Le Trépas du Guerrier

La Croisée, au couché du soleil …


Une journée calme, très calme … Un rare moment de paix pour un camp en si grande activité… Et cela ne semble pas ravir tout le monde …

Un silence pesant anime l’auberge de la Croisée … Un silence rompu par le sinistre bruit du contact de la pierre sur l’acier, Au fond de la bâtisse, dans un coin, un Orc tout en armure rumine sa haine et sa lassitude en aiguisant le tranchant de sa hache…

Nous sommes des guerriers, bon sang ! Le camp se fait de plus en plus calme … Ce n’est pas dans ce trou miteux que nous allons prouver notre bravoure ! Nous avons besoin d’ennemis à combattre … J’AI besoin d’ennemis à combattre … Et que me répond le chef ? Des Hommes-Cochons … C’est une Honte ! Des guerriers de notre rang ne devraient pas être rabaissés à combattre la vermine !

Cet Orc encagé dans une lourde armure sombre, porte sur son visage la haine et la frustration … Vous l’aurez comprit, il s’agit du Champion du camp … Gromnak Hache-Brisée. Le calme de l’endroit l’insupporte… Un calme bien trop éphémère. Quelques minutes après, des cris rauques et incessant résonnent dans tout le camp, les insultent fusent entre deux ordres … Ce n’est pas vraiment compréhensible, mais, il semblerait que les grunts du clan en faction à la Croisée aient reçu l’ordre de se rassembler, et il est aisé de reconnaître le langage et le ton sec de l’instructeur dans ces cris assourdissants … Si en ce bas monde il existe un esprit supérieur, un créateur, ou que sais-je encore … Voilà qu’il vient de ravir le champion blasé.

Enfin un peu d’Action … Je ne connais nul adversaire capable de me défaire … Mais l’ennui aurait finit par avoir raison de moi …

Sans plus attendre, le voilà qu’il rengaine sa lourde hache dans son dos avant de quitter le bâtiment et d’observer ce qui ce passe à l’entrée de ce dernier.

Recrues et grunts s’alignent face à l’instructeur … Evidement, c’est le jour de l’entraînement ! Comment Gromnak aurait pu oublier ça ?!
Un large de sourire de satisfaction vient déformer son visage. En effet, le faciès si souvent frappé par la colère et la haine de l’Orc n’est pas habitué à tant de réjouissances … Son sourire, avec tout ses effort, ressemble bien plus à une effroyable grimace qu’autre chose.
Après un discours toujours aussi sec et glacial de sa part, et un autre très similaire de la part de l’instructeur Varkh, voilà que la troupe du Clan Noirsang chevauche jusqu’au camp de Mor’shan, loin derrière l’assaut continuel que subissent les remparts du même nom. Pourquoi Varkh a choisit de se rapprocher des forêts pour s’entraîner … ? Gromnak ne tardera pas à le savoir… Deux groupes furent formés, les futurs raideurs suivirent les exercices du Cherche-Guerre tandis que le Champion occupait le reste des combattants, de ce qu’il trouve le plus distrayant à ses yeux … Le combat. C’est ainsi, qu’il mit au défi Magarha, Moghan, Noya et même le Garde de Fer Lokna, dans une arène improvisée … L’enclos aux pourceaux se révèle être une zone d’entraînement au combat bien intéréssante … Les pieds profondément enfoncés dans la fange, voilà qu’il faut redoubler d’effort pour se montrer menaçant sans trébucher lamentablement dans le bourbier, devant tout ses compagnons d’armes.

Pendant plusieurs heures, les combattants encaissèrent les coups de leurs adversaires tout aussi douloureusement que les remarques rabaissantes de l’insatisfait champion tandis que Varkh s’occupait avec grand soin de la future arme au service de Noirsang : Les Ecumeurs … Puissants guerriers montés qui manient l’Arc et la manière de dompter les plus féroces créatures d’Azeroth : Les Worgs …

Après un entraînement bien éprouvant, les guerriers s’alignèrent devant le Champion, épuisés, parfois même ensanglantés et durent supporter une dernière fois les enguelades de Gromnak qui clamait haut et fort être entouré d’incapables, même sa femelle, l’officier Lokna, eu droit à ses brimades devant le reste des grunts … Varkh eu la bonne idée d’épargner le supplice qu’est la compagnie du champion à ses recrues, et demanda à ce que la troupe puisse rejoindre le rempart, en restant bien mystérieux sur ses intentions …

