Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
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Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Silvermoon, tôt dans la soirée du cinquième jour du cinquième mois de l'année 31.
Me voilà de retour dans la magnifique cité qui m'a vu naître...Ca n'a pas tellement changé visiblement. Peut-être moins de sin'doreis...Et voilà, encore des semblables qui parlent uniquement en orc...quelle honte. J'en ai vu quelques-uns de ce genre à Dalaran...Je n'aurais jamais pensé qu'il en soit de même chez nous...Non, se voiler la face n'a rien d'intelligent. J'espère qu'ils ne nous conduiront pas à notre perte et que l'âge leur mettra du plomb dans la tête. Avant que quelqu'un d'autre s'en charge...
Ces elfes sont faibles d'esprits et se complaisent dans la dépravation...Nous devrions mettre fin à leur existence, tels des jardiniers qui éliminent de mauvaises herbes. Et dire qu'on a osé me dire qu'ils ne vivaient pas tous dans le même luxe que moi ! Des Sin'Doreis qui se plaignent de leur qualité de vie ? Du jamais vu...
Certes, Landris était toujours vêtu de beaux atours taillés dans les plus riches étoffes, et ses manières laissaient peu de place au doute quand il s'agissait de deviner ses origines. Le port toujours noble et fier, le Sin'Dorei avait de quoi impressionner grâce à sa prestance. En entrant dans une pièce, il n'était pas rare que tous les regards tiennent à détailler l'individu de haut en bas, le soin qu'il mettait dans chacun de ses mouvements laissant à penser que la patience était un de ses points forts, et il mettait un point d'honneur à toujours être d'une politesse exemplaire, cela lui attirant facilement la sympathie des plus vieux membres de son peuple, et bien souvent le mépris des plus jeunes, mal éduqués.
Hélas, qui aujourd'hui, dans son peuple peut encore se targuer de connaître l'elfe ? Qui peut prétendre connaître la famille Aurenen ? De ce qu'il savait, l'elfe était le dernier représentant de sa maisonnée, et cela il le devait à ses formidables talents d'arcaniste. Et il avait démontré à ce stupide troll que sa confiance en lui-même et en ses pouvoirs n'étaient pas du domaine de l'exagération et qu'il était en mesure de vaincre aisément.
Le mage avait fini la soirée par une ballade dans les terres et fait la rencontre d'une autre elfe qui elle aussi revenait de voyage. Il s'était laissé aller devant elle à de douces pensées au sujet de leur pays qu'une brise avait éveillés en lui.
Enfin le fils du sang était rentré dans La Plus Belle Cité Qui Soit et avait passé une délicieuse nuit allongé au milieux de somptueux coussins après s'être délecté d'un délicieux verre de vin que même le plus grand cru de Dalaran n'aurait su égaler.
Me voilà de retour dans la magnifique cité qui m'a vu naître...Ca n'a pas tellement changé visiblement. Peut-être moins de sin'doreis...Et voilà, encore des semblables qui parlent uniquement en orc...quelle honte. J'en ai vu quelques-uns de ce genre à Dalaran...Je n'aurais jamais pensé qu'il en soit de même chez nous...Non, se voiler la face n'a rien d'intelligent. J'espère qu'ils ne nous conduiront pas à notre perte et que l'âge leur mettra du plomb dans la tête. Avant que quelqu'un d'autre s'en charge...
Ces elfes sont faibles d'esprits et se complaisent dans la dépravation...Nous devrions mettre fin à leur existence, tels des jardiniers qui éliminent de mauvaises herbes. Et dire qu'on a osé me dire qu'ils ne vivaient pas tous dans le même luxe que moi ! Des Sin'Doreis qui se plaignent de leur qualité de vie ? Du jamais vu...
Certes, Landris était toujours vêtu de beaux atours taillés dans les plus riches étoffes, et ses manières laissaient peu de place au doute quand il s'agissait de deviner ses origines. Le port toujours noble et fier, le Sin'Dorei avait de quoi impressionner grâce à sa prestance. En entrant dans une pièce, il n'était pas rare que tous les regards tiennent à détailler l'individu de haut en bas, le soin qu'il mettait dans chacun de ses mouvements laissant à penser que la patience était un de ses points forts, et il mettait un point d'honneur à toujours être d'une politesse exemplaire, cela lui attirant facilement la sympathie des plus vieux membres de son peuple, et bien souvent le mépris des plus jeunes, mal éduqués.
Hélas, qui aujourd'hui, dans son peuple peut encore se targuer de connaître l'elfe ? Qui peut prétendre connaître la famille Aurenen ? De ce qu'il savait, l'elfe était le dernier représentant de sa maisonnée, et cela il le devait à ses formidables talents d'arcaniste. Et il avait démontré à ce stupide troll que sa confiance en lui-même et en ses pouvoirs n'étaient pas du domaine de l'exagération et qu'il était en mesure de vaincre aisément.
Le mage avait fini la soirée par une ballade dans les terres et fait la rencontre d'une autre elfe qui elle aussi revenait de voyage. Il s'était laissé aller devant elle à de douces pensées au sujet de leur pays qu'une brise avait éveillés en lui.
Enfin le fils du sang était rentré dans La Plus Belle Cité Qui Soit et avait passé une délicieuse nuit allongé au milieux de somptueux coussins après s'être délecté d'un délicieux verre de vin que même le plus grand cru de Dalaran n'aurait su égaler.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
En Quel'Thalas, sur la côte Est, il y a quelques siècles de cela. Landris se tenait debout devant la falaise, étonnement jeune et colérique. A ses côtes, une jeune elfe à la même chevelure noir corbeau était assise. Si l'apprenti arcaniste était jeune, elle le paraissait encore plus, bien que son expression calme et d'une douce froideur lui conférait un air plus mature.
-Qu'est-ce que tu crois, Meredith ?Que je fais exprès d'être tel que je suis plutôt que comme père et mère souhaiteraient que je le sois !? Vous avez toujours vécu avec l'impression d'être la fierté de père et de mère ! Pas moi ! Tu ne peux pas me conseiller d'agir alors que tu ne connais pas le quart de ce que je dois faire, rien que pour garder mon médaillon !
-Paix, mon frère, je ne suis certes pas constamment soumise à des épreuves comme toi, mais je peux toutefois te conseiller sur ton caractère et sur les façons de rendre heureux nos parents.
-J'ai déjà suivi tes conseils une fois. Mère a éclaté de rire et m'a envoyé dans ma chambre pendant deux jours.
-Comprends les, ton changement d'attitude était peut-être un brin trop radical.
-Trop radical ? Ma sœur, nous vivons bien dans la même famille !?
-Du calme, du calme.
-Comment veux-tu que je sois calme !? Lorsque j'arrive à l'heure, on me dit que je suis en retard. Lorsque vous avez droit aux félicitations et aux sourires, je n'ai droit qu'au mépris. Quand j'ose contredire nos parents avec une argumentation solide, ils disent qu'ils y penseront, alors que toi tu n'as qu'à hocher de la tête en disant que tu as compris pour les rendre heureux ! Non Meredith, je ne peux pas me calmer ! Père et mère m'ont toujours dit d'être juste, mais en quoi ont-ils appliqués leurs propres leçons à mon égard !?
-Landris, tu vas trop loin. Ne parle pas ainsi de nos parents.
Une voix pareille au velours leur parvint de la bouche d'une grande elfe qui ne pouvait qu'être la mère des deux adolescents, arrivant avec sa démarche terriblement effrayante et attirante au regard, mettant en valeur sa silhouette alors même qu'un ventre rond était bien visible. La grande elfe arborait un sourire qui n'avait rien de rassurant pour le jeune Landris, de toute évidence, qui salua pourtant l'arrivante tout comme sa sœur, en s'inclinant.
-Parler ainsi de nous ? Qu'as-tu bien pu dire à Meredith, mon cher enfant, pour qu'elle en vienne à te dire que tu as dépassé certaines lignes ?
-Bonjour mère. J'ai dit à Meredith ce qui pèse sur mon cœur, dame ma mère.
-Et que pèse donc sur ton cœur qui nous est à tous si précieux, mon fils ? Qu'avons-nous fait qui pourrait nous attirer ton courroux ?
-Vous me traitez injustement.
-Nous te traitons différemment, c'est vrai, mon enfant. Mais injustement ? Non, non, tout ceci est juste en considérant quel grand avenir t'attend mon enfant.
-Et Meredith !? Et Allina ? Et que dire de Coraline, elle qui vous rend si fier ? Et qu'en sera-t-il de vos futures enfants, dame ma mère !?
-Tes sœurs aussi auront un bel avenir, Landris. Mais elles n'hériteront pas du titre du Seigneur Aurenen, ton père.
-Vous avez déjà discuté avec père de me déshériter. Je le sais, je vous ai entendu.
-Oui, nous avons envisagé cette solution. Mais mon fils, soit rassuré sur le fait que ceci n'est que la dernière des solutions que nous envisageons.
-Rassuré ? Je dois être rassuré que vous ayiez envisagé de me déshériter !?
-Ne hausse pas le ton sur ta mère, Landris.
-Excusez-moi, dame ma mère, mais vous admettrez que j'ai des raisons d'être en colère.
-Je ne renie pas tes raisons. Mais tu ne sembles pas comprendre les nôtres. Ce médaillon que tu portes à ton cou, cette flamme bleue, représente ce que tu devras devenir, et ce que TES descendants deviendront. Ton feu est admirable mon enfant. Mais il n'est pas sage. Le jour où la sagesse te guidera, le jour où tu pourras brûler à l'intérieur mais geler de par ton attitude ceux qui te font face, tu feras notre plus grande fierté, Landris. En attendant, présente tes excuses pour ces mauvais mots et cette attitude que tu as eu envers ta mère et ton père.
-Veuillez m'excuser, dame ma mère, pour cette attitude irraisonnée et mes paroles. Je ne voulais pas remettre en cause l'éducation que vous m'avez donné, et je m'excuse si vous l'avez compris ainsi, dit le jeune elfe sur le ton de celui qui est plein de honte et souhaite uniquement s'amender.
-Bien. Meredith, viens avec moi. Landris, ne rentre pas en retard, ou tu devras aller aider le magistère Alsorus.
-Je rentre tout de suite, dame ma mère !
-Qu'est-ce que tu crois, Meredith ?Que je fais exprès d'être tel que je suis plutôt que comme père et mère souhaiteraient que je le sois !? Vous avez toujours vécu avec l'impression d'être la fierté de père et de mère ! Pas moi ! Tu ne peux pas me conseiller d'agir alors que tu ne connais pas le quart de ce que je dois faire, rien que pour garder mon médaillon !
-Paix, mon frère, je ne suis certes pas constamment soumise à des épreuves comme toi, mais je peux toutefois te conseiller sur ton caractère et sur les façons de rendre heureux nos parents.
-J'ai déjà suivi tes conseils une fois. Mère a éclaté de rire et m'a envoyé dans ma chambre pendant deux jours.
-Comprends les, ton changement d'attitude était peut-être un brin trop radical.
-Trop radical ? Ma sœur, nous vivons bien dans la même famille !?
-Du calme, du calme.
-Comment veux-tu que je sois calme !? Lorsque j'arrive à l'heure, on me dit que je suis en retard. Lorsque vous avez droit aux félicitations et aux sourires, je n'ai droit qu'au mépris. Quand j'ose contredire nos parents avec une argumentation solide, ils disent qu'ils y penseront, alors que toi tu n'as qu'à hocher de la tête en disant que tu as compris pour les rendre heureux ! Non Meredith, je ne peux pas me calmer ! Père et mère m'ont toujours dit d'être juste, mais en quoi ont-ils appliqués leurs propres leçons à mon égard !?
-Landris, tu vas trop loin. Ne parle pas ainsi de nos parents.
Une voix pareille au velours leur parvint de la bouche d'une grande elfe qui ne pouvait qu'être la mère des deux adolescents, arrivant avec sa démarche terriblement effrayante et attirante au regard, mettant en valeur sa silhouette alors même qu'un ventre rond était bien visible. La grande elfe arborait un sourire qui n'avait rien de rassurant pour le jeune Landris, de toute évidence, qui salua pourtant l'arrivante tout comme sa sœur, en s'inclinant.
-Parler ainsi de nous ? Qu'as-tu bien pu dire à Meredith, mon cher enfant, pour qu'elle en vienne à te dire que tu as dépassé certaines lignes ?
-Bonjour mère. J'ai dit à Meredith ce qui pèse sur mon cœur, dame ma mère.
-Et que pèse donc sur ton cœur qui nous est à tous si précieux, mon fils ? Qu'avons-nous fait qui pourrait nous attirer ton courroux ?
-Vous me traitez injustement.
-Nous te traitons différemment, c'est vrai, mon enfant. Mais injustement ? Non, non, tout ceci est juste en considérant quel grand avenir t'attend mon enfant.
-Et Meredith !? Et Allina ? Et que dire de Coraline, elle qui vous rend si fier ? Et qu'en sera-t-il de vos futures enfants, dame ma mère !?
-Tes sœurs aussi auront un bel avenir, Landris. Mais elles n'hériteront pas du titre du Seigneur Aurenen, ton père.
-Vous avez déjà discuté avec père de me déshériter. Je le sais, je vous ai entendu.
-Oui, nous avons envisagé cette solution. Mais mon fils, soit rassuré sur le fait que ceci n'est que la dernière des solutions que nous envisageons.
-Rassuré ? Je dois être rassuré que vous ayiez envisagé de me déshériter !?
-Ne hausse pas le ton sur ta mère, Landris.
-Excusez-moi, dame ma mère, mais vous admettrez que j'ai des raisons d'être en colère.
-Je ne renie pas tes raisons. Mais tu ne sembles pas comprendre les nôtres. Ce médaillon que tu portes à ton cou, cette flamme bleue, représente ce que tu devras devenir, et ce que TES descendants deviendront. Ton feu est admirable mon enfant. Mais il n'est pas sage. Le jour où la sagesse te guidera, le jour où tu pourras brûler à l'intérieur mais geler de par ton attitude ceux qui te font face, tu feras notre plus grande fierté, Landris. En attendant, présente tes excuses pour ces mauvais mots et cette attitude que tu as eu envers ta mère et ton père.
-Veuillez m'excuser, dame ma mère, pour cette attitude irraisonnée et mes paroles. Je ne voulais pas remettre en cause l'éducation que vous m'avez donné, et je m'excuse si vous l'avez compris ainsi, dit le jeune elfe sur le ton de celui qui est plein de honte et souhaite uniquement s'amender.
-Bien. Meredith, viens avec moi. Landris, ne rentre pas en retard, ou tu devras aller aider le magistère Alsorus.
-Je rentre tout de suite, dame ma mère !
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
De nombreuses saisons ont passés. Landris se tient sur la même falaise, en train de jouer avec deux jeunes filles elfes qui ne peuvent qu'être ses petites sœurs au vu de leur grande jeunesse et de leur ressemblance. Épuisés, ils vont finalement s'asseoir devant la falaise, Landris les tenant fermement sur ses genoux.
-Landriiis ?dit la plus jeune des deux.
-Oui, Phèdre ?
-Pourquoi père et mère, ils étaient pas contents quand tu es rentré aujourd'hui en disant que tu venais nous rendre visite ?
-Oh ça...Je dois apprendre des choses et...ça m'ennuie vraiment. Je préfère m'occuper de vous. Ça laisse un peu de repos à vos nourrices, dit-il en souriant.
-Landriiiis, moi aussi j'ai une question ! s'exclama l'autre jeune sœur de l'arcaniste.
-Je suis tout ouïe Valeria.
-Pourquoi père et mère, ils t'aiment pas ?
Une expression sombre et peinée prit la place de son sourire.
-Parce que je ne suis pas aussi adorables que vous, je suppose, Valeria. Père et mère ont leurs raisons. Mais ce sont des questions qui regardent les plus grands, pas les enfants, alors vous allez me faire le plaisir de regarder la mer, parce qu'on va vous demander de la raconter d'ici peu !
-Landris, comment tu raconterais la mer toi ? demanda Phèdre en tournant la tête vers son frère, curieuse.
