[BG]Kÿnes Lacs-de-Lune.
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[BG]Kÿnes Lacs-de-Lune.
Kÿnes Lacs-de-Lune (Moonsnare).
Ce qui est relaté ci-après ne sont que des bribes du passé de cet elfe de la nuit, et ne révèle rien qui ne pourrait être connu par un personnage s'intéressant à son histoire.
Ajout de la description Total-rp en bas de page.
Chap 1. (~ -9800 avant nos jours.)
Tout n'était que pénombre sous les épaisses ramures entrelacées qui formaient une fresque naturelle aussi loin que portait le regard. Les branches les plus hautes, secouées par les vents d'altitude, murmuraient inlassablement leur complainte étouffée par l'abondant feuillage ; alors que leurs sœurs les plus basses frémissaient à peine. Ici, la quiétude régnait. Mais ce domaine sylvain, né d'un délicat équilibre préservé depuis la nuit des temps, ne saurait être figé. Ca pousse, ça coule, ça gronde. Et pardessus tout : ça vit. Eléments et organismes, parfois rivaux, parfois alliés, s'étaient tous accordés sur un précepte : "Prendre son temps". Si bien que la mort elle-même préférait attendre docilement son heure, émue par l'harmonie de ce lieu bénit.
Lui aussi en avait conscience. Lui qui ne connaissait ni fin, ni maux. Il veillait sur cette nature. Tempérant ses instants sauvages, l'encourageant dans ses moments de fébrilité. Fidèle aux traditions de son peuple : les elfes de la nuit. Marchant d'un pas tendre et lent, il s'évertuait à ne plier aucune plante. D'ailleurs, il sentait l'herbe épouser la forme de son pied, l'accueillant juste le temps de le laisser passer. Enfant, il s'émerveillait de voir qu'il ne restait nulle trace de son passage, alors que les sabots durs des cerfs ou les pattes pesantes des ours pouvaient être pistées sur des kilomètres. Mais cela remontait déjà à loin. Il ne se retournait plus.
En fait, ses pensées étaient accaparées par la dernière soirée de contes de son village. Il se remémorait le visage sillonné par les âges porté par l'imposante carrure de leur vénérable Druide. L'éclat laiteux reflété par le puits-de-lune à côté duquel ils s'étaient réunis donnait alors une allure spectrale à ce messager d'un autre temps. En y songeant il arrivait presque à croire que celui-ci avait bel et bien pu naitre mortel... Une notion difficile à assimiler lorsqu'il s'agissait des siens. Bien sûr, il se rappelait également des paroles qu'il avait prononcé, de son verbe haut et sa vibrante assurance. Il n'était pas permit de douter que le monde avait subit un traumatisme violent, déchiré en son centre. Il y en avait des traces tout autour d'eux, si tant est qu'on s'aventurait jusqu'à l'orée de la foret. Et puis il y avait ces persistances démoniaques en de rares endroit. Etait-il possible que toute une armée de démons avait un jour foulé ce même sol ? Kÿnes baissa son regard. Pensif, il fit glisser des brindilles d'herbe entre ses orteils. Il avait passé tant de saisons à entretenir leur environnement, il savait que rien ne pouvait avoir raison de la nature et que toujours elle reprendrait ses droits. Mais la simple évocation de cette "Légion Ardente", capable de dévaster leur monde si brutalement, l'horrifiait au plus haut point.
Il fût tiré de sa rêverie par la subtile caresse d'un pétale violet frôlant sa cheville. Surprit par la forme saine de sa lame il se penchât pour le ramasser, et s'aperçut que l'onglet n'avait pas dût se détacher de lui même. Se dressant de toute sa hauteur, les sens alertés, il décela une présence familière à quelques lieues de là. Sans pour autant changer son allure il s'enfonça à travers les bosquets, traquant son origine. Le kaldoreï ne tarda pas à identifier un parfum qu'il connaissait bien. Une petite heure plus tard il découvrait avec joie la silhouette d'une Sœur d'Elune de son village. Elle courbait l'échine, toute occupée à entretenir un petit jardin floral composé de fleurs sauvages. Kÿnes vit tout de suite que leur arrangement n'avait rien d'utile à l'herboristerie, mais qu'elle y avait créé un agréable mélange de couleurs et de formes. Cela le surprit d'abord, car ce n'était pas une attitude très habituelle pour femme de la sororité. En s'isolant dans ce recoin de la forêt, elle cultivait un jardin secret qui contrastait avec la rigueur de leur ordre. Il fût surprit une seconde fois de ressentir qu'il estimait cette expression discrète d'un trait de son caractère. Ne voulant plus risquer de la déranger, il préféra se retirer, à reculons. Il le fit sans un bruit. Pourtant, dans un mouvement empreint de noblesse, comme l'aurait fait une biche surprenant l'éclat d'un enferron, elle se tourna vers lui. Leurs regards se croisèrent furtivement. Elle saisit son mouvement de pudeur. Il lut sa gratitude. Et continuant sur sa lancée, il disparut finalement dans les fourrés. La jeune femme ne ressentit pas le besoin de sonder les ombres, mais ne reprit pas tout de suite son ouvrage. Peut être pour se convaincre que ce n'avait pas été pas un mirage. Kÿnes, lui, était déjà le chemin du retour, bien que pour une fois, il devait manquer son raccourcis.
Suite à cette brève rencontre, ils se reconnurent à plusieurs occasions, lors des cérémonies dédiées à Elune notamment. L'hiver suivant Kÿnes lui adressa directement la parole, comme il était venu participer au comptage des oiseaux survolant sur la côte. Les yeux orientés vers les cieux, ils eurent un échange cordial et tendre à la fois à propos de tout et de rien. Le printemps d'après, il chassa du côté de son jardin, mais ils ne se croisèrent pas. Deux cycles de saisons passèrent durant lesquels Kÿnes suivit l'apprentissage de la vie en meute guidé en cela par un druide féral. Il n'excella pas et démontra qu'il avait peu de chance de réussir un jour une transformation. Néanmoins, le retour au village lui parût difficile. Jusqu'au jour où la même sœur d'Elune vint jusqu'à sa demeure pour annoncer que sa famille, les Lacs-de-Lune (Moonsnare), serait en charge pour la décennie de la protection du puits-de-lune. A cette occasion, elle lui révéla son nom et il recommença à sourire les jours qui suivirent.