Arrivé à une petite centaine de mètre des remparts, la troupe fit une halte. Tandis que l’instructeur s’absenta quelques instants, les grunts, rejoint par le légionnaire Ulytau et les futurs raideurs écoutèrent le discours du Champion avec comme musique d’ambiance le sinistre vacarme de la guerre, le bruit sourd du choc de l’acier, les hurlements d’agonies … Inutile d’être un clairvoyant pour cerner les desseins du Cherche-Guerre, les forêts d’Orneval seraient de nouveau le terrain de jeu des Noirsang … Mais pourquoi veut-il les enmener ici ? Sur quels ordres ? Ce n’est qu’à son retour, qu’il convoqua Lokna et Gromnak pour donner réponses à toutes questions, et élaborer une stratégie. Sous les ordres de la Haute Orgrimmar, La troupe avait pour mission de rendre incontestable la suprématie de la Horde, et pour ce faire, de prendre aux mains de l’ennemis un des avants postes qui permettent aux elfes un siège presque continuel sur les remparts de bois qui maintiennent une fragile frontière entre la âpre savane que sont les Tarides, et la dense forêt d’Orneval. Mais autant faire d’une pierre deux coups, et de mettre à l’épreuve la nouvelle arme de guerre du clan, les Ecumeurs …
Gromnak, secondé par Lokna, avait pour mission de passer derrière les lignes ennemis avec le moins de pertes possibles pour rejoindre l’entrée principale de l’avant poste ciblé, tandis que la horde montée de Varkh devra chevaucher jusqu’à se poster à couvert, non loin du même avant poste, pour prendre les forces Elfes en tenaille.

Le champion guida ses troupes d’une main ferme à travers le champ d’honneur, sa hache fut vite pleine de sang, et sa conscience réussit avec difficulté à lui ordonner de traverser le champ de bataille, et non de massacrer tous ennemis à vu. Sans aucunes pertes, sans aucuns bléssés, il réussit à mener ses guerriers et quelques renforts chanteguerre trouvés sur la bataille derrière les fourrés, non loin devant l’entrée du bâtiment qui allait subir le courroux de ces guerriers assoiffés de vengeance.
Un des points les plus difficiles à mettre en place : L’ordre de charge.
Gromnak et ses guerriers allaient foncer tête baissée sur l’ennemi. La stratégie basique des elfes reste d’avoir une garnison d’archer, derrière les lignes du combat pour massacrer les assaillants, et c’est là qu’intervenait la horde du Cherche-Guerre, une fois les premiers signes de batailles, lui et ses écumeurs avaient pour mission de charger les positions défensives de l’avant poste, sans quoi, la charge du champion se solderai inévitablement par la mort, après avoir essuyé une pluie de flèches.
Il fallait donc qu’il laisse assez de temps à Varkh pour se mettre en place, mais pas trop longtemps pour ne pas qu’ils se fassent repérer, ou qu’ils puissent douter que ses troupes se soit faites décimées avant de pouvoir atteindre l’avant poste.

Ce n’est qu’après avoir reçu le rapport d’éclaireur de Noya, et avoir minutieusement expliqué la stratégie à ses guerriers, qu’il ordonna la charge dans un rugissement bestial en guise de cri de guerre.

Lui et ses soldats, malgré leur lourd équipement foncèrent sans une once d’hésitation sur l’avant poste, et se frayèrent rapidement un chemin parmi les cadavres, animés d’une rage meurtrière, après tant d’inactivité, ils décimèrent nombre d’Elfes qui tentaient d’organiser une ligne défensive après une attaque surprise aussi bien préparée. Comme prévu par l’instructeur, les archers se mirent en place, loin derrière la fragile résistance des sentinelles devant les guerriers sans pitiés que sont les Noirsang, prêts à exterminer la menace d’une volée de flèche. Et c’est alors que les hurlements de guerres se firent entendre au nord, les guerriers montés, sous le commandement de Varkh déferlèrent tel une plaie sur la défense elfique, et ne mirent que quelques secondes pour la réduire à un tas de carcasses baignant dans une marre de sang. Les survivant furent exécutés et le bâtiment prit d’assaut, la victoire fut rapide et totale … Le champion avait enfin le combat glorieux qu’il demandait tant, et il n’en était qu’euphorique …
Lorsque la rage et l’adrénaline du combat se dissipèrent, quelques minutes après, juste le temps de vérifier pertes et bléssés du coté Orc, une vive douleur se fit sentir au niveau des cotes du champion … D’un air stupéfait, il observa la flèche qui avait pénétrée son armure, et qui s’était confortablement logée au plus profond de ses chairs. Certainement le fruit de sa charge bien trop exposée, une des sentinelles a du être bien plus rapide qu’ils ne l’avaient pensés … Après tout, ce sont les risques du champ d’honneur. Il brisa la tige du projectile et ne fit rien paraître devant ses hommes, il serait intolérable que le champion soit le seul blessé grave de cette escarmouche.

