Jaylini Courvent
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Jaylini Courvent
Jaylini est un personnage assez polyvalent, elle n'a donc pas le même visage pour tout le monde.
Pour certains, c'est une couturière de mode qui habille le "Tout-Hurlevent".
Mais certains savent qu'elle coud aussi pour l'orphelinat...
Pour d'autres, c'est une furtive très efficace, envoyée derrière les lignes pour contrer les ennemis de ce monde.
Mais certains se demandent si ce n'est pas pour se défouler...
D'autres encore la connaissent comme une pacifiste engagée, Tisseuse de Paix activiste auprès du charismatique Crileloup.
Mais certains la savent impliquée dans d'autres enjeux politiques, plus troubles...
Les elfes enfin, se demandent ce que c'est que cette petite kaldorei, aux oreilles bizarres...
...et ceux qui savent la vérité se comptent sur les doigts d'une main de troll.
Pour certains, c'est une couturière de mode qui habille le "Tout-Hurlevent".
Mais certains savent qu'elle coud aussi pour l'orphelinat...
Pour d'autres, c'est une furtive très efficace, envoyée derrière les lignes pour contrer les ennemis de ce monde.
Mais certains se demandent si ce n'est pas pour se défouler...
D'autres encore la connaissent comme une pacifiste engagée, Tisseuse de Paix activiste auprès du charismatique Crileloup.
Mais certains la savent impliquée dans d'autres enjeux politiques, plus troubles...
Les elfes enfin, se demandent ce que c'est que cette petite kaldorei, aux oreilles bizarres...
...et ceux qui savent la vérité se comptent sur les doigts d'une main de troll.
Dernière édition par Jaylini le Jeu 20 Mai 2010, 13:47, édité 2 fois
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:JE LE SAVAIS !!!
J'étais sûûûûûûre qu'on me cachait quelque chose Maintenant je sais
Il y a d'autres elfes Des Kaldoreis qu'ils s'appellent De l'autre côté de l'océan
J'avais des doutes, les grands ne voulaient rien me dire sur le passé, avant l'histoire, ils étaient vagues, et pas d'accord entre eux. Alors, je suis allée voir à la bibliothèque. Evidemment j'ai rien trouvé.
Alors j'y suis retournée la nuit Et je me suis glissée dans la réserve, le Magistère-Bibliothéquaire n'y a vu que du feu, hin hin
Bon, il m'ont trouvée dedans, faut croire qu'il y a un système d'alarme. Mais j'ai eu le temps de trouver ce que je cherchais. Maintenant, je sais.
Bon, ils m'ont fait jurer de garder ça pour moi, mais je sais.
Et ça, cher journal, ça justifie même la punition que j'aie prise pour le mois.
Dors bien, parce que moi je vais avoir du mal.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:
Cher Journal,
Je suis ennuyée... Aënia m'a déclaré son amour.
C'est la troisième cette semaine.
Serais-je à la mode ?
Comment leur dire que j'ai une préférence pour les garçons ? Que leurs rires de greluches, leur maquillage et leurs fringues m'exaspèrent plutôt qu'autre chose ?
Elle m'a même offert un portrait en gage d'amour. Je te le confie, il est plutôt réussi, je dois dire. Enfin, pour ce que je sais dessiner...
Je devrais peut-être me laisser aller et participer à leurs "fêtes"... Même si ce n'est pas le genre de ma famille, c'est peut-être mon genre à moi ?
Peut-être ouvrirai-je les bras à Aënia. Pour voir.
Jil a écrit:Cher Journal,
C'était agréable, avec Aënia. Mais c'est fini. Je n'en pouvais plus de la voir pendue à mon cou, et de devoir parader devant ses amis, à mi-chemin entre le mâle et l'animal de foire.
Je suis une femme, j'entends être traitée comme telle, solfoutre !
Elle m'a envoyé à la figure qu'elle n'étais sans doute pas assez bien pour elle, vu ma famille.
Je lui ai répondu que ma famille préférait les filles avec un cerveau, en effet.
Ce n'était pas très malin, mais elle m'avait énervée, avec ses airs de pauvre biche délaissée, à essayer de me blesser pour avoir le dernier mot...
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:Cher Journal,
Un des avantages d'être de haute extraction, en plus d'avoir une tête bien faite, c'est de bénéficier du meilleur enseignement.
Ainsi, alors que certains de mes amis n'ont droit qu'aux cours généraux d'études supérieures, j'ai pu choisir une grande école.
Par conséquent, l'enseignement que je reçoit reste varié, ce qui me convient tout à fait. Je peux même continuer à prendre des cours d'arts martiaux !
J'ai trouvé entre autre une option sur la mécanique et l'ingénierie gnome. Voilà qui me permet d'exprimer ma créativité, moi qui suis désespérante en Arcanes.
D'ailleurs, avec un groupe d'amis, nous projettons de présenter un nouveau modèle de navire.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:La Bande m'a écoutée.
A part deux-trois frileux, la plupart sont partants. Nous avons dressé les plans, établi les besoins, en vivres, en personnes, en matériel.
On a eu du mal à calmer Parden, qui n'en pouvait plus d'excitation. J'ai cru qu'il allait jouir sur place lorsque j'ai parlé de la direction à prendre pour éviter le Maëlstrom autant que possible.
Finalement, nous sommes allés porter un toast à la réussite de notre entreprise. Pour tout te dire, je suis un peu cuite, là... Il est temps de dormir.
Ah, mais c'est vrai, tu ne sais pas encore de quoi je parle, toi.
Nous allons aller sur Kalimdor.
Dernière édition par Jaylini le Ven 25 Avr 2008, 16:48, édité 1 fois
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:Un fils de couard a parlé. Les magistères nous ont formellement interdit de même mentionner ce projet.
Qu'à cela ne tienne. Nous avons commencé la fabrication de la charpente en grand secret, dans l'atelier d'Idhaliëth.
Les test sont concluants, et le noyau dur qui s'est formé autour de ce projet est à toute épreuve.
Jil a écrit:Le bateau se termine. Nous ferons les premiers essais dans une semaine, si tout se passe bien.
Jil a écrit:La voilure ne tient pas... Nous ferons un autre essai le mois suivant.
Jil a écrit:Deuxième essai bien meilleur. Nous avons navigué près d'une heure. Quelques détails à perfectionner, et le bateau sera opérationnel.
Jil a écrit:Je suis restée un peu plus tardivement ce soir à l'atelier, avec Idhaliëth. Sans que je sache trop comment nous y soyons arrivés, nous y avons fait l'amour. Je crois que je suis amoureuse...
Jil a écrit:Nous avons fixé la date : nous rassemblons les vivres et partons dans trois semaines, où la marée et la brume nous serons favorables. Puisse le Soleil nous assister également.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jil a écrit:Nous naviguons depuis trois jours à présent.
Le temps est superbe. Nous sommes tous très excités, à tel point qu'il a fallu remettre de l'ordre lorsque Shen'lual est tombé à l'eau.
Le vent nous porte pour l'instant dans la bonne direction. Taranil, toujours aussi bon pêcheur, nous ramène de délicieux poissons inconnus.
A ce rythme, nous serons très rapidement sur les côtes du continent perdu de Kalimdor.
Jil a écrit:Le temps change. La mer se fait plus houleuse... Selon les mesures de Shen, nous ne serions qu'à mi chemin. Qu'importe : le bateau tiendra le coup.
Jil a écrit:La fiabilité du bateau commence à être mise en échec par le temps et la mer démontée... Il faut qu'il tienne !
Jil a écrit:Nous avons perdu une voilure, et Realiane est passée par dessus-bord. Nous contrôlons difficilement le navire. Les appareils de mesure ne fonctionnent plus.
Les vagues sont immenses.
