Campagne aux Carmines

Il y a un mois maintenant que les habitants de Comté-du-Lac avaient vu débarquer la Compagnie du Lion. Tout avait commencé par l'arrivée de matériel, puis des membres de cette formation militaire. Les renforts étaient peu nombreux, deux escouades tout au plus, mais ils arboraient les couleurs de la 7ème légion. Ils avaient pris leurs quartiers dans quelques bâtisses civiles mises à disposition, et on avait plusieurs fois entendu se plaindre le Capitaine Aubelumière, l'homme à la tête des troupes, du manque de fortifications et de la position difficilement défendable du village.




Rapidement, les militaires avaient pris leurs quartiers, se mêlant discrètement aux civils et aux gardes locaux. On voyait régulièrement l'une d'entre eux, l'intendante Caerta Fierargent, marcher sur l'allée avec les bras chargés de documents ou pêcher dans le Lac pour se détendre. Les opérations avaient commencé lorsqu'une escouade était partie en mission, guidée par le belluaire Stormrunner, pour débusquer une partie des pisteurs Rochenoire au sud-est des Carmines. Une violente escarmouche avait fini par éclater lorsqu'un orc chevauchant un drake noir s'était montré pour finalement être vaincu.


L'escouade progresse à couvert pour prendre de flanc un des postes des pisteurs.


La Compagnie traversa ensuite les canyons au nord-ouest pour y déloger méthodiquement quelques camps de gnolls et reprendre possession d'une mine afin de réacheminer des ressources pour le Comté. L'éradication des intrus confirma qu'ils étaient associés aux Rochenoire, avec lesquels ils communiquaient par le truchement d’un orbe magique que la mage Naeryan avait réussi à faire fonctionner. L’opération empêcherait aux gnolls de livrer du minerai aux orcs.


L'escouade s'apprete à donner l'assaut sur un campement gnoll.


Dans le même temps, la Compagnie enquêtait sur les troubles qui inquiétaient les civils. Le Lac lui même semblait se comporter d'une étrange façon, sa température avait légèrement augmenté alors que le poisson se faisait plus rare, et les courants étaient traitres et imprévisibles, bloquant parfois les embarcations en pleine eau, ou les engloutissant. Certains habitants du Comté s'étaient réfugiés dans la superstition, mentionnant une "Belle Dame du Lac" envoutante. Si les soupçons s'étaient portés sur une sirène Naga, c'est devant un puissant élémentaire d'eau que la piste mena les troupes.


La Compagnie rencontre l'esprit du Lac.


Le Long-Voyant Kaërnox avait pu communiquer avec l'entité, courroucée par une contamination arcanique provenant du nord du Compté. Le chaman avait rassuré l'élémentaire sur l'absence d'implication des humains dans cette pollution, et l'esprit avait consenti à aider la Compagnie en lui donnant le nom d'une de ses filles : Aqualonne. Invoquée par Kaërnox, elle guida l'escouade jusqu'à un campement d'orc Rochenoire menant à un réseau de cavernes. Manquant de force de frappe pour s’y aventurer, et l’élémentaire devant retourner au Lac, les militaires rentrèrent au QG.


Le Long Voyant Kaërnox invoque Aqualonne.


Les analyses de Maegara, mage et scientifique du département de recherches, aidée par l'alchimiste Armance, laissaient penser que la pollution arcanique était très légère, peu perceptible par les humains, mais qu’elle pouvait nuire aux espèces présentes dans le Lac, sensibles à ce genre de variations, et provoquer la colère des élémentaires qui supportaient difficilement le modifications de leur équilibre. Il y avait peu de chance que la contamination ait des conséquences à court terme sur la population, il était impossible de se prononcer sur le long terme. La source de la corruption devrait bientôt être supprimée.


Maegara réalise un prélèvement des eaux du Lac.


D'autres rumeurs persistaient, comme ce garde qui avait disparu lors d'une mission de reconnaissance, ou ces quelques civils venus à l'auberge il y a peu, et qui avaient disparu dans laisser de trace (ni payé leur chambre, comme le grognait le patron de l'auberge). La Compagnie du Lion n'allait pas manquer de missions ces prochains jours.

La source de corruption était localisée et le temps manquait aux prisonniers. La Compagnie choisit d'effectuer deux opérations rapprochées. La première la mena à un affrontement avec la felmagie d'Orcs Rochenoires au sein d'un dédale de cavernes. L'escouade était arrivée trop tard pour les captifs : deux corps exhangues se déséchaient sur la moisissure d'autels de fortune, leur tabard devenu linceul. Bien qu'aucune mutilation ne fut apparente, les hommes avaient vraisemblablement servi de sujets d'expériences aux ritualistes. La présence de bris de coquilles sombres dans les ruissellements des roches dénonçaient à la fois une tentative de manipulation draconique et la cause de la corruption des nappes phréatiques.




La Compagnie saisit le matériel rassemblé, ainsi qu'un carnet, rédigé en langue Draenei, d'étude zoologique de différentes espèces de dragons. Les seuls corps retrouvés furent confiés pour identification à la Garde de Comté-du-Lac - aucun reste de Draenei ne fut retrouvé.




Dans un ultime assaut donné par un Dragon noir les abandonnant, les Orcs tentèrent leur chance contre l'escouade.




Il restait néanmoins un espoir pour le second groupe de prisonniers, parqué dans un camp et toujours en vie. Deux escouades furent affectées à l'opération d'extraction en raison de l'occupation des lieux. La première provoqua une diversion entre le camp et le promontoire à l'aide d'explosifs ; l'esprit du Lac apporta un concours inattendu en faisant déferler des élémentaires qui achevèrent de désorganiser les Orcs, tandis que l'escouade finissait dans la rivière pour éviter les projections.

La seconde maîtrisa les Orcs aux alentours des cages. Les prisonniers, désespérés et impatients devant la perspective d'une délivrance, ne parvenaient plus à rester silencieux. Ils furent rassemblés tant bien que mal et escortés jusqu'au point d'extraction tenu par la Garde dans l'agitation générale, les explosions et les cris, certains à bout de forces. L'un des captifs, cédant à la panique, s'enfuit dans la végétation ; son corps fut retrouvé dans une ravine, le cou brisé. La Compagnie endosse la responsabilité de l'événement.

Une première identification fut menée dans le groupe, parmi lequel une Draenei qui s'avéra être la propriétaire du carnet. Elle affirma être elle aussi captive et contrainte d'aider les Orcs du fait de ses travaux de recherche.



Elle fut prise en charge directement par le Capitaine : la récupération de son matériel mit à jour un corps momifié portant une plaque métallique et des lambeaux de tabard. Il s'agissait du soldat disparu.



La Compagnie dut annoncer le décès à la famille avant de procéder à un interrogatoire serré de la Draenei. Son rôle fut éclairci, innocenté et décida finalement de son intégration à la section Recherche en qualité de zoologue et vétérinaire.

La semaine de repos inter-campagne permit de faire le point sur la région. Le Vol noir les avait invité dans sa fuite. La région devait être laissée au contingent promis par Hurlevent, le nouvel ordre de mission leur enjoignait de se rendre au Fort de Hauterive.