Ivresse
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Ivresse
L’alcool est le plus infidèle de mes amants, et le plus décevant. Quand je le cherche il me fuit, quand je l’oublie il me gagne. Mais parfois, lui et moi ne faisons qu’un. Il m’étreint, m’enflamme et je me noie dans ses arômes. Alors il m’accorde quelques heures d’ivresse, ou j’oublie jusqu’à mon nom, ou j’oublie les raisons qui m’ont poussées dans ses bras.
J’trouve un type sympa.
Un peu lourd.
Pas grave, il a de l’argent.
Il m’offre un hydromel,
Un autre puis encore un autre.
J’avale l’alcool rapidement.
Je veux l’ivresse.
Je veux avoir la gorge en feu
Je veux oublier Zeick, Cherrug, ne plus penser.
Surtout oublier qu’on puisse être dans un état pareil à vingt ans à peine.
Ca me rend triste, je crois.
J’suis pas sûre d’en vouloir plus.
J’suis plus sûre de vouloir vivre.
Je me rends à l’évidence.
J’ai pas assez bu.
Je regarde le type.
Il me regarde.
Je penche la tête de côté et lui souris, charmeuse.
Putain, je me fais peur.
Il sourit en coin.
Gagné.
Trois autres chopes.
Je tiens à peine debout.
Ca tourne.
Le type pose une main sur ma taille et passe mon bras sur ses épaules. Il m’aide à avancer en souriant, sûr de pouvoir me mettre dans son lit.
Ca tourne sérieusement.
Sa main descend dangereusement sur mes fesses.
Je suis ivre et j’ai même pas la force de l’enlever.
Ca tourne vraiment trop.
Je vomis sur les bottes du type.
Il devient rouge de colère, de honte peut être.
Je suis moins désirable d’un coup.
Il me lâche et m’écarte.
Je m’étale.
Il part en grommelant.
J’ai une bosse sur le crâne.
Trois minutes pour me remettre debout.
Pathétique.
Il est tard, personne ne me verra dans cet état.
De toute façon je m’en fous.
Je longe les murs avec une lenteur déprimante.
Peux pas faire mieux.
Quelques badauds quand même, certains s’approchent.
Le décolleté était une mauvaise idée.
Toujours envie de vomir.
Ca tourne horriblement.
Fais chier, pas besoin de ça.
J’réfléchis.
Dans cet état, peine perdue, l’improvisation c’est bien aussi.
Je me mets dos au mur, seule position ou je ne suis pas trop mal.
Je me décide à regarder mes deux potentiels, probables, voleurs ou violeurs.
J’y vois rien mais ils sont moches, ça se sent.
Je soupire.
J’approche ma main de ma ceinture. Je caresse le fourreau de ma dague, fais sauter l’attache et la sort lentement, dans mon dos.
Les deux types se regardent, ils hésitent.
J’sais pas pourquoi mais je le prends mal.
J’dois vraiment être cuite.
J’ai envie de rire.
L’un d’eux me relève le visage par le menton, il fait mal.
L’autre se rapproche.
Finalement je leur plais, beaucoup.
Mon cœur s’emballe.
Je recouvre un peu de lucidité.
Le stress a du bon.
J’dois me décider, vite.
Plutôt crever que de me faire caresser par ces types.
Celui qui me tenait le menton descend sa main sur mon épaule, qu’il dénude.
Alerte.
Je me rapproche et envoie mon genou dans son entrejambe.
Toujours efficace ça, quel que soit le gabarit.
L’autre regarde son ami puis se tourne vers moi et fronce les sourcils.
Je le laisse s’approcher.
Il arrive vite.
Je sors ma dague et la plante dans sa poitrine avant qu’il ne m’atteigne.
Il n’a pas compris, j’ai pas compris.
J’arrive plus à bouger, je tremble comme une feuille.
Il s’effondre.
Je me laisse glisser contre le mur.
L’autre type se relève, la main toujours sur l’entrejambe, les traits déformés par la colère.
Il regarde son ami, puis moi.
Il a envie de me tuer.
Ma dague est toujours plantée dans le torse.
On regarde tout les deux l’arme, en même temps.
Il est plus près.
J’essaie de réfléchir, dur dur.
Toujours envie de vomir, mais quelque chose me dit que ce n’est pas du à l’alcool.
Poignard.
Botte droite.
Merci Cherrug, toujours sortir armée.
L’autre a déjà ma dague en main, il me regarde l’air mauvais, presque en souriant.
Nouvelle nausée.
Je patiente, je l’observe.
Son ami au sol émet une sorte de gargouillis.