Le Soleil nous vienne en aide...
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jilyana a écrit:Septième jour.
J'ai décidé de recommencer un nouveau journal, le précédent étant perdu avec le reste... La bateau, les affaires, les vivres... Et mes amis. Seuls me restent des vêtements fort abimés et ma pierre de foyer, qui a tenu je ne sais comment dans ma poche. Malheureusement, celle-ci s'avéra rapidement hors d'usage. Sans doute les émanations mystiques du Maëlstrom l'avaient-elles détraquée.
Je m'éveillai sur une plage jonchée de ruines. Ruines sur lesquelles je reconnus des gravures elfiques. La langue n'est pas la même, mais les caractères employés sont fort proches. J'avais donc bien raison... Mais quelle importance à présent ? Mon égoïsme a tout emporté, tout dévasté... Que m'importe de savoir que nos ancêtres vivent sur ce continent si je dois y mourir seule ?
Après m'être rapidement examinée, je sillonai la plage à la recherches d'éventuels débris, ou, qui sait ? d'un autre rescapé. Mais la mer semble avoir tout englouti. De plus, je constatai rapidement que l'endroit était infesté de nagas. Je dus faire preuve de beaucoup de discretion afin de leur échapper, avant de m'enfoncer dans les terres.
Cette région est très belle. Elle est aussi très mélancolique, entre sa végétation automnale et ses ruines omniprésentes. Heureusement, la vie y est très présente, et je trouvai facilement de quoi me sustenter et m'hydrater, avant de trouver un abri, sous la forme d'une grotte, pour la nuit.
Les jours suivants furent dédiés à la survie : je fabriquai des outils et des armes, et renforçai quelque peu mon abri côtier. Je trouvai également les matériaux nécessaires à l'écriture : charbon, encre marine, et plume taillé.
La faune et la flore sont extraordinaires... Et dangereuses : malgré mes compétences de combat, j'ai eu peine à abattre ceux des animaux qui jetèrent leur dévolu sur moi. C'est pourquoi je décidai de prendre du repos et d'écrire un peu, afin de me remettre les idées en place.
Je vais à présent me reposer.
Dernière édition par Jaylini le Mer 04 Mar 2009, 23:14, édité 2 fois
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Jilyana a écrit:Vingt-huitième jour
Je profite d'un moment de lucidité pour écrire un peu.
Je survis.
Je subis une mauvaise fièvre, suite d'une blessure qui ne veut pas guérir. Mes connaissances pharmaceutiques ne me servent pas à grand chose ici : sans connaissance du milieu, je ne peux confectionner de remède.
Je sens mon esprit vaciller de plus en plus.
Vais-je mourir ici ?
Vais-je finir c
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Dans l'obscurité, deux lueurs bleues apparurent.
De la pierre. Du feuillage. De la fraîcheur. Une litière confortable. Une odeur végétale.
Jilyana tente de se relever, mais son corps lui rappelle douloureusement qu'elle n'est pas encore en état. Elle se contente donc de parcourir l'endroit des yeux, tentant de déterminer où et quand est-elle.
La pâle lueur de la lune éclaire l'entrée de la grotte d'un halo bleuté. Au dehors, les sons de la nuit lui parviennent. Dont un, plus proche, qui la fait tiquer de l'oreille. Des bruits de pas, discrets mais proches. Un peu trop proches.
Tout doucement, l'ombre du félin pénètre dans le refuge. Jilyana calme sa respiration, tente de se faire absente... Elle n'ose regarder vers l'entrée, de peur d'attirer l'attention d'un fauve probablement affamé.
Puis, un bruit indéinissable. Un souffle magique, du cuir qui grince doucement... L'ombre s'est élevée.
La curiosité est plus forte. Tout doucement, la haute-elfe tourne la tête... et se fige d'effroi devant l'immense humanoïde qui la regarde de ses yeux de lumière.
Elle ne peut pas bouger. Même lorsque la créature hirsute se penche sur elle, pose sa main démesurée sur sa poitrine, puis sur son front.
Elle ne peut pas bouger. Même lorsque cette masse de poils et de cheveux tourne son visage vers elle et prononce des mots inconnus d'une voix profonde.
La grotte s'obscurcit. La tête lui tourne. Puis plus rien.
De la pierre. Du feuillage. De la fraîcheur. Une litière confortable. Une odeur végétale.
Jilyana tente de se relever, mais son corps lui rappelle douloureusement qu'elle n'est pas encore en état. Elle se contente donc de parcourir l'endroit des yeux, tentant de déterminer où et quand est-elle.
La pâle lueur de la lune éclaire l'entrée de la grotte d'un halo bleuté. Au dehors, les sons de la nuit lui parviennent. Dont un, plus proche, qui la fait tiquer de l'oreille. Des bruits de pas, discrets mais proches. Un peu trop proches.
Tout doucement, l'ombre du félin pénètre dans le refuge. Jilyana calme sa respiration, tente de se faire absente... Elle n'ose regarder vers l'entrée, de peur d'attirer l'attention d'un fauve probablement affamé.
Puis, un bruit indéinissable. Un souffle magique, du cuir qui grince doucement... L'ombre s'est élevée.
La curiosité est plus forte. Tout doucement, la haute-elfe tourne la tête... et se fige d'effroi devant l'immense humanoïde qui la regarde de ses yeux de lumière.
Elle ne peut pas bouger. Même lorsque la créature hirsute se penche sur elle, pose sa main démesurée sur sa poitrine, puis sur son front.
Elle ne peut pas bouger. Même lorsque cette masse de poils et de cheveux tourne son visage vers elle et prononce des mots inconnus d'une voix profonde.
La grotte s'obscurcit. La tête lui tourne. Puis plus rien.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Il s'appelle Opar.
C'est un "enfant des étoiles", dans sa langue.
C'est aussi un elfe, comme elle. Un représentant de la race de ces ancêtres.
Il l'a soignée. Il connaît les herbes, et semble maîtriser une forme de magie naturelle. Elle va mieux maintenant, sa fièvre est tombée et ses plaies se sont cicatrisées.
Lentement, doucement, ils ont appris à s'apprivoiser.
Les deux elfes ont appris, au cours de nuits qui suivirent, à communiquer par signes, par gestes et par dessins. Leurs langues sont proches, et leur écriture est similaire. Elle lui donne son nom, Jilyana, et il lui apprend le sien. Opar.
Il lui explique qu'il est druide, et lui apprend comme il peut la signification de ce terme.
Avec lui, la région, qui porte le nom d'une ancienne reine Bien-née, prend un nouveau visage. Elle apprend la signification des rochers, des plantes, le langage de la mer, la raison pour laquelle les nagas infestent la région, l'histoire de cette multitude de ruines...
Elle découvre une nouvelle vie loin, si loin de Lune d'Argent et de ses préoccupations futiles. Lui ne vit que pour l'essentiel. Et cette vie-là lui semble posséder plus de valeur.
A bien le regarder, il n'est pas si hirsute que ça. Il est certes moins soigné que le haut-elfe moyen, et sa carrure est sans commune mesure avec ce qu'elle connait. Le seul équivalent qu'elle trouve, c'est un troll. Mais en plus gracieux, en plus rempli. De plus, la comparaison ne plaît guère à Opar.
Apparement, il est là pour étudier de près les ruines Bien-nées. Elle lui explique à son tour les raisons de sa présence, les circonstances de son naufrage, etc. Il lui propose de prier pour les âmes de ses compagnons. Elle accepte, touchée par l'attention. Sa prière à lui est vibrante, pleine de foi. Elle semble s'adresser à une entité vivante, une personne. Cela la change des litanies dogmatiques au Soleil ou à la Lumière.
Elle regarde, pensive, le dos musculeux du priant qui se découpe dans le lever de soleil.