Ce fût cette année là qu'il insista pour que lui soit confié l'entretient des cours d'eau. Il n'avait pas de talent particulier en la matière, mais sa motivation suffit à convaincre l'Ancien en seulement quelques semaines. Ce qui était une performance honorable confronté à un tréant. Kÿnes s'y consacra intégralement. Usant de sorts, il dispersait les atterrissements, retirait la végétation arbustive jusqu'au fond du lit, libérait les berges des roches gênantes, etc... Mais il agit avec un soin tout particulier à détourner légèrement une petite rivière ce qui n'avait rien de nécessaire. Lorsque l'Ancien vint inspecter son travail, il le remarqua tout de suite, malgré tous les efforts accomplis par l'elfe pour que cela ait l'air naturel. Le vieux tréant le sermonnât sévèrement mais ne l'obligeât pas à défaire ce qui n'était pas "si dénaturé", selon ses termes. Il se trouva que cette même année, en aval de cet endroit, un certain jardin caché devait désormais être fort bien irrigué...
Kÿnes trouva qu'il avait été bien prompt à faire un tel geste pour celle qu'il ne connaissait que depuis à peine quatre années. Mais celle qu'il savait être devenue chère à son cœur lui en sut gré et commença à lui rendre visite plus souvent. Quelques années passèrent durant lesquelles ils n'eurent de cesse de se rapprocher l'un l'autre, jusqu'à devenir intimes. A l'endroit même de leur première rencontre, ils sollicitèrent un druide pour faire croître un chêne qui devint leur nouvelle demeure commune. Ils auraient pu vivre ici une petite erre d'éternité. Mais ils furent hélas rattrapés par le passé. Bien qu'en ayant conscience, Kÿnes n'avait pas mesuré non plus l'ampleur du sacrifice que son peuple devait accomplir. Alors qu'il avait noué une relation sincère et équilibrée avec sa bien-aimée, qu'ils s'étaient unis sous la même ramure, il devait tout abandonner pour rejoindre les autres druides dans le rêve d'émeraude. La force de leur attachement rendit l'effort déchirant. Mais ils s'y résignèrent. Fidèles à leur devoir. Ainsi, pour eux aussi, commençait la Longue Veille.
Ce qui est relaté ci-après ne sont que des bribes du passé de cet elfe de la nuit, et ne révèle rien qui ne pourrait être connu par un personnage s'intéressant à son histoire.
Ajout de la description Total-rp en bas de page.
Chap 1. (~ -9800 avant nos jours.)
Tout n'était que pénombre sous les épaisses ramures entrelacées qui formaient une fresque naturelle aussi loin que portait le regard. Les branches les plus hautes, secouées par les vents d'altitude, murmuraient inlassablement leur complainte étouffée par l'abondant feuillage ; alors que leurs sœurs les plus basses frémissaient à peine. Ici, la quiétude régnait. Mais ce domaine sylvain, né d'un délicat équilibre préservé depuis la nuit des temps, ne saurait être figé. Ca pousse, ça coule, ça gronde. Et pardessus tout : ça vit. Eléments et organismes, parfois rivaux, parfois alliés, s'étaient tous accordés sur un précepte : "Prendre son temps". Si bien que la mort elle-même préférait attendre docilement son heure, émue par l'harmonie de ce lieu bénit.
Lui aussi en avait conscience. Lui qui ne connaissait ni fin, ni maux. Il veillait sur cette nature. Tempérant ses instants sauvages, l'encourageant dans ses moments de fébrilité. Fidèle aux traditions de son peuple : les elfes de la nuit. Marchant d'un pas tendre et lent, il s'évertuait à ne plier aucune plante. D'ailleurs, il sentait l'herbe épouser la forme de son pied, l'accueillant juste le temps de le laisser passer. Enfant, il s'émerveillait de voir qu'il ne restait nulle trace de son passage, alors que les sabots durs des cerfs ou les pattes pesantes des ours pouvaient être pistées sur des kilomètres. Mais cela remontait déjà à loin. Il ne se retournait plus.
En fait, ses pensées étaient accaparées par la dernière soirée de contes de son village. Il se remémorait le visage sillonné par les âges porté par l'imposante carrure de leur vénérable Druide. L'éclat laiteux reflété par le puits-de-lune à côté duquel ils s'étaient réunis donnait alors une allure spectrale à ce messager d'un autre temps. En y songeant il arrivait presque à croire que celui-ci avait bel et bien pu naitre mortel... Une notion difficile à assimiler lorsqu'il s'agissait des siens. Bien sûr, il se rappelait également des paroles qu'il avait prononcé, de son verbe haut et sa vibrante assurance. Il n'était pas permit de douter que le monde avait subit un traumatisme violent, déchiré en son centre. Il y en avait des traces tout autour d'eux, si tant est qu'on s'aventurait jusqu'à l'orée de la foret. Et puis il y avait ces persistances démoniaques en de rares endroit. Etait-il possible que toute une armée de démons avait un jour foulé ce même sol ? Kÿnes baissa son regard. Pensif, il fit glisser des brindilles d'herbe entre ses orteils. Il avait passé tant de saisons à entretenir leur environnement, il savait que rien ne pouvait avoir raison de la nature et que toujours elle reprendrait ses droits. Mais la simple évocation de cette "Légion Ardente", capable de dévaster leur monde si brutalement, l'horrifiait au plus haut point.
Il fût tiré de sa rêverie par la subtile caresse d'un pétale violet frôlant sa cheville. Surprit par la forme saine de sa lame il se penchât pour le ramasser, et s'aperçut que l'onglet n'avait pas dût se détacher de lui même. Se dressant de toute sa hauteur, les sens alertés, il décela une présence familière à quelques lieues de là. Sans pour autant changer son allure il s'enfonça à travers les bosquets, traquant son origine. Le kaldoreï ne tarda pas à identifier un parfum qu'il connaissait bien. Une petite heure plus tard il découvrait avec joie la silhouette d'une Sœur d'Elune de son village. Elle courbait l'échine, toute occupée à entretenir un petit jardin floral composé de fleurs sauvages. Kÿnes vit tout de suite que leur arrangement n'avait rien d'utile à l'herboristerie, mais qu'elle y avait créé un agréable mélange de couleurs et de formes. Cela le surprit d'abord, car ce n'était pas une attitude très habituelle pour femme de la sororité. En s'isolant dans ce recoin de la forêt, elle cultivait un jardin secret qui contrastait avec la rigueur de leur ordre. Il fût surprit une seconde fois de ressentir qu'il estimait cette expression discrète d'un trait de son caractère. Ne voulant plus risquer de la déranger, il préféra se retirer, à reculons. Il le fit sans un bruit. Pourtant, dans un mouvement empreint de noblesse, comme l'aurait fait une biche surprenant l'éclat d'un enferron, elle se tourna vers lui. Leurs regards se croisèrent furtivement. Elle saisit son mouvement de pudeur. Il lut sa gratitude. Et continuant sur sa lancée, il disparut finalement dans les fourrés. La jeune femme ne ressentit pas le besoin de sonder les ombres, mais ne reprit pas tout de suite son ouvrage. Peut être pour se convaincre que ce n'avait pas été pas un mirage. Kÿnes, lui, était déjà le chemin du retour, bien que pour une fois, il devait manquer son raccourcis.
