Näph Del'mis

(/HRP : suite à la demande générale, voici donc l’histoire de Näph Del’mis, la mercenaire engagée par Ëvent, pour poursuivre la jolie Rose Ventdelune dont certains suivent courageusement l’histoire depuis 10 chapitres ! Normalement Näph, perso que j’avais oublié au fin fond d’un grenier, ne devait me servir que pour quelques jours… et puis, finalement, elle est devenue attachante pour quelques personnes sado-maso dont moi, donc me voilà à recréer son BG, qui viendra sans doute dans les chapitres suivant si elle ne se fait pas tuer avant. Le 1er chapitre est en parallèle du chapitre 9 de Rose. Voilà, voilà… bonne lecture donc et merci !)



Näph planta son poignard dans le ventre de Rose et monta d’une dizaine de centimètres d’un geste nette et précis. Suffisamment pour que la petite humaine se souvienne de cette leçon et dans le but également d’énerver un peu plus les deux chevaliers qui entouraient la jeune femme d’un peu trop près à son goût. La confiance qu’ils donnaient à cette humaine étaient assez étonnante vu le passé de Rose, mais en travaillant cela, Näph espérait une réaction en chaîne qui ébranlerait les sentiments de chacun.

Donner un coup de pied dans la fourmilière et les bêtes s’affolent… il y en a bien un qui fera une erreur et permettra à Näph de finir sa mission comme il se doit.

L’Elfe vit les jolis yeux verts de Rose la regarder avec étonnement. Näph retira sa lame du ventre et rattrapa la jeune femme dans ses bras. Elle l’a déposa délicatement dans l’herbe du parc d’Hurlevent. Elle observa un instant le corps de Rose se recroqueviller sous la douleur tout en nettoyant méthodiquement son poignard en argent. Elle le rangea tranquillement dans son étui en cuir fin, suspendu sur sa poitrine et s’agenouilla à côté de l’humaine. La plaie béante, déversait des filets de sang sur la robe blanche de Rose. Le poult commençait à ralentir, les pupilles étaient dilatées et vu les doigts crispés de la jeune fille, elle devait souffrir le martyr.

« Très bien » pensa Näph en souriant ironiquement, « tu y réfléchiras à deux fois avant d’attaquer pour n’importe qu’elle raison ». Ëvent, le commandant du contre-espionnage de Lune-d’Argent, avait bien entrainé cette petite. Rose ne faisait pratiquement aucun bruit, même en mourant. Une bonne recrue pour la torture et peut-être l’espionnage, bien qu’apparemment Ëvent n’avait pas fini la formation, sinon cette jeune humaine aurait réussit à éviter sa lame sans problème. Näph sourit furtivement, Ëvent a toujours su détecter les talents chez ses sbires. Elle attrapa le gnomophone à la ceinture de Rose et le posa à quelques centimètres de la tête de la jeune femme. Näph vérifia une dernière fois le poult de Rose, sa constitution de Worgen lui permettait de résister un peu plus au coups durs. La mercenaire estima donc à deux ou trois heures le seuil critique avant la mort et elle décida d’aller voir si Andüriel se trouvait dans les parages, histoire de l’asticoter un peu avant qu’il ne découvre Rose.
…

Näph regarda à travers la fenêtre de la boutique mais ne vit rien bouger. Un homme au visage caché sous un masque l’interpella d’une voix grave :

Homme : « Vous cherchez quelque chose ? »

Näph fit son plus jolie sourire hypocrite et s’avança vers l’homme :

Näph : « la boutique est fermée ?
Homme : Oui, pour le moment »

Näph fit mine d’être contrariée :

Näph :« ah ! c’est vraiment dommage, je cherchais à parler à Andüriel !
Homme : Que lui voulez-vous ? »

L’homme était cash. Vu la question, il devait connaitre le bonhomme, elle décida donc de jouer le même jeu.

Näph :« Je voulais savoir si il avait donné la bague à Rose.
Homme : Rose ? Comment la connaissez-vous ? »

Näph sourit.

Näph :« Nous nous sommes rencontrées sur le chemin menant à Hurlevent. Deux brigands voulaient la détrousser. Mais elle a perdu sa bague auquelle elle tient tant. J’ai proposé à Andüriel de lui rendre. *grand sourire*
Homme : Et il a accepté ?
Näph : C’est pour ça que je voulais le voir. Pour savoir si il avait bien donner le bijou à Rose. Vous connaissez cette jeune femme ? »

L’homme parut réfléchir. Il y eut un temps, puis il retira les vêtements et le masque qui cachaient son armure de chevalier. Näph reconnut instantanément l’homme qui tournait autour de Rose depuis quelques jours.

Vadorum : « Je suis Vadorum, un ami de Rose. » dit le chevalier d’une voix normale.

Näph continua de sourire normalement imperturbable mais intérieurement elle jubilait. Elle décida d’utiliser les sentiments de Vado envers Rose.

Näph : « Oh ! Enchantée ! Je suis Näph Del’mis. Peut-être pourriez-vous voir si Andüriel a bien donné la bague à Rose alors ?
Vadorum : Pourquoi tenez-vous tant à ce que Rose ait cette bague ?
Näph : Mais je sais qu’elle y tient vraiment beaucoup… C’est pour cela que je l’ai sauvé des brigands, parcequ’elle ne voulait pas leur céder ce bijou.
Vadorum : *sceptique* Elle ne m’en a jamais parlé
Näph : Parceque qu’elle ne vous dit pas tout je pense *grand sourire*. Elle vous sera très reconnaissante de lui avoir retrouvé son bijou. Promettez-moi de lui donner ?
Vadorum : Je verrai cela
Näph : Oh merci beaucoup ! »

Näph pensa à Rose couchée dans l’herbe entrain de mourir à petit feu. Elle s’inquiéta un peu, car elle aurait déjà du appeler à l’aide. Il fallait qu’elle s’assure que quelqu’un la trouve.