C'est un "enfant des étoiles", dans sa langue.
C'est aussi un elfe, comme elle. Un représentant de la race de ces ancêtres.
Il l'a soignée. Il connaît les herbes, et semble maîtriser une forme de magie naturelle. Elle va mieux maintenant, sa fièvre est tombée et ses plaies se sont cicatrisées.
Lentement, doucement, ils ont appris à s'apprivoiser.
Les deux elfes ont appris, au cours de nuits qui suivirent, à communiquer par signes, par gestes et par dessins. Leurs langues sont proches, et leur écriture est similaire. Elle lui donne son nom, Jilyana, et il lui apprend le sien. Opar.
Il lui explique qu'il est druide, et lui apprend comme il peut la signification de ce terme.
Avec lui, la région, qui porte le nom d'une ancienne reine Bien-née, prend un nouveau visage. Elle apprend la signification des rochers, des plantes, le langage de la mer, la raison pour laquelle les nagas infestent la région, l'histoire de cette multitude de ruines...
Elle découvre une nouvelle vie loin, si loin de Lune d'Argent et de ses préoccupations futiles. Lui ne vit que pour l'essentiel. Et cette vie-là lui semble posséder plus de valeur.
A bien le regarder, il n'est pas si hirsute que ça. Il est certes moins soigné que le haut-elfe moyen, et sa carrure est sans commune mesure avec ce qu'elle connait. Le seul équivalent qu'elle trouve, c'est un troll. Mais en plus gracieux, en plus rempli. De plus, la comparaison ne plaît guère à Opar.
Apparement, il est là pour étudier de près les ruines Bien-nées. Elle lui explique à son tour les raisons de sa présence, les circonstances de son naufrage, etc. Il lui propose de prier pour les âmes de ses compagnons. Elle accepte, touchée par l'attention. Sa prière à lui est vibrante, pleine de foi. Elle semble s'adresser à une entité vivante, une personne. Cela la change des litanies dogmatiques au Soleil ou à la Lumière.
Elle regarde, pensive, le dos musculeux du priant qui se découpe dans le lever de soleil.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Oh, comme il m'a aimée...
J'ai encore le souvenir de ses bras sur moi. Sa force végétale, capable de tout emporter. Son odeur de pin, ses lèvres épaisses... Son étreinte...
Je n'aurais jamais cru que ce que j'ai pris pour un fantasme passager se transforme ainsi en passion, ni ne m'apporterait une telle félicité. Je n'ai jamais ressenti cela. Jamais. J'ai connu plusieurs bras, plusieurs lèvres, j'ai été courtisée, beaucoup, mais jamais aimée ainsi, de cette façon... Sans arrières-pensées, sans crainte du lendemain, sans s'inquiéter de bien ou mal faire... Sûr de lui. Non, c'est même plus que ça... Ce n'était pas réfléchi. Juste ressenti. Ressenti de mon corps et du sien, de nos corps. J'ai fait l'amour comme une animale ? Peu m'importe, en vérité : pour la première fois, je me suis sentie femme. Entièrement. Je me suis abandonnée comme jamais... Est-ce lui, ou moi, qui ai provoqué cet abandon ? Je me sentais en sécurité, en confiance, dans ces bras sûrs d'eux.
Jadis, je me serais posé bien davantage de questions, sur le futur de notre relation, sur moi, sur lui et ses intentions... Mais la pureté de son étreinte n'a d'égale que celle de ses sentiments. Il m'aurait repoussé, s'il n'avait pas voulu de moi, de toute manière... Je le sais.
Juste savoir et ne pas devoir s'interroger... Quel bonheur...
Je l'aime. Opar, mon druide, mon animal, mon sauvage, mon elfe. Mon mâle.
J'ai encore le souvenir de ses bras sur moi. Sa force végétale, capable de tout emporter. Son odeur de pin, ses lèvres épaisses... Son étreinte...
Je n'aurais jamais cru que ce que j'ai pris pour un fantasme passager se transforme ainsi en passion, ni ne m'apporterait une telle félicité. Je n'ai jamais ressenti cela. Jamais. J'ai connu plusieurs bras, plusieurs lèvres, j'ai été courtisée, beaucoup, mais jamais aimée ainsi, de cette façon... Sans arrières-pensées, sans crainte du lendemain, sans s'inquiéter de bien ou mal faire... Sûr de lui. Non, c'est même plus que ça... Ce n'était pas réfléchi. Juste ressenti. Ressenti de mon corps et du sien, de nos corps. J'ai fait l'amour comme une animale ? Peu m'importe, en vérité : pour la première fois, je me suis sentie femme. Entièrement. Je me suis abandonnée comme jamais... Est-ce lui, ou moi, qui ai provoqué cet abandon ? Je me sentais en sécurité, en confiance, dans ces bras sûrs d'eux.
Jadis, je me serais posé bien davantage de questions, sur le futur de notre relation, sur moi, sur lui et ses intentions... Mais la pureté de son étreinte n'a d'égale que celle de ses sentiments. Il m'aurait repoussé, s'il n'avait pas voulu de moi, de toute manière... Je le sais.
Juste savoir et ne pas devoir s'interroger... Quel bonheur...
Je l'aime. Opar, mon druide, mon animal, mon sauvage, mon elfe. Mon mâle.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Nous restâmes ainsi béats de notre propre bonheur, des semaines durant. Des mois.
Jusqu'à ce que je ressente les premières nausées et que mon ventre s'arrondisse.
Toute à ma félicité, j'en oubliais que si j'étais loin des miens, ce n'était pas le cas d'Opar. Il me proposa de me présenter à sa famille. Je fronçai les sourcils : n'était-ce pas dangereux pour nous deux... Nous trois, même ? Les Biens-Nés avaient été bannis du continent, des kaldoreis accepteraient-ils le retour d'une de leur descendante ?
Il me prit dans ses bras et me rassura, me dit que les siens habitaient relativement à l'écart du reste de la population. Que notre amour passerait outre leurs éventuelles réticences. Je l'embrassai, et nous nous mîmes en route le lendemain.
Nous traversâmes moult terres qui m'étaient totalement inconnues. Opar riait de mon émerveillement devant la moindre fleur, le moindre animal. Il m'apprit le nom des choses et des lieux. La région où j'avais échoué était appelée Azshara, du nom d'une ancienne reine elfe. Nous pénétrâmes dans les terres, qui peu à peu perdirent leurs couleurs automnales pour tirer vers le vert sombre et le violet. Cela signifiait que nous arrivions en Ashenvale. Je le vis parfois adresser des signes de tête aux arbres alentours... Sans doute une façon de saluer la nature et de signifier son retour ?
Un jour, il me fit monter – avec difficulté, ma grossesse commençant à se faire sentir – sur une colline en hauteur, afin de me montrer, se découpant dans la brume matinale, ce qu'il me décrivit comme le Mont Hyjal, surmonté du Nordrassil, l'arbre sacré des Kaldoreis. Apparemment, cet arbre était le garant de leur lien avec la nature et leur assurait l'immortalité, ce qui nous plongea dans de sombre pensées car nous savions tous deux que je n'étais point éternelle. Et pour l'enfant à naître, qu'en serait-il ?
Une question en entraînant une autre, je me demandai de qui tiendrait le bébé, si l'union était viable, si tout irait bien, si le mélange d'arcanes et de magie naturelle ne lui nuirait pas... Lorsque nous nous reposions, je caressais mon ventre grossissant, chantant pour mon enfant, tentant de chasser de mon esprit ces pensées morbides... Avec un succès mitigé.
Jusqu'à ce que je ressente les premières nausées et que mon ventre s'arrondisse.
