Ravie Elieson Chantesoleil
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Ravie Elieson Chantesoleil
Etat civil :
Nom : Elieson Chante-soleil ( ndlr : Sunsong)
Nom de mariage : Aucun
Prénom : Ravie
Deuxième prénom : Isabelle
Sexe : Féminin
Race : demi-Quel'doreï
Age : 49 ans (apparence physique entre 25 et 30 ans) (* voir en bas)
Taille : 1m69
Poids : 58 Kg
Yeux : gris bleus Luminescents
Cheveux : Blond avec des reflets cuivrés
Alignement : Loyale Neutre
Origine : Forteresse de Rempart du Néant (Stormwind)
Milieu social : moyen
Education : haute
Religion : aucune
Classe : Guerrière
Métier : Ingénieur / Mineuse
Loisirs : monter à cheval, pêcher, faire des ricochets sur l’eau, dormir, bricoler, boire, se battre
Famille :
Père :
- Haart Elieson, Humain, lieutenant à Nethergarde, ancien charpentier Actuellement réserviste, superviseur des travaux de restauration au Bastion de l'Honneur
Mère :
- Phaësa Sunsong, Quel'Doreï, intendante dépèchée à la Tour des Mages de Nethergarde. Actuellement au Guet de l'Epervier
Frères / Sœurs :
- Florie Elieson Sunsong (sœur), Danseuse de taverne et courtisane, mage noire. Actuellement portée disparue
Trait de Caractères dominants : étourdie, prude, décidée, inventive, combattive, douce, bavarde, maniérée, (très) sentimentale, coincée, petit coeur fragile, lunatique, coléreuse, distante, instable
Particularités : bricole en permanence, n’aime pas tellement son premier prénom, se noie souvent dans l’alcool, porte en permanence 36 gadgets sur elle, a un garde robe importante, est extrêment sensible sur les relations humaines.
Ne boit plus et n'est plus sujette de la même manière à la sensibilité.
Possessions particulières :
A venir... ou pas vu que mon post est déjà à la limite de taille du forum. *résume* Un sac magique sans fond, une paire de boucles d'oreilles dépareillées, une épée mange-magie, ... Voir en page 2
Description Physique :
Ravie est d’une taille tout à fait moyenne pour une humaine. Ses petites rondeurs et ses courbes voluptueuses la rendent des plus sensuelles.
Ses cheveux, d’un blond cuivré, sont mi-long et presque tout le temps détachés. Assez fins, ils tombent jusqu’aux épaules en épousant les courbes de son visages.
Son visage semble assez jeune et jovial. Ses joues sont légèrement rebondies et ses lèvres sont bien dessinées, bien qu’un peu gercées par moment.
Ses oreilles trahissent son origine. Elles sont en pointe et relevées vers le haut.
Sa peau est fine et douce. D’une couleur légèrement mâte, elle fait ressortir ses grands yeux bleu sous sa chevelure dorée.
Elle tâche d’être toujours bien habillée quitte à passer pour un peu frivole. Très féminine, un rien l’habille et la met en valeur.
En combat, elle porte des armures assez lourdes mais cherchent toujours celles qui lui donnent une certaine liberté de mouvement. Elle ne se voit pas coincée dans des protections la faisant plus ressembler à un tonneau qu’autre chose. Ainsi ses armures ont tendance à ne protéger que l’essentiel.
Elle manie les épées longues et à deux mains avec précision et préfère généralement se battre munie d’un bouclier.
(( Actualisation : ))
Son corps porte de nombreuses cicatrices dont une assez impressionnante lui barrant tout le dos en diagonale et poursuivant sur son flan gauche.
Sa musculature est (encore) un peu plus développée, rendant son apparence un peu plus sèche.
Son regard est devenu luminescent, renforçant la couleur bleu de ses yeux.
Elle porte des symboles Quel'doreï imprimés "au fer rouge" sur l'intérieur de chaque poignets. Elle les masque le plus souvent mais ceux-ci semblent lui faire mal lorsqu'elle tente quelque chose en rapport avec l'utilisation des arcanes (les symboles s'illuminent légèrement à ces moments là). Sur le poignet gauche, on peut lire : "Résolution des vaincus" et sur les poignet droit : "Abnégation du sacrifice".
Caractère :
C’est une bavarde, pire que cela, une véritable pipelette. Elle parle souvent pour ne rien dire. Très candide par moment sur la nature humaine ( et des autres races ) elle parait tout le temps se décaler de la conversation en cours, mais étant très intelligente ( bien que dénuée de magie ) elle s’arrange toujours pour retourner la situation en sa faveur. C’est une personne très attachante et ( trop ) sensible, surtout d'un point de vue sentimentale.
Son bagou naturel cache en réalité d’incroyables complexes vis-à-vis des sentiments amoureux voir amicaux. A cause de ça, elle se laisse souvent entraîner dans des relations étranges. Tant que le sujet n’arrive pas sur la table, elle est très sur d’elle, dès qu’il apparaît et qu’il la met en difficulté ( une question indiscrète par exemple ) elle devient gauche, rougit, raconte n’importe quoi. Très fleur bleue, elle s’attache à quelqu’un avec une rapidité peu commune, mais, toujours maladroite, elle ne fait jamais les choses comme il faut. Ainsi, elle se laisse souvent menée par le bout du nez, malmenant sa sensibilité exacerbée et souffrant ( énormément ) en silence, pensant que tout est normal.
Etourdie, elle a tendance à oublier les choses qui ont une importance limité à ses yeux ( les noms, le temps qu'il fait, ce qu'il y a dans son sac, ... ) mais pas celles qui lui importent ( une idée, un trésor, un mécanisme, un sentiment, ... ). Elle aime les bijoux et toutes ces choses qui brillent mais n'ira pas les voler, du moins pas volontairement. Si c'etait le cas, elle hésiterait tout de même à les rendre à leur véritable propriétaire. Elle se passionne aussi pour les mécanismes et autres objets technologiquement avancés. Elle se plait d’ailleurs à avoir nombres de ces gadgets sur elle, pas souvent des plus utiles d’ailleurs.
Ravie ne se voit pas comme une belle femme, même si son allure sensuelle et ses réactions enfantines avec ses amis proches, ne gâchent en rien et la rendent des plus attachante. Elle tâche juste de rester naturelle en toutes situations. N’aimant pas qu’on la regarde dans les yeux ou que l’on s’approche trop, elle hésite souvent à sourire et se complet à être timide et prude dans les relations autres que purement formelles. Néanmoins, elle aime les petits plaisirs de la vie, les mets délicats, les vins fins, les parfums subtils, les draps de soie, la poésie, les chants et la musique. Sous ses grands airs mutins et son apparente propension à aguicher les hommes ( ce qui n’est pas le cas ), elle reste une femme fragile et très, voir trop, sensible.
(( Actualisation : ))
Son lunatisme s'est renforcé de façon drastique. Elle fait, à présent, plus penser à un orage déversant brusquement une pluie d'éclairs qu'à une petite fleur bleue agitée par le vent. Certains pourrait même la trouver hautement instable si elle n'était pas aussi droite et fidèle.
Ravie semble avoir perdu son bagou. Elle ne parle plus que lorsque cela est nécessaire, voir pas du tout. Elle est distante et se met en colère rapidement. La patience envers les gens qui ne sont pas de son entourage a pratiquement disparue. Elle va même jusqu'à réagir de façon disproportionnée ((par exemple) envoyer valser des affaires posées sur une table parcequ'un bout de papier était coincé sous un livre, ...)
Elle ne se laisse plus mener par le bout du nez et aurait même tendance à se moquer ouvertement des sentiments des autres. Elle ne s'attache plus non plus aux gens avec la même facilité. A présent, c'est d'une difficulté déconcertante de s'en faire une amie (si elle ne l'était pas déjà). Sa fidélité et sa confiance envers ses proches s'est paradoxalement renforcée.
Elle semble s'être enfermée dans une forteresse aux murs épais d'où rien ne rentre et rien ne sort hormis ses sautes d'humeurs. Difficile de savoir si elle souffre, si elle est heureuse ou non ou bien si elle a tout simplement perdu espoir
Relations avec les autres races (dans l’ordre de préférences) :
Quel’doreï : On ne renie pas ses origines !
Sin'doreï : Les valeurs ont changées...
Humains : On aura beau dire ce que l’on veut, il n’y a pas plus sociable qu’un humain.
Kaldorei : De part mes origines, je me méfie un peu d’eux, mais à part ça, certains sont très biens.
Gnomes : J’aime bien le côté un peu loufoque, mais si des fois, ils ont tendance à m’oripiler un peu. Quoiqu’il en soit, leurs innovations technologiques sont interessantes.
Draeneï : Ils sont étranges, mais lorsqu’ils s’arrêtent de déblatérer sur la Lumière, ils sont intéressants. On dirait des chèvres, mais marchant sur deux pattes et sans faire de fromage.
Taurens : Trop de poils, mais bons combattants. Dommage qu’ils ne soient pas tous pacifistes, je me serais bien mangé un steak.
Pandaren : Je n’en ai jamais rencontré, dur de se faire une opinion dessus.
Orcs : Je n’ai rien contre eux. Je les trouve peut être un peu trop… sommaires.
Races animales : J’ai eut quelques chiens dans ma vie. J’en garde de bons souvenirs. Comment s’appelaient-ils déjà ? Ah oui… le chien. Oui, oui, tous le même nom.
Nains : Petits, crasseux, hargneux et imbus d’eux même. Non franchement, je n’aime pas leurs « franches camaraderies ».
Aspects des dragons : Tant qu’ils restent dans leurs coins, je m’en moque.
Furbolgs : Ils ne me font ni chaud, ni froid. Mais leur fourrure doit tenir chaud, elle.
Murlocs : Pénibles, mais pas bien dangereux.
Elémentaires : Une bonne source de matériaux
Mort-vivants : Toujours utiles, jamais ils ne se plaignent et l’on peut les utiliser ou les tuer sans conséquences.
Réprouvés : Ils sont des victimes du Fléau, d’accord, mais ça ne justifie pas tout. Ils ne sont pas les seuls à souffrir sur ce monde, ni les seuls à vouloir se venger.
Trolls : Rien qu’en prononçant ce mot « troll », on a l’impression de rendre son déjeuner.
Etres corrompus : S’ils ne se soumettent pas, ce ne sont que des cibles de plus. Non, je ne suis pas corrompue… pas vrai ? Hein ?
Démons : Qu’ils aillent tous rôtir là d’où ils viennent. Mmm… ça ne servirait peut être pas à grand-chose… Bon, alors qu’ils servent à étancher la soif… Mmm… pas terrible non plus. Qu’ils meurent ! C’est mieux.