Näph : « Je dois m’en aller, mais je compte sur vous chevalier ! *sourire*
Vadorum : Bonne soirée »

Näph salua Vado de la main en attrapant sa monture de l’autre.

Näph : « Bonne soirée , chevalier »

...

Näph galopa à travers Hurlevent et arriva près du corps de Rose. Elle la vit bouger et gémir. Sa robe blanche maculée de rouge, le visage aussi blanc que celui d’une goule. L’Elfe soupira, son petit stratagème n’allait peut-être pas fonctionner comme elle le voulait exactement.
Soudain, Rose entrouvrit les yeux. Näph se pétrifia pour éviter qu’elle ne la voit. La jeune humaine parut vouloir se contorsionner vers la ceinture mais la douleur était trop forte. Näph sourit. Cette jeune femme était vraiment pleine de ressources. L’Elfe grimpa le long d’un muret qui la conduisit sur un toit au-dessus de Rose. Elle la vit attraper le gnomophone avec difficulté, mais apparemment les forces de la jeune femme déclinaient rapidement. Näph fronça les sourcils en grommelant. « Allez, encore un petit effort ma jolie, tu y es presque » murmura-t-elle. Et comme par miracle, la voix d’Andüriel résonna dans l’appareil. Rose parut reprendre vie et dans un souffle, elle cria dans le gnomophone pour appeler à l’aide.
Näph s’aplatit sur le toit en attendant les secours et sourit aux étoiles :

Näph : « Mon cher Ëvent, bientôt, tu auras ta réponse… »

Bien avant le cataclysme…

Näph retint sa respiration, les yeux rivés sur la cible qu’on devinait à peine, elle était en communion parfaite avec son arc. Elle lâcha la corde et sa flèche vint taper au centre de la pomme posée en équilibre sur une bouteille à plusieurs mètres de là.

Des clameurs fusèrent dans la foule. Näph se contenta d’un sourire polit et alla sur le chemin pour reprendre tranquillement sa flèche. Des regards d’humains impressionnés se baissèrent sur son passage, un nain siffla en portant son regard vers la cible, des enfants orcs la contemplaient bouches ouvertes. L’Elfe rangea sa flèche dans sa sacoche pendant que quelques applaudissements timides se firent entendre.
Elle leva ses yeux d’un bleu aussi transparent que le cristal et observa sans sourciller les gens qui participaient à ce semblant de fête de la paix. Fête auquel étaient conviés tous les peuples d’Azeroth, une idée des seigneurs pour essayer de réconcilier l’Alliance et la Horde. Mais depuis la matin, on assistait régulièrement à des échauffourées et malgré la présence des gardes des deux factions, on retrouvait régulièrement des elfes à moitié morts derrière les portes ou des Taurens aux os brisés cachés dans des tonneaux. Un cauchemar pour les diplomates de ce monde.
Tout cela dépassait Näph. Elle n’était attachée à aucun camp et la guerre n’était pas sa tasse de thé.

Tout en rangeant ses affaires, elle remarqua un Elfe de sang qui l’observait avec insistance, sourire malicieux aux lèvres, assit en tailleur sur un mur en grosses pierres de carrière. Il avait l’air décontracté et soutint son regard. Il était plutôt bel homme, fin et musclé, élégamment habillé. Un séducteur sans doute en recherche d’une nouvelle conquête.

Näph détourna son attention de l’Elfe de sang et marcha vers la guérite du forain pour réclamer son dû.
Elle tendit la main, mais le gros orc derrière sa caisse fit comme si elle n’existait pas. Näph fronça les sourcils et insista en tapant du poing sur la planche devant l’orc. Celui-ci grommela et détourna la tête. Näph était de nature extrêmement patiente, mais elle avait accomplie son œuvre : une flèche en plein dans la cible à plus de 100 mètres contre 100 pièces d’or, et cette récompense lui revenait de droit. Elle mit la main à sa ceinture, là où elle cachait un couteau en acier trempé offert par sa mère, mais des doigts retinrent son geste fermement.

« Swiwen te gowen tor ! » ordonna en orc, une voix chaude et rude derrière Näph.

L’orc tressailli. L’elfe de sang qui observait Näph était à ses côtés, la dominant de sa haute stature, il jetait un regard froid sur le forain qui se courbait, l’air misérable comme un enfant prit en flagrant délit.
Le gros orc ouvrit la bouche mais se ravisa, puis bougea son corps plein de replis très très lentement vers sa caisse, ce qui énerva l’Elfe de sang :

« Queriana risowel’ tas BIGICOREM ! » rugit l’Elfe entre ses dents immaculés.

Näph sourit, elle aimait bien la force autoritaire qui se dégageait de cet homme. L’orc, tendit une bourse d’or à Näph en faisant une tête de dix pieds de longs. Elle la prit sans broncher et se tournant vers l’Elfe, le salua d’un mouvement de main, puis se détourna pour reprendre son chemin.

Elfe : « Je m’appelle Evënt Mil’néäs, capitaine du contre-espionnage de Lune-d’Argent »

Näph se retourna sur l’Elfe de sang qui lui fit un sourire charmeur. Elle leva un sourcil et décrypta Evënt de haut en bas.

« Contre-espionnage ?... et vous dites ça à un membre de l’Alliance ? » Demanda Näph d’un ton ironique.

Evënt s’approcha et murmura à son oreille de sa voix gutturale :

Evënt : « Je sais tout de toi… Näph Del’mis »

Näph recula de quelques pas sans manifester d’émotions apparentes.

« Ta visée n’était pas parfaitement dans l’axe et ton poignet tremblait trop… Tu as encore des choses à apprendre mais tu es douée jolie donzelle » plaisanta Evënt.

Näph crispa les poings, vexée par les paroles de l’elfe. Elle fit demi-tour et partit d’un pas alerte sans un mot.

Evënt : *crie* « J’ai retrouvé ta bourse d’or ! »

Näph s’arrêta net. Elle n’avait perdu aucune bourse. Elle secoua la tête en souriant. Cet elfe savait comment l’attirer. Elle hésita mais revint quand même vers Evënt.
Il tenait un sac dans la main qu’il lui lança.