Toute à ma félicité, j'en oubliais que si j'étais loin des miens, ce n'était pas le cas d'Opar. Il me proposa de me présenter à sa famille. Je fronçai les sourcils : n'était-ce pas dangereux pour nous deux... Nous trois, même ? Les Biens-Nés avaient été bannis du continent, des kaldoreis accepteraient-ils le retour d'une de leur descendante ?
Il me prit dans ses bras et me rassura, me dit que les siens habitaient relativement à l'écart du reste de la population. Que notre amour passerait outre leurs éventuelles réticences. Je l'embrassai, et nous nous mîmes en route le lendemain.
Nous traversâmes moult terres qui m'étaient totalement inconnues. Opar riait de mon émerveillement devant la moindre fleur, le moindre animal. Il m'apprit le nom des choses et des lieux. La région où j'avais échoué était appelée Azshara, du nom d'une ancienne reine elfe. Nous pénétrâmes dans les terres, qui peu à peu perdirent leurs couleurs automnales pour tirer vers le vert sombre et le violet. Cela signifiait que nous arrivions en Ashenvale. Je le vis parfois adresser des signes de tête aux arbres alentours... Sans doute une façon de saluer la nature et de signifier son retour ?
Un jour, il me fit monter – avec difficulté, ma grossesse commençant à se faire sentir – sur une colline en hauteur, afin de me montrer, se découpant dans la brume matinale, ce qu'il me décrivit comme le Mont Hyjal, surmonté du Nordrassil, l'arbre sacré des Kaldoreis. Apparemment, cet arbre était le garant de leur lien avec la nature et leur assurait l'immortalité, ce qui nous plongea dans de sombre pensées car nous savions tous deux que je n'étais point éternelle. Et pour l'enfant à naître, qu'en serait-il ?
Une question en entraînant une autre, je me demandai de qui tiendrait le bébé, si l'union était viable, si tout irait bien, si le mélange d'arcanes et de magie naturelle ne lui nuirait pas... Lorsque nous nous reposions, je caressais mon ventre grossissant, chantant pour mon enfant, tentant de chasser de mon esprit ces pensées morbides... Avec un succès mitigé.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Fort heureusement, cette mélancolie ne dura pas, car nous arrivâmes bientôt sur les terres de son clan, les Lunesoies. Je ne sais comment, mais il apparut que nous étions attendus : quelques elfes nous attendaient, dont une à la présence particulièrement imposante, qui semblait être une sorte de matriarche. Une chose me frappa tout de suite : si j'avais trouvé Opar massif, il s'avéra en fait être relativement chétif et trapu en comparaison de ses congénères. Certaines femmes étaient plus grandes que lui, et je n'aurais pas souhaité en découdre avec l'une d'elles... J'appris plus tard seulement ce qu'était une Sentinelle.
Opar me présenta l'elve charismatique comme sa mère. Contrairement aux autres elfes, qui affichaient une certaine froideur à mon égard, elle manifesta immédiatement un grand intérêt et une franche amabilité à ma présence. J'en étais d'autant plus aise que son avis n'était apparemment point discuté dans cette communauté.
Je remarquai rapidement qu'outre Opar, la population de ce « village », faute d'un meilleur terme, était constitué en large majorité de femmes. J'en demandai la raison à mon mâle, qui m'expliqua que si le druidisme était réservé aux hommes, la guerre et la prêtrise étaient des affaires de femmes. Effectivement, durant le peu de temps que je demeurai parmi eux, je ne vis aucun mâle porter l'épée... Ou plutôt l'arme étrange qu'ils appellent « glaive lunaire » : une sorte de lame circulaire à trois pointes.
Taïyadea, puisque tel était le nom de la mère d'Opar, parvint très rapidement à communiquer avec moi. Cette elve me paraît être d'une grande intelligence, intelligence qui va de pair chez elle avec une intense curiosité. Avisant rapidement ma grossesse, elle m'entoura de ses prêtresses, qui furent, bon gré mal gré, aux petits soins pour moi. Elle a souvent requis ma présence afin d'en savoir plus sur mes origines, le devenir de Biens-Nés bannis, notre utilisation de la magie des Arcanes, la situation de l'autre continent, et tant d'autre choses. Elle parvient également à me rassurer au sujet de l'enfant à venir. Je dois dire que je m'attendais à beaucoup moins de compréhension de la part d'une dépositaire du culte d'Elune, aussi je répondais à ses questions avec plaisir. Nous discutâmes donc régulièrement... Jusqu'à ce que ce que la réalité nous rattrape tous.
Opar me présenta l'elve charismatique comme sa mère. Contrairement aux autres elfes, qui affichaient une certaine froideur à mon égard, elle manifesta immédiatement un grand intérêt et une franche amabilité à ma présence. J'en étais d'autant plus aise que son avis n'était apparemment point discuté dans cette communauté.
Je remarquai rapidement qu'outre Opar, la population de ce « village », faute d'un meilleur terme, était constitué en large majorité de femmes. J'en demandai la raison à mon mâle, qui m'expliqua que si le druidisme était réservé aux hommes, la guerre et la prêtrise étaient des affaires de femmes. Effectivement, durant le peu de temps que je demeurai parmi eux, je ne vis aucun mâle porter l'épée... Ou plutôt l'arme étrange qu'ils appellent « glaive lunaire » : une sorte de lame circulaire à trois pointes.
Taïyadea, puisque tel était le nom de la mère d'Opar, parvint très rapidement à communiquer avec moi. Cette elve me paraît être d'une grande intelligence, intelligence qui va de pair chez elle avec une intense curiosité. Avisant rapidement ma grossesse, elle m'entoura de ses prêtresses, qui furent, bon gré mal gré, aux petits soins pour moi. Elle a souvent requis ma présence afin d'en savoir plus sur mes origines, le devenir de Biens-Nés bannis, notre utilisation de la magie des Arcanes, la situation de l'autre continent, et tant d'autre choses. Elle parvient également à me rassurer au sujet de l'enfant à venir. Je dois dire que je m'attendais à beaucoup moins de compréhension de la part d'une dépositaire du culte d'Elune, aussi je répondais à ses questions avec plaisir. Nous discutâmes donc régulièrement... Jusqu'à ce que ce que la réalité nous rattrape tous.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
C'était une fin de nuit agréable. Nous prenions, Taïyadea et moi, une dernière collation, agréablement installées sur un balcon que la Nature, guidée par la magie des kaldoreis, avait fait naître d'un arbre gigantesque qui servait de demeure à la prêtresse.
- "Mes consœurs m'ont informée que votre enfant viendrait au monde dans le mois. Tout va bien, vous vous sentez prête ?"
- "Vous y avez beaucoup contribué, dame Lunesoie. Je me sens en complète confiance, comme jamais je ne le fus. Entourée, mon enfant attendu et d'ores et déjà aimé, au sein même de la Nature... Je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus, au Soleil ou à la Lune. Tout est..."
Je fus interrompue par l'arrivée d'une Sentinelle des environs. Après tous ces mois passés auprès de mes cousins de la nuit, je parvenais à les entendre arriver, ce dont une oreille novice serait bien incapable...
En tant que prêtresse supérieure, Taïyadea avait la direction militaire du lieu. La soldate, qui semblait pressée, alla donc chuchoter à l'oreille de mon interlocutrice, qui fronça les sourcils.
Elle congédia la Sentinelle, puis me regarda quelques secondes avant de prendre la parole :
- "Ma fille, Elune sait que j'aurais tenté de vous protéger. Mais la rumeur de votre présence a atteint des sphères auxquelles je n'ai plus accès. Une petite troupe arrive pour vous mettre aux arrêts, vous et mon fils. La loi n'a pas changé depuis tout ces millénaires, et les enfants des Biens-Nés restent indésirables aux yeux des autorités. Je suis désolée...
Je couvris mon ventre rond de mes bras par réflexe.
