Amours et Haine (Darsin Soltern)
Page 1 sur 1
Amours et Haine (Darsin Soltern)
Le jeune homme était enfin revenu sur Hurlevent après de longs mois d'absence. Et il n'était pas revenu seul. Il avait rejoint la cité humaine accompagné de sa compagne Devda et de deux petites filles brunes aux yeux verts, jumelles visiblement, et âgées d'environ huit mois. Et même si les filles étaient bien couvertes la plupart du temps, leurs parents veillant à ce qu'elles n'attrapent aucun mal que pourrait leur apporter le froid, elles ne ressemblaient guère à la guerrière ou à son compagnon.
Darsin Soltern semblait pourtant veiller sur ces deux petits êtres comme s'ils avaient plus de valeur à ses yeux que n'importe quoi d'autre en ce monde. Tout dans son attitude démontrait qu'il ne laisserait rien, ni personne tenter d'attenter à ces bambins. Même si ses yeux étaient marqués par la fatigue, que sa mine inquiète le vieillissait de plusieurs années, le jeune homme ne pouvait retenir un sourire en contemplant ces jumelles.
Mais depuis leur retour, une nouvelle ombre vint noircir les pensées du garçon. Ces worgens. Non pas qu'il ait une aversion particulière à leur égard, en connaissant nombre d'entre eux intimement, voir très intimement. Il y en avait trop d'inconscients, trop de "dangereux", voilà tout.
Certes, lorsque ses filles l'accompagnaient, réclamant par quelques braillements, que leur père cesse de les couver, émerveillées par tout ce qui les entouraient, ces choses nouvelles qu'elles découvraient pour la première fois, Darsin retenait sa langue, qui elle était prête à affronter les êtres stupides semblant représenter la majorité de la population Hurleventoise, qu'ils soient humains, worgens, nains, elfes, gnomes ou autres.
Son désir était tout autre.
Il ne se retenait pas souvent en leur absence, après les avoir laissés au soin de leur grand-mère ou à sa compagne afin qu'il puisse étudier ou flâner pour vider son esprit des nombreux soucis l'habitant.
Il connaissait intimement l'antipathie, sa plus vieille amie, son premier amour, son domaine de prédilection. Sa vie n'avait été qu'animosité dès le plus jeune âge, aussi avait-il appris à faire avec, s'en accommodant, y prenant même du plaisir à voir ô combien les gens pouvaient le jalouser, lui qui semblait-il, ne devait rien devenir de plus qu'un voleur, un bandit, ou un meurtrier.
Aussi ne pouvait-il se refuser au conflit. Un besoin. Cela ne pouvait être décrit que comme un besoin qu'il n'avait satisfait depuis des mois, de par son isolation du reste du monde. Sa vie lui avait convenu certes, mais cet intense sentiment de supériorité, tant intellectuelle que physique, cette sensation de puissance par rapport à ces misérables vermisseaux qui ne méritaient que la mort, était comme une amante dont il n'avait la force d'esprit de rejeter les avances trop insistantes après tant de retenue.
Mais il était père désormais. Et sa compagne comptait plus, lui apportait plus, que ce que l'inimitié pourrait lui donner. Aussi se limitait-il à quelques piques verbales à l'égard des plus savants, de provocations à l'égard de ceux sachant un minimum parler, et d'aversion dans sa version la plus dure pour les plus ignorants.
Un worgen s'amusant à hurler, à changer de forme, à tenter d'effrayer les gens. Une cible parfaite. Il appela à lui la Haine, et elle vint prendre possession de lui, s'enroulant langoureusement autour de son âme pour le caractériser, redevenir une partie de lui, être à nouveau si profondément ancrée dans sa personnalité qu'il ne pût retenir un large sourire de plaisir en regardant sa première victime, sentant les mots glisser sur sa langue et assaillir les oreilles de l'idiot-maudit de par la haine qui semblait suinter de chacune de ses paroles. Alors qu'il tentait de bâtir une vaine défense verbale, le jeune homme se mit à rire, un rire cruel et froid qui gela les paroles du souffre-douleur. Darsin ne lui laissa aucun répit et poussa son avantage, brûlant de par quelques paroles flamboyantes d'animosité ce qui servait de nerfs à la créature.
Désemparé, l'homme-loup tenta de lui montrer sa supériorité physique, et ne trouva là que le mépris que le svelte jeune homme lui opposa en le défiant de comparer ses griffes à son pouvoir, à son savoir.
Vaincu, le worgen préféra s'en aller, en essayant d'utiliser le peu de fierté que le jeune homme lui avait laissé comme couverture pour sa retraite. Un ricanement vint briser ce dernier rempart, achevant d'humilier ainsi l'homme-loup aux faibles capacités mentales.
Les besoins de sa Haine apaisés, elle partit non sans lui avoir donné un dernier baiser qui s'exprima par un regard plein d'hostilité pour le prêtre qui le regardait avec désapprobation en passant. Après avoir marché vers l'auberge auquel il séjournait encore pour l'instant, il retrouva enfin les douces caresses à son âme que lui évoquaient ses filles et sa mère, et ce sentiment de délicieux danger que représentait l'amour qu'il ressentait pour la guerrière avec qui il partageait sa vie depuis de nombreux mois, plus saisissant, évident.
Un peu de Haine, beaucoup d'Amour, le jeune Soltern avait à nouveau un mode de vie qui lui plaisait comme le plus doux des nectars.
Darsin Soltern semblait pourtant veiller sur ces deux petits êtres comme s'ils avaient plus de valeur à ses yeux que n'importe quoi d'autre en ce monde. Tout dans son attitude démontrait qu'il ne laisserait rien, ni personne tenter d'attenter à ces bambins. Même si ses yeux étaient marqués par la fatigue, que sa mine inquiète le vieillissait de plusieurs années, le jeune homme ne pouvait retenir un sourire en contemplant ces jumelles.
Mais depuis leur retour, une nouvelle ombre vint noircir les pensées du garçon. Ces worgens. Non pas qu'il ait une aversion particulière à leur égard, en connaissant nombre d'entre eux intimement, voir très intimement. Il y en avait trop d'inconscients, trop de "dangereux", voilà tout.
Certes, lorsque ses filles l'accompagnaient, réclamant par quelques braillements, que leur père cesse de les couver, émerveillées par tout ce qui les entouraient, ces choses nouvelles qu'elles découvraient pour la première fois, Darsin retenait sa langue, qui elle était prête à affronter les êtres stupides semblant représenter la majorité de la population Hurleventoise, qu'ils soient humains, worgens, nains, elfes, gnomes ou autres.
Son désir était tout autre.
Il ne se retenait pas souvent en leur absence, après les avoir laissés au soin de leur grand-mère ou à sa compagne afin qu'il puisse étudier ou flâner pour vider son esprit des nombreux soucis l'habitant.
Il connaissait intimement l'antipathie, sa plus vieille amie, son premier amour, son domaine de prédilection. Sa vie n'avait été qu'animosité dès le plus jeune âge, aussi avait-il appris à faire avec, s'en accommodant, y prenant même du plaisir à voir ô combien les gens pouvaient le jalouser, lui qui semblait-il, ne devait rien devenir de plus qu'un voleur, un bandit, ou un meurtrier.