Rapport aux religions :
Pour Ravie, aucune religion n’est légitime. La Lumière et l’Ombre ne sont que des concepts écrits par des êtres vivants et basés sur une forme de magie particulière, destinés à justifier des abus en tout genres. Les divinités, quelqu’elles soient, ne sont que des entités disposant de capacités magiques plus importantes que le commun des vivants. Elle ne voit pas du tout pourquoi elle devrait louer et prier ces êtres sous prétexte qu’ils sont plus puissants que des magiciens traditionnels. Elle reconnaît la hiérarchie dans les niveaux de puissances, mais ne va pas bêtement se mettre à adorer Elune sous prétexte qu’elle est plus puissante qu’un Naaru ou qu’un dragon. Pour résumer, il n’y a pas de dieux ou de déesses, juste des entités plus puissantes que la normale. Il n’y a pas de religion, juste des idées écrites par les vivants pour les vivants et les rassurer sur le sens de leurs vies.
Rapport avec les professions :
Ingénierie : J’ai déjà vu des réalisations incroyables, j’en ais fait aussi !
Travail du cuir : Le cuir a quelque chose de charnelle qui est très intéressant.
Joaillier : J’aime les bijoux, alors je respecte le savoir faire.
Couturier : Bien s’habiller est essentiel pour pallier à toutes situations.
Minage : C’est fatiguant, mais le jeu en vaut souvent la chandelle.
Premiers soins : C’est fou ce que l’on peut faire avec une aiguille et du fils.
Enchantement : C’est quand même pratique.
Alchimie : Intéressant, malgré le goût infecte de certaines préparations.
Pêche : C’est reposant, un peu trop parfois.
Dépeçage : Autant se servir de ce que l’on a sous la main plutôt que de le perdre.
Forge : Nos artisans sont renommés, pourquoi irais-je le faire à leurs places ?
Calligraphie : Pas très difficile, il suffit de savoir lire et écrire…
Collecte : Je ne suis pas une vache. Je laisse la cueillette aux autres.
Cuisine : Inutile. Un steak est un steak, peu importe la manière dont il est cuit du moment qu’il l’est.
Rapport avec les classes :
Chevalier de la mort : Ce sont des abominations mais je ne vois pas pourquoi nous n’utiliserions pas tout ce qui est à notre portée pour remporter la victoire finale.
Guerrier : On aura beau dire ce que l’on veut. Un bon guerrier vaut mieux que tous les longs discours des prélats.
Mage : Le droit à la magie est ce pourquoi nous nous sommes battu, mais certains ne savent pas rester à leurs places.
Voleur : La finesse et la grâce à l’état pure, jouant avec les ombres et les poisons pour venir à bout de leurs adversaires.
Chasseur : Précis et observateurs, ce sont de remarquables traqueurs.
Démoniste : Ils sont aussi d’une aide redoutable. Mais en y réfléchissant bien, ils sont à l’origine de tous nos soucis et jouent avec des forces qui les dépassent. Mais bon, c’est leur problème.
Prêtre : Je respecte ce qu’ils sont. Mais certains me tapent sur le système. Comme les paladins, ils se font aveugler par la religion qu’ils servent un peu trop souvent.
Paladin : Lumière par-ci, Lumière par-là… Certains sortent du lot, mais dans l’ensemble, ce n’est qu’une bande de coincés archaïques.
Druide : Leur sens moral à la noix est plus un problème qu’une aide. Ce qui est mort doit rester mort et patati et patata. Je pense qu’il faut s’en méfier.
Shaman : Quand je regarde une pierre, je ne vois qu’une pierre et ses applications magiques ou techniques, pas un esprit qui me parle pour me raconter sa petite vie de famille au sein d’une carrière. Ri-di-cu-le.
-----------------------------------
Nb :
Ravie a donc 49 ans, ce qui est jeune pour une demi-Quel'doreï. Elle s'est adaptée en murissant plus vite, mais reste tout de même une "adulescente" (toutes proportions gardées). Les équivalences pour les demi-Quel'doreï sont assez dures à définir (il n'y a pas beaucoup de "demi" et wowrpg n'est pas mon livre de chevet :mrgreen:). J'estime son âge "équivalent" entre 15 et 20 ans, sachant qu'elle a le physique d'une jeune femme de plus ou moins 30 ans (l'entrainement militaire est pour beaucoup dans son allure plus "âgée" ). Le décalage entre l'âge réel, l'âge donné et l'âge équivalent a engendré tous les problèmes cités plus haut dans ses traits de caractères (et/ou dans les choses vécues in-game).
Nom : Elieson Chante-soleil ( ndlr : Sunsong)
Nom de mariage : Aucun
Prénom : Ravie
Deuxième prénom : Isabelle
Sexe : Féminin
Race : demi-Quel'doreï
Age : 49 ans (apparence physique entre 25 et 30 ans) (* voir en bas)
Taille : 1m69
Poids : 58 Kg
Yeux : gris bleus Luminescents
Cheveux : Blond avec des reflets cuivrés
Alignement : Loyale Neutre
Origine : Forteresse de Rempart du Néant (Stormwind)
Milieu social : moyen
Education : haute
Religion : aucune
Classe : Guerrière
Métier : Ingénieur / Mineuse
Loisirs : monter à cheval, pêcher, faire des ricochets sur l’eau, dormir, bricoler, boire, se battre
Famille :
Père :
- Haart Elieson, Humain, lieutenant à Nethergarde, ancien charpentier Actuellement réserviste, superviseur des travaux de restauration au Bastion de l'Honneur
Mère :
- Phaësa Sunsong, Quel'Doreï, intendante dépèchée à la Tour des Mages de Nethergarde. Actuellement au Guet de l'Epervier
Frères / Sœurs :
- Florie Elieson Sunsong (sœur), Danseuse de taverne et courtisane, mage noire. Actuellement portée disparue
Trait de Caractères dominants : étourdie, prude, décidée, inventive, combattive, douce, bavarde, maniérée, (très) sentimentale, coincée, petit coeur fragile, lunatique, coléreuse, distante, instable
Particularités : bricole en permanence, n’aime pas tellement son premier prénom, se noie souvent dans l’alcool, porte en permanence 36 gadgets sur elle, a un garde robe importante, est extrêment sensible sur les relations humaines.
Ne boit plus et n'est plus sujette de la même manière à la sensibilité.
Possessions particulières :
A venir... ou pas vu que mon post est déjà à la limite de taille du forum. *résume* Un sac magique sans fond, une paire de boucles d'oreilles dépareillées, une épée mange-magie, ... Voir en page 2
Description Physique :
Ravie est d’une taille tout à fait moyenne pour une humaine. Ses petites rondeurs et ses courbes voluptueuses la rendent des plus sensuelles.
Ses cheveux, d’un blond cuivré, sont mi-long et presque tout le temps détachés. Assez fins, ils tombent jusqu’aux épaules en épousant les courbes de son visages.
Son visage semble assez jeune et jovial. Ses joues sont légèrement rebondies et ses lèvres sont bien dessinées, bien qu’un peu gercées par moment.
Ses oreilles trahissent son origine. Elles sont en pointe et relevées vers le haut.
Sa peau est fine et douce. D’une couleur légèrement mâte, elle fait ressortir ses grands yeux bleu sous sa chevelure dorée.
Elle tâche d’être toujours bien habillée quitte à passer pour un peu frivole. Très féminine, un rien l’habille et la met en valeur.
En combat, elle porte des armures assez lourdes mais cherchent toujours celles qui lui donnent une certaine liberté de mouvement. Elle ne se voit pas coincée dans des protections la faisant plus ressembler à un tonneau qu’autre chose. Ainsi ses armures ont tendance à ne protéger que l’essentiel.
Elle manie les épées longues et à deux mains avec précision et préfère généralement se battre munie d’un bouclier.
(( Actualisation : ))
Son corps porte de nombreuses cicatrices dont une assez impressionnante lui barrant tout le dos en diagonale et poursuivant sur son flan gauche.
Sa musculature est (encore) un peu plus développée, rendant son apparence un peu plus sèche.
Son regard est devenu luminescent, renforçant la couleur bleu de ses yeux.
Elle porte des symboles Quel'doreï imprimés "au fer rouge" sur l'intérieur de chaque poignets. Elle les masque le plus souvent mais ceux-ci semblent lui faire mal lorsqu'elle tente quelque chose en rapport avec l'utilisation des arcanes (les symboles s'illuminent légèrement à ces moments là). Sur le poignet gauche, on peut lire : "Résolution des vaincus" et sur les poignet droit : "Abnégation du sacrifice".
Caractère :
C’est une bavarde, pire que cela, une véritable pipelette. Elle parle souvent pour ne rien dire. Très candide par moment sur la nature humaine ( et des autres races ) elle parait tout le temps se décaler de la conversation en cours, mais étant très intelligente ( bien que dénuée de magie ) elle s’arrange toujours pour retourner la situation en sa faveur. C’est une personne très attachante et ( trop ) sensible, surtout d'un point de vue sentimentale.
Son bagou naturel cache en réalité d’incroyables complexes vis-à-vis des sentiments amoureux voir amicaux. A cause de ça, elle se laisse souvent entraîner dans des relations étranges. Tant que le sujet n’arrive pas sur la table, elle est très sur d’elle, dès qu’il apparaît et qu’il la met en difficulté ( une question indiscrète par exemple ) elle devient gauche, rougit, raconte n’importe quoi. Très fleur bleue, elle s’attache à quelqu’un avec une rapidité peu commune, mais, toujours maladroite, elle ne fait jamais les choses comme il faut. Ainsi, elle se laisse souvent menée par le bout du nez, malmenant sa sensibilité exacerbée et souffrant ( énormément ) en silence, pensant que tout est normal.
Etourdie, elle a tendance à oublier les choses qui ont une importance limité à ses yeux ( les noms, le temps qu'il fait, ce qu'il y a dans son sac, ... ) mais pas celles qui lui importent ( une idée, un trésor, un mécanisme, un sentiment, ... ). Elle aime les bijoux et toutes ces choses qui brillent mais n'ira pas les voler, du moins pas volontairement. Si c'etait le cas, elle hésiterait tout de même à les rendre à leur véritable propriétaire. Elle se passionne aussi pour les mécanismes et autres objets technologiquement avancés. Elle se plait d’ailleurs à avoir nombres de ces gadgets sur elle, pas souvent des plus utiles d’ailleurs.
Ravie ne se voit pas comme une belle femme, même si son allure sensuelle et ses réactions enfantines avec ses amis proches, ne gâchent en rien et la rendent des plus attachante. Elle tâche juste de rester naturelle en toutes situations. N’aimant pas qu’on la regarde dans les yeux ou que l’on s’approche trop, elle hésite souvent à sourire et se complet à être timide et prude dans les relations autres que purement formelles. Néanmoins, elle aime les petits plaisirs de la vie, les mets délicats, les vins fins, les parfums subtils, les draps de soie, la poésie, les chants et la musique. Sous ses grands airs mutins et son apparente propension à aguicher les hommes ( ce qui n’est pas le cas ), elle reste une femme fragile et très, voir trop, sensible.