- "Que va-t-il se passer ? Que va-t-il nous arriver ? demandai-je d'une voix qui commençait à trahir une panique montante.
- "Dans le meilleur des cas, l'exil... me répondit-elle, visiblement abattue par la nouvelle. Une chose, cependant : pour l'amour d'Elune, ne tentez pas de vous enfuir. Vous seriez abattue sans sommation. Venez, elles sont déjà là. Mieux vaut éviter de les faire attendre.
La peur au ventre, je descendis les escaliers de bois, marche par marche. Mes jambes se dérobaient sous mon poids. Je marquai une pause avant de sortir du bâtiment-arbre, respirai une longe bouffée d'air, et sortis avec toute la noblesse que me le permettait ma condition. Il ne serait pas dit que l'unique représentante haute-elfe sur Kalimdor passât pour une couarde !
Dans l'aube naissante, les silhouettes d'une dizaine de Sentinelles peu amènes se découpaient, encadrant... Opar. Celui-ci, agenouillé, sévèrement entravé, releva la tête à notre approche.
- "Mère ! Fais quelque chose ! Ne la laisse pas ! Ne laisse pas notre enfant périr !!! Je t'en prie, pour l'amour de Cénari*Pak !* Il se fit brutalement interrompre d'un coup de pied par celle qui, visiblement, dirigeait le détachement.
- "Silence, traître ! Inutile d'étendre devant ta mère l'étendue de la honte que tu jettes sur elle !
Elle releva les yeux vers moi, des yeux sans âge, entourés de tatouages qui ne rendait que plus féroce son visage déformé par une haine seulement limitée par son sens de la discipline.
- "La haute-elfe va nous suivre sans faire d'histoires."
Au-delà du conseil ou même de l'ordre, elle posait là un état de fait. Je n'avais nulle envie de m'y opposer, d'autant que je n'étais pas seule dans ce corps. Elles m'entravèrent les poignets sans grand ménagement et m'indiquèrent le chemin d'une bourrade.
- "Jilyana !!!"
La voix d'Opar me figea. Je me retournai pour le voir se débattre sans succès entre les mains de ses sœurs de race. Tandis que, tiré dans une autre direction que la mienne, il dardait sur moi son regard jaune, mes lèvres formaient un "je t'aime" muet. Puis, l'on me bouscula de nouveau, plus brutalement, pour que je reprenne la marche.
C'est des larmes plein les joues que j'entendis la voix de mon mâle faiblir à mesure que la distance nous séparait.
Je ne le revis jamais.
- "Mes consœurs m'ont informée que votre enfant viendrait au monde dans le mois. Tout va bien, vous vous sentez prête ?"
- "Vous y avez beaucoup contribué, dame Lunesoie. Je me sens en complète confiance, comme jamais je ne le fus. Entourée, mon enfant attendu et d'ores et déjà aimé, au sein même de la Nature... Je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus, au Soleil ou à la Lune. Tout est..."
Je fus interrompue par l'arrivée d'une Sentinelle des environs. Après tous ces mois passés auprès de mes cousins de la nuit, je parvenais à les entendre arriver, ce dont une oreille novice serait bien incapable...
En tant que prêtresse supérieure, Taïyadea avait la direction militaire du lieu. La soldate, qui semblait pressée, alla donc chuchoter à l'oreille de mon interlocutrice, qui fronça les sourcils.
Elle congédia la Sentinelle, puis me regarda quelques secondes avant de prendre la parole :
- "Ma fille, Elune sait que j'aurais tenté de vous protéger. Mais la rumeur de votre présence a atteint des sphères auxquelles je n'ai plus accès. Une petite troupe arrive pour vous mettre aux arrêts, vous et mon fils. La loi n'a pas changé depuis tout ces millénaires, et les enfants des Biens-Nés restent indésirables aux yeux des autorités. Je suis désolée...
Je couvris mon ventre rond de mes bras par réflexe.
- "Que va-t-il se passer ? Que va-t-il nous arriver ? demandai-je d'une voix qui commençait à trahir une panique montante.
- "Dans le meilleur des cas, l'exil... me répondit-elle, visiblement abattue par la nouvelle. Une chose, cependant : pour l'amour d'Elune, ne tentez pas de vous enfuir. Vous seriez abattue sans sommation. Venez, elles sont déjà là. Mieux vaut éviter de les faire attendre.
La peur au ventre, je descendis les escaliers de bois, marche par marche. Mes jambes se dérobaient sous mon poids. Je marquai une pause avant de sortir du bâtiment-arbre, respirai une longe bouffée d'air, et sortis avec toute la noblesse que me le permettait ma condition. Il ne serait pas dit que l'unique représentante haute-elfe sur Kalimdor passât pour une couarde !
Dans l'aube naissante, les silhouettes d'une dizaine de Sentinelles peu amènes se découpaient, encadrant... Opar. Celui-ci, agenouillé, sévèrement entravé, releva la tête à notre approche.
- "Mère ! Fais quelque chose ! Ne la laisse pas ! Ne laisse pas notre enfant périr !!! Je t'en prie, pour l'amour de Cénari*Pak !* Il se fit brutalement interrompre d'un coup de pied par celle qui, visiblement, dirigeait le détachement.
- "Silence, traître ! Inutile d'étendre devant ta mère l'étendue de la honte que tu jettes sur elle !
Elle releva les yeux vers moi, des yeux sans âge, entourés de tatouages qui ne rendait que plus féroce son visage déformé par une haine seulement limitée par son sens de la discipline.
- "La haute-elfe va nous suivre sans faire d'histoires."
Au-delà du conseil ou même de l'ordre, elle posait là un état de fait. Je n'avais nulle envie de m'y opposer, d'autant que je n'étais pas seule dans ce corps. Elles m'entravèrent les poignets sans grand ménagement et m'indiquèrent le chemin d'une bourrade.
- "Jilyana !!!"
La voix d'Opar me figea. Je me retournai pour le voir se débattre sans succès entre les mains de ses sœurs de race. Tandis que, tiré dans une autre direction que la mienne, il dardait sur moi son regard jaune, mes lèvres formaient un "je t'aime" muet. Puis, l'on me bouscula de nouveau, plus brutalement, pour que je reprenne la marche.
C'est des larmes plein les joues que j'entendis la voix de mon mâle faiblir à mesure que la distance nous séparait.
Je ne le revis jamais.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
La suite fut confuse, je n'avais pas tous mes moyens et voyais déjà ma dernière heure arrivée. Mes gardiennes ne semblaient pas faire grand cas de mon état de femme enceinte... Docile, dodelinant, je fis de mon mieux pour suivre le pas rapide des guerrières.
Au fur et à mesure que nous avancions, je repris mes esprits et fut en mesure de les observer. Durant mon séjour chez Taïyadea, j'étais resté dans et aux alentours de la demeure de la prêtresse, aussi je n'avais pas eu l'occasion de côtoyer les Sentinelles dans leurs activités. Mais à présent que j'étais une de ces activités...
Solfoutre ! Elles étaient... Impressionnantes. Cheminant dans la forêt comme autant de panthères, traversant de larges rideaux de ronces alors que leurs armures ne couvraient qu'à grand peine leur intimité, sans pour autant en sortir égratignées... Était-ce la Nature qui leur livrait passage, ou bien leur peau que ne pouvaient entamer les griffes végétales ? Peut-être un peu des deux, car il me semblait toujours avancer sans encombre alors que lorsque je levais les yeux, je ne trouvais que d'inextricables treilles.
