Une promesse intenable
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Une promesse intenable
Outreterre, Péninsule des Flammes Ardentes, Bastion de l’Honneur.
Le sommeil ne venait pas. Elle se tenait le plus proche possible du bord du lit. Les heures s'égrenaient au rythme des bruits de l'auberge. Elle se sentait sale, elle avait envie d'un bain, elle avait envie d'enlever toutes traces de souillure, de s'arracher la peau. Sa robe lui collait.
Elle se tenait recroquevillée, presque en boule, protégeant son enfant de son corps, de ses mains, de son âme. Elle n'osait pas bouger de peur de réveiller la créature qui reposait à ses côtés. Oui, elle avait peur. Une peur qui frôlait la panique mais qu'elle devait essayer de dominer, de contrôler. Leur avenir en dépendait.
Elle essayait de faire le point mais sursauta : il venait de remuer. Le démon qui sommeillait dans l'enveloppe de son aimé. cette chose exécrable, n'était autre qu'un sous-fifre. Elle le savait, elle l'avait constaté. Ce n'était pas lui qu’il fallait abattre même s’il était dangereux et qu’elle rêvait de le réduire à néant. Elle avait aussi appris à ne jamais sous-estimer un ennemi et ces deux là étaient de taille.
Hathnos l'avait sauvée ce soir. Non, pas Hathnos mais Tsion, son aimé. Sans qu’elle comprenne comment il y était parvenu, elle était persuadée qu’il avait agi par l’entremise de son propre djinn. Pas n'importe lequel, celui dont les liens étaient si forts, celui avec lequel il avait traversé tant de combats. Il lui avait fait gagner du temps mais combien ? Bien trop peu sûrement, juste assez pour lui donner un peu de répit, lui permettre de conserver un peu de dignité, lui faire savoir que leur amour serait plus fort que tout.
Surtout, ne pas penser, ne pas imaginer, surtout pas, pas maintenant.
Et pourtant, inéluctablement son esprit dériva à la recherche de son diable d'homme. Elle revit son visage, ses yeux, elle entendait sa voix douce, encourageante. Elle sentait son souffle, son parfum. Il fallait qu'elle sache où il était séquestré. Dans un lieu, ici sur terre ou dans le Néant, dans son propre corps ? Pour le moment elle restait désespérément sans réponse. Toutes ses tentatives étaient restées vaines malgré l’aide de cette Naine, garde de Hurlevent à l’arbalète facile, ou de l’exorciste qu’ils avaient croisée par hasard et qui avait achevé de faire tomber les masques ou presque. Il fallait qu'elle sache, qu'elle trouve le moyen de contacter Ildra ainsi qu’elle avait cru.. qu’elle aurait juré… que son aimé la suppliait de le faire. Elle aurait sans doute une possibilité, pas deux… et suppliait la Lumière qu’il ne s’agisse pas là d’une énième manipulation.
Demain soir elle devra se rendre au conclave. Elle priait pour que pas un ne réagisse.. Le moment n'était pas venu.
Attention, cette série de texte est assez "dure" et nous déconseillons sa lecture aux personnes les plus sensibles. Sans être explicite la violence est omniprésente. Soyez prudents.
Le sommeil ne venait pas. Elle se tenait le plus proche possible du bord du lit. Les heures s'égrenaient au rythme des bruits de l'auberge. Elle se sentait sale, elle avait envie d'un bain, elle avait envie d'enlever toutes traces de souillure, de s'arracher la peau. Sa robe lui collait.
Elle se tenait recroquevillée, presque en boule, protégeant son enfant de son corps, de ses mains, de son âme. Elle n'osait pas bouger de peur de réveiller la créature qui reposait à ses côtés. Oui, elle avait peur. Une peur qui frôlait la panique mais qu'elle devait essayer de dominer, de contrôler. Leur avenir en dépendait.
Elle essayait de faire le point mais sursauta : il venait de remuer. Le démon qui sommeillait dans l'enveloppe de son aimé. cette chose exécrable, n'était autre qu'un sous-fifre. Elle le savait, elle l'avait constaté. Ce n'était pas lui qu’il fallait abattre même s’il était dangereux et qu’elle rêvait de le réduire à néant. Elle avait aussi appris à ne jamais sous-estimer un ennemi et ces deux là étaient de taille.
Hathnos l'avait sauvée ce soir. Non, pas Hathnos mais Tsion, son aimé. Sans qu’elle comprenne comment il y était parvenu, elle était persuadée qu’il avait agi par l’entremise de son propre djinn. Pas n'importe lequel, celui dont les liens étaient si forts, celui avec lequel il avait traversé tant de combats. Il lui avait fait gagner du temps mais combien ? Bien trop peu sûrement, juste assez pour lui donner un peu de répit, lui permettre de conserver un peu de dignité, lui faire savoir que leur amour serait plus fort que tout.
Surtout, ne pas penser, ne pas imaginer, surtout pas, pas maintenant.
Et pourtant, inéluctablement son esprit dériva à la recherche de son diable d'homme. Elle revit son visage, ses yeux, elle entendait sa voix douce, encourageante. Elle sentait son souffle, son parfum. Il fallait qu'elle sache où il était séquestré. Dans un lieu, ici sur terre ou dans le Néant, dans son propre corps ? Pour le moment elle restait désespérément sans réponse. Toutes ses tentatives étaient restées vaines malgré l’aide de cette Naine, garde de Hurlevent à l’arbalète facile, ou de l’exorciste qu’ils avaient croisée par hasard et qui avait achevé de faire tomber les masques ou presque. Il fallait qu'elle sache, qu'elle trouve le moyen de contacter Ildra ainsi qu’elle avait cru.. qu’elle aurait juré… que son aimé la suppliait de le faire. Elle aurait sans doute une possibilité, pas deux… et suppliait la Lumière qu’il ne s’agisse pas là d’une énième manipulation.
Demain soir elle devra se rendre au conclave. Elle priait pour que pas un ne réagisse.. Le moment n'était pas venu.
Dernière édition par Mystiruis Hedson le Jeu 28 Aoû 2008, 08:46, édité 2 fois
Mystiruis Hedson
Un pacte sur l'avenir
Hurlevent, conclave de la fin-juillet
Au milieu des siens, elle se sentait forte, elle se ressourçait. Elle les avait observé, silencieuse, presque soulagée de les sentir proche. Mais quand il commença sa torture discrète… elle plongea dans un état second. Ce n'était plus elle qui était présente… non.. Elle avait écouté sans broncher, sans réagir.
Il se tenait si proche d'elle, bien trop proche. Elle ne devait pas fuir, ne pas avoir de mouvement de recul, surtout que rien ne paraisse, que rien n'éveille les soupçons : il était trop encore trop tôt… bien trop tôt. Elle croisa le regard de Laena, prière silencieuse comme un appel à l'aide. Elle évita celui de la consule, aux sens bien trop aiguisés.
Vint l'horreur dans toute sa grandeur : une demande en mariage... cette demande qu'elle avait tant espérée et qu'elle redoutait tant en cet instant.
Surtout ne pas hurler, ne pas crier. Non. Se taire, gagner du temps. Quelques jours au moins... Oui cela serait peut-être suffisant. Des soupçons commençaient à germer, elle le sentait chez les siens à travers des regards, des réactions pour le moins étonnées face aux propos incohérents du démon. Ceux qui connaissaient son homme se rendaient bien compte que quelque chose ne tournait pas rond. Bien sûr, au moins comme ça ils savaient, mais par la Lumière qu'ils n'agissent pas... pas ce soir.
Et la voici de nouveau seule avec lui. Dehors defias et bandits en tous genres rodaient. Son enfant bougeait, donnait des coups de pieds, il semblait dire : Maman, je suis la, courage. Il lui faisait mal mais elle n'en avait cure, sa haine prenait le dessus.
Amuse toi tant que tu peux, je finirai bien par trouver une faille.
Et de fil en aiguille, la faille s'ouvrit et elle s'y engouffra sans attendre. Enfin, elle avait le sentiment d’avancer, d’avoir une prise. Il n'était qu'un sous-fifre ; son chef n'était autre que le puissant Kazzak. Elle aurait presque pu s'en douter. Un démon assez puissant pour tenir les Silithides en respect ne pouvait être celui de pacotille qui faisait joujou en cherchant à l’humilier de façon aussi grossière. Elle éclata d'un rire cristallin aux nuances démoniaques, à glacer le sang.. * Non non pas encore.. *
Ainsi c'était lui qui voulait son enfant, leur enfant. Jamais ! Jamais ! Elle tenta encore et encore de faire sentir à son aimé leur amour, de l’assurer encore que personne ne les briserai. Ca rendait le démon furieux et les menaces fusaient, s'exécutaient et s’abattaient sur elle. Mais elle sentait aussi la peur en lui et ça… c'était un gros pas en avant. Il n’était pas de nature courageuse, loin de la.
