Hyjal
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Hyjal
-PLONGEZ !
L’injonction est soudaine. Deux cavalier n’ont pas le temps de faire piquer du nez à leurs hippogriffes, alors qu’une gerbe de flamme les englobes, et en un battement de cil, les consument ; ne laissant d’eux qu’une poignée de cendre qui disparait dans la tempête.
Autour de l’escadre, tout n’est que vrombissement, hurlement de la tempête de braises et de suie brulante. La lune n’est qu’une faible lueur au-dessus des nuages noirs, unique repère dans ce chaos ; ou ni le sol, ni la cime des arbres ne perce les vapeurs étouffantes de l’incendie qui rav…
..Qui ravage le monde….
L’écharpe en lin qu’Angron avait placé sur son visage pour se prémunir des gaz et de la cendre n’est plus qu’un torchon noirci, imbibée du poison dont elle était censée le protéger. Ses yeux larmoyant ne distinguent qu’une douzaine d’autres formes semblables à la sienne, qui virevoltent dans les cieux. Ou sont passés la trentaine d’autre, qui en début de nuit décollèrent à ses côtés ? Ou sont passés les druides qui…
Le chevalier n’a pas le temps de s’interroger une nouvelle fois, et déjà une sorte d’aigle gargantuesque, avatar de flamme et de lave ; couvert d’épieux calciné – Lumière, qu’il est magnifique – s’élance vers les chevaucheurs d’Hippogriffe. Un moineau affrontant une nué de sauterelle. Un cri de colère jailli de la gorge d’Angron, quand il voit leur ardent adversaire broyer sans peine une elfe et sa monture entre ses serres, faisant d’elle une étincelle qui s’éteint aussi rapidement qu’elle est née. D’un mouvement du bassin, l’humain imprime à sa monture -- Alah'n, puis ce que c’est son nom – sa volonté de piquer vers le sol. L’entrainement rigoureux dont elle fut autant actrice que spectatrice la font obéir dans l’instant, et ils plongent vers l’aigle flamboyant, l’épée du Chevalier se levant au-dessus de sa tête. On lui avait conseillé une lance ; l’allonge est longue et le coup porte en avance , mais le Chevalier avait refusé fermement, préférant son estramaçon, bien plus lourd, à la portée si faible qu’il doit pouvoir sentir le cœur de son adversaire battre avant de frapper de sa monture, mais dont chaque estocade tranche un membre ou ouvre une plaie mortelle.
L’hippogriffe rabat presque ses ailes sur ses flancs, filant vers le sol à grande vitesse, telle une flèche vers sa cible. L’avatar grotesque d’oiseau crache une gerbe de flamme, incinérant un nouveau cavalier aérien, ne prenant pas gare à la menace qui plonge vers lui. Bien plus grand, bien plus gros… mais sa taille l’entrave dans ses mouvements. La trainée noirâtre derrière lui frappe Angron de plein fouet, l’aveuglant. Mais il est trop tard pour le séide du Seigneur du feu, car le Chevalier n’a plus besoin de ses yeux, il ressent la chaleur qui étreint son adversaire, il ressent dans chaque parcelle de son corps la brulure qu’inflige la créature – à elle-même comme aux autres – et il s’élance vers elle, contre elle.
Au dernier moment, un battement de cœur avant l’impact, l’Hippogriffe bifurque, à peine, dépassant l’oiseau de feu de si près que le plumage noble s’enflamme un court instant. L’armure d’Angron, crépitant, semble hurler sous l’effet du brasier, les runes qui la couvrent répondant à l’ardeur qui menace de les consumer, s’illuminant de toutes leurs forces.
La Lame, elle, n’esquive pas. Elle tranche le flanc de la bête, lui arrachant un hululement de douleur. Une éruption de lave jaillie du flanc de la créature mortellement touchée, fouettant le Chevalier et sa monture qui partent en vrille. Angron n’a pas le temps de voir son adversaire s’écraser au sol, que déjà lui-même s’agrippe autant qu’il peu, sa noble monture chutant vers le flanc d’Hyjal, couvert de cendre ; lui donnant un aspect étrange, comme la poitrine d’un monstre en sommeil.
La douleur, la vitesse, les cendres qui s’infiltrent dans le nez, la bouche, les yeux ; faisant d’Angron et d’Alah'n une masse aveugle, sourde et muette, chutant vers les flancs du mont toujours plus proche...
Une brise, fraiche. D’une fraicheur douloureuse tant elle est imprévue. L’hippogriffe semble retrouver ses marques, et ses ailes se soulèvent, comme si les courants d’airs se plaçaient de sorte qu’il retrouve son équilibre. Il se stabilise, et la chute mortelle se transforme en atterrissage sec. Le Chevalier tousse, crachant un mélange de cendre et de sang, et son regard se porte d’instinct sur la silhouette qui lui fait face ; bras encore levés, courants d’airs tournoyant autour de lui, image d’un potier façonnant un vase.
Sa robe ample, autrefois si propre, est maculée de suie, et à en juger par le regard du gilneen à son égard, Angron devine ne pas être plus présentable. Mais le sourire est là, présent. Les mots seraient de trop, et surtout une perte de temps. Il y a tant à faire. Tant, et si peu de ressources. D’un hochement de tête, il se prépare à décoller de nouveau, alors que Nathan prend lentement la forme d’un corbeau d’ébène, se plaçant à ses côtés. Le visage de l’homme et le bec du druide se lèvent de concert vers les cieux chargés de cendre et de colère, et toujours sans le moindre bruit, s’élancent côtes à côtes vers la fournaise.
Angron Manus
Re: Hyjal
Grâce à la tisane d'Adélie, ma gêne respiratoire se dissipe. Les solutions simples sont si exceptionnelles que je ne m'attendais pas à ce que la garde me soigne si aisément.
A la porte de la caserne, je croise un Angron exténué. Il sent le bois brûlé, le sang cuivré et le métal chauffé. Il passe ses journées à la caserne et ses nuits à Hyjal. Avec Nath. S'il refuse de se reposer, je suppose qu'il en est de même pour le druide de la Serre.
Une bouffée de colère monte en moi, que ni l'un ni l'autre ne s'avise de me conseiller de dormir ou de me reposer alors qu'eux mêmes ressemblent de plus en plus à des ombres.
Je me détourne, me fond dans ma peau de chat. Mes foulées longues, infatigables, me font traverser le portail d'Hurlevent vers Hyjal, puis je laisse la Bête me guider.
Hyjal est un monde où pleut la cendre et les braises, un univers où l'odeur âcre d'écorce calcinée fait office de parfum d'ambiance. Il m'est impossible de trouver la trace de Nath par mon odorat, pourtant j'entame ma course sans l'ombre d'une hésitation, aussi efficacement qu'une aiguille aimantée trouverait le nord.