Autre sujet de surprise, lors de l'unique halte que nous effectuâmes : je crus soudain qu'une partie de la troupe nous avait quitté. Je m'aperçus par la suite qu'il n'en était rien, mais que ces diablesses, à l'arrêt, se fondaient d'une telle manière dans le décor qu'elles n'en devenaient perceptibles qu'au prix d'une attention soutenue. J'eus l'impression d'être entouré d'esprits, et je sursautais plus d'une fois quand des mains ou des visages surgis de nulle part apparaissaient soudainement à quelques décimètres de moi.
Au-delà de leur facilité à se mouvoir dans un tel environnement, s'étaient des femmes immenses. La plus petite d'entre elles me dépassait d'une bonne tête et demie. Et leur aspect général n'avait rien pour me rassurer : sauvages. Disciplinées mais sauvages, leur regard luisant sous leurs sourcils hirsutes, leur visage tatoué, leurs gestes rapides, le cuir de leurs "armures", leurs rares ornements - ou peut-être étaient-ce des marques hiérarchiques ? - de plumes et d'étoffe... Même lorsqu'elles s'étreignaient, lorsqu'elles s'embrassaient, elles semblaient être dans l'urgence, comme si le danger rôdait partout autour de nous. Cette nervosité me contaminait, le contraste étant trop grand avec la sérénité de Taïyadea. C'est donc avec soulagement que j'appris que nous avions atteint notre destination. Je sortais également de mes considérations sociologiques pour recommencer à m'inquiéter de mon sort prochain...
Au fur et à mesure que nous avancions, je repris mes esprits et fut en mesure de les observer. Durant mon séjour chez Taïyadea, j'étais resté dans et aux alentours de la demeure de la prêtresse, aussi je n'avais pas eu l'occasion de côtoyer les Sentinelles dans leurs activités. Mais à présent que j'étais une de ces activités...
Solfoutre ! Elles étaient... Impressionnantes. Cheminant dans la forêt comme autant de panthères, traversant de larges rideaux de ronces alors que leurs armures ne couvraient qu'à grand peine leur intimité, sans pour autant en sortir égratignées... Était-ce la Nature qui leur livrait passage, ou bien leur peau que ne pouvaient entamer les griffes végétales ? Peut-être un peu des deux, car il me semblait toujours avancer sans encombre alors que lorsque je levais les yeux, je ne trouvais que d'inextricables treilles.
Autre sujet de surprise, lors de l'unique halte que nous effectuâmes : je crus soudain qu'une partie de la troupe nous avait quitté. Je m'aperçus par la suite qu'il n'en était rien, mais que ces diablesses, à l'arrêt, se fondaient d'une telle manière dans le décor qu'elles n'en devenaient perceptibles qu'au prix d'une attention soutenue. J'eus l'impression d'être entouré d'esprits, et je sursautais plus d'une fois quand des mains ou des visages surgis de nulle part apparaissaient soudainement à quelques décimètres de moi.
Au-delà de leur facilité à se mouvoir dans un tel environnement, s'étaient des femmes immenses. La plus petite d'entre elles me dépassait d'une bonne tête et demie. Et leur aspect général n'avait rien pour me rassurer : sauvages. Disciplinées mais sauvages, leur regard luisant sous leurs sourcils hirsutes, leur visage tatoué, leurs gestes rapides, le cuir de leurs "armures", leurs rares ornements - ou peut-être étaient-ce des marques hiérarchiques ? - de plumes et d'étoffe... Même lorsqu'elles s'étreignaient, lorsqu'elles s'embrassaient, elles semblaient être dans l'urgence, comme si le danger rôdait partout autour de nous. Cette nervosité me contaminait, le contraste étant trop grand avec la sérénité de Taïyadea. C'est donc avec soulagement que j'appris que nous avions atteint notre destination. Je sortais également de mes considérations sociologiques pour recommencer à m'inquiéter de mon sort prochain...
Dernière édition par Jaylini le Jeu 20 Aoû 2009, 17:48, édité 2 fois
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Je fus emmenée dans une profonde cavité pratiquée sous un de ces arbres géants, et enfermée dans une cage faite d'un bois tressé dur comme de la pierre. Puis vinrent l'obscurité et le silence. J'aurais pu paniquer si je n'étais pas immédiatement tombé dans un sommeil de thorium.
Ce fut un coup de pied dans ma cage qui me réveilla. J'émergeais à peine le temps de voir une Sentinelle s'enfoncer dans les ténèbres de la cave. Un bol d'eau et un autre de racines avaient été déposés à ma portée. Je mangeai et bus avidement, ne sachant pas quand mon prochain repas aurait lieu. Puis, le silence et l'obscurité m'assaillirent et je restai prostrée, murmurant à mon enfant des paroles de réconfort qui s'appliquaient tout autant à moi-même.
Des heures plus tard, j'entendis une discussion en sourdine, puis des pas qui se dirigeaient dans ma direction, qu'accompagnait une lueur douce et grandissante. A ma grande surprise, c'est Taïyadea qui apparut alors, nerveuse, une baguette au bout de la quelle luisait une petite pierre.
Elle se dirigea droit vers moi, s'agenouilla prestement et me tendit deux petits galets blancs.
- "Le temps presse, Jilyana, et je n'ai guère le temps de m'expliquer en profondeur. Voici deux pierres de foyer : la vôtre et une autre que j'ai confectionnée pour qu'elle dirige son utilisateur chez moi.
Que je vous explique : Opar a été banni des contrées kaldoreis. Quant à vous, j'ai pu remettre votre mise à mort jusqu'à... dans peu de temps."
Elle me mit une des pierres dans la main.
- "Utilisez votre pierre, Jilyana. Retournez parmi nos descendants qui nous ont quitté pour traverser la mer. Retournez parmi les vôtres, car aucune des deux vies que protège votre corps frêle n'a d'avenir ici pour l'heure.
- "Je... Merci, Taïyadea, mais... Pourquoi me donner une pierre pour lui ?" demandai-je en mettant une main sur mon ventre rond.
- "Hé bien... D'après ce que vous m'avez raconté et connaissant un peu le comportement elfe depuis ces siècles d'observation... Je ne suis pas sûre que le fruit de votre union avec mon fils soit accueilli à bras ouverts dans vos royaumes de l'est. Cela dépendra en partie, j'imagine, de l'apparence du bébé. A qui ressemblera-t-il le plus ? Vous ? Opar ? Une quel'dorei ou un kaldorei ?
Elle me regarda, me laissant le temps de mettre de l'ordre dans mon esprit. Oui, elle avait peut-être raison. Mais je n'en serais sûre que le moment venu. Et mon enfant n'était même pas né ! Se pouvait-il qu'il suscitât déjà de l'hostilité à l'état de fœtus ...? La prêtresse poursuivit alors :
- "Si jamais vous sentiez que l'enfant aurait davantage sa place ici, auprès de moi, la mère de son père, plutôt qu'auprès de vous, n'hésitez pas : déclenchez la pierre dans sa main. Je m'occuperai du reste. Maintenant partez. Allez ! On vient."
Elle se releva alors précipitamment tandis que je faisais réagir les runes de la pierre de foyer. J'eus le temps d'entendre des cris, un bruit d'épée, et je disparu alors qu'une vaste lueur illuminait la grotte.
Qu'était-il advenu de Taïyadea ? Je n'en saurais jamais rien. J'étais réellement le fléau de la famille Lunesoie, me dis-je en traversant les limbes.
Ce fut un coup de pied dans ma cage qui me réveilla. J'émergeais à peine le temps de voir une Sentinelle s'enfoncer dans les ténèbres de la cave. Un bol d'eau et un autre de racines avaient été déposés à ma portée. Je mangeai et bus avidement, ne sachant pas quand mon prochain repas aurait lieu. Puis, le silence et l'obscurité m'assaillirent et je restai prostrée, murmurant à mon enfant des paroles de réconfort qui s'appliquaient tout autant à moi-même.