(( Actualisation : ))
Son lunatisme s'est renforcé de façon drastique. Elle fait, à présent, plus penser à un orage déversant brusquement une pluie d'éclairs qu'à une petite fleur bleue agitée par le vent. Certains pourrait même la trouver hautement instable si elle n'était pas aussi droite et fidèle.
Ravie semble avoir perdu son bagou. Elle ne parle plus que lorsque cela est nécessaire, voir pas du tout. Elle est distante et se met en colère rapidement. La patience envers les gens qui ne sont pas de son entourage a pratiquement disparue. Elle va même jusqu'à réagir de façon disproportionnée ((par exemple) envoyer valser des affaires posées sur une table parcequ'un bout de papier était coincé sous un livre, ...)
Elle ne se laisse plus mener par le bout du nez et aurait même tendance à se moquer ouvertement des sentiments des autres. Elle ne s'attache plus non plus aux gens avec la même facilité. A présent, c'est d'une difficulté déconcertante de s'en faire une amie (si elle ne l'était pas déjà). Sa fidélité et sa confiance envers ses proches s'est paradoxalement renforcée.
Elle semble s'être enfermée dans une forteresse aux murs épais d'où rien ne rentre et rien ne sort hormis ses sautes d'humeurs. Difficile de savoir si elle souffre, si elle est heureuse ou non ou bien si elle a tout simplement perdu espoir
Relations avec les autres races (dans l’ordre de préférences) :
Quel’doreï : On ne renie pas ses origines !
Sin'doreï : Les valeurs ont changées...
Humains : On aura beau dire ce que l’on veut, il n’y a pas plus sociable qu’un humain.
Kaldorei : De part mes origines, je me méfie un peu d’eux, mais à part ça, certains sont très biens.
Gnomes : J’aime bien le côté un peu loufoque, mais si des fois, ils ont tendance à m’oripiler un peu. Quoiqu’il en soit, leurs innovations technologiques sont interessantes.
Draeneï : Ils sont étranges, mais lorsqu’ils s’arrêtent de déblatérer sur la Lumière, ils sont intéressants. On dirait des chèvres, mais marchant sur deux pattes et sans faire de fromage.
Taurens : Trop de poils, mais bons combattants. Dommage qu’ils ne soient pas tous pacifistes, je me serais bien mangé un steak.
Pandaren : Je n’en ai jamais rencontré, dur de se faire une opinion dessus.
Orcs : Je n’ai rien contre eux. Je les trouve peut être un peu trop… sommaires.
Races animales : J’ai eut quelques chiens dans ma vie. J’en garde de bons souvenirs. Comment s’appelaient-ils déjà ? Ah oui… le chien. Oui, oui, tous le même nom.
Nains : Petits, crasseux, hargneux et imbus d’eux même. Non franchement, je n’aime pas leurs « franches camaraderies ».
Aspects des dragons : Tant qu’ils restent dans leurs coins, je m’en moque.
Furbolgs : Ils ne me font ni chaud, ni froid. Mais leur fourrure doit tenir chaud, elle.
Murlocs : Pénibles, mais pas bien dangereux.
Elémentaires : Une bonne source de matériaux
Mort-vivants : Toujours utiles, jamais ils ne se plaignent et l’on peut les utiliser ou les tuer sans conséquences.
Réprouvés : Ils sont des victimes du Fléau, d’accord, mais ça ne justifie pas tout. Ils ne sont pas les seuls à souffrir sur ce monde, ni les seuls à vouloir se venger.
Trolls : Rien qu’en prononçant ce mot « troll », on a l’impression de rendre son déjeuner.
Etres corrompus : S’ils ne se soumettent pas, ce ne sont que des cibles de plus. Non, je ne suis pas corrompue… pas vrai ? Hein ?
Démons : Qu’ils aillent tous rôtir là d’où ils viennent. Mmm… ça ne servirait peut être pas à grand-chose… Bon, alors qu’ils servent à étancher la soif… Mmm… pas terrible non plus. Qu’ils meurent ! C’est mieux.
Rapport aux religions :
Pour Ravie, aucune religion n’est légitime. La Lumière et l’Ombre ne sont que des concepts écrits par des êtres vivants et basés sur une forme de magie particulière, destinés à justifier des abus en tout genres. Les divinités, quelqu’elles soient, ne sont que des entités disposant de capacités magiques plus importantes que le commun des vivants. Elle ne voit pas du tout pourquoi elle devrait louer et prier ces êtres sous prétexte qu’ils sont plus puissants que des magiciens traditionnels. Elle reconnaît la hiérarchie dans les niveaux de puissances, mais ne va pas bêtement se mettre à adorer Elune sous prétexte qu’elle est plus puissante qu’un Naaru ou qu’un dragon. Pour résumer, il n’y a pas de dieux ou de déesses, juste des entités plus puissantes que la normale. Il n’y a pas de religion, juste des idées écrites par les vivants pour les vivants et les rassurer sur le sens de leurs vies.
Rapport avec les professions :
Ingénierie : J’ai déjà vu des réalisations incroyables, j’en ais fait aussi !
Travail du cuir : Le cuir a quelque chose de charnelle qui est très intéressant.
Joaillier : J’aime les bijoux, alors je respecte le savoir faire.
Couturier : Bien s’habiller est essentiel pour pallier à toutes situations.
Minage : C’est fatiguant, mais le jeu en vaut souvent la chandelle.
Premiers soins : C’est fou ce que l’on peut faire avec une aiguille et du fils.
Enchantement : C’est quand même pratique.
Alchimie : Intéressant, malgré le goût infecte de certaines préparations.
Pêche : C’est reposant, un peu trop parfois.
Dépeçage : Autant se servir de ce que l’on a sous la main plutôt que de le perdre.
Forge : Nos artisans sont renommés, pourquoi irais-je le faire à leurs places ?
Calligraphie : Pas très difficile, il suffit de savoir lire et écrire…
Collecte : Je ne suis pas une vache. Je laisse la cueillette aux autres.
Cuisine : Inutile. Un steak est un steak, peu importe la manière dont il est cuit du moment qu’il l’est.
Rapport avec les classes :
Chevalier de la mort : Ce sont des abominations mais je ne vois pas pourquoi nous n’utiliserions pas tout ce qui est à notre portée pour remporter la victoire finale.
Guerrier : On aura beau dire ce que l’on veut. Un bon guerrier vaut mieux que tous les longs discours des prélats.
Mage : Le droit à la magie est ce pourquoi nous nous sommes battu, mais certains ne savent pas rester à leurs places.
Voleur : La finesse et la grâce à l’état pure, jouant avec les ombres et les poisons pour venir à bout de leurs adversaires.
Chasseur : Précis et observateurs, ce sont de remarquables traqueurs.
Démoniste : Ils sont aussi d’une aide redoutable. Mais en y réfléchissant bien, ils sont à l’origine de tous nos soucis et jouent avec des forces qui les dépassent. Mais bon, c’est leur problème.
Prêtre : Je respecte ce qu’ils sont. Mais certains me tapent sur le système. Comme les paladins, ils se font aveugler par la religion qu’ils servent un peu trop souvent.
Paladin : Lumière par-ci, Lumière par-là… Certains sortent du lot, mais dans l’ensemble, ce n’est qu’une bande de coincés archaïques.
Druide : Leur sens moral à la noix est plus un problème qu’une aide. Ce qui est mort doit rester mort et patati et patata. Je pense qu’il faut s’en méfier.
Shaman : Quand je regarde une pierre, je ne vois qu’une pierre et ses applications magiques ou techniques, pas un esprit qui me parle pour me raconter sa petite vie de famille au sein d’une carrière. Ri-di-cu-le.
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Nb :
Ravie a donc 49 ans, ce qui est jeune pour une demi-Quel'doreï. Elle s'est adaptée en murissant plus vite, mais reste tout de même une "adulescente" (toutes proportions gardées). Les équivalences pour les demi-Quel'doreï sont assez dures à définir (il n'y a pas beaucoup de "demi" et wowrpg n'est pas mon livre de chevet :mrgreen:). J'estime son âge "équivalent" entre 15 et 20 ans, sachant qu'elle a le physique d'une jeune femme de plus ou moins 30 ans (l'entrainement militaire est pour beaucoup dans son allure plus "âgée" ). Le décalage entre l'âge réel, l'âge donné et l'âge équivalent a engendré tous les problèmes cités plus haut dans ses traits de caractères (et/ou dans les choses vécues in-game).
Dernière édition par Ravie le Jeu 18 Fév 2010, 11:04, édité 11 fois
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
Il parait que certains l'on déjà croisé, au détour d'un couloir sombre de Scholomance, dans les profondeurs d'une montagne en feu ou bien au détour d'un cimetière. Malgrès ces endroits étranges, partout où vous allez, vous pouvez entendre des histoires sur elle, son nom est gravé sur les murs des toilettes des hommes de Stormwind, des nains parlent d'une femme sans visage et certains autres racontent des choses encore plus étrange. Le seul point commun, c'est que partout, on peut entendre : "Mais qui est cette fille ?"
Et bien... Il était une fois, dans un royaume fort fort lointain...
Histoire :
1- Genèse d’un imprévu :
Les parents de Ravie se sont rencontrés à la forteresse de Nethergarde. Son père, charpentier, fût envoyé à la citadelle afin d’effectuer des travaux. Sur ces terres ravagées, il n’était pas rare que les fortifications subissent plus que ce qu’elles auraient du en temps de paix. Il fût donc affecté à la réparation de la Tour des Mages. Là-bas, il fît la connaissance d’une Haut Elfe, une magicienne, qui s’occupait de la bibliothèque de la Tour. L’archimage l’ayant désignée pour superviser les travaux, elle fût logiquement amenée à rencontrer souvent le père de Ravie. En tant que descendante des Haut Elfes, sa beauté naturelle n’était plus à prouver. Et quand elle dévoila son attirance, en observant Haart, torse nus, travailler les charpentes, il en fût plus que flatté… du moins quand il le comprit.
A vrai dire, il n’y avait que très peu d’hommes valables qui entraient dans la Tour. Les magiciens s’intéressaient plus aux arcanes qu’aux formes de la Haut Elfe. Alors un homme, travaillant de ses mains, avait quelque chose qu’elle ne pouvait pas ignorer. Haart, quand à lui, mît un certains temps avant de comprendre les avances, pourtant pas toujours très fines, de la jeune femme. Quoiqu’il en soit, ils s’abandonnèrent mutuellement dans les bras de l’autre un beau soir. Quelques semaines plus tard, ils se marièrent et quelques mois ensuite naquit Ravie. A cette époque, ils se targuaient d’avoir un sens de l’humour poussé, bien que douteux. Et quand Phaësa dit de sa fille qu’elle sera ravie de vivre avec de tels parents, Haart répliqua qu’elle le sera, vu qu’elle s’appellera ainsi. Bref, je vous avais prévenu, c’est assez particulier.