-Comment je la raconterais ? En premier lieu je dirais que la mer a pour chacun une signification particulière, comme pour tout ce qui est. Ensuite je dirais que le flux et le reflux sont éternels, que le bruit qu'ils font est apaisant, nous rassurant sur le fait que les choses bougent, mais ne diffère pas vraiment. La mer est dangereuse mais attire certains d'entre nous car elle éveille notre curiosité. Qu'y a-t-il par delà la mer ? Peu le savent. Encore moins peuvent se targuer d'avoir accompli la navigation vers ces lieux. Quels créatures peut-on trouver dans la mer ? Cela aussi éveille notre curiosité. C'est moi qui ai pêché dans cette même mer, les poissons que vous avez mangé à midi. Mais chut, père et mère pensent que les cuisiniers se sont rendus à Silvermoon.
-On dira rien Landris !
-Non, rien !
-Merci mes jolies. La mer peut-être contemplée à l'aide de tous les sens. Poser sa main à sa surface, l'enfoncer dans ses profondeurs ravi le toucher, alors que l'odeur des embruns parvient à votre odorat. Vos yeux se plaisent à contempler les reflets que l'on y trouve tout en pouvant parfois admirer ce qui se trouve en dessous. Il vous arrivera de boire la tasse en nageant, et le sel envahira votre bouche. Enfin, selon où vous vous trouverez, vos oreilles entendront soit le bruit de l'eau qui se fracasse contre les côtes, ou alors...un silence des plus merveilleux. Un peu inquiétant, mais si étrange comparé à la mélodie constante que l'on entend sur les terres. Voilà comment je raconterais la mer mes chéries. Maintenant, on rentre, ou père et mère vont penser que je vous ai enlevés...
-Landriiis ?dit la plus jeune des deux.
-Oui, Phèdre ?
-Pourquoi père et mère, ils étaient pas contents quand tu es rentré aujourd'hui en disant que tu venais nous rendre visite ?
-Oh ça...Je dois apprendre des choses et...ça m'ennuie vraiment. Je préfère m'occuper de vous. Ça laisse un peu de repos à vos nourrices, dit-il en souriant.
-Landriiiis, moi aussi j'ai une question ! s'exclama l'autre jeune sœur de l'arcaniste.
-Je suis tout ouïe Valeria.
-Pourquoi père et mère, ils t'aiment pas ?
Une expression sombre et peinée prit la place de son sourire.
-Parce que je ne suis pas aussi adorables que vous, je suppose, Valeria. Père et mère ont leurs raisons. Mais ce sont des questions qui regardent les plus grands, pas les enfants, alors vous allez me faire le plaisir de regarder la mer, parce qu'on va vous demander de la raconter d'ici peu !
-Landris, comment tu raconterais la mer toi ? demanda Phèdre en tournant la tête vers son frère, curieuse.
-Comment je la raconterais ? En premier lieu je dirais que la mer a pour chacun une signification particulière, comme pour tout ce qui est. Ensuite je dirais que le flux et le reflux sont éternels, que le bruit qu'ils font est apaisant, nous rassurant sur le fait que les choses bougent, mais ne diffère pas vraiment. La mer est dangereuse mais attire certains d'entre nous car elle éveille notre curiosité. Qu'y a-t-il par delà la mer ? Peu le savent. Encore moins peuvent se targuer d'avoir accompli la navigation vers ces lieux. Quels créatures peut-on trouver dans la mer ? Cela aussi éveille notre curiosité. C'est moi qui ai pêché dans cette même mer, les poissons que vous avez mangé à midi. Mais chut, père et mère pensent que les cuisiniers se sont rendus à Silvermoon.
-On dira rien Landris !
-Non, rien !
-Merci mes jolies. La mer peut-être contemplée à l'aide de tous les sens. Poser sa main à sa surface, l'enfoncer dans ses profondeurs ravi le toucher, alors que l'odeur des embruns parvient à votre odorat. Vos yeux se plaisent à contempler les reflets que l'on y trouve tout en pouvant parfois admirer ce qui se trouve en dessous. Il vous arrivera de boire la tasse en nageant, et le sel envahira votre bouche. Enfin, selon où vous vous trouverez, vos oreilles entendront soit le bruit de l'eau qui se fracasse contre les côtes, ou alors...un silence des plus merveilleux. Un peu inquiétant, mais si étrange comparé à la mélodie constante que l'on entend sur les terres. Voilà comment je raconterais la mer mes chéries. Maintenant, on rentre, ou père et mère vont penser que je vous ai enlevés...
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
La nuit est douce comme d'habitude en Quel'Thalas. Dans le séjour de la demeure des Aurenen, Andais Aurenen se tient assise en face de son époux, Aisling Aurenen. Une table basse les sépare, mais leurs regards semblent liés l'un à l'autre, comme si rien n'existait à part l'autre. Elle est resplendissante, dans sa robe en velours d'un magnifique bleu nuit, sa chevelure si noire qu'elle tire sur le bleu se fondant avec le tissu dans le peu de lumière qu'apportent les bougies. En face, le Seigneur Aurenen se tient fier et glacé dans chacune de ses attitudes, dans chacun de ses gestes. Ses cheveux de la même couleur que ceux de sa compagne sont parsemés de fines mèches blanches. Il bouge une de ses fines mains en se penchant, sans quitter sa compagne du regard, pour se saisir d'une coupe de vin et prend la parole en premier.
-Tu es sûre d'avoir entendu ce genre de rumeurs à son sujet ? Landris n'est certes pas un exemple, mais il ne s'abaisserait pas à cela.
-Je les ai entendus, mon époux, et notre fils semble de plus en plus distrait. Ses professeurs s'en sont plaints, et cela n'était jamais arrivé avant. Depuis que Meredith, Allina, Coraline et Valeria sont chez ton frère pour y apprendre la musique, Phèdre se plaint souvent d'être seule, et Landris n'a rien fait pour qu'elle soit apaisée.
-Il est jeune. Ce n'est qu'une passion passagère, si tu veux mon avis, ma chère. Toutefois, nous allons garder un œil sur la situation.
-En réalité, j'ai convoqué Landris. Il doit revenir de Silvermoon pour nous donner des explications, rien qu'au sujet des plaintes de ses professeurs.
-Mais nous dira-t-il la vérité ? Cet enfant est bien plus rusé que je ne l'étais à son âge, et les histoires lui viennent si naturellement qu'on ne peut être sûr de rien avec lui.
-S'il faut bien reconnaître quelque chose à notre fils, mon aimé, c'est qu'il ne nous ment pas pour des sujets qui lui semblent sérieux.
-Mais si cela n'était pas sérieux pour lui ? Pas encore, du moins ? Il est adolescent, ces choses sont nouvelles pour lui.
-Je suis certaine que tout cela se passera bien. Nous a-t-il déjà réellement déçu ? Je t'avouerais, Aisling, que je suis lasse et peinée d'être ainsi haïe par notre fils.
-Nous devons tenir bon, ma chère. C'est une promesse que nous nous sommes fait. Console toi avec nos cinq filles, comme je le fais.
-Ce n'est pas pareil, Aisling. J'aime tous mes enfants. Je ne peux pas juste me contenter d'une partie de mes enfants.
-Allons Andais. Est-ce bien la femme que j'ai épousé, qui peut faire payer à n'importe qui sa plus petite faute à son égard ?
-Ce n'est pas n'importe qui. C'est mon fils.
-Notre fils. Andais, je suis un homme dur, j'en ai conscience, et tu es de la même trempe que moi. Landris est le seul à ce jour qui peut se targuer de nous faire de la peine, et il faut lui reconnaître qu'il sait blesser de par ses mots ou ses actions. Nous avons réussi à lui inculquer cela, grâce à cette méthode que nous nous sommes promis à sa naissance de faire usage pour qu'il devienne quelqu'un d'impressionnant. Et il répond encore mieux à nos espérances ! Notre comportement lui a donné la force de faire en sorte d'être différent de nous. Landris représente la flamme des Aurenen comme nul autre auparavant. A ses côtés, ses amis auront chaud au cœur, face à lui, ses ennemis seront brûlés par sa chaleur et il agira avec le calme froid de la sagesse.
-Tu as une idée derrière la tête, sinon tu n'essayerais pas de détourner mon attention avec ce discours. Tu ne m'auras pas mon cher. Qu'as-tu l'intention de faire ?
-Envoyer Landris en Lordaeron.
-En Lordaeron !? Tu veux envoyer mon fils aussi loin de moi, en nous attirant sa haine éternelle !?
Le Seigneur Aurenen eut un mouvement de recul face à la colère non-dissimulée de son épouse. Cette colère qui lui donnait l'impression que son âme tremblait.
-Oui. Pendant quinze ans. Il a besoin de voyager. De grandir.
Quelques coups résonnent à la porte du salon. Les deux elfes arborent un masque impassible alors que la dame effectue un léger geste de ses fins doigts qui a pour effet d'ouvrir la porte. Landris rentre, habillé d'un pantalon noir, de bottes bleues et dorées qui lui montent jusqu'aux genoux, une chemise en soie blanche sous une tunique du même bleu nuit que celui de ses bottes, agrémentée de quelques broderies dorées. Une cape de la même teinte avec d'autres broderies dorées finit sa tenue en couvrant son épaule gauche. Le jeune elfe vient se placer à côté de la table entre ses deux parents et s'incline légèrement devant ses parents, les regardant chacun à tour de rôle en les saluant.
-Bien le bonsoir, dame ma mère. Vous êtes resplendissante comme d'habitude. Sieur mon père, il m'est comme en tout temps, très plaisant de vous voir loin de Dalaran.
-Bonsoir Landris, lança le Seigneur Aurenen à son fils d'une voix à vous glacer le sang.
-Bonsoir mon fils. Viens donc t'asseoir à côté de moi, nous avons à parler.
-Bien dame ma mère. J'avais cru, en effet, déceler cela dans votre missive.
Le jeune elfe contourne le canapé où est assise sa mère et vient s'asseoir à côté d'elle, légèrement de côte de façon à pouvoir se tenir en face de ses deux parents. La dame Aurenen commence à jouer avec une boucle de ses cheveux.
-Mon fils, nous avons reçu des nouvelles inquiétantes. Il paraîtrait, que tu fais des fautes des plus évidentes auprès de tes professeurs, ces derniers temps. Qu'as-tu à répondre à cela ?
-Et bien, dame ma mère, je répondrais que mes professeurs ont raisons. Mais je dois cela à une distraction que je m'emploie à chasser de mon esprit.
-Et nous répondrais-tu si nous te demandions de quel distraction il s'agit ?
-Et bien dame ma mère, il est des réponses que vous ne souhaitez entendre. De plus, je suis conscient d'être jeune et que cela n'est que passager...
-N'élude pas la question, Landris.
-Oui, sieur mon père, veuillez me pardonner. Et bien, il se trouve qu'une demoiselle occupe mon esprit, et que je n'arrive pas à me défaire de l'image que j'ai d'elle. Nous nous entendons bien, et elle aussi pense à moi avec la même tendresse que j'ai à son égard.
-Accordes-tu de l'importance à cette relation, Landris ? demanda Andais.
-Oui. Non. Je ne sais pas, dame ma mère. J'ai l'impression d'être encore plus jeune que je ne le suis. Je ne comprends pas vraiment je crois.
-Au moins en es-tu conscient. Tu es conscient, mon cher enfant, que tu ne peux pas te permettre ce genre de relations ? Tu n'es pas comme tous ces enfants qui boivent et font la fête.
-Comment cela, dame ma mère !? Je n'ai pas le droit d'apprécier la compagnie d'une demoiselle ? De me plaire à la séduction ? D'étreindre quelqu'un pour me réconforter ?
-Non tu n'as pas le droit Landris, intervint son père. Les Aurenen ne sont pas hésitants. Les Aurenen font un choix, tout comme j'ai choisi ta mère comme compagne sans jamais revenir en arrière à ce sujet. Un jour, quand tu seras adulte, tu choisiras une femme pour le bien de la famille.
-Mais pourquoi !? Vous n'avez pas imposé ce genre de choses à mes sœurs ! Meredith a déjà eu pleins de petits amis, et elle a cinq ans de moins que moi !
-Meredith fixe les règles car elle est consciente. Mais pas toi, mon fils.
-Je suis au moins aussi conscient que Meredith ! Jamais il ne me viendrait à l'esprit d'agir comme les autres imbéciles qui boivent du vin jusqu'à plus soif et accordent aussi peu d'importance aux sentiments !
-Comment peux-tu en être sûr ?
-Vous ne me faites pas confiance ! Mon premier moment d'égarement et vous me sautez dessus comme si j'avais commis une faute grave !
-Non Landris.
-Je vous ai entendus à travers la porte ! Vous allez m'envoyer en Lordaeron ! Vous l'aviez prévu avant même de savoir de quoi il en retournait ! Mais pourquoi !? Pourquoi est-ce que vous vous acharnez toujours autant sur moi !?
Le jeune elfe a des larmes de rage qui perlent aux coins de ses yeux. Ses parents le regardant avec leur masque d'impassibilité habituel, indéchiffrables. Son père le regarde et annonce froidement.
-Allez préparez vos affaires en ce cas, Adepte Aurenen. Vous partez demain, et enverrez une missive une fois arrivé en Lordaeron, à Dalaran, à mon intention. Une fois par mois, vous viendrez à Dalaran pour rendre compte de vos progrès auprès de votre nouveau professeur.
-...Bien, Archimage Aurenen. Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ?
-Ce sera tout, Adepte Aurenen. Je vous souhaite un bon voyage. N'oubliez pas de prévenir votre sœur, Phèdre.
Le jeune mage se lève et s'en va à grandes enjambées, claquant si fort la porte derrière lui qu'elle se casse. Des bruits de porcelaine qui se brise résonnent dans le couloir à son passage. La dame Aurenen se laisse aller à sa peine, allant se réfugier contre son mari en versant des larmes, alors que le Seigneur se masse le front.
-Tu es sûre d'avoir entendu ce genre de rumeurs à son sujet ? Landris n'est certes pas un exemple, mais il ne s'abaisserait pas à cela.
-Je les ai entendus, mon époux, et notre fils semble de plus en plus distrait. Ses professeurs s'en sont plaints, et cela n'était jamais arrivé avant. Depuis que Meredith, Allina, Coraline et Valeria sont chez ton frère pour y apprendre la musique, Phèdre se plaint souvent d'être seule, et Landris n'a rien fait pour qu'elle soit apaisée.
-Il est jeune. Ce n'est qu'une passion passagère, si tu veux mon avis, ma chère. Toutefois, nous allons garder un œil sur la situation.
-En réalité, j'ai convoqué Landris. Il doit revenir de Silvermoon pour nous donner des explications, rien qu'au sujet des plaintes de ses professeurs.
-Mais nous dira-t-il la vérité ? Cet enfant est bien plus rusé que je ne l'étais à son âge, et les histoires lui viennent si naturellement qu'on ne peut être sûr de rien avec lui.
-S'il faut bien reconnaître quelque chose à notre fils, mon aimé, c'est qu'il ne nous ment pas pour des sujets qui lui semblent sérieux.
-Mais si cela n'était pas sérieux pour lui ? Pas encore, du moins ? Il est adolescent, ces choses sont nouvelles pour lui.
-Je suis certaine que tout cela se passera bien. Nous a-t-il déjà réellement déçu ? Je t'avouerais, Aisling, que je suis lasse et peinée d'être ainsi haïe par notre fils.
-Nous devons tenir bon, ma chère. C'est une promesse que nous nous sommes fait. Console toi avec nos cinq filles, comme je le fais.
-Ce n'est pas pareil, Aisling. J'aime tous mes enfants. Je ne peux pas juste me contenter d'une partie de mes enfants.
-Allons Andais. Est-ce bien la femme que j'ai épousé, qui peut faire payer à n'importe qui sa plus petite faute à son égard ?
-Ce n'est pas n'importe qui. C'est mon fils.