Il se tourne vers lui.
Idiot, c’est ma chance.
Je sors le poignard de ma botte.
J’essaie.
Faut que j’arrête de boire.
Je m’y reprends à deux fois, je le sors finalement.
L’autre se retourne vers moi, surpris.
Je souris.
Visage ou poitrine ?
Poitrine…Plus large, moins de chance de se louper…
Je lance le poignard.
Il a un hoquet de surprise.
Le poignard se plante dans sa poitrine, du côté gauche, un peu haut peut être mais j’suis satisfaite.
Matthew n’aurait pas fait mieux, dans mon état. J’en suis relativement fière.
Il hésite, abasourdi, et se laisse finalement tomber en arrière.
Je me relève.
Vertige.
Je secoue la tête, je cherche un peu d’air frais.
Je lui fais lâcher ma dague, que je récupère et range.
Je retire mon poignard de sa chair, lui arrachant un grognement.
Deux corps.
Le premier a l’air raide.
Pas le second, j’ai lancé trop haut.
Mh…
Pas le courage ni l’envie d’aller chercher du secours.
La ruelle est déserte.
Il va crever pendant la nuit ou s’enfuir.
Il a essayé de me violer après tout.
Je tiens à la vie, je m’en étonne.
Méchante impression de sortir d’un mauvais rêve.
Le goût de mon sang dans ma bouche m’écœure, j’ai la lèvre éclatée.
Je ne me rappelle pas avoir pris de coup.
Faut que j’arrête de boire.
Migraine.
L’auberge.
Je m’y traîne, un peu de sang sur moi mais rien de méchant, rien d’alarmant.
L’aubergiste fronce les sourcils.
Mauvais.
Il veut que je dégage.
La chambre n’est plus payée.
Je ne peux pas en vouloir à Cherrug.
Il me manque.
Je rassemble mes affaires, à peine de quoi remplir un sac.
Je sors. Direction ?
Bonne question.
Nuit en forêt.
Sympa.
J’ai vraiment plus rien.
Bon côté des choses, j’ai jamais décuvé aussi vite.
Et j’ai jamais été aussi seule.
C’est en tuant ses congénères qu’on devient un loup ?
Possible, mais les loups vivent en meute.
Je me décide à prendre un bain, ça va me remettre les idées en place.
Je reste quelques minutes à contempler mon reflet.
Ce que je vois ne me plait pas.
Je balaie la surface de l’eau d’une main.
Je plonge dans les eaux troubles du lac.
J’trouve un type sympa.
Un peu lourd.
Pas grave, il a de l’argent.
Il m’offre un hydromel,
Un autre puis encore un autre.
J’avale l’alcool rapidement.
Je veux l’ivresse.
Je veux avoir la gorge en feu
Je veux oublier Zeick, Cherrug, ne plus penser.
Surtout oublier qu’on puisse être dans un état pareil à vingt ans à peine.
Ca me rend triste, je crois.
J’suis pas sûre d’en vouloir plus.
J’suis plus sûre de vouloir vivre.
Je me rends à l’évidence.
J’ai pas assez bu.
Je regarde le type.
Il me regarde.
Je penche la tête de côté et lui souris, charmeuse.
Putain, je me fais peur.
Il sourit en coin.
Gagné.
Trois autres chopes.
Je tiens à peine debout.
Ca tourne.
Le type pose une main sur ma taille et passe mon bras sur ses épaules. Il m’aide à avancer en souriant, sûr de pouvoir me mettre dans son lit.
Ca tourne sérieusement.
Sa main descend dangereusement sur mes fesses.
Je suis ivre et j’ai même pas la force de l’enlever.
Ca tourne vraiment trop.
Je vomis sur les bottes du type.
Il devient rouge de colère, de honte peut être.
Je suis moins désirable d’un coup.
Il me lâche et m’écarte.
Je m’étale.
Il part en grommelant.
J’ai une bosse sur le crâne.
Trois minutes pour me remettre debout.
Pathétique.
Il est tard, personne ne me verra dans cet état.
De toute façon je m’en fous.
Je longe les murs avec une lenteur déprimante.
Peux pas faire mieux.
Quelques badauds quand même, certains s’approchent.
Le décolleté était une mauvaise idée.
Toujours envie de vomir.
Ca tourne horriblement.
Fais chier, pas besoin de ça.
J’réfléchis.
Dans cet état, peine perdue, l’improvisation c’est bien aussi.
Je me mets dos au mur, seule position ou je ne suis pas trop mal.
Je me décide à regarder mes deux potentiels, probables, voleurs ou violeurs.