Haart décida de s’engager afin rester de auprès de son épouse. Il aurait pu rester en tant que charpentier, mais le prestige de l’uniforme l’avait toujours attiré. Au fil des années, il se montra extrêmement protecteur, voir possessif, et un petit peu jaloux. Il faut dire que sa femme était une des plus belle de la région et que sa fille suivait son exemple. De plus, ces terres maudites ont tendance à exacerber certains traits de personnalité. Moins de deux ans après, une autre petite fille vît le jour. Ils l’appelèrent Florie. Cette fois-ci, ils n’eurent pas le même « trait de génie » pour choisir son prénom, mais cela reste tout de même assez pittoresque, surtout pour une région où aucune fleurs ne poussent.
En grandissant, Ravie s’aperçu qu’elle n’avait aucune affinité avec la magie, au contraire de sa jeune sœur qui se montrait étonnamment précoce. Préférant les métiers d’armes, elle sortait en cachette le soir pour observer les entraînements des recrues. Jusqu’au jour où elle préféra y aller pour voir les soldats plutôt que les jeux d’épées. Son père, qui n’était pas dupe, lui défendit formellement de faire le mur et la força à étudier auprès des tuteurs de l’académie. Même si elle en tirait de grandes choses, les études paraissaient moins intéressantes que de jeunes soldats faisant rouler leurs muscles.
Et ce qui devait arriver, arriva. Un beau jour, elle s’enticha d’un soldat en particulier. Une jeune recrue qui faisait ses classes sous les ordres de son père. Les mois passèrent et la jeune femme se fît, involontairement, de plus en plus explicite avec lui. Sortant en cachette le soir, s’embrassant au détour d’un coin sombre, ils se virent de plus en plus souvent. Bien que plus jeune que lui, elle ne manquait pas d’atouts et un soir ils se retrouvèrent dans la grange… Oui, ce n’était pas l’endroit le plus romantique de Nethergarde, mais au moins, ils pensaient, enfin surtout la recrue, qu’ils ne seraient pas dérangés.
Mais voilà, ce soir-là, Haart, en bon père protecteur, voulu s’assurer que sa fille dormait bien. Il entra dans la pièce qui servait de chambre aux deux sœurs, et trouva Florie sous une couverture et un tas de coussins sous l’autre. Ni une, ni deux, il se mit à chercher la fille manquante. Les endroits où aller n’étant pas très nombreux dans la forteresse, il fini par tomber sur les deux jeunes gens à un moment que l’on peut qualifier de… critique. Il va s’en dire que vu le moment particulièrement mal choisi, les retrouvailles père / fille furent des plus houleuses.
Pour résumer la fin de soirée, la pauvre recrue, coupée en pleins élans, du se consoler à l’idée de nettoyer les écuries, les latrines et tout ce qu’il y avait de plus sale à Nethergarde, pendant les trois prochaines années. Tandis que Ravie du se résoudre à faire son sac afin de suivre un entraînement militaire à Ironforge. Ce n’était pas une mauvaise chose en soit pour elle qui aimer les métiers d’armes. Et pour son père, les beaux soldats faisant rouler leurs muscles sont assez rares au pays des nains barbus amateurs de bières fortes et odorantes.
Ravie eut à peine le temps de dire au revoir à sa mère et sa sœur. Phaësa créa un portail pour la capitale des nains et la pauvrette le franchit avec son père. Arrivée de l’autre côté, ils se dirigèrent vers le quartier militaire. Haart remit une lettre à l’officier nain en faction et y laissa sa fille pour retourner à son poste.
Outre ses longues journées d’entraînement, elle mis en pratique son goût prononcé pour le bricolage, acquis pendant ses longues heures d’études à Nethergarde. Elle se familiarisa aussi avec les coutumes locales, notamment celles qui concernent la bière ou bien celle de se rouler complètement nue dans la neige. Bien que Ravie est toujours douté de la véracité de la dernière, étant donné qu’aucun des nains présents à ces moments là, ne l’a jamais fait. Mais ceci est une autre histoire et en plus, on lui a dit que c’était bon pour la peau.
Comme son père l’avait prévu, ses camarades de l’académie militaire ne dépassaient, pour la plus part, pas le mètre dix. C’est à cette époque que Ravie commença à développer son complexe sentimentale. En effet, chaque fois que quelqu’un de petit devait la regarder, il devait lever les yeux vers elle. Etant donné qu’elle était déjà joliment formée, ce regard s’arrêtait toujours sur son décolleté plutôt que ses yeux. Comme tout le monde était petit dans cette académie, tout le monde devait lever les yeux vers elle. Alors, étrangement, aucun nain ne semblait se souvenir de son visage… A force, cela l’a tellement gêné, qu’elle s’est mise à éviter tous les regards portés sur elle. Oui, car suivre un regard et le voir se poser systématiquement sur sa poitrine ou ses hanches, cela devient vite gênant pour une personne aussi sensible.
Tant bien que mal, après les courses d’endurance dans la neige, les entraînements à l’épée, le tire au fusil, les parcours du combattant, les séances de nettoyage des engins militaires au jet d’eau ( très pratique en hivers ), les saucisses grillées au feu de bois, après avoir chasser le sangliers pendant des heures, les ateliers de bricolage et de mât cramé, les difficultés pour trouver des tenues à sa taille ( imaginez commander un pantalon et se retrouver avec un bermuda ), les regards baladeurs, les cuites à répétitions et leurs conséquences plutôt troubles, Ravie termina enfin ses classes ! Elle prit le premier tramway pour Stormwind, où sa vie l’attendait.
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Et bien... Il était une fois, dans un royaume fort fort lointain...
Histoire :
1- Genèse d’un imprévu :
Les parents de Ravie se sont rencontrés à la forteresse de Nethergarde. Son père, charpentier, fût envoyé à la citadelle afin d’effectuer des travaux. Sur ces terres ravagées, il n’était pas rare que les fortifications subissent plus que ce qu’elles auraient du en temps de paix. Il fût donc affecté à la réparation de la Tour des Mages. Là-bas, il fît la connaissance d’une Haut Elfe, une magicienne, qui s’occupait de la bibliothèque de la Tour. L’archimage l’ayant désignée pour superviser les travaux, elle fût logiquement amenée à rencontrer souvent le père de Ravie. En tant que descendante des Haut Elfes, sa beauté naturelle n’était plus à prouver. Et quand elle dévoila son attirance, en observant Haart, torse nus, travailler les charpentes, il en fût plus que flatté… du moins quand il le comprit.
A vrai dire, il n’y avait que très peu d’hommes valables qui entraient dans la Tour. Les magiciens s’intéressaient plus aux arcanes qu’aux formes de la Haut Elfe. Alors un homme, travaillant de ses mains, avait quelque chose qu’elle ne pouvait pas ignorer. Haart, quand à lui, mît un certains temps avant de comprendre les avances, pourtant pas toujours très fines, de la jeune femme. Quoiqu’il en soit, ils s’abandonnèrent mutuellement dans les bras de l’autre un beau soir. Quelques semaines plus tard, ils se marièrent et quelques mois ensuite naquit Ravie. A cette époque, ils se targuaient d’avoir un sens de l’humour poussé, bien que douteux. Et quand Phaësa dit de sa fille qu’elle sera ravie de vivre avec de tels parents, Haart répliqua qu’elle le sera, vu qu’elle s’appellera ainsi. Bref, je vous avais prévenu, c’est assez particulier.
Haart décida de s’engager afin rester de auprès de son épouse. Il aurait pu rester en tant que charpentier, mais le prestige de l’uniforme l’avait toujours attiré. Au fil des années, il se montra extrêmement protecteur, voir possessif, et un petit peu jaloux. Il faut dire que sa femme était une des plus belle de la région et que sa fille suivait son exemple. De plus, ces terres maudites ont tendance à exacerber certains traits de personnalité. Moins de deux ans après, une autre petite fille vît le jour. Ils l’appelèrent Florie. Cette fois-ci, ils n’eurent pas le même « trait de génie » pour choisir son prénom, mais cela reste tout de même assez pittoresque, surtout pour une région où aucune fleurs ne poussent.
En grandissant, Ravie s’aperçu qu’elle n’avait aucune affinité avec la magie, au contraire de sa jeune sœur qui se montrait étonnamment précoce. Préférant les métiers d’armes, elle sortait en cachette le soir pour observer les entraînements des recrues. Jusqu’au jour où elle préféra y aller pour voir les soldats plutôt que les jeux d’épées. Son père, qui n’était pas dupe, lui défendit formellement de faire le mur et la força à étudier auprès des tuteurs de l’académie. Même si elle en tirait de grandes choses, les études paraissaient moins intéressantes que de jeunes soldats faisant rouler leurs muscles.
Et ce qui devait arriver, arriva. Un beau jour, elle s’enticha d’un soldat en particulier. Une jeune recrue qui faisait ses classes sous les ordres de son père. Les mois passèrent et la jeune femme se fît, involontairement, de plus en plus explicite avec lui. Sortant en cachette le soir, s’embrassant au détour d’un coin sombre, ils se virent de plus en plus souvent. Bien que plus jeune que lui, elle ne manquait pas d’atouts et un soir ils se retrouvèrent dans la grange… Oui, ce n’était pas l’endroit le plus romantique de Nethergarde, mais au moins, ils pensaient, enfin surtout la recrue, qu’ils ne seraient pas dérangés.
Mais voilà, ce soir-là, Haart, en bon père protecteur, voulu s’assurer que sa fille dormait bien. Il entra dans la pièce qui servait de chambre aux deux sœurs, et trouva Florie sous une couverture et un tas de coussins sous l’autre. Ni une, ni deux, il se mit à chercher la fille manquante. Les endroits où aller n’étant pas très nombreux dans la forteresse, il fini par tomber sur les deux jeunes gens à un moment que l’on peut qualifier de… critique. Il va s’en dire que vu le moment particulièrement mal choisi, les retrouvailles père / fille furent des plus houleuses.
Pour résumer la fin de soirée, la pauvre recrue, coupée en pleins élans, du se consoler à l’idée de nettoyer les écuries, les latrines et tout ce qu’il y avait de plus sale à Nethergarde, pendant les trois prochaines années. Tandis que Ravie du se résoudre à faire son sac afin de suivre un entraînement militaire à Ironforge. Ce n’était pas une mauvaise chose en soit pour elle qui aimer les métiers d’armes. Et pour son père, les beaux soldats faisant rouler leurs muscles sont assez rares au pays des nains barbus amateurs de bières fortes et odorantes.
Ravie eut à peine le temps de dire au revoir à sa mère et sa sœur. Phaësa créa un portail pour la capitale des nains et la pauvrette le franchit avec son père. Arrivée de l’autre côté, ils se dirigèrent vers le quartier militaire. Haart remit une lettre à l’officier nain en faction et y laissa sa fille pour retourner à son poste.
