’Alliance n’étaient pas ennemies pour le moment, il restait un autre péril, beaucoup plus grand : l’armée démoniaque dont parlait le message. Des démons… qu’est-ce qu’ils faisaient bien là ? La rumeur disait que c’était eux qui mettaient les terres de l’est à feu et à sang après la chute de Dalaran. Etaient-ils arrivés ici également ?
Le camp se vida, les barricades furent abandonnées, certains se demandant encore comment les orcs avaient pu arriver jusqu’au pic de Stonetalon sans passer par leur passe, le seul accès aux montagnes à des dizaines de kilomètres à la ronde [en réalité, l'armée des orcs s'est procurée un grand nombre de zepplins gobelins, et les a utilisés pour atteindre la montagne en évitant le combat]
Les discussions allaient bon train tandis que les colonnes avançaient.
« A votre avis, on peut vraiment faire confiance aux orcs ? Qu’est-ce qui leur fait dire qu’ls ne vont pas nous massacrer dès qu’on aura le dos tourné ?
- Nous, nous ne le ferions pas, répondit Stratego. Et je pense que les orcs partagent cette vision de l’honneur.
- Possible, répondit un soldat d’age mur aux traits tirés. J’ai vu tant de choses à leur propos… Les orcs sanguinaires qui ont déferlées sur Arathi et les Northlands il y a vingt ans, les pauvres créatures pitoyables qui étaient parqués dans les camps, et finalement ce peuple fier que nous avons affrontés il y a deux semaines… Je me demande comment ils ont pu évoluer autant en si peu de temps. Moi je crois aussi que les orcs comprennent la loyauté. »
Au fil du trajet, Stratego finit par se rendre compte que la profusion de couleurs qui caractérisait les armées de l’Alliance depuis leur arrivée dans les Barrens commençaient à disparaître. De plus en plus de soldats avaient des uniformes légèrement différents, ressemblants au gris de Lordaeron, mais bleutés. Même si certains hommes avaient gardé leur couleurs, de plus en plus de personnes adoptaient cet uniforme standardisé. En y réflechissant, le mouvement avait commencé lorsqu’ils avaient appris la chute de Lordaeron, comme si ces humains, seuls rescapés des royaumes à présent disparus dans une terre ravagée, s’étaient fait à l’idée et s’étaient rassemblés en une seule unité.
Tandis qu’ils approchaient du pic de Stonetalon, où le rendez-vous avait lieu, tous n’avaient plus qu’une seule idée en tête, les orcs. Comment allaient être ceux qui avaient failli anéantir leur race vingt ans auparavant ? Des optimistes, comme Stratego, à ceux qui montraient ouvertement leur méfiance, tous étaient en fait curieux de savoir ce que cette alliance unique dans l’histoire allait pouvoir engendrer.
La troupe se figea. Une troupe d’orcs venait d’apparaître.
Il ne s’agissait pas d’une troupe importante, la majeure partie des forces de Thrall et de l’Expédition étant déjà partie vers ce fameux combat à Ashenvale. Mais c’était impressionnant tout de même. Les deux groupes se firent face. Les orcs n’avaient pas l’air moins tendu qu’eux. Finalement, le chef des orcs s’avança.
« Throm-ka humains. Bienvenue à Stonetalon. »
Sa voix était tendu, mais il parlait avec un respect réel. Le capitaine Terens commença à s’avancer à son tour.
« Salutations, orcs, répodit Terens. Nous attendions tous le rendez-vous.
Il tendit sa main avec prudence.
- Nous aussi, humain, répondit l’orc en acceptant la main, nous aussi. »
Un sourire s’épanouit progressivement sur le visage des deux soldats. Les deux groupes avancèrent l’un vers l’autre, et sans que ce soit l’entente cordiale, il ne se produisit aucune friction entre les races. Des mains se serrèrent tout comme on jettait des regards suspicieux, mais le premier contact était noué, moment irréel où deux décennies de combat et des milliers de morts semblaient sinon oubliés, du moins ignorés pour l’instant.
Humains et orcs ne se mélangèrent pas. Les armées établirent des campements séparés et les hommes y restèrent, même si quelques-uns, plus audacieux ou plus curieux, décidèrent de se mêler à l’autre race. Stratego était de ceux-là.
Le campement était semblable au leur, très ordonné et très réglementaire. Des tentes en cercle, des feux entre chaque groupe, et le poste de commandement au centre. Les soldats mangeaient autour des feux, et, sans les emblèmes de la Horde et les kodos massives qui tiraient les chariots de ravitaillement, on aurait pu croire à une organsation humaine. L’ambiance, cependant, était toute autre. Au bout d’une petite demi-heure, il n’était plus possible d’en douter.