Evënt : *austère*« 2000 pièces d’or ma jolie et le double ensuite »

Näph ouvrit la bourse. Les pièces brillèrent de mille feux au soleil. Elle réfléchit à peine :

Näph : « D’accord, c’est quoi la suite ? »

Evënt, bras croisés, la déshabilla du regard.

Evënt : « La suite… c’est une petite formation qui t’apprendra à ne pas dire oui pour n’importe quoi… *sourire* et une mission où tu pourrais y perdre la vie »
- Je ne veux pas faire la guerre, ça ne m’intéresse pas », précisa Näph en comptant son or.

« Tu ne travailleras pas pour la Horde… c’est un service… personnel » murmura l’Elfe en s’approchant au plus près de Näph.

Elle plongea son regard bleu dans celui de du capitaine.
Näph : « Je commence quand ? »

Nâph attrapa son épée en acier fabriquée dans les flammes des dragons rouges, pratiquement indestructible. Une épée spécialement conçue pour elle. Avec sa première paie de tueuse, elle s’était fais ce petit plaisir. Elle sourit et tourna sur elle-même pour voir cette redoutable Elfe en armure qu’elle était devenue après l’entrainement intensif d’Evënt, son mentor et son premier client.
Elle rangea son épée dans le fourreau de son dos, au côté de son arc et sortit de son logement. L’elfe de nuit traversa la place, quelques hordeux la regardèrent de la tête aux pieds avec un air mauvais mais cela ne la dérangea pas. Sa réputation était déjà en marche. Des murmures parcouraient la ville de Lune-d’Argent et certains gardes la saluaient même avec un certain respect.

Näph ouvrit la porte de la taverne. Une grand table en chêne massif était installé au centre de la salle. Une dizaine de chefs de guerre, de politiciens, de commerçants et de dames de compagnies festoyaient bruyamment.
Näph prit une grand inspiration.

Näph : « Bonsoir Dames et seigneurs »

Tous les regards se tournèrent vers la chasseresse et un silence de mort se fit instantanément.
Des mains coururent jusqu’aux armes sous les tables, un orc gigantesque en armure d’apparat émit un terrible grognement, des dames chuchotèrent entre elles discrètement. Näph continua à sourire.
Un troll en toge multicolore prie la parole d’un air maussade :

Troll : « Qu’est-ce qu’elle vient faire là celle-là ?

Näph : Je viens féliciter le nouveau commandant de Lune-d’Argent »

Toutes les têtes se tournèrent vers le bout de la table où se trouvait Evënt. Il eut un rictus et tendit les deux mains vers Näph.

Evënt : « Näph Del’mis mes amis… une alliée pas comme les autres comme vous pouvez le constater »

Des rires fusèrent, l’ambiance se décontracta un poil. Näph fit quelques pas vers la table mais l’Orc en apparat se leva d’un bond, secouant les plats et les assiettes.

Orc : « Dehors ou je te découpe en morceaux pour te donner aux chiens ! »

Näph continua de marcher lentement en direction d’Evënt tout en gardant les yeux rivés sur l’Orc.
Un Elfe de sang, très élégant, assit à côté de l’Orc se leva à son tour et posa ses mains sur les épaules du guerrier.

Elfe : « Je vous en prie seigneur Ra’hol … nous n’allons pas faire la guerre ici dans cet auberge »

L’orc lui lança un regard méprisant.

Orc : « vous les ambassadeurs, à part parloter pour ne rien dire vous ne savez pas faire grand-chose »

L’Elfe eut un sourire jaune, jeta un regard en coin à Evënt qui prit la parole pour apaiser tout ce petit monde.

Evënt : « j’ai invité Näph à cette fête Ra’hol, je suis désolée qu’elle ne vous plaise pas *sourire*… n’est-elle pas à votre goût ? »

Des ricanements parcoururent les invités, l’Elfe de sang parut gêné.

Elfe : « Je vous en prie Evënt… c’est embarrassant pour un diplomate comme moi de voir cela. Une invitée, oui, mais une esclave… euh… enfin… vous voyez ! Franchement ! Que devrais-je dire aux membres de l’Alliance que je dois rencontrer demain ! »
L’Orc ricana, se rassit et mit une grande tape dans le dos de l’Elfe qui faillit passer par-dessus la table.

Orc : « Oh ! enfin ! Eyel’Fras ! Vous croyez franchement que les Alliés s’en privent eux ? *il rigole grassement* Allez ! détendez-vous ! hein ! »

L’Elfe se rassit l’air boudeur, pendant que l’Orc reluqua Näph.
Näph s’approcha d’Evënt et parla assez fort pour que les convives puissent entendre.

Näph : « Félicitation Evënt, votre ascension a été fulgurante dites-moi !* sourire* J’espère que vous me remercierez pour le… coup de main »

Le sourire d’Evënt disparut de son visage. Il posa son verre d’un coup sec en renversant la moitié du vin, se leva d’un coup et attrapa fermement le bras de Näph.
Sans un mot, il tira l’Elfe jusqu’à la cuisine et vociféra :

Evënt : « Tout le monde dehors ! »

Les marmitons ouvrirent de grands yeux et ne firent ni une, ni deux. Le chef grommela et attrapant son livre de cuisine au passage, alla vers la sortie en se dandinant.

Evënt : « *hurlant* Et tu fermes la porte nom d’un Troll ! »

Evënt lâcha Näph et parcouru la salle de long en large comme un tigre dans une cage. Näph s’appuya contre une table et observa Evënt en silence. Il prit un chaudron et la balança à travers la pièce en grognant. Le raffut résonna à travers la pièce et Näph sourit. Il se retourna d’un bloc et jeta un regard noir à Näph.

