Le centaure
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Le centaure
C’était un rire, un rire de Tauren.
Custer Sabotclair n’avait pas entendu de rire dans la vallée-basse depuis fort longtemps, surtout un rire de Tauren. Le Tauren était-il venu le tuer ? Etait-il seul ?
L’après-midi étant fort avancée, Custer reparti vers la haute-vallée.
Le lendemain, il se demanda si tout cela avait existé. Les Braves étaient là, formant deux lignes devant sa tente, dix-sept de chaque coté, trente-quatre lances, cent-trente-six sabots. Custer s’élança au galop entre les siens.
Mais les Braves n’étaient plus là, victimes innocentes de la fille de Minula.
Le centaure partit sans but dans la vallée, comme souvent ses pas l’amenèrent là où Minula avait lancé sa malédiction.
Il y avait une Taurène, pour la première fois depuis des années une Taurène s’était aventurée jusqu’ici. Custer devait la tuer, elle paierait pour la fille de Minula.
La Taurène avait incliné sa tête dans sa direction. Elle était étrangement vêtue et n’avait pas d’arme apparente. Son manteau avait l’air neuf, mais il était froissé et taché de terre, la Taurène avait du dormir dedans, de plus ses cheveux étaient éparts, ce qui indiquait qu’elle avait bivouaqué. Elle était peut être fatiguée, donc plus facile à tuer. Mais il fallait gagner du temps.
-Cet endroit est maudit Shu-Alo ! Lançât le centaure.
La Taurène regarda autour d’elle.
-Il n’en a pas l’air.
-Une Taurène a maudit ce lieu, mais vous n’êtes pas d’ici sans doute ?
Custer s’approchait lentement, la Taurène n’était pas agressive, mais il fallait être prudent elle était plus jeune que lui.
-Non en effet, répondit-elle, je me nomme Maligna Loursabot, je suis la majordome de la marquise de Karah-Bah.
Il fallait gagner du temps.
-Vous êtes majordome ? C’est extraordinaire ! Qu’est-ce qu’une majordome ? Comment peut-on être majordome ?
La Taurène sourit, Custer s’était approché, il allait la tuer par le foudroiement, il devait se placer prés de la Taurène appuyé sur ses sabots arrière, puis se laisser tomber de tout son poids sur la Taurène la lance vers le bas tenue à deux mains.
-Je commande le peu de domestiques de la marquise, elle parcourt ces terres à la recherche de légendes et d’histoires taurènes. Elle a même appris notre langue ! Si votre histoire l’intéresse elle vous paiera bien.
Ben tiens ! Pensait le centaure, mais il était encore trop loin, il fit passer sa lance de la main droite vers la main gauche, la pointe vers l’arrière, la Taurène ne semblait avoir rien remarqué.
-Où puis-je la trouver ?
-Elle arrive, fit la Taurène en désignant un endroit derrière elle.
Une Sin’doreï et un Troll arrivaient, ils étaient sur des montures. Il y avait avec eux deux kodos sans cavalier.
-Le Troll c’est son secrétaire précisa la Taurène.
Custer n’était plus qu’a cinq mètres de la Taurène, le groupe était plus loin. S'il étaient des amis de la Taurène ils la vengeraient sans doute, mais cela n'aurait plus d'importance.
-Et les deux kodos ?
-Il n’y a qu’un seul kodo !
-Voyons, je sais compter jusqu’à deux !
Custer était maintenant tout prés de la Taurène.
-Moi aussi ! Et il n’y a qu’un kodo !
-Regarde donc fit le centaure.
La Taurène s’était retournée.
Custer transféra le poids de son corps vers les sabots arrières, puis se cabra, dans le même temps il saisit sa lance à deux mains, pointe vers le bas, juste au dessus de la tête de la Taurène.
Il n’avait plus qu’à se laisser tomber.
(vos commentaires dans la section appropriée, oui j'ai déjà publié le début de ce récit, mais maintenant, je vais en publier aussi la fin (ce qui justifie ce moyen))
Custer Sabotclair n’avait pas entendu de rire dans la vallée-basse depuis fort longtemps, surtout un rire de Tauren. Le Tauren était-il venu le tuer ? Etait-il seul ?
L’après-midi étant fort avancée, Custer reparti vers la haute-vallée.
Le lendemain, il se demanda si tout cela avait existé. Les Braves étaient là, formant deux lignes devant sa tente, dix-sept de chaque coté, trente-quatre lances, cent-trente-six sabots. Custer s’élança au galop entre les siens.