Elle detacha son corps de son esprit.. elle serait surement couverte de bleus mais qu'importe. Elle sentait la peur grandir en lui et elle abatti une carte
:* Tu me dis ou se trouve mon homme et je ne dis rien à ton .. chef. * Il hesitait.. elle arrivait a detourner son attention, il pensait a sa propre survie et elle, elle avançait. Elle accepta le pacte mais quelle valeur un pacte avec le diable.. seul arriver à ses fins comptaient. Et elle y arrivait. Son Tsion, son aime etait retenu dans un fragment d'ame. Elle sourit sarcastique.. enfin un indice.
Il fallait qu'elle contact Ildra
( Hrp : Récit d'aventure à la suite des derniers textes de Ildra )
Au milieu des siens, elle se sentait forte, elle se ressourçait. Elle les avait observé, silencieuse, presque soulagée de les sentir proche. Mais quand il commença sa torture discrète… elle plongea dans un état second. Ce n'était plus elle qui était présente… non.. Elle avait écouté sans broncher, sans réagir.
Il se tenait si proche d'elle, bien trop proche. Elle ne devait pas fuir, ne pas avoir de mouvement de recul, surtout que rien ne paraisse, que rien n'éveille les soupçons : il était trop encore trop tôt… bien trop tôt. Elle croisa le regard de Laena, prière silencieuse comme un appel à l'aide. Elle évita celui de la consule, aux sens bien trop aiguisés.
Vint l'horreur dans toute sa grandeur : une demande en mariage... cette demande qu'elle avait tant espérée et qu'elle redoutait tant en cet instant.
Surtout ne pas hurler, ne pas crier. Non. Se taire, gagner du temps. Quelques jours au moins... Oui cela serait peut-être suffisant. Des soupçons commençaient à germer, elle le sentait chez les siens à travers des regards, des réactions pour le moins étonnées face aux propos incohérents du démon. Ceux qui connaissaient son homme se rendaient bien compte que quelque chose ne tournait pas rond. Bien sûr, au moins comme ça ils savaient, mais par la Lumière qu'ils n'agissent pas... pas ce soir.
Et la voici de nouveau seule avec lui. Dehors defias et bandits en tous genres rodaient. Son enfant bougeait, donnait des coups de pieds, il semblait dire : Maman, je suis la, courage. Il lui faisait mal mais elle n'en avait cure, sa haine prenait le dessus.
Amuse toi tant que tu peux, je finirai bien par trouver une faille.
Et de fil en aiguille, la faille s'ouvrit et elle s'y engouffra sans attendre. Enfin, elle avait le sentiment d’avancer, d’avoir une prise. Il n'était qu'un sous-fifre ; son chef n'était autre que le puissant Kazzak. Elle aurait presque pu s'en douter. Un démon assez puissant pour tenir les Silithides en respect ne pouvait être celui de pacotille qui faisait joujou en cherchant à l’humilier de façon aussi grossière. Elle éclata d'un rire cristallin aux nuances démoniaques, à glacer le sang.. * Non non pas encore.. *
Ainsi c'était lui qui voulait son enfant, leur enfant. Jamais ! Jamais ! Elle tenta encore et encore de faire sentir à son aimé leur amour, de l’assurer encore que personne ne les briserai. Ca rendait le démon furieux et les menaces fusaient, s'exécutaient et s’abattaient sur elle. Mais elle sentait aussi la peur en lui et ça… c'était un gros pas en avant. Il n’était pas de nature courageuse, loin de la.
Elle detacha son corps de son esprit.. elle serait surement couverte de bleus mais qu'importe. Elle sentait la peur grandir en lui et elle abatti une carte
:* Tu me dis ou se trouve mon homme et je ne dis rien à ton .. chef. * Il hesitait.. elle arrivait a detourner son attention, il pensait a sa propre survie et elle, elle avançait. Elle accepta le pacte mais quelle valeur un pacte avec le diable.. seul arriver à ses fins comptaient. Et elle y arrivait. Son Tsion, son aime etait retenu dans un fragment d'ame. Elle sourit sarcastique.. enfin un indice.
Il fallait qu'elle contact Ildra
( Hrp : Récit d'aventure à la suite des derniers textes de Ildra )
Dernière édition par Mystiruis Hedson le Jeu 28 Aoû 2008, 08:46, édité 1 fois
Mystiruis Hedson
Re: Une promesse intenable
Woooouf !
Lumière, chaleur, et aussi du poids... Nom d'un humain, je ne m'y ferai jamais. Ces couleurs... étaient proprement hallucinantes, et ces vêtements qui l'enserraient me faisaient frémir. Mais bon, pas le temps de s'extasier sinon il y aurait sans doute un gros moment de flottement qui aurait attiré l'attention. Déjà que ça n'avait pas été sans mal... mais au moins j'étais dans la place.
Et que ça bouillonne, que ça circule, que ça ventile. Nom d'un colon ce foutoir ! Y'avait du sang partout qui inondait tout, miaaaam ! Mais bon, c'était le sien alors si je commençais à en barboter... ça le faisait pas hein ! On est pas des barbares tout de même ! Encore moins des auto-cannibales ! Et ces odeurs... pouah... Ça sentait le propre et le parfum précieux. Le truc infâme ! A la première occasion j'irai prendre un bon bain pour me débarrasser de tout ça, nom d'un vivant ! Mais il sait pas vivre c't'homme là !
Bon, ok, c'était pas réglo réglo de profiter d'une brèche entre les mondes pour venir s'incruster dans un esprit déjà bien fragilisé par la castagne. Les vagues de copains s'étaient cassées les dents - mais ça c'était prévu, c'était des branquignolles de toutes façons - mais à la faveur de la mêlée deux ou trois étaient parvenus à harceler le démoniste et à lui coller la malédiction qui va bien. Pas le truc redoutable hein, non non, les autres s'en seraient rendu compte. Juste de quoi... bah... forcer un peu le passage quoi, façon vaseline dans un... Pardon je m'égare. Con-cen-tra-tion.
Si cet andouille n'avait pas planifié son expédition à l'avance, rien n'aurait été possible. Mais coup de pot il avait eu l'imprudence de faire confiance à ce Gobelin prétentieux pour lui fournir les fameuses fioles qui tournaient les sens de mes congénères... et les miens aussi d'ailleurs, du moins quand j'avais la chance d'en avoir, d'être incarné quoi, pas un vague pet de Néant aux frontières du réel. Mais comme le gogo se la pète grave depuis qu'il fréquente l'autre pouffe à crinière blanche, bah au lieu de venir à Jaedenar déguisé dès le pont... il avait fait le mariole une fois dans la place et n'avait bu sa petite fiofiole qu'une fois tout au fond, genre on va rien voir tu sais ! Non mais il nous prend vraiment pour des crétins sérieux...
Non vraiment... c'était presque irrespectueux. Enfin... c'est pas comme si les démonistes avaient souvent une once de compassion pour nous autres pauvres créatures à peine perceptibles qu'on était à l'habitude. Mais ça restait horriblement vexant, na ! Et puis c'est mon droit d'être vexé, ça me donne une raison d'être là, héhéhé ! Mais pourquoi suis-je donc si méchant ? Parce queeeeeeee !!! Mouahahahahaha !!!
Par les effluves du grand Néant... que ça faisait du bien de retrouver une vie ! Et même si mon essence s'effriterait d'ici quelques jours - si je ne trouvais pas à me nourrir de sang, d'âmes ou d'émotions violentes - au moins j'aurais eu une chance. Et puis si je m'y retrouvais un peu dans cette débauche de perceptions... la main sur le bras là - le mien en fait maintenant, hihi, merci vieux, sans rancune ! - était celle de la prêtresse à qui il a fait le môme, donc devrait y'avoir moyen de moyenner et de passer du bon temps à pas cher.
Le chef avait été clair : "Tu veilles sur l'enfant. S'il lui arrive un pépin et qu'elle perd le chiard, tu trinques au centuple." Ok ok, il avait pas dit "chiard", mais c'était l'idée, on ne va pas chipoter. N'empêche... cent fois morts... c'est sévère. Faut qu'il y tienne au mouflet.
Il n'avait pas l'habitude de plaisanter le chef. On en avait vu réduits en particules sub-existencielles dans des souffrances... qui faisaient regretter d'éprouver des sensations ! Non non, elle ne crèverait pas, pas d'problème chef ! De toutes façons c'était une dure à cuire parait-il. En théorie y'avait de la marge, gniark. Et puis avec ses airs de bourgs prétentieuse... roooh, ça allait être trop bon !