-Notre fils. Andais, je suis un homme dur, j'en ai conscience, et tu es de la même trempe que moi. Landris est le seul à ce jour qui peut se targuer de nous faire de la peine, et il faut lui reconnaître qu'il sait blesser de par ses mots ou ses actions. Nous avons réussi à lui inculquer cela, grâce à cette méthode que nous nous sommes promis à sa naissance de faire usage pour qu'il devienne quelqu'un d'impressionnant. Et il répond encore mieux à nos espérances ! Notre comportement lui a donné la force de faire en sorte d'être différent de nous. Landris représente la flamme des Aurenen comme nul autre auparavant. A ses côtés, ses amis auront chaud au cœur, face à lui, ses ennemis seront brûlés par sa chaleur et il agira avec le calme froid de la sagesse.
-Tu as une idée derrière la tête, sinon tu n'essayerais pas de détourner mon attention avec ce discours. Tu ne m'auras pas mon cher. Qu'as-tu l'intention de faire ?
-Envoyer Landris en Lordaeron.
-En Lordaeron !? Tu veux envoyer mon fils aussi loin de moi, en nous attirant sa haine éternelle !?
Le Seigneur Aurenen eut un mouvement de recul face à la colère non-dissimulée de son épouse. Cette colère qui lui donnait l'impression que son âme tremblait.
-Oui. Pendant quinze ans. Il a besoin de voyager. De grandir.
Quelques coups résonnent à la porte du salon. Les deux elfes arborent un masque impassible alors que la dame effectue un léger geste de ses fins doigts qui a pour effet d'ouvrir la porte. Landris rentre, habillé d'un pantalon noir, de bottes bleues et dorées qui lui montent jusqu'aux genoux, une chemise en soie blanche sous une tunique du même bleu nuit que celui de ses bottes, agrémentée de quelques broderies dorées. Une cape de la même teinte avec d'autres broderies dorées finit sa tenue en couvrant son épaule gauche. Le jeune elfe vient se placer à côté de la table entre ses deux parents et s'incline légèrement devant ses parents, les regardant chacun à tour de rôle en les saluant.
-Bien le bonsoir, dame ma mère. Vous êtes resplendissante comme d'habitude. Sieur mon père, il m'est comme en tout temps, très plaisant de vous voir loin de Dalaran.
-Bonsoir Landris, lança le Seigneur Aurenen à son fils d'une voix à vous glacer le sang.
-Bonsoir mon fils. Viens donc t'asseoir à côté de moi, nous avons à parler.
-Bien dame ma mère. J'avais cru, en effet, déceler cela dans votre missive.
Le jeune elfe contourne le canapé où est assise sa mère et vient s'asseoir à côté d'elle, légèrement de côte de façon à pouvoir se tenir en face de ses deux parents. La dame Aurenen commence à jouer avec une boucle de ses cheveux.
-Mon fils, nous avons reçu des nouvelles inquiétantes. Il paraîtrait, que tu fais des fautes des plus évidentes auprès de tes professeurs, ces derniers temps. Qu'as-tu à répondre à cela ?
-Et bien, dame ma mère, je répondrais que mes professeurs ont raisons. Mais je dois cela à une distraction que je m'emploie à chasser de mon esprit.
-Et nous répondrais-tu si nous te demandions de quel distraction il s'agit ?
-Et bien dame ma mère, il est des réponses que vous ne souhaitez entendre. De plus, je suis conscient d'être jeune et que cela n'est que passager...
-N'élude pas la question, Landris.
-Oui, sieur mon père, veuillez me pardonner. Et bien, il se trouve qu'une demoiselle occupe mon esprit, et que je n'arrive pas à me défaire de l'image que j'ai d'elle. Nous nous entendons bien, et elle aussi pense à moi avec la même tendresse que j'ai à son égard.
-Accordes-tu de l'importance à cette relation, Landris ? demanda Andais.
-Oui. Non. Je ne sais pas, dame ma mère. J'ai l'impression d'être encore plus jeune que je ne le suis. Je ne comprends pas vraiment je crois.
-Au moins en es-tu conscient. Tu es conscient, mon cher enfant, que tu ne peux pas te permettre ce genre de relations ? Tu n'es pas comme tous ces enfants qui boivent et font la fête.
-Comment cela, dame ma mère !? Je n'ai pas le droit d'apprécier la compagnie d'une demoiselle ? De me plaire à la séduction ? D'étreindre quelqu'un pour me réconforter ?
-Non tu n'as pas le droit Landris, intervint son père. Les Aurenen ne sont pas hésitants. Les Aurenen font un choix, tout comme j'ai choisi ta mère comme compagne sans jamais revenir en arrière à ce sujet. Un jour, quand tu seras adulte, tu choisiras une femme pour le bien de la famille.
-Mais pourquoi !? Vous n'avez pas imposé ce genre de choses à mes sœurs ! Meredith a déjà eu pleins de petits amis, et elle a cinq ans de moins que moi !
-Meredith fixe les règles car elle est consciente. Mais pas toi, mon fils.
-Je suis au moins aussi conscient que Meredith ! Jamais il ne me viendrait à l'esprit d'agir comme les autres imbéciles qui boivent du vin jusqu'à plus soif et accordent aussi peu d'importance aux sentiments !
-Comment peux-tu en être sûr ?
-Vous ne me faites pas confiance ! Mon premier moment d'égarement et vous me sautez dessus comme si j'avais commis une faute grave !
-Non Landris.
-Je vous ai entendus à travers la porte ! Vous allez m'envoyer en Lordaeron ! Vous l'aviez prévu avant même de savoir de quoi il en retournait ! Mais pourquoi !? Pourquoi est-ce que vous vous acharnez toujours autant sur moi !?
Le jeune elfe a des larmes de rage qui perlent aux coins de ses yeux. Ses parents le regardant avec leur masque d'impassibilité habituel, indéchiffrables. Son père le regarde et annonce froidement.
-Allez préparez vos affaires en ce cas, Adepte Aurenen. Vous partez demain, et enverrez une missive une fois arrivé en Lordaeron, à Dalaran, à mon intention. Une fois par mois, vous viendrez à Dalaran pour rendre compte de vos progrès auprès de votre nouveau professeur.
-...Bien, Archimage Aurenen. Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ?
-Ce sera tout, Adepte Aurenen. Je vous souhaite un bon voyage. N'oubliez pas de prévenir votre sœur, Phèdre.
Le jeune mage se lève et s'en va à grandes enjambées, claquant si fort la porte derrière lui qu'elle se casse. Des bruits de porcelaine qui se brise résonnent dans le couloir à son passage. La dame Aurenen se laisse aller à sa peine, allant se réfugier contre son mari en versant des larmes, alors que le Seigneur se masse le front.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Chère Phèdre,
Ça fait quelques mois que je ne t'ai pas écris. J'ai bien reçu ta lettre. Je m'excuse du temps que je mets à y répondre, mais ici je suis assez occupé. Les gens me craignent et viennent pourtant tout le temps me voir. Certaines humaines viennent surtout me déranger pour m'apercevoir je crois, je les intrigue. Je trouve cela étrange, un peu comme si j'étais un animal de foire.
Tu me manques horriblement, Capitaine Aurenen. Mais je ne devrais plus tarder à revenir. Je sais que ça fait quinze ans que je te répète cela, mais cette fois-ci, père m'a clairement signifié que je rentrerais bientôt à la maison. Je te remercie pour tes lettres qui ont toujours été régulières et m'ont maintenus en vie. Être banni de Quel'Thalas, quelle punition cruelle ! As-tu parlé à Jirina ? A-t-elle réussi ses épreuves de forestière ? Je suis certain que oui.
Ah ma chère sœur, je m'en veux de te demander de ses nouvelles alors qu'il n'y a que toi qui m'écrit et empêche mon cœur de devenir aussi froid que la pierre qui compose déjà celle de tant de membres de notre famille. J'ai grandi Phèdre. Pas en taille, mais mon esprit a grandi. J'ai l'impression d'être si vieux ! Ici tous les humains sont plus jeunes que moi. Mais grâce à toi, et uniquement à toi, Capitaine Aurenen, j'ai nommé la meilleure navigatrice qui soit, j'ai fait en sorte de rester autant moi-même que je le pouvais.
Ma prochaine réponse te sera donnée de vive voix.
Je t'aime petite sœur.
Landris.
Ça fait quelques mois que je ne t'ai pas écris. J'ai bien reçu ta lettre. Je m'excuse du temps que je mets à y répondre, mais ici je suis assez occupé. Les gens me craignent et viennent pourtant tout le temps me voir. Certaines humaines viennent surtout me déranger pour m'apercevoir je crois, je les intrigue. Je trouve cela étrange, un peu comme si j'étais un animal de foire.
Tu me manques horriblement, Capitaine Aurenen. Mais je ne devrais plus tarder à revenir. Je sais que ça fait quinze ans que je te répète cela, mais cette fois-ci, père m'a clairement signifié que je rentrerais bientôt à la maison. Je te remercie pour tes lettres qui ont toujours été régulières et m'ont maintenus en vie. Être banni de Quel'Thalas, quelle punition cruelle ! As-tu parlé à Jirina ? A-t-elle réussi ses épreuves de forestière ? Je suis certain que oui.
Ah ma chère sœur, je m'en veux de te demander de ses nouvelles alors qu'il n'y a que toi qui m'écrit et empêche mon cœur de devenir aussi froid que la pierre qui compose déjà celle de tant de membres de notre famille. J'ai grandi Phèdre. Pas en taille, mais mon esprit a grandi. J'ai l'impression d'être si vieux ! Ici tous les humains sont plus jeunes que moi. Mais grâce à toi, et uniquement à toi, Capitaine Aurenen, j'ai nommé la meilleure navigatrice qui soit, j'ai fait en sorte de rester autant moi-même que je le pouvais.
Ma prochaine réponse te sera donnée de vive voix.
Je t'aime petite sœur.
Landris.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Résidence secondaire des Aurenen dans les coins les plus reculés de Quel'Thalas. Une silhouette encapuchonnée s'engage sur les terres de la famille, d'un pas rapide. Il arrive devant la porte qu'il ouvre d'un léger signe de la main, déjouant les plus élémentaires des protections magiques. La nuit est tombée depuis quelques temps, et la demeure est calme, tout le monde étant probablement endormi. L'elfe émet un très léger ricanement presque inaudible, en entrant. Ces protections étaient si simples pour lui désormais ! Mais il savait que certains sorts plus difficiles à déjouer l'attendaient plus loin.
Il s'avanca dans l'aile réservée aux chambres des Aurenen. Passant devant les chambres de ses sœurs, il entendit leurs respirations, pouvant pratiquement les y reconnaître. Coraline avait changé de chambre avec Valeria, probablement une chamaillerie. Il passa également devant les quartiers de ses parents, et s'en approche même un peu plus pour écouter leurs souffles. Satisfait d'entendre qu'ils étaient profondément endormis, il arriva devant la porte de la chambre de Phèdre.
Contrairement aux autres chambres, il ne sentit pas la présence d'enchantements, et s'en inquiéta. Non, en réalité ce n'était pas le manque d'enchantement qui l'inquiétait, mais plutôt le fait qu'ils aient été brisés. Il ouvrit la porte sans prendre la peine de frapper, et sentit la fureur monter en lui. Sa sœur luttait contre un elfe aux cheveux blonds qui l'empêchait d'hurler en lui mettant une main devant la bouche. Il avait déjà réussi à attacher un bras à Phèdre, et s'attelait au deuxième. Elle ne pouvait pas réellement se défendre, son agresseur faisant usage du poids de son corps pour l'immobiliser. Sa rage grandit devant ce spectacle quand il vit perler le sang de Phèdre au coin de sa lèvre. Les énergies du néant affluant en lui, il fit jaillir une vague arcanique pour écarter ce porc de celle qui comptait le plus pour le magistère.
La bouche libérée, Phèdre hurla et immédiatement il entendit des bruits de pas. Mais non. Non ses parents voudraient que ce cloporte soit jugé. Non, il n'en serait pas ainsi. Il n'avait pas enduré toutes ces années parmi les humains sans tirer des conclusions au sujet de la ténacité dont pouvaient faire preuve certains pour se venger. Éjectant l'arcane que son corps contenait dans celui de son ennemi qui se redressait et se jetait vers lui, un couteau à la main, il les changea en flammes. Les cris de l'assaillant retentirent dans la maison alors qu'il prenait feu de l'intérieur, et ce jusqu'à ce qu'il ne reste de lui plus qu'une misérable carcasse carbonisée.
-Magistère Aurenen.
Landris avait reconnu la voix de son père, en décelant même une certaine désapprobation. Aussi n'était-il pas d'humeur, et répondit-il d'une voix froide et calme en se retournant vers Aisling.
-Archimage Aurenen. Je suis navré que nos retrouvailles se fassent accompagné de pareil geste. Dame ma mère, je suis heureux de vous revoir. Cela faisait longtemps.
-Landris, POURQUOI AS-TU MIS A MORT CE POURCEAU !?
-Dame ma mère, j'ai craint pour ma sœur que la justice ne soit assez sévère avec ce malandrin. J'ai donc agit en conséquence, et sous la menace d'un couteau. D'ailleurs, si vous le permettez, je vais réconforter Phèdre et l'emmener prendre l'air, et manger un morceau. Cela l'aidera. Tâchez de vous reposer, dame et sieur, nos parents, nous parlerons de tout cela demain matin.
Le mage avait dit tout cela en détachant le poignet de sa sœur qui se jeta dans les bras de Landris. Il lui murmura des paroles réconfortantes, lui signifiant son plaisir de la revoir après toutes ces années. Il passa devant ses parents qu'il avait fait taire de par ses nombreuses initiatives sans attendre la moindre de leur réponse de toute évidence. Il les avait même congédiés. Le seigneur et sa dame étaient comme paralysés devant les changements qui s'étaient présentés chez leur fils. Une assurance qui ne pouvait être acquise qu'à un âge bien plus avancé que le sien chez les elfes était désormais présente en lui. On aurait dit que le doute n'existait plus chez lui, alors que quinze années auparavant le jeune elfe était plein d'hésitations.
Dehors, Landris avait amené sa sœur dans le jardin, et l'avait assise sur un banc, où il appliquait un linge mouillé sur sa lèvre. Il avait également essuyés les larmes de sa sœur, lui rappelant en plaisantant qu'un Aurenen devait toujours être de marbre. Cela la fit rire dans sa bouche. L'un comme l'autre avaient énormément changés tout en ayant l'impression de se connaître par cœur.
Phèdre était désormais une jeune elfe adolescente et plus une enfant. On retrouvait en elle chacun des traits de leur mère, comme chez toutes les filles Aurenen, contrairement à Landris qui semblait avoir tiré autant de son père que de sa mère. Se débarrassant de sa lourde cape de voyage, il la déposa sur les épaules de sa sœur pour être certain qu'elle n'attrape pas froid.
-M...merci grand frère pour...ce que tu as fait...je suis...contente que tu sois revenu.
-C'est normal pour un grand frère de protéger sa petite sœur, Capitaine Aurenen. Ne pleure plus. Respire. Il ne peut rien te faire là où il est désormais, et je suis là. Plus personne ne te fera de mal petite sœur. Pas tant que je serais là, et je ne compte pas repartir.
Il s'avanca dans l'aile réservée aux chambres des Aurenen. Passant devant les chambres de ses sœurs, il entendit leurs respirations, pouvant pratiquement les y reconnaître. Coraline avait changé de chambre avec Valeria, probablement une chamaillerie. Il passa également devant les quartiers de ses parents, et s'en approche même un peu plus pour écouter leurs souffles. Satisfait d'entendre qu'ils étaient profondément endormis, il arriva devant la porte de la chambre de Phèdre.
Contrairement aux autres chambres, il ne sentit pas la présence d'enchantements, et s'en inquiéta. Non, en réalité ce n'était pas le manque d'enchantement qui l'inquiétait, mais plutôt le fait qu'ils aient été brisés. Il ouvrit la porte sans prendre la peine de frapper, et sentit la fureur monter en lui. Sa sœur luttait contre un elfe aux cheveux blonds qui l'empêchait d'hurler en lui mettant une main devant la bouche. Il avait déjà réussi à attacher un bras à Phèdre, et s'attelait au deuxième. Elle ne pouvait pas réellement se défendre, son agresseur faisant usage du poids de son corps pour l'immobiliser. Sa rage grandit devant ce spectacle quand il vit perler le sang de Phèdre au coin de sa lèvre. Les énergies du néant affluant en lui, il fit jaillir une vague arcanique pour écarter ce porc de celle qui comptait le plus pour le magistère.