Outre ses longues journées d’entraînement, elle mis en pratique son goût prononcé pour le bricolage, acquis pendant ses longues heures d’études à Nethergarde. Elle se familiarisa aussi avec les coutumes locales, notamment celles qui concernent la bière ou bien celle de se rouler complètement nue dans la neige. Bien que Ravie est toujours douté de la véracité de la dernière, étant donné qu’aucun des nains présents à ces moments là, ne l’a jamais fait. Mais ceci est une autre histoire et en plus, on lui a dit que c’était bon pour la peau.
Comme son père l’avait prévu, ses camarades de l’académie militaire ne dépassaient, pour la plus part, pas le mètre dix. C’est à cette époque que Ravie commença à développer son complexe sentimentale. En effet, chaque fois que quelqu’un de petit devait la regarder, il devait lever les yeux vers elle. Etant donné qu’elle était déjà joliment formée, ce regard s’arrêtait toujours sur son décolleté plutôt que ses yeux. Comme tout le monde était petit dans cette académie, tout le monde devait lever les yeux vers elle. Alors, étrangement, aucun nain ne semblait se souvenir de son visage… A force, cela l’a tellement gêné, qu’elle s’est mise à éviter tous les regards portés sur elle. Oui, car suivre un regard et le voir se poser systématiquement sur sa poitrine ou ses hanches, cela devient vite gênant pour une personne aussi sensible.
Tant bien que mal, après les courses d’endurance dans la neige, les entraînements à l’épée, le tire au fusil, les parcours du combattant, les séances de nettoyage des engins militaires au jet d’eau ( très pratique en hivers ), les saucisses grillées au feu de bois, après avoir chasser le sangliers pendant des heures, les ateliers de bricolage et de mât cramé, les difficultés pour trouver des tenues à sa taille ( imaginez commander un pantalon et se retrouver avec un bermuda ), les regards baladeurs, les cuites à répétitions et leurs conséquences plutôt troubles, Ravie termina enfin ses classes ! Elle prit le premier tramway pour Stormwind, où sa vie l’attendait.
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Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
2- Petit début deviendra grand… un jour… peut être… ou non :
Se présentant à l’officier de garde de Stormwind, Ravie fût immédiatement dépêchée à l’Abbaye de Northshire. Là, de petits travaux ingrats en combat gagné d’avance, elle put acquérir une certaine dextérité (*rire étouffés du public*). Enfin, le genre de qualité qui pousse un officier supérieur à envoyé le soldat dans un autre corps d’armée, de préférence chez un type qu’il n’aime pas. Voici donc Ravie en route pour Goldshire avec un rapport, sans intérêt, en poche. Le destinataire du papier le lu avec attention avant d’envoyer Ravie aux mines, non sans lui donner un bouclier, sûrement pour la protéger des chutes de pierres.
Le petit village de Goldshire, idéalement situé entre une mine abandonnée au sud, un lac fourmillant de murlocs à l’est, un autre contrôlé par des bandits mages à l’ouest, et un cimetière au nord, baignait dans une relative sérénité. Tous vaquaient à leurs occupations, un simple d’esprit voulait un peu de poudre d’or pour la Quatre-vingt dix-septième fois de la journée et un vieillard cherchait, bien au chaud à la taverne, les bougies détenues par les gobelins des mines du coin. Après moult efforts, Ravie réussissa à réunir les sacs de poudre d’or, les bougies, un collier ternis, des tourtes aux porcelets, tuer un cochon géant qui écraser des cultures à six kilomètres d’une ferme, des morceaux de tissus rouge, des écailles de murlocs, des insignes de soldats morts, du bois de chauffages… que des choses héroïques en sommes.
Toute auréolée de ses nombreux exploits, Ravie fût envoyée dans une autre région, à croire que ses officiers étaient toujours aussi satisfaits de sa « dextérité ». Tuant quelques gnolls au passages, Ravie arriva aux Marches-de-l’Ouest, un nom bien long pour un endroit aussi vide. Aaaah la campagne, se dit-elle, ses coyotes, ses vautours, ses épouvantails mécaniques mangeur d’hommes, une bien belle région où se promener entre les ruines et les champs brûlés par le soleil.
Se présentant à l’officier de garde de Stormwind, Ravie fût immédiatement dépêchée à l’Abbaye de Northshire. Là, de petits travaux ingrats en combat gagné d’avance, elle put acquérir une certaine dextérité (*rire étouffés du public*). Enfin, le genre de qualité qui pousse un officier supérieur à envoyé le soldat dans un autre corps d’armée, de préférence chez un type qu’il n’aime pas. Voici donc Ravie en route pour Goldshire avec un rapport, sans intérêt, en poche. Le destinataire du papier le lu avec attention avant d’envoyer Ravie aux mines, non sans lui donner un bouclier, sûrement pour la protéger des chutes de pierres.
Le petit village de Goldshire, idéalement situé entre une mine abandonnée au sud, un lac fourmillant de murlocs à l’est, un autre contrôlé par des bandits mages à l’ouest, et un cimetière au nord, baignait dans une relative sérénité. Tous vaquaient à leurs occupations, un simple d’esprit voulait un peu de poudre d’or pour la Quatre-vingt dix-septième fois de la journée et un vieillard cherchait, bien au chaud à la taverne, les bougies détenues par les gobelins des mines du coin. Après moult efforts, Ravie réussissa à réunir les sacs de poudre d’or, les bougies, un collier ternis, des tourtes aux porcelets, tuer un cochon géant qui écraser des cultures à six kilomètres d’une ferme, des morceaux de tissus rouge, des écailles de murlocs, des insignes de soldats morts, du bois de chauffages… que des choses héroïques en sommes.
Toute auréolée de ses nombreux exploits, Ravie fût envoyée dans une autre région, à croire que ses officiers étaient toujours aussi satisfaits de sa « dextérité ». Tuant quelques gnolls au passages, Ravie arriva aux Marches-de-l’Ouest, un nom bien long pour un endroit aussi vide. Aaaah la campagne, se dit-elle, ses coyotes, ses vautours, ses épouvantails mécaniques mangeur d’hommes, une bien belle région où se promener entre les ruines et les champs brûlés par le soleil.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
3- La bonniche, la brute et le fermier :
Fidèle à son habitude, Ravie du faire tout en tas de choses que les locaux du coin aurait très bien pu faire eux-mêmes s’ils étaient pas occupés à regarder l’herbes pousser. Courant de droite à gauche, de haut en bas, en longueur et en largeur, voir même en diagonale, la jeune guerrière, vêtue de sa rutilante armure de maille d’occasion, tailla sa route à grands coups d’épée rouillée sur cette terre désertique. Voulant faire couleur locale, elle chercha un chapeau à se mettre sur la tête, un brin d’herbe dans la bouche et un cheval nommé Joly Jumper. Mais elle ne trouva qu’un bandeau rouge trop petit et une vieille mule affamée. Sa seule consolation fut d’avoir trouver son brin d’herbe. Un fermier du coin, visiblement peiné, lui offrir une robe couleur guano en compensation. Enfin, avant il lui avait quand même demandé de l’aide pour trucider quinze machines grandes comme deux fois un hommes avec des serpettes en guise de doigts. S’exécutant, elle alla démonter ces moissonneuses batteuses avec l’aide du fermier qui, suite à une foulure du gros orteils droit, du s’asseoir à l’ombre sur une chaise en bois pour fumer sa pipe.
Puis vint le moment où l’officier du coin, envoya Ravie dans les mines. Sur le moment, elle cru que les gens avaient mal lu son dossier et pensaient qu’elle était mineuse de haut fond. C’était déjà la cinquième mine dans laquelle on l’avait envoyé, et ceci, sans même lui donner une pioche. Quoiqu’il en soit, elle finit par trouver, tout au fond de la mine, un gigantesque bateau. Après une enquête minutieuse en sous-sol, Ravie conclu qu’il s’agissait de l’œuvre d’un certains W.C., aidé de son redoutable cuisinier murloc, Cookie, afin de se venger de la ville de Stormwind. Quoi de plus logique pour conquérir une ville nichée dans les montagnes que de construire un bateau au fond d’une mine. Afin d’obtenir de ce WC un comportement plus propre, Ravie décida d’aller lui parler en personne. La discution coupa court lorsque la tête du mécréant roula sur le sol. Ce canard n’aura pas sa victoire finalement. Fou de joie, l’officier de la région envoya Ravie dans les Carmines. Encore une histoire de mines se dit-elle.
Fidèle à son habitude, Ravie du faire tout en tas de choses que les locaux du coin aurait très bien pu faire eux-mêmes s’ils étaient pas occupés à regarder l’herbes pousser. Courant de droite à gauche, de haut en bas, en longueur et en largeur, voir même en diagonale, la jeune guerrière, vêtue de sa rutilante armure de maille d’occasion, tailla sa route à grands coups d’épée rouillée sur cette terre désertique. Voulant faire couleur locale, elle chercha un chapeau à se mettre sur la tête, un brin d’herbe dans la bouche et un cheval nommé Joly Jumper. Mais elle ne trouva qu’un bandeau rouge trop petit et une vieille mule affamée. Sa seule consolation fut d’avoir trouver son brin d’herbe. Un fermier du coin, visiblement peiné, lui offrir une robe couleur guano en compensation. Enfin, avant il lui avait quand même demandé de l’aide pour trucider quinze machines grandes comme deux fois un hommes avec des serpettes en guise de doigts. S’exécutant, elle alla démonter ces moissonneuses batteuses avec l’aide du fermier qui, suite à une foulure du gros orteils droit, du s’asseoir à l’ombre sur une chaise en bois pour fumer sa pipe.
Puis vint le moment où l’officier du coin, envoya Ravie dans les mines. Sur le moment, elle cru que les gens avaient mal lu son dossier et pensaient qu’elle était mineuse de haut fond. C’était déjà la cinquième mine dans laquelle on l’avait envoyé, et ceci, sans même lui donner une pioche. Quoiqu’il en soit, elle finit par trouver, tout au fond de la mine, un gigantesque bateau. Après une enquête minutieuse en sous-sol, Ravie conclu qu’il s’agissait de l’œuvre d’un certains W.C., aidé de son redoutable cuisinier murloc, Cookie, afin de se venger de la ville de Stormwind. Quoi de plus logique pour conquérir une ville nichée dans les montagnes que de construire un bateau au fond d’une mine. Afin d’obtenir de ce WC un comportement plus propre, Ravie décida d’aller lui parler en personne. La discution coupa court lorsque la tête du mécréant roula sur le sol. Ce canard n’aura pas sa victoire finalement. Fou de joie, l’officier de la région envoya Ravie dans les Carmines. Encore une histoire de mines se dit-elle.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
4- Mais qui a volé Betty la vache ?