J’y vois rien mais ils sont moches, ça se sent.
Je soupire.
J’approche ma main de ma ceinture. Je caresse le fourreau de ma dague, fais sauter l’attache et la sort lentement, dans mon dos.
Les deux types se regardent, ils hésitent.
J’sais pas pourquoi mais je le prends mal.
J’dois vraiment être cuite.
J’ai envie de rire.
L’un d’eux me relève le visage par le menton, il fait mal.
L’autre se rapproche.
Finalement je leur plais, beaucoup.
Mon cœur s’emballe.
Je recouvre un peu de lucidité.
Le stress a du bon.
J’dois me décider, vite.
Plutôt crever que de me faire caresser par ces types.
Celui qui me tenait le menton descend sa main sur mon épaule, qu’il dénude.
Alerte.
Je me rapproche et envoie mon genou dans son entrejambe.
Toujours efficace ça, quel que soit le gabarit.
L’autre regarde son ami puis se tourne vers moi et fronce les sourcils.
Je le laisse s’approcher.
Il arrive vite.
Je sors ma dague et la plante dans sa poitrine avant qu’il ne m’atteigne.
Il n’a pas compris, j’ai pas compris.
J’arrive plus à bouger, je tremble comme une feuille.
Il s’effondre.
Je me laisse glisser contre le mur.
L’autre type se relève, la main toujours sur l’entrejambe, les traits déformés par la colère.
Il regarde son ami, puis moi.
Il a envie de me tuer.
Ma dague est toujours plantée dans le torse.
On regarde tout les deux l’arme, en même temps.
Il est plus près.
J’essaie de réfléchir, dur dur.
Toujours envie de vomir, mais quelque chose me dit que ce n’est pas du à l’alcool.
Poignard.
Botte droite.
Merci Cherrug, toujours sortir armée.
L’autre a déjà ma dague en main, il me regarde l’air mauvais, presque en souriant.
Nouvelle nausée.
Je patiente, je l’observe.
Son ami au sol émet une sorte de gargouillis.
Il se tourne vers lui.
Idiot, c’est ma chance.
Je sors le poignard de ma botte.
J’essaie.
Faut que j’arrête de boire.
Je m’y reprends à deux fois, je le sors finalement.
L’autre se retourne vers moi, surpris.
Je souris.
Visage ou poitrine ?
Poitrine…Plus large, moins de chance de se louper…
Je lance le poignard.
Il a un hoquet de surprise.
Le poignard se plante dans sa poitrine, du côté gauche, un peu haut peut être mais j’suis satisfaite.
Matthew n’aurait pas fait mieux, dans mon état. J’en suis relativement fière.
Il hésite, abasourdi, et se laisse finalement tomber en arrière.
Je me relève.
Vertige.
Je secoue la tête, je cherche un peu d’air frais.
Je lui fais lâcher ma dague, que je récupère et range.
Je retire mon poignard de sa chair, lui arrachant un grognement.
Deux corps.
Le premier a l’air raide.
Pas le second, j’ai lancé trop haut.
Mh…
Pas le courage ni l’envie d’aller chercher du secours.
La ruelle est déserte.
Il va crever pendant la nuit ou s’enfuir.
Il a essayé de me violer après tout.
Je tiens à la vie, je m’en étonne.
Méchante impression de sortir d’un mauvais rêve.
Le goût de mon sang dans ma bouche m’écœure, j’ai la lèvre éclatée.
Je ne me rappelle pas avoir pris de coup.
Faut que j’arrête de boire.
Migraine.
L’auberge.
Je m’y traîne, un peu de sang sur moi mais rien de méchant, rien d’alarmant.
L’aubergiste fronce les sourcils.
Mauvais.
Il veut que je dégage.
La chambre n’est plus payée.
Je ne peux pas en vouloir à Cherrug.
Il me manque.
Je rassemble mes affaires, à peine de quoi remplir un sac.
Je sors. Direction ?
Bonne question.
Nuit en forêt.
Sympa.
J’ai vraiment plus rien.
Bon côté des choses, j’ai jamais décuvé aussi vite.
Et j’ai jamais été aussi seule.
C’est en tuant ses congénères qu’on devient un loup ?
Possible, mais les loups vivent en meute.
Je me décide à prendre un bain, ça va me remettre les idées en place.
Je reste quelques minutes à contempler mon reflet.
Ce que je vois ne me plait pas.
Je balaie la surface de l’eau d’une main.
Je plonge dans les eaux troubles du lac.
Dernière édition par Carah le Lun 26 Avr 2010, 18:59, édité 1 fois
Carah
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