La bouche libérée, Phèdre hurla et immédiatement il entendit des bruits de pas. Mais non. Non ses parents voudraient que ce cloporte soit jugé. Non, il n'en serait pas ainsi. Il n'avait pas enduré toutes ces années parmi les humains sans tirer des conclusions au sujet de la ténacité dont pouvaient faire preuve certains pour se venger. Éjectant l'arcane que son corps contenait dans celui de son ennemi qui se redressait et se jetait vers lui, un couteau à la main, il les changea en flammes. Les cris de l'assaillant retentirent dans la maison alors qu'il prenait feu de l'intérieur, et ce jusqu'à ce qu'il ne reste de lui plus qu'une misérable carcasse carbonisée.
-Magistère Aurenen.
Landris avait reconnu la voix de son père, en décelant même une certaine désapprobation. Aussi n'était-il pas d'humeur, et répondit-il d'une voix froide et calme en se retournant vers Aisling.
-Archimage Aurenen. Je suis navré que nos retrouvailles se fassent accompagné de pareil geste. Dame ma mère, je suis heureux de vous revoir. Cela faisait longtemps.
-Landris, POURQUOI AS-TU MIS A MORT CE POURCEAU !?
-Dame ma mère, j'ai craint pour ma sœur que la justice ne soit assez sévère avec ce malandrin. J'ai donc agit en conséquence, et sous la menace d'un couteau. D'ailleurs, si vous le permettez, je vais réconforter Phèdre et l'emmener prendre l'air, et manger un morceau. Cela l'aidera. Tâchez de vous reposer, dame et sieur, nos parents, nous parlerons de tout cela demain matin.
Le mage avait dit tout cela en détachant le poignet de sa sœur qui se jeta dans les bras de Landris. Il lui murmura des paroles réconfortantes, lui signifiant son plaisir de la revoir après toutes ces années. Il passa devant ses parents qu'il avait fait taire de par ses nombreuses initiatives sans attendre la moindre de leur réponse de toute évidence. Il les avait même congédiés. Le seigneur et sa dame étaient comme paralysés devant les changements qui s'étaient présentés chez leur fils. Une assurance qui ne pouvait être acquise qu'à un âge bien plus avancé que le sien chez les elfes était désormais présente en lui. On aurait dit que le doute n'existait plus chez lui, alors que quinze années auparavant le jeune elfe était plein d'hésitations.
Dehors, Landris avait amené sa sœur dans le jardin, et l'avait assise sur un banc, où il appliquait un linge mouillé sur sa lèvre. Il avait également essuyés les larmes de sa sœur, lui rappelant en plaisantant qu'un Aurenen devait toujours être de marbre. Cela la fit rire dans sa bouche. L'un comme l'autre avaient énormément changés tout en ayant l'impression de se connaître par cœur.
Phèdre était désormais une jeune elfe adolescente et plus une enfant. On retrouvait en elle chacun des traits de leur mère, comme chez toutes les filles Aurenen, contrairement à Landris qui semblait avoir tiré autant de son père que de sa mère. Se débarrassant de sa lourde cape de voyage, il la déposa sur les épaules de sa sœur pour être certain qu'elle n'attrape pas froid.
-M...merci grand frère pour...ce que tu as fait...je suis...contente que tu sois revenu.
-C'est normal pour un grand frère de protéger sa petite sœur, Capitaine Aurenen. Ne pleure plus. Respire. Il ne peut rien te faire là où il est désormais, et je suis là. Plus personne ne te fera de mal petite sœur. Pas tant que je serais là, et je ne compte pas repartir.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Le jardin de la résidence secondaire des Aurenen, le lendemain de l'incident.
Phèdre était endormie contre son frère qui lui caressait les cheveux, écoutant attentivement sa respiration. Andais se trouvait également contre son fils, pleurant à chaudes larmes, ce qui avait surpris son fils au plus haut point, bien qu'il ne dit rien.
Aussi loin qu'il se souvienne, c'était la première marque d'affection, ou de faiblesse que sa mère laissait transparaître devant lui. Bien sûr il avait compris pendant ces quinze années passées loin de Quel'Thalas que ses parents ne pouvaient être totalement dénués d'amour pour lui, il aurait été déshérité depuis longtemps si c'était le cas, et avait même réussi à comprendre certaines de leurs raisons. Mais cela faisait une heure que sa mère ne cessait de s'excuser auprès de lui, lui répétant qu'elle l'aimait, qu'elle l'aimait tant que son cœur saignait depuis des décennies de ne pouvoir le lui dire.
Au bout d'un moment, elle lui dit qu'elle avait à faire. Lorsqu'elle revint deux heures après, il n'y avait plus aucune trace chez elle qui ait pu laisser à penser qu'elle s'était laissé allée à un moment de faiblesse. Elle s'assit tout de même aussi près de son fils qu'elle le put, coiffant ses cheveux emmêlés par le voyage. Ils discutèrent longtemps, des années que le magistère avait passé parmi les humains. En retour il se montra très curieux sur ce qu'il s'était passé parmi les Aurenen. Finalement la discussion se termina sur des explications quand à ce qui allait lui arriver. Une enquête allait être ouverte à son sujet, mais c'était plus pour la forme qu'autre chose, bien évidemment.
-Tu as bien agit, Landris. A ta place, je pense que j'aurais fait de même, en prenant un peu plus mon temps toutefois.
-Je ne saurais prétendre être aussi terrible que vous, dame ma mère, et je le dis sans aucune offense, car j'ai un respect immense pour votre force.
-Merci, mon fils. Si tu savais, si tu savais comme il est dur d'être ainsi ! Mais suis-je bête, tu sais désormais. Si tu ne savais pas, tu ne comprendrais pas. Nous t'avons fait don d'une grande force, Landris, et nous voulions être sûrs que tu pourrais la comprendre et en faire bonne usage. Ton père est déçu par ton attitude, mais à quoi pouvait-il bien s'attendre ? Nous sommes ainsi. Pourras-tu me pardonner un jour ?
-J'essayerais, dame ma mère. Je ne peux vous promettre quelque chose dont je ne suis pas réellement le maître. L'amertume est forte, même si je connais vos raisons. Et sieur mon père, est réellement déçu.
-Quoi qu'il arrive, mon fils, quoi que je puisse dire, sache que nous ne te déshériterons jamais. Sache que nous sommes fiers de toi depuis le jour où tu as vu le monde. Nous t'avons fait passer d'horribles épreuves, mais tu avais besoin de les passer. Regarde toi désormais, à ton âge ! Tu agis avec plus de sagesse que n'importe quel autre adepte.
-Il est heureux que ce soit le cas, dame ma mère, sinon je ne mériterais pas le titre de magistère.
-N'accorde jamais de poids à ce titre. Laisse aux autres ce soin.
-Je suivrais les nombreux conseils que vous m'avez prodigué aujourd'hui, dame ma mère. Maintenant, je vais porter Phèdre dans une chambre d'ami, je ne pense pas qu'elle désire réintégrer la sienne pour l'heure.
-Va, mon fils. Je t'aime.
Landris s'en alla en portant Phèdre, les larmes perlant aux yeux.
Phèdre était endormie contre son frère qui lui caressait les cheveux, écoutant attentivement sa respiration. Andais se trouvait également contre son fils, pleurant à chaudes larmes, ce qui avait surpris son fils au plus haut point, bien qu'il ne dit rien.
Aussi loin qu'il se souvienne, c'était la première marque d'affection, ou de faiblesse que sa mère laissait transparaître devant lui. Bien sûr il avait compris pendant ces quinze années passées loin de Quel'Thalas que ses parents ne pouvaient être totalement dénués d'amour pour lui, il aurait été déshérité depuis longtemps si c'était le cas, et avait même réussi à comprendre certaines de leurs raisons. Mais cela faisait une heure que sa mère ne cessait de s'excuser auprès de lui, lui répétant qu'elle l'aimait, qu'elle l'aimait tant que son cœur saignait depuis des décennies de ne pouvoir le lui dire.
Au bout d'un moment, elle lui dit qu'elle avait à faire. Lorsqu'elle revint deux heures après, il n'y avait plus aucune trace chez elle qui ait pu laisser à penser qu'elle s'était laissé allée à un moment de faiblesse. Elle s'assit tout de même aussi près de son fils qu'elle le put, coiffant ses cheveux emmêlés par le voyage. Ils discutèrent longtemps, des années que le magistère avait passé parmi les humains. En retour il se montra très curieux sur ce qu'il s'était passé parmi les Aurenen. Finalement la discussion se termina sur des explications quand à ce qui allait lui arriver. Une enquête allait être ouverte à son sujet, mais c'était plus pour la forme qu'autre chose, bien évidemment.
-Tu as bien agit, Landris. A ta place, je pense que j'aurais fait de même, en prenant un peu plus mon temps toutefois.
-Je ne saurais prétendre être aussi terrible que vous, dame ma mère, et je le dis sans aucune offense, car j'ai un respect immense pour votre force.
-Merci, mon fils. Si tu savais, si tu savais comme il est dur d'être ainsi ! Mais suis-je bête, tu sais désormais. Si tu ne savais pas, tu ne comprendrais pas. Nous t'avons fait don d'une grande force, Landris, et nous voulions être sûrs que tu pourrais la comprendre et en faire bonne usage. Ton père est déçu par ton attitude, mais à quoi pouvait-il bien s'attendre ? Nous sommes ainsi. Pourras-tu me pardonner un jour ?
-J'essayerais, dame ma mère. Je ne peux vous promettre quelque chose dont je ne suis pas réellement le maître. L'amertume est forte, même si je connais vos raisons. Et sieur mon père, est réellement déçu.
-Quoi qu'il arrive, mon fils, quoi que je puisse dire, sache que nous ne te déshériterons jamais. Sache que nous sommes fiers de toi depuis le jour où tu as vu le monde. Nous t'avons fait passer d'horribles épreuves, mais tu avais besoin de les passer. Regarde toi désormais, à ton âge ! Tu agis avec plus de sagesse que n'importe quel autre adepte.
-Il est heureux que ce soit le cas, dame ma mère, sinon je ne mériterais pas le titre de magistère.
-N'accorde jamais de poids à ce titre. Laisse aux autres ce soin.
-Je suivrais les nombreux conseils que vous m'avez prodigué aujourd'hui, dame ma mère. Maintenant, je vais porter Phèdre dans une chambre d'ami, je ne pense pas qu'elle désire réintégrer la sienne pour l'heure.
-Va, mon fils. Je t'aime.
Landris s'en alla en portant Phèdre, les larmes perlant aux yeux.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
-Magistère Aurenen, veuillez-nous suivre.
-Bien le bonsoir, Brise-sort. Que me vaut le plaisir de votre visite ?
-Meurtre en faisant usage de magie.
-Oh. Si c'est juste pour cette affaire, je me ferais un plaisir de vous suivre.
-"Juste", magistère Aurenen !? Vous assassinez mon frère, et vous dites "juste" !?
-Paix, Brise-sort. Vous ne voudriez pas que l'on vous retire cette affaire en vous pensant trop concerné, n'est-ce pas ? Je suis surpris. Quelqu'un comme vous ne devrait pas pleurer la mort d'un pourceau pareil.
-Magistère Aurenen, trois autres brises-sorts vous attendent à la sortie de la résidence de vos parents. Obtempérez ou nous vous neutraliserons.
-J'aimerais entendre la version qui sera retenue contre moi, si vous le permettez, avant de vous suivre, brise-sort. Si elle me convient, je n'opposerais aucune résistance.
La dame Aurenen regardait l'échange entre son fils et le brise-sort, avec une haine qu'elle ne cachait absolument pas, le garde de Silvermoon clairement mal à l'aise face au courroux d'une mère telle que cette femme.
-Vous allez être jugé pour le meurtre de Silien Filanel en faisant usage de magie.
-Je ne m'en serais jamais douté au vu de ce que vous m'avez dit précédemment. Va-t-on prendre en compte ce que ce...tas de chairs calcinés faisait ?
-Vous serez jugé pour meurtre.
-Je vous suis, brise-sort. Je vous suggère toutefois de réfléchir à la personne que vous tentez de venger.
-Très bien. Dame Aurenen, il n'y a aucun besoin que vous fassiez le dépla...
-Écoute moi bien, cloporte incapable de surveiller son propre pourceau de frère, contente toi de faire le strict minimum ou je jure, que tu t'en cuiras. Mon mari est déjà en train de discuter avec tes supérieurs, et je te conseille d'abandonner ta pitoyable vengeance, car ce frère que tu pleures a souillé ton nom, et tu as l'intention de salir encore davantage le nom qui fût celui de tes parents avant le tien ! S'ils étaient encore de ce monde, ils auraient déshérités il y a longtemps ce maudit Silien, et tu recevrais comme seule récompense pour ton comportement, une fessée.
Le brise-sort était sur le point de craquer et de commettre une faute. Parler de ses parents était la goutte qui avait fait déborder le vase. Il leva sa double épée que redoutaient tant les arcanistes et l'abattit en direction de la dame Aurenen. La dame ne bougea pas, le défiant du regard, exprimant son mépris pour son action exprimant toute la folie du garde de Silvermoon. Landris intervint au dernier instant en chargeant de l'épaule le brise-sort, qui même s'il avait une carrure bien plus forte, fût déséquilibré.
-CA SUFFIT ! BRISES-SORTS ! ARRETEZ-LES !
Andais et Landris souriaient alors qu'on les escortait en dehors de chez eux. Ils avaient commencés à remporter la première série d'un complot qui était de toute évidence destiné à mettre fin au développement de la maison Aurenen. Aisling et son épouse avaient fait part à Landris de leurs inquiétudes, même si le seigneur était resté très calme et froid envers son fils, comme à son habitude.
-Tu leur as donné une arme, Landris, et ils vont s'en servir.
-Mais, sieur mon père, ils ne la manieront jamais aussi bien que vous et mère réunis. Ajoutons à cela mon expérience acquise parmi les humains, et je pense que ma défense sera des plus...aisés. Ensuite nous mettrons sous les verrous ces chiens, et ils paieront pendant les siècles à venir.
-Est-ce la vengeance qui dirige ta langue, Landris ?
-C'est la justice, père.
-Bien. Le témoignage de Phèdre aidera à te faire libérer aisément. Ne provoque pas trop les brises-sorts.
-Dame ma mère et moi nous débrouillerons, père. Allez y sans crainte, sieur mon père. Nous jouerons notre rôle à la perfection.
-Bien le bonsoir, Brise-sort. Que me vaut le plaisir de votre visite ?
-Meurtre en faisant usage de magie.
-Oh. Si c'est juste pour cette affaire, je me ferais un plaisir de vous suivre.
-"Juste", magistère Aurenen !? Vous assassinez mon frère, et vous dites "juste" !?
-Paix, Brise-sort. Vous ne voudriez pas que l'on vous retire cette affaire en vous pensant trop concerné, n'est-ce pas ? Je suis surpris. Quelqu'un comme vous ne devrait pas pleurer la mort d'un pourceau pareil.
-Magistère Aurenen, trois autres brises-sorts vous attendent à la sortie de la résidence de vos parents. Obtempérez ou nous vous neutraliserons.
-J'aimerais entendre la version qui sera retenue contre moi, si vous le permettez, avant de vous suivre, brise-sort. Si elle me convient, je n'opposerais aucune résistance.
La dame Aurenen regardait l'échange entre son fils et le brise-sort, avec une haine qu'elle ne cachait absolument pas, le garde de Silvermoon clairement mal à l'aise face au courroux d'une mère telle que cette femme.
-Vous allez être jugé pour le meurtre de Silien Filanel en faisant usage de magie.