Evënt : « Qu’est ce que tu me fais là hein ! Si tu veux ma peau ma jolie, il va falloir que tu te lèves tôt ! ,je te signale que c’est moi *il se pointe du doigt* qui t’ai tout appris ! »

Näph croisa les bras calmement, sourire aux lèvres. Finalement, il était encore plus mignon quand il s’énervait. Evënt fronça les sourcils.

Evënt : « qu’est-ce qui te fait sourire ? Ca te fait rire de révéler toute l’affaire devant les pontes de la ville !

Näph : C’est effectivement toi qui m’as appris cela. »

Evënt secoua la tête en riant ironiquement.

Evënt : « j’y crois pas , j’ai créé un monstre »

Näph fit la dame offensée :

Näph : « Je vous en pris très cher ! la manipulation est l’arme des têtes pensantes. C’est toi qui me l’a dis »

Evënt mis ses mains sur ses hanches et souffla :

Evënt : « raaaaa… quelle belle salope tu fais…

Näph : oh ne tombons pas dans la vulgarité Evënt ! Ce n’est pas moi qui ai commandé le meurtre d’un supérieur hiérarchique que je sache…

Evënt : alors combien tu veux ? Puisque nous en sommes là.

Näph : je ne veux pas d’argent. »

Evënt la regarda dans les yeux et s’approcha de l’Elfe aux regards bleus. Il caressa sa joue d’un geste tendre, assez surprenant pour qu’elle lève un sourcil.

Evënt : « Je pourrais te tuer là ma beauté … sans un bruit… d’un coup …

Näph : Ca ne ferait pas très propre devant l’ambassadeur et les diplomates non ? *sourire charmeur* »

Evënt se rapprocha de Näph, elle vit des étincelles de désir dans ses yeux. Elle fit tarder sa réponse.

Näph : « Je veux que tu fasses ma promotion auprès de tes amis diplomates et seigneurs "

Evënt se colla à elle, posant ses mains de chaque côté de la table. Näph ne bougea pas, laissant la chaleur de ce corps viril l’envahir.

Evënt : « Je veux que tu restes avec moi … comme espionne »

Näph fit un petit sourire séduisant.

Näph : « je ne fais pas la guerre Evënt, tu le sais. Je veux travailler pour les puissants de ce monde, le reste m’importe peu »

Evënt souri, appliqua un léger baiser sur les lèvres de la tueuse.

Evënt : « *murmure* tu seras la meilleur ma belle »

Näph mit ses bras autour du cou d’Evënt et s’assit sur la table. Il retira les armes de l’Elfe et les posa doucement sur la table, puis il l’embrassa plus intensément.


Näph : « *murmure* Tes invités vont se douter de quelque chose »

Evënt caressa le dos de Näph et commença à dégrafer sa cuirasse de protection.

Evënt : « Ils sont déjà tous à moitié saoul et finalement… j’ai décidé que l’Orc ne te méritait pas »

Evënt dégagea les casseroles et les poulets d’un geste brusque pour faire place net sur la table.
Näph souri et attrapa le nouveau commandant du contre-espionnage par le col …

La nuit promettait d’être chaude.

*De nos jours*

Näph reposa lentement l’aubergiste au sol.

Näph : « tu vois ce n’était pas compliqué »

Le gobelin lui fit un petit sourire de travers, mal à l’aise. Les gardes reprirent leur place en gardant un œil soupçonneux sur l’Elfe.

Näph leva les yeux vers l’étage, Rose était donc bien ici. Certainement protégé par les deux chevaliers. L’affaire était plus complexe qu’elle n’y paraissait. Elle serra les poings. Cette simple mission lui prenait trop de temps et Evënt risquait de s’impatienter.

Fini de jouer, se dit Näph. L’aubergiste la regarda de travers tout en nettoyant un verre nerveusement.
L’Elfe plissa les yeux et sortie sur le quai. Elle leva son regard bleu translucide vers la lune, pleine et ronde, elle illuminait le ciel tel un phare en plein brouillard . Näph observa les alentours. Elle repéra la roche surplombant l’auberge sur le côté.

Elle y grimpa facilement et en fit le tour lentement tout en scrutant les fenêtres de l’auberge. Näph prit son arc et fouilla dans son sac. Elle attrapa un petit objet allongé en métal argenté, une sorte de longue vue miniature.
L’Elfe sourit au souvenir de cet objet, cadeau du roi Magni en échange d’un service rendu aux nains. Une bien belle mission, se souvint Näph en ajustant sa lunette sur son arc.

Elle colla l’œil à la lunette et parcourut les fenêtres. Certaines étaient occultées par des rideaux mais la chance était toujours avec elle. Näph sourit. Une fenêtre dans la pénombre était ouverte.

« Te voilà ma belle » murmura l’Elfe.

Dans sa visée, elle vit Rose assise au bord d’un lit où reposait un corps. La jeune femme paraissait très triste, le visage crispée, elle tenait la main de l’homme couché.

« Tiens ! tiens !... un chevalier hors d’état on dirait…. Ca t’apprendra à tomber amoureuse » grommela Näph.

Elle chercha la bague dans son sac et tomba sur le papier que lui avait donné Andüriel. Elle secoua la tête en souriant ironiquement.
Tssss.. les humains sont vraiment bizarres parfois, pensa-t-elle. Comment pouvait-il lui proposer de rejoindre la guilde ? Bien qu’elle commençait à admirer la détermination d’Andüriel, elle ne voulait pas être soumise, à quiconque d’ailleurs…
Depuis son ascension dans les milieux aisés, bien des groupes et des hautes personnalités lui avaient demandé de les rejoindre, à commencer par Evënt. Chacun lui promettant monts et merveilles : or, pouvoir, amour… Aucune de ces raisons ne la firent changer d’avis. Personne ne connaissait réellement ses motivations…

Näph resta pensive un instant sur le papier. Sans aucun doute, tenait-il vraiment à cette jeune humaine pour proposer un tel pacte. Elle attrapa la bague, l’enveloppa dans le papier sur lequel elle avait écrit un mot avec sa signature. L’Elfe accrocha le petit paquet à une flèche en argent. Une de celles conçues spécialement pour tuer les Worgen.