Après un centième vol en griffon, Ravie se vit confier une véritable quête. Les choses sérieuses commençaient. Cela en était fini de la cueillettes aux ingrédients d’un ragoût douteux, d’achat de clous, de la pêche au collier et autre caisse à outils. Avec une guerrière rencontrée par hasard, une certaine Shaelmina Demont, elle s’engouffra dans une sombre et humide grotte, pour changer, à la poursuite d’un sergent perdu. Les deux guerrières le trouvèrent après moult efforts, avec son panier à champignons dans une alcôve reculée. Celui-ci s’était perdu après que sa chandelle se soit éteinte suite à un coup de hache orc. Une fois sorti de la mauvaise passe dans laquelle il s’était mis, le rescapé proposa ses champignons aux combattantes qui refusèrent poliment, leurs préférant les massues de la récompense.
Ravie se dirigea alors vers la taverne afin de fêter sa victoire. Après s’être copieusement saoulée, elle tomba sur son ancienne alliée de champignonnière. Celle-ci, n’ayant pourtant pas bu, lui raconta une histoire troublante à propos d’une vache nommée Betty, d’une abeille nommée Juliette et d’un voleur mangeur de chat nommé Alf, ou quelque chose comme ça. Sur le moment, Ravie trouvait l’histoire tout à fait crédible et sensée. Il faut dire que vu son état, un murloc unijambiste aurait pu se faire passer pour le roi de Stormwind sans aucun problème et sans aucun déguisement.
La discution alla bon train pendant un bon bout de temps. Il est difficile d’être précis sur la durée d’un échange verbal entre une alcoolique et une demeurée, mais c’était relativement long. Quoiqu’il en soit, Ravie commit la pire des bévues. Dans un moment de faiblesse impardonnable, elle offrit à boire à Shaelmina. Quelle ne fût pas sa réaction ! Contre toutes attentes, proposer à boire à Shaelmina revenait à vouloir coucher avec elle dans son esprit un tantinet fatigué. En effet, son père, Monsieur Demont, l’avait formellement mis en garde sur les individus voulant la faire boire. Shaelmina, se souvenant des conseils avisés de son père, repoussa l’offre de Ravie. Il s’en suivit un incroyable quiproquo.
Après un centième vol en griffon, Ravie se vit confier une véritable quête. Les choses sérieuses commençaient. Cela en était fini de la cueillettes aux ingrédients d’un ragoût douteux, d’achat de clous, de la pêche au collier et autre caisse à outils. Avec une guerrière rencontrée par hasard, une certaine Shaelmina Demont, elle s’engouffra dans une sombre et humide grotte, pour changer, à la poursuite d’un sergent perdu. Les deux guerrières le trouvèrent après moult efforts, avec son panier à champignons dans une alcôve reculée. Celui-ci s’était perdu après que sa chandelle se soit éteinte suite à un coup de hache orc. Une fois sorti de la mauvaise passe dans laquelle il s’était mis, le rescapé proposa ses champignons aux combattantes qui refusèrent poliment, leurs préférant les massues de la récompense.
Ravie se dirigea alors vers la taverne afin de fêter sa victoire. Après s’être copieusement saoulée, elle tomba sur son ancienne alliée de champignonnière. Celle-ci, n’ayant pourtant pas bu, lui raconta une histoire troublante à propos d’une vache nommée Betty, d’une abeille nommée Juliette et d’un voleur mangeur de chat nommé Alf, ou quelque chose comme ça. Sur le moment, Ravie trouvait l’histoire tout à fait crédible et sensée. Il faut dire que vu son état, un murloc unijambiste aurait pu se faire passer pour le roi de Stormwind sans aucun problème et sans aucun déguisement.
La discution alla bon train pendant un bon bout de temps. Il est difficile d’être précis sur la durée d’un échange verbal entre une alcoolique et une demeurée, mais c’était relativement long. Quoiqu’il en soit, Ravie commit la pire des bévues. Dans un moment de faiblesse impardonnable, elle offrit à boire à Shaelmina. Quelle ne fût pas sa réaction ! Contre toutes attentes, proposer à boire à Shaelmina revenait à vouloir coucher avec elle dans son esprit un tantinet fatigué. En effet, son père, Monsieur Demont, l’avait formellement mis en garde sur les individus voulant la faire boire. Shaelmina, se souvenant des conseils avisés de son père, repoussa l’offre de Ravie. Il s’en suivit un incroyable quiproquo.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
5- Il ne faut jamais dire : Tavernier je ne boirais pas de ta bière
D’un côté, Ravie qui n’avait pas compris ce que lui racontait son amie, insistait pour qu’elle boive un ou deux verres avec elle. De l’autre, Shaelmina qui pensait que boire était égale à coucher, se refuser catégoriquement à le faire avec une autre femme. Le dialogue de sourdes qui s’en suivit resta gravé dans les annales de la taverne. Il parait d’ailleurs que la serveuse en parle toujours avec le garde de la croisée des Trois Chemins, entre deux livraisons.
Shaelmina, à qui cette situation n’était visiblement pas un coup d’essai, se mis à parler d’une autre femme qui avait tenté d’abuser d’elle, enfin de la faire boire. Shaelmina, pensant bien faire, voulu donc mettre en relation Ravie avec Fahra, la femme en question. Usant de métaphores dont seule elle avait le secret et la signification, la jeune demeurée se mit à faire un étrange discours sur la danse des abeilles et sur une maladie qui s’attraperait au contact des choppes à bières. Visiblement complètement déconnectée de la réalité, la pauvrette fît de la réunion des abeilles solitaires sa grande cause nationale.
Ravie quand à elle, ne comprenait toujours pas de quoi il s’agissait et en était resté à l’histoire de la vache et du chat prisonnier de Alf. Il faut dire, que outre son taux d’alcool important à ce moment là, Ravie avait du mal à suivre le fil de l’histoire. Elle décrocha lorsque son amie commença à lui parler de Juliette, l’abeille, qui s’appelait en réalité Fahra, mais qui avait choisit de s’appeler comme le chat de la vache nommée Betty. Je sais, sur le coups ça surprend et même si elle n’avait pas bu, Ravie aurait tout de même eut mal à la tête. Pour résumer, mais ça Ravie ne le compris qu’une fois sobre, Shaelmina évolue dans un petit monde bien à elle, où les vaches parlent, les chat « mâles » portent des noms féminins, les elfes sont des trolls en pleine mutations, les gnomes sont des souris géantes et les nains des sortes de troncs d’arbres avec de la barbe.
D’un côté, Ravie qui n’avait pas compris ce que lui racontait son amie, insistait pour qu’elle boive un ou deux verres avec elle. De l’autre, Shaelmina qui pensait que boire était égale à coucher, se refuser catégoriquement à le faire avec une autre femme. Le dialogue de sourdes qui s’en suivit resta gravé dans les annales de la taverne. Il parait d’ailleurs que la serveuse en parle toujours avec le garde de la croisée des Trois Chemins, entre deux livraisons.
Shaelmina, à qui cette situation n’était visiblement pas un coup d’essai, se mis à parler d’une autre femme qui avait tenté d’abuser d’elle, enfin de la faire boire. Shaelmina, pensant bien faire, voulu donc mettre en relation Ravie avec Fahra, la femme en question. Usant de métaphores dont seule elle avait le secret et la signification, la jeune demeurée se mit à faire un étrange discours sur la danse des abeilles et sur une maladie qui s’attraperait au contact des choppes à bières. Visiblement complètement déconnectée de la réalité, la pauvrette fît de la réunion des abeilles solitaires sa grande cause nationale.
Ravie quand à elle, ne comprenait toujours pas de quoi il s’agissait et en était resté à l’histoire de la vache et du chat prisonnier de Alf. Il faut dire, que outre son taux d’alcool important à ce moment là, Ravie avait du mal à suivre le fil de l’histoire. Elle décrocha lorsque son amie commença à lui parler de Juliette, l’abeille, qui s’appelait en réalité Fahra, mais qui avait choisit de s’appeler comme le chat de la vache nommée Betty. Je sais, sur le coups ça surprend et même si elle n’avait pas bu, Ravie aurait tout de même eut mal à la tête. Pour résumer, mais ça Ravie ne le compris qu’une fois sobre, Shaelmina évolue dans un petit monde bien à elle, où les vaches parlent, les chat « mâles » portent des noms féminins, les elfes sont des trolls en pleine mutations, les gnomes sont des souris géantes et les nains des sortes de troncs d’arbres avec de la barbe.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
6- Aller et retours, récit de voyage par le petit chaperon bleu :
Quelque temps plutard, Ravie, suite à l’effort de la demeurée, rencontra Fahra. La sombre voleuse, à la peau de porcelaine et aux yeux de jade, expliqua à Ravie le pourquoi du comment de cette situation abracadabrante. Chaque mot que l’une ou l’autre disait en présence de Shaelmina se retournait contre elles. La situation aurait pu continuer longtemps. Par dépit, les deux jeunes femmes durent jouer le jeu et prétendre être tombées amoureuses l’une de l’autres. Ce fût finalement la bonne solution, bien que temporaire, pour, enfin, faire lâcher prise à la simple d’esprit. Celle-ci, toute heureuse de sa bonne action, décida de partir à la recherche d’un remède pour soigner la maladie imaginaire de ses deux nouvelles amies désignées d’office : trouver un prince charmant.
Les trois jeunes femmes se séparèrent, et Ravie continua son chemin jusque dans le Bois de la Pénombre. Là-bas, elle s’aperçu qu’une drôle de réputation l’avait précédée. La simple d’esprit, en plus d’être complètement azimutée, était une bavarde pas tentée. De ce fait, La moitié des gens du coin disait d’elle qu’elle était une alcoolique, doublée d’une femme facile aux mœurs étranges. Quoiqu’il en soit, notre jeune héroïne fît son possible pour aider les locaux. De chat perché dans les fermes abandonnés à des courses poursuite dans les cimetières, Ravie ne vît pas le temps passer. Il faut dire aussi que nombre des personnes qu’elle aidait, semblaient s’être donnés le mot pour lui faire faire des aller retours d’un bout à l’autre du bois.
Avec son panier, contenant une tourte aux araignées et un verre de lait, Ravie rabatta son chaperon bleu sur sa tête et partie faire ses livraisons. Sautillant sur la route, elle rencontra plusieurs grands méchants loups ainsi qu’un tas de bidoche mal ficelé. Déjouant les pièges tendus par l’abominable ermite, elle finit par remettre son panier à un homme terrorisé. Celui-ci tremblait tellement qu’il devait demander à chaque aventurier croisé, de lui apporter de quoi manger, le repas précédent ayant fini par terre à cause des spasmes musculaires.
Après un voyage éclair au port de Ménéthil, Ravie décida qu’il était temps pour elle d’explorer plus avant les régions sud d’Azeroth.