Bon, alors, voyons voir... ne rien perturber à tout ce qui se passe là-dedans... qu'est-ce qu'il allait faire déjà ? Vite, une petite lecture dans sa mémoire immédiate avant qu'elle ne se dissipe en effaçant les dernières traces résiduelles. Attention... on se bouche le nez et... zloup, immersion ! Un cadeau ? 'tain ce p'tit cochon offrait de la gangrétoffe à l'autre salope !? Ah non parce que elle, Ildra son p'tit nom, c'était un numéro. Dans le genre emberlificoteuse de première y'a pas mieux : Elle avait réussi à faire cuisiner son gros bleu, et même faire la plonge. Non mais j'te jure, quoi de plus dégradant ? Beuark ! Et l'autre là... presque fier de lui. Non mais n'iiiiimpoooorte quoi !! Enfin bon, passons. Son heure viendra, d'autant qu'elle avait un joli p'tit cul la gueuse. P't'être bien pour ça qu'il restait en fait le gros coquin. Mmh... enquête enquête... Héhé !
Oooh mais il a de jolis mots l'animal. C'est moi qui parle comme ça ? Diante bel enfant ! Mouarf ! Il allait falloir jouer serrer pour employer de telles formules alambiquées. Bah... il serait toujours possible de prétexter un dérangement intestinal ou un truc du genre. Les humains ça a toujours un pet de travers, moins que les humaines mais ça restait toujours crédible qu'il ait bouffé du poisson-déviant pas frais hein ? Non ? On verrait bien.
Lumière, chaleur, et aussi du poids... Nom d'un humain, je ne m'y ferai jamais. Ces couleurs... étaient proprement hallucinantes, et ces vêtements qui l'enserraient me faisaient frémir. Mais bon, pas le temps de s'extasier sinon il y aurait sans doute un gros moment de flottement qui aurait attiré l'attention. Déjà que ça n'avait pas été sans mal... mais au moins j'étais dans la place.
Et que ça bouillonne, que ça circule, que ça ventile. Nom d'un colon ce foutoir ! Y'avait du sang partout qui inondait tout, miaaaam ! Mais bon, c'était le sien alors si je commençais à en barboter... ça le faisait pas hein ! On est pas des barbares tout de même ! Encore moins des auto-cannibales ! Et ces odeurs... pouah... Ça sentait le propre et le parfum précieux. Le truc infâme ! A la première occasion j'irai prendre un bon bain pour me débarrasser de tout ça, nom d'un vivant ! Mais il sait pas vivre c't'homme là !
Bon, ok, c'était pas réglo réglo de profiter d'une brèche entre les mondes pour venir s'incruster dans un esprit déjà bien fragilisé par la castagne. Les vagues de copains s'étaient cassées les dents - mais ça c'était prévu, c'était des branquignolles de toutes façons - mais à la faveur de la mêlée deux ou trois étaient parvenus à harceler le démoniste et à lui coller la malédiction qui va bien. Pas le truc redoutable hein, non non, les autres s'en seraient rendu compte. Juste de quoi... bah... forcer un peu le passage quoi, façon vaseline dans un... Pardon je m'égare. Con-cen-tra-tion.
Si cet andouille n'avait pas planifié son expédition à l'avance, rien n'aurait été possible. Mais coup de pot il avait eu l'imprudence de faire confiance à ce Gobelin prétentieux pour lui fournir les fameuses fioles qui tournaient les sens de mes congénères... et les miens aussi d'ailleurs, du moins quand j'avais la chance d'en avoir, d'être incarné quoi, pas un vague pet de Néant aux frontières du réel. Mais comme le gogo se la pète grave depuis qu'il fréquente l'autre pouffe à crinière blanche, bah au lieu de venir à Jaedenar déguisé dès le pont... il avait fait le mariole une fois dans la place et n'avait bu sa petite fiofiole qu'une fois tout au fond, genre on va rien voir tu sais ! Non mais il nous prend vraiment pour des crétins sérieux...
Non vraiment... c'était presque irrespectueux. Enfin... c'est pas comme si les démonistes avaient souvent une once de compassion pour nous autres pauvres créatures à peine perceptibles qu'on était à l'habitude. Mais ça restait horriblement vexant, na ! Et puis c'est mon droit d'être vexé, ça me donne une raison d'être là, héhéhé ! Mais pourquoi suis-je donc si méchant ? Parce queeeeeeee !!! Mouahahahahaha !!!
Par les effluves du grand Néant... que ça faisait du bien de retrouver une vie ! Et même si mon essence s'effriterait d'ici quelques jours - si je ne trouvais pas à me nourrir de sang, d'âmes ou d'émotions violentes - au moins j'aurais eu une chance. Et puis si je m'y retrouvais un peu dans cette débauche de perceptions... la main sur le bras là - le mien en fait maintenant, hihi, merci vieux, sans rancune ! - était celle de la prêtresse à qui il a fait le môme, donc devrait y'avoir moyen de moyenner et de passer du bon temps à pas cher.
Le chef avait été clair : "Tu veilles sur l'enfant. S'il lui arrive un pépin et qu'elle perd le chiard, tu trinques au centuple." Ok ok, il avait pas dit "chiard", mais c'était l'idée, on ne va pas chipoter. N'empêche... cent fois morts... c'est sévère. Faut qu'il y tienne au mouflet.
Il n'avait pas l'habitude de plaisanter le chef. On en avait vu réduits en particules sub-existencielles dans des souffrances... qui faisaient regretter d'éprouver des sensations ! Non non, elle ne crèverait pas, pas d'problème chef ! De toutes façons c'était une dure à cuire parait-il. En théorie y'avait de la marge, gniark. Et puis avec ses airs de bourgs prétentieuse... roooh, ça allait être trop bon !
Bon, alors, voyons voir... ne rien perturber à tout ce qui se passe là-dedans... qu'est-ce qu'il allait faire déjà ? Vite, une petite lecture dans sa mémoire immédiate avant qu'elle ne se dissipe en effaçant les dernières traces résiduelles. Attention... on se bouche le nez et... zloup, immersion ! Un cadeau ? 'tain ce p'tit cochon offrait de la gangrétoffe à l'autre salope !? Ah non parce que elle, Ildra son p'tit nom, c'était un numéro. Dans le genre emberlificoteuse de première y'a pas mieux : Elle avait réussi à faire cuisiner son gros bleu, et même faire la plonge. Non mais j'te jure, quoi de plus dégradant ? Beuark ! Et l'autre là... presque fier de lui. Non mais n'iiiiimpoooorte quoi !! Enfin bon, passons. Son heure viendra, d'autant qu'elle avait un joli p'tit cul la gueuse. P't'être bien pour ça qu'il restait en fait le gros coquin. Mmh... enquête enquête... Héhé !
Oooh mais il a de jolis mots l'animal. C'est moi qui parle comme ça ? Diante bel enfant ! Mouarf ! Il allait falloir jouer serrer pour employer de telles formules alambiquées. Bah... il serait toujours possible de prétexter un dérangement intestinal ou un truc du genre. Les humains ça a toujours un pet de travers, moins que les humaines mais ça restait toujours crédible qu'il ait bouffé du poisson-déviant pas frais hein ? Non ? On verrait bien.
Endherion
Re: Une promesse intenable
Elle essayait de lisser sa robe et de refermer les quelques boutons qui restaient, ceux qu'à force d'être brutalisée le démon n'avait pas encore arrachés. Geste dérisoire, elle en était bien consciente, bien trop. Elle avait perdu ses gants, sans doute égarés dans un recoin nauséabond, et il lui avait depuis longtemps confisqué ses bottes, la laissant pieds nus comme n'importe quelle paysanne. Quant à ses bijoux, ça avait été la première chose qu'il lui avait soustraite malgré ses plaintes et ses rebellions. A bien y repenser, elle avait l'impression que ça faisait des semaines. Ses ongles si soignés d'habitude étaient cassés d'avoir lutté et les poignets lui faisaient mal d'avoir trop tiré sur ses liens. Ils étaient cerclés de vilaines couleurs bleus noirs.
Signe que ses forces diminuaient, elle n'arrivait pas à calmer la douleur. Elle les gardait pour son enfant et son homme. Il fallait se préserver pour eux, pour le moment venu. Il lui suffisait de ne pas trop bouger... mais aussi d'arrêter de se rebeller, et c'est sans doute ça dans le fond qui lui faisait le plus mal : malgré elle, elle donnait satisfaction à ce démon, et même si la raison n'était pas celle qu'il imaginait, même s'il ne s'agissait que d'organiser la résistance... il grignotait sur sa volonté, elle le sentait bien. Mais elle ne lâcherait rien non plus, rien d'essentiel !