-Je ne m'en serais jamais douté au vu de ce que vous m'avez dit précédemment. Va-t-on prendre en compte ce que ce...tas de chairs calcinés faisait ?
-Vous serez jugé pour meurtre.
-Je vous suis, brise-sort. Je vous suggère toutefois de réfléchir à la personne que vous tentez de venger.
-Très bien. Dame Aurenen, il n'y a aucun besoin que vous fassiez le dépla...
-Écoute moi bien, cloporte incapable de surveiller son propre pourceau de frère, contente toi de faire le strict minimum ou je jure, que tu t'en cuiras. Mon mari est déjà en train de discuter avec tes supérieurs, et je te conseille d'abandonner ta pitoyable vengeance, car ce frère que tu pleures a souillé ton nom, et tu as l'intention de salir encore davantage le nom qui fût celui de tes parents avant le tien ! S'ils étaient encore de ce monde, ils auraient déshérités il y a longtemps ce maudit Silien, et tu recevrais comme seule récompense pour ton comportement, une fessée.
Le brise-sort était sur le point de craquer et de commettre une faute. Parler de ses parents était la goutte qui avait fait déborder le vase. Il leva sa double épée que redoutaient tant les arcanistes et l'abattit en direction de la dame Aurenen. La dame ne bougea pas, le défiant du regard, exprimant son mépris pour son action exprimant toute la folie du garde de Silvermoon. Landris intervint au dernier instant en chargeant de l'épaule le brise-sort, qui même s'il avait une carrure bien plus forte, fût déséquilibré.
-CA SUFFIT ! BRISES-SORTS ! ARRETEZ-LES !
Andais et Landris souriaient alors qu'on les escortait en dehors de chez eux. Ils avaient commencés à remporter la première série d'un complot qui était de toute évidence destiné à mettre fin au développement de la maison Aurenen. Aisling et son épouse avaient fait part à Landris de leurs inquiétudes, même si le seigneur était resté très calme et froid envers son fils, comme à son habitude.
-Tu leur as donné une arme, Landris, et ils vont s'en servir.
-Mais, sieur mon père, ils ne la manieront jamais aussi bien que vous et mère réunis. Ajoutons à cela mon expérience acquise parmi les humains, et je pense que ma défense sera des plus...aisés. Ensuite nous mettrons sous les verrous ces chiens, et ils paieront pendant les siècles à venir.
-Est-ce la vengeance qui dirige ta langue, Landris ?
-C'est la justice, père.
-Bien. Le témoignage de Phèdre aidera à te faire libérer aisément. Ne provoque pas trop les brises-sorts.
-Dame ma mère et moi nous débrouillerons, père. Allez y sans crainte, sieur mon père. Nous jouerons notre rôle à la perfection.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Les rumeurs allaient bon train à Silvermoon, comme d'habitude. Si Phèdre était occupée avec son frère et ses parents, les quatre autre sœurs faisaient circuler la vraie version de l'histoire, parlant du traitement injuste qu'on infligeait à leur mère Andais et à leur frère Landris. Bien vite, ce qui devait être une affaire discrète envahit la cité elfique.
Rapidement la dame Aurenen sortit, en clamant l'innocence de son fils, ceux qui la connaissant abondant dans son sens, arguant qu'elle n'avait jamais été tendre avec son fils et même plutôt cruelle, et que donc si même elle, connue pour sa sévérité avec les membres de sa famille, disait que son fils était innocent, on ne pouvait que la croire. Des témoignages affluaient également sur une escorte de quatre brises-sorts qui escortaient le jeune magistère dès qu'il sortait de sa cellule. Il était d'ailleurs dit qu'ils étaient en réalité douze à surveiller sa porte.
Enfin, un procès fut organisé pour juger le fils Aurenen. On fit venir les plus doués des brises-sorts, et les plus justes et sages des juges furent convoqués. Le procès dura de nombreuses heures, et Landris fut finalement gracié.
-Avez-vous d'autres choses à ajouter, magistère Aurenen ?
-Oui, messieurs. Je désire porter plainte contre le frère de Silien pour abus de pouvoir. Le brise-sort Filanel a en effet fait enfermé ma mère par simple colère à son égard. J'aimerais également porter plainte, afin qu'enquête soit menée, contre le défunt Silien Filanel. Ses amis voudront probablement se venger, et je pense que pareille action les dissuadera. Je pense qu'il s'agit d'une demande fondée, quand on connaît le passé de cet individu comme pilier de comptoir. Où aurait-il vu damoiselle Phèdre, ma sœur ? Je pense sincèrement que quelqu'un compte nuire à ma famille. Pour apporter force à mon témoignage, je vous apporte une missive que j'apporte depuis Lordaeron, où plusieurs tentatives d'assassinats à mon intention, ont déjà été orchestrées.
Un long silence se fit, alors que les juges lisaient à tour de rôle la lettre frappée du sceau de Lordaeron.
-Votre requête nous semble raisonnable, Magistère Aurenen. Vous êtes libre, et nous enquêterons à ce sujet, au cas où il y aurait en effet un complot vous visant, vous et votre famille.
Rapidement la dame Aurenen sortit, en clamant l'innocence de son fils, ceux qui la connaissant abondant dans son sens, arguant qu'elle n'avait jamais été tendre avec son fils et même plutôt cruelle, et que donc si même elle, connue pour sa sévérité avec les membres de sa famille, disait que son fils était innocent, on ne pouvait que la croire. Des témoignages affluaient également sur une escorte de quatre brises-sorts qui escortaient le jeune magistère dès qu'il sortait de sa cellule. Il était d'ailleurs dit qu'ils étaient en réalité douze à surveiller sa porte.
Enfin, un procès fut organisé pour juger le fils Aurenen. On fit venir les plus doués des brises-sorts, et les plus justes et sages des juges furent convoqués. Le procès dura de nombreuses heures, et Landris fut finalement gracié.
-Avez-vous d'autres choses à ajouter, magistère Aurenen ?
-Oui, messieurs. Je désire porter plainte contre le frère de Silien pour abus de pouvoir. Le brise-sort Filanel a en effet fait enfermé ma mère par simple colère à son égard. J'aimerais également porter plainte, afin qu'enquête soit menée, contre le défunt Silien Filanel. Ses amis voudront probablement se venger, et je pense que pareille action les dissuadera. Je pense qu'il s'agit d'une demande fondée, quand on connaît le passé de cet individu comme pilier de comptoir. Où aurait-il vu damoiselle Phèdre, ma sœur ? Je pense sincèrement que quelqu'un compte nuire à ma famille. Pour apporter force à mon témoignage, je vous apporte une missive que j'apporte depuis Lordaeron, où plusieurs tentatives d'assassinats à mon intention, ont déjà été orchestrées.
Un long silence se fit, alors que les juges lisaient à tour de rôle la lettre frappée du sceau de Lordaeron.
-Votre requête nous semble raisonnable, Magistère Aurenen. Vous êtes libre, et nous enquêterons à ce sujet, au cas où il y aurait en effet un complot vous visant, vous et votre famille.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Landris passa un siècle à traquer et à livrer à la justice de Silvermoon tous les comploteurs qu'il arrivait à faire sortir des ombres, qu'ils visent sa famille ou une autre. Mais ceci n'était qu'une sorte de passe-temps. Le magistère commença à enseigner l'usage des arcanes à la jeunesse de Quel'Thalas.
Le reste du temps, il le passait auprès de sa famille, semblant au final être le digne héritier de la lignée Aurenen. Si on le voyait souvent avec ses sœurs, Phèdre était toujours la seule avec laquelle le jeune magistère semblait ne pas avoir changé. Même Andais passait énormément de temps en compagnie de son fils. Seul Aisling Aurenen ne changea pas de caractère.
Et puis il y avait une forestière du même âge que Landris, et qui avait déjà par le passé occupé ses pensées et son cœur. C'était toujours le cas, de toute évidence. La jeune forestière aux cheveux blonds n'était que finesse, que ce soit de traits, ou d'esprit. Jirina Reed emmenait souvent le magistère loin de ses affaires habituelles, lui faisant découvrir Quel'Thalas plus en profondeur, le sortant de sa froideur.
Phèdre était enchantée que son frère se soit trouvé une si charmante compagne, d'autant plus qu'au cours des quinze années d'absence du magistère, la forestière avait été une vraie amie. Désormais qu'elle semblait si proche d'entrer dans la famille, Landris ne devait pas tarder à demander à ses parents la possibilité d'épouser son aimée.
Ils ne furent pas surpris lorsqu'il vint avec elle. Elle était vêtu d'une robe couleur crème, très élégante et qui mettait en valeur sa fine silhouette, ornementée de broderies dorées, sa clarté contrastant avec la sombre tenue de Landris, toujours vêtu des couleurs de la famille : Le bleu et l'or.
-Dame ma mère, sieur mon père.
-Ma dame et mon seigneur Aurenen, le bonsoir, salua la forestière.
-Jirina, Landris, le bonsoir, répondit Andais avec un sourire qui se voulait rassurant.
-Magistère Aurenen, Forestière Reed.
Le regard un peu dur pour son père, même s'il était habitué à pareilles salutations, l'arcaniste inclina légèrement la tête en même temps que sa compagne qui ne semblait pas étonnée de pareille attitude. Landris l'avait mise en garde contre le protocole sévèrement respecté dans la famille. Andais prit la parole en premier, devançant son fils d'extrême justesse.
-Mon cher fils, c'est un plaisir d'enfin recevoir ta visite en compagnie de cette charmante demoiselle dont ta sœur, Phèdre, n'a eu de cesse de nous parler. Notre fille nous a fait part de votre affection pour notre fils, forestière, il y a de cela longtemps, en nous rassurant. Sachez que, désormais que vous êtes adultes, l'un comme l'autre, nous ne nous opposerons pas à votre union.
-Et je vous remercie, dame Aurenen, ainsi que sieur votre époux, d'avoir mis un frein à ce qui aurait pu être, nous donnant ainsi ce qui est désormais. Voilà longtemps désormais, que votre fils et nous, nous fréquentons, et nous souhaiterions désormais recevoir votre bénédiction.
-Forestière Reed, il y a quelques règles à respecter lorsque l'on devient une Aurenen, commença Aisling.
-Père, si vous voulez bien m'excuser, j'ai cru comprendre que vous ne vous opposeriez pas à notre union. Tenter de changer celle avec qui je désire vivre mon existence, est une opposition, en ce qui me concerne. Je n'infligerais pas à Jirina, ce que vous avez vécu avec moi, sieur mon père.
-Landris...Laisse donc parler ton père.
-Je vois que vous essayez déjà de combler le manque de sagesse de mon fils, Forestière Reed. Fort bien, en ce cas je vais continuer là où j'ai été interrompu. Une fois unie à notre fils, vous serez une Aurenen. Votre rang changera, votre comportement devra en être de même. Vous serez liée à la maison, pas seulement par un pacte, mais par un lien de sang. Nous pratiquerons un rituel, qui vous unira à la famille comme si vous y étiez née. Comprenez-vous bien, et acceptez-vous ?
Alors que son compagnon regardait son père, les lèvres pincées, qu'Andais semblait déjà connaître la réponse, que le Seigneur Aurenen avait posé son regard de glace sur la forestière, cette dernière sourit aimablement à celui qui allait devenir son beau-père.
-Seigneur Aurenen, j'ai attendu cent quinze-ans cet instant. J'accepte, mais uniquement si vous nous donnez votre bénédiction.
Le seigneur regarda longtemps dans les yeux de la forestière, puis paraissant satisfait, il répondit enfin.
-Vous l'avez. Nous avons mis des quartiers à disposition, ainsi que des domestiques pour votre confort.
-C'est très aimable et généreux de votre part, seigneur Aurenen. Maintenant, si vous me le permettez, je vais me reposer, et vous laisser en compagnie de votre fils. Peut-être n'aurez-vous plus autant de chance d'être avec lui, une fois qu'il sera mien ! Ma dame Aurenen, mon seigneur, passez une agréable nuit.
Elle serra la main du magistère en lui souriant, lui disant tout ce qu'elle avait à lui raconter d'un simple regard, avant de le lâcher et de sortir après une révérence.
-Mon fils, si le lien du sang unira ta compagne à la famille, il t'unira toi à elle jusqu'à ce que la mort vous sépare. Mais ce n'est pas réellement descriptible, je te prie de le croire. Tu comprendras bientôt. Sur ce, je n'ai plus rien à te dire, je vais donc me retirer et te laisser discuter avec ta mère. Je sais que tu en as grande envie.
-Bien. Passez une bonne nuit, sieur mon père.
Une fois le Seigneur Aurenen parti, Landris poussa un léger soupir de soulagement, avant de se tourner vers sa mère.
-Autrefois tu m'aurais plus crainte que lui.
-Nous avons assez souffert de nos séparations, dame ma mère.
-Il t'aime, mon fils. Trop de temps a simplement passé depuis la dernière fois qu'il a montré ce sentiment envers quelqu'un.
-Et vous mère ?
-Ce n'est pas pareil, Landris. Le lien est quelque chose de très spécial. Sur ce, nous avons des tonnes de préparatifs à entreprendre, et ta fiancée ne semble pas du genre à s'en embarrasser. Nous voilà donc seuls face à cette tâche immense. J'espère que tu n'as pas sommeil, mon fils.
Le reste du temps, il le passait auprès de sa famille, semblant au final être le digne héritier de la lignée Aurenen. Si on le voyait souvent avec ses sœurs, Phèdre était toujours la seule avec laquelle le jeune magistère semblait ne pas avoir changé. Même Andais passait énormément de temps en compagnie de son fils. Seul Aisling Aurenen ne changea pas de caractère.
Et puis il y avait une forestière du même âge que Landris, et qui avait déjà par le passé occupé ses pensées et son cœur. C'était toujours le cas, de toute évidence. La jeune forestière aux cheveux blonds n'était que finesse, que ce soit de traits, ou d'esprit. Jirina Reed emmenait souvent le magistère loin de ses affaires habituelles, lui faisant découvrir Quel'Thalas plus en profondeur, le sortant de sa froideur.
Phèdre était enchantée que son frère se soit trouvé une si charmante compagne, d'autant plus qu'au cours des quinze années d'absence du magistère, la forestière avait été une vraie amie. Désormais qu'elle semblait si proche d'entrer dans la famille, Landris ne devait pas tarder à demander à ses parents la possibilité d'épouser son aimée.
Ils ne furent pas surpris lorsqu'il vint avec elle. Elle était vêtu d'une robe couleur crème, très élégante et qui mettait en valeur sa fine silhouette, ornementée de broderies dorées, sa clarté contrastant avec la sombre tenue de Landris, toujours vêtu des couleurs de la famille : Le bleu et l'or.
-Dame ma mère, sieur mon père.
-Ma dame et mon seigneur Aurenen, le bonsoir, salua la forestière.
-Jirina, Landris, le bonsoir, répondit Andais avec un sourire qui se voulait rassurant.
-Magistère Aurenen, Forestière Reed.
Le regard un peu dur pour son père, même s'il était habitué à pareilles salutations, l'arcaniste inclina légèrement la tête en même temps que sa compagne qui ne semblait pas étonnée de pareille attitude. Landris l'avait mise en garde contre le protocole sévèrement respecté dans la famille. Andais prit la parole en premier, devançant son fils d'extrême justesse.
-Mon cher fils, c'est un plaisir d'enfin recevoir ta visite en compagnie de cette charmante demoiselle dont ta sœur, Phèdre, n'a eu de cesse de nous parler. Notre fille nous a fait part de votre affection pour notre fils, forestière, il y a de cela longtemps, en nous rassurant. Sachez que, désormais que vous êtes adultes, l'un comme l'autre, nous ne nous opposerons pas à votre union.
-Et je vous remercie, dame Aurenen, ainsi que sieur votre époux, d'avoir mis un frein à ce qui aurait pu être, nous donnant ainsi ce qui est désormais. Voilà longtemps désormais, que votre fils et nous, nous fréquentons, et nous souhaiterions désormais recevoir votre bénédiction.
-Forestière Reed, il y a quelques règles à respecter lorsque l'on devient une Aurenen, commença Aisling.