Suite à cette brève rencontre, ils se reconnurent à plusieurs occasions, lors des cérémonies dédiées à Elune notamment. L'hiver suivant Kÿnes lui adressa directement la parole, comme il était venu participer au comptage des oiseaux survolant sur la côte. Les yeux orientés vers les cieux, ils eurent un échange cordial et tendre à la fois à propos de tout et de rien. Le printemps d'après, il chassa du côté de son jardin, mais ils ne se croisèrent pas. Deux cycles de saisons passèrent durant lesquels Kÿnes suivit l'apprentissage de la vie en meute guidé en cela par un druide féral. Il n'excella pas et démontra qu'il avait peu de chance de réussir un jour une transformation. Néanmoins, le retour au village lui parût difficile. Jusqu'au jour où la même sœur d'Elune vint jusqu'à sa demeure pour annoncer que sa famille, les Lacs-de-Lune (Moonsnare), serait en charge pour la décennie de la protection du puits-de-lune. A cette occasion, elle lui révéla son nom et il recommença à sourire les jours qui suivirent.
Ce fût cette année là qu'il insista pour que lui soit confié l'entretient des cours d'eau. Il n'avait pas de talent particulier en la matière, mais sa motivation suffit à convaincre l'Ancien en seulement quelques semaines. Ce qui était une performance honorable confronté à un tréant. Kÿnes s'y consacra intégralement. Usant de sorts, il dispersait les atterrissements, retirait la végétation arbustive jusqu'au fond du lit, libérait les berges des roches gênantes, etc... Mais il agit avec un soin tout particulier à détourner légèrement une petite rivière ce qui n'avait rien de nécessaire. Lorsque l'Ancien vint inspecter son travail, il le remarqua tout de suite, malgré tous les efforts accomplis par l'elfe pour que cela ait l'air naturel. Le vieux tréant le sermonnât sévèrement mais ne l'obligeât pas à défaire ce qui n'était pas "si dénaturé", selon ses termes. Il se trouva que cette même année, en aval de cet endroit, un certain jardin caché devait désormais être fort bien irrigué...
Kÿnes trouva qu'il avait été bien prompt à faire un tel geste pour celle qu'il ne connaissait que depuis à peine quatre années. Mais celle qu'il savait être devenue chère à son cœur lui en sut gré et commença à lui rendre visite plus souvent. Quelques années passèrent durant lesquelles ils n'eurent de cesse de se rapprocher l'un l'autre, jusqu'à devenir intimes. A l'endroit même de leur première rencontre, ils sollicitèrent un druide pour faire croître un chêne qui devint leur nouvelle demeure commune. Ils auraient pu vivre ici une petite erre d'éternité. Mais ils furent hélas rattrapés par le passé. Bien qu'en ayant conscience, Kÿnes n'avait pas mesuré non plus l'ampleur du sacrifice que son peuple devait accomplir. Alors qu'il avait noué une relation sincère et équilibrée avec sa bien-aimée, qu'ils s'étaient unis sous la même ramure, il devait tout abandonner pour rejoindre les autres druides dans le rêve d'émeraude. La force de leur attachement rendit l'effort déchirant. Mais ils s'y résignèrent. Fidèles à leur devoir. Ainsi, pour eux aussi, commençait la Longue Veille.
Dernière édition par Kÿnes le Mar 25 Jan 2011, 17:46, édité 3 fois
Kÿnes
Re: [BG]Kÿnes Lacs-de-Lune.
Chapitre 2. ( an 20).
L'hibernation dans le rêve d'émeraude n'était en rien comparable avec toutes les expériences physiques, spirituelles ou mystiques qu'avait pu connaitre Kÿnes auparavant. Bien plus que son esprit était investit, alors que son corps sommeillait sans dépérir, il savait ne pas y être invulnérable. Il lui était tout particulièrement difficile d'appréhender plus qu'une strate à la fois, et il se sentait dépassé par les aléas parfois étranges du rêve. De sombres forces y œuvraient contre lesquelles il se contentait de faire profil bas. L'elfe de la nuit, n'en fut pas moins très actif contribuant autant que possible à la restauration amorcée par ses paires. De siècles en siècles, il perdit tout sentiment de réalisme quand à sa vie passée et continuait sa tâche sans relâche, sans épuisement, ni lassitude. L'utopie de cette dimension n'en était plus une pour lui, il vivait avec elle et souffrait lorsqu'elle dépérissait par endroits. Ce mal quasi impalpable et invisible lui échappait sans cesse, mais depuis quelques temps il était bien plus présent. Centaures, nymphes et lutins s'affairaient autour de lui avec plus d'empressement que jamais, sans qu'il parvienne à leur porter secours.
Au plus fort de la tourmente, Kÿnes perdit pied et sentit son lien se rompre. Il voulait lutter, mais une force l'en empêchait. C'était comme si le vent murmurait son nom et que la terre se dérobait sous ses pieds pour tour à tour l'attirer et le précipiter vers l'éveil. Alors qu'il redoublait d'efforts pour se maintenir une aura de pure lumière l'enveloppa. Il n'avait jamais rien vu d'aussi intensément blanc, même parmi les merveilles du rêve d'émeraude, et pourtant il n'était pas éblouit. Il crût discerner un sourire. Ou bien était-ce une main tendue ? Dans tous les cas, une invitation. S'en remettant en sa foi en Elune, il se laissa aller. L'ombre l'enveloppât, la douce et rassurante ombre. Et il fini par reprendre conscience dans son corps physique.
Ouvrant les yeux il ne retrouva pas la lumière qu'il espérait. Il se murmura une prière à Elune. Un bruit sourd percuta ses tympans assoupis. Etait-ce violent ou non ? Il ne sût le dire, il avait encore de la peine à sentir tout son corps. Il crût percevoir des éclats de voix et des hurlements, mais ce n'était peut être qu'une bourrasque faisant geindre les branches au dehors du refuge. Quand soudain, un grand fracas allât jusqu'à faire trembler les pierres à ses côtés ! Il fût rapidement suivit d'un autre, puis d'encore un autre, toujours plus proches et plus retentissants ! Kÿnes sentit le danger foncer vers lui à grands pas. Il voulût se redresser, en vain. Un grondement terrible, un bruit de métal s'éclatant contre la pierre, c'était une course folle, enragée ! L'instant d'après , la bête était sur lui. Sa pestilentielle odeur tirât Kÿnes de sa torpeur qui réussit tout juste à temps à faire barrage de son bras. Le choc fût brutal. L'ignominie verdâtre roula sur lui en hurlant et bavant. Ses yeux déments n'étaient que haine et mort pour sa proie. Ils brûlaient d'un feu intérieur démoniaque ! De la Felmagie ! L'elfe reconnut tout de suite cette infamie et prit la chose difforme à ce qui semblait être un cou. Il serra son poing tant qu'il put pour le briser. Mais le monstre lui plantât une lame dans l'aine. Ce démon savait se battre et Kÿnes n'était pas encore en pleine possession de ses moyens. Déjà sa main commençait à faiblir. L'autre le sentit, et sur les lèvres de l'antre immonde qui lui servait de bouche se dessina un rictus. C'est alors qu'une flèche empennée lui traversa la joue, épinglant son affreux et ultime sourire. Il rendit son dernier souffle et libérât le kaldoreï qui se redressa pour voir d'où venait cette bienheureuse intervention.