Aussi ne pouvait-il se refuser au conflit. Un besoin. Cela ne pouvait être décrit que comme un besoin qu'il n'avait satisfait depuis des mois, de par son isolation du reste du monde. Sa vie lui avait convenu certes, mais cet intense sentiment de supériorité, tant intellectuelle que physique, cette sensation de puissance par rapport à ces misérables vermisseaux qui ne méritaient que la mort, était comme une amante dont il n'avait la force d'esprit de rejeter les avances trop insistantes après tant de retenue.
Mais il était père désormais. Et sa compagne comptait plus, lui apportait plus, que ce que l'inimitié pourrait lui donner. Aussi se limitait-il à quelques piques verbales à l'égard des plus savants, de provocations à l'égard de ceux sachant un minimum parler, et d'aversion dans sa version la plus dure pour les plus ignorants.
Un worgen s'amusant à hurler, à changer de forme, à tenter d'effrayer les gens. Une cible parfaite. Il appela à lui la Haine, et elle vint prendre possession de lui, s'enroulant langoureusement autour de son âme pour le caractériser, redevenir une partie de lui, être à nouveau si profondément ancrée dans sa personnalité qu'il ne pût retenir un large sourire de plaisir en regardant sa première victime, sentant les mots glisser sur sa langue et assaillir les oreilles de l'idiot-maudit de par la haine qui semblait suinter de chacune de ses paroles. Alors qu'il tentait de bâtir une vaine défense verbale, le jeune homme se mit à rire, un rire cruel et froid qui gela les paroles du souffre-douleur. Darsin ne lui laissa aucun répit et poussa son avantage, brûlant de par quelques paroles flamboyantes d'animosité ce qui servait de nerfs à la créature.
Désemparé, l'homme-loup tenta de lui montrer sa supériorité physique, et ne trouva là que le mépris que le svelte jeune homme lui opposa en le défiant de comparer ses griffes à son pouvoir, à son savoir.
Vaincu, le worgen préféra s'en aller, en essayant d'utiliser le peu de fierté que le jeune homme lui avait laissé comme couverture pour sa retraite. Un ricanement vint briser ce dernier rempart, achevant d'humilier ainsi l'homme-loup aux faibles capacités mentales.
Les besoins de sa Haine apaisés, elle partit non sans lui avoir donné un dernier baiser qui s'exprima par un regard plein d'hostilité pour le prêtre qui le regardait avec désapprobation en passant. Après avoir marché vers l'auberge auquel il séjournait encore pour l'instant, il retrouva enfin les douces caresses à son âme que lui évoquaient ses filles et sa mère, et ce sentiment de délicieux danger que représentait l'amour qu'il ressentait pour la guerrière avec qui il partageait sa vie depuis de nombreux mois, plus saisissant, évident.
Un peu de Haine, beaucoup d'Amour, le jeune Soltern avait à nouveau un mode de vie qui lui plaisait comme le plus doux des nectars.
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
Le jour du Voile d'Hiver, le jeune Soltern ne resta pas inactif. Contrairement à ses habitudes, il se leva de bon cœur, prétextant avoir beaucoup de tâches à accomplir dans la journée, comptant sur le soutien de Mirran en ce qui concernait les filles. Avant de partir il lui adressa un sourire qui ne pouvait signifier qu'une chose : Le jeune homme avait ourdi des plans en ce qui concernait la soirée.
Darsin se rendit en premier à la banque, sortant une dizaine de minutes plus tard pour se diriger vers les écuries où il sella sa jument, masquant avec peine un léger sourire. Il la mena calmement à la bijouterie d'Hurlevent, l'attachant non loin. En pénétrant dans l'échoppe de la famille Denman, il fit de son mieux pour retenir son acidité et tâcha de se montrer d'une courtoisie dont il ne faisait preuve qu'avec les gens qui le méritaient. Et évidemment, en bonne commerçante de bijoux qu'elle était, Theresa lui répondit avec la même politesse, lui demandant même des nouvelles de ses filles qui avaient beaucoup appréciés toutes ces jolies pierres qui brillaient à sa dernière visite.
Darsin se montra aimable et examina avec rigueur les bijoux dont Theresa lui rappela les caractéristiques, insistant sur le fait que tout avait été réalisé selon les plus stricts désirs de monsieur Soltern. Après une rapide inspection qui confirma les dires de la bijoutière, le jeune homme lui rendit les bijoux, Theresa lui certifiant avec un très large sourire que la couleur des émeraudes iraient à merveilles avec les yeux des filles. Darsin se contenta d'un sourire, et demanda si la deuxième commande était prête également.
Elle l'était. Theresa fit glisser une petite boîte vers le jeune homme qui l'ouvrit et sembla douter l'espace d'un instant. Il certifia à la bijoutière qui semblait s'inquiéter, que le résultat convenait à ses attentes. Elle tâcha de le rassurer, de lui dire que c'était normal d'avoir des moments de doutes, et il répliqua un peu plus acide qu'il ne doutait pas de lui, mais plutôt de la réaction de la personne. A partir de cet instant, il tâcha d'accélérer les choses, paya la bijoutière qui en guise de cadeau lui fit une réduction sur le coût de ses achats, la remercia avec un sourire aimable à nouveau et lui certifia qu'il repasserait probablement faire de nouvelles emplettes d'ici peu.
Promesse qu'il tint, car à peine sorti, il rentra à nouveau, s'en allant quelques minutes plus tard avec une autre boîte.
Il chargea les deux longs et fins paquets verts et blanc, un tout aussi long rouge et vert, et finit par le plus petit paquet noir et doré, le tout discrètement dans une sacoche de selle de sa jument. Il revint s'occuper un peu de ses filles, s'arrangea discrètement avec Allison, l'aubergiste au sujet d'une table à faire monter, avec les collations traditionelles du Voile d'Hiver. Une fois ceci arrangé, Darsin repartit en ville.
Ville qui l'énerva bien vite. Il tâcha de passer ses nerfs comme il le pût place de la cathédrale. Il en vint même à aider un individu qu'il vint à mépriser au fur et à mesure de l'interrogatoire qu'il imposa à la jeune femme auteur du larcin dont était victime le vieil homme.
Une fois l'argent rendu, Darsin s'éloigna de plus mauvaise humeur qu'il ne l'était à la base. Et alors qu'il s'apprêtait à perdre patience sur un autre de ces worgens qui s'entêtait à tenter d'être sombre et effrayant, Cera' vint lui proposer une entrevue à l'Agneau Assassiné.
Entrevue qui se révéla bonne pour son moral. Il se décida à flâner un peu avant l'heure, rencontra quelques personnes qu'il connaissait plus ou moins et les salua, leur souhaitant un joyeux Voile d'Hiver à certains, et un suicide avec une réincarnation en quelque chose de plus abouti pour d'autres.