-Père, si vous voulez bien m'excuser, j'ai cru comprendre que vous ne vous opposeriez pas à notre union. Tenter de changer celle avec qui je désire vivre mon existence, est une opposition, en ce qui me concerne. Je n'infligerais pas à Jirina, ce que vous avez vécu avec moi, sieur mon père.
-Landris...Laisse donc parler ton père.
-Je vois que vous essayez déjà de combler le manque de sagesse de mon fils, Forestière Reed. Fort bien, en ce cas je vais continuer là où j'ai été interrompu. Une fois unie à notre fils, vous serez une Aurenen. Votre rang changera, votre comportement devra en être de même. Vous serez liée à la maison, pas seulement par un pacte, mais par un lien de sang. Nous pratiquerons un rituel, qui vous unira à la famille comme si vous y étiez née. Comprenez-vous bien, et acceptez-vous ?
Alors que son compagnon regardait son père, les lèvres pincées, qu'Andais semblait déjà connaître la réponse, que le Seigneur Aurenen avait posé son regard de glace sur la forestière, cette dernière sourit aimablement à celui qui allait devenir son beau-père.
-Seigneur Aurenen, j'ai attendu cent quinze-ans cet instant. J'accepte, mais uniquement si vous nous donnez votre bénédiction.
Le seigneur regarda longtemps dans les yeux de la forestière, puis paraissant satisfait, il répondit enfin.
-Vous l'avez. Nous avons mis des quartiers à disposition, ainsi que des domestiques pour votre confort.
-C'est très aimable et généreux de votre part, seigneur Aurenen. Maintenant, si vous me le permettez, je vais me reposer, et vous laisser en compagnie de votre fils. Peut-être n'aurez-vous plus autant de chance d'être avec lui, une fois qu'il sera mien ! Ma dame Aurenen, mon seigneur, passez une agréable nuit.
Elle serra la main du magistère en lui souriant, lui disant tout ce qu'elle avait à lui raconter d'un simple regard, avant de le lâcher et de sortir après une révérence.
-Mon fils, si le lien du sang unira ta compagne à la famille, il t'unira toi à elle jusqu'à ce que la mort vous sépare. Mais ce n'est pas réellement descriptible, je te prie de le croire. Tu comprendras bientôt. Sur ce, je n'ai plus rien à te dire, je vais donc me retirer et te laisser discuter avec ta mère. Je sais que tu en as grande envie.
-Bien. Passez une bonne nuit, sieur mon père.
Une fois le Seigneur Aurenen parti, Landris poussa un léger soupir de soulagement, avant de se tourner vers sa mère.
-Autrefois tu m'aurais plus crainte que lui.
-Nous avons assez souffert de nos séparations, dame ma mère.
-Il t'aime, mon fils. Trop de temps a simplement passé depuis la dernière fois qu'il a montré ce sentiment envers quelqu'un.
-Et vous mère ?
-Ce n'est pas pareil, Landris. Le lien est quelque chose de très spécial. Sur ce, nous avons des tonnes de préparatifs à entreprendre, et ta fiancée ne semble pas du genre à s'en embarrasser. Nous voilà donc seuls face à cette tâche immense. J'espère que tu n'as pas sommeil, mon fils.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Un mois à peine après l'annonce des fiançailles, Jirina devint la nouvelle dame Aurenen. Unis par leurs serments mutuels pendant la cérémonie où avaient été conviés les deux familles, les amis des jeunes gens et certains élèves privilégiés du magistère, ils se rassemblèrent une fois tous les invités partis, alors qu'eux-même souriaient de ravissement, bien qu'épuisés. Mais la nuit était loin d'être finie, et avant de pouvoir rejoindre leur couche, les jeunes mariés devaient encore se lier.
Toute la famille Aurenen était rassemblée dans leur salon, les canapés ayant été retirés pour l'occasion. Les cinq sœurs de Landris et sa mère formèrent un cercle autour du couple, le Seigneur Aurenen se tenant devant eux, récitant une incantation tout en faisant couler quelques gouttes de sang du bras de Jirina, puis de Landris, dans une coupe de vin. Une fois leurs sangs mélangés, les deux jeunes gens eurent l'impression qu'on les étirait, comme si on tentait d'agrandir leurs perspectives. L'un put ressentir l'autre. Leurs joies combinées étaient telles qu'ils s'évanouirent. Quelques minutes plus tard, réveillés de force, le jeune couple mit un terme à la cérémonie en buvant la mixture composée de leur sang et de vin, et se donnèrent le baiser qui devrait sceller à jamais leur amour.
Quelques mois plus tard, la nouvelle dame Aurenen était enceinte, et cela ne surprit personne. En revanche, ce qui surprit nombre de gens, ce fût la taille de son ventre qui ne pouvait être aussi gros que pour une raison : Il y avait plus d'un bébé.
Les mois passèrent et le fils Aurenen prenait soin de sa femme.
Puis vint l'accouchement. Landris souffrit en même temps que sa femme. A tel point qu'on dût l'écarter, pour faire faiblir le lien. Toutefois ce n'est pas la faiblesse du lien qu'il ressentit, mais une brusque coupure et une impression de vide.
Les sages femmes lui dirent qu'elles n'avaient pu sauver les enfants. Elle était trop fine pour que les enfants sortent, et elle en était morte.
Landris Aurenen changea pendant des siècles suite à ce drame. Il devint amer, cruel et glacial. Il passa des siècles loin de tout, sans rien faire d'autre que marcher dans la forêt, en jouant de la demi-harpe. Quand quelqu'un lui demandait, il disait jouer pour sa femme et ses enfants. Mais sa musique était triste et pleine de rancœur.
Le premier siècle, la famille Aurenen le supporta. Les deux qui suivirent, il ne resta qu'Andais et Phèdre. Loin de son isolement, les rumeurs allaient bon train au sujet de Landris. Les plus désagréables lui parvinrent aux oreilles. Ceux les répandant furent retrouvés morts brûlés vifs.
Des Brises-Sorts furent envoyés, et il fût conclut que Landris était coupable. Plusieurs facteurs atténuant son jugement, il fût emprisonné pendant cinquante ans.
A sa sortie, Landris semblait sorti de sa période noire. Il reprit sa place dans sa famille, mais ne pratiqua plus la magie. On aurait dit un retour à l'enfance, tant l'elfe avait perdu de caractère. Il se contentait d'obéir à ses parents, et de répondre poliment lorsqu'on tentait de discuter avec lui.
Toute la famille Aurenen était rassemblée dans leur salon, les canapés ayant été retirés pour l'occasion. Les cinq sœurs de Landris et sa mère formèrent un cercle autour du couple, le Seigneur Aurenen se tenant devant eux, récitant une incantation tout en faisant couler quelques gouttes de sang du bras de Jirina, puis de Landris, dans une coupe de vin. Une fois leurs sangs mélangés, les deux jeunes gens eurent l'impression qu'on les étirait, comme si on tentait d'agrandir leurs perspectives. L'un put ressentir l'autre. Leurs joies combinées étaient telles qu'ils s'évanouirent. Quelques minutes plus tard, réveillés de force, le jeune couple mit un terme à la cérémonie en buvant la mixture composée de leur sang et de vin, et se donnèrent le baiser qui devrait sceller à jamais leur amour.
Quelques mois plus tard, la nouvelle dame Aurenen était enceinte, et cela ne surprit personne. En revanche, ce qui surprit nombre de gens, ce fût la taille de son ventre qui ne pouvait être aussi gros que pour une raison : Il y avait plus d'un bébé.
Les mois passèrent et le fils Aurenen prenait soin de sa femme.
Puis vint l'accouchement. Landris souffrit en même temps que sa femme. A tel point qu'on dût l'écarter, pour faire faiblir le lien. Toutefois ce n'est pas la faiblesse du lien qu'il ressentit, mais une brusque coupure et une impression de vide.
Les sages femmes lui dirent qu'elles n'avaient pu sauver les enfants. Elle était trop fine pour que les enfants sortent, et elle en était morte.
Landris Aurenen changea pendant des siècles suite à ce drame. Il devint amer, cruel et glacial. Il passa des siècles loin de tout, sans rien faire d'autre que marcher dans la forêt, en jouant de la demi-harpe. Quand quelqu'un lui demandait, il disait jouer pour sa femme et ses enfants. Mais sa musique était triste et pleine de rancœur.
Le premier siècle, la famille Aurenen le supporta. Les deux qui suivirent, il ne resta qu'Andais et Phèdre. Loin de son isolement, les rumeurs allaient bon train au sujet de Landris. Les plus désagréables lui parvinrent aux oreilles. Ceux les répandant furent retrouvés morts brûlés vifs.
Des Brises-Sorts furent envoyés, et il fût conclut que Landris était coupable. Plusieurs facteurs atténuant son jugement, il fût emprisonné pendant cinquante ans.
A sa sortie, Landris semblait sorti de sa période noire. Il reprit sa place dans sa famille, mais ne pratiqua plus la magie. On aurait dit un retour à l'enfance, tant l'elfe avait perdu de caractère. Il se contentait d'obéir à ses parents, et de répondre poliment lorsqu'on tentait de discuter avec lui.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Les années passèrent et les sœurs Aurenen se marièrent à tour de rôle. Même s'ils s'étaient agis la plupart du temps de mariages d'intérêts, le lien leur avait toutes apportés du bonheur. Sauf Phèdre, qui restait seule avec sa mère à veiller sur Landris. La plus jeune sœur veillait à ce que son frère s'alimente correctement, et à ce qu'il se promène le plus possible au lieu de rester à étudier toujours les mêmes livres et les mêmes thèmes qu'il avait maîtrisé par le passé.
Mais même le cœur de la jeune Aurenen ne pouvait être entièrement dévoué à son frère. Au fur et à mesure des décennies, elle s'absenta plus, se mêlant avec un jeune elfe tout à fait correct du nom d'Arakiel Veloryn. Arakiel représentait le parfait gendre pour Aisling, étant taillé exactement dans le même bois que lui. Il connaissait même Landris, ayant fait partie de ses élèves.
Bien trop tôt au goût de Landris qui avait l'esprit qui se remettait doucement à fonctionner comme avant la mort de sa moitié, Arakiel se mit à accompagner Phèdre dans ses balades avec lui. Il lui montrait sa maîtrise de la magie, la ravissant de quelques uns des sorts appris auprès de Landris, ayant autrefois fait parti de ses favoris.
La magie est puissante. La magie est corruptrice. La magie attire les habitants du Néant Distordu vers ses utilisateurs. La magie est une drogue.
Comme sorti d'un long sommeil, le regard de l'arcaniste se mit à luire de pouvoir. Marmonnant quelques paroles, le mage fit apparaître un panier qui flotta devant eux pendant un moment avant de se déposer devant les pieds du mage. Muette de surprise, Phèdre se jeta sur son frère. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas lancé le moindre sort, qu'elle avait craint qu'il ait perdu toutes ses connaissances en sombrant dans la folie.
Pour Landris, lancer ce sort avait été révélateur. Il n'était pas brisé. Il n'avait juste plus eu la volonté de faire quoi que ce soit, et ce pendant des siècles. Mais Jirina n'aurait pas voulu le voir ainsi. Ses dernières pensées avaient été pour lui, il le savait grâce au lien. Elle voulait qu'il vive puisqu'elle n'avait pas réussi à vivre pour lui donner des enfants, elle.
Le mage congédia Phèdre et Arakiel, leur signifiant qu'il avait besoin d'être seul. Avant de partir, l'ancien apprenti du mage lui dit qu'il espérait vivement qu'il reprendrait son enseignement. Laissé enfin seul après tous ces siècles où il avait été un fardeau, oui un fardeau pour sa famille, le mage put enfin évacuer sa peine via les larmes, et hurler sa peine.
Il revint en début de soirée sur les terres Aurenen, les yeux rougis mais l'air à nouveau vivant, et non l'expression d'un cadavre ambulant. Après s'être rincé le visage, il se joignit à la tablée Aurenen pour le dîner. Pour la première fois depuis la perte de son aimée, tous les Aurenen étaient enfin rassemblés, et il fit enfin la connaissance de ses beaux-frères. Le mage avait conscience d'avoir été comme absent, très longtemps, mais toutes les actualités qui lui venaient à l'esprit se révélaient dépassées depuis des lustres, aussi essaya-t-il de rattraper son retard en écoutant attentivement la conversation, intervenant de temps à autres.
Andais fixait son fils, heureuse comme jamais elle ne l'avait parue, pas même à son mariage où elle avait temporairement laissé de côté son masque de froideur habituel. Même Aisling semblait content, ce qui en soi était déjà un exploit.
Les mois passèrent, et Phèdre se maria finalement. Landris avait beaucoup aidé à préparer la cérémonie, et y avait même pris plaisir. Le thème choisi pour le mariage était la mer, et Landris en vint à peindre le couple au bord de la mer, sur la falaise. Son cœur réanimé, il chanta et joua de sa harpe quelques chansons en compagnie des plus brillants musiciens de Silvermoon. Il refusa poliment cependant, d'assister à la cérémonie de création du lien. La blessure était encore fraîche.
Aisling repartant pour Dalaran, son fils le suivit. Le Seigneur Aurenen surveillait son fils, mais celui-si se contenta dans un premier temps d'étudier. Peu à peu, une routine se mit en place. Le matin, le père et le fils prenaient ensemble leur petit déjeuner, discutant de leurs soirées respectives. Le matin, Aisling allait à ses tâches, et Landris étudiait dans les bibliothèques. A midi, les Aurenen déjeunaient ensemble, dans le plus grand calme, avant de rejoindre la salle de cours de l'archimage Aurenen. Landris y assistait en auditeur libre, mais également pour assister son père dans certaines de ses démonstrations, lorsque celui-ci avait besoin d'un mage confirmé autre que ses élèves humains. Après cela, Landris allait dîner seul dans une des tavernes de Dalaran.
Dans cette cité, il était courant que les mages viennent se joindre à votre table pour discuter de magie avec vous. La magie est une drogue. Cependant, Landris semblait attirer par paquets entiers les mages humaines quand leurs homologues masculins le regardaient avec envie. Avec ses manières et ses goûts raffinés, il les charmait aisément, même si tel n'avait jamais été son intention. Ne disant jamais rien à propos de leurs avances qu'il ne remarquait pas, nombres d'entre elles réagirent.
Certaines s'offusquèrent de son indifférence. D'autres se moquèrent de lui, et il se demanda pourquoi même si ce genre de choses ne pouvaient l'atteindre. Certaines brulèrent encore plus de désir pour lui, se sentant encouragées par son absence de rejet.
L'une d'entre elle comprit toutefois que donner autant d'attention au mage ne mènerait à rien et qu'il fallait éveiller sa curiosité. Aussi s'isola-t-elle à quelques tables de la sienne. Récompensée pour son intelligence, cette jeune mage aux cheveux bruns qui cascadaient le long de son dos et aux yeux verts et aux formes généreuses, attira l'attention de l'arcaniste. Aussi se décida-t-il à aller lui parler en s'apercevant qu'elle était la meilleure élève du cours de son père, apprenant également qu'elle se nommait Maeve Kardan.
-Bien le bonsoir, mademoiselle Kardan. J'ai remarqué que vous étiez seule, et je vous avoue espérer profiter de ce net avantage que vous avez par rapport à moi, pour éconduire toutes les demoiselles qui me guettent.
-Et pourquoi ne vous contentez-vous pas, mon bon monsieur, de les éconduire de vive voix ?
-Vous n'êtes pas sans savoir, j'en suis certain, que certaines personnes ne comprennent pas d'autres langages que celui des actes ?
-Excellent argument. Et bien asseyez-vous donc, sieur Aurenen.
S'asseyant face à l'humaine, il étudia plus en détail son visage souriant et pourtant si dépourvu de chaleur. Une froideur qui n'était pas sans lui rappeler celle de sa famille.
-Désormais il ne nous reste plus qu'à trouver un sujet de conversation afin que la supercherie soit totale, mon bon monsieur.
-En ce cas il faudrait nous trouver un centre d'intérêt commun. Me révèlerez-vous les vôtres ?