D'un geste délicat elle tâta sa lèvre tuméfiée. Elle cicatrisait lentement, encore douloureuse de la gifle qui lui avait égratigné le visage plus violemment que les autres. Elle avait pu constater, dans le peu d'intimité qu'il lui laissait, les marques noires et rouges qui recouvraient sa peau. Elle se sentait épuisée de subir ces longues chevauchées engoncée dans cette robe qui ne protégeait plus rien depuis longtemps. Un bain, se laver, ou simplement se brosser les cheveux étaient des rêves inaccessibles. Combien aurait-elle donné pour prendre un peu soin d'elle, sans même envisager de se parfumer, de porter des vetements propres et dormir ailleurs qu'allongée dans l'étreinte infecte d'un démon vicieux qui ne lui offrait pour tout alternative qu'un lit d'insectes grouillants qui lui infligeait une peur panique.
( fin partie 1 )
Signe que ses forces diminuaient, elle n'arrivait pas à calmer la douleur. Elle les gardait pour son enfant et son homme. Il fallait se préserver pour eux, pour le moment venu. Il lui suffisait de ne pas trop bouger... mais aussi d'arrêter de se rebeller, et c'est sans doute ça dans le fond qui lui faisait le plus mal : malgré elle, elle donnait satisfaction à ce démon, et même si la raison n'était pas celle qu'il imaginait, même s'il ne s'agissait que d'organiser la résistance... il grignotait sur sa volonté, elle le sentait bien. Mais elle ne lâcherait rien non plus, rien d'essentiel !
D'un geste délicat elle tâta sa lèvre tuméfiée. Elle cicatrisait lentement, encore douloureuse de la gifle qui lui avait égratigné le visage plus violemment que les autres. Elle avait pu constater, dans le peu d'intimité qu'il lui laissait, les marques noires et rouges qui recouvraient sa peau. Elle se sentait épuisée de subir ces longues chevauchées engoncée dans cette robe qui ne protégeait plus rien depuis longtemps. Un bain, se laver, ou simplement se brosser les cheveux étaient des rêves inaccessibles. Combien aurait-elle donné pour prendre un peu soin d'elle, sans même envisager de se parfumer, de porter des vetements propres et dormir ailleurs qu'allongée dans l'étreinte infecte d'un démon vicieux qui ne lui offrait pour tout alternative qu'un lit d'insectes grouillants qui lui infligeait une peur panique.
( fin partie 1 )
Mystiruis Hedson
Re: Une promesse intenable
Elle avait tout de même découvert quelque chose : il éprouvait lui aussi la peur. Ce sentiment rendait son tortionnaire hargneux, cruel. Il sentait bien qu'elle ne se laisserait pas abattre facilement même si sa fierté était mise à mal et surtout... elle avait compris, il se demandait encore comment, que Kazzak les manipulait tous les deux. Elle menaçait, quand il allait trop loin, de révéler, quitte probablement à mentir, certains risques qu'il avait pris avec elle et qui avaient présenté un risque pour l'enfant, réel ou imaginaire. Il ne l'avait d'ailleurs jamais privée de boire ni manger et elle avait vite compris qu'elle pouvait en jouer dans une certaine mesure. Par ailleurs, la prêtresse ne manquait pas une occasion de se faire remarquer à chaque griffon. Elle savait que les maîtres des vols étaient d'incorrigibles bavards et la remarqueraient. Bien sur le démon n'appréciait absolument pas, et ne manquait pas, une fois le vol parti, de la martyriser de façon abjecte.
Elle doutait un jour d'oublier tout ça, de retrouver la sérénité, d'accepter à nouveau n'importe quelle étreinte... même de celui qu'elle aimait. Saurait-elle ? Pourrait-elle ? Elle pleurait de rage et de dégoût en faisant de son mieux pour ne pas ajouter aux coulures sales qui ravageaient son visage.
La prêtresse blanche ne quittait plus ses ombres, trop honteuse de son état et en espérant que celles-ci la masqueraient un peu. Il lui restait encore un rien de dignité. Mais elle se gardait d'être trop ostensible dans sa façon de se dissimuler, de masquer ses douleurs ou son état : il aurait eu bien trop plaisir à l'en priver, et peut-être même à l'exhiber comme une bête s'il n'avait pas craint de s'en trouver démasqué ou démuni, par la garde ou quelque aventurier intrigué, de sa main-mise sur son jouet préféré. Les rares fois où il l'emmenait dans des lieux publics constituaient presque autant de moments de détente, elle qui avait tant apprécié les escapades en solitaire. Elle les redoutait aujourd'hui car elles signaient autant de moments où il lui ferait ressentir de mille manières, dans sa chair ou son esprit, sa pseudo-toute-puissance qui lui donnait envie de vomir.
Cette nuit là encore elle s'était endormie aux premières lueurs de l'aube, épuisée d'avoir veillé toute la nuit, à l'affût malgré elle du moindre mouvement de cette créature qui avait emprunté le corps de celui qu'elle aimait. Elle avait enfin pu s'assoupir dans la position du fœtus, maigre protection pour la mère et l'enfant dans laquelle les pensées vers son homme s'échappaient comme autant de bouteilles à la mer : *Je t'aime mon Ange, je t'aime. Ne m'abandonne pas...*
Elle doutait un jour d'oublier tout ça, de retrouver la sérénité, d'accepter à nouveau n'importe quelle étreinte... même de celui qu'elle aimait. Saurait-elle ? Pourrait-elle ? Elle pleurait de rage et de dégoût en faisant de son mieux pour ne pas ajouter aux coulures sales qui ravageaient son visage.
La prêtresse blanche ne quittait plus ses ombres, trop honteuse de son état et en espérant que celles-ci la masqueraient un peu. Il lui restait encore un rien de dignité. Mais elle se gardait d'être trop ostensible dans sa façon de se dissimuler, de masquer ses douleurs ou son état : il aurait eu bien trop plaisir à l'en priver, et peut-être même à l'exhiber comme une bête s'il n'avait pas craint de s'en trouver démasqué ou démuni, par la garde ou quelque aventurier intrigué, de sa main-mise sur son jouet préféré. Les rares fois où il l'emmenait dans des lieux publics constituaient presque autant de moments de détente, elle qui avait tant apprécié les escapades en solitaire. Elle les redoutait aujourd'hui car elles signaient autant de moments où il lui ferait ressentir de mille manières, dans sa chair ou son esprit, sa pseudo-toute-puissance qui lui donnait envie de vomir.
Cette nuit là encore elle s'était endormie aux premières lueurs de l'aube, épuisée d'avoir veillé toute la nuit, à l'affût malgré elle du moindre mouvement de cette créature qui avait emprunté le corps de celui qu'elle aimait. Elle avait enfin pu s'assoupir dans la position du fœtus, maigre protection pour la mère et l'enfant dans laquelle les pensées vers son homme s'échappaient comme autant de bouteilles à la mer : *Je t'aime mon Ange, je t'aime. Ne m'abandonne pas...*
Endherion
Re: Une promesse intenable
Par la Sainte Lumière, le grand Lumineux, tous les saints, elle ne savait plus. La gorge lui brûlait d'avoir hurlé à en perdre la raison. Ses cris n'avaient pourtant même pas brisé le silence de l'île, émergeant à peine de la fosse grillagée au fond de laquelle stagnait une eau nauséabonde qui ne devait de n'avoir pas trop croupi qu'aux pluies régulières qui l'emplissaient en manquant de la noyer.
Elle, combattante aguerrie, sentait ses forces lui filer entre les doigts. Elle se tenait au milieu de la cache, n'osant pas toucher les parois. Serpents et vermine étaient ses compagnons de cellule. Cela grouillait de partout, la frôlait, la mordait ou pas, elle n'aurait pas su dire où était la vérité et quand venait le soir et les pluies diluviennes, elle usait ses dernières forces à se laisser flotter puis à espérer que le niveau de l'eau ne dépasse pas la grille. C'était souvent limite et elle forçait à s'en meurtrir le visage entre les barreaux épais pour une maigre goulée d'air. Ses cris, ses gémissements, ses soubresauts paniqués les tenaient éloignés. Elle préférait ne pas voir, ne pas savoir.
Tsion, mon amour, aide-moi, parle-moi. Cril.. prends soin de ma fille
Les heures s'égrenaient. Ses jambes ne la soutenaient plus depuis longtemps. Elle chantonnait une berceuse, elle avait séparé corps et esprit pour ne pas sombrer dans la folie, sans force et recroquevillée comme un petit animal nu. Elle faisait le bilan de sa vie, elle pensait. Elle revoyait ses êtres aimés, choyés. Elle revoyait les siens : Blichtein, Arkaos, Laena, Merika. Elle pensait à ce pacifiste avec qui elle avait reconnu... bien trop tard. Elle éclata en sanglots, et pleura des minutes ? des heures ? elle ne savait plus. Jamais elle n'avait vécu des moments aussi durs, jamais... Les Ours Noirs l'avaient faite céder par la violence brutale. Ce démon, qui n'avait pas la possibilité de trop la brutaliser pour ne pas nuire à l'enfant, y parvenait par des moyens plus pernicieux qui rongeait sa volonté au fil du temps.