On sentait aux murmures prononcés autour des feux, ou au visage déterminé de ceux qui regardait l’horizon, que ces orcs était prêt à tous les sacrifices, à tout endurer pour la victoire, comme s’ils n’avaient rien à perdre. Sans en avoir de preuve tangible, il semblait que seuls les orcs étaient dans cet état. Bien que taurens et les trolls soient aussi alertes qu’il était nécessaire en temps de guerre, il semblait que seuls les orcs avaient cette attitude concentrée et presque désespérée.
Ils étaient dans le camp depuis presque trois quarts d’heure, perplexes, sans échanger plus de quelques mots. Un tauren isolé fini par leur jeter un coup d’œil et lança, non sans méfiance :
« Ishnu-pô-ra, guerriers. Vous contemplez vos nouveaux amis ?
- Salutations, tauren. La Horde est faite d’honorables guerriers que nous nous devons de rencontrer avant la bataille, répondit Stratego en inclinant la tête.
Un elfe reprit :
- Ils sont fiers. Et… »
Il hésita.
« Ils sont très différents de ce qu’ils étaient il y a vingt ans, quand ils ont déferlés sur nos terres.
Le tauren eut une espèce de rire.
- Ces orcs sont de courageux guerriers. Vous avez du mérite pour leur avoir résisté.
Le sourire du tauren s’éteignit aussi vite qu’une bougie qu’on souffle. Il regardait fixement l’horizon. Stratego avait déjà fait volte-face. En face de lui, sur tout un pan de l’horizon, le ciel était devenu rouge. L’espace d’un instant, il crut à un coucher de soleil, mais la nuit était tombée depuis une heure déjà, et d’ailleurs il regardait le nord-est et pas l’ouest. La couleur était d’un rouge sang, et très loin, de petites flammes vertes semblables à des étoiles filantes en descendait avant de disparaître de sa vue.
« Mais qu’est-ce que c’est ? souffla un fantassin.
- Ca, ce sont les dresseurs des orcs qui viennent les ramener au bercail, lacha le tauren. Vous feriez mieux de regagner votre camp. »
Là-dessus, il courut rejoindre ses frères.
« Qu’est-ce qu’il dit ? demanda un nain . Quel est le rapport avec les orcs ?
- Je n’en ai pas la moindre idée, répondit le mage. Mais j'ai bien l'intention de l'apprendre. »
Ils étaient tous des grains de sable, entrainés par le courant du temps. Et ils tombaient vers la guerre.
Et puis, finalement, un nouvel ordre arriva. Un ordre comme nul humain n’avait jamais pensé en recevoir.
Stratego était en train de prendre son petit déjeuner, quand quelque chose tomba dans l’assiette de viande de son voisin, projetant aux alentour une partie de son contenu.
« Eh ! Ca va pas de lancer des…
Le soldat qui avait envoyer le paquet était en sueur, une lueur de folie dans le regard. Il était probable qu’il n’avait même pas réalisé où son objet avait atteri. Il avait l’air vraiment très impatient que les magiciens regardent ce qu’il avait apporté. C’était une sorte de tube, utilisé pour contenir les ordres officiels. Et effectivement, il y avait un ordre à l’intérieur. Les soldats se pressèrent autour pour le lire. L’ordre disait :
« Commandant Samaul de l’Expédition Humaine, lieutenant de Jaina Proudmoore à Kalimdor, à l’ensemble des forces stationnées aux Barrens et à Stonetalon.
Des évènements innatendus et sans précédent se sont produits dans les montagnes de Stonetalon. A la suite d’une rencontre entre le chef de guerre orc connu sous le nom de Thrall et Dame Proudmoore, et grace à d’autres sources d’informations, notre connaissance de la situation a été éclaircie et modifiée. Les principaux point sont notés ci-après :
- L’état de guerre n’existe plus entre la Horde et l’Alliance.
- Les humaines et les orcs semblent avoir eu les mêmes raisons de quitter Lordaeron et de s’établir à Kalimdor.
- Il s’ensuit que nous avons un ennemi commun. En conséquence, toute attaque contre quelque orc que ce soit, sauf en cas de légitime défense avérée, est strictement interdite. Les orcs sont considérés comem des alliés, et toute action contre eux sera jugée en conséquence comme un trahison.
- L’honneur des orcs est hors de doute. Leurs soldats sont dans le même besoin que nous, et obéiront aux ordres. J’attends que tout le monde fasse de même.
- Nous avons reçu des nouvelles des terres de l’est, et il est temps de les communiquer. Après que le Roi Terenas ait été assassiné, le royaume de Lordaeron n’a pas survécu. La cité d’Albatre a été prise. Quel’Thalas a été totalement anéantie. Dalaran a également été détruite il y a un mois. Nous ignorons ce qu’il est advenu ensuite aux terres de l’est, mais nos dernières informations font état d’une armée plus terrible encore que le Fléau qui s’est abattue sur elles. Dame Proudmoore est à présent l’autorité suprême des forces de l’Alliance sur Azeroth.