-Hm...J'aime lire. Etudier. Regarder les étoiles. Me moquer des gens. Converser avec ceux dignes d'intérêt.
-Vous êtes une jeune femme bien singulière mademoiselle Kardan.
-Et vous un elfe bien étrange, monsieur Aurenen. Vous êtes toujours seul lorsque vous le pouvez, de toute évidence. La compagnie d'autres arcanistes ne vous plaît pas ?
-Tout dépend des arcanistes en question. Vous n'allez pas tenter de m'expliquer qui je suis, j'espère ?
-Oh non, je ne vais certainement pas vous l'expliquer. J'énonce ce que je vois chez vous. Et ce que je vois, c'est quelqu'un qui a besoin de parler.
-En ce cas, puisque vous aimer converser et regarder les étoiles, peut-être pouvons-nous faire les deux en sortant d'ici.
-Et ainsi semer vos poursuivantes ? Je ne sais pas. Vous êtes un inconnu pour moi. Pourquoi vous suivrais-je ?
-Qui ne risque rien n'a rien. En tout cas, je m'en vais. Libre à vous de venir, mademoiselle Kardan.
Ne se le faisant pas répéter à deux fois, et saisissant le bras que l'arcaniste lui proposait, ils passèrent la soirée à parler en se baladant en ville tout en parlant de souvenirs heureux du mage en Quel'Thalas, tout en parlant de l'enfance de la jeune femme avant qu'elle rejoigne Dalaran.
A partir de cette soirée, le rythme journalier du mage changea. Le matin il déjeunait avec son père, étudiait ensuite à la bibliothèque avec Maeve et déjeunait avec elle. Le reste de sa journée ne changea pas, et il passait ses soirées à discuter après avoir dîné avec sa nouvelle amie.
Mais même le cœur de la jeune Aurenen ne pouvait être entièrement dévoué à son frère. Au fur et à mesure des décennies, elle s'absenta plus, se mêlant avec un jeune elfe tout à fait correct du nom d'Arakiel Veloryn. Arakiel représentait le parfait gendre pour Aisling, étant taillé exactement dans le même bois que lui. Il connaissait même Landris, ayant fait partie de ses élèves.
Bien trop tôt au goût de Landris qui avait l'esprit qui se remettait doucement à fonctionner comme avant la mort de sa moitié, Arakiel se mit à accompagner Phèdre dans ses balades avec lui. Il lui montrait sa maîtrise de la magie, la ravissant de quelques uns des sorts appris auprès de Landris, ayant autrefois fait parti de ses favoris.
La magie est puissante. La magie est corruptrice. La magie attire les habitants du Néant Distordu vers ses utilisateurs. La magie est une drogue.
Comme sorti d'un long sommeil, le regard de l'arcaniste se mit à luire de pouvoir. Marmonnant quelques paroles, le mage fit apparaître un panier qui flotta devant eux pendant un moment avant de se déposer devant les pieds du mage. Muette de surprise, Phèdre se jeta sur son frère. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas lancé le moindre sort, qu'elle avait craint qu'il ait perdu toutes ses connaissances en sombrant dans la folie.
Pour Landris, lancer ce sort avait été révélateur. Il n'était pas brisé. Il n'avait juste plus eu la volonté de faire quoi que ce soit, et ce pendant des siècles. Mais Jirina n'aurait pas voulu le voir ainsi. Ses dernières pensées avaient été pour lui, il le savait grâce au lien. Elle voulait qu'il vive puisqu'elle n'avait pas réussi à vivre pour lui donner des enfants, elle.
Le mage congédia Phèdre et Arakiel, leur signifiant qu'il avait besoin d'être seul. Avant de partir, l'ancien apprenti du mage lui dit qu'il espérait vivement qu'il reprendrait son enseignement. Laissé enfin seul après tous ces siècles où il avait été un fardeau, oui un fardeau pour sa famille, le mage put enfin évacuer sa peine via les larmes, et hurler sa peine.
Il revint en début de soirée sur les terres Aurenen, les yeux rougis mais l'air à nouveau vivant, et non l'expression d'un cadavre ambulant. Après s'être rincé le visage, il se joignit à la tablée Aurenen pour le dîner. Pour la première fois depuis la perte de son aimée, tous les Aurenen étaient enfin rassemblés, et il fit enfin la connaissance de ses beaux-frères. Le mage avait conscience d'avoir été comme absent, très longtemps, mais toutes les actualités qui lui venaient à l'esprit se révélaient dépassées depuis des lustres, aussi essaya-t-il de rattraper son retard en écoutant attentivement la conversation, intervenant de temps à autres.
Andais fixait son fils, heureuse comme jamais elle ne l'avait parue, pas même à son mariage où elle avait temporairement laissé de côté son masque de froideur habituel. Même Aisling semblait content, ce qui en soi était déjà un exploit.
Les mois passèrent, et Phèdre se maria finalement. Landris avait beaucoup aidé à préparer la cérémonie, et y avait même pris plaisir. Le thème choisi pour le mariage était la mer, et Landris en vint à peindre le couple au bord de la mer, sur la falaise. Son cœur réanimé, il chanta et joua de sa harpe quelques chansons en compagnie des plus brillants musiciens de Silvermoon. Il refusa poliment cependant, d'assister à la cérémonie de création du lien. La blessure était encore fraîche.
Aisling repartant pour Dalaran, son fils le suivit. Le Seigneur Aurenen surveillait son fils, mais celui-si se contenta dans un premier temps d'étudier. Peu à peu, une routine se mit en place. Le matin, le père et le fils prenaient ensemble leur petit déjeuner, discutant de leurs soirées respectives. Le matin, Aisling allait à ses tâches, et Landris étudiait dans les bibliothèques. A midi, les Aurenen déjeunaient ensemble, dans le plus grand calme, avant de rejoindre la salle de cours de l'archimage Aurenen. Landris y assistait en auditeur libre, mais également pour assister son père dans certaines de ses démonstrations, lorsque celui-ci avait besoin d'un mage confirmé autre que ses élèves humains. Après cela, Landris allait dîner seul dans une des tavernes de Dalaran.
Dans cette cité, il était courant que les mages viennent se joindre à votre table pour discuter de magie avec vous. La magie est une drogue. Cependant, Landris semblait attirer par paquets entiers les mages humaines quand leurs homologues masculins le regardaient avec envie. Avec ses manières et ses goûts raffinés, il les charmait aisément, même si tel n'avait jamais été son intention. Ne disant jamais rien à propos de leurs avances qu'il ne remarquait pas, nombres d'entre elles réagirent.
Certaines s'offusquèrent de son indifférence. D'autres se moquèrent de lui, et il se demanda pourquoi même si ce genre de choses ne pouvaient l'atteindre. Certaines brulèrent encore plus de désir pour lui, se sentant encouragées par son absence de rejet.
L'une d'entre elle comprit toutefois que donner autant d'attention au mage ne mènerait à rien et qu'il fallait éveiller sa curiosité. Aussi s'isola-t-elle à quelques tables de la sienne. Récompensée pour son intelligence, cette jeune mage aux cheveux bruns qui cascadaient le long de son dos et aux yeux verts et aux formes généreuses, attira l'attention de l'arcaniste. Aussi se décida-t-il à aller lui parler en s'apercevant qu'elle était la meilleure élève du cours de son père, apprenant également qu'elle se nommait Maeve Kardan.
-Bien le bonsoir, mademoiselle Kardan. J'ai remarqué que vous étiez seule, et je vous avoue espérer profiter de ce net avantage que vous avez par rapport à moi, pour éconduire toutes les demoiselles qui me guettent.
-Et pourquoi ne vous contentez-vous pas, mon bon monsieur, de les éconduire de vive voix ?
-Vous n'êtes pas sans savoir, j'en suis certain, que certaines personnes ne comprennent pas d'autres langages que celui des actes ?
-Excellent argument. Et bien asseyez-vous donc, sieur Aurenen.
S'asseyant face à l'humaine, il étudia plus en détail son visage souriant et pourtant si dépourvu de chaleur. Une froideur qui n'était pas sans lui rappeler celle de sa famille.
-Désormais il ne nous reste plus qu'à trouver un sujet de conversation afin que la supercherie soit totale, mon bon monsieur.
-En ce cas il faudrait nous trouver un centre d'intérêt commun. Me révèlerez-vous les vôtres ?
-Hm...J'aime lire. Etudier. Regarder les étoiles. Me moquer des gens. Converser avec ceux dignes d'intérêt.
-Vous êtes une jeune femme bien singulière mademoiselle Kardan.
-Et vous un elfe bien étrange, monsieur Aurenen. Vous êtes toujours seul lorsque vous le pouvez, de toute évidence. La compagnie d'autres arcanistes ne vous plaît pas ?
-Tout dépend des arcanistes en question. Vous n'allez pas tenter de m'expliquer qui je suis, j'espère ?
-Oh non, je ne vais certainement pas vous l'expliquer. J'énonce ce que je vois chez vous. Et ce que je vois, c'est quelqu'un qui a besoin de parler.
-En ce cas, puisque vous aimer converser et regarder les étoiles, peut-être pouvons-nous faire les deux en sortant d'ici.
-Et ainsi semer vos poursuivantes ? Je ne sais pas. Vous êtes un inconnu pour moi. Pourquoi vous suivrais-je ?
-Qui ne risque rien n'a rien. En tout cas, je m'en vais. Libre à vous de venir, mademoiselle Kardan.
Ne se le faisant pas répéter à deux fois, et saisissant le bras que l'arcaniste lui proposait, ils passèrent la soirée à parler en se baladant en ville tout en parlant de souvenirs heureux du mage en Quel'Thalas, tout en parlant de l'enfance de la jeune femme avant qu'elle rejoigne Dalaran.
A partir de cette soirée, le rythme journalier du mage changea. Le matin il déjeunait avec son père, étudiait ensuite à la bibliothèque avec Maeve et déjeunait avec elle. Le reste de sa journée ne changea pas, et il passait ses soirées à discuter après avoir dîné avec sa nouvelle amie.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Maeve Kardan s'amusait beaucoup en compagnie de Landris. Il lui parlait d'histoires de temps oubliés, y glissant une ou deux moqueries à l'intention d'un des humains qu'ils connaissaient tous deux. Il n'était pas dans ses habitudes de se comporter ainsi, mais son amie lui avait montré à quel point cela l'amusait, et il n'était pas si méchant que cela.
Aisling, en revanche, s'inquiétait de la relation entre son fils et cette humaine. Landris prenait toujours son temps pour ce genre de choses, mais pour l'humaine, le temps passait bien plus vite. Il avait vu la peine de son fils et n'admettrait pas qu'il resombre dans pareil état. Il était donc allé la voir et lui avait fait comprendre qu'elle allait inévitablement blesser l'arcaniste, et qu'il fallait peut-être mieux mettre un terme à leur relation, avant qu'elle aille plus en avant. Kardan lui dit qu'elle allait réfléchir, mais qu'elle ne pensait pas pouvoir blesser quelqu'un comme Landris.
Le Seigneur Aurenen ne sût pas quoi en penser. Et si le but de cette femme était de heurter son fils ? Il en discuta lors d'un déjeuner avec son fils qui lui assura que tout irait bien sans vraiment l'écouter. Le jeune mage était déjà en train de penser à son amie à qui il enseignait quelques éléments qui lui assuraient une certaine avance sur ses camarades.
Cinq ans passèrent, et Maeve finit par en avoir assez de ce petit jeu. Elle avait trente ans, comme elle l'expliquait à Landris, et il était grand temps pour elle de se trouver un compagnon. Elle lui fit part de son intérêt et de son affection pour lui. Il n'accepta pas. Et ne refusa pas non plus. Il se contenta de sourire gentiment en lui répondant.
-Tu as trente ans, et il est peut-être largement temps pour toi de trouver un compagnon, Maeve. Mais moi, j'ai plus de huit cent ans, et ait déjà assez souffert de la perte d'un amour. Et cela fait six cent ans que je pleure ma défunte épouse.
-Et six cent ans, cela ne fait-il pas bien assez ? N'en as-tu pas marre, tout comme moi, de trouver un lit vide à ton retour ? A moins que tu ne me trouves pas jolie.
-Maeve, cela n'a rien à voir avec ton apparence. Je t'assure, par ailleurs, que pour les critères humains, tu es magnifique, il n'y a rien qu'à voir les regards que te jettent les autres mages.
-Mais toi Landris ? Comment me trouves-tu, toi ? Et ne tente pas d'éluder la question.
-Tu es sans le moindre doute possible attirante, mais...
-Mais quoi Landris ? Quel mal y a-t-il à chercher de la chaleur auprès de quelqu'un que l'on trouve attirant !?
-Je ne suis pas ainsi, Maeve. Une part de moi est morte, et le restera à jamais. Trouve un humain que tu aimeras et qui t'aimera en retour, mais je ne suis pas l'homme qu'il te faut. Je n'attire que les malheurs.
Maeve eut alors ce rictus cruel que savait si bien arborer Andais.
-Oui, Landris, tu n'attires que les malheurs et pour preuve, tu viens de me faire plus mal que n'importe qui ne l'a jamais fait de toute ma vie ! Et au lieu de t'excuser, tu me dis juste d'aller soigner ma plaie avec un onguent, alors que tu pourrais me guérir de ta simple présence !
-Maeve, calme toi je te prie. Je ne souhaite pas perdre ton amitié.
La jeune femme regardait l'elfe avec une colère glacée alors que des idées germaient dans son esprit. Finalement elle reprit la parole, l'air à nouveau calme.
-Tu ne la perdras pas Landris.
Les deux amis partirent dîner chez l'humaine. Un dîner bien silencieux, aussi Landris accepta le vin qu'elle lui proposa pour leur délier la langue à tous deux. Grossière erreur de la part de l'elfe, de penser que l'humaine renoncerait avec autant de facilité. Il ne réalisa pas vraiment que le vin avait un arrière goût étrange. Il se sentait juste plus léger, beaucoup plus léger. En reposant son regard sur Maeve, il la voyait étonnement floue. Pourquoi était-elle blonde ? Et ses oreilles lui semblaient si longues et pointues.
-Viens Landris...approche...Ca fait si longtemps que tu ne m'as pas serré dans tes bras...
Cette voix était sans aucun doute possible celle de Jirina. Landris ne s'aperçut même pas qu'il s'était levé et était allé la soulever, la tenir dans ses bras.
-Jirina...Tu es vivante...Jirina, Jirina...Ça fait si longtemps...
-Chut...N'y pense pas...Profite de l'instant.
Aisling, en revanche, s'inquiétait de la relation entre son fils et cette humaine. Landris prenait toujours son temps pour ce genre de choses, mais pour l'humaine, le temps passait bien plus vite. Il avait vu la peine de son fils et n'admettrait pas qu'il resombre dans pareil état. Il était donc allé la voir et lui avait fait comprendre qu'elle allait inévitablement blesser l'arcaniste, et qu'il fallait peut-être mieux mettre un terme à leur relation, avant qu'elle aille plus en avant. Kardan lui dit qu'elle allait réfléchir, mais qu'elle ne pensait pas pouvoir blesser quelqu'un comme Landris.
Le Seigneur Aurenen ne sût pas quoi en penser. Et si le but de cette femme était de heurter son fils ? Il en discuta lors d'un déjeuner avec son fils qui lui assura que tout irait bien sans vraiment l'écouter. Le jeune mage était déjà en train de penser à son amie à qui il enseignait quelques éléments qui lui assuraient une certaine avance sur ses camarades.
Cinq ans passèrent, et Maeve finit par en avoir assez de ce petit jeu. Elle avait trente ans, comme elle l'expliquait à Landris, et il était grand temps pour elle de se trouver un compagnon. Elle lui fit part de son intérêt et de son affection pour lui. Il n'accepta pas. Et ne refusa pas non plus. Il se contenta de sourire gentiment en lui répondant.
-Tu as trente ans, et il est peut-être largement temps pour toi de trouver un compagnon, Maeve. Mais moi, j'ai plus de huit cent ans, et ait déjà assez souffert de la perte d'un amour. Et cela fait six cent ans que je pleure ma défunte épouse.