Des heures plus tard, j'entendis une discussion en sourdine, puis des pas qui se dirigeaient dans ma direction, qu'accompagnait une lueur douce et grandissante. A ma grande surprise, c'est Taïyadea qui apparut alors, nerveuse, une baguette au bout de la quelle luisait une petite pierre.
Elle se dirigea droit vers moi, s'agenouilla prestement et me tendit deux petits galets blancs.
- "Le temps presse, Jilyana, et je n'ai guère le temps de m'expliquer en profondeur. Voici deux pierres de foyer : la vôtre et une autre que j'ai confectionnée pour qu'elle dirige son utilisateur chez moi.
Que je vous explique : Opar a été banni des contrées kaldoreis. Quant à vous, j'ai pu remettre votre mise à mort jusqu'à... dans peu de temps."
Elle me mit une des pierres dans la main.
- "Utilisez votre pierre, Jilyana. Retournez parmi nos descendants qui nous ont quitté pour traverser la mer. Retournez parmi les vôtres, car aucune des deux vies que protège votre corps frêle n'a d'avenir ici pour l'heure.
- "Je... Merci, Taïyadea, mais... Pourquoi me donner une pierre pour lui ?" demandai-je en mettant une main sur mon ventre rond.
- "Hé bien... D'après ce que vous m'avez raconté et connaissant un peu le comportement elfe depuis ces siècles d'observation... Je ne suis pas sûre que le fruit de votre union avec mon fils soit accueilli à bras ouverts dans vos royaumes de l'est. Cela dépendra en partie, j'imagine, de l'apparence du bébé. A qui ressemblera-t-il le plus ? Vous ? Opar ? Une quel'dorei ou un kaldorei ?
Elle me regarda, me laissant le temps de mettre de l'ordre dans mon esprit. Oui, elle avait peut-être raison. Mais je n'en serais sûre que le moment venu. Et mon enfant n'était même pas né ! Se pouvait-il qu'il suscitât déjà de l'hostilité à l'état de fœtus ...? La prêtresse poursuivit alors :
- "Si jamais vous sentiez que l'enfant aurait davantage sa place ici, auprès de moi, la mère de son père, plutôt qu'auprès de vous, n'hésitez pas : déclenchez la pierre dans sa main. Je m'occuperai du reste. Maintenant partez. Allez ! On vient."
Elle se releva alors précipitamment tandis que je faisais réagir les runes de la pierre de foyer. J'eus le temps d'entendre des cris, un bruit d'épée, et je disparu alors qu'une vaste lueur illuminait la grotte.
Qu'était-il advenu de Taïyadea ? Je n'en saurais jamais rien. J'étais réellement le fléau de la famille Lunesoie, me dis-je en traversant les limbes.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
Le rideau émeraude de la téléportation s'effaça alors, et je retrouvai le rouge et l'or de Lune d'Argent. Cette vision me sembla irréelle, sur le moment. J'avais passé tant de temps dans la forêt, loin de chez moi... Je ne savais même pas combien de temps était passé depuis notre départ. J'ignorai l'étendue de l'éventuel émoi qu'avait provoqué notre disparition... Et quel accueil recevrai-je, moi qui était l'organisatrice de cette folle expédition qui avait péri corps et biens ?
Toute à ces questions qui tournaient dans mon esprit, je n'entendis qu'à peine monter une de mes sœurs, probablement attirée par les résonances magiques de la téléportation. Elle poussa un léger cri en me voyant, se détourna, prête à dévaler l'escalier, avant de se retourner pour me dévisager et finalement s'agenouiller près de moi.
- "Jil...? Tu vas bien ?"
Entendre mon nom, ainsi raccourci, avec cette voix-là, m'assura je ne sais pour quelle raison que j'étais bien rentrée, et, sur cette certitude, je tournai de l'œil.
Toute à ces questions qui tournaient dans mon esprit, je n'entendis qu'à peine monter une de mes sœurs, probablement attirée par les résonances magiques de la téléportation. Elle poussa un léger cri en me voyant, se détourna, prête à dévaler l'escalier, avant de se retourner pour me dévisager et finalement s'agenouiller près de moi.
- "Jil...? Tu vas bien ?"
Entendre mon nom, ainsi raccourci, avec cette voix-là, m'assura je ne sais pour quelle raison que j'étais bien rentrée, et, sur cette certitude, je tournai de l'œil.
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
* Quelques semaines plus tard *
- "Allez, Jilyana ! Encore !"
Je n'en pouvais plus. Soleil ! Et dire que ma mère avait enduré cette innommable torture plusieurs fois ! Mon ventre se déchirait au rythme lent, bien trop lent, de ma respiration et des indications répétitives de la prêtresse qui m'accompagnait. Je lui aurait bien dit de souffler à ma place, et que son sort censé me prémunir de la douleur était manifestement parti aux pâquerettes, mais le souffle me manquait, justement...
- "Une, deux... encore... Soufflez... Poussez !"
- "Pfouuu... Pfouuu... Pfouuuuuuu !"
- "Allez, je vois sa tête, je vois ses cheveux... bleus... ?... Continuez ! Soufflez... Poussez... Encore ! Par le Soleil, que voilà un gros bébé... Allez !...
Petit à petit, mes cris de douleur et d'efforts ultimes se mêlèrent à ceux de ma fille. Car c'était une fille, cette petite chose au duvet bleu nuit et aux yeux blancs. La prêtresse ne prononçait plus un mot depuis que Jaylini, car tel serait son nom, avait commencé à sortir la tête. Professionnelle, elle la nettoya, l'enveloppa, changea les serviettes, me la mit dans les bras, fébrile, en me jetant un coup d'œil effrayé, puis sortit rapidement.
Jaylini pleurait.
Elle avait clairement hérité des traits kaldoreis de son père. Ses cheveux, en outre, avaient la même teinte bleue sombre. Je n'étais guère spécialiste en bébés, mais elle me paraissait, comme l'avait souligné mon accoucheuse, particulièrement robuste pour une nouvelle-née. Pas étonnant que je l'aie senti passer, si je puis m'exprimer ainsi. La petite créature tendait ses bras vers moi, cherchant mon sein. Je le découvrais et la laissais boire tout son soûl, ce qui eut pour effet de la rendre silencieuse.
Quelques minutes plus tard, mon père, ma mère et mes sœurs firent leur entrée.
Mon père laissa tomber :
- "Qu'est-ce que c'est que cette chose, et avec quoi l'as-tu conçue ?"
- "Allez, Jilyana ! Encore !"
Je n'en pouvais plus. Soleil ! Et dire que ma mère avait enduré cette innommable torture plusieurs fois ! Mon ventre se déchirait au rythme lent, bien trop lent, de ma respiration et des indications répétitives de la prêtresse qui m'accompagnait. Je lui aurait bien dit de souffler à ma place, et que son sort censé me prémunir de la douleur était manifestement parti aux pâquerettes, mais le souffle me manquait, justement...
- "Une, deux... encore... Soufflez... Poussez !"
- "Pfouuu... Pfouuu... Pfouuuuuuu !"
- "Allez, je vois sa tête, je vois ses cheveux... bleus... ?... Continuez ! Soufflez... Poussez... Encore ! Par le Soleil, que voilà un gros bébé... Allez !...
Petit à petit, mes cris de douleur et d'efforts ultimes se mêlèrent à ceux de ma fille. Car c'était une fille, cette petite chose au duvet bleu nuit et aux yeux blancs. La prêtresse ne prononçait plus un mot depuis que Jaylini, car tel serait son nom, avait commencé à sortir la tête. Professionnelle, elle la nettoya, l'enveloppa, changea les serviettes, me la mit dans les bras, fébrile, en me jetant un coup d'œil effrayé, puis sortit rapidement.
Jaylini pleurait.