Mais les Braves n’étaient plus là, victimes innocentes de la fille de Minula.
Le centaure partit sans but dans la vallée, comme souvent ses pas l’amenèrent là où Minula avait lancé sa malédiction.
Il y avait une Taurène, pour la première fois depuis des années une Taurène s’était aventurée jusqu’ici. Custer devait la tuer, elle paierait pour la fille de Minula.
La Taurène avait incliné sa tête dans sa direction. Elle était étrangement vêtue et n’avait pas d’arme apparente. Son manteau avait l’air neuf, mais il était froissé et taché de terre, la Taurène avait du dormir dedans, de plus ses cheveux étaient éparts, ce qui indiquait qu’elle avait bivouaqué. Elle était peut être fatiguée, donc plus facile à tuer. Mais il fallait gagner du temps.
-Cet endroit est maudit Shu-Alo ! Lançât le centaure.
La Taurène regarda autour d’elle.
-Il n’en a pas l’air.
-Une Taurène a maudit ce lieu, mais vous n’êtes pas d’ici sans doute ?
Custer s’approchait lentement, la Taurène n’était pas agressive, mais il fallait être prudent elle était plus jeune que lui.
-Non en effet, répondit-elle, je me nomme Maligna Loursabot, je suis la majordome de la marquise de Karah-Bah.
Il fallait gagner du temps.
-Vous êtes majordome ? C’est extraordinaire ! Qu’est-ce qu’une majordome ? Comment peut-on être majordome ?
La Taurène sourit, Custer s’était approché, il allait la tuer par le foudroiement, il devait se placer prés de la Taurène appuyé sur ses sabots arrière, puis se laisser tomber de tout son poids sur la Taurène la lance vers le bas tenue à deux mains.
-Je commande le peu de domestiques de la marquise, elle parcourt ces terres à la recherche de légendes et d’histoires taurènes. Elle a même appris notre langue ! Si votre histoire l’intéresse elle vous paiera bien.
Ben tiens ! Pensait le centaure, mais il était encore trop loin, il fit passer sa lance de la main droite vers la main gauche, la pointe vers l’arrière, la Taurène ne semblait avoir rien remarqué.
-Où puis-je la trouver ?
-Elle arrive, fit la Taurène en désignant un endroit derrière elle.
Une Sin’doreï et un Troll arrivaient, ils étaient sur des montures. Il y avait avec eux deux kodos sans cavalier.
-Le Troll c’est son secrétaire précisa la Taurène.
Custer n’était plus qu’a cinq mètres de la Taurène, le groupe était plus loin. S'il étaient des amis de la Taurène ils la vengeraient sans doute, mais cela n'aurait plus d'importance.
-Et les deux kodos ?
-Il n’y a qu’un seul kodo !
-Voyons, je sais compter jusqu’à deux !
Custer était maintenant tout prés de la Taurène.
-Moi aussi ! Et il n’y a qu’un kodo !
-Regarde donc fit le centaure.
La Taurène s’était retournée.
Custer transféra le poids de son corps vers les sabots arrières, puis se cabra, dans le même temps il saisit sa lance à deux mains, pointe vers le bas, juste au dessus de la tête de la Taurène.
Il n’avait plus qu’à se laisser tomber.
(vos commentaires dans la section appropriée, oui j'ai déjà publié le début de ce récit, mais maintenant, je vais en publier aussi la fin (ce qui justifie ce moyen))
Filbrehim
La chasse
Depuis plusieurs minutes Filbrehim regardait les traces, c’était nos propres traces faites deux heures plus tôt. Nous avions tourné en rond. Nous revenions des funérailles d’Alminaï, Filbrehim et Bilador avaient acheté des manteaux neufs et n’étaient pas armés, Jawinia n’avait conservé que l’épée des Sin’doreï, je n’avais qu’un arc de cérémonie et trois flèches. Nous n’étions pas rentré à Sabot-de-sang, Filbrehim nous avait fait sortir du sentier pour couper à travers les collines, nous avions gagné une première vallée, Filbrehim cherchait une autre issue, mais ne l’avait pas trouvé.
Finalement, elle se résolut à parler :
-Ce sont des traces de kodo—
Bilador éclata de rire.
-Un kodo ? En vérité ma sœur seule une grande chasseresse peut en arriver à ce diagnostic, le kodo est un animal si inhabituel pour les Shu-Alo…
Filbrehim n’avait jamais eu de problème pour faire taire son frère d’une remarque assassine, mais la lueur qui brillait dans son regard me disait qu’elle avait un plan.