Näph regarda à nouveau dans sa lunette. Rose était toujours auprès de Vado, l’air préoccupé.

L’Elfe visa, tendit la corde d’un doigt et…

(Suite à lire à Rose Ventdelune : chapitre 11)

(Ce chapitre est écris en parallèle de celui du personnage de Rose Ventdelune : chapitre 12, vous pourrez lire ce chapitre comme l’autre dans l’ordre qu’il vous plaira, en commençant par celui de Rose ou celui de Näph, la conclusion sera la même, mais peut-être pas votre interprétation ! …)

Näph posa une jambe sur un banc et attendit tranquillement que Rose sorte de la cathédrale en croquant une pomme. La cathédrale, un lieu qu’elle détestait tout particulièrement, la Lumière, la déesse, les prières, tout ça était sans intérêt pour l’Elfe.
Après une bonne heure, elle vit la jeune humaine sortir et se diriger avec sa monture vers le magasin d’armes de la place principale d’Hurlevent. Le petit manège de Rose ne laissait aucun doute à Näph qui vit là la préparation à un voyage.

Elle entra d’un pas nonchalant dans la boutique et vit le vendeur entrain de présenter une dague de pauvre facture à la jeune femme. L’arme allait sans doute lui couter un bras et en plus se casser au premier choc.
Näph attrapa une belle épée en métal dorée, attachée au mur et la fit tournoyer habilement dans sa main. Le vendeur se figea instantanément quand il posa ses yeux sur elle.

Gunther Weller, le vendeur, était une vieille connaissance, à qui elle avait sauvé la vie par hasard alors qu’elle était en mission spéciale pour un duc dont elle ne se rappelait même plus le nom. Elle avait failli le décapiter pour éviter un témoin gênant et puis s’était ravisée au dernier moment en le reconnaissant. Un marchand d’armes, c’était toujours utile.
Depuis ce temps béni, Gunther avait non seulement peur d’elle car il avait vu à quel point Näph était redoutable mais en plus il lui devait la vie. L’elfe avait pratiquement tout à petit prix, même très très petit prix….

Näph : « Gunther… j’aimerai que tu montres les dagues que tu caches derrière ta boutique à Mademoiselle … tu sais LES dagues *pointe l’épée vers le fond de la boutique* »

Le vendeur fit une mine déconfite, puis prit un air à moitié outré, à moitié résigné. Näph planta l’épée sur le sol en planche d’un coup sec puis s’appuya dessus, sourcils froncés. Gunther Weller souffla, leva les yeux au ciel et partie au fond du magasin. Rose recula de quelques pas, vers les dagues. Näph l’observa et fit un sourire ironique.

Näph : « C’est plutôt moi qui devrait avoir peur jeune fille, vu comment tu m’as attaquée la dernière fois non ?
Rose : Vous me suivez ?
Näph : Non c’est un pur hasard … je venais voir mon marchand d’armes préféré … n’est-ce-pas Gunther qu’on s’aime bien ? »

Le vendeur était revenu, faisant une mine déconfite, il posa une grande boîte en nacre sur le comptoir en marmonnant.

Gunther : « ouais ! ouais ! … tenez, voici mes meilleurs lames …. * grommellements incompréhensibles »

Näph s’approcha de la boîte et l’ouvrit. Elle parcourra les armes d’un œil connaisseur et prit une petite dague fine au manche rouge. L’elfe fit pirouetter la lame dans sa main et la tendit brusquement à Rose.

Näph : « Essaie la »

Rose prit l’arme du bout des doigts comme si elle était brulante. Näph s’accouda au comptoir pour observer la jeune femme manipuler la dague. Cette jeune fille avait du charisme et surtout l’elfe vit qu’elle avait un certain potentiel pour les lames. Gunther se pencha vers Näph.

Gunther : « *murmurant* J’espère qu’elle est pas comme vous parceque sinon je vais mettre la clef sous la porte moi ! c’est… »

L’elfe continuait d’observer Rose mais fit un geste brusque pour signifier à Gunther de se taire.

Rose : « Oui, celle-ci est vraiment bien, si je prends l’autre là *pointe une dague grossière sur l’étalage* vous pourriez me faire un prix ? »

Le vendeur reprit son sourire commercial instantanément mais n’eut pas le temps de prononcer un mot, Näph claqua la boîte en nacre du bout des doigts :

Näph : « Non , comme tu es débutante, il te faut la même arme dans chaque main pour ton équilibre, c’est mieux pour trucider les elfes … tes amours de chevaliers ne t’ont pas appris ça ? *sourire* »

Rose lui jeta un regard noir qui la fit rire. Cette petite était vraiment attachée à ces deux chevaliers.

Näph : « *rire* oh la ! Ne m’écharpe pas ! *montre la dague du doigt à Gunther* Tu m’en sors une deuxième comme celle-là chéri. »

Le vendeur repartit vers le fond du magasin en trottinant.
Rose paraissait tendue et Näph décida de la laisser faire le premier pas ce qui ne tarda pas …

Rose : « Vous n’êtes pas mon amie, je vous attaque et pourtant vous me conseillez des armes et j’ai comme l’impression que c’est vous qui m’avez envoyé le message à Baie-du-Butin , qu’est-ce que vous me voulez ?
Näph : « Au moins c’est direct *sourire* … *Regarde Rose un instant* D’accord ma jolie. Jouons cartes sur table. Je devais te remettre une bague, c’était ma mission, voilà qui est fais.
Rose : Vous connaissez Evënt ?
Näph : *se penchant vers Rose d’un air mutin* Aussi bien que toi je pense … »

Näph savait très bien qu’Evënt n’avait surement pas pu résister à l’envie de posséder une telle beauté, surtout à fort caractère comme elle. L’Elfe vit la jeune femme rougir légèrement, elle avait touché un point sensible …

Näph : « *sourire* oh ne soit pas gênée ! Evënt est un collectionneur… il aime ce qui est jolie, rare où ce qui peut lui donner du pouvoir et comme tu es…
Rose : et cette proposition d’Andüriel c’est quoi ? » coupa sèchement la jeune femme

Gunther Weller revint et posa une lame identique à la première sur le comptoir.