Chevauchant Sinople, Nath veille depuis le haut d'un promontoire terreux. Ce n'est pas comme si je le reconnaissais vraiment, maculé comme il est de scories, de sang frais qui n'est que partiellement le sien... ses mains qui sont des serres aux écailles noircies accrochant le plumage d'un Sinople qui n'a plus rien de sinople non plus. Le fier rapace ressemble à une créature cauchemardesque et Nathan Eonath Hodgkin s'apparie parfaitement avec sa monture.
Mes griffes grattent les pierres afin de bien signaler mon approche, malgré tout, homme et oiseau lige se retournent tout hérissés. Ma forme féline laisse place à ma forme humaine, plus adéquate maintenant. La Bête enveloppe ma conscience sans l'étouffer, se place en Veilleur, aux aguets.
Nath me raconte les élémentaires de feu, les combats, le désespoir latent, les druides corrompus. Il reste le Nath que je connais, que j'ai connu. Son dos droit, ses muscles raidis, Sinople prêt à décoller d'une pression de ses genoux, il est aussi soldat sur le pied de guerre, Sentinelle. Il a trouvé sa place, marchant sur le fil d'un rasoir, au dessus d'un gouffre de lave, par une nuit de tempête. Malgré mon inquiétude je ne peux qu'éprouver de la fierté.
~ Regarde par mes yeux l'homme que tu as aimé Olivia... ~
La prudence n'est peut être pas de mise lors de tels affrontements mais je sais qu'il reviendra. Les fils de nos tragédies ne se sont pas encore dénoués et j'ose encore espérer une fin heureuse pour chacun.
Je ne peux pas suivre Nath et Sinople dans les airs. Par ailleurs, ma présence l'angoisserait plus qu'elle ne l'aiderait. Si Nath doit passer son temps à veiller sur ma survie, je doute qu'il prête attention à la sienne.
Mon retour vers Hurlevent se déroule sans encombre, sans même m’essouffler. Je sais où la Bête voudrait nous mener.
Je me cale entre deux racines d'une souche de platane coupé, au bord du lac Olivia, mes paupières ne se sont pas encore fermées que déjà je sens l'Essence m'entraîner vers le Rêve.
Ma première visite dans le Rêve d'Emeraude était le fruit du hasard et de la fièvre, nous y étions trois, l'Olivia du passé, l'Heliven du présent et la Bête. La seconde fois, mon empressement avait faillit me coûter mon identité, la Bête m'avait entraîné en elle, nous nous étions perdues dans les manœuvres du Malsonge. Il avait fallut que Nath et Fen viennent me chercher. Fen avait été blessé par l'Essence et j'avais perdu son amitié.
Maintenant... maintenant est encore différent. Nous sommes à nouveau dans la forêt de chênes noirs, mais il n'y a plus que la Bête et moi. Deux corps, une conscience. L'animal est aussi haut au garrot qu'un poney, son pelage aussi sombre et lustré qu'une nuit sans lune. Ses oreilles triangulaires se tournent, mobiles et attentives, surmontées d'un pinceau de poils noirs.
Je grimpe sur son dos et nous nous élançons à travers les bois. Je n'ai jamais été cavalière. Les orphelins ne voient jamais les chevaux que de très loin et plus tard, je ne me déplaçais guère que sous ma forme de félidé. Ici c'est différent, nous sommes une seule conscience, je sais quand je vais ralentir, accélérer, faire volte, mes genoux prennent naturellement leur place contre les flancs de l'animal, mon buste se couche ou se redresse pour accompagner la cavalcade. J'apprends sa savourer la vitesse autrement, le vent caressant ma peau, soulevant mes cheveux, l'ivresse d'un envol. Les cavaliers sont des chanceux.
Nous dépassons la forêt pour traverser une plaine d'herbes hautes. Ce n'est plus le territoire de la Bête mais elle tient à affirmer sa présence aussi loin qu'elle pourra. Dans un coin de mon champs de vision, je crois apercevoir une fourrure fauve, couleur brun miel. La Bête pile net en réaction à mon coup d'arrêt. Elle n'a rien perçu Elle.
~ C'est un lion. C'est Fen. Isilien. Abbendis. Père et Fille. ~
Les mots et les pensées n'ont pas de cohérence, ils se bousculent avec violence, tout comme mes émotions.
~ Je l'ai perdu... ~
La Bête se couche au sol, je me crispe sur son dos, un hoquet douloureux me serrant la poitrine. Un ronronnement, une unique vibration saisit mon corps, le berce pendant un moment. Elle patiente, le temps que mon moment d'auto-apitoiement passe, avant que nous ne reprenions notre route.
~ Il n'y a pas que les manifestations du Cauchemar, il y a aussi des âmes qui se perdent ici dans le Rêve d'Emeraude. Il nous faut les trouver, les ramener avant que le désespoir ou la colère ne les saisissent. Et pour cela, il me faut être sereine. ~
A la porte de la caserne, je croise un Angron exténué. Il sent le bois brûlé, le sang cuivré et le métal chauffé. Il passe ses journées à la caserne et ses nuits à Hyjal. Avec Nath. S'il refuse de se reposer, je suppose qu'il en est de même pour le druide de la Serre.
Une bouffée de colère monte en moi, que ni l'un ni l'autre ne s'avise de me conseiller de dormir ou de me reposer alors qu'eux mêmes ressemblent de plus en plus à des ombres.
Je me détourne, me fond dans ma peau de chat. Mes foulées longues, infatigables, me font traverser le portail d'Hurlevent vers Hyjal, puis je laisse la Bête me guider.
Hyjal est un monde où pleut la cendre et les braises, un univers où l'odeur âcre d'écorce calcinée fait office de parfum d'ambiance. Il m'est impossible de trouver la trace de Nath par mon odorat, pourtant j'entame ma course sans l'ombre d'une hésitation, aussi efficacement qu'une aiguille aimantée trouverait le nord.
Chevauchant Sinople, Nath veille depuis le haut d'un promontoire terreux. Ce n'est pas comme si je le reconnaissais vraiment, maculé comme il est de scories, de sang frais qui n'est que partiellement le sien... ses mains qui sont des serres aux écailles noircies accrochant le plumage d'un Sinople qui n'a plus rien de sinople non plus. Le fier rapace ressemble à une créature cauchemardesque et Nathan Eonath Hodgkin s'apparie parfaitement avec sa monture.
Mes griffes grattent les pierres afin de bien signaler mon approche, malgré tout, homme et oiseau lige se retournent tout hérissés. Ma forme féline laisse place à ma forme humaine, plus adéquate maintenant. La Bête enveloppe ma conscience sans l'étouffer, se place en Veilleur, aux aguets.