-Bien, je me suis perdue, nous allons passer la nuit ici, nous repartirons demain pour Sabot-de-sang, dit Filbrehim avant d’ajouter en Troll, sans doute à mon intention :
-Tais-toi !
Personne n’osait répondre à Filbrehim, mais celle-ci avait ses moyens de faire parler.
-Et bien Jawinia, qu’allait dire le Troll impertinent ?
-Que nous n’avons pas de provisions, et peu d’armes…
-La région est sûre, en ce qui concerne la nourriture, nous allons chasser de petits animaux pour vivre, c’est pas compliqué. On pourra ainsi comparer l’efficacité shu-alo, sin’doreï et trolle.
Filbrehim était descendue du kodo puis nous fit signe de faire de même.
-Afin d’éviter toute méprise, Jawinia ira chasser dans cette direction, Namelian par là, et moi par ici.
-Je vous laisse un peu d’avance, rendez-vous ici dans une demi-heure avec le produit de votre chasse !
Ni Jawinia, ni moi n’avions de quoi chasser correctement, mais nous n’avions pas non plus le choix, je m’éloignais vers le secteur que m’avait assigné la Taurène.
J’eus la chance d’abattre deux lapins avec mes flèches, puis la satisfaction de revenir en premier. Bilador était assis, il s’était contenté d’allumer le feu, alors que je préparais les deux rongeurs, Jawinia revint, elle aussi avait capturé des lapins.
Je lançais une blague ou deux sur la supériorité chasseresse de la Trollesse, mais personne ne répondit.
Au bout d’une heure, il devint évident que Filbrehim n’avait pas eu l’intention de revenir. J’allais proposer de partir à sa recherche quand Bilador intervint :
-Elles n’étaient pas d’chez nous …
-Qui n’était pas de chez vous ? De qui tu parles ?, lui demandais-je.
Mais il ne m’écoutait pas, je réalisais alors que l’improbable se passait, Bilador racontait l’histoire de Filbrehim !
Je savais qu’elle avait tué des centaures étant très jeune, mais j’en ignorais le nombre, j’ignorais aussi à quelle âge cela c’était passé.
Finalement, elle se résolut à parler :
-Ce sont des traces de kodo—
Bilador éclata de rire.
-Un kodo ? En vérité ma sœur seule une grande chasseresse peut en arriver à ce diagnostic, le kodo est un animal si inhabituel pour les Shu-Alo…
Filbrehim n’avait jamais eu de problème pour faire taire son frère d’une remarque assassine, mais la lueur qui brillait dans son regard me disait qu’elle avait un plan.
-Bien, je me suis perdue, nous allons passer la nuit ici, nous repartirons demain pour Sabot-de-sang, dit Filbrehim avant d’ajouter en Troll, sans doute à mon intention :
-Tais-toi !
Personne n’osait répondre à Filbrehim, mais celle-ci avait ses moyens de faire parler.
-Et bien Jawinia, qu’allait dire le Troll impertinent ?
-Que nous n’avons pas de provisions, et peu d’armes…
-La région est sûre, en ce qui concerne la nourriture, nous allons chasser de petits animaux pour vivre, c’est pas compliqué. On pourra ainsi comparer l’efficacité shu-alo, sin’doreï et trolle.
Filbrehim était descendue du kodo puis nous fit signe de faire de même.
-Afin d’éviter toute méprise, Jawinia ira chasser dans cette direction, Namelian par là, et moi par ici.
-Je vous laisse un peu d’avance, rendez-vous ici dans une demi-heure avec le produit de votre chasse !
Ni Jawinia, ni moi n’avions de quoi chasser correctement, mais nous n’avions pas non plus le choix, je m’éloignais vers le secteur que m’avait assigné la Taurène.
J’eus la chance d’abattre deux lapins avec mes flèches, puis la satisfaction de revenir en premier. Bilador était assis, il s’était contenté d’allumer le feu, alors que je préparais les deux rongeurs, Jawinia revint, elle aussi avait capturé des lapins.
Je lançais une blague ou deux sur la supériorité chasseresse de la Trollesse, mais personne ne répondit.
Au bout d’une heure, il devint évident que Filbrehim n’avait pas eu l’intention de revenir. J’allais proposer de partir à sa recherche quand Bilador intervint :
-Elles n’étaient pas d’chez nous …
-Qui n’était pas de chez vous ? De qui tu parles ?, lui demandais-je.