L’elfe comprit que son petit stratagème commençait à fonctionner. Andüriel n’avait rien dis à Rose, ce qui risquait de casser la confiance de la jeune femme.
Näph : « Il veut m’embaucher apparemment *sourire*, ça te gêne ? »

Elle vit Rose chercher sa bourse. L’elfe fixa le vendeur de ses yeux bleus cristallins pour lui faire comprendre que l’arrangement s’étendait également à la jeune humaine pour aujourd’hui.
Le commerçant, fit un petit geste frénétique de la main vers Rose.

Gunther : « Non ! non Mademoiselle ! … euh… notre boutique encourage les jeunes comme vous… alors… alors … pour vous ce sera offert par la maison

Le vendeur reprit sa pose de statue, petit sourire jaune en coin. Rose haussa les épaules et rangea les deux lames. Elle se tourna sans un regard de compassion envers le vendeur, ce qui plut particulièrement à l’Elfe et sortie rapidement du magasin.
Gunther se pencha vers Näph, mains en prière :

Gunther : « *murmure* Dame Del’mis s’il-vous-plait, vous je veux bien mais pas elle… »

Näph emboita le pas de Rose et lâcha un sourire au vendeur :

Näph : « Merci Gunther et mets ça sur mon compte tu veux ? »

L’Elfe siffla sa monture et bondit agilement sur son dos. Elle arriva devant Rose qui était déjà en selle sur son tigre, prête à partit. Näph sourit en remarquant que l’animal était celui de Nëos, un espèce de fou dangereux que Evënt protégeait on se ne sait pour qu’elle raison. Apparemment, il lui avait offert un de ses biens les plus précieux. Encore un amoureux de plus ?

Näph : « Faisons route ensemble …
Rose : *énervée* Non ! »

Näph secoua la tête en sifflant entre ses dents.

Näph : « Malheureusement tu n’as pas le choix, je connais trois hommes qui m’en voudraient terriblement si il t’arrivait quelque chose en chemin … »

Et encore elle n’avait pas compté Nëos qui avait disparu mystérieusement de Lune-d’Argent depuis quelques temps. Evënt, Andüriel, Vadorum , cette jeune fille était décidemment très convoitée.

Rose : « *énervée* Je me débrouille très bien toute seule MERCI ! »

Cette humaine était un trésor ambulant ou une arme pour qui saurait s’en servir, il ne fallait pas la laisser s’échapper de son emprise. Näph rattrapa tranquillement la jeune femme.

Näph : « Tu va voir Evënt »

La jeune humaine arrêta sa monture et poussa un soupire exaspéré en regardant l’Elfe.

Näph : « Tu as choisi n’est-ce-pas ? »

Rose sourit à Näph.

« Vous n’êtes pas avec moi ma Dame… »

Näph sortie de ses pensées et tourna son regard bleu nuit vers Uro, le Grand Seigneur de Guerre de Dalaran. Il lui grimaça une sorte de sourire et passa sa main dans sa crête.

« Je dois parler depuis au moins une demi-heure et vous n’avez pas sortie un mot … Auriez-vous des problèmes Näph ? »

Näph fit un sourire courtois.

« Pas le moindre mon ami…. Vous disiez ? »

Uro posa lourdement sa grosse main sur celle de Näph.

Uro : "Que j’ai toute confiance en vous pour ce travail
Näph : Comme toujours Seigneur Uro *sourire* »

Le guerrier posa une grosse bourse d’or sur la table et se leva.

Uro : Pendant que j’y suis… un ami à moi vous contactera sans doute pour une mission
Näph : Un ami riche j’espère ? *sourire* »

Uro se courba légèrement pour saluer Näph et murmura.

« Un prince ma chère… cela vous conviendra-t-il ? »

Näph fît un petit signe de tête pour répondre au salut.

« Tout à fait Sire Uro… »

Uro s’en alla de son pas pesant. Näph attrapa la bourse sans même l’ouvrir et l’accrocha à sa ceinture. L’Elfe se leva lentement et avança de quelques pas vers la terrasse. Elle ferma un instant les yeux, humant l’air du soir. Elle sentait une présence qui la suivait des yeux depuis le début du repas. Quelqu’un l’épiait.
Näph glissa discrètement sa main droite le long de son torse et attrapa son poignard en argent. Elle rouvrit les yeux, se retourna, attrapa l’ombre caché derrière le rideau et lui mit la lame sous la gorge et tout cela en un éclair. A sa grande surprise, le personnage caché sous une cape en laine noire virevolta et lui glissa entre les doigts, se positionnant en défense, deux dagues aux poignets en cuir rouge pointés sur sa tête :

« Si j’étais toi, je ne ferai pas ça… » murmura une voix cristalline que Näph reconnue aussitôt. L’Elfe rengaina son poignard et sourit :

« Tu t’es drôlement amélioré, te voilà une professionnelle de la lame on dirait ? »

La silhouette rengaina ses lames et retira sa capuche.

« Je suis certainement presque aussi dangereuse que toi » dit Rose d’un air amusé.

Näph jeta un coup d’œil autour d’elle. Rose s’appuya sur la parapet.

Rose : « Tu cherches quelque chose ?
Näph : Tu es venue seule ?
Rose : Je ne suis pas assez grande ? »

Rose fit une grimace et porta son regard vers la place où des visiteurs s’attardaient devant des échoppes. Näph lui sourit comme à une enfant qui boude.

Näph : Je voulais simplement savoir si tu étais avec…. *un temps*…. ta guilde »

Rose haussa les épaules.

Rose : « Si tu veux savoir , non »

Rose s’approcha de Näph et lui tendit des fioles. L’Elfe ne bougea pas, soulevant un sourcil.