Nath me raconte les élémentaires de feu, les combats, le désespoir latent, les druides corrompus. Il reste le Nath que je connais, que j'ai connu. Son dos droit, ses muscles raidis, Sinople prêt à décoller d'une pression de ses genoux, il est aussi soldat sur le pied de guerre, Sentinelle. Il a trouvé sa place, marchant sur le fil d'un rasoir, au dessus d'un gouffre de lave, par une nuit de tempête. Malgré mon inquiétude je ne peux qu'éprouver de la fierté.
~ Regarde par mes yeux l'homme que tu as aimé Olivia... ~
La prudence n'est peut être pas de mise lors de tels affrontements mais je sais qu'il reviendra. Les fils de nos tragédies ne se sont pas encore dénoués et j'ose encore espérer une fin heureuse pour chacun.
Je ne peux pas suivre Nath et Sinople dans les airs. Par ailleurs, ma présence l'angoisserait plus qu'elle ne l'aiderait. Si Nath doit passer son temps à veiller sur ma survie, je doute qu'il prête attention à la sienne.
Mon retour vers Hurlevent se déroule sans encombre, sans même m’essouffler. Je sais où la Bête voudrait nous mener.
Je me cale entre deux racines d'une souche de platane coupé, au bord du lac Olivia, mes paupières ne se sont pas encore fermées que déjà je sens l'Essence m'entraîner vers le Rêve.
Ma première visite dans le Rêve d'Emeraude était le fruit du hasard et de la fièvre, nous y étions trois, l'Olivia du passé, l'Heliven du présent et la Bête. La seconde fois, mon empressement avait faillit me coûter mon identité, la Bête m'avait entraîné en elle, nous nous étions perdues dans les manœuvres du Malsonge. Il avait fallut que Nath et Fen viennent me chercher. Fen avait été blessé par l'Essence et j'avais perdu son amitié.
Maintenant... maintenant est encore différent. Nous sommes à nouveau dans la forêt de chênes noirs, mais il n'y a plus que la Bête et moi. Deux corps, une conscience. L'animal est aussi haut au garrot qu'un poney, son pelage aussi sombre et lustré qu'une nuit sans lune. Ses oreilles triangulaires se tournent, mobiles et attentives, surmontées d'un pinceau de poils noirs.
Je grimpe sur son dos et nous nous élançons à travers les bois. Je n'ai jamais été cavalière. Les orphelins ne voient jamais les chevaux que de très loin et plus tard, je ne me déplaçais guère que sous ma forme de félidé. Ici c'est différent, nous sommes une seule conscience, je sais quand je vais ralentir, accélérer, faire volte, mes genoux prennent naturellement leur place contre les flancs de l'animal, mon buste se couche ou se redresse pour accompagner la cavalcade. J'apprends sa savourer la vitesse autrement, le vent caressant ma peau, soulevant mes cheveux, l'ivresse d'un envol. Les cavaliers sont des chanceux.
Nous dépassons la forêt pour traverser une plaine d'herbes hautes. Ce n'est plus le territoire de la Bête mais elle tient à affirmer sa présence aussi loin qu'elle pourra. Dans un coin de mon champs de vision, je crois apercevoir une fourrure fauve, couleur brun miel. La Bête pile net en réaction à mon coup d'arrêt. Elle n'a rien perçu Elle.
~ C'est un lion. C'est Fen. Isilien. Abbendis. Père et Fille. ~
Les mots et les pensées n'ont pas de cohérence, ils se bousculent avec violence, tout comme mes émotions.
~ Je l'ai perdu... ~
La Bête se couche au sol, je me crispe sur son dos, un hoquet douloureux me serrant la poitrine. Un ronronnement, une unique vibration saisit mon corps, le berce pendant un moment. Elle patiente, le temps que mon moment d'auto-apitoiement passe, avant que nous ne reprenions notre route.
~ Il n'y a pas que les manifestations du Cauchemar, il y a aussi des âmes qui se perdent ici dans le Rêve d'Emeraude. Il nous faut les trouver, les ramener avant que le désespoir ou la colère ne les saisissent. Et pour cela, il me faut être sereine. ~
Heliven
Re: Hyjal
[Musique associée - Merci Chagrìne ]
Le front du magma n'est pas une destination recommandée pour y passer des vacances agréables. Le climat y est exécrable (Brouillard de fumée et pluie de scories), sans parler de la cuisine qui est indigeste. Quand au panorama, il est au décor de cartes postale ce qu'une étendue infinie de magma est à une prairie remplie de petit lapins folâtrant gaiement. Il faut être téméraire pour se rendre dans un tel endroit de son plein gré, et fou pour s'y amuser.
A flanc de falaise, deux gants bruns progressent lentement. Au bout, un kaldorei d'un fort beau gabarit, couvert de sang et de suie. Autour volète un oiseau qui lui prodigue de sage conseils.
«Putain patron, t'avais vraiment besoin de prendre de l'exercice. Regarde-moi ça, on dirait un escargot qui avance sur du papier de verre ! Allez, plus vite que ça !
-Silence.»
Une dizaine de mètres plus haut, une troupe d'Attise-Flamme est affairée à incanter autour d'une orbe de feu. Leur chef, Braiseigneur, observe l'un des camps des Vengeurs d'Hyjal, en contrebas. Un mince sourire déforme ses traits à l'idée de les faire tous brûler jusqu'au dernier. L'une des créatures ophidiennes se dirige vers le bord, brandissant son arme après avoir entendu un craquement. Quelque chose attrape son arme et le fait basculer par dessus bord. Il veut crier mais une douleur indicible traverse sa gorge. Sa vie s'achèvera une cinquantaine de mètres plus tard, en contrebas. Le druide époussète ses jambières et sourit, avant de rajuster ses gants dans un craquement de cuir. Les incantateurs se retournent.
«Salut les tarlouzes, crôassa le corbeau, vous cherchez quelqu'un ?
-TUEZ LES INTRUS, répondit Braiseigneur. »
Il y avait des gens capable de parler en majuscule, et cet attise-flamme en faisait vraisemblablement partie. Des années d'expérience. Un léger moment de flottement, puis les serpents brandirent leurs hallebardes en direction du druide. Le premier frappa dans le vide tandis qu'une griffe de panthère traversait ses anneaux comme dans du beurre. Le second heurta la fourrure surnaturelle d'un ours de bonne taille, faisant vibrer sa lame. Un coup de patte fit rouler sa tête sur les cendres. Les trois derniers , plus expérimentés et restés en retrait, tentèrent de prendre le druide en tenaille. C'était ardu car il changeait en permanence d'apparence, bondissant de pierre en pierre sous l'apparence d'un guépard, établissant un périmètre infranchissable à coup de griffes, encaissant certains coups sous forme d'ursidé, frappant à coup de poing et de bâton. Une forme changeante, s'adaptant à toute les situations, tenant la position sans montrer aucun signe de fatigue.