Quelque temps plutard, Ravie, suite à l’effort de la demeurée, rencontra Fahra. La sombre voleuse, à la peau de porcelaine et aux yeux de jade, expliqua à Ravie le pourquoi du comment de cette situation abracadabrante. Chaque mot que l’une ou l’autre disait en présence de Shaelmina se retournait contre elles. La situation aurait pu continuer longtemps. Par dépit, les deux jeunes femmes durent jouer le jeu et prétendre être tombées amoureuses l’une de l’autres. Ce fût finalement la bonne solution, bien que temporaire, pour, enfin, faire lâcher prise à la simple d’esprit. Celle-ci, toute heureuse de sa bonne action, décida de partir à la recherche d’un remède pour soigner la maladie imaginaire de ses deux nouvelles amies désignées d’office : trouver un prince charmant.
Les trois jeunes femmes se séparèrent, et Ravie continua son chemin jusque dans le Bois de la Pénombre. Là-bas, elle s’aperçu qu’une drôle de réputation l’avait précédée. La simple d’esprit, en plus d’être complètement azimutée, était une bavarde pas tentée. De ce fait, La moitié des gens du coin disait d’elle qu’elle était une alcoolique, doublée d’une femme facile aux mœurs étranges. Quoiqu’il en soit, notre jeune héroïne fît son possible pour aider les locaux. De chat perché dans les fermes abandonnés à des courses poursuite dans les cimetières, Ravie ne vît pas le temps passer. Il faut dire aussi que nombre des personnes qu’elle aidait, semblaient s’être donnés le mot pour lui faire faire des aller retours d’un bout à l’autre du bois.
Avec son panier, contenant une tourte aux araignées et un verre de lait, Ravie rabatta son chaperon bleu sur sa tête et partie faire ses livraisons. Sautillant sur la route, elle rencontra plusieurs grands méchants loups ainsi qu’un tas de bidoche mal ficelé. Déjouant les pièges tendus par l’abominable ermite, elle finit par remettre son panier à un homme terrorisé. Celui-ci tremblait tellement qu’il devait demander à chaque aventurier croisé, de lui apporter de quoi manger, le repas précédent ayant fini par terre à cause des spasmes musculaires.
Après un voyage éclair au port de Ménéthil, Ravie décida qu’il était temps pour elle d’explorer plus avant les régions sud d’Azeroth.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
7- Rencontre explosive :
Voici donc la vaillante guerrière en route pour la luxuriante vallée de Stranglethorn. Sur le chemin de la gloire, Ravie fît un arrêt dans un camps tenu par des gens en rébellion contre un principe non déterminé. S’attardant à faire de la cueillette de plantes médicinales et de remèdes indigènes ( et indigestes ), Ravie tomba, par le plus grand des hasard, sur une expédition de chasseurs. Ces derniers, visiblement suffisamment célèbres pour faire chasser les autres à leurs places, avaient planté leurs tentes au bord d’une charmante petite rivière dans laquelle batifolaient des crocodilisques géants à six pattes. Ravie, sentant la bonne affaire, se mit à son tour à chasser les pages volantes d’un manuscrit éparpillées sur une surface de plusieurs centaines de kilomètres carré.
Après avoir chasser les tigres, les panthères, les raptors, les gorilles, les basilics, les gobelins, les trolls, les pirates, les morts-vivants, les nagas, les feuilles et les cailloux bleus, Ravie pu souffler un instant dans la seule ville accueillante du coin : un repaire de pirates. Dans cet endroit si pittoresque où les saoulards de tous bords s’amusaient à qui taperait le plus fort, Ravie croisa de nouveau des visages familiers. Enfin, elle aurait préféré les éviter, mais sa lourde armure de plaques bon marché n’était pas des plus discrète. Voici que devant elle, se tenait Shaelmina avec son perpétuel sourire nié et Fahra avec son perpétuel mal de tête. C’était d’ailleurs un mal contagieux, car tous ceux qui approchaient la demeurée se sentaient irrésistiblement attiré par une choppe de rhume ou par un tube d’Aspic-rine. La journée idéale en somme…
Les trois comparses, ne pouvant éviter de se croiser, décidèrent de voyager ensemble. En y repensant, quelle belle équipée tout de même : une voleuse lesbienne, un guerrière alcoolique et complexée, et une demeurée échappée du pays des merveilles. Il n’aurait manqué qu’une mage pyrophobe, une druidesse asthmatique et une prêtresse de la lumière ayant peur du noir. Quoiqu’il en soit, le petit groupe continuait son bonhomme de chemin jusqu’à ce que la demeurée parle de son désir de « fabricoler » des bâtonnets « boom t’es mort ». Après avoir décodé le message, Fahra et Ravie se regardèrent avec horreur en imaginant Shaelmina jouant avec de la poudre explosive. Elles eurent beau essayer de dissuader la pauvrette, rien n’y pu. D’autant plus que le mal était déjà fait, et Shaelmina sortit de son sac trois gros bâtons de dynamite avant de les lancer dans un feu de camp tout proche afin de voir s’ils exploseraient le moment venus. Deux nains et un paladin qui prenaient un petit déjeuné bien mérité, eurent la joie de voir atterrir de jolis bâtonnets avec des motifs floraux sur leurs grillades. La réaction fût des plus explosive, mais personne ne su ce qu’il advint des brochettes. Quoiqu’il en soit, Ravie et Fahra, sortant de derrière le rocher où elles avaient sauté, coururent vers la demeurée, l’empoignèrent fermement par les bras pour se carapater le plus loin possible, poursuivies par des nains à la barbe fulminante.
Voici donc la vaillante guerrière en route pour la luxuriante vallée de Stranglethorn. Sur le chemin de la gloire, Ravie fît un arrêt dans un camps tenu par des gens en rébellion contre un principe non déterminé. S’attardant à faire de la cueillette de plantes médicinales et de remèdes indigènes ( et indigestes ), Ravie tomba, par le plus grand des hasard, sur une expédition de chasseurs. Ces derniers, visiblement suffisamment célèbres pour faire chasser les autres à leurs places, avaient planté leurs tentes au bord d’une charmante petite rivière dans laquelle batifolaient des crocodilisques géants à six pattes. Ravie, sentant la bonne affaire, se mit à son tour à chasser les pages volantes d’un manuscrit éparpillées sur une surface de plusieurs centaines de kilomètres carré.
Après avoir chasser les tigres, les panthères, les raptors, les gorilles, les basilics, les gobelins, les trolls, les pirates, les morts-vivants, les nagas, les feuilles et les cailloux bleus, Ravie pu souffler un instant dans la seule ville accueillante du coin : un repaire de pirates. Dans cet endroit si pittoresque où les saoulards de tous bords s’amusaient à qui taperait le plus fort, Ravie croisa de nouveau des visages familiers. Enfin, elle aurait préféré les éviter, mais sa lourde armure de plaques bon marché n’était pas des plus discrète. Voici que devant elle, se tenait Shaelmina avec son perpétuel sourire nié et Fahra avec son perpétuel mal de tête. C’était d’ailleurs un mal contagieux, car tous ceux qui approchaient la demeurée se sentaient irrésistiblement attiré par une choppe de rhume ou par un tube d’Aspic-rine. La journée idéale en somme…
Les trois comparses, ne pouvant éviter de se croiser, décidèrent de voyager ensemble. En y repensant, quelle belle équipée tout de même : une voleuse lesbienne, un guerrière alcoolique et complexée, et une demeurée échappée du pays des merveilles. Il n’aurait manqué qu’une mage pyrophobe, une druidesse asthmatique et une prêtresse de la lumière ayant peur du noir. Quoiqu’il en soit, le petit groupe continuait son bonhomme de chemin jusqu’à ce que la demeurée parle de son désir de « fabricoler » des bâtonnets « boom t’es mort ». Après avoir décodé le message, Fahra et Ravie se regardèrent avec horreur en imaginant Shaelmina jouant avec de la poudre explosive. Elles eurent beau essayer de dissuader la pauvrette, rien n’y pu. D’autant plus que le mal était déjà fait, et Shaelmina sortit de son sac trois gros bâtons de dynamite avant de les lancer dans un feu de camp tout proche afin de voir s’ils exploseraient le moment venus. Deux nains et un paladin qui prenaient un petit déjeuné bien mérité, eurent la joie de voir atterrir de jolis bâtonnets avec des motifs floraux sur leurs grillades. La réaction fût des plus explosive, mais personne ne su ce qu’il advint des brochettes. Quoiqu’il en soit, Ravie et Fahra, sortant de derrière le rocher où elles avaient sauté, coururent vers la demeurée, l’empoignèrent fermement par les bras pour se carapater le plus loin possible, poursuivies par des nains à la barbe fulminante.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
??- Bataille ancienne
Les temps se troublent. Alors que des feux de joies s’embrasent en tous lieux, les morts se lèvent de leurs tombes. Abandonnant leurs linceuls, ils errent, traînant dans leurs sillages, le parfum amer de la souffrance. De leurs gorges desséchées sortent des sons improbables, des mélopées rageuses et grinçantes reflétant leurs éternelles agonies.
Les bruits des combats s’élèvent de chaque contrée. Teintant et cliquetant, le bruit de l’acier se mêle aux clameurs des vivants, des mourants et des morts. Les chairs putrides arrachent et mutilent, semant la malédiction qu’ils portent en eux. Sous un ciel aussi sombre que les desseins de ses maîtres, l’oppressante citadelle survole ce champ de bataille improvisé, relayant la voix caverneuse d’une terreur indicible.
Vaillants sont les filles et les fils mortels, se dressant face à cette menace ! Mais que combattent-t-ils ? D’anciens frères, d’anciens amis, d’anciens amours. Nombreux sont ceux qui reconnaissent le visage d’un être aimé dans ces amas putréfiés et mouvants. Les larmes aux yeux, ils balafrent, à leurs tours, les chairs et la mémoire de leurs amis. La peur au ventre, ils se battent pour ne pas devenir eux aussi les jouets macabres d’une volonté haineuse. Fureurs, agonies et bruits assourdissants des tromblons et des lances se fracassant, se perdent et se magnifient dans cette brume malsaine, reflet des peurs qui n’auraient jamais dû être siennes.