Le soir il finit les préparatifs, s'occupant lui-même de la mise en place de la table, de la couleur des nappes jusqu'à l'allumage des chandelles. Cette fois-ci il avait été assez prévoyant pour limiter au maximum ce que Devda avait à faire. A la fin du dîner, il ouvrit les boîtes et mit au cou d'Azryen et de Miranda deux magnifiques colliers en or où pendaient des émeraudes en forme de poire. A sa mère Mirran il offrit une rivière de diamants d'Azeroth en or blanc. Darsin expliqua, un peu gêné qu'il n'était pas vraiment doué pour les cadeaux, et que ses tuteurs chargés de le rééduquer lui avaient appris à offrir des bijoux aux êtres qui comptaient vraiment pour lui.
Il se tourna finalement vers Devda, et lui proposa de découvrir ses cadeaux pendant une promenade. Révélant le premier une fois sortis, il l'enveloppa d'une épaisse cape de voyage en fourrure de loup et lui sourit, déjà vêtu d'une cape semblable en tout point. Puis il sortit la petite boîte noire entourée d'un ruban doré et entama sur un ton solennel et maladroit dont il n'avait presque jamais fait usage avec elle : "Ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour toi...C'est juste une offre. Libre à toi de l'accepter ou de la refuser, pour moi c'est...Juste une question de principe. Si tu veux garder le nom de ton père, je comprendrais parfaitement et ça ne changera rien à l'affection que j'ai pour toi...mais si tu veux...bien...m'accorder ta main, je la prendrais avec plaisir Devda Rochebarbe. Je t'aime."
Et il conclut son discours en défaisant le nœud doré, le laissant tomber au sol, ouvrant l'écrin contenant une bague en or blanc une fois de plus, sertie d'un diamant noir d'une taille tout à fait raisonnable.
"Me ferais-tu l'honneur de devenir ma femme ?"
Darsin se rendit en premier à la banque, sortant une dizaine de minutes plus tard pour se diriger vers les écuries où il sella sa jument, masquant avec peine un léger sourire. Il la mena calmement à la bijouterie d'Hurlevent, l'attachant non loin. En pénétrant dans l'échoppe de la famille Denman, il fit de son mieux pour retenir son acidité et tâcha de se montrer d'une courtoisie dont il ne faisait preuve qu'avec les gens qui le méritaient. Et évidemment, en bonne commerçante de bijoux qu'elle était, Theresa lui répondit avec la même politesse, lui demandant même des nouvelles de ses filles qui avaient beaucoup appréciés toutes ces jolies pierres qui brillaient à sa dernière visite.
Darsin se montra aimable et examina avec rigueur les bijoux dont Theresa lui rappela les caractéristiques, insistant sur le fait que tout avait été réalisé selon les plus stricts désirs de monsieur Soltern. Après une rapide inspection qui confirma les dires de la bijoutière, le jeune homme lui rendit les bijoux, Theresa lui certifiant avec un très large sourire que la couleur des émeraudes iraient à merveilles avec les yeux des filles. Darsin se contenta d'un sourire, et demanda si la deuxième commande était prête également.
Elle l'était. Theresa fit glisser une petite boîte vers le jeune homme qui l'ouvrit et sembla douter l'espace d'un instant. Il certifia à la bijoutière qui semblait s'inquiéter, que le résultat convenait à ses attentes. Elle tâcha de le rassurer, de lui dire que c'était normal d'avoir des moments de doutes, et il répliqua un peu plus acide qu'il ne doutait pas de lui, mais plutôt de la réaction de la personne. A partir de cet instant, il tâcha d'accélérer les choses, paya la bijoutière qui en guise de cadeau lui fit une réduction sur le coût de ses achats, la remercia avec un sourire aimable à nouveau et lui certifia qu'il repasserait probablement faire de nouvelles emplettes d'ici peu.
Promesse qu'il tint, car à peine sorti, il rentra à nouveau, s'en allant quelques minutes plus tard avec une autre boîte.
Il chargea les deux longs et fins paquets verts et blanc, un tout aussi long rouge et vert, et finit par le plus petit paquet noir et doré, le tout discrètement dans une sacoche de selle de sa jument. Il revint s'occuper un peu de ses filles, s'arrangea discrètement avec Allison, l'aubergiste au sujet d'une table à faire monter, avec les collations traditionelles du Voile d'Hiver. Une fois ceci arrangé, Darsin repartit en ville.
Ville qui l'énerva bien vite. Il tâcha de passer ses nerfs comme il le pût place de la cathédrale. Il en vint même à aider un individu qu'il vint à mépriser au fur et à mesure de l'interrogatoire qu'il imposa à la jeune femme auteur du larcin dont était victime le vieil homme.
Une fois l'argent rendu, Darsin s'éloigna de plus mauvaise humeur qu'il ne l'était à la base. Et alors qu'il s'apprêtait à perdre patience sur un autre de ces worgens qui s'entêtait à tenter d'être sombre et effrayant, Cera' vint lui proposer une entrevue à l'Agneau Assassiné.
Entrevue qui se révéla bonne pour son moral. Il se décida à flâner un peu avant l'heure, rencontra quelques personnes qu'il connaissait plus ou moins et les salua, leur souhaitant un joyeux Voile d'Hiver à certains, et un suicide avec une réincarnation en quelque chose de plus abouti pour d'autres.
Le soir il finit les préparatifs, s'occupant lui-même de la mise en place de la table, de la couleur des nappes jusqu'à l'allumage des chandelles. Cette fois-ci il avait été assez prévoyant pour limiter au maximum ce que Devda avait à faire. A la fin du dîner, il ouvrit les boîtes et mit au cou d'Azryen et de Miranda deux magnifiques colliers en or où pendaient des émeraudes en forme de poire. A sa mère Mirran il offrit une rivière de diamants d'Azeroth en or blanc. Darsin expliqua, un peu gêné qu'il n'était pas vraiment doué pour les cadeaux, et que ses tuteurs chargés de le rééduquer lui avaient appris à offrir des bijoux aux êtres qui comptaient vraiment pour lui.
Il se tourna finalement vers Devda, et lui proposa de découvrir ses cadeaux pendant une promenade. Révélant le premier une fois sortis, il l'enveloppa d'une épaisse cape de voyage en fourrure de loup et lui sourit, déjà vêtu d'une cape semblable en tout point. Puis il sortit la petite boîte noire entourée d'un ruban doré et entama sur un ton solennel et maladroit dont il n'avait presque jamais fait usage avec elle : "Ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour toi...C'est juste une offre. Libre à toi de l'accepter ou de la refuser, pour moi c'est...Juste une question de principe. Si tu veux garder le nom de ton père, je comprendrais parfaitement et ça ne changera rien à l'affection que j'ai pour toi...mais si tu veux...bien...m'accorder ta main, je la prendrais avec plaisir Devda Rochebarbe. Je t'aime."
Et il conclut son discours en défaisant le nœud doré, le laissant tomber au sol, ouvrant l'écrin contenant une bague en or blanc une fois de plus, sertie d'un diamant noir d'une taille tout à fait raisonnable.