Aide-moi, ô Lumière. Inonde moi... aide-moi... aide-moi...
Qu'elle se sentait sale. l'eau collante du cactus, l'eau salée du port dans lequel elle s'était jetée par dépit au risque de se faire étrangler, les deux maigres réconforts auxquels elle avait eu droit, ou plutôt qu'elle avait dû voler pour conserver un peu de dignité. Cela lui semblait tellement loin.
Elle ne savait plus si elle avait rêvé. Etait-il venu dans cette crypte avec Merika ? Cymbeline ? Oui... il y avait aussi Aénor et une autre prêtresse. Comment s'appelait-elle deja ?
Fais marcher ta mémoire, fais la travailler
Démo ! Démorgogone ! Oui voila !
Au moins maintenant ils savaient. Mais le démon était revenu bien trop tôt. Ils avaient dû fuir, la laissant seule, plus seule que jamais.
La garde de hurlevent... l'avait-elle rêvé ? Non, elle se rappelait de la naine Hëdwe, de la paladine qui avait soulagé un peu ses plaies... Guilda ? Guildaria ? Guildania ? Ca sonnait un peu comme Gylianell... Un sourire se dessina sur les lèvres boursouflées de la prêtresse, lui arrachant un gémissement de douleur. Elle avait senti la peur chez son tortionnaire. Ca elle avait pas oublié.
Pourtant, dans la crype, elle avait refusé leur aide. C'était trop tôt : Elle n'avait toujours pas trouvé son aimé, n'était pas parvenue à arracher cette information au démon. Seule certitude : son Tsion était dans une pierre, un fragment d'âme que l'immonde créature détenait. Elle frissonna de dégoût ; il avait fait d'elle son jouet et il en usait et abusait. Il voulait leur enfant et elle voulait son diable d'homme, son homme, sa source de vie, seul lien qui la raccrochait encore à l'existence en dehors de cet enfant pour lequel elle luttait plus directement. Le démon se jouait de tout ça pour la faire céder et elle craquait, du moins en apparence. Elle tentait de le manipuler même si les punitions se faisaient de plus en plus violentes, à la limite du supportable et même parfois au delà, comme quand il avait failli la noyer au milieu des vagues sur une plage déserte de Theramore.
Et pourtant elle avait échappé au pire : au mariage. Par la Lumière, elle avait puisé dans sa fierté, sa force morale pour tenir tête, refléchir, ruser. Des gens avaient dû les remarquer en ville. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle se sentait si sale. Codalie, le nom de la prêtresse draeneï des ombres. Avait-elle fait exprès de ne pas les marier ? Elle avait fait remarquer l'absence de témoins. peut-être un espoir de plus...
Elle sursauta, la grille venait de s'ouvrir.
Elle, combattante aguerrie, sentait ses forces lui filer entre les doigts. Elle se tenait au milieu de la cache, n'osant pas toucher les parois. Serpents et vermine étaient ses compagnons de cellule. Cela grouillait de partout, la frôlait, la mordait ou pas, elle n'aurait pas su dire où était la vérité et quand venait le soir et les pluies diluviennes, elle usait ses dernières forces à se laisser flotter puis à espérer que le niveau de l'eau ne dépasse pas la grille. C'était souvent limite et elle forçait à s'en meurtrir le visage entre les barreaux épais pour une maigre goulée d'air. Ses cris, ses gémissements, ses soubresauts paniqués les tenaient éloignés. Elle préférait ne pas voir, ne pas savoir.
Tsion, mon amour, aide-moi, parle-moi. Cril.. prends soin de ma fille
Les heures s'égrenaient. Ses jambes ne la soutenaient plus depuis longtemps. Elle chantonnait une berceuse, elle avait séparé corps et esprit pour ne pas sombrer dans la folie, sans force et recroquevillée comme un petit animal nu. Elle faisait le bilan de sa vie, elle pensait. Elle revoyait ses êtres aimés, choyés. Elle revoyait les siens : Blichtein, Arkaos, Laena, Merika. Elle pensait à ce pacifiste avec qui elle avait reconnu... bien trop tard. Elle éclata en sanglots, et pleura des minutes ? des heures ? elle ne savait plus. Jamais elle n'avait vécu des moments aussi durs, jamais... Les Ours Noirs l'avaient faite céder par la violence brutale. Ce démon, qui n'avait pas la possibilité de trop la brutaliser pour ne pas nuire à l'enfant, y parvenait par des moyens plus pernicieux qui rongeait sa volonté au fil du temps.
Aide-moi, ô Lumière. Inonde moi... aide-moi... aide-moi...
Qu'elle se sentait sale. l'eau collante du cactus, l'eau salée du port dans lequel elle s'était jetée par dépit au risque de se faire étrangler, les deux maigres réconforts auxquels elle avait eu droit, ou plutôt qu'elle avait dû voler pour conserver un peu de dignité. Cela lui semblait tellement loin.
Elle ne savait plus si elle avait rêvé. Etait-il venu dans cette crypte avec Merika ? Cymbeline ? Oui... il y avait aussi Aénor et une autre prêtresse. Comment s'appelait-elle deja ?
Fais marcher ta mémoire, fais la travailler
Démo ! Démorgogone ! Oui voila !
Au moins maintenant ils savaient. Mais le démon était revenu bien trop tôt. Ils avaient dû fuir, la laissant seule, plus seule que jamais.
La garde de hurlevent... l'avait-elle rêvé ? Non, elle se rappelait de la naine Hëdwe, de la paladine qui avait soulagé un peu ses plaies... Guilda ? Guildaria ? Guildania ? Ca sonnait un peu comme Gylianell... Un sourire se dessina sur les lèvres boursouflées de la prêtresse, lui arrachant un gémissement de douleur. Elle avait senti la peur chez son tortionnaire. Ca elle avait pas oublié.
Pourtant, dans la crype, elle avait refusé leur aide. C'était trop tôt : Elle n'avait toujours pas trouvé son aimé, n'était pas parvenue à arracher cette information au démon. Seule certitude : son Tsion était dans une pierre, un fragment d'âme que l'immonde créature détenait. Elle frissonna de dégoût ; il avait fait d'elle son jouet et il en usait et abusait. Il voulait leur enfant et elle voulait son diable d'homme, son homme, sa source de vie, seul lien qui la raccrochait encore à l'existence en dehors de cet enfant pour lequel elle luttait plus directement. Le démon se jouait de tout ça pour la faire céder et elle craquait, du moins en apparence. Elle tentait de le manipuler même si les punitions se faisaient de plus en plus violentes, à la limite du supportable et même parfois au delà, comme quand il avait failli la noyer au milieu des vagues sur une plage déserte de Theramore.
Et pourtant elle avait échappé au pire : au mariage. Par la Lumière, elle avait puisé dans sa fierté, sa force morale pour tenir tête, refléchir, ruser. Des gens avaient dû les remarquer en ville. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle se sentait si sale. Codalie, le nom de la prêtresse draeneï des ombres. Avait-elle fait exprès de ne pas les marier ? Elle avait fait remarquer l'absence de témoins. peut-être un espoir de plus...
Elle sursauta, la grille venait de s'ouvrir.
Mystiruis Hedson
Re: Une promesse intenable
Dehors l'orage grondait. Ses bras lui brulaient, attachés aux barreaux de la fosse. Elle sentait l'eau monté le long de son corps endolori, elle essayait d'attrapper quelques gouttes au passage. La soif .. jamais elle n'avait eu autant soif. Etait-ce la peur, la fatigue, la douleur? Elle glissa en essayant de se mettre sur ses jambes, la faisant grimacer. La boue se mouvait sous ses pieds, enveloppant les plaies ouvertes que le baume n'avait pas eu le temps de guerir.. juste soulagée.
.
Son bébé donnait des coups de pieds. Une contraction?.. Par la lumière .. non.. Non juste des coups de pieds, bientot sept mois de grossesse..
Elle le voullait, elle l'aimait cet enfant, fruit de leur amour, elle se battrait pour lui jusqu'à son dernier souffle. Il ne l'aurai pas. Jamais, JAMAIS
Comment pouvait-elle endurer tout cela? La douleur, la peur, lui disait qu'elle était en vie, son enfant et son homme aussi, elle en était sure.