-Et six cent ans, cela ne fait-il pas bien assez ? N'en as-tu pas marre, tout comme moi, de trouver un lit vide à ton retour ? A moins que tu ne me trouves pas jolie.
-Maeve, cela n'a rien à voir avec ton apparence. Je t'assure, par ailleurs, que pour les critères humains, tu es magnifique, il n'y a rien qu'à voir les regards que te jettent les autres mages.
-Mais toi Landris ? Comment me trouves-tu, toi ? Et ne tente pas d'éluder la question.
-Tu es sans le moindre doute possible attirante, mais...
-Mais quoi Landris ? Quel mal y a-t-il à chercher de la chaleur auprès de quelqu'un que l'on trouve attirant !?
-Je ne suis pas ainsi, Maeve. Une part de moi est morte, et le restera à jamais. Trouve un humain que tu aimeras et qui t'aimera en retour, mais je ne suis pas l'homme qu'il te faut. Je n'attire que les malheurs.
Maeve eut alors ce rictus cruel que savait si bien arborer Andais.
-Oui, Landris, tu n'attires que les malheurs et pour preuve, tu viens de me faire plus mal que n'importe qui ne l'a jamais fait de toute ma vie ! Et au lieu de t'excuser, tu me dis juste d'aller soigner ma plaie avec un onguent, alors que tu pourrais me guérir de ta simple présence !
-Maeve, calme toi je te prie. Je ne souhaite pas perdre ton amitié.
La jeune femme regardait l'elfe avec une colère glacée alors que des idées germaient dans son esprit. Finalement elle reprit la parole, l'air à nouveau calme.
-Tu ne la perdras pas Landris.
Les deux amis partirent dîner chez l'humaine. Un dîner bien silencieux, aussi Landris accepta le vin qu'elle lui proposa pour leur délier la langue à tous deux. Grossière erreur de la part de l'elfe, de penser que l'humaine renoncerait avec autant de facilité. Il ne réalisa pas vraiment que le vin avait un arrière goût étrange. Il se sentait juste plus léger, beaucoup plus léger. En reposant son regard sur Maeve, il la voyait étonnement floue. Pourquoi était-elle blonde ? Et ses oreilles lui semblaient si longues et pointues.
-Viens Landris...approche...Ca fait si longtemps que tu ne m'as pas serré dans tes bras...
Cette voix était sans aucun doute possible celle de Jirina. Landris ne s'aperçut même pas qu'il s'était levé et était allé la soulever, la tenir dans ses bras.
-Jirina...Tu es vivante...Jirina, Jirina...Ça fait si longtemps...
-Chut...N'y pense pas...Profite de l'instant.
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Le lendemain, Landris ouvrit les yeux dans une chambre qu'il ne connaissait pas, dans un lit lui étant totalement inconnu, avec dans les bras une humaine pour le moins...dénudée. Son esprit était encore flou, et il ne comprenait vraiment rien à la situation. Que faisait-il ici ? En tâchant de se lever, il s'aperçut que lui aussi était dans le plus simple appareil. Il avait diverses traces de morsure et de griffures sur tout le corps, et lorsqu'il tourna la tête, il vit une Maeve Kardan à la mine satisfaite lui sourire.
-Bonjour Landris...
L'horreur le frappa alors que son esprit sortait peu à peu de la brume, puis la colère. Il s'était laissé aller à une illusion ! Comment était-ce possible, alors qu'il les ressentait facilement en temps normal ? Sa colère trouva rapidement sa cible lorsqu'il comprit.
-TU M'AS DROGUE ! TU M'AS DROGUE ET T'EST FAITE PASSER POUR MON EPOUSE !
-Ta colère n'a aucun sens, tu as pris du plaisir à retrouver ton épouse et...
-TU M'AS TRAHI ! JE TE FAISAIS CONFIANCE ET TU M'AS TRAHI !
La colère du mage se dirigea vers l'humaine, qui fût projetée par une déflagration arcanique contre un mur. Le mage ne trouvant pas ses vêtements, il s'enroula dans un drap blanc, et sortit en vitesse de la maison de Maeve. Se moquant des regards qu'on lui jetait, il rentra chez lui sans adresser la parole à son père qui l'attendait. Une fois lavé et habillé, Landris redescendit, pour trouver Aisling l'attendant toujours.
-Que s'est-il passé ?
-J'ai été stupide, sieur mon père, de placer ma confiance dans pareille femme. Elle m'a drogué et a abusé de moi en se faisant passer pour Jirina. Sieur mon père, je viens réclamer justice, et j'exige qu'on la pende pour son usage de la magie ! Mieux, que l'on fasse venir un Brise-Sort de Quel'Thalas, et qu'elle soit exécutée par sa lame !
-Bonjour Landris...
L'horreur le frappa alors que son esprit sortait peu à peu de la brume, puis la colère. Il s'était laissé aller à une illusion ! Comment était-ce possible, alors qu'il les ressentait facilement en temps normal ? Sa colère trouva rapidement sa cible lorsqu'il comprit.
-TU M'AS DROGUE ! TU M'AS DROGUE ET T'EST FAITE PASSER POUR MON EPOUSE !
-Ta colère n'a aucun sens, tu as pris du plaisir à retrouver ton épouse et...
-TU M'AS TRAHI ! JE TE FAISAIS CONFIANCE ET TU M'AS TRAHI !
La colère du mage se dirigea vers l'humaine, qui fût projetée par une déflagration arcanique contre un mur. Le mage ne trouvant pas ses vêtements, il s'enroula dans un drap blanc, et sortit en vitesse de la maison de Maeve. Se moquant des regards qu'on lui jetait, il rentra chez lui sans adresser la parole à son père qui l'attendait. Une fois lavé et habillé, Landris redescendit, pour trouver Aisling l'attendant toujours.
-Que s'est-il passé ?
-J'ai été stupide, sieur mon père, de placer ma confiance dans pareille femme. Elle m'a drogué et a abusé de moi en se faisant passer pour Jirina. Sieur mon père, je viens réclamer justice, et j'exige qu'on la pende pour son usage de la magie ! Mieux, que l'on fasse venir un Brise-Sort de Quel'Thalas, et qu'elle soit exécutée par sa lame !
Landris
Re: Retour d'un Fils du Sang (Landris Aurenen)
Maeve Kardan fût condamnée à mort. En guise de dernière faveur, elle demanda à voir Landris. En souvenir de leur amitié, Landris accepta, pensant qu'elle ne pourrait plus l'atteindre. Elle était enfermée dans une cellule confortable à la demande du mage qui ne voulait surtout pas la voir dans des conditions d'enfermement normales où toute la crasse de l'âme de l'humaine serait visible à l’œil nu.
-Bonsoir mademoiselle Kardan. J'ai ouïe dire que vous vouliez me voir avant votre exécution.
-Land...
-Magistère Aurenen, pour vous, mademoiselle Kardan.
-Bien magistère Aurenen...S'il vous plaît...Dites-leur de m'épargner...J'étais aveuglée par mes sentiments...
-Chose néfaste pour un arcaniste. Vous avez enfreint trop de règles, de lois, et avez par la même perdu mon amitié et ma pitié. Prendre l'apparence de Dame Jirina Aurenen est un crime pour moi, passible de bien pire que la mort. Mais nous ne nous trouvons pas sur nos terres. Vous serez toutefois exécutée selon les méthodes de Quel'Thalas, par un Brise-Sort. Aviez-vous autre chose à me demander, que vous épargner ?
-Non. Sois maudit Landris Aurenen. Tout ce que je voulais c'était ton amour.
-Tu l'avais. Mais pas sous la forme à laquelle tu t'attendais. Quand à en venir à me maudire, tu sais très bien que ça ne fonctionne pas ainsi.
Landris s'en alla et n'assista pas à l'exécution de Maeve. Il rentra chez lui en Quel'Thalas pour le siècle suivant, jouant de sa harpe pour Jirina, ses enfants morts-nés et pour le pays, pour le peuple. Il continua à pratiquer régulièrement la magie, mais jamais plus dans l'intérêt de qui que ce soit. Landris avait abandonné toutes ses responsabilités de magistère, d'héritier de la maison Aurenen et de frère.
On en vint à craindre cette partie du domaine où il vivait, reclus, car tous ceux qui s'y aventuraient, revenaient blessés par la magie. Landris devint à nouveau un sujet tabou au sein de la maison. On en vint à le considérer comme mort. Un jour la musique cessa, et il annonça à sa famille qu'il partait. Il découvrit par la même occasion ses nièces et neveux. Voir ces jeunes visages alors qu'il n'avait jamais pu voir ceux de sa descendance le mit terriblement en colère. Andais le réalisant, elle renvoya son fils sur le champ, celui-ci ne se faisant pas prier pour s'en aller.
C'est à cet époque que l'on ignore tout de ce qu'a pu faire le mage. Il partit longtemps, si longtemps qu'à son retour il découvrit les ruines de la demeure, la troisième guerre étant passée. Il vit les tombes. Aisling Aurenen, Coraline Aurenen, Valeria Aurenen. Phèdre Aurenen. Morts en défendant Quel'Thalas.
Il trouva dans un camp de survivants sa mère Andais, encore tremblante. Il connaissait son mal, et ne put que la rassurer d'une étreinte. Elle devrait lutter seule, car c'était seulement ainsi que l'on pouvait se sortir de la peine d'un être à qui on était si intimement lié. Meredith et Allina le trouvèrent alors qu'il les cherchait, et pleurèrent tout en le maudissant faiblement de ne pas avoir été là.
Puis les nouvelles leur parvinrent. Le Prince Kael'Thas rassemblait ceux qui avaient assez récupérés du sevrage forcé. Meredith et Allina s'engageant, Andais sortit de son silence en regardant son fils, l'implorant de lui permettre de survivre pour lutter.
L'arcaniste et sa mère se lièrent par le Sang pour gagner en pouvoir. Landris, plus jeune et plus résistant, se lia en tant que maître, sa mère en tant qu'élève. Les survivants Aurenen suivirent le Prince, jusqu'en Norfendre. Alors que le prince échouait face au Chevalier de la Mort Arthas, Meredith et Allina périrent. Andais fût gravement blessée, Landris la rapatriant.
Elle survécut longtemps. Cependant, l'idée d'avoir perdu presque toute sa famille l'avait détruite moralement. Sur son lit de mort, elle fit promettre à Landris de faire payer, oui, de mener à bien ce qui n'avait pu être fait par le Prince Haut-Soleil.
Landris suivit le Prince jusqu'en Outreterre, se rendant par la suite compte de ce qu'il faisait. Une nouvelle fois, le magistère Aurenen était trahi. Comme à chaque fois, son jugement n'était autre que la mort, aussi se consacra-t-il à celle du Prince. Il participa à la campagne du Soleil Brisé. Une fois Kil'Jaeden défait, Landris partit pour le continent gelé du Norfendre, où il se joignit à différents ordres pour participer aux plus grandes batailles contre le Fléau.
Il est dit qu'il a fait parti de ceux qui ont combattus le Fléau à la Citadelle. Une fois fait, il rejoignit à nouveau le Kirin Tor, parmi les Saccage-Soleil, dispensant son enseignement tout en en faisant usage pour aider à la destruction des morts-vivants.
Landris Aurenen a récemment quitté le Kirin Tor, faisant envoyer ses affaires pour Silvermoon, où dit-on, il s'est rendu pour s'y établir.
-Bonsoir mademoiselle Kardan. J'ai ouïe dire que vous vouliez me voir avant votre exécution.
-Land...
-Magistère Aurenen, pour vous, mademoiselle Kardan.
-Bien magistère Aurenen...S'il vous plaît...Dites-leur de m'épargner...J'étais aveuglée par mes sentiments...
-Chose néfaste pour un arcaniste. Vous avez enfreint trop de règles, de lois, et avez par la même perdu mon amitié et ma pitié. Prendre l'apparence de Dame Jirina Aurenen est un crime pour moi, passible de bien pire que la mort. Mais nous ne nous trouvons pas sur nos terres. Vous serez toutefois exécutée selon les méthodes de Quel'Thalas, par un Brise-Sort. Aviez-vous autre chose à me demander, que vous épargner ?
-Non. Sois maudit Landris Aurenen. Tout ce que je voulais c'était ton amour.
-Tu l'avais. Mais pas sous la forme à laquelle tu t'attendais. Quand à en venir à me maudire, tu sais très bien que ça ne fonctionne pas ainsi.
Landris s'en alla et n'assista pas à l'exécution de Maeve. Il rentra chez lui en Quel'Thalas pour le siècle suivant, jouant de sa harpe pour Jirina, ses enfants morts-nés et pour le pays, pour le peuple. Il continua à pratiquer régulièrement la magie, mais jamais plus dans l'intérêt de qui que ce soit. Landris avait abandonné toutes ses responsabilités de magistère, d'héritier de la maison Aurenen et de frère.
On en vint à craindre cette partie du domaine où il vivait, reclus, car tous ceux qui s'y aventuraient, revenaient blessés par la magie. Landris devint à nouveau un sujet tabou au sein de la maison. On en vint à le considérer comme mort. Un jour la musique cessa, et il annonça à sa famille qu'il partait. Il découvrit par la même occasion ses nièces et neveux. Voir ces jeunes visages alors qu'il n'avait jamais pu voir ceux de sa descendance le mit terriblement en colère. Andais le réalisant, elle renvoya son fils sur le champ, celui-ci ne se faisant pas prier pour s'en aller.
C'est à cet époque que l'on ignore tout de ce qu'a pu faire le mage. Il partit longtemps, si longtemps qu'à son retour il découvrit les ruines de la demeure, la troisième guerre étant passée. Il vit les tombes. Aisling Aurenen, Coraline Aurenen, Valeria Aurenen. Phèdre Aurenen. Morts en défendant Quel'Thalas.
Il trouva dans un camp de survivants sa mère Andais, encore tremblante. Il connaissait son mal, et ne put que la rassurer d'une étreinte. Elle devrait lutter seule, car c'était seulement ainsi que l'on pouvait se sortir de la peine d'un être à qui on était si intimement lié. Meredith et Allina le trouvèrent alors qu'il les cherchait, et pleurèrent tout en le maudissant faiblement de ne pas avoir été là.
Puis les nouvelles leur parvinrent. Le Prince Kael'Thas rassemblait ceux qui avaient assez récupérés du sevrage forcé. Meredith et Allina s'engageant, Andais sortit de son silence en regardant son fils, l'implorant de lui permettre de survivre pour lutter.
L'arcaniste et sa mère se lièrent par le Sang pour gagner en pouvoir. Landris, plus jeune et plus résistant, se lia en tant que maître, sa mère en tant qu'élève. Les survivants Aurenen suivirent le Prince, jusqu'en Norfendre. Alors que le prince échouait face au Chevalier de la Mort Arthas, Meredith et Allina périrent. Andais fût gravement blessée, Landris la rapatriant.
Elle survécut longtemps. Cependant, l'idée d'avoir perdu presque toute sa famille l'avait détruite moralement. Sur son lit de mort, elle fit promettre à Landris de faire payer, oui, de mener à bien ce qui n'avait pu être fait par le Prince Haut-Soleil.
Landris suivit le Prince jusqu'en Outreterre, se rendant par la suite compte de ce qu'il faisait. Une nouvelle fois, le magistère Aurenen était trahi. Comme à chaque fois, son jugement n'était autre que la mort, aussi se consacra-t-il à celle du Prince. Il participa à la campagne du Soleil Brisé. Une fois Kil'Jaeden défait, Landris partit pour le continent gelé du Norfendre, où il se joignit à différents ordres pour participer aux plus grandes batailles contre le Fléau.
Il est dit qu'il a fait parti de ceux qui ont combattus le Fléau à la Citadelle. Une fois fait, il rejoignit à nouveau le Kirin Tor, parmi les Saccage-Soleil, dispensant son enseignement tout en en faisant usage pour aider à la destruction des morts-vivants.
Landris Aurenen a récemment quitté le Kirin Tor, faisant envoyer ses affaires pour Silvermoon, où dit-on, il s'est rendu pour s'y établir.
Landris
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