"Me ferais-tu l'honneur de devenir ma femme ?"
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
Cette nuit le jeune Soltern trouva difficilement encore le sommeil. Il avait passé des heures à discuter avec sa mère en regardant dormir sa compagne et ses filles, ses magnifiques filles...L'amertume était déjà loin depuis des mois lorsqu'il avait pu envisager de les récupérer, lorsque sa vie avait été assez calme pour qu'il puisse prendre soin de ces perles qu'étaient ces jumelles.
Mais la vie était à nouveau dangereuse et Darsin avait du mal à dormir lorsque ses réflexes prenaient le dessus. Des bruits sur les toits. Ça le dérangeait. Des hurlements à la lune. Encore pire.
Non, le jeune homme était tout sauf tranquille. Il avait d'abord pris une tisane, puis deux, puis trois. Puis il était descendu et avait pris un pichet de vin. Il n'avait pas l'intention de se saouler, mais il connaissait quelques plantes qui pouvaient l'aider à trouver le sommeil, et celles-ci n'étaient que plus efficaces aidées par l'alcool. Il fit réchauffer le vin au dessus d'une flamme qu'il avait créé magiquement et y ajouta les herbes, touillant distraitement à l'aide d'une cuiller.
Il en vint, en attendant que le vin soit assez chaud, à parler des worgens venant de Gilnéas, disant qu'il avait déjà du faire preuve de persuasion quand au fait qu'il n'était pas la personne à attaquer. Il lui parla des peines qu'il infligeait à ses agresseurs qui allaient crescendo. D'abord il leur avait lancé des malédictions d'épuisements, de fatigue, de faiblesse. Puis il avait commencé à vraiment perdre patience et avait lancé des sorts destinés à leur faire ressentir la douleur, à les blesser fortement, éventuellement même à les tuer.
Tout cela pour finalement évoquer son mal.
Ça allait et ça revenait. Il se contenta de lui montrer assez lugubre ses ongles, qui semblaient bien noirs, la peau pâle du bout de ses doigts couvrant quelque chose de sombre. Il parla également de son relâchement quand au contrôle strict qu'il s'imposait de lui-même au sujet de ses talents. Du mal qui le prenait violemment parfois en présence des plus fervents croyants de la Lumière. Même si ça n'était pas nouveau, c'était tout de même plus violent qu'avant. Il s'inquiétait au sujet de sa paranoïa également.
Puis il se traita d'imbécile, déclara que le manque de sommeil avait provoqué tout cela et que ça irait mieux après. Il vida sa coupe et retourna sous les couvertures, tâchant de ne pas déranger Devda qui dormait en travers du lit, sa tête sur son oreiller. Il ne put se retenir de lui caresser la joue et s'endormit peu après lui avoir embrassé la tête, le nez dans ses cheveux.
Le lendemain, le jeune Soltern allait découvrir qu'en effet, après une bonne nuit sans rêves, son mal avait décidé de le laisser en paix, aussi s'occupa-t-il avec bonne humeur de ses filles, jouant avec elles toute la matinée, non loin des champs au nord d'Hurlevent, près du lac.
Il était dur au Mal, aussi ne se laisserait-il pas faire. Ça faisait déjà des mois qu'il vivait avec, ça n'allait pas lui pourrir la vie, surtout maintenant que Devda avait accepté de devenir madame Soltern !
Mais la vie était à nouveau dangereuse et Darsin avait du mal à dormir lorsque ses réflexes prenaient le dessus. Des bruits sur les toits. Ça le dérangeait. Des hurlements à la lune. Encore pire.
Non, le jeune homme était tout sauf tranquille. Il avait d'abord pris une tisane, puis deux, puis trois. Puis il était descendu et avait pris un pichet de vin. Il n'avait pas l'intention de se saouler, mais il connaissait quelques plantes qui pouvaient l'aider à trouver le sommeil, et celles-ci n'étaient que plus efficaces aidées par l'alcool. Il fit réchauffer le vin au dessus d'une flamme qu'il avait créé magiquement et y ajouta les herbes, touillant distraitement à l'aide d'une cuiller.
Il en vint, en attendant que le vin soit assez chaud, à parler des worgens venant de Gilnéas, disant qu'il avait déjà du faire preuve de persuasion quand au fait qu'il n'était pas la personne à attaquer. Il lui parla des peines qu'il infligeait à ses agresseurs qui allaient crescendo. D'abord il leur avait lancé des malédictions d'épuisements, de fatigue, de faiblesse. Puis il avait commencé à vraiment perdre patience et avait lancé des sorts destinés à leur faire ressentir la douleur, à les blesser fortement, éventuellement même à les tuer.
Tout cela pour finalement évoquer son mal.
Ça allait et ça revenait. Il se contenta de lui montrer assez lugubre ses ongles, qui semblaient bien noirs, la peau pâle du bout de ses doigts couvrant quelque chose de sombre. Il parla également de son relâchement quand au contrôle strict qu'il s'imposait de lui-même au sujet de ses talents. Du mal qui le prenait violemment parfois en présence des plus fervents croyants de la Lumière. Même si ça n'était pas nouveau, c'était tout de même plus violent qu'avant. Il s'inquiétait au sujet de sa paranoïa également.
Puis il se traita d'imbécile, déclara que le manque de sommeil avait provoqué tout cela et que ça irait mieux après. Il vida sa coupe et retourna sous les couvertures, tâchant de ne pas déranger Devda qui dormait en travers du lit, sa tête sur son oreiller. Il ne put se retenir de lui caresser la joue et s'endormit peu après lui avoir embrassé la tête, le nez dans ses cheveux.
Le lendemain, le jeune Soltern allait découvrir qu'en effet, après une bonne nuit sans rêves, son mal avait décidé de le laisser en paix, aussi s'occupa-t-il avec bonne humeur de ses filles, jouant avec elles toute la matinée, non loin des champs au nord d'Hurlevent, près du lac.
Il était dur au Mal, aussi ne se laisserait-il pas faire. Ça faisait déjà des mois qu'il vivait avec, ça n'allait pas lui pourrir la vie, surtout maintenant que Devda avait accepté de devenir madame Soltern !
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
Ces derniers jours, il les avait passé assez éloigné de sa compagne, le projet actuel qu'il avait en tête l'occupant beaucoup. Darsin Soltern avait cependant une attitude plus positive, plus enjouée. Les événements semblaient tirer sur les côtés les plus joyeux et enfouis de son âme, les incitant à s'exprimer plus par quelques expressions et paroles amusées. Et ce n'était pas comme un relâchement de sa maîtrise de lui-même, un danger pour ce qui pouvait se passer à cause du Mal dont il était victime. Plutôt comme une pression qui se relâche, une émotion à l'accès plus facile, un talent autrefois possédé et finalement délaissé, oublié, non demandé, refusé même pour finalement être utilisé avec une ferveur à bien peu d'égales. Les douleurs qu'il ressentait à force de trop sourire par moments, en compagnie de Devda, de ses filles ou bien même de sa mère commençaient à s'estomper, à se faire rare.