Malgré la pénombre de l'alcôve de la grotte où ils se trouvaient il reconnu la femme de son peuple et ses couleurs, une chasseresse, elle portait un accoutrement qu'il n'avait jamais vu, taillé pour le combat. Elle s'exclama en ses termes : "Ho. Vous êtes éveillé ! Venez vite, les orques envahissent le refuge. Nous devons nous replier ! Suivez moi." Le temps de murmurer un merci, d'adresser un dernier regard à la chose morte à ses pieds et il suivit, couvrant sa plaie de la main. Il réussit à marcher sans grande difficulté et se retrouva rapidement à l'air libre. Il y vit d'autres elfes luttant bec et ongle contre des dizaines de ces "orques". Ses consœurs bougeaient avec une agilité incomparable et subissaient très peu de dégâts. Alors qu'en face ce qui devait être des guerriers s'enrageait d'autant plus qu'ils recevaient des coups. Leurs forces étant en sous nombre manifeste, aussi le repli s'imposait et Kÿnes ne tardât à disparaitre avec elles.
Il trouva asile, avec d'autres rescapés, dans un important campement de Sentinelles, alors que le groupe qui venait de le sauver ne s'était pas même arrêté pour prendre du repos. Elles s'en étaient toutes retournées vers d'autres combats. Kÿnes identifiât leurs peintures de guerre, mais il ne devait jamais en revoir de telles. Il resta donc avec le groupe qui répondait au nom d'Ombrefeuilles et après quelques jours de soins il rejoignit leurs rangs. On lui avait expliqué la situation et il en avait tout de suite mesuré la gravité. De nouveaux ennemis venaient d'envahir leurs forêts. Le temps n'était pas à la réflexion, il fallait agir. Et c'est ce qu'il fit. Retrouvant assez rapidement l'usage de son corps il s'aperçut que celui-ci n'avait cessé de se développer, et qu'il pouvait déployer une puissance bien plus importante qu'avant son hibernation. En fait, même les Sentinelles ne pouvaient rivaliser avec lui en force pure. Il se confectionnât un arc et démontra vite qu'il était un atout de poids sur le champ de bataille. En particulier suite à une découverte traumatisante.
Au hasard d'une patrouille, son escouade se retrouvât dans une clairière transformée en un gigantesque charnier. Kÿnes, même dans ses pires visions cauchemardesques, n'avait jamais vu d'aussi macabre spectacle. Des membres découpés, arrachés, déchirés étaient éparpillés aux alentours. Parfois même entassés les uns sur les autres, comme pour être prêts à êtres dévorés. L'odeur y était insoutenable car bon nombre avaient étés calcinés. Certains corps brulaient même encore... L'un d'eux qui tentait de rester debout fini par s'écrouler dans une complainte qui emplit Kÿnes de tristesse et de rage. Il n'y avait aucun survivant, charmes, bouleaux et chênes avaient tous étés cruellement décimés. L'elfe voulut se mettre en traque des responsables de cette déforestation mais le clan Chanteguerre (Warsong) avait été signalé plus au sud, il fallait poursuivre sans se retourner.
Alors ils se mirent à courir plus vite, toujours plus vite, emplis du même désir ardent de vengeance. Et lorsqu'enfin ils virent l'ennemi, Kÿnes puisa dans toutes ses ressources durant sa séquence de tir, tant et si bien que lorsqu'il décocha sa première flèche, il y libéra sa mana, combinant le tout en un puissant tir d'arcane. Le missile décapita net deux orques d'affilé. Le combat qui s'en suivit ne fut pas moins intense, et Kÿnes venait de révéler son talent pour l'archerie. Au retour, victorieux, il fût nommé responsable d'escouade. Il la dirigeât sur les pentes du mont Mont Hyjal, où il devait croiser à nouveau les Sentinelles de Sandris Pennelune. Les combats qui y furent menés contre les démons y furent d'une ampleur qu'Azeroth ne devait jamais revivre, l'afflux était tel que seul les plus acharnés des kaldoreïs pouvaient survivre. Puisant jusque dans leurs dernières ressources, l'esprit toujours tourné vers Elune. C'est impuissants qu'ils assistèrent à la perte de la forêt d'Ashenval et au sacrifice des esprits anciens, ainsi qu'à la perte de leur immortalité. Le monde changeait, des ennemis apparaissaient, tout s'accélérait. Un quart de siècle ne s'était pas écoulé depuis le début des évènements qui avaient amenés au bord de la ruine un monde stable depuis cent siècles. "S'adapter ou mourir" était devenu le nouvel adage. Et Kÿnes le fit sien, renonçant totalement à la voie druidique, il chasserait toutes les formes de corruption d'Azeroth... et d'au-delà.
L'hibernation dans le rêve d'émeraude n'était en rien comparable avec toutes les expériences physiques, spirituelles ou mystiques qu'avait pu connaitre Kÿnes auparavant. Bien plus que son esprit était investit, alors que son corps sommeillait sans dépérir, il savait ne pas y être invulnérable. Il lui était tout particulièrement difficile d'appréhender plus qu'une strate à la fois, et il se sentait dépassé par les aléas parfois étranges du rêve. De sombres forces y œuvraient contre lesquelles il se contentait de faire profil bas. L'elfe de la nuit, n'en fut pas moins très actif contribuant autant que possible à la restauration amorcée par ses paires. De siècles en siècles, il perdit tout sentiment de réalisme quand à sa vie passée et continuait sa tâche sans relâche, sans épuisement, ni lassitude. L'utopie de cette dimension n'en était plus une pour lui, il vivait avec elle et souffrait lorsqu'elle dépérissait par endroits. Ce mal quasi impalpable et invisible lui échappait sans cesse, mais depuis quelques temps il était bien plus présent. Centaures, nymphes et lutins s'affairaient autour de lui avec plus d'empressement que jamais, sans qu'il parvienne à leur porter secours.