L'uppercut au menton n'est pas vraiment une technique traditionnelle druidique, mais elle eut son petit effet sur l'un des Attise-Flamme. La mâchoire brisée, il ne put rien articuler de bien interressant quand l'oiseau qui accompagnait le druide lui creva les deux yeux. Hurlant de douleur, il toucha un de ses camarades, qui se retourna pour mettre fin à ses souffrances de manière brutale. Lorsqu'il sentit une présence dans son dos, il frappa sans réfléchir, atteignant son troisième camarade que le druide ceinturait pour s'en servir de bouclier humain. Sa carotide se brisa un instant après dans la mâchoire d'une panthère.
Il ne restait plus que Braiseigneur qui brandit ses deux sabres enflammés avant de se lancer dans un monologue, le coup classique de l'être maléfique acculé et sûr de sa victoire.
«JE SUIS BRAISEIGNEUR, STUPIDES MORTELS. HERAUT DES CENDRES, MAITRE DES SCORIES, ATTISE-FLAMME DE CERCLE HUIT, CHAMBELLAN DE LA MORT INCANDESCENTE, SEIGNEUR DES...
-T'as dit quoi en dernier, le grand moufti des barbecues ?
-CHAMBELLAN DE LA MORT INCANDESCENTE. POURQUOI ? ...VOUS ALLEZ MOURIR, ajouta-t-il un instant après. Il avait le sentiment que la conversation ne se déroulait pas comme prévue.
-Incandescente, ça veut dire qu'on peut mettre de l'eau dedans ?
-Non le piaf, ça veut dire "Qui brûle".
-T'es sûr ? Me semblait que c'était une histoire de s'accaparer quelque chose sans ressurgir sur autrui.
-VOUS ALLEZ PERIR, MORTELS.
-Tu vois pas qu'on discute ?
-VOS MORTS M'OFFRIRONT LA FAVEUR DE RAGNAROS.
-Incandescente est formé à partir du vieux commun "candesco" signifiant "devenir blanc, et du préfixe...
-VOUS M'ECOUTEZ, OUI ?
-"In", qui est utilisé pour intensifier. En somme, cela signifie "porter à blanc" un métal, au sens strict.
-JE SUIS LA ! ARRETEZ DE M'IGNORER !
-Putain, c'est classe l'étymologie. T'es encore là toi ? »
Le combat s'engagea.
Le front du magma n'est pas une destination recommandée pour y passer des vacances agréables. Le climat y est exécrable (Brouillard de fumée et pluie de scories), sans parler de la cuisine qui est indigeste. Quand au panorama, il est au décor de cartes postale ce qu'une étendue infinie de magma est à une prairie remplie de petit lapins folâtrant gaiement. Il faut être téméraire pour se rendre dans un tel endroit de son plein gré, et fou pour s'y amuser.
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A flanc de falaise, deux gants bruns progressent lentement. Au bout, un kaldorei d'un fort beau gabarit, couvert de sang et de suie. Autour volète un oiseau qui lui prodigue de sage conseils.
«Putain patron, t'avais vraiment besoin de prendre de l'exercice. Regarde-moi ça, on dirait un escargot qui avance sur du papier de verre ! Allez, plus vite que ça !
-Silence.»
Une dizaine de mètres plus haut, une troupe d'Attise-Flamme est affairée à incanter autour d'une orbe de feu. Leur chef, Braiseigneur, observe l'un des camps des Vengeurs d'Hyjal, en contrebas. Un mince sourire déforme ses traits à l'idée de les faire tous brûler jusqu'au dernier. L'une des créatures ophidiennes se dirige vers le bord, brandissant son arme après avoir entendu un craquement. Quelque chose attrape son arme et le fait basculer par dessus bord. Il veut crier mais une douleur indicible traverse sa gorge. Sa vie s'achèvera une cinquantaine de mètres plus tard, en contrebas. Le druide époussète ses jambières et sourit, avant de rajuster ses gants dans un craquement de cuir. Les incantateurs se retournent.
«Salut les tarlouzes, crôassa le corbeau, vous cherchez quelqu'un ?
-TUEZ LES INTRUS, répondit Braiseigneur. »
Il y avait des gens capable de parler en majuscule, et cet attise-flamme en faisait vraisemblablement partie. Des années d'expérience. Un léger moment de flottement, puis les serpents brandirent leurs hallebardes en direction du druide. Le premier frappa dans le vide tandis qu'une griffe de panthère traversait ses anneaux comme dans du beurre. Le second heurta la fourrure surnaturelle d'un ours de bonne taille, faisant vibrer sa lame. Un coup de patte fit rouler sa tête sur les cendres. Les trois derniers , plus expérimentés et restés en retrait, tentèrent de prendre le druide en tenaille. C'était ardu car il changeait en permanence d'apparence, bondissant de pierre en pierre sous l'apparence d'un guépard, établissant un périmètre infranchissable à coup de griffes, encaissant certains coups sous forme d'ursidé, frappant à coup de poing et de bâton. Une forme changeante, s'adaptant à toute les situations, tenant la position sans montrer aucun signe de fatigue.
L'uppercut au menton n'est pas vraiment une technique traditionnelle druidique, mais elle eut son petit effet sur l'un des Attise-Flamme. La mâchoire brisée, il ne put rien articuler de bien interressant quand l'oiseau qui accompagnait le druide lui creva les deux yeux. Hurlant de douleur, il toucha un de ses camarades, qui se retourna pour mettre fin à ses souffrances de manière brutale. Lorsqu'il sentit une présence dans son dos, il frappa sans réfléchir, atteignant son troisième camarade que le druide ceinturait pour s'en servir de bouclier humain. Sa carotide se brisa un instant après dans la mâchoire d'une panthère.
Il ne restait plus que Braiseigneur qui brandit ses deux sabres enflammés avant de se lancer dans un monologue, le coup classique de l'être maléfique acculé et sûr de sa victoire.
«JE SUIS BRAISEIGNEUR, STUPIDES MORTELS. HERAUT DES CENDRES, MAITRE DES SCORIES, ATTISE-FLAMME DE CERCLE HUIT, CHAMBELLAN DE LA MORT INCANDESCENTE, SEIGNEUR DES...
-T'as dit quoi en dernier, le grand moufti des barbecues ?
-CHAMBELLAN DE LA MORT INCANDESCENTE. POURQUOI ? ...VOUS ALLEZ MOURIR, ajouta-t-il un instant après. Il avait le sentiment que la conversation ne se déroulait pas comme prévue.
-Incandescente, ça veut dire qu'on peut mettre de l'eau dedans ?
-Non le piaf, ça veut dire "Qui brûle".
-T'es sûr ? Me semblait que c'était une histoire de s'accaparer quelque chose sans ressurgir sur autrui.
-VOUS ALLEZ PERIR, MORTELS.
-Tu vois pas qu'on discute ?