La rage, la colère, la haine , autant de sentiments lui permettant de tenir tête à son tortionnaire. Elle pensait avoir connu les limites de l'horreur mais en decouvraient sans cesse d'autres... au dela du pensable, de l'imaginable. Ici, seuls au milieu de cette île, il ne lui épargnait rien, aucune humiliation n'etait suffisante à ses yeux. Il riait de la voir rougir de honte, de la voir pleurer. Il se délectait de ses cris, de ses insultes, de la voir céder petit à petit.
Elle se mordait les levres au sang, tout pour eviter de lui montrer la moindre sensation, le moindre fremissement. Elle rageait de s'entendre gémir, supplier; Elle était à sa merci. Il s'amusait de la voir calme quand il etait doux.. pour mieux l'endormir, baisser sa garde une seconde,juste assez pour lui permettre de s'engouffrer dans la faille et la faire souffrir, l'humilier, la dominer un peu plus. Alors il eclatait de rire.
Et malgre tout, la peur du demon se sentait.. peur de la voir tomber malade.. peur de la voir faire la grève de la faim.. peur de la voir perdre l'enfant.
Mais ou êtes-vous.. Ce fut ses dernières pensées avant de sombrer entre sommeil et inconscience.
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Son bébé donnait des coups de pieds. Une contraction?.. Par la lumière .. non.. Non juste des coups de pieds, bientot sept mois de grossesse..
Elle le voullait, elle l'aimait cet enfant, fruit de leur amour, elle se battrait pour lui jusqu'à son dernier souffle. Il ne l'aurai pas. Jamais, JAMAIS
Comment pouvait-elle endurer tout cela? La douleur, la peur, lui disait qu'elle était en vie, son enfant et son homme aussi, elle en était sure.
La rage, la colère, la haine , autant de sentiments lui permettant de tenir tête à son tortionnaire. Elle pensait avoir connu les limites de l'horreur mais en decouvraient sans cesse d'autres... au dela du pensable, de l'imaginable. Ici, seuls au milieu de cette île, il ne lui épargnait rien, aucune humiliation n'etait suffisante à ses yeux. Il riait de la voir rougir de honte, de la voir pleurer. Il se délectait de ses cris, de ses insultes, de la voir céder petit à petit.
Elle se mordait les levres au sang, tout pour eviter de lui montrer la moindre sensation, le moindre fremissement. Elle rageait de s'entendre gémir, supplier; Elle était à sa merci. Il s'amusait de la voir calme quand il etait doux.. pour mieux l'endormir, baisser sa garde une seconde,juste assez pour lui permettre de s'engouffrer dans la faille et la faire souffrir, l'humilier, la dominer un peu plus. Alors il eclatait de rire.
Et malgre tout, la peur du demon se sentait.. peur de la voir tomber malade.. peur de la voir faire la grève de la faim.. peur de la voir perdre l'enfant.
Mais ou êtes-vous.. Ce fut ses dernières pensées avant de sombrer entre sommeil et inconscience.
Mystiruis Hedson
Re: Une promesse intenable
Les yeux fermés, Mystiruis écoute les bruits sourds de la ville qui s'éveille. Elle entend les allées et venues des infirmières, les gémissements des patients. Une forte odeur de désinfectant et de médicaments envahit la chambre. Elle a trop mal pour savourer la fraicheur des draps sur sa peau. Elle évite donc de bouger tant chaque geste est un effort. Malgré les soins prodigués, elle se sent sale, souillée, bafouée, humiliée. Elle serait restée des heures et des heures à se baigner tant il n’y a pas que son corps qui soit abîmé. Comment pourra-t-elle oublier ?
Elle sursaute ! La panique lui parcourt les veines, la hante comme une vieille ennemie intime qui rôde aux marches de son esprit, poison insidieux qui transforme la moindre perception en menace. Mais non, fausse alerte : juste une porte qu'on referme. Elle veut s’endormir et ne pas se réveiller.
Elle se souvient : ils sont venus les sauver. Enfin !! Ils étaient venus les chercher. Elle a entendu les voix sans vraiment les reconnaître d’abord, obnubilée par le démon et le serpent qu’il faisait courir sur ses bras, si proche de son visage, toujours plus proche. Elle était à bout de forces, prête à céder le peu de dignité qui lui restait, à tout lui promettre.
Elle n’était plus elle-même à ce moment là. Les maltraitances répétées l’avaient plongée dans l’ultime refuge de l’animalité. Elle se souvient d’avoir hurlé sa terreur d’une voix depuis longtemps brisée, s'être débattue, avoir lutté pour son diable d'homme. Elle se rappelle la voix douce d'Aénor, les bras fermes de la prêtresse qui la protégeaient d’elle-même à l’heure où son corps échappait à son propre contrôle. Elle se souvient aussi du combat qui se déroulait à côté, vaguement, mais oui, elle se le rappelait. Elle ne craignait qu’une chose, oublieuse d’elle-même : qu’ils tuent son amour sans faire de détail, éradiquant le démon autant que son hôte, tout à la fois.
Comment oublier Qadjaar, Cymbeline, Laena, Anakor ou encore la consule elle-même, et d'autres dont le nom lui échappe.
Bien qu’elle ait les yeux clos, ses sens lui semblent aiguisés. Les sons la heurtent, le moindre déplacement d’air inattendu l’angoisse. Les odeurs lui paraissent lourdes et agressives. Elle veut de la pureté, de l’air, de l’eau, de la fraîcheur. Elle est sauve et en sécurité dans l’enclave hospitalière. Sa raison le sait mais son corps refuse d’y croire. Une sensation étrange subsiste, une peur sourde encore bien présente, presque palpable. Prémonition? Elle ne saurait dire.
Et puis un contact, très doux. Son enfant qui bouge. Elle va pour sourire mais ses lèvres éclatées et son visage meurtri la ramènent immédiatement à la réalité, à la souffrance. Elle lui parle en pensée comme elle n’a cessé de le faire ces derniers jours plus que les six mois précédents, le rassure là où elle-même n’est qu’anxiété rampante. C’est son bébé, le sien, celui qu’elle nourrit, qu’elle chérit, qui n’appartient qu’à elle et qu’elle n’a permis à personne de voler.
Les sauveteurs ont rapproché leurs lits dès la première minute. Elle a vu son homme à ses côtés, le père de son enfant, celui qu’elle a choisi. Il a réagi, faiblement mais distinctement, aux injonctions du médecin qui l’avait examiné. Depuis il n’a plus esquissé un geste et elle guette sa respiration à chaque instant.
Une sensation discrète, presque irréelle : une chaleur sur le tranchant de sa main, douce. Elle se tend contre la douleur tandis qu’elle déplace ses doigts à la recherche de cette tiédeur. C’est lui, elle en est sûre. Elle reconnaitrait sa peau entre mille. Elle n’a pas l’ombre d’un doute. Il est là ! Il est là tout près d’elle ! Les doigts s’effleurent à peine, hésitent, cherchent à se reconnaître. La respiration de son homme est régulière. La sienne est saccadée, bruyante. Sa poitrine lui fait mal. Elle sent son cœur qui cogne, son épaule meurtrie, ses pansements sur le drap frais.
Très délicatement un doigt caresse le dos d’un autre, puis deux, ignorant les poupées qui ornent ses extrémités abîmées. Bientôt une main escalade l’autre, les doigts s’emmêlent, les poignets s’épousent. Elle s’immisce au creux de sa paume qui se referme lentement.
Bientôt les mains s’enlacent franchement, s’étreignent, se pressent avec force. Un gémissement s’étouffe dans sa gorge. Elle a mal. Mais cette douleur là, elle la désire de tout son cœur.
Les jointures blanchissent encore puis l’étreinte s’apaise.
Ses larmes ne sont plus le fruit de la douleur.
Elle dort.
Elle sursaute ! La panique lui parcourt les veines, la hante comme une vieille ennemie intime qui rôde aux marches de son esprit, poison insidieux qui transforme la moindre perception en menace. Mais non, fausse alerte : juste une porte qu'on referme. Elle veut s’endormir et ne pas se réveiller.
Elle se souvient : ils sont venus les sauver. Enfin !! Ils étaient venus les chercher. Elle a entendu les voix sans vraiment les reconnaître d’abord, obnubilée par le démon et le serpent qu’il faisait courir sur ses bras, si proche de son visage, toujours plus proche. Elle était à bout de forces, prête à céder le peu de dignité qui lui restait, à tout lui promettre.
Elle n’était plus elle-même à ce moment là. Les maltraitances répétées l’avaient plongée dans l’ultime refuge de l’animalité. Elle se souvient d’avoir hurlé sa terreur d’une voix depuis longtemps brisée, s'être débattue, avoir lutté pour son diable d'homme. Elle se rappelle la voix douce d'Aénor, les bras fermes de la prêtresse qui la protégeaient d’elle-même à l’heure où son corps échappait à son propre contrôle. Elle se souvient aussi du combat qui se déroulait à côté, vaguement, mais oui, elle se le rappelait. Elle ne craignait qu’une chose, oublieuse d’elle-même : qu’ils tuent son amour sans faire de détail, éradiquant le démon autant que son hôte, tout à la fois.