Mais il ne m’écoutait pas, je réalisais alors que l’improbable se passait, Bilador racontait l’histoire de Filbrehim !
Je savais qu’elle avait tué des centaures étant très jeune, mais j’en ignorais le nombre, j’ignorais aussi à quelle âge cela c’était passé.
Filbrehim
Les sœurs Da Faril
Elles n’étaient pas d’chez nous. Elles sont venues avec leur nom bizarre, leurs prénoms curieux et leurs coutumes étranges.
Elles parlaient orc a une époque où aucun plouc du Nuage-rouge le parlait. De plus elles savaient écrire, ce qui était rare sur le plateau du Nuage-rouge (à part les druides). Elles ont finalement été acceptées, l’aînée eut une fille et un fils, l’autre un fils.
La coutume la plus étrange ce fut Kalikandzari, ce même Kalikandzari dont Alminaï a parlé.
Quand Filbrehim Da Faril fut sur le point de naître, sa tante, Finula Da Faril partit à la recherche d’un œuf de trottineur des plaines, puis fit en sorte que l’oiseau naisse le même jour qu’elle.
Dés que Filbrehim fut en âge de le nourrir elle dut s’en occuper. C’était curieux, les trottineurs des plaines sont toujours plus grands que des Taurens du même âge. Filbrehim était accompagnée d’une sorte de garde du corps. Cela en faisait rire beaucoup, mais aidait Filbrehim qui était en effet assez timide, quelques fâcheux ont pris des coups de bec !
Le jour de ses douze ans, Minula emmena Filbrehim à la chasse. C’était contre nos traditions, qui fixent l’âge de la première chasse à quinze ans.
Deux jours plus tard, ma mère et ma tante, Finula partirent vers l’ouest, vers une vallée situé un peu plus haut qu’ici.
Comme c’était ma mère qui faisait habituellement les cours d’orc, Filbrehim fut chargée de faire les cours ce jour là.
Une heure après le début du cours, Kalikandzari poussa un grand cri et parti vers l’ouest à toute allure.
Filbrehim ne put que courir après en abandonnant toute la classe. Tout le monde trouva ça très drôle. Je les entends encore rires, c’était la dernière fois qu’ils riaient de ma sœur.
Quelques heures plus tard Kali est revenu, seul. Autour du cou une lanière de cuir avec cette unique inscription : « centaures ». Le plateau du Nuage-rouge est en cul-de-sac, le seul moyen connu d’y accéder est les plaines de Mulgore, personne ne pensait que des centaures pouvait y venir sans être vus et interceptés en Mulgore.
La situation était dramatique, Filbrehim, ma mère et ma tante se trouvaient dans les vallées avec des centaures, Filbrehim le savait, mais ma mère ?
Nous n’avions pas beaucoup de kodos, nous ne pûmes dépêcher que deux éclaireurs avant la tombée de la nuit. D’autres partirent peu avant l’aube.
On a d’abord retrouvé un centaure, il avait été attaqué à coup de pierres, puis scalpé, sa lance avait disparu. Puis ensuite, on a retrouvé les cadavres de ma mère et de ma tante. Cependant, le gros des centaures nous échappait et Filbrehim était introuvable. Mon père était terriblement inquiet, Filbrehim passait sa deuxième nuit dans la nature. A l’aube du troisième jour Filbrehim a retrouvé les Braves, elle était blessée et couverte de sang, mais elle avait avec elle trois lances et trois scalps. Les scalps, c’était pas dans nos traditions non plus, mais on a rien dit. Au début on a été fiers de Filbrehim, mais rapidement on a eu un problème, les centaures étaient introuvables, sauf par Fil. Durant presque un an, elle partait de temps à autre, et toujours elle revenait avec ces lances et ces scalps. On lui a demandé d’arrêter, mon père bien sûr, moi, Marindrir (la mère du chef Vent-de-Faucon), le prophète Languegrise, même Hamuul lui a demandé.
Invariablement, elle partait vers la haute vallée, puis revenait avec deux ou trois lances, qu'elle plantaient autour de notre tipi. Au bout de presque un an, les lances faisaient le tour de notre tente. Trente-quatre lances et trente-quatre scalps, même Alminaï n'osait en parler et encore moins jouer avec, pourtant il n'avait que trois ans.