Cependant même s'il savait que ses absences étaient de son propre fruit, il ne l'oubliait pas, elle habitait toujours un coin de son esprit avec son sourire, là allongée sur une plage où la mer était telle un miroir pour le ciel si clair d'un début de soirée d'été, aussi tâchait-il d'être toujours plein d'attention discrètes ou parfois évidentes, faisant de son mieux pour se faire pardonner. Il lui racontait ses journées après s'être enquis des siennes, de ce qu'il était arrivé aux filles pendant son absence. Il lui parla de Lanniey, cette connaissance qu'ils avaient rencontrés dans des circonstances qui ne leur laissaient que peu de souvenirs heureux, et qu'il avait finalement rencroisé à nouveau quelques jours plus tôt. Elle eût même l'occasion d'apprendre que Darsin l'avait élevé au rang d'ami, ce qui de sa part, était une grande première.
Et il commença à parler de date pour leur mariage, le tout en la serrant dans ses bras, comme pour la retenir au cas où elle tenterait de le fuir, de s'en aller, de le laisser là, à cause de la demande qu'il avait formulé avec tant de prudence. Il en vint à proposer le printemps...Lui parlant du kiosque à mariage derrière la cathédrale pour le lieu, lui demandant son avis en lui disant bien que le lieu lui importait peu tant qu'ils étaient ensemble. Il lui demanda si elle avait mis au courant son ami, son frère, Dayane, en la couvrant de baisers comme pour se rassurer sur le fait que même lui n'arriverait pas à la faire changer d'avis. Il lui murmura plusieurs fois qu'il l'aimait. Comme si tout ça avait encore plus d'importance qu'avant, soudainement, mais ces paroles ne reflétaient que le quart de ce que les yeux de Darsin exprimaient lorsqu'ils se posaient sur Devda depuis le jour où il avait finalement laissé son âme pousser un cri ressemblant plus à une supplique de condamné plaidant avec désespoir pour sa vie.
Le cœur lourd de cette demande depuis plusieurs semaines, le soulagement initial lorsqu'elle avait plus ou moins accepté, puis les petites inquiétudes, les doutes s'effondrant lorsqu'elle avait accepté de devenir madame Soltern. Puis les doutes quand à sa propre condition, Lanniey ayant aidé à ce que le moral remonte. Cette amitié qui facilitait encore un peu plus à Darsin l'accès à certains aspects de lui-même. Quelqu'un avec qui discuter, qui pourrait l'aider dans ses choix. Quelqu'un d'autre que Devda ou sa mère qui lui dirait qu'il avait bien fait. Quelqu'un qui lui dirait ça sans un lien quelconque mis à part l'amitié et la confiance.
La Haine ne faisait surface que peu, mis à part en présence d'idiots, d'inconscients et d'aberrations. Et d'ici quelques jours il fêtait son dix-neuvième anniversaire. Tant de choses s'étaient passées en un an...Tant s'en passeraient encore pendant l'année dans laquelle ils venaient d'entrer...Et chaque événement ne le rapprochait qu'un peu plus de celui qui serait son dernier.
Mais même cette pensée ne parvenait plus à ternir son expression. Il laissa une partie de son esprit vagabonder sur les routes des diverses réflexions le saisissant à toute heure, tout en étudiant le visage endormi de celle qui serait bientôt sa femme. Et alors que le sommeil allait le prendre, résonnèrent les premiers bruits d'enfants de la journée.
Saperlipopette.
Cependant même s'il savait que ses absences étaient de son propre fruit, il ne l'oubliait pas, elle habitait toujours un coin de son esprit avec son sourire, là allongée sur une plage où la mer était telle un miroir pour le ciel si clair d'un début de soirée d'été, aussi tâchait-il d'être toujours plein d'attention discrètes ou parfois évidentes, faisant de son mieux pour se faire pardonner. Il lui racontait ses journées après s'être enquis des siennes, de ce qu'il était arrivé aux filles pendant son absence. Il lui parla de Lanniey, cette connaissance qu'ils avaient rencontrés dans des circonstances qui ne leur laissaient que peu de souvenirs heureux, et qu'il avait finalement rencroisé à nouveau quelques jours plus tôt. Elle eût même l'occasion d'apprendre que Darsin l'avait élevé au rang d'ami, ce qui de sa part, était une grande première.
Et il commença à parler de date pour leur mariage, le tout en la serrant dans ses bras, comme pour la retenir au cas où elle tenterait de le fuir, de s'en aller, de le laisser là, à cause de la demande qu'il avait formulé avec tant de prudence. Il en vint à proposer le printemps...Lui parlant du kiosque à mariage derrière la cathédrale pour le lieu, lui demandant son avis en lui disant bien que le lieu lui importait peu tant qu'ils étaient ensemble. Il lui demanda si elle avait mis au courant son ami, son frère, Dayane, en la couvrant de baisers comme pour se rassurer sur le fait que même lui n'arriverait pas à la faire changer d'avis. Il lui murmura plusieurs fois qu'il l'aimait. Comme si tout ça avait encore plus d'importance qu'avant, soudainement, mais ces paroles ne reflétaient que le quart de ce que les yeux de Darsin exprimaient lorsqu'ils se posaient sur Devda depuis le jour où il avait finalement laissé son âme pousser un cri ressemblant plus à une supplique de condamné plaidant avec désespoir pour sa vie.
Le cœur lourd de cette demande depuis plusieurs semaines, le soulagement initial lorsqu'elle avait plus ou moins accepté, puis les petites inquiétudes, les doutes s'effondrant lorsqu'elle avait accepté de devenir madame Soltern. Puis les doutes quand à sa propre condition, Lanniey ayant aidé à ce que le moral remonte. Cette amitié qui facilitait encore un peu plus à Darsin l'accès à certains aspects de lui-même. Quelqu'un avec qui discuter, qui pourrait l'aider dans ses choix. Quelqu'un d'autre que Devda ou sa mère qui lui dirait qu'il avait bien fait. Quelqu'un qui lui dirait ça sans un lien quelconque mis à part l'amitié et la confiance.
La Haine ne faisait surface que peu, mis à part en présence d'idiots, d'inconscients et d'aberrations. Et d'ici quelques jours il fêtait son dix-neuvième anniversaire. Tant de choses s'étaient passées en un an...Tant s'en passeraient encore pendant l'année dans laquelle ils venaient d'entrer...Et chaque événement ne le rapprochait qu'un peu plus de celui qui serait son dernier.
Mais même cette pensée ne parvenait plus à ternir son expression. Il laissa une partie de son esprit vagabonder sur les routes des diverses réflexions le saisissant à toute heure, tout en étudiant le visage endormi de celle qui serait bientôt sa femme. Et alors que le sommeil allait le prendre, résonnèrent les premiers bruits d'enfants de la journée.
Saperlipopette.
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
...nous vous adressons nos plus sincères condoléances.
Il avait d'abord ricané. De ce ricanement qui causait les agacements de la plupart. Ce simple ricanement qui suffirait à un esprit simple, à le qualifier de méchant.