-VOS MORTS M'OFFRIRONT LA FAVEUR DE RAGNAROS.
-Incandescente est formé à partir du vieux commun "candesco" signifiant "devenir blanc, et du préfixe...
-VOUS M'ECOUTEZ, OUI ?
-"In", qui est utilisé pour intensifier. En somme, cela signifie "porter à blanc" un métal, au sens strict.
-JE SUIS LA ! ARRETEZ DE M'IGNORER !
-Putain, c'est classe l'étymologie. T'es encore là toi ? »
Le combat s'engagea.
Khassim Al-Rakim
Re: Hyjal
"- Tu tombes bien petite, tient, apporte lui ça."
La druidesse me tend un balluchon, les coins du torchon sont solidement noués ensemble. Beara sait pourquoi je suis ici à Nordrassil, qui je m'apprête à chercher. Elle ne me demande d'ailleurs pas comment je m'y prendrais pour le trouver.
J'arque l'encolure pour saisir le paquet entre mes mâchoires, délicatement.
"- Tu ne lui apportes pas de bonnes nouvelles petite..."
Je me tasse instinctivement, encaissant son affirmation dans un gémissement étouffé. Je regrette qu'elle ait un odorat aussi fin que le miens...
Au moins suis-je préparée à ce que Nath le remarque aussi.
Mon pelage est marqué d'un parfum de cuivre, de soufre et d'acier chaud, un peu comme si je sortais d'un volcan en armure de plaque.
Angron ne connaissant pas les usages chez les fauves, n'aurait pu m'imprégner intentionnellement.
Les lieux défilent dans une homogénéité parfaite, le sol vallonné, calciné, le brouillard permanent de scories.
Aubiane lui apporte l'équilibre, l'apaisement, la sérénité, alors pourquoi...
~ Les flammes meurent lorsqu'on ne les alimente pas... ~
Au dessus résonne le sifflement strident d'un oiseau de proie, un appel. Sinople.
J'accélère, laisse le sang battre sourdement dans mes veines. Le paquet se plaque contre mon poitrail, entrave une respiration de plus en plus lourde. L'oiseau lige de Nath décrit un long arc de cercle, évite une langue de flammes. En contrebas, j'ai l'impression d'entrer dans une fournaise, les braises piquetant mon pelage, la sueur seule empêchant les poils de roussir. Nath n'est pas un guerrier, il ne devrait pas se trouver sur la ligne de front. J'essaie de suivre la trajectoire du rapace, mes yeux me piquent, tantôt larmoyants, tantôt secs comme des pierres.
Sinople atterrit sur un piton rocheux, à côté d'une silhouette à moitié enfouie sous les cendres. L'élémentaire de flamme projette un quelque chose qui ressemble à la fois à un bras et à un tronc, épais, enflammé, menaçant.
Nath. Je bondis sans réfléchir, roulant sur moi même lorsque la chaleur devient insupportable. Mon épaule heurte l'entité qui n'est ni humaine, ni animale, ni minérale. La brûlure ressemble à une morsure du froid, tétanise tout mon corps en le noyant dans une mouvance de douleur. Mes maxillaires serrent encore le balluchon et une pensée joyeuse me fait réaliser que le contenu parait sauf.
J'entrouve les yeux sur un étrange spectacle. La créature de flamme fait face à un danseur aux mouvements fluides, comme si l'être liquide tentait de noyer le feu vivant. Un changeur de peau, usant tantôt de la force d'un ours, puis la rapidité d'une panthère, la férocité d'un lion ou la vélocité d'un loup. L’élémentaire fait face à toute la faune, réunie dans un seul être, un être qui éloigne le danger de nous à pas cadencés, menant sa valse de bourreau.
Une serre se transforme en main contre mon flanc, le murmure d'Eonath est pour moi un chant, une douce mélopée qui me rappelle à lui. Je m'agite sans me relever, gronde parce que mon corps ne répond pas avec la coordination adéquate. La souffrance s'étend en ondes et en pulsations, martelant en harmonie mon épaule droite, se répandent lascivement jusqu'au bout de ma patte d'un côté, jusqu'à ma tempe bourdonnante de l'autre... transmet un hymne aussi sauvage et cruel que celui de Nath est hypnotique, apaisant.
La druidesse me tend un balluchon, les coins du torchon sont solidement noués ensemble. Beara sait pourquoi je suis ici à Nordrassil, qui je m'apprête à chercher. Elle ne me demande d'ailleurs pas comment je m'y prendrais pour le trouver.
J'arque l'encolure pour saisir le paquet entre mes mâchoires, délicatement.
"- Tu ne lui apportes pas de bonnes nouvelles petite..."
Je me tasse instinctivement, encaissant son affirmation dans un gémissement étouffé. Je regrette qu'elle ait un odorat aussi fin que le miens...
Au moins suis-je préparée à ce que Nath le remarque aussi.
Mon pelage est marqué d'un parfum de cuivre, de soufre et d'acier chaud, un peu comme si je sortais d'un volcan en armure de plaque.
Angron ne connaissant pas les usages chez les fauves, n'aurait pu m'imprégner intentionnellement.
Les lieux défilent dans une homogénéité parfaite, le sol vallonné, calciné, le brouillard permanent de scories.
Aubiane lui apporte l'équilibre, l'apaisement, la sérénité, alors pourquoi...
~ Les flammes meurent lorsqu'on ne les alimente pas... ~
Au dessus résonne le sifflement strident d'un oiseau de proie, un appel. Sinople.
J'accélère, laisse le sang battre sourdement dans mes veines. Le paquet se plaque contre mon poitrail, entrave une respiration de plus en plus lourde. L'oiseau lige de Nath décrit un long arc de cercle, évite une langue de flammes. En contrebas, j'ai l'impression d'entrer dans une fournaise, les braises piquetant mon pelage, la sueur seule empêchant les poils de roussir. Nath n'est pas un guerrier, il ne devrait pas se trouver sur la ligne de front. J'essaie de suivre la trajectoire du rapace, mes yeux me piquent, tantôt larmoyants, tantôt secs comme des pierres.
Sinople atterrit sur un piton rocheux, à côté d'une silhouette à moitié enfouie sous les cendres. L'élémentaire de flamme projette un quelque chose qui ressemble à la fois à un bras et à un tronc, épais, enflammé, menaçant.
Nath. Je bondis sans réfléchir, roulant sur moi même lorsque la chaleur devient insupportable. Mon épaule heurte l'entité qui n'est ni humaine, ni animale, ni minérale. La brûlure ressemble à une morsure du froid, tétanise tout mon corps en le noyant dans une mouvance de douleur. Mes maxillaires serrent encore le balluchon et une pensée joyeuse me fait réaliser que le contenu parait sauf.