Varkh avait reprit la route à dos de monture avec ses combattants, et Gromnak fit de même avec les siens,, une fine trainée pourpre vint se répandre dans son sillage, souillant la terre fertile de ces forêt de son sang une énième fois. La douleur se fit de plus en plus présente, mais son orgueil le poussa à la surmonter, trop fier … Trop confiant … Les demandes inquiètes de sa femelles sur son état de se soldèrent que par de méchantes répliques du guerrier qui sans trop de ménagement, lui ordonna de se mêler de ses affaires. Le trajet fut éprouvant, chaque pas devenait un défi plus insurmontable que le précédent, sa constitution, et surtout sa lourde escorte, lui permis de se réfugier derrière les remparts de Mor’Shan, et de retrouver Varkh et ses écumeurs. C’est ici que se joua son avenir, mais sa fierté fut bien trop grande, nombre de guérisseurs résident au camp et soignent ce genre de blessures, à longueur de journée… Mais Gromnak ne voulut rien entendre, et il ordonna à ce que la troupe entière des Noirsang reprennent la route, en direction du camp, à dos de montures. Le trajet fut éprouvant, mais il encaissa la douleur, ne laissant que de sinistres grognements lui échapper, en prenant grand soin de refoulé avec mépris toutes les demandes sur son état. Arrivé au camp, à bout de force … Il sauta de sa monture, et manqua de peu de s’écrouler au sol. Furieusement frustré, il ôta son heaume pour le jeter brutalement contre le sol, révélant un visage fiévreux, marqué par la douleur, avant de rejoindre l’auberge à toute hâte.
Il s’écroula dans une des alcôves du bâtiment, laissant sa hache ensanglantée s’heurter au sol, répandant sur ce dernier le morbide liquide dont elle était souillée.

Il fut rejoint plus tard par sa femelle, et toutes les interrogations de cette dernière furent encore et encore refoulées par la méchanceté accrue par la frustration de Gromnak. Jusqu’à ce qu’il lui ordonne, en tant que supérieur, de quitter les lieux et de rejoindre les autres.

Après un dernier discours de la part de Varkh, les recrues, basés à l’extérieurs reprirent leurs postes tandis que les deux gardes de fer virent juger de l’état du Champion. Des soins étaient nécessaires s’il voulait survivre, et malgré l’entêtement de la bête de guerre à refuser tous soins, il fut forcé de s’y contraindre. C’est ainsi que pendant d’interminables minutes, le camp fut plongé dans une atmosphère sordide, sous les beuglements accablés du Champion lorsqu’on dut lui retirer le reste du projectile. C’est alors qu’on remarqua que non seulement la flèche s’était logée dans un point sensible, mais qu’outre le sang, un liquide verdâtre suintait de la blessure… Une victoire empoisonnée … La sentinelle qui réussit à toucher le champion avait prit soin d’enduire la pointe de sa flèche d’un poison bien supérieur à du simple venin. Et le refus de Gromnak à se faire soigner au plus vite laissa le temps à la substance de se répandre dans son organisme … Une saignée fut alors entreprise par le Garde de fer Varkh. Ce dernier devait alors faire attention à ne pas toucher les points vitaux, mais devait aussi veiller à sa propre sécurité devant la bête acharnée sous l’affliction qui hurlait de rage et de douleur. Il réussit d’ailleurs à esquiver certains des coups furieux de Gromnak, qui se débattait avec puissance, tandis que sa femelle tentait vainement de le maintenir en place …

Pour soigner les gros engins, il n’y à pas trente-six moyens … Un coup de coude sur la tempe réussit à calmer la bête enragée, du moins.. A le plonger dans un coma, pour la sécurité de tous. Le Cherche guerre appliqua alors une lame sur la plaie, qui bien évidement, fut au préalable plongée dans le braséro le plus proche. La douleur inimaginable de l’acier ardent sur la blessure extirpa l’Orc de sa léthargie pour rendre la pareille à son médecin, dans de puissants et furieux coups, percutant par la même occasion sa femelle … Et ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, qu’il réussit enfin à se calmer, exténué par le combat, par le poison, et par les méthodes de médecines d’un garde de fer rustre…

Pendant plusieurs jours, l’état du champion était instable, le poison avait bien fait son œuvre, et eu largement le temps de se gorgé dans ses organes vitaux. Et c’est ainsi qu’après une semaine de lutte acharnée entre la vie et la mort, Gromnak Hache-Brisée, « Le Géant de Pierre » succomba à ses blessures. Sa fierté et sa confiance eurent raison de lui.

Et c’est donc en cette septième lune du deuxième mois, que le Trépas du Champion eu lieu.





[HRP]

Voilà un dernier récit pour informer la communauté Roleplay de Kirin Tor, que par un concour de circonstances, je me vois contraint de mettre un terme à World of Warcraft, au RP, et à tout ce qui va avec.

Bonne continuation, bonne chance.