Näph : « Et c’est pour ?
Rose : Tuez quelqu’un. »

Näph siffla entre ses dents et repartie s’assoir à la table qu’elle avait quittée un instant avant. Rose la poursuivit et lui posa les fioles sous le nez d’un air déterminé.

Rose : « Je veux t’engager pour une mission…
Näph : C’est non. »

Rose tapa du poing sur la table.

Rose : «Mais je ne t’ai même pas dis ce que c’était !! J’ai payé un mage une fortune pour venir ici !! »

Näph croisa les mains derrière sa tête et ferma les yeux.

Näph : « *calmement* Rose… c’est non »

Rose tira la chaise voisine et se posa au ralentie, tout en contenant sa rage.

Rose : « Je veux que tu le tues avec le poison que je te donne »

Näph poussa un soupire et fixa Rose dans les yeux. La jeune femme ne cilla pas. Elle posa sur la table un papier sur lequel était écris un nom. Näph jeta un œil sur la feuille puis fixa à nouveau Rose sans dire un mot.

Rose : « *énervée* J’ai beaucoup d’argent et je peux vendre ma monture »
Näph : Ton argent ne m’intéresse pas et pour lui *pointe le papier du doigt* ce sera doublement …. Non
Rose : *énervée* parceque tu l’aimes c’est ça ! »

Näph partie en fou rire, ce qui exaspéra encore plus Rose. L’Elfe prit la feuille, en fit une boulette et la jeta par la fenêtre.

Näph : « *ton sec* Prends ta pelle et ton sceau et va jouer ailleurs, tu veux »

Näph jeta un regard noir à la jeune humaine et se retourna pour partir. Rose sortie sa dague et se précipita vers Näph :

Rose : « Alors si tu ne le fais pas pour de l’argent, tu le feras pour sauver ta vie ! »

L’Elfe attrapa d’une main la main de Rose qui tenait la dague, de l’autre le cou de la jeune femme et serra. Rose lâcha sa dague et commença à étouffer. Näph approcha son visage à quelques centimètres de celui de Rose.

Näph : « Tu veux jouer dans la cour des grands ? C’est ça que tu veux ? »

Rose gémit, essayant de se débattre. Näph resserra encore un peu plus, le regard noir de colère.

Näph : « un Worgen de moins dans ce monde, ce ne sera pas une perte… »

Näph cola Rose contre le mur, continuant de serrer le cou de Rose. La jeune femme commençait à manquer sérieusement d’air et ses mouvements se ralentissaient.

Näph : « *grognant* Je pourrais te tuer, rien ne me ferait plus plaisir…. »

L’Elfe lâcha soudainement Rose, qui tomba au sol en inspirant une grande goulée d’air. Näph l’observa un instant reprendre son souffle.

Näph : « Tu n’es rien pour moi… mais… tu es importante pour d’autres »

Rose toussa et leva des yeux plein de larmes vers l’Elfe. Näph était toujours impressionnante de calme et de sévérité.

Näph : « *fronçant les sourcils* Retourne auprès…. d’Andüriel *tourne les talons* et ne vient plus m’emmerder, c’est clair ! »
Rose : Tu le tueras n’est-ce-pas ? … *tousse* un jour… tu le tueras ? »

Näph s’arrêta de marcher, baissa la tête, remit son arc lentement sur son épaule

Näph : « Retourne auprès de ceux qui t’aiment Rose
Rose : *vexée* Et toi… qui t’aime saleté d’ Elfe ! »

Näph reprit la direction de la sortie sans un mot, sans un regard.

La nuit était noire sur Darnassus. Des cris d’animaux résonnaient à travers la capitale.

Näph ouvrit les yeux doucement, le front perlant de sueur. Comme pratiquement chaque fois que l’Elfe s’endormait, elle faisait irrémédiablement le même cauchemar. Les premières années, elle hurlait en se réveillant, un cri d’épouvante et de rébellion qui s’est tari au fur et à mesure du temps. Maintenant, elle était habituée à ses images qui repassaient dans sa tête et ne lui laissaient aucun répits.

Näph s’assit contre le muret qui la séparait du lac. Elle reprit son souffle et se massa lentement la nuque. Comme toujours, des réminiscences de ses rêves envahissaient ses pensées :

Näph revoyait son père, les yeux d’un démon, visage crispé par la haine, des larmes de fureurs, lançant son sort de malheur depuis le haut du grand escalier en pierre. Les images se mélangeaient maintenant : Filn’eas, l’homme de confiance de la famille, les yeux plein de terreur, se précipitant vers son père, main tendu… le corps de sa mère, sa flèche plantée en plein cœur… la jeune Elfe voulant se protéger dérisoirement de son bras… la voix de son père, terrifiante, si sombre…. Elle se voyait lever ses yeux plein de larmes de sang vers la silhouette et les lèvres de son père bouger : « A jamais Näph… toi aussi tu connaitras la douleur…. crève… »…. Et puis, ce cri, ce cri… ce cri…

Näph n’avait plus de souffle, plus d’âme, plus de vie. Elle avait tout perdue, jusqu’au jour où elle avait croisé cet homme…

Näph essaya de reprendre sa respiration. Depuis quelques temps, ses images étaient revenues plus puissantes qu’auparavant, rien ne calmait cette énergie négative qui l’envahissait de plus en plus, nuit après nuit. Le seul moment d’apaisement fût auprès d’Anduriel, bizarrement, sa présence calmait ses maux alors même que, contradictoirement, les sentiments pour cet homme avaient réveillé le maléfice. Comme une sombre maladie, elle commençait à faire ses ravages. « Kräl' boles'ti » lui avait dis Fil’néas avant de lui faire ses pénibles adieux, le roi des mauvais sorts, celui d’un père magicien qui veut tuer sa chair et son sang par vengeance.