J'entrouve les yeux sur un étrange spectacle. La créature de flamme fait face à un danseur aux mouvements fluides, comme si l'être liquide tentait de noyer le feu vivant. Un changeur de peau, usant tantôt de la force d'un ours, puis la rapidité d'une panthère, la férocité d'un lion ou la vélocité d'un loup. L’élémentaire fait face à toute la faune, réunie dans un seul être, un être qui éloigne le danger de nous à pas cadencés, menant sa valse de bourreau.
Une serre se transforme en main contre mon flanc, le murmure d'Eonath est pour moi un chant, une douce mélopée qui me rappelle à lui. Je m'agite sans me relever, gronde parce que mon corps ne répond pas avec la coordination adéquate. La souffrance s'étend en ondes et en pulsations, martelant en harmonie mon épaule droite, se répandent lascivement jusqu'au bout de ma patte d'un côté, jusqu'à ma tempe bourdonnante de l'autre... transmet un hymne aussi sauvage et cruel que celui de Nath est hypnotique, apaisant.
Heliven
Re: Hyjal
Comment suis-je arrivé ici?
Je découvre cet endroit, mes gestes sont lents...lourds...
Je suis au milieu d'une sorte de vallée où le silence n'existe pas...j'entends le bouillonnement trop épais d'une couche orange en contre-bas dont le vif me brûle les yeux...je détourne la tête et je ferme les yeux.
Hyjal...
J'arrive pas à respirer, l'air est emplie de fumée...dénuée d'oxygène...elle pénètre mes poumons et me brûle, j'essaie de faire entrer l'air, mais je suffoque, j'ai l'impression d'être un poisson hors de l'eau.
La sueur qui perle de ma peau s'assèche aussitôt...aucun être humain ne peut survivre ici...qu'est ce que je fous là? Est-ce un cauchemar?
Je n'ai pas le temps de creuser la question, je sens une main qui se pose sur mon épaule...mes paupières se lèvent...mes lèvres s'entrouvrent pour laisser échapper la surprise...des bras faites de flammes m'étreignent...j'ai mal...
Le métal de mon armure s'est mise à fondre à ce contacte... ma peau se colle à l'intérieure de cette carapace qui était, à l'origine, sensée me protéger.
Je les vois au loin, et parmi eux, je le vois lui. Je sais que c'est déjà la fin, mais mon esprit semble vouloir se raccrocher à l'espoir jusqu'au bout, et mon coeur reprend vie...
J'appelle en sa direction...je sais que c'est lui, je le reconnais à sa belle armure ouvragée aux runes écarlates..je la voyais blanche dans mon souvenir...il est la noblesse et la bravoure...il est magnifique ainsi se battant en chevauchant Alan'h...je sais qu'il viendra, il me l'a promis...il a promis de veiller sur moi...
L'étreinte se resserre...je sens les flammes qui en émane caresser ma peau nue...du moins ce qui en reste...je ne suis plus que douleur...alors je crie dans sa direction pour qu'il me voit, qu'il se rappelle...mais le feu brûle mes cris comme il a brûlé mes larmes...j'entends un murmure dans ma tête...
"Rien n'est fait pour perdurer..."
Je ne ressens aucune haine dans ces flammes qui me détruisent..je n'y trouve aucune conscience, aucun mal...rien d'autre que la destruction car tel est la raison de son essence...je sais que cela n'a duré que quelques millièmes de secondes...une éternité.
Et c'est pendant cet éternité que je vois le feu d'Hyjal se nourrir pour mieux anéantir la vie de ces femmes et de ces hommes venus combattre...
Le feu d'Hyjal a brûlé mes espoirs...mes rêves...mes illusions...
Le feu d'Hyjal a brûlé l'amour d'un chevalier...
Il ne m'a pas entendu...et c'est une main tendu vers lui que je me réduis en cendres...
Et dans les effluves d'une conscience qui s'éteint, je comprends...
...c'est à Hyjal que je suis morte...
Je découvre cet endroit, mes gestes sont lents...lourds...
Je suis au milieu d'une sorte de vallée où le silence n'existe pas...j'entends le bouillonnement trop épais d'une couche orange en contre-bas dont le vif me brûle les yeux...je détourne la tête et je ferme les yeux.
Hyjal...
J'arrive pas à respirer, l'air est emplie de fumée...dénuée d'oxygène...elle pénètre mes poumons et me brûle, j'essaie de faire entrer l'air, mais je suffoque, j'ai l'impression d'être un poisson hors de l'eau.
La sueur qui perle de ma peau s'assèche aussitôt...aucun être humain ne peut survivre ici...qu'est ce que je fous là? Est-ce un cauchemar?
Je n'ai pas le temps de creuser la question, je sens une main qui se pose sur mon épaule...mes paupières se lèvent...mes lèvres s'entrouvrent pour laisser échapper la surprise...des bras faites de flammes m'étreignent...j'ai mal...
Le métal de mon armure s'est mise à fondre à ce contacte... ma peau se colle à l'intérieure de cette carapace qui était, à l'origine, sensée me protéger.
Je les vois au loin, et parmi eux, je le vois lui. Je sais que c'est déjà la fin, mais mon esprit semble vouloir se raccrocher à l'espoir jusqu'au bout, et mon coeur reprend vie...
J'appelle en sa direction...je sais que c'est lui, je le reconnais à sa belle armure ouvragée aux runes écarlates..je la voyais blanche dans mon souvenir...il est la noblesse et la bravoure...il est magnifique ainsi se battant en chevauchant Alan'h...je sais qu'il viendra, il me l'a promis...il a promis de veiller sur moi...
L'étreinte se resserre...je sens les flammes qui en émane caresser ma peau nue...du moins ce qui en reste...je ne suis plus que douleur...alors je crie dans sa direction pour qu'il me voit, qu'il se rappelle...mais le feu brûle mes cris comme il a brûlé mes larmes...j'entends un murmure dans ma tête...
"Rien n'est fait pour perdurer..."
Je ne ressens aucune haine dans ces flammes qui me détruisent..je n'y trouve aucune conscience, aucun mal...rien d'autre que la destruction car tel est la raison de son essence...je sais que cela n'a duré que quelques millièmes de secondes...une éternité.
Et c'est pendant cet éternité que je vois le feu d'Hyjal se nourrir pour mieux anéantir la vie de ces femmes et de ces hommes venus combattre...
Le feu d'Hyjal a brûlé mes espoirs...mes rêves...mes illusions...
Le feu d'Hyjal a brûlé l'amour d'un chevalier...
Il ne m'a pas entendu...et c'est une main tendu vers lui que je me réduis en cendres...
Et dans les effluves d'une conscience qui s'éteint, je comprends...
...c'est à Hyjal que je suis morte...
Aubiane Montagüe
Re: Hyjal
Je sais pourquoi je me bats. Je veux pas d'autre tombe comme celle qu'elle m'a montré.