Au plus fort de la tourmente, Kÿnes perdit pied et sentit son lien se rompre. Il voulait lutter, mais une force l'en empêchait. C'était comme si le vent murmurait son nom et que la terre se dérobait sous ses pieds pour tour à tour l'attirer et le précipiter vers l'éveil. Alors qu'il redoublait d'efforts pour se maintenir une aura de pure lumière l'enveloppa. Il n'avait jamais rien vu d'aussi intensément blanc, même parmi les merveilles du rêve d'émeraude, et pourtant il n'était pas éblouit. Il crût discerner un sourire. Ou bien était-ce une main tendue ? Dans tous les cas, une invitation. S'en remettant en sa foi en Elune, il se laissa aller. L'ombre l'enveloppât, la douce et rassurante ombre. Et il fini par reprendre conscience dans son corps physique.
Ouvrant les yeux il ne retrouva pas la lumière qu'il espérait. Il se murmura une prière à Elune. Un bruit sourd percuta ses tympans assoupis. Etait-ce violent ou non ? Il ne sût le dire, il avait encore de la peine à sentir tout son corps. Il crût percevoir des éclats de voix et des hurlements, mais ce n'était peut être qu'une bourrasque faisant geindre les branches au dehors du refuge. Quand soudain, un grand fracas allât jusqu'à faire trembler les pierres à ses côtés ! Il fût rapidement suivit d'un autre, puis d'encore un autre, toujours plus proches et plus retentissants ! Kÿnes sentit le danger foncer vers lui à grands pas. Il voulût se redresser, en vain. Un grondement terrible, un bruit de métal s'éclatant contre la pierre, c'était une course folle, enragée ! L'instant d'après , la bête était sur lui. Sa pestilentielle odeur tirât Kÿnes de sa torpeur qui réussit tout juste à temps à faire barrage de son bras. Le choc fût brutal. L'ignominie verdâtre roula sur lui en hurlant et bavant. Ses yeux déments n'étaient que haine et mort pour sa proie. Ils brûlaient d'un feu intérieur démoniaque ! De la Felmagie ! L'elfe reconnut tout de suite cette infamie et prit la chose difforme à ce qui semblait être un cou. Il serra son poing tant qu'il put pour le briser. Mais le monstre lui plantât une lame dans l'aine. Ce démon savait se battre et Kÿnes n'était pas encore en pleine possession de ses moyens. Déjà sa main commençait à faiblir. L'autre le sentit, et sur les lèvres de l'antre immonde qui lui servait de bouche se dessina un rictus. C'est alors qu'une flèche empennée lui traversa la joue, épinglant son affreux et ultime sourire. Il rendit son dernier souffle et libérât le kaldoreï qui se redressa pour voir d'où venait cette bienheureuse intervention.
Malgré la pénombre de l'alcôve de la grotte où ils se trouvaient il reconnu la femme de son peuple et ses couleurs, une chasseresse, elle portait un accoutrement qu'il n'avait jamais vu, taillé pour le combat. Elle s'exclama en ses termes : "Ho. Vous êtes éveillé ! Venez vite, les orques envahissent le refuge. Nous devons nous replier ! Suivez moi." Le temps de murmurer un merci, d'adresser un dernier regard à la chose morte à ses pieds et il suivit, couvrant sa plaie de la main. Il réussit à marcher sans grande difficulté et se retrouva rapidement à l'air libre. Il y vit d'autres elfes luttant bec et ongle contre des dizaines de ces "orques". Ses consœurs bougeaient avec une agilité incomparable et subissaient très peu de dégâts. Alors qu'en face ce qui devait être des guerriers s'enrageait d'autant plus qu'ils recevaient des coups. Leurs forces étant en sous nombre manifeste, aussi le repli s'imposait et Kÿnes ne tardât à disparaitre avec elles.
Il trouva asile, avec d'autres rescapés, dans un important campement de Sentinelles, alors que le groupe qui venait de le sauver ne s'était pas même arrêté pour prendre du repos. Elles s'en étaient toutes retournées vers d'autres combats. Kÿnes identifiât leurs peintures de guerre, mais il ne devait jamais en revoir de telles. Il resta donc avec le groupe qui répondait au nom d'Ombrefeuilles et après quelques jours de soins il rejoignit leurs rangs. On lui avait expliqué la situation et il en avait tout de suite mesuré la gravité. De nouveaux ennemis venaient d'envahir leurs forêts. Le temps n'était pas à la réflexion, il fallait agir. Et c'est ce qu'il fit. Retrouvant assez rapidement l'usage de son corps il s'aperçut que celui-ci n'avait cessé de se développer, et qu'il pouvait déployer une puissance bien plus importante qu'avant son hibernation. En fait, même les Sentinelles ne pouvaient rivaliser avec lui en force pure. Il se confectionnât un arc et démontra vite qu'il était un atout de poids sur le champ de bataille. En particulier suite à une découverte traumatisante.
Au hasard d'une patrouille, son escouade se retrouvât dans une clairière transformée en un gigantesque charnier. Kÿnes, même dans ses pires visions cauchemardesques, n'avait jamais vu d'aussi macabre spectacle. Des membres découpés, arrachés, déchirés étaient éparpillés aux alentours. Parfois même entassés les uns sur les autres, comme pour être prêts à êtres dévorés. L'odeur y était insoutenable car bon nombre avaient étés calcinés. Certains corps brulaient même encore... L'un d'eux qui tentait de rester debout fini par s'écrouler dans une complainte qui emplit Kÿnes de tristesse et de rage. Il n'y avait aucun survivant, charmes, bouleaux et chênes avaient tous étés cruellement décimés. L'elfe voulut se mettre en traque des responsables de cette déforestation mais le clan Chanteguerre (Warsong) avait été signalé plus au sud, il fallait poursuivre sans se retourner.
Alors ils se mirent à courir plus vite, toujours plus vite, emplis du même désir ardent de vengeance. Et lorsqu'enfin ils virent l'ennemi, Kÿnes puisa dans toutes ses ressources durant sa séquence de tir, tant et si bien que lorsqu'il décocha sa première flèche, il y libéra sa mana, combinant le tout en un puissant tir d'arcane. Le missile décapita net deux orques d'affilé. Le combat qui s'en suivit ne fut pas moins intense, et Kÿnes venait de révéler son talent pour l'archerie. Au retour, victorieux, il fût nommé responsable d'escouade. Il la dirigeât sur les pentes du mont Mont Hyjal, où il devait croiser à nouveau les Sentinelles de Sandris Pennelune. Les combats qui y furent menés contre les démons y furent d'une ampleur qu'Azeroth ne devait jamais revivre, l'afflux était tel que seul les plus acharnés des kaldoreïs pouvaient survivre. Puisant jusque dans leurs dernières ressources, l'esprit toujours tourné vers Elune. C'est impuissants qu'ils assistèrent à la perte de la forêt d'Ashenval et au sacrifice des esprits anciens, ainsi qu'à la perte de leur immortalité. Le monde changeait, des ennemis apparaissaient, tout s'accélérait. Un quart de siècle ne s'était pas écoulé depuis le début des évènements qui avaient amenés au bord de la ruine un monde stable depuis cent siècles. "S'adapter ou mourir" était devenu le nouvel adage. Et Kÿnes le fit sien, renonçant totalement à la voie druidique, il chasserait toutes les formes de corruption d'Azeroth... et d'au-delà.