Etait ensuite venu ce sentiment de douce amertume. Que devait-il faire ? Se réjouir ? Pleurer ? Il ne savait plus. Son ventre lui faisait mal comme si quelqu'un fouillait à l'intérieur. Il décida de descendre en ville et d'aller chercher conseils et éclaircissements dans la boisson.
Lorsque le tavernier lui demanda ce qu'il désirait boire, le jeune homme récita distraitement "La bière émousse les souvenirs, l'Eau-de-vie les enflamme. Seul le vin apaise les douleurs de l'âme. Apportez-moi donc un pichet de vin rouge de Dalaran. Le meilleur cru dont vous disposez."
Et c'est assis à une table, seul dans un coin, isolé comme à son habitude qu'il noya sa peine à l'aide de quelques verres de vin.
Antaria Claircoeur avait été comme une tante avant d'être une belle-mère. Il la détestait pour toutes les idioties et folies dont elle avait été capable. Il l'aimait pour ce qu'elle avait fait parfois. Il avait déjà été prêt à se venger, à mettre lui-même un terme à cette existence. Mais il ne s'était pas attendu à ce que sa mort arrive, comme ça, signalée à lui par une simple lettre sans aucune signature. Lorsqu'il avait traversé une des plus dures passes de l'enseignement qui lui était inculqué par les professeurs que sa mère lui faisaient voir, elle l'avait soutenu, fait en sorte que malgré son mal, il puisse tenir bon.
Et Fëarielle. Le jeune homme savait à quel point derrière ses railleries, la Dame pouvait être affectueuse. Il connaissait la souffrance de l'enfant qu'on perd. Et il s'était pris d'affection au fil du temps pour celle qui lui dispensait désormais son enseignement, à tel point qu'il en avait mal pour elle aussi.
Après être parti de la taverne, le jeune homme avait bu un bon demi-litre d'eau dans une des outres qu'il prenait soin de toujours attacher à sa monture. On ne passe pas des mois dans un désert sans en conserver quelques bonnes habitudes. Le reste, il s'en arrosa un peu le visage pour s'éclaircir les idées.
Une fois l'esprit redevenu un peu plus clair, le jeune Soltern se rendit dans la nouvelle demeure dont il avait fait récemment acquisition, mais où les aménagements, rénovations et meubles n'avaient pas encore été amenés. En revanche, le jeune homme qui avait dû changer ses habitudes à cause des nouveaux détenteurs de l'Agneau Assassiné, avait placé nombre de ses affaires dans sa nouvelle maison. Il se saisit d'une plume, de son encrier et rédigea à même le sol une lettre.
Il avait d'abord ricané. De ce ricanement qui causait les agacements de la plupart. Ce simple ricanement qui suffirait à un esprit simple, à le qualifier de méchant.
Etait ensuite venu ce sentiment de douce amertume. Que devait-il faire ? Se réjouir ? Pleurer ? Il ne savait plus. Son ventre lui faisait mal comme si quelqu'un fouillait à l'intérieur. Il décida de descendre en ville et d'aller chercher conseils et éclaircissements dans la boisson.
Lorsque le tavernier lui demanda ce qu'il désirait boire, le jeune homme récita distraitement "La bière émousse les souvenirs, l'Eau-de-vie les enflamme. Seul le vin apaise les douleurs de l'âme. Apportez-moi donc un pichet de vin rouge de Dalaran. Le meilleur cru dont vous disposez."
Et c'est assis à une table, seul dans un coin, isolé comme à son habitude qu'il noya sa peine à l'aide de quelques verres de vin.
Antaria Claircoeur avait été comme une tante avant d'être une belle-mère. Il la détestait pour toutes les idioties et folies dont elle avait été capable. Il l'aimait pour ce qu'elle avait fait parfois. Il avait déjà été prêt à se venger, à mettre lui-même un terme à cette existence. Mais il ne s'était pas attendu à ce que sa mort arrive, comme ça, signalée à lui par une simple lettre sans aucune signature. Lorsqu'il avait traversé une des plus dures passes de l'enseignement qui lui était inculqué par les professeurs que sa mère lui faisaient voir, elle l'avait soutenu, fait en sorte que malgré son mal, il puisse tenir bon.
Et Fëarielle. Le jeune homme savait à quel point derrière ses railleries, la Dame pouvait être affectueuse. Il connaissait la souffrance de l'enfant qu'on perd. Et il s'était pris d'affection au fil du temps pour celle qui lui dispensait désormais son enseignement, à tel point qu'il en avait mal pour elle aussi.
Après être parti de la taverne, le jeune homme avait bu un bon demi-litre d'eau dans une des outres qu'il prenait soin de toujours attacher à sa monture. On ne passe pas des mois dans un désert sans en conserver quelques bonnes habitudes. Le reste, il s'en arrosa un peu le visage pour s'éclaircir les idées.
Une fois l'esprit redevenu un peu plus clair, le jeune Soltern se rendit dans la nouvelle demeure dont il avait fait récemment acquisition, mais où les aménagements, rénovations et meubles n'avaient pas encore été amenés. En revanche, le jeune homme qui avait dû changer ses habitudes à cause des nouveaux détenteurs de l'Agneau Assassiné, avait placé nombre de ses affaires dans sa nouvelle maison. Il se saisit d'une plume, de son encrier et rédigea à même le sol une lettre.
Dame Fëarielle Claircoeur,
ex-belle-grand-mère. C'est le cœur lourd que je rédige ce message à ton intention pour te présenter mes plus sincères condoléances pour le décès de ta fille.
Je ne cacherais pas que j'ai souvent été en désaccord avec elle et que les conflits ont été nombreux, mais c'est avant tout en me souvenant des moments où la bonne
entente régnait entre nous que je t'adresse cette lettre.
S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour toi, je te prie de bien vouloir me signaler de quoi il retourne.
Darsin Soltern
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
La mort. Je suis étonné de ce que ce simple mot, cet état de fait peut provoquer comme émotions. Liesse, tristesse, haine, peur et j'en passe.
Mademoiselle Lou m'a annoncé deux jours auparavant que mon ami, mon seul ami, Lanniey est présumé mort. Ma première réaction fût d'aller chercher refuge dans la boisson. Au fur et à mesure de la soirée, j'ai pensé à ces instants passés avec ce compagnon qui m'est si cher. Les appels de gnomo-communicateur en plein milieu de la nuit...Les choppes dans les tavernes. La partie de dés avec mademoiselle Lou. Nos après-midi de père laissant leurs enfants jouer ensemble. La contemplation de la mer. L'élaboration de projets farfelus. La musique. La danse au bal de Theramore. Cette acceptation de ma famille pour cette amitié que je n'aurais jamais pensé trouver.