Elle avait clairement hérité des traits kaldoreis de son père. Ses cheveux, en outre, avaient la même teinte bleue sombre. Je n'étais guère spécialiste en bébés, mais elle me paraissait, comme l'avait souligné mon accoucheuse, particulièrement robuste pour une nouvelle-née. Pas étonnant que je l'aie senti passer, si je puis m'exprimer ainsi. La petite créature tendait ses bras vers moi, cherchant mon sein. Je le découvrais et la laissais boire tout son soûl, ce qui eut pour effet de la rendre silencieuse.
Quelques minutes plus tard, mon père, ma mère et mes sœurs firent leur entrée.
Mon père laissa tomber :
- "Qu'est-ce que c'est que cette chose, et avec quoi l'as-tu conçue ?"
Jaylini
Re: Jaylini Courvent
1 mois plus tard...
Dans l'obscurité de la forêt de Feralas, une haute silhouette encapuchonnée s'exprime en kaldorei à quelques congénères.
- "Tenez-vous prêtes, elle ne devrait pas tarder. Sentinelles, sécurisez le secteur. Personne ne doit approcher."
...Très loin de là, en Quel'Thalas, derrière une lourde porte sur laquelle on peut lire "Salle des jugements de Brume d'Or."
- "Veuillez écouter le verdict".
Jilyana est immobile sur une chaise, le regard fixe. Un prêtre du Soleil se tient debout derrière elle.
- "Accusée, vous avez admis avoir frayé intimement avec un ennemi de la nation Thalassienne. Vous êtes donc considérée comme une traîtresse à la nation et passible de mort.
Jilyana est raccompagnée dans une auberge anonyme, encadrée de deux gardes.
"...Néanmoins, votre influente famille ayant intercédé en votre faveur, la peine capitale vous sera évitée au profit de l'exil. Toutefois, le nom de votre famille ne pouvant supporter une telle honte, vous serez bannie d'icelle. Vous allez être rayée des annales, et le souvenir de votre appartenance à cette famille va vous êtes retiré maintenant.
Veuillez procéder."
La main du prêtre se pose sur les cheveux de Jilyana, toujours immobile, contrôlée qu'elle est déjà par celui-ci. Pas d'effets grandiloquents, pas de volutes ; ses yeux se voilent légèrement, et c'est tout.
"Greffier, enregistrez ce qui vient d'être dit et faites appliquer les modifications administratives.
Accusée Jilyana, levez-vous."
La haute-elfe, dans une chambre vide chichement éclairée d'une bougie, serre en silence un petit corps emmailloté.
- "Vous allez être raccompagnée dans une chambre d'auberge pour votre dernière nuit. Demain, au lever du jour, deux gardes vous escorterons jusqu'à la frontière. Que le Soleil ait pitié de votre âme."
- "Et ma fille ?"
Elle dépose sa fille aux cheveux bleus nuit dans un couffin, puis porte les mains à son propre cou, détachant son pendentif.
- "Cet abject croisement n'aurait pas dû voir le jour. Vous n'êtes pas autorisée à le conserver, il sera pris en charge par le Magisterat pour études."
Elle regarde le bijou, dont le rubis représente le prisme solaire, avant de l'attacher au cou du bébé qui la regarde calmement.
Jilyana ne dit plus mot. Le greffier présente le compte-rendu au juge, qui clôt son jugement par l'apposition magique de son sceau, dans un claquement caractéristique auquel la condamnée sursaute.
Elle saisit la pierre de foyer, présent de Taïyadea, et la place dans les minuscules mains du bébé. La lueur verte caractéristique éclaire bientôt les visages de la mère et de sa fille. Jilyana relâche retire doucement ses mains, Jaylini garde d'instinct le sort activé.
Dans l'obscurité de Feralas, des ordres fusent.
Les yeux embués de la haute-elfe envoient un adieu silencieux à la petite métisse, qui s'estompe dans l'ombre du couffin. Les petits draps s'affaissent en même temps que les épaules de celle qui n'a plus qu'à errer de par le monde, sans but, l'esprit éteint en même temps que la lueur de la pierre de foyer.
- "La voilà. Préparez immédiatement le rituel."
Tout en ramassant la petite chose apparue dans l'herbe, Taïyadea sourit sous sa capuche. Jusqu'ici, tout se passe exactement comme elle l'a prévu.
Dans l'obscurité de la forêt de Feralas, une haute silhouette encapuchonnée s'exprime en kaldorei à quelques congénères.
- "Tenez-vous prêtes, elle ne devrait pas tarder. Sentinelles, sécurisez le secteur. Personne ne doit approcher."
***
...Très loin de là, en Quel'Thalas, derrière une lourde porte sur laquelle on peut lire "Salle des jugements de Brume d'Or."
- "Veuillez écouter le verdict".
Jilyana est immobile sur une chaise, le regard fixe. Un prêtre du Soleil se tient debout derrière elle.
- "Accusée, vous avez admis avoir frayé intimement avec un ennemi de la nation Thalassienne. Vous êtes donc considérée comme une traîtresse à la nation et passible de mort.
Jilyana est raccompagnée dans une auberge anonyme, encadrée de deux gardes.
"...Néanmoins, votre influente famille ayant intercédé en votre faveur, la peine capitale vous sera évitée au profit de l'exil. Toutefois, le nom de votre famille ne pouvant supporter une telle honte, vous serez bannie d'icelle. Vous allez être rayée des annales, et le souvenir de votre appartenance à cette famille va vous êtes retiré maintenant.
Veuillez procéder."
La main du prêtre se pose sur les cheveux de Jilyana, toujours immobile, contrôlée qu'elle est déjà par celui-ci. Pas d'effets grandiloquents, pas de volutes ; ses yeux se voilent légèrement, et c'est tout.
"Greffier, enregistrez ce qui vient d'être dit et faites appliquer les modifications administratives.
Accusée Jilyana, levez-vous."
La haute-elfe, dans une chambre vide chichement éclairée d'une bougie, serre en silence un petit corps emmailloté.
- "Vous allez être raccompagnée dans une chambre d'auberge pour votre dernière nuit. Demain, au lever du jour, deux gardes vous escorterons jusqu'à la frontière. Que le Soleil ait pitié de votre âme."
- "Et ma fille ?"
Elle dépose sa fille aux cheveux bleus nuit dans un couffin, puis porte les mains à son propre cou, détachant son pendentif.
- "Cet abject croisement n'aurait pas dû voir le jour. Vous n'êtes pas autorisée à le conserver, il sera pris en charge par le Magisterat pour études."
Elle regarde le bijou, dont le rubis représente le prisme solaire, avant de l'attacher au cou du bébé qui la regarde calmement.
Jilyana ne dit plus mot. Le greffier présente le compte-rendu au juge, qui clôt son jugement par l'apposition magique de son sceau, dans un claquement caractéristique auquel la condamnée sursaute.
Elle saisit la pierre de foyer, présent de Taïyadea, et la place dans les minuscules mains du bébé. La lueur verte caractéristique éclaire bientôt les visages de la mère et de sa fille. Jilyana relâche retire doucement ses mains, Jaylini garde d'instinct le sort activé.
Dans l'obscurité de Feralas, des ordres fusent.
Les yeux embués de la haute-elfe envoient un adieu silencieux à la petite métisse, qui s'estompe dans l'ombre du couffin. Les petits draps s'affaissent en même temps que les épaules de celle qui n'a plus qu'à errer de par le monde, sans but, l'esprit éteint en même temps que la lueur de la pierre de foyer.
***
- "La voilà. Préparez immédiatement le rituel."
Tout en ramassant la petite chose apparue dans l'herbe, Taïyadea sourit sous sa capuche. Jusqu'ici, tout se passe exactement comme elle l'a prévu.
Jaylini
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