Comment oublier Qadjaar, Cymbeline, Laena, Anakor ou encore la consule elle-même, et d'autres dont le nom lui échappe.
Bien qu’elle ait les yeux clos, ses sens lui semblent aiguisés. Les sons la heurtent, le moindre déplacement d’air inattendu l’angoisse. Les odeurs lui paraissent lourdes et agressives. Elle veut de la pureté, de l’air, de l’eau, de la fraîcheur. Elle est sauve et en sécurité dans l’enclave hospitalière. Sa raison le sait mais son corps refuse d’y croire. Une sensation étrange subsiste, une peur sourde encore bien présente, presque palpable. Prémonition? Elle ne saurait dire.
Et puis un contact, très doux. Son enfant qui bouge. Elle va pour sourire mais ses lèvres éclatées et son visage meurtri la ramènent immédiatement à la réalité, à la souffrance. Elle lui parle en pensée comme elle n’a cessé de le faire ces derniers jours plus que les six mois précédents, le rassure là où elle-même n’est qu’anxiété rampante. C’est son bébé, le sien, celui qu’elle nourrit, qu’elle chérit, qui n’appartient qu’à elle et qu’elle n’a permis à personne de voler.
Les sauveteurs ont rapproché leurs lits dès la première minute. Elle a vu son homme à ses côtés, le père de son enfant, celui qu’elle a choisi. Il a réagi, faiblement mais distinctement, aux injonctions du médecin qui l’avait examiné. Depuis il n’a plus esquissé un geste et elle guette sa respiration à chaque instant.
Une sensation discrète, presque irréelle : une chaleur sur le tranchant de sa main, douce. Elle se tend contre la douleur tandis qu’elle déplace ses doigts à la recherche de cette tiédeur. C’est lui, elle en est sûre. Elle reconnaitrait sa peau entre mille. Elle n’a pas l’ombre d’un doute. Il est là ! Il est là tout près d’elle ! Les doigts s’effleurent à peine, hésitent, cherchent à se reconnaître. La respiration de son homme est régulière. La sienne est saccadée, bruyante. Sa poitrine lui fait mal. Elle sent son cœur qui cogne, son épaule meurtrie, ses pansements sur le drap frais.
Très délicatement un doigt caresse le dos d’un autre, puis deux, ignorant les poupées qui ornent ses extrémités abîmées. Bientôt une main escalade l’autre, les doigts s’emmêlent, les poignets s’épousent. Elle s’immisce au creux de sa paume qui se referme lentement.
Bientôt les mains s’enlacent franchement, s’étreignent, se pressent avec force. Un gémissement s’étouffe dans sa gorge. Elle a mal. Mais cette douleur là, elle la désire de tout son cœur.
Les jointures blanchissent encore puis l’étreinte s’apaise.
Ses larmes ne sont plus le fruit de la douleur.
Elle dort.
Endherion
Re: Une promesse intenable
Mais ! Mais mais mais !!! Qu'est-ce qu'ils foutaient là ?!?
Bordel de distorsion néantique infinie ! Mais ! Y'a deux trois heures plus tôt ils... ils semblaient bien occupés chacun de leur côté. Il l'avait perçu à travers la broche ! Après... bon il se l'était enfichée à l'oreille (un mal de chien d'ailleurs, ça lui avait presque tiré une larme) avant de partir en quête d'un reptile assez long pour se laisser couler le long de la corde qui reliait les poignets meurtris de la prêtresse aux grilles de sa cage. Mais en fait il n'avait plus rien entendu. Merde ! Il allait y avoir un délai...
... et les délais ça fait toujours chier. Mais bon. Tentative de diplomatie :
- "Salut les gars !"
Mouais bof, succès mitigé. Peut-être avec plus d'enthousiasme. Allez hop !
- "La forme ?"
Râââh mais putain fait chier ça ! tout y est pourtant : l'oeil brillant, le geste avenant, le ton joyeux... Sont bouchés ou quoi tous ? En écho il avait une jolie brochette d'yeux dont les expressions allaient du dégoût à la haine en passant par le désarroi et peut-être une infime pointe d'inquiétude. Même pas sûr en fait. Disons que ça aurait fait plaisir un soupçon d'effort. On n'est pas des bouseux tout d'même !
Bon bon bon... il allait falloir la jouer finaude là. Etablir un plan, des priorités, une évaluation de la menace, des étapes tactiques, des options, des alternatives.... Nom d'un chancre mou, ça puait du bulbe encore plus fort qu'une prêtresse malpropre. Voire même... ça chatouillait grave les muqueuses. Heureusement qu'une pauvre cruche blondasse se propose comme otage.
Je lui choppe un bras. Ah bah oui ma couillonne, ça fait mal je sais. Mais un humain c'est comme un fruit : tu presses, ça chouine. Incroyable mais vrai. Surtout les humains femelles. Si tu presses fort, tu as même la couleur mais le choix n'y est pas : c'est rouge ou rouge, de rouge vif à rouge malade au goût cuivré mais rouge. Y'a plus de variété dans le son. Faudra que je teste tiens. Mais là ce n'est pas l'heure de fouiller dans le nuancier ni de travailler le solfège donc j'opte pour la formule rapide du midi sans entrée ni dessert. Et comme la crétine de l'autre jour qui a cru parvenir à m'enfermer dans son cercle est là, celle qui m'a généreusement donné une mèche de cheveux, c'est le moment d'utiliser la petite potion que j'avais concocté pour la rendre raide dingue du pire crado que j'aurais croisé. Pour le coup ça sera moi le crado, tant pis. Au moins ça me fera un allié, enfin une alliée. Une alliée Barov, c'est pas bon ça ? Mouahahaha ! J'en rirais presque et je m'enfile la popo : une de calmée.
Goût de chiotte ! Ca manque de sel. Et ce n'est pas le pire souci : Je suis un peu coincé dans un angle et d'ailleurs... si je n'avais pas vérifié comme un idiot que j'étais bien calé, ce crétin de plaqueux doublé tungstène mercerisé n'aurait pas pu permettre à la magotte de se décaler de vingt pas sans crier gare. Pouf là, pouf plus là. Sont vraiment pas coopératifs ces mages.
Et il ne faut pas longtemps pour qu'en bons humains bornés pas capables d'aligner deux pensées sans s'emmêler trois neurones, la petite troupe chaotique me tombe dessus, surtout le plaqueux mais aussi la petite dinde à la dague qui fait son maximum pour me perforer le gosier sans en avoir l'air. Et ça serait encore gérable s'il n'y avait pas parmi eux une saleté de démoniste à la noix qui n'en finit plus de me balancer ses saloperies de malédictions. Ca m'énerve les malédictions. Et quand ça m'énerve ça m'agace, et quand ça m'agace ça me fâche. Alors forcément moi... je m'embrouille ! C'est obligé tu parles !
Une vraie bande de renards dans le poulailler. Dès que je suis occupé à servir leurs petits copains (désolé les gars, je suis pas une grande à plein-d'bras) les voilà qui me piquent mon jouet ! Je me doutais bien que ces gobelins m'avaient filouté. "Ouais c'est de la bonne cage. Le roi trucmuch a fait un séjour ici, toussa toussa". Mon cul ouais ! C'était rongé de rouille jusqu'à la moelle ce truc. La kaldorei l'a fait sauter à coups de talons pour aller piocher ma bouffe dans le garde-manger ! Et puis l'autre qui me tatannait la tronche comme mémé avec son attendrisseur à cookies, sauf qu'il n'avait pas la recette. C'est la Gwaen là, et puis la bizarre à tignasse blanche, qui m'ont saoulé comme seules les meufs savent le faire. J'ai vécu un enfer. "T'as fait ci ? T'as fait ça ? T'as mis les patins ? T'as mouché ton nez ?" Mais bordel foutez moi la paix !
J'en ai eu marre, j'ai lâché l'affaire. Si le patron veut le chiard, il n'aura qu'à le prendre lui-même. Moi j'en ai ma dose de la pouffe gueularde qui n'est pas foutu d'ouvrir les cuisses quand on lui demande sans faire des histoires à rallonge au point qu'il faille lui tanner le cuir pour obtenir un bout de quelque chose.
Avant de partir, j'ai laissé une petite surprise. Ces crétins ont mis trois plombes à réagir.
Héhéhé, on se refait pas !
Révérence.