Depuis combien de minutes j'attends là ? Tapi à plat ventre, sur un espèce de promontoire, je surveille. Mon museau s'agite, mais j'arrive pas à démêler leur odeur de celle du soufre qui plane sur le Renouveau. C'est peut-être la même. Je sais qu'ils sont pas loin, je les ai vus avant de me planquer. C'est pas des élémentaires. Enfin, ils en ont un avec eux. Qu'est-ce que je fais ? Si j'attaque, je vais me faire submerger, ils sont trois, je suis seul. Non, j'ai bien un type à côté de moi, mais je capte rien à ce qu'il me raconte, c'est un elfe de sang. Il me regarde comme si je savais quoi faire, le dos plaqué au rocher.
Faut que je me décide vite, ils vont passer sous moi et s'éloigner. Alors je regarde le blond à côté de moi, et je lui fais signe de décoller. On saute tous les deux. Il atterrit sur l'un des deux hommes lézards, moi, sur l'élémentaire. Aussitôt, j'ai la fourrure qui crame. J'ai demandé plus tôt dans la journée comment on butait un truc pareil, mais on m'a pas répondu. J'entends un cri sifflant, ça doit être mon ami qui se débrouille bien. Je pensais que la Horde était juste bonne à exterminer avec tous les récents évènements, mais je suis bien content qu'il soit là, lui. Ça pourrait me faire sourire de penser à un truc comme ça, mais à un moment pareil, je sais surtout pas quoi faire. J'ai une gueule de flammes béante devant moi. D'habitude j'ai juste à choper la nuque entre mes mâchoires et serrer jusqu'à ce que ça craque ou bien que je sente le sang sur ma langue. Je panique, un peu. Alors je le fais : les crocs sous la tête, tant pis si c'est pas sa gorge, il semble humanoïde quand même, sous les flammes. J'ai les gencives en feu mais je continue, je resserre l'étreinte. Il a pas l'air de faiblir. Qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Je continue ? D'un coup, une discussion sur Faol me revient. «Dans le doute, frappe encore». Alors je continue de serrer, tant pis pour mes dents, c'est soit elles soit moi. Et si ça se trouve c'est passager, faut que je reste optimiste dans ces moments. D'une main, je fouille entre le roc qui forme une espèce de cage thoracique. J'attrape un truc, c'est bouillant, je le lâche... Et je le reprends. C'est dur comme la pierre, mais ça palpite. L'élémentaire est agité d'un soubresaut, alors je tire, violemment.
Et d'un coup, un craquement, une déchirure, et il éclate : il fait voler tout ce qui se trouvait à côté de lui. Le cadavre du premier attise-flammes, l'autre, bien en vie lui, et il avait l'air d'incanter un truc. Il tient toujours sa lance. Mon pote elfe de sang qui s'empale sur un reste de barricade acérée en retombant. Et moi, aussi. Je vole sur quelques mètres, l'explosion a fait gicler une substance qui me brûle, mais pas le temps de m'y arrêter. Durant le vol, je fais une rapide prière, tiens. J'ai peut-être peur de finir comme l'autre qui m'accompagnait. C'est pas mon genre, pourtant... Ressaisis-toi, Akh' ! T'as plus préoccupant que la foi dans l'immédiat ! Je tombe rudement sur le dos, je saute sur mes pattes, je secoue la tête et je regarde mon adversaire.
Il est énorme. Même si je me dressais sur mes pattes arrières, je lui arriverais qu'en haut de la poitrine, et en levant le museau. La peau a l'air glissante et il a pas de jambes. Je vais devoir faire sans. Il fonce en brandissant sa lance, et moi je suis déjà à quatre pattes, je peux pas le surprendre comme ça. Alors je cours aussi vers lui, et je roule sur le côté au moment où il lance la tête de sa lance vers la mienne. De tête. Je bondis, il s'y attend pas mais il arrive à m'intercepter. Il me jette au sol d'un revers de bras, je m'écrase sur le dos. Lui aussi, il saute, et c'est sacrément impressionnant avec sa queue de reptile qui le suit dans le mouvement. Il se réceptionne sur moi et j'attrape de justesse la lance, juste sous la lame, avec une seule main. Merde, il en a dans les bras, lui aussi. Je cligne des yeux. Ça pue le brûlé, et j'ai l'impression que ses yeux, c'est deux cendres. Personne va me voir ? Comment je suis sensé survivre ? Ça devrait aller. La lame se rapproche, mais en forçant un peu... Allez, Akhal. T'as déjà repoussé plus lourd... T'as juste à prier qu'il s'aide pas des deux m... Ah. Evidemment, il le fait. Bon. Tu veux jouer à ça, hein ? J'aboie un peu, pour l'impressionner, et ma patte libre rejoint l'autre, je ferme le poing autour de la hampe. J'arrive à le repousser, je vais bientôt pouvoir souffl...
En un éclair, mon bras droit lâche. Merde. Avec la demi-seconde de réaction qu'il me reste, je décale la tête sur le côté. Y a un bruit métallique, mat, l'arme s'est plantée profondément dans la terre morte. Douleur à l'oreille. La peau du cou est trop épaisse pour mes crocs. Le couteau. Je le tire de son fourreau, je regarde le truc droit dans les yeux et je le plante, dans la tempe. Il était rouillé ; la lame se casse, reste dans le crâne et la poignée, elle, reste dans mon poing. L'attise-flammes est toujours au-dessus de moi, il a juste un spasme et ses muscles, sous les écailles, se détendent. Je souffle un peu, je vire le cadavre sur le côté et je me redresse en laissant tomber ce qu'il restait de mon arme. J'ai encore mon sabre, au cas où, ça devrait aller. J'espère. Je crois que mon oreille saigne, mais j'ai pas le temps de m'arrêter. J'ai la fourrure qui fume encore, mais les brûlures ont pas l'air trop graves, on verra si j'ai des cloques en forme humaine. Je fouille les environs des yeux, et je trouve pas de druides de la Serre. Mais y a un petit groupe qui se bat, pas loin.
J'ai dit que je resterais jusqu'à ce que je sois complètement crevé, tant pis. J'ai toujours aimé l'odeur du bois brûlé, mais la fumée âcre me fait tousser jusqu'à la suffocation, de temps en temps. J'ai déjà les jambes qui tremblent. Tiens, ça me fait penser à une soirée à la Marche. Je revois la rousse m'engueuler parce que je fume trop et sa déception. Ça risque d'être dur, surtout qu'ici, c'est pas un entraînement. J'ouvre et je referme mon poing droit, plusieurs fois. Quand ce côté me lâche, je le sens plus. Mais là, les démangeaisons reviennent, la gêne aussi. Mais il faut des bras. Je me dis que je sais pourquoi je me bats, alors je vais les rejoindre... Et je continue.