Kÿnes
Re: [BG]Kÿnes Lacs-de-Lune.
Chapitre 3 (an 20 jusqu'à nos jours).
Dans les années qui suivirent la grande bataille du Mont Hyjal, les relations entres elfes de la nuit et les peuples de l'alliance s'apaisèrent et dans une moindre mesure il en fut de même avec la Horde de Thrall. Les mentalités évoluaient vers une ouverture qui n'était pas sans déplaire à bien des kadolreï et Kÿnes bien que réticent lorsqu'il s'agissait de faire confiance, voyait malgré tout que c'était une bonne chose. Loin de ses forêt il découvrit également que l'art de la traque lui était tout aussi utile au cœur de la jungle des factions de l'Alliance. Les humains avaient tout particulièrement aiguisé son intérêt par leur capacité d'adaptation, et leurs ambitions dévorantes pour de si courtes vies. Mais ils étaient bien trop versatiles et devaient être guidés. Ou tout du moins surveillés.
Ce fût néanmoins libéré de toute charge envers les Sentinelles qu'il rejoignit Theramore et les troupes de Jaina Portvaillant. Il pensait venir leur apporter son aide pour déjouer les malversations des Orques, mais il découvrit qu'il régnait dans cette citée portuaire un singulier sentiment d'apaisement et de tolérance, en dépit de certaines rancunes tenaces. L'elfe de nuit ne fût pas dupe et perçut toute la tension qui menaçait de pousser à nouveau au conflit, mais des objectifs plus pressants réclamaient l'attention de tous. Il restât auprès d'eux et étudiât leurs coutumes, leurs façons de penser. Et il réussit finalement à gagner leur respect et leur confiance. Ce qui explique qu'ils s'en remirent à Kÿnes lorsque commença une série de disparitions inquiétantes.
Les petites patrouilles n'étaient pas inquiétées mais dés lorsqu'un homme s'aventurait seul dans le marécage, il disparaissait sans laisser de traces. Du moins pas pour l'oeil non avertit, mais le kaldoreï décela des signes manifeste de l'action d'un démoniste. En vérité, le fourbe n'était guère prudent et se retrouva vite prit au piège alors qu'il allait commettre un autre méfait. L'homme vêtu d'atours sombres était penché sur sa dernière victime, le poignard à la main, il découpait la poitrine du corps encore chaud pour lui retirer son cœur. Kÿnes attendit de croiser son regard, ses yeux mornes et sans vie, ne cillèrent même pas en voyant la mort venir, surement trop habitué à sa présence. Ce fût un grand soulagement pour la ville portuaire mais ce n'était qu'un démoniste parmi tant d'autres pour Kÿnes.
Il s'embarqua pour les terres de l'est alors que les conflits renaissaient entre la Horde et l'Alliance. Il ne voulait pas être de ce combat. Et puis il se sentait désormais en danger. En s'enfonçant sous la montagne vers la cité des nains, il se retournait pour s'assurer qu'il n'était pas suivit. Ambassadeur de son peuple dans la ville de Hurlevent, il scrutait les ombres se faufilant dans la foule. Désormais certain qu'on le traquait, il faisait profil bas, tentait de se fondre dans le paysage, mais il n'était plus dans sa forêt, déguiser sa silhouette n'était pas chose aisée. Lorsqu'on annonça que la porte des ténèbres était ouverte vers l'Outreterre, il y vit un moyen de mettre de la distance entre son poursuivant et lui, et se proposa d'accompagner l'expédition Cénarienne.
Il s'y chargea en particulier de tenter de négocier l'acquisition de la technologie des éthériens capables de faire croître un écosystème complet à l'abri d'un éco-dôme. Rapporter ce savoir sur Azeroth aurait permit d'accélérer considérablement la restauration des espaces dévastés de Kalimdor. Hélas, durant des pourparlers cruciaux avec ce peuple un ennemi commun fit irruption. Un puissant Marcheur-du-vide, entité vouée au néant par excellence. Sa présence ne pouvait être un hasard, tout comme son sacrifice. Il se détruisit en une géante implosion avant que quiconque n'ai le temps de le maitriser. Kÿnes eût juste le temps de se projeter dans un portail de transport éthérien. Mais son corps n'était pas fait pour résister à un passage dans le Néant distordu. La douleur fût si intense qu'il perdit connaissance quasi sur le champ.
Il apprit plus tard, qu'il avait effectué un saut sur une très petite distance et qu'il n'y était resté que quelques secondes, mais qu'il ne devait la préservation de son corps qu'à l'intervention d'un prêtre draeneï. Bien que la chaire soit facile à reconstituer, sa capacité à manipuler le mana avait été irrémédiablement altérée. L'elfe n'était plus capable de le contenir suffisamment lors d'un tir des arcanes, son contrôle lui échappait. Les éthériens lui firent alors don des bandelettes enchantées dont ils se servaient eux mêmes. Si sa maitrise du mana n'était plus aussi efficace qu'avant, à condition d'enserrer son corps dans ce bandage, il pouvait à nouveau utiliser son tir. Finalement si lui avait plus ou moins réchappé de l'implosion grâce à ses alliés longue-vie, ce n'était pas le cas de bon nombres des êtres qui y avait étés présents. Dés lors, il devint difficile de trouver un terrain d'entente avec les éthériens, qui voyaient dans cette démarche plus de risques de pertes, que de profits potentiels.
Contre toute attente, ce ne fût pourtant pas la raison de l'échec complet de cette mission. Kÿnes en fût le seul responsable. Ses récentes mésaventures l'avait distrait de son prédateur, mais celui-ci avait bel et bien poursuivit sa proie jusqu'en Outreterre. Il lui mit la main dessus en plein jour, devant tous. En fait on lui avait même indiqué très précisément comment trouver l'elfe. Et lorsque Kÿnes le vit, et comprit qu'il était venu pour lui, il ne tentât pas résister. Jamais il n'aurait pensé pouvoir être la cible d'un tel chasseur, et d'ailleurs cette surprise était réciproque. Le redresseur de tords de la Main d'Argus n'avait comprit qu'en voyant les longues oreilles s'étirant sous son chapeau qu'il avait traqué un elfe de la nuit. La raison de cette arrestation remontait à l'affaire du démoniste de Theramore.