Bordel de distorsion néantique infinie ! Mais ! Y'a deux trois heures plus tôt ils... ils semblaient bien occupés chacun de leur côté. Il l'avait perçu à travers la broche ! Après... bon il se l'était enfichée à l'oreille (un mal de chien d'ailleurs, ça lui avait presque tiré une larme) avant de partir en quête d'un reptile assez long pour se laisser couler le long de la corde qui reliait les poignets meurtris de la prêtresse aux grilles de sa cage. Mais en fait il n'avait plus rien entendu. Merde ! Il allait y avoir un délai...
... et les délais ça fait toujours chier. Mais bon. Tentative de diplomatie :
- "Salut les gars !"
Mouais bof, succès mitigé. Peut-être avec plus d'enthousiasme. Allez hop !
- "La forme ?"
Râââh mais putain fait chier ça ! tout y est pourtant : l'oeil brillant, le geste avenant, le ton joyeux... Sont bouchés ou quoi tous ? En écho il avait une jolie brochette d'yeux dont les expressions allaient du dégoût à la haine en passant par le désarroi et peut-être une infime pointe d'inquiétude. Même pas sûr en fait. Disons que ça aurait fait plaisir un soupçon d'effort. On n'est pas des bouseux tout d'même !
Bon bon bon... il allait falloir la jouer finaude là. Etablir un plan, des priorités, une évaluation de la menace, des étapes tactiques, des options, des alternatives.... Nom d'un chancre mou, ça puait du bulbe encore plus fort qu'une prêtresse malpropre. Voire même... ça chatouillait grave les muqueuses. Heureusement qu'une pauvre cruche blondasse se propose comme otage.
Je lui choppe un bras. Ah bah oui ma couillonne, ça fait mal je sais. Mais un humain c'est comme un fruit : tu presses, ça chouine. Incroyable mais vrai. Surtout les humains femelles. Si tu presses fort, tu as même la couleur mais le choix n'y est pas : c'est rouge ou rouge, de rouge vif à rouge malade au goût cuivré mais rouge. Y'a plus de variété dans le son. Faudra que je teste tiens. Mais là ce n'est pas l'heure de fouiller dans le nuancier ni de travailler le solfège donc j'opte pour la formule rapide du midi sans entrée ni dessert. Et comme la crétine de l'autre jour qui a cru parvenir à m'enfermer dans son cercle est là, celle qui m'a généreusement donné une mèche de cheveux, c'est le moment d'utiliser la petite potion que j'avais concocté pour la rendre raide dingue du pire crado que j'aurais croisé. Pour le coup ça sera moi le crado, tant pis. Au moins ça me fera un allié, enfin une alliée. Une alliée Barov, c'est pas bon ça ? Mouahahaha ! J'en rirais presque et je m'enfile la popo : une de calmée.
Goût de chiotte ! Ca manque de sel. Et ce n'est pas le pire souci : Je suis un peu coincé dans un angle et d'ailleurs... si je n'avais pas vérifié comme un idiot que j'étais bien calé, ce crétin de plaqueux doublé tungstène mercerisé n'aurait pas pu permettre à la magotte de se décaler de vingt pas sans crier gare. Pouf là, pouf plus là. Sont vraiment pas coopératifs ces mages.
Et il ne faut pas longtemps pour qu'en bons humains bornés pas capables d'aligner deux pensées sans s'emmêler trois neurones, la petite troupe chaotique me tombe dessus, surtout le plaqueux mais aussi la petite dinde à la dague qui fait son maximum pour me perforer le gosier sans en avoir l'air. Et ça serait encore gérable s'il n'y avait pas parmi eux une saleté de démoniste à la noix qui n'en finit plus de me balancer ses saloperies de malédictions. Ca m'énerve les malédictions. Et quand ça m'énerve ça m'agace, et quand ça m'agace ça me fâche. Alors forcément moi... je m'embrouille ! C'est obligé tu parles !
Une vraie bande de renards dans le poulailler. Dès que je suis occupé à servir leurs petits copains (désolé les gars, je suis pas une grande à plein-d'bras) les voilà qui me piquent mon jouet ! Je me doutais bien que ces gobelins m'avaient filouté. "Ouais c'est de la bonne cage. Le roi trucmuch a fait un séjour ici, toussa toussa". Mon cul ouais ! C'était rongé de rouille jusqu'à la moelle ce truc. La kaldorei l'a fait sauter à coups de talons pour aller piocher ma bouffe dans le garde-manger ! Et puis l'autre qui me tatannait la tronche comme mémé avec son attendrisseur à cookies, sauf qu'il n'avait pas la recette. C'est la Gwaen là, et puis la bizarre à tignasse blanche, qui m'ont saoulé comme seules les meufs savent le faire. J'ai vécu un enfer. "T'as fait ci ? T'as fait ça ? T'as mis les patins ? T'as mouché ton nez ?" Mais bordel foutez moi la paix !
J'en ai eu marre, j'ai lâché l'affaire. Si le patron veut le chiard, il n'aura qu'à le prendre lui-même. Moi j'en ai ma dose de la pouffe gueularde qui n'est pas foutu d'ouvrir les cuisses quand on lui demande sans faire des histoires à rallonge au point qu'il faille lui tanner le cuir pour obtenir un bout de quelque chose.
Avant de partir, j'ai laissé une petite surprise. Ces crétins ont mis trois plombes à réagir.
Héhéhé, on se refait pas !
Révérence.
Endherion
Sous le bleu de l'océan
La mer turquoise à perte de vue, le soleil haut dans le ciel bleu azur, la silence, juste le bruit des vagues et des oiseaux.
Leur main entrelacées, elle reposait au creux de ses bras. Ils se réapprennaient. Il etait la douceur incarnée. Avec lui, elle se reconstruisait doucement.
Bien sur, il faudra du temps. Les souffrances endurées ne partiraient d'un claquement de doigt. L'un et l'autre avait souffert. Rien ne leur avait été épargné.
Ils s'émerveillaient de sentir leur enfant adoré bouger. Ilq pouvaient le sentir et le petit réagissait au contact, à la voix de son père. Elle, elle s'arrondissait, sa respiration se faisait plus difficile. Elle se fatiguait plus vite. Mais ils avaient le temps. Elle entamait à peine le septième mois.
Tout deux n'étaient pas decidé à rentrer en ville.
Au grand Dam de Aénor, laquelle jugeait qu'ici au milieu de nul part, la prêtresse ne recevrait pas les soins nécessaire. Mais Mystiruis savaient se montrer tétue et son instinct lui dictait que la sécurité était ici. Meme son diable d'homme avait renoncé à la convaincre. Il était parti dévercer sa rage, sa colère des tortures que sa compagne avait subit pour rentrer epuisé et serein quelques temps après, déterminé
Ils avaient repoussé le démon une nouvelle fois. Ils avaient gagné une bataille mais pas la guerre. Tout deux en étant conscients. La marque d'asservissement que portait la prêtresse était suffisamment claire. Le demon n'avait pas dit son dernier mot.
Un long baiser vint la tirer de sa rêverie. Un long et tendre baiser à leur faire oublier tout soucis. Le temps était au repos, les batailles viendraient le moment venu.
Leur main entrelacées, elle reposait au creux de ses bras. Ils se réapprennaient. Il etait la douceur incarnée. Avec lui, elle se reconstruisait doucement.
Bien sur, il faudra du temps. Les souffrances endurées ne partiraient d'un claquement de doigt. L'un et l'autre avait souffert. Rien ne leur avait été épargné.
Ils s'émerveillaient de sentir leur enfant adoré bouger. Ilq pouvaient le sentir et le petit réagissait au contact, à la voix de son père. Elle, elle s'arrondissait, sa respiration se faisait plus difficile. Elle se fatiguait plus vite. Mais ils avaient le temps. Elle entamait à peine le septième mois.
Tout deux n'étaient pas decidé à rentrer en ville.
Au grand Dam de Aénor, laquelle jugeait qu'ici au milieu de nul part, la prêtresse ne recevrait pas les soins nécessaire. Mais Mystiruis savaient se montrer tétue et son instinct lui dictait que la sécurité était ici. Meme son diable d'homme avait renoncé à la convaincre. Il était parti dévercer sa rage, sa colère des tortures que sa compagne avait subit pour rentrer epuisé et serein quelques temps après, déterminé
Ils avaient repoussé le démon une nouvelle fois. Ils avaient gagné une bataille mais pas la guerre. Tout deux en étant conscients. La marque d'asservissement que portait la prêtresse était suffisamment claire. Le demon n'avait pas dit son dernier mot.
Un long baiser vint la tirer de sa rêverie. Un long et tendre baiser à leur faire oublier tout soucis. Le temps était au repos, les batailles viendraient le moment venu.
Mystiruis Hedson
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