La première nuit, je n'ai pas honte de l'avouer, j'ai pleuré mon ami disparu. Cela faisait déjà longtemps que je ne l'avais vu, si longtemps. J'ai fait part de ma peine à ma guerrière de fiancée, et j'ai pleuré. Le lendemain je me suis acquitté de mes tâches quotidiennes avec difficulté...Tout me semblait si différent sans cette assurance que Lanniey, cet ami, était quelque part, prêt à débarquer avec sa bécane pour m'inviter à aller boire un pot ou discuter. Au fur et à mesure de la journée, les filles m'ont demandés pourquoi j'étais triste. Que pouvais-je leur dire ? J'ai finalement opté pour une demi-vérité. Je leur ai dit que tonton Lanniey était absent et que ça me peinait. Mais la tristesse devrait être réservée aux adultes, aussi pour leur rendre le sourire je leur ai promis d'inviter Lann junior à la maison.
La deuxième nuit a été plus calme. Mon cerveau était sorti de l'engourdissement provoqué par l'alcool absorbé la veille, mon esprit s'est remis à fonctionner à plein régime. Présumé mort. Ce n'est pas mort. Mademoiselle Lou avait dit Kalimdor ? Va pour Kalimdor. Restait la question de Devda, d'Azryen et de Miranda ainsi que Mirran. Après le réveil de ma brute tant aimée, je lui ai annoncé à elle ainsi qu'à mère Mirran mon envie de m'engager dans les combats faisant rage dans les Tarides. Bien sûr, je ne peux rien cacher à maman. Je ne peux pas non plus le faire avec Devda. Par amour, par respect, et par espoir qu'elles comprennent, je me suis lancé dans mon explication de ce désir.
Je leur ai exposé la situation actuelle qu'elles ne connaissaient que trop bien : Le mal gagne dangereusement du terrain, et mon remède lui, n'avance guère. De fil en aiguille, je leur ai exposé mon désir de me rechercher encore un peu plus, de découvrir ce que je pouvais encore devenir en faisant l'expérience de la guerre. Je leur parlais ensuite du fait qu'utiliser mes talents et faire avancer mon remède étaient fortement liés. J'ajoutais à cela que de toute façon j'irais en Kalimdor au moins pour chercher mon ami et que si je pouvais faire d'une pierre deux coups, c'était bien plus intelligent de procéder ainsi.
J'ai souffert de leurs expressions. J'ai souffert de la peine que je craignais de leur infliger et que j'ai cru déceler. Je leur ai demandé de comprendre. Je suis allé les embrasser et les serrer dans mes bras, comme je le fais chaque matin avant de partir m'entretenir avec l'agent qui gère mes finances ou d'aller à l'Agneau Assassiné suivre des cours. Je me suis retiré dans mon bureau et commencé à rédiger une lettre à l'intention de l'ambassade du Serment de Theramore.
Le soir venu, mère s'est occupée des filles pour que je sois un peu seul avec Devda. J'ai tenté d'exprimer tout l'amour que je lui portais dans chacun de mes gestes. J'ai tenté de lui faire comprendre que je comptais bien revenir. Je suis un homme de parole. Je tiens mes promesses. Et j'ai promis de revenir. J'ai promis de leur écrire. J'ai promis que je reviendrais pour l'épouser comme je lui en avais fait la demande quelques mois auparavant. J'ai promis à chaque fois qu'elle m'a demandé quelque chose.
J'ai passé du temps à étudier à Hurlevent. J'y ai vécu une existence aussi tranquille qu'il puisse y avoir. Mais il arrive un temps où l'on ne peut pas se résoudre à juste vivre avec sa famille, dans son bonheur. Il arrive un temps où l'on sent que l'on doit faire quelque chose de sa vie. Cela fait des mois que je reste à la croisée des chemins, sans faire de choix.
Lanniey. Il aura fallut que j'apprenne la disparition de mon ami pour m'engager sur une voie.
Au matin j'ai caressé la peau de ma guerrière du bout des doigts, senti l'odeur des embruns dans son cou et lui ai murmuré des paroles que tous les amoureux ont susurrés à l'oreille de leurs aimés un jour ou l'autre. Je me suis habillé, ai fait mon paquetage et je suis allé voir ma mère. Nous avons conversé silencieusement, comme à notre habitude. Puis je suis allé réveiller mes petites chéries, je les ai serrés dans mes bras et je leur ai dit que je les aimais, d'être sage avec Devda, de ne pas trop embêter mère Mirran et de bien s'amuser avec Lann. Miranda et Azryen ont bien compris que quelque chose n'était pas comme d'habitude, pas comme chaque matin. Elles ont pleurés sur le pas de la porte. J'ai embrassé encore une fois, les femmes de ma vie et je suis parti.
En me forçant à tourner le dos, j'ai endurci mon cœur comme j'ai si bien appris à le faire, et me suis engagé vers le chemin qui me mènerait à Fort Triomphe.
Mademoiselle Lou m'a annoncé deux jours auparavant que mon ami, mon seul ami, Lanniey est présumé mort. Ma première réaction fût d'aller chercher refuge dans la boisson. Au fur et à mesure de la soirée, j'ai pensé à ces instants passés avec ce compagnon qui m'est si cher. Les appels de gnomo-communicateur en plein milieu de la nuit...Les choppes dans les tavernes. La partie de dés avec mademoiselle Lou. Nos après-midi de père laissant leurs enfants jouer ensemble. La contemplation de la mer. L'élaboration de projets farfelus. La musique. La danse au bal de Theramore. Cette acceptation de ma famille pour cette amitié que je n'aurais jamais pensé trouver.
La première nuit, je n'ai pas honte de l'avouer, j'ai pleuré mon ami disparu. Cela faisait déjà longtemps que je ne l'avais vu, si longtemps. J'ai fait part de ma peine à ma guerrière de fiancée, et j'ai pleuré. Le lendemain je me suis acquitté de mes tâches quotidiennes avec difficulté...Tout me semblait si différent sans cette assurance que Lanniey, cet ami, était quelque part, prêt à débarquer avec sa bécane pour m'inviter à aller boire un pot ou discuter. Au fur et à mesure de la journée, les filles m'ont demandés pourquoi j'étais triste. Que pouvais-je leur dire ? J'ai finalement opté pour une demi-vérité. Je leur ai dit que tonton Lanniey était absent et que ça me peinait. Mais la tristesse devrait être réservée aux adultes, aussi pour leur rendre le sourire je leur ai promis d'inviter Lann junior à la maison.
La deuxième nuit a été plus calme. Mon cerveau était sorti de l'engourdissement provoqué par l'alcool absorbé la veille, mon esprit s'est remis à fonctionner à plein régime. Présumé mort. Ce n'est pas mort. Mademoiselle Lou avait dit Kalimdor ? Va pour Kalimdor. Restait la question de Devda, d'Azryen et de Miranda ainsi que Mirran. Après le réveil de ma brute tant aimée, je lui ai annoncé à elle ainsi qu'à mère Mirran mon envie de m'engager dans les combats faisant rage dans les Tarides. Bien sûr, je ne peux rien cacher à maman. Je ne peux pas non plus le faire avec Devda. Par amour, par respect, et par espoir qu'elles comprennent, je me suis lancé dans mon explication de ce désir.