Kÿnes n'avait pas tué le démoniste, mais un pauvre homme dont l'infâme se servait par contrôle mental. Il n'était donc qu'un pantin le soir où il avait croisé le regard de l'elfe, un pauvre hère qui n'attendait que d'être libéré de son emprise. L'homme avait une femme, des enfants, ils réclamaient justice... Bien sûr, dés lors, il n'était plus question de tenter de renégocier un accord avec les éthériens, la confiance étant perdue, et le cercle cénarien tient toujours rigueur à Kÿnes de ce désastre diplomatique.
Le kaldoreï quand à lui se laissa escorter par le redresseur de tords, jusqu'à la veuve et les orphelins. Par le passé il avait affronté des guerriers ennemis et dût créer bien des peines dans d'honorables foyers, mais c'était le lot de la guerre. Cette mort inutile, dénuée de sens, était un fardeau qu'il devrait porter le restant de sa vie de mortel. La femme à qui il ne pouvait demander le pardon, ne pouvait qu'être d'autant plus affligée à l'idée que le responsable de sa peine survivrait à tous les âges. Et d'une certaine manière Kÿnes en vint pour la première fois à trouver une once de contentement dans le fait de ne plus être éternel. Pendant le chemin du retour, il pensa également à celui à qui il devait que la justice ai été rendue. Ce descendant d'érédars, protégé par sa Lumière. Leurs peuples étaient si différents et mais pourtant guidés par les mêmes valeurs. L'elfe de la nuit n'obtint pas le pardon de la famille mais considérant les raison de ses actes, ils ne réclamèrent pas vengeance.
Suite à cet épisode tragique, Kÿnes Lacs-de-Lune, disparût. Nul ne sait ce qu'il advint de lui pendant la campagne du Norfendre. Méditant ou chassant dans l'ombre, il s'était retiré du monde. On ne devait le revoir qu'au jour du mariage de Tyrande et Malfurion, le sourire revenu sur ses lèvres et l'oeil veillant sur la célèbre Shandris Pennelune.
Dans les années qui suivirent la grande bataille du Mont Hyjal, les relations entres elfes de la nuit et les peuples de l'alliance s'apaisèrent et dans une moindre mesure il en fut de même avec la Horde de Thrall. Les mentalités évoluaient vers une ouverture qui n'était pas sans déplaire à bien des kadolreï et Kÿnes bien que réticent lorsqu'il s'agissait de faire confiance, voyait malgré tout que c'était une bonne chose. Loin de ses forêt il découvrit également que l'art de la traque lui était tout aussi utile au cœur de la jungle des factions de l'Alliance. Les humains avaient tout particulièrement aiguisé son intérêt par leur capacité d'adaptation, et leurs ambitions dévorantes pour de si courtes vies. Mais ils étaient bien trop versatiles et devaient être guidés. Ou tout du moins surveillés.
Ce fût néanmoins libéré de toute charge envers les Sentinelles qu'il rejoignit Theramore et les troupes de Jaina Portvaillant. Il pensait venir leur apporter son aide pour déjouer les malversations des Orques, mais il découvrit qu'il régnait dans cette citée portuaire un singulier sentiment d'apaisement et de tolérance, en dépit de certaines rancunes tenaces. L'elfe de nuit ne fût pas dupe et perçut toute la tension qui menaçait de pousser à nouveau au conflit, mais des objectifs plus pressants réclamaient l'attention de tous. Il restât auprès d'eux et étudiât leurs coutumes, leurs façons de penser. Et il réussit finalement à gagner leur respect et leur confiance. Ce qui explique qu'ils s'en remirent à Kÿnes lorsque commença une série de disparitions inquiétantes.
Les petites patrouilles n'étaient pas inquiétées mais dés lorsqu'un homme s'aventurait seul dans le marécage, il disparaissait sans laisser de traces. Du moins pas pour l'oeil non avertit, mais le kaldoreï décela des signes manifeste de l'action d'un démoniste. En vérité, le fourbe n'était guère prudent et se retrouva vite prit au piège alors qu'il allait commettre un autre méfait. L'homme vêtu d'atours sombres était penché sur sa dernière victime, le poignard à la main, il découpait la poitrine du corps encore chaud pour lui retirer son cœur. Kÿnes attendit de croiser son regard, ses yeux mornes et sans vie, ne cillèrent même pas en voyant la mort venir, surement trop habitué à sa présence. Ce fût un grand soulagement pour la ville portuaire mais ce n'était qu'un démoniste parmi tant d'autres pour Kÿnes.
Il s'embarqua pour les terres de l'est alors que les conflits renaissaient entre la Horde et l'Alliance. Il ne voulait pas être de ce combat. Et puis il se sentait désormais en danger. En s'enfonçant sous la montagne vers la cité des nains, il se retournait pour s'assurer qu'il n'était pas suivit. Ambassadeur de son peuple dans la ville de Hurlevent, il scrutait les ombres se faufilant dans la foule. Désormais certain qu'on le traquait, il faisait profil bas, tentait de se fondre dans le paysage, mais il n'était plus dans sa forêt, déguiser sa silhouette n'était pas chose aisée. Lorsqu'on annonça que la porte des ténèbres était ouverte vers l'Outreterre, il y vit un moyen de mettre de la distance entre son poursuivant et lui, et se proposa d'accompagner l'expédition Cénarienne.
Il s'y chargea en particulier de tenter de négocier l'acquisition de la technologie des éthériens capables de faire croître un écosystème complet à l'abri d'un éco-dôme. Rapporter ce savoir sur Azeroth aurait permit d'accélérer considérablement la restauration des espaces dévastés de Kalimdor. Hélas, durant des pourparlers cruciaux avec ce peuple un ennemi commun fit irruption. Un puissant Marcheur-du-vide, entité vouée au néant par excellence. Sa présence ne pouvait être un hasard, tout comme son sacrifice. Il se détruisit en une géante implosion avant que quiconque n'ai le temps de le maitriser. Kÿnes eût juste le temps de se projeter dans un portail de transport éthérien. Mais son corps n'était pas fait pour résister à un passage dans le Néant distordu. La douleur fût si intense qu'il perdit connaissance quasi sur le champ.
Il apprit plus tard, qu'il avait effectué un saut sur une très petite distance et qu'il n'y était resté que quelques secondes, mais qu'il ne devait la préservation de son corps qu'à l'intervention d'un prêtre draeneï. Bien que la chaire soit facile à reconstituer, sa capacité à manipuler le mana avait été irrémédiablement altérée. L'elfe n'était plus capable de le contenir suffisamment lors d'un tir des arcanes, son contrôle lui échappait. Les éthériens lui firent alors don des bandelettes enchantées dont ils se servaient eux mêmes. Si sa maitrise du mana n'était plus aussi efficace qu'avant, à condition d'enserrer son corps dans ce bandage, il pouvait à nouveau utiliser son tir. Finalement si lui avait plus ou moins réchappé de l'implosion grâce à ses alliés longue-vie, ce n'était pas le cas de bon nombres des êtres qui y avait étés présents. Dés lors, il devint difficile de trouver un terrain d'entente avec les éthériens, qui voyaient dans cette démarche plus de risques de pertes, que de profits potentiels.
