Aloyse Augur Pérod
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Aloyse Augur Pérod
[Texte antérieur à la Marche de l'Ouest]
Une femme habillée de rouge. Un sourire affable, un visage plaisant.
Quelque chose en moi se hérisse, quelque chose ne va pas, quelque chose ne cadre pas, inspirant ma méfiance.
Pourtant "Elle" connait Azunai. La garde se laisse soigner par cette femme, cette femme qui a la clef du cabinet de Gregory McDorf.
Tout devrait concorder à me rassurer, le médecin ne laisserait pas les clefs à n'importe qui, et Azunaï est quelqu'un qui sait naturellement différencier l'allié de l'ennemi.
Tout se passe comme si je guettais le moindre faux pas, l'incohérence ou la fausse note qui justifierait ce malaise latent. Un sourire un peu narquois, une répartie un peu acerbe à l'adresse de la garde Karlyne, j'en gronderai presque, la Bête à fleur de peau.
Je ne saurais retranscrire la teneur de leurs échanges, mon attention braquée sur les mouvements, sur la gestuelle, sur l'odeur aseptisée, médicale. Prête à bondir à la moindre occasion. Pourtant tout se déroule cordialement, la blessure est soignée, le bandage sent le propre.
Au moment de nous quitter, le sourire prédateur d'Aloyse me glace le sang.
Nous cheminons, Azunaï et moi, pour rejoindre Kholodnyï. La garde de Hurlevent semble comprendre mon malaise, mon instinct ne m'a pas trompé, Aloyse porte encore sur elle l'attitude du carnassier, le parfum de danger.
Un passé tumultueux, l'exil, la pendaison, "Elle" était revenue de tout cela.
«- Certains ne raccrochent pas réellement leur tabard écarlate...»
Écarlate.
Je ne réalise qu'après coup que je me suis arrêtée. Azunaï m'attend patiemment, le regard scrutateur.
La garde n’est pas très enthousiaste à l’idée de cette rencontre… ses appréhensions, son inquiétude, ont quelque chose de touchant. Je me promets intérieurement de rester prudente, afin de ne pas lui créer plus de problèmes.
La rencontre se déroule bien mieux que ce dont je m’attendais aux dires d’Azunaï, nul chantage à l’information, tout au plus quelques piques qui ne feront que m’effleurer.
Augur, puisque c’est ainsi qu’elle désire que je l’appelle, comble une partie de mon ignorance.
Isilien, tout comme Abbendis, faisaient donc partie des fondateurs de la Croisade. Le premier instaurait la purge, organisant l’expiation au sein même du groupuscule, le second se trouvait à la tête de l’Armée.
Cette partie de l’histoire colle parfaitement avec ce que je sais du passé de Fen, sauf que lui ne m’avait pas mentionné l’endoctrinement par la torture.
« Et la douleur purifie la chair pourrissable de notre enveloppe. La souffrance et la douleur permettent d’affermir l’âme et le corps pour ainsi, leur donner la force de lutter contre le mal et la corruption. »
Sa récitation fervente, aux intonations de prières, me donne envie de hurler. Non de colère mais de sympathie, dans le sens étymologique du terme... souffrir avec quelqu'un. Comment ont-ils pu s’infliger ça ?
Je crois Augur sur parole lorsqu’elle m’affirme que ces enseignements ont été gravés en elle.
Gravés…
Je n'ai pas trouvé la force de poser mes dernières questions, celles qui me brûlaient les lèvres. Les recherches d'Isilien, en quoi consistent-elles, et si Fen... il est impossible qu'il y ait contribué n'est-ce pas ? Une partie de moi refuse de savoir. Augur me fait penser à une porte, un passage qui mènerait au passé de Fendrel, un passé qu'il refuse, réussirais-je à l'encaisser ? m'en voudrait-il si j'essayais ?
Une femme habillée de rouge. Un sourire affable, un visage plaisant.
Quelque chose en moi se hérisse, quelque chose ne va pas, quelque chose ne cadre pas, inspirant ma méfiance.
Pourtant "Elle" connait Azunai. La garde se laisse soigner par cette femme, cette femme qui a la clef du cabinet de Gregory McDorf.
Tout devrait concorder à me rassurer, le médecin ne laisserait pas les clefs à n'importe qui, et Azunaï est quelqu'un qui sait naturellement différencier l'allié de l'ennemi.
Tout se passe comme si je guettais le moindre faux pas, l'incohérence ou la fausse note qui justifierait ce malaise latent. Un sourire un peu narquois, une répartie un peu acerbe à l'adresse de la garde Karlyne, j'en gronderai presque, la Bête à fleur de peau.
Je ne saurais retranscrire la teneur de leurs échanges, mon attention braquée sur les mouvements, sur la gestuelle, sur l'odeur aseptisée, médicale. Prête à bondir à la moindre occasion. Pourtant tout se déroule cordialement, la blessure est soignée, le bandage sent le propre.
Au moment de nous quitter, le sourire prédateur d'Aloyse me glace le sang.
Nous cheminons, Azunaï et moi, pour rejoindre Kholodnyï. La garde de Hurlevent semble comprendre mon malaise, mon instinct ne m'a pas trompé, Aloyse porte encore sur elle l'attitude du carnassier, le parfum de danger.
Un passé tumultueux, l'exil, la pendaison, "Elle" était revenue de tout cela.
«- Certains ne raccrochent pas réellement leur tabard écarlate...»
Écarlate.
Je ne réalise qu'après coup que je me suis arrêtée. Azunaï m'attend patiemment, le regard scrutateur.
La garde n’est pas très enthousiaste à l’idée de cette rencontre… ses appréhensions, son inquiétude, ont quelque chose de touchant. Je me promets intérieurement de rester prudente, afin de ne pas lui créer plus de problèmes.
La rencontre se déroule bien mieux que ce dont je m’attendais aux dires d’Azunaï, nul chantage à l’information, tout au plus quelques piques qui ne feront que m’effleurer.
Augur, puisque c’est ainsi qu’elle désire que je l’appelle, comble une partie de mon ignorance.
Isilien, tout comme Abbendis, faisaient donc partie des fondateurs de la Croisade. Le premier instaurait la purge, organisant l’expiation au sein même du groupuscule, le second se trouvait à la tête de l’Armée.
Cette partie de l’histoire colle parfaitement avec ce que je sais du passé de Fen, sauf que lui ne m’avait pas mentionné l’endoctrinement par la torture.
« Et la douleur purifie la chair pourrissable de notre enveloppe. La souffrance et la douleur permettent d’affermir l’âme et le corps pour ainsi, leur donner la force de lutter contre le mal et la corruption. »
Sa récitation fervente, aux intonations de prières, me donne envie de hurler. Non de colère mais de sympathie, dans le sens étymologique du terme... souffrir avec quelqu'un. Comment ont-ils pu s’infliger ça ?
Je crois Augur sur parole lorsqu’elle m’affirme que ces enseignements ont été gravés en elle.
Gravés…
Je n'ai pas trouvé la force de poser mes dernières questions, celles qui me brûlaient les lèvres. Les recherches d'Isilien, en quoi consistent-elles, et si Fen... il est impossible qu'il y ait contribué n'est-ce pas ? Une partie de moi refuse de savoir. Augur me fait penser à une porte, un passage qui mènerait au passé de Fendrel, un passé qu'il refuse, réussirais-je à l'encaisser ? m'en voudrait-il si j'essayais ?
Heliven
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