Je leur ai exposé la situation actuelle qu'elles ne connaissaient que trop bien : Le mal gagne dangereusement du terrain, et mon remède lui, n'avance guère. De fil en aiguille, je leur ai exposé mon désir de me rechercher encore un peu plus, de découvrir ce que je pouvais encore devenir en faisant l'expérience de la guerre. Je leur parlais ensuite du fait qu'utiliser mes talents et faire avancer mon remède étaient fortement liés. J'ajoutais à cela que de toute façon j'irais en Kalimdor au moins pour chercher mon ami et que si je pouvais faire d'une pierre deux coups, c'était bien plus intelligent de procéder ainsi.
J'ai souffert de leurs expressions. J'ai souffert de la peine que je craignais de leur infliger et que j'ai cru déceler. Je leur ai demandé de comprendre. Je suis allé les embrasser et les serrer dans mes bras, comme je le fais chaque matin avant de partir m'entretenir avec l'agent qui gère mes finances ou d'aller à l'Agneau Assassiné suivre des cours. Je me suis retiré dans mon bureau et commencé à rédiger une lettre à l'intention de l'ambassade du Serment de Theramore.
Le soir venu, mère s'est occupée des filles pour que je sois un peu seul avec Devda. J'ai tenté d'exprimer tout l'amour que je lui portais dans chacun de mes gestes. J'ai tenté de lui faire comprendre que je comptais bien revenir. Je suis un homme de parole. Je tiens mes promesses. Et j'ai promis de revenir. J'ai promis de leur écrire. J'ai promis que je reviendrais pour l'épouser comme je lui en avais fait la demande quelques mois auparavant. J'ai promis à chaque fois qu'elle m'a demandé quelque chose.
J'ai passé du temps à étudier à Hurlevent. J'y ai vécu une existence aussi tranquille qu'il puisse y avoir. Mais il arrive un temps où l'on ne peut pas se résoudre à juste vivre avec sa famille, dans son bonheur. Il arrive un temps où l'on sent que l'on doit faire quelque chose de sa vie. Cela fait des mois que je reste à la croisée des chemins, sans faire de choix.
Lanniey. Il aura fallut que j'apprenne la disparition de mon ami pour m'engager sur une voie.
Au matin j'ai caressé la peau de ma guerrière du bout des doigts, senti l'odeur des embruns dans son cou et lui ai murmuré des paroles que tous les amoureux ont susurrés à l'oreille de leurs aimés un jour ou l'autre. Je me suis habillé, ai fait mon paquetage et je suis allé voir ma mère. Nous avons conversé silencieusement, comme à notre habitude. Puis je suis allé réveiller mes petites chéries, je les ai serrés dans mes bras et je leur ai dit que je les aimais, d'être sage avec Devda, de ne pas trop embêter mère Mirran et de bien s'amuser avec Lann. Miranda et Azryen ont bien compris que quelque chose n'était pas comme d'habitude, pas comme chaque matin. Elles ont pleurés sur le pas de la porte. J'ai embrassé encore une fois, les femmes de ma vie et je suis parti.
En me forçant à tourner le dos, j'ai endurci mon cœur comme j'ai si bien appris à le faire, et me suis engagé vers le chemin qui me mènerait à Fort Triomphe.
Landris
Re: Amours et Haine (Darsin Soltern)
Une lettre partie vers Theramore, à l'intention de Devda Rochebarbe
Salut ma guerrière,
voici le meilleur début de lettre que j'ai trouvé ce soir...On rentre d'une bataille...Nous avons récupéré la Balafre dans les Tarides. Comment vas-tu ? Comment vont Azryen et Miranda ? Mère ne t'inquiète pas trop à mon sujet j'espère. Vous me manquez. Je trouve ça stupide de n'avoir que ça à vous dire. Il n'y a que ces mots pour vous dire que vous me manquez, et ça semble si peu. Mon cœur saigne d'être éloigné de vous. Des pincements se font ressentir à chaque fois que je me tourne vers l'est. Mes pensées filent vers toi dès qu'elles le peuvent.
Voilà trois semaines que je suis Assermenté. Il s'en est déjà passé des choses. J'ai été en Uldum, vu et combattus des choses que je n'aurais jamais pu imaginer et trouvé de quoi composer quelques chansons ! Mais je n'ai pas vraiment le temps. J'ai tenu des trésors que bien peu ont admirés auparavant si tu veux mon avis. Un jour peut-être irons-nous à Ramkahen ? Il faut que tu vois cet endroit, le lac est magnifique même s'il y a des serpents énormes dedans.
Le soir de mon arrivée je suis tombé dans une embuscade de la Horde. Ces elfes sont décidément bien retords. J'ai entendu des histoires hallucinantes également : Ils ont renvoyés il y a quelques temps un elfe avec un tir de baliste vers le camp ennemi. Je les ai également combattus pour la récupération de la Balafre. Ces types du Bouclier Vengeur sont des vrais cinglés inconscients, c'est à se demander s'ils sont doués de réflexion, mais je dois bien avouer qu'ils sont également d'excellents combattants.
Mes supérieurs semblent contents de moi. C'est assez étrange n'est-ce pas ? Je m'adapte du mieux que je peux. Je n'ai pas pour habitude de fréquenter autant de monde. Mais ils sont bien haineux à l'égard de l'origine de mes pouvoirs. Pas à mon intention. Très étrange pour quelqu'un comme moi. Tiens d'ailleurs, je suis devenu écuyer. Je vais recevoir une formation pour devenir Chevalier. J'ai l'impression d'être à nouveau un tout petit enfant en train d'apprendre. Mais au moins j'apprends vite et je suis dans de meilleures dispositions qu'un enfant. Supporter l'autorité aussi est bizarre. Et me faire appeler "mon garçon"...J'ai failli éclater de rire. Failli.
Mon contrôle de moi-même s'est déjà amélioré depuis que je suis ici : Je n'aurais pas cru cela possible au vu des abrutis que j'ai dû supporter pendant des mois. Je fais plus usage de mes pouvoirs qu'avant, mais mon remède avance. Et je dois bien t'avouer que ça m'aide de savoir que ce que je fais est un peu plus...juste ? Je ne sais pas. Ce doit être parce que la base de ma formation au Conclave m'a amené à faire usage de mes capacités dans ce but.
Toujours aucunes nouvelles de Lanniey. J'ai posé énormément de questions à son sujet aux autres Assermentés ou même aux forces régulières de Theramore. Rien à son sujet. Peut-être n'est-il pas mort. Peut-être tout le monde se trompe-t-il à son sujet ?
Avant de partir d'Uldum je vous ai fait envoyer des dattes. Elles ne devraient pas tarder à arriver. J'en raffole, il fallait bien que je vous en envoie ! Il y en a également pour Lann Junior, si tu pouvais lui envoyer.
Je relis cette lettre et je la trouve stupide. Mais c'est mon choix d'être stupide dans ce domaine.
Je vous embrasse toutes les quatre.
Ton tordu.
Darsin Soltern.
PS : Prépare-toi à devenir madame Soltern.
Landris
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum