Le conclave des neufs.

Au fin fond de Silithus, dans une veille maison de pierre abandonnée, tard dans la nuit, la veille.



Elles le posèrent dans un coin de la pièce et saluèrent les quatre personnes déjà rassemblées autour de la table par un bref signe de tête. Line inspecta rapidement le garde qu’elles avaient ramené de son seul œil lumineux et fit signe à l’humaine et à la naine de s’asseoir.

La petite dessinait dans son coin, silencieuse. La rousse regardait le plafond, comme d’habitude, serrant sa petite boîte contre elle, comme un trésor, répétant en boucle le mot « poulet ». De gros volutes de fumée s’échappaient au dessus de la tête encapuchonnée de la draenei, qui semblait, à son habitude, hilare.

Line se racla la gorge et tous braquèrent les yeux sur leur chef.

« Bien nous voilà enfin tous rassemblés. Il n’y aura pas de nouvelle réunion avant un bon moment. Vous recevrez vos nouvelles consignes dans la plus grande discrétion par les itinéraires de courrier déjà mis en place. »

Elle vérifia que tout le monde l’écoutait avec attention et c’était visiblement le cas.

« quelles sont les nouvelles ? »

La bègue voulut commencer à parler.

« n..nous.. av… avons… »

Line soupira, fit signe froidement à la jeune femme de se taire et se tourna vers la sauvageonne. Celle-ci, occupée à descendre sa chope de bière la posa vivement presque en s’étouffant et s’empressa de dire ce qu’elle savait.

« nous l’avons retrouvé à la cathédrale, tout près de là où Miette traîne d’habitude. Il a apparemment été torturé. Ja’ a essayé de le soigner mais pour le moment je crois qu’il a surtout besoin de repos… »

La petite releva la tête à son nom et soupira. Line la dévisageait.

« Tu as quelque chose à me raconter Miette ? » Sa voix était intransigeante.

La petite posa son crayon de couleur, poussa sa feuille, la mine boudeuse, et répondit de sa petite voix enfantine.

« J’y suis pour rien moi hein ! C’est eux qui ont voulu ! Ils voulaient savoir s’il ne cachait rien… »

Line leva l’œil au ciel.

« S’il savait où elle était on ne serait pas là.. Cette peste est entrain de tout faire capoter. Voilà la vérité. Elle est entrain de trahir les vers et de là à nous trahir nous il n’y a qu’un pas... »

Line tapa du poing sur la table, ce qui fit sursauter tout le monde, sauf la draenei qui émit un petit rire.

Miette reprit la parole, joyeusement.

« Sois pas fâchée Line ! Le maître trouvera bien une solution pour aider nos amis ! »

Line se leva d’un bond, attrapa la fillette par le col, la fit décoller de sa chaise, la suspendant ainsi à hauteur de son seul œil.

« Ecoutes moi bien avorton… Je me contrefous de ce que tu peux bien penser mais saches bien une chose : ta vraie famille c’est nous. N’oublies jamais qui tu es et n’oublies jamais qui est ta mère, sinon je le dis, il t’en cuira. J’en ai plus qu’assez de tes bêtises Miette. Une gamine à un procès! On aura tout vu!»

Line écumait de rage, elle reposa pourtant assez doucement la petite qui pleurait maintenant à fendre l’âme, sur sa chaise.

« Que se soit bien clair pour tout le monde ici, les vers sont pour l’instant nos alliés mais en aucun cas nous ne sommes des leurs. »

San’ , mal à l’aise, battit des bras. La naine se resservit une chope, le plus discrètement possible. La draenei laissa tomber sa cendre au sol dans un sourire en coin. Ja’ hocha la tête, pensive et tremblante. La petite câlinait son ver pour se consoler…

« Je vais être brève. La trahison de nos alliés signifient une trahison pour nous aussi. Retrouvez moi la souris et ramenez la moi, elle sera jugée selon nos propres lois et exécutée. Quant aux vers pour l’heure, je vous demande de ne faire que le strict minimum, je ne veux en aucun cas que nous prenions le moindre risque d’être mis à jour. »

Line regarda fixement Miette et sa bestiole.

« Je veux bien que tu travailles avec eux mais attention Miette : ne nous oublies pas. »

Miette hocha la tête et prit la parole de sa plus petite voix.

« tu as des nouvelles de maman ? »

Line sourit.

« il se pourrait bien, il se pourrait bien… »

Tous sourirent à leur tour. Enfin une bonne nouvelle.

La draenei se leva doucement, poussa le garde du bout du pied.

« Et pourrr lui quoi nous fairrre ? »

Line soupira.

« Soignez le de votre mieux, je vais lui laisser un mot pour quand il se réveillera avec des consignes claires à propos de sa demi-sœur. Je pense que si lui nous avait trahis ou même s’il savait quoi ce soit à propos de Souris il serait déjà mort. Il rentrera reprendre sa place comme chacun d’entre nous. »

Tous les regards convergèrent ensemble sur les trois chaises vides qui restaient autour de la table. Une disparue on ne savait où en Outre terre, un avec le cerveau en bouillie et une traîtresse. Les neuf ne semblaient pas prêts d’être tous de nouveau rassemblés. La petite tribu commençait elle a battre de l’aile ? Le retour de la mère, tant espéré, allait il les remettre dans le droit chemin ?

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