Peu de temps avant le premier anniversaire de la disparition des Deux Da Faril, Filbrehim a convoqué les Braves, puis a brûlé lances et scalps. Elle a fait don du métal pour nous forger de nouvelles armes.
Filbrehim redevint un peu elle même, mais moins timide bien sûre, et plus personne ne se moquait d'elle (du moins ouvertement).
Elles parlaient orc a une époque où aucun plouc du Nuage-rouge le parlait. De plus elles savaient écrire, ce qui était rare sur le plateau du Nuage-rouge (à part les druides). Elles ont finalement été acceptées, l’aînée eut une fille et un fils, l’autre un fils.
La coutume la plus étrange ce fut Kalikandzari, ce même Kalikandzari dont Alminaï a parlé.
Quand Filbrehim Da Faril fut sur le point de naître, sa tante, Finula Da Faril partit à la recherche d’un œuf de trottineur des plaines, puis fit en sorte que l’oiseau naisse le même jour qu’elle.
Dés que Filbrehim fut en âge de le nourrir elle dut s’en occuper. C’était curieux, les trottineurs des plaines sont toujours plus grands que des Taurens du même âge. Filbrehim était accompagnée d’une sorte de garde du corps. Cela en faisait rire beaucoup, mais aidait Filbrehim qui était en effet assez timide, quelques fâcheux ont pris des coups de bec !
Le jour de ses douze ans, Minula emmena Filbrehim à la chasse. C’était contre nos traditions, qui fixent l’âge de la première chasse à quinze ans.
Deux jours plus tard, ma mère et ma tante, Finula partirent vers l’ouest, vers une vallée situé un peu plus haut qu’ici.
Comme c’était ma mère qui faisait habituellement les cours d’orc, Filbrehim fut chargée de faire les cours ce jour là.
Une heure après le début du cours, Kalikandzari poussa un grand cri et parti vers l’ouest à toute allure.
Filbrehim ne put que courir après en abandonnant toute la classe. Tout le monde trouva ça très drôle. Je les entends encore rires, c’était la dernière fois qu’ils riaient de ma sœur.
Quelques heures plus tard Kali est revenu, seul. Autour du cou une lanière de cuir avec cette unique inscription : « centaures ». Le plateau du Nuage-rouge est en cul-de-sac, le seul moyen connu d’y accéder est les plaines de Mulgore, personne ne pensait que des centaures pouvait y venir sans être vus et interceptés en Mulgore.
La situation était dramatique, Filbrehim, ma mère et ma tante se trouvaient dans les vallées avec des centaures, Filbrehim le savait, mais ma mère ?
Nous n’avions pas beaucoup de kodos, nous ne pûmes dépêcher que deux éclaireurs avant la tombée de la nuit. D’autres partirent peu avant l’aube.
On a d’abord retrouvé un centaure, il avait été attaqué à coup de pierres, puis scalpé, sa lance avait disparu. Puis ensuite, on a retrouvé les cadavres de ma mère et de ma tante. Cependant, le gros des centaures nous échappait et Filbrehim était introuvable. Mon père était terriblement inquiet, Filbrehim passait sa deuxième nuit dans la nature. A l’aube du troisième jour Filbrehim a retrouvé les Braves, elle était blessée et couverte de sang, mais elle avait avec elle trois lances et trois scalps. Les scalps, c’était pas dans nos traditions non plus, mais on a rien dit. Au début on a été fiers de Filbrehim, mais rapidement on a eu un problème, les centaures étaient introuvables, sauf par Fil. Durant presque un an, elle partait de temps à autre, et toujours elle revenait avec ces lances et ces scalps. On lui a demandé d’arrêter, mon père bien sûr, moi, Marindrir (la mère du chef Vent-de-Faucon), le prophète Languegrise, même Hamuul lui a demandé.
Invariablement, elle partait vers la haute vallée, puis revenait avec deux ou trois lances, qu'elle plantaient autour de notre tipi. Au bout de presque un an, les lances faisaient le tour de notre tente. Trente-quatre lances et trente-quatre scalps, même Alminaï n'osait en parler et encore moins jouer avec, pourtant il n'avait que trois ans.
Peu de temps avant le premier anniversaire de la disparition des Deux Da Faril, Filbrehim a convoqué les Braves, puis a brûlé lances et scalps. Elle a fait don du métal pour nous forger de nouvelles armes.
Filbrehim redevint un peu elle même, mais moins timide bien sûre, et plus personne ne se moquait d'elle (du moins ouvertement).
Filbrehim
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