Depuis combien de minutes j'attends là ? Tapi à plat ventre, sur un espèce de promontoire, je surveille. Mon museau s'agite, mais j'arrive pas à démêler leur odeur de celle du soufre qui plane sur le Renouveau. C'est peut-être la même. Je sais qu'ils sont pas loin, je les ai vus avant de me planquer. C'est pas des élémentaires. Enfin, ils en ont un avec eux. Qu'est-ce que je fais ? Si j'attaque, je vais me faire submerger, ils sont trois, je suis seul. Non, j'ai bien un type à côté de moi, mais je capte rien à ce qu'il me raconte, c'est un elfe de sang. Il me regarde comme si je savais quoi faire, le dos plaqué au rocher.
Faut que je me décide vite, ils vont passer sous moi et s'éloigner. Alors je regarde le blond à côté de moi, et je lui fais signe de décoller. On saute tous les deux. Il atterrit sur l'un des deux hommes lézards, moi, sur l'élémentaire. Aussitôt, j'ai la fourrure qui crame. J'ai demandé plus tôt dans la journée comment on butait un truc pareil, mais on m'a pas répondu. J'entends un cri sifflant, ça doit être mon ami qui se débrouille bien. Je pensais que la Horde était juste bonne à exterminer avec tous les récents évènements, mais je suis bien content qu'il soit là, lui. Ça pourrait me faire sourire de penser à un truc comme ça, mais à un moment pareil, je sais surtout pas quoi faire. J'ai une gueule de flammes béante devant moi. D'habitude j'ai juste à choper la nuque entre mes mâchoires et serrer jusqu'à ce que ça craque ou bien que je sente le sang sur ma langue. Je panique, un peu. Alors je le fais : les crocs sous la tête, tant pis si c'est pas sa gorge, il semble humanoïde quand même, sous les flammes. J'ai les gencives en feu mais je continue, je resserre l'étreinte. Il a pas l'air de faiblir. Qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Je continue ? D'un coup, une discussion sur Faol me revient. «Dans le doute, frappe encore». Alors je continue de serrer, tant pis pour mes dents, c'est soit elles soit moi. Et si ça se trouve c'est passager, faut que je reste optimiste dans ces moments. D'une main, je fouille entre le roc qui forme une espèce de cage thoracique. J'attrape un truc, c'est bouillant, je le lâche... Et je le reprends. C'est dur comme la pierre, mais ça palpite. L'élémentaire est agité d'un soubresaut, alors je tire, violemment.
Et d'un coup, un craquement, une déchirure, et il éclate : il fait voler tout ce qui se trouvait à côté de lui. Le cadavre du premier attise-flammes, l'autre, bien en vie lui, et il avait l'air d'incanter un truc. Il tient toujours sa lance. Mon pote elfe de sang qui s'empale sur un reste de barricade acérée en retombant. Et moi, aussi. Je vole sur quelques mètres, l'explosion a fait gicler une substance qui me brûle, mais pas le temps de m'y arrêter. Durant le vol, je fais une rapide prière, tiens. J'ai peut-être peur de finir comme l'autre qui m'accompagnait. C'est pas mon genre, pourtant... Ressaisis-toi, Akh' ! T'as plus préoccupant que la foi dans l'immédiat ! Je tombe rudement sur le dos, je saute sur mes pattes, je secoue la tête et je regarde mon adversaire.
Il est énorme. Même si je me dressais sur mes pattes arrières, je lui arriverais qu'en haut de la poitrine, et en levant le museau. La peau a l'air glissante et il a pas de jambes. Je vais devoir faire sans. Il fonce en brandissant sa lance, et moi je suis déjà à quatre pattes, je peux pas le surprendre comme ça. Alors je cours aussi vers lui, et je roule sur le côté au moment où il lance la tête de sa lance vers la mienne. De tête. Je bondis, il s'y attend pas mais il arrive à m'intercepter. Il me jette au sol d'un revers de bras, je m'écrase sur le dos. Lui aussi, il saute, et c'est sacrément impressionnant avec sa queue de reptile qui le suit dans le mouvement. Il se réceptionne sur moi et j'attrape de justesse la lance, juste sous la lame, avec une seule main. Merde, il en a dans les bras, lui aussi. Je cligne des yeux. Ça pue le brûlé, et j'ai l'impression que ses yeux, c'est deux cendres. Personne va me voir ? Comment je suis sensé survivre ? Ça devrait aller. La lame se rapproche, mais en forçant un peu... Allez, Akhal. T'as déjà repoussé plus lourd... T'as juste à prier qu'il s'aide pas des deux m... Ah. Evidemment, il le fait. Bon. Tu veux jouer à ça, hein ? J'aboie un peu, pour l'impressionner, et ma patte libre rejoint l'autre, je ferme le poing autour de la hampe. J'arrive à le repousser, je vais bientôt pouvoir souffl...
En un éclair, mon bras droit lâche. Merde. Avec la demi-seconde de réaction qu'il me reste, je décale la tête sur le côté. Y a un bruit métallique, mat, l'arme s'est plantée profondément dans la terre morte. Douleur à l'oreille. La peau du cou est trop épaisse pour mes crocs. Le couteau. Je le tire de son fourreau, je regarde le truc droit dans les yeux et je le plante, dans la tempe. Il était rouillé ; la lame se casse, reste dans le crâne et la poignée, elle, reste dans mon poing. L'attise-flammes est toujours au-dessus de moi, il a juste un spasme et ses muscles, sous les écailles, se détendent. Je souffle un peu, je vire le cadavre sur le côté et je me redresse en laissant tomber ce qu'il restait de mon arme. J'ai encore mon sabre, au cas où, ça devrait aller. J'espère. Je crois que mon oreille saigne, mais j'ai pas le temps de m'arrêter. J'ai la fourrure qui fume encore, mais les brûlures ont pas l'air trop graves, on verra si j'ai des cloques en forme humaine. Je fouille les environs des yeux, et je trouve pas de druides de la Serre. Mais y a un petit groupe qui se bat, pas loin.
J'ai dit que je resterais jusqu'à ce que je sois complètement crevé, tant pis. J'ai toujours aimé l'odeur du bois brûlé, mais la fumée âcre me fait tousser jusqu'à la suffocation, de temps en temps. J'ai déjà les jambes qui tremblent. Tiens, ça me fait penser à une soirée à la Marche. Je revois la rousse m'engueuler parce que je fume trop et sa déception. Ça risque d'être dur, surtout qu'ici, c'est pas un entraînement. J'ouvre et je referme mon poing droit, plusieurs fois. Quand ce côté me lâche, je le sens plus. Mais là, les démangeaisons reviennent, la gêne aussi. Mais il faut des bras. Je me dis que je sais pourquoi je me bats, alors je vais les rejoindre... Et je continue.
Jorra
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