Näph se leva et observa calmement les étoiles. Sa fin approchait, elle le savait…

Näph posa sa main sur le cœur de son père en pleurant. Elle sentait la malédiction s’éloignée. Une aura bleue s’évapora autour d’elle dans un crépitement. Le sang de son père coulait doucement entre ses doigts. L’Elfe ferma les yeux du mage et se pencha pour déposer un baiser sur la joue de son père. Le seul de toute sa vie.

Derrière elle, Albren, le worgen mage, souffrait au sol. Sa détermination à la protéger dans ce dernier combat avait surprise Näph. Elle jeta un dernier regard vers le corps de son père et alla prendre soin d’Albren malgré son dégoût pour les Worgen. Elle sentit de la compassion pour cet être qui s’était sacrifié.

A la sortie de l’hôpital, elle décida de s’éloigner de Darnassus un moment. Les gouvernants n’allaient sans doute pas apprécier la mort de ce grand mage. Elle jeta un dernier regard vers la ville qu’elle aimait : Pourra-t-elle vivre avec tous ces crimes sur son cœur ?
Son esprit vagabonda vers son passé…

Mezleph Del’Mis était un mage très puissant. Il travaillait ardument sur l’état de ces créatures « Les Worgens ». Mais lors d’une rencontre et contre toute attente, le mage tomba follement amoureux d’une jolie elfe de la nuit délicate et au fort caractère : Héraë. Celle-ci faisait partie de l’armée de Darnassus et devait protéger les recherches de Mezleph.
L'amour du mage devint d'année en année, une passion dévorante et même quand Näph vint au monde, il n'avait pratiquement d'yeux que pour Héraë, délaissant pratiquement sa fille.
Héraë ne s'apercevait pas de la folie de son mari et élevait Näph tendrement, en lui apprenant à tirer avec son arc. La complicité entre la mère et sa fille, rendit jaloux le père qui, dans sa folie passionnelle, rêvait d'une possession totale et égoïste de sa femme.

Un jour où Mezleph était absent, Näph, encore jeune adolescente, entra dans le laboratoire secret de son père. Héraë la surpris et Näph, sous le coût de l'émotion, fit tomber quelques fioles par accident. Héraë ne la gronda pas mais lui demanda d'aller expliquer sa bêtise gentiment à son père.

Le mage, une fois rentré, se mit dans une colère noire, fulminant que des années de recherche furent effacées à cause d'une fille trop curieuse. Dans sa colère, il voulu la frapper, mais la mère s'interposa et prit le coup à la place de Näph. Héraë alla s'écraser dans les fioles et les potions et ne s'aperçu pas qu'une minuscule goutte d'un liquide extrêmement dangereux, vint se poser sur une coupure de son bras blessé.

Quelques temps après, Héraë devint bizarre. Elle avait des accès de colère, montrait les dents, s'énervait pour un rien, sa morphologie changea certains soirs, ses yeux se colorièrent en jaune.... mais le mage fît comme si rien n'était. Il aimait trop sa femme pour admettre le pire.

Un soir où Näph voulu répéter sa précision avec son arc, elle aperçut sa mère de l'autre côté de la pièce. Elle avait des yeux jaune d'or, grognait et bavait. Näph garda son calme et essaya de lui parler mais rien n'y fit. Héraë se transforma sous ses yeux en worgen violent et sauvage. Näph appela à l'aide, ce qui excita encore plus le worgen. La bête rugit et se jeta en avant, crocs et griffes sortis.

Näph, plus rapide que l'éclair, attrapa une flèche et tira comme elle n'avait jamais fait jusqu'à présent, droit dans le cœur de la bête.
Le worgen s'effondra, mort, au pieds de Näph et reprit l'apparence de sa mère.

C'est à ce moment que Mezleph arriva en haut du grand escalier de la maison avec son fidèle serviteur Fil’néas, un brave elfe bon et gentil qui était le confident de Näph et avait compris depuis longtemps le drame qui se tramait dans la maison.

Näph leva la tête vers son père. Son visage était crispée, plein d'horreur, de haine et de désespoir. Le mage hurla sa peine, faisant trembler la maison, puis il regarda Näph avec des yeux noirs, comme ceux des démons. Il incanta dans un langage inconnu, Näph se mit à pleurer des larmes de sang. Fil'néas comprit que le père avait définitivement perdu la raison. Il bondit vers Näph , au moment où le mage pointa son doigt vers sa fille et hurla un sort appelé : "Kräl' boles'ti " (le roi des ombres). Une malédiction qui fait que l'enfant connaitra la même souffrance que ses parents. Le mage fit un visage de dégoût et dit d'une voix sombre : A jamais Näph… toi aussi tu connaitras la douleur…. crève…
Puis il disparut.

Fil'néas expliqua à Näph les deux seuls moyens de casser le mauvais sort :

La premier était de se faire aimer de l'être dont elle tomberait éperdument amoureuse, tout en sachant que ce serait un amour impossible.
Le fait de rester auprès de cet être la soulagerait de sa maladie mais la rendrait malheureuse de jour en jour, car cette personne ne l'aimerait pas. Si elle s'éloignait de cet être, la maladie se propagera plus rapidement, mais elle serait de plus en plus malheureuse de ne plus voir l'être qu'elle aime.

Le second étaitt de tuer son père.
Il lui expliqua également que son père allait changer d'apparence pour se cacher mais il resterait parmi la noblesse et les puissants de se monde pour avoir l’argent dont il aurait besoin. Avec cet argent, il pourrait tous les dix ans, utiliser une magie interdite qui lui permettrait de parler avec sa femme morte.
Depuis ce jour et pendant plus de 70 ans, Näph se promis de servir la noblesse pour retrouver son père… Jusqu’à ce jour funeste où elle avait réussi à planter une flèche dans le cœur de son père, mais à quelle prix…

Näph Del’mis leva les yeux vers le Temple de Darnassus, resta un instant à le contempler dans la nuit noire et silencieuse, puis tourna les talons et partie vers un autre continent…

(PS : Un grand merci à Andüriel, Aeredril et Vadorum qui ont joué le jeu !)