Au fond du trou !

Le soleil, timide, ayant du mal à transpercer l’épais tapis de feuille, baigne la forêt d’une lueur diffuse.
Nue sur le sol, la bouche pâteuse je m’étire, reprenant douloureusement conscience du monde qui m’entoure.
Un homme à coté de moi, dort profondément. Nauséeuse je me relève, sans même prendre la peine de regarder à quoi il ressemble, j’enfile une chemise et rapidement rassemble mes affaires.
J’avais l’impression d’être sur l’rafiot, ca tanguait c’était une sensation étrange presque rassurante et agréable, sauf que j’avais comme qui dirait le mal de mer, à peine le temps pour moi de prendre appuis sur un tronc d’arbre que j’expulse sans ménagement les excès de la veille. Je reprends peu à peu mes esprits, m’essuie avec ma manche. Je déambule dans la forêt me laissant guider par le bruit d’une chute d’eau.
Je m’avance et m’installe sous la cascade, l’eau ruisselant le long de ce corps souillé. Les coups et les blessures témoignages d’anciennes bagarres me font grimacer, la douleur presque insoutenable est comme un électrochoc, un réveil brutal, les larmes me montent et je me retrouve là, à pleurer, de rage je serre les poings et frappe violement la roche qui si elle pouvait, témoignerait de cet acte ridicule et dénué de sens. Epuisée et les poings en sang je tombe à genou.
La crise passée, je me relève rassemble mes affaires. J’étais seule, sans famille, sans amis ni attache sans même quelqu’un à haïr, définitivement seule, ils étaient soit mort ou avait mieux à faire …
Je plonge la main dans mon sac, sors une bouteille de rhum et en boit une gorgée en guise de petit déjeuner. Une longue journée venait encore de commencer ….