- Un grand nombre d’ennemis se sont amassés au nord, près de la forêt apellée Ashenvale, y compris des orcs manipulés par des entités démoniaques. La sécurité de l’Alliance est fortement compromise par leur présence. En conséquence, ordre à toutes les forces de marcher vers le Nord pour éliminer les éléments hostiles, et délivrer les orcs corrompus de leur influence.
- Les forces de Thrall partent elles aussi délivrer leurs frères. L’Expédition et la Horde combattront cote à cote dès les prochains jours.
Nous ignorons quel sont les forces des démons. Puisse la Lumière vous guider. »
Plus personne ne bougeait, hormis ceux qui n’avaient pas pu lire et réclamaient maintenant le message à grand renfort de cris. Les yeux de Stratego se brouillaint de larmes, à la fois de choc et de chagrin.
Tout ce qu’il avait connu était loin derrière. Détruit à jamais en leur abscence. La cité de Lordaeron, qu’il avait visité à deux reprise, Quel’Thalas, où il espérait aller un jour, et la grande Citadelle Pourpre de Dalaran. Entre ces trois-là, des miliers de morts et la puissance de l’Alliance anéantie.
Stratego lutta contre la culpabilité. Leurs forces armées, bien que puissantes, étaient formées d’échantillons des six nations humaines. Ils avaient justement pris grand soin de ne pas trop affaiblir les armées d’un seul royaume. Même si ils avaient été là, Lordaeron n’aurait résisté qu’un peu plus longtemps avant de s’effondrer irrémédiablement. Ici, ils étaient en sécurité pour le moment, et le pacte avec la Horde ouvrait de nouvelles perspctives.
Car à ce propos, tous ses espoirs s’étaient réalisés. Thrall était le chef éclairé qu’il avait toujours paru être, et venait de prouver qu’il n’était pas l’ennemi des hommes. Oui, une paix était bien possible entre les humains et les orcs. A condition que ces deux races survivent aux prochaines semaines.
Cette pensée le ramena à la réalité. D’après le message, si la Horde et l’Alliance n’étaient pas ennemies pour le moment, il restait un autre péril, beaucoup plus grand : l’armée démoniaque dont parlait le message. Des démons… qu’est-ce qu’ils faisaient bien là ? La rumeur disait que c’était eux qui mettaient les terres de l’est à feu et à sang après la chute de Dalaran. Etaient-ils arrivés ici également ?
Le camp se vida, les barricades furent abandonnées, certains se demandant encore comment les orcs avaient pu arriver jusqu’au pic de Stonetalon sans passer par leur passe, le seul accès aux montagnes à des dizaines de kilomètres à la ronde [en réalité, l'armée des orcs s'est procurée un grand nombre de zepplins gobelins, et les a utilisés pour atteindre la montagne en évitant le combat]
Les discussions allaient bon train tandis que les colonnes avançaient.
« A votre avis, on peut vraiment faire confiance aux orcs ? Qu’est-ce qui leur fait dire qu’ls ne vont pas nous massacrer dès qu’on aura le dos tourné ?
- Nous, nous ne le ferions pas, répondit Stratego. Et je pense que les orcs partagent cette vision de l’honneur.
- Possible, répondit un soldat d’age mur aux traits tirés. J’ai vu tant de choses à leur propos… Les orcs sanguinaires qui ont déferlées sur Arathi et les Northlands il y a vingt ans, les pauvres créatures pitoyables qui étaient parqués dans les camps, et finalement ce peuple fier que nous avons affrontés il y a deux semaines… Je me demande comment ils ont pu évoluer autant en si peu de temps. Moi je crois aussi que les orcs comprennent la loyauté. »
Au fil du trajet, Stratego finit par se rendre compte que la profusion de couleurs qui caractérisait les armées de l’Alliance depuis leur arrivée dans les Barrens commençaient à disparaître. De plus en plus de soldats avaient des uniformes légèrement différents, ressemblants au gris de Lordaeron, mais bleutés. Même si certains hommes avaient gardé leur couleurs, de plus en plus de personnes adoptaient cet uniforme standardisé. En y réflechissant, le mouvement avait commencé lorsqu’ils avaient appris la chute de Lordaeron, comme si ces humains, seuls rescapés des royaumes à présent disparus dans une terre ravagée, s’étaient fait à l’idée et s’étaient rassemblés en une seule unité.