Contre toute attente, ce ne fût pourtant pas la raison de l'échec complet de cette mission. Kÿnes en fût le seul responsable. Ses récentes mésaventures l'avait distrait de son prédateur, mais celui-ci avait bel et bien poursuivit sa proie jusqu'en Outreterre. Il lui mit la main dessus en plein jour, devant tous. En fait on lui avait même indiqué très précisément comment trouver l'elfe. Et lorsque Kÿnes le vit, et comprit qu'il était venu pour lui, il ne tentât pas résister. Jamais il n'aurait pensé pouvoir être la cible d'un tel chasseur, et d'ailleurs cette surprise était réciproque. Le redresseur de tords de la Main d'Argus n'avait comprit qu'en voyant les longues oreilles s'étirant sous son chapeau qu'il avait traqué un elfe de la nuit. La raison de cette arrestation remontait à l'affaire du démoniste de Theramore.
Kÿnes n'avait pas tué le démoniste, mais un pauvre homme dont l'infâme se servait par contrôle mental. Il n'était donc qu'un pantin le soir où il avait croisé le regard de l'elfe, un pauvre hère qui n'attendait que d'être libéré de son emprise. L'homme avait une femme, des enfants, ils réclamaient justice... Bien sûr, dés lors, il n'était plus question de tenter de renégocier un accord avec les éthériens, la confiance étant perdue, et le cercle cénarien tient toujours rigueur à Kÿnes de ce désastre diplomatique.
Le kaldoreï quand à lui se laissa escorter par le redresseur de tords, jusqu'à la veuve et les orphelins. Par le passé il avait affronté des guerriers ennemis et dût créer bien des peines dans d'honorables foyers, mais c'était le lot de la guerre. Cette mort inutile, dénuée de sens, était un fardeau qu'il devrait porter le restant de sa vie de mortel. La femme à qui il ne pouvait demander le pardon, ne pouvait qu'être d'autant plus affligée à l'idée que le responsable de sa peine survivrait à tous les âges. Et d'une certaine manière Kÿnes en vint pour la première fois à trouver une once de contentement dans le fait de ne plus être éternel. Pendant le chemin du retour, il pensa également à celui à qui il devait que la justice ai été rendue. Ce descendant d'érédars, protégé par sa Lumière. Leurs peuples étaient si différents et mais pourtant guidés par les mêmes valeurs. L'elfe de la nuit n'obtint pas le pardon de la famille mais considérant les raison de ses actes, ils ne réclamèrent pas vengeance.
Suite à cet épisode tragique, Kÿnes Lacs-de-Lune, disparût. Nul ne sait ce qu'il advint de lui pendant la campagne du Norfendre. Méditant ou chassant dans l'ombre, il s'était retiré du monde. On ne devait le revoir qu'au jour du mariage de Tyrande et Malfurion, le sourire revenu sur ses lèvres et l'oeil veillant sur la célèbre Shandris Pennelune.
Kÿnes
Re: [BG]Kÿnes Lacs-de-Lune.
Description Total-rp :
- Spoiler:
- Que le domaine soit sylvain ou urbain, cet intime de l'ombre rôde avec une aisance instinctive. Au cœur même de la foule sa démarche coulée déjoue la vigilance du guetteur. Il est néanmoins trahit par l'éclat de ses prunelles ambrées qui, telle la valse d'un espiègle feu-follet, surgit et s'évanouit, tour à tour, au hasard des soubresauts du bord souple de son couvre-chef. De plus, dépassant d'une bonne hauteur le commun des mortels, sa présence s'impose dès lors qu'il se fige. Ainsi que l'évidence des âges qu'il a dû traverser, ses veines se nourrissant du terreau mystique des êtres de sa race, pour alimenter sa carrure solidement musclée. Cependant, le kaldorei dompte son physique sauvage en passant de fins atours près du corps à la teinture crépusculaire rehaussée de discrètes dorures. Son allure se voit donc faite d'un harmonieux contraste entre sa nature profonde et le monde qu'il arpente et qu'il sonde.
Il est l'un de ces elfes de la nuit dont le mystère s'épaissit d'autant qu'on l'observe. Effet renforcé par les bandelettes enserrant ses mains épaisses et carrées, couvrant de sa paume à son coude. Ces morceaux de tissus n'entravent en rien l'agilité de ses doigts découverts, mais ne sauraient faire office de protection efficace contre une lame. En vérité, l'oeil avertit reconnaitra les bandages enchantés propres aux éthériens. D'ailleurs, ses pieds et son tronc étant enveloppés par le même procédé, les sens les plus exercés décèleront peut-être leurs effluves arcaniques.
A ce propos il est à noter que ses armes dégagent elles aussi une aura aux propriétés magiques, encore qu'il serait plus juste de parler d'effet éponge tant celles-ci semblent propices à absorber les arcanes. On retrouvera ces matériaux exotiques sur sa dague, sa griffe et son épée. Mais son objet le plus excentrique est incontestablement son arc à quadruple branches. Celles-ci ayant étés finement taillées dans un bois de violette, on identifie enfin la fragrance subtile qui accompagne l'elfe, ce parfum évanescent qui s'estompe dès lors qu'on le hume. Ces branches ont été assouplies par enchantement et peuvent offrir un band considérable en se pliant sans se rompre. A l'inverse de ses autres équipements, l'arc est davantage enclin à canaliser qu'à retenir la magie. Ce qui se manifeste d'ailleurs par un scintillement constant au niveau des coches, provoqué par les fibres de fil lunaire desquelles est tressé la corde. De même qu'en témoigne également l'imposante fenêtre cerclée où une série de disques runiques aident à la décoche des flèches empennées.
Quant à son visage c'est celui d'un Kaldorei au teint d'un ciel sans nuage. Son front haut est lisse bien qu'un pli vertical sépare ses sourcils broussailleux au risque de le faire passer pour un songeur. Ses prunelles autrefois dorées se ternissent. Son nez se fait discret. Alors qu'un cou puissant et un menton allant en s'allongeant lui forment une mâchoire de lion. Sa voix de basse-contre, elle, s'élève tel le grondement lointain d'un orage d'été, chaude et rassurante ; si tant est qu'on prenne garde à ne pas provoquer sa puissance latente. Elle porte ses mots posés, entrecoupés de silences, s'échappant lentement, comme à rebours, de ses lèvres concaves. Volontiers, il tempère ou encourage, sur le ton du professeur prévenant. Mais il ne s'illumine vraiment d'un sourire curieux que lorsqu'il devient le disciple.
Kÿnes
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