Tandis qu’ils approchaient du pic de Stonetalon, où le rendez-vous avait lieu, tous n’avaient plus qu’une seule idée en tête, les orcs. Comment allaient être ceux qui avaient failli anéantir leur race vingt ans auparavant ? Des optimistes, comme Stratego, à ceux qui montraient ouvertement leur méfiance, tous étaient en fait curieux de savoir ce que cette alliance unique dans l’histoire allait pouvoir engendrer.
La troupe se figea. Une troupe d’orcs venait d’apparaître.
Il ne s’agissait pas d’une troupe importante, la majeure partie des forces de Thrall et de l’Expédition étant déjà partie vers ce fameux combat à Ashenvale. Mais c’était impressionnant tout de même. Les deux groupes se firent face. Les orcs n’avaient pas l’air moins tendu qu’eux. Finalement, le chef des orcs s’avança.
« Throm-ka humains. Bienvenue à Stonetalon. »
Sa voix était tendu, mais il parlait avec un respect réel. Le capitaine Terens commença à s’avancer à son tour.
« Salutations, orcs, répodit Terens. Nous attendions tous le rendez-vous.
Il tendit sa main avec prudence.
- Nous aussi, humain, répondit l’orc en acceptant la main, nous aussi. »
Un sourire s’épanouit progressivement sur le visage des deux soldats. Les deux groupes avancèrent l’un vers l’autre, et sans que ce soit l’entente cordiale, il ne se produisit aucune friction entre les races. Des mains se serrèrent tout comme on jettait des regards suspicieux, mais le premier contact était noué, moment irréel où deux décennies de combat et des milliers de morts semblaient sinon oubliés, du moins ignorés pour l’instant.
Humains et orcs ne se mélangèrent pas. Les armées établirent des campements séparés et les hommes y restèrent, même si quelques-uns, plus audacieux ou plus curieux, décidèrent de se mêler à l’autre race. Stratego était de ceux-là.
Le campement était semblable au leur, très ordonné et très réglementaire. Des tentes en cercle, des feux entre chaque groupe, et le poste de commandement au centre. Les soldats mangeaient autour des feux, et, sans les emblèmes de la Horde et les kodos massives qui tiraient les chariots de ravitaillement, on aurait pu croire à une organsation humaine. L’ambiance, cependant, était toute autre. Au bout d’une petite demi-heure, il n’était plus possible d’en douter.
On sentait aux murmures prononcés autour des feux, ou au visage déterminé de ceux qui regardait l’horizon, que ces orcs était prêt à tous les sacrifices, à tout endurer pour la victoire, comme s’ils n’avaient rien à perdre. Sans en avoir de preuve tangible, il semblait que seuls les orcs étaient dans cet état. Bien que taurens et les trolls soient aussi alertes qu’il était nécessaire en temps de guerre, il semblait que seuls les orcs avaient cette attitude concentrée et presque désespérée.
Ils étaient dans le camp depuis presque trois quarts d’heure, perplexes, sans échanger plus de quelques mots. Un tauren isolé fini par leur jeter un coup d’œil et lança, non sans méfiance :
« Ishnu-pô-ra, guerriers. Vous contemplez vos nouveaux amis ?
- Salutations, tauren. La Horde est faite d’honorables guerriers que nous nous devons de rencontrer avant la bataille, répondit Stratego en inclinant la tête.
Un elfe reprit :
- Ils sont fiers. Et… »
Il hésita.
« Ils sont très différents de ce qu’ils étaient il y a vingt ans, quand ils ont déferlés sur nos terres.
Le tauren eut une espèce de rire.
- Ces orcs sont de courageux guerriers. Vous avez du mérite pour leur avoir résisté.
Le sourire du tauren s’éteignit aussi vite qu’une bougie qu’on souffle. Il regardait fixement l’horizon. Stratego avait déjà fait volte-face. En face de lui, sur tout un pan de l’horizon, le ciel était devenu rouge. L’espace d’un instant, il crut à un coucher de soleil, mais la nuit était tombée depuis une heure déjà, et d’ailleurs il regardait le nord-est et pas l’ouest. La couleur était d’un rouge sang, et très loin, de petites flammes vertes semblables à des étoiles filantes en descendait avant de disparaître de sa vue.
« Mais qu’est-ce que c’est ? souffla un fantassin.
- Ca, ce sont les dresseurs des orcs qui viennent les ramener au bercail, lacha le tauren. Vous feriez mieux de regagner votre camp. »
Là-dessus, il courut rejoindre ses frères.
« Qu’est-ce qu’il dit ? demanda un nain . Quel est le rapport avec les orcs ?
- Je n’en ai pas la moindre idée, répondit le mage. Mais j'ai bien l'intention de l'apprendre. »
Ils étaient tous des grains de sable, entrainés par le courant du temps. Et ils tombaient vers la guerre.
Telenil
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