Dans ce chaos manichéen, Ravie se demandait à quoi bon tout ceci servait. Les vivants combattent et meurent pour combattre à nouveau les vivants. Mais c’était ainsi, et pour l’heure, elle pensait surtout à sa vie. La voici au cœur de la bataille, opposée à un être difforme, Ravie bloque et pare, tout en gardant un œil sur ce qui se passe autour d’elle. Une goule décharnée suivit de deux créatures faites d’os et de métal se dirigent droit sur elle. Elle assène un coup violent pour se débarrasser de son adversaire. Privé de sa tête, celui-ci se met à marcher à l’aveuglette, moulinant des bras. Un croche patte habile et la grotesque créature s’écroule au sol. Elle plante son épée à ses pieds. De sa main libérée, Ravie se saisit d’une lance brisée, traînant à terre, et vient clouer sur place le cadavre décapité. Resserrant sa prise sur son bouclier, elle bloque de justesse les griffes rongées de la goule. Leste, elle se jette sur son arme et dans un même mouvement de bras, elle repousse la goule de son pavois et tranche nette la colonne d’un troupier squelettique. Le premier troupier s’effondre sur le second, leurs os s’entremêlant pour donner une carcasse gigotante et incapable d’agir. Mais la goule n’a pas dit son dernier mot et contre attaque presque immédiatement. Sa main crochue vient s’écraser violemment sur la spallière gauche de Ravie, manquant de peu de lui arracher son casque au passage. Décrochant un cri de douleur et de rage, Ravie répliqua. Sa lame vient heurter avec fracas le bras de la goule. Un craquement sordide se fît entendre tandis que des lambeaux de chair putréfiée se mettaient à voler. La goule recula, son bras, brisé au niveau du coude pendait, rattaché par quelques muscles tannés. Mais cela ne l’arrêta pas, elle revient à la charge, se servant de son bras pendant comme d’un fléau d’arme. Ravie se baissa pour esquiver le premier coup, le bras désarticulé passé juste au dessus de sa tête. Elle se redressa promptement, donnant un coup d’épaule musclé en plein poitrail. Déséquilibrée par sa charge manquée et par la réaction de Ravie, la goule baissa sa garde un instant. D’un coup de bouclier sec, Ravie s’ouvrit un passage en écartant le bras restant. Rapide et précise, le retour de lame fila droit et trancha, de part en part, le haut du corps de cette monstruosité. La goule s’écroula sur les deux troupiers, s’agitant toujours pour se dégager l’un de l’autre. Ravie souffla un instant, une flèche vient siffler au dessus de sa tête et une boule de feu explosa non loin. Le combat n’était pas fini les ses compagnons d’un jour avaient toujours mailles à partir avec les morts vivants. Pas le temps d’être distraite, déjà de nouveaux adversaires se présentaient devant elle. Se saisissant d’un sac en cuir, suintant et ternis, porté par la goule, elle se rua au combat. Elle fonça tête baissée dans ce marasme.
Les minutes s’écoulèrent, les heures même, mais à force d’efforts et de sacrifices, le cristal nécrotique qui liait ces corps décharnés à ce lieu, fût brisé. Les quelques créatures qui restaient, tombèrent en morceaux sur le sol. Les seules silhouettes fatiguées qui se dressaient encore étaient celles de ces alliers d’un combat. Parmi elles, Ravie, essoufflées et en nage, se remettait doucement de cette longue bataille. Ses bras, blessés et douloureux, pendaient le long de son corps presque courbé. Haletante, elle n’avait presque plus la force de tenir ses armes. Prêtres, druides et paladins se mirent alors à aller de survivants en survivants, prodiguant leurs soins magiques ou non. Ravie accueillit avec bonheur la douce chaleur d’un sort de restauration. Elle remercia la prêtresse qui parti soigner une autre personne non loin. Ravie essuya son arme et la remit au fourreau. Son bras gauche et son épaule lui faisaient encore mal. Fouillant dans son sac, elle sortit un rouleau de bandage dont elle se servit pour se fabriquer une écharpe où elle plaça son bras endolori. De sa main droite elle vient détacher son casque et l’enleva en secouant ses cheveux dorés. Ce casque cabossé lui avait sans doute sauvé la vie. Elle le regarda un instant en souriant, se remémorant les critiques assidues de Salmidala et Galie à l’égard de ce morceau de métal qui la servait si fidèlement. Elle leva son regard bleu et fatigué pour le posé sur ce qui l’entourait : un champs d’ossements et de corps puants. Partout autour d’elle, il n’y avait que des armes brisées, au sol ou plantées en biais, des formes humanoïdes grotesques et désarticulées. Le silence était écrasant en comparaison de l’assourdissement du combat. Ravie attacha son casque à sa ceinture à l’aide d’une petite sangle et reporta son regard sur le petit sac en cuir ternis qu’elle avait arraché à la goule. La puanteur qui régnait alentours ne la dérangeait pas plus que celle de ce sac noircis. Elle l’ouvrit et en sortit divers morceaux de papiers, des lettres écrites du vivant de la goule. Des lettres déchirantes, touchantes d’amours perdus qui ne pourront jamais plus se retrouver. Ravie sentait son cœur se serrait à mesure que son regard effleurait les lignes presque effacées. Fatiguée à juste titre, Ravie quitta le champ bataille d’un pas las. Un bon bain, des baumes cicatrisants et un bon repas, voilà à quoi elle aspirait sur le moment. C’était un besoin futile et matériel pour masquer à sa sensibilité exacerbée, le terrible moment qu’elle avait passé, autant par les faits d’armes que par l’émotion qui s’en était suivit. Ne restaient derrière elle, que les traces de sa fureur et du désespoir qui enserre son cœur.
Les temps se troublent. Alors que des feux de joies s’embrasent en tous lieux, les morts se lèvent de leurs tombes. Abandonnant leurs linceuls, ils errent, traînant dans leurs sillages, le parfum amer de la souffrance. De leurs gorges desséchées sortent des sons improbables, des mélopées rageuses et grinçantes reflétant leurs éternelles agonies.
Les bruits des combats s’élèvent de chaque contrée. Teintant et cliquetant, le bruit de l’acier se mêle aux clameurs des vivants, des mourants et des morts. Les chairs putrides arrachent et mutilent, semant la malédiction qu’ils portent en eux. Sous un ciel aussi sombre que les desseins de ses maîtres, l’oppressante citadelle survole ce champ de bataille improvisé, relayant la voix caverneuse d’une terreur indicible.
Vaillants sont les filles et les fils mortels, se dressant face à cette menace ! Mais que combattent-t-ils ? D’anciens frères, d’anciens amis, d’anciens amours. Nombreux sont ceux qui reconnaissent le visage d’un être aimé dans ces amas putréfiés et mouvants. Les larmes aux yeux, ils balafrent, à leurs tours, les chairs et la mémoire de leurs amis. La peur au ventre, ils se battent pour ne pas devenir eux aussi les jouets macabres d’une volonté haineuse. Fureurs, agonies et bruits assourdissants des tromblons et des lances se fracassant, se perdent et se magnifient dans cette brume malsaine, reflet des peurs qui n’auraient jamais dû être siennes.
Dans ce chaos manichéen, Ravie se demandait à quoi bon tout ceci servait. Les vivants combattent et meurent pour combattre à nouveau les vivants. Mais c’était ainsi, et pour l’heure, elle pensait surtout à sa vie. La voici au cœur de la bataille, opposée à un être difforme, Ravie bloque et pare, tout en gardant un œil sur ce qui se passe autour d’elle. Une goule décharnée suivit de deux créatures faites d’os et de métal se dirigent droit sur elle. Elle assène un coup violent pour se débarrasser de son adversaire. Privé de sa tête, celui-ci se met à marcher à l’aveuglette, moulinant des bras. Un croche patte habile et la grotesque créature s’écroule au sol. Elle plante son épée à ses pieds. De sa main libérée, Ravie se saisit d’une lance brisée, traînant à terre, et vient clouer sur place le cadavre décapité. Resserrant sa prise sur son bouclier, elle bloque de justesse les griffes rongées de la goule. Leste, elle se jette sur son arme et dans un même mouvement de bras, elle repousse la goule de son pavois et tranche nette la colonne d’un troupier squelettique. Le premier troupier s’effondre sur le second, leurs os s’entremêlant pour donner une carcasse gigotante et incapable d’agir. Mais la goule n’a pas dit son dernier mot et contre attaque presque immédiatement. Sa main crochue vient s’écraser violemment sur la spallière gauche de Ravie, manquant de peu de lui arracher son casque au passage. Décrochant un cri de douleur et de rage, Ravie répliqua. Sa lame vient heurter avec fracas le bras de la goule. Un craquement sordide se fît entendre tandis que des lambeaux de chair putréfiée se mettaient à voler. La goule recula, son bras, brisé au niveau du coude pendait, rattaché par quelques muscles tannés. Mais cela ne l’arrêta pas, elle revient à la charge, se servant de son bras pendant comme d’un fléau d’arme. Ravie se baissa pour esquiver le premier coup, le bras désarticulé passé juste au dessus de sa tête. Elle se redressa promptement, donnant un coup d’épaule musclé en plein poitrail. Déséquilibrée par sa charge manquée et par la réaction de Ravie, la goule baissa sa garde un instant. D’un coup de bouclier sec, Ravie s’ouvrit un passage en écartant le bras restant. Rapide et précise, le retour de lame fila droit et trancha, de part en part, le haut du corps de cette monstruosité. La goule s’écroula sur les deux troupiers, s’agitant toujours pour se dégager l’un de l’autre. Ravie souffla un instant, une flèche vient siffler au dessus de sa tête et une boule de feu explosa non loin. Le combat n’était pas fini les ses compagnons d’un jour avaient toujours mailles à partir avec les morts vivants. Pas le temps d’être distraite, déjà de nouveaux adversaires se présentaient devant elle. Se saisissant d’un sac en cuir, suintant et ternis, porté par la goule, elle se rua au combat. Elle fonça tête baissée dans ce marasme.
Les minutes s’écoulèrent, les heures même, mais à force d’efforts et de sacrifices, le cristal nécrotique qui liait ces corps décharnés à ce lieu, fût brisé. Les quelques créatures qui restaient, tombèrent en morceaux sur le sol. Les seules silhouettes fatiguées qui se dressaient encore étaient celles de ces alliers d’un combat. Parmi elles, Ravie, essoufflées et en nage, se remettait doucement de cette longue bataille. Ses bras, blessés et douloureux, pendaient le long de son corps presque courbé. Haletante, elle n’avait presque plus la force de tenir ses armes. Prêtres, druides et paladins se mirent alors à aller de survivants en survivants, prodiguant leurs soins magiques ou non. Ravie accueillit avec bonheur la douce chaleur d’un sort de restauration. Elle remercia la prêtresse qui parti soigner une autre personne non loin. Ravie essuya son arme et la remit au fourreau. Son bras gauche et son épaule lui faisaient encore mal. Fouillant dans son sac, elle sortit un rouleau de bandage dont elle se servit pour se fabriquer une écharpe où elle plaça son bras endolori. De sa main droite elle vient détacher son casque et l’enleva en secouant ses cheveux dorés. Ce casque cabossé lui avait sans doute sauvé la vie. Elle le regarda un instant en souriant, se remémorant les critiques assidues de Salmidala et Galie à l’égard de ce morceau de métal qui la servait si fidèlement. Elle leva son regard bleu et fatigué pour le posé sur ce qui l’entourait : un champs d’ossements et de corps puants. Partout autour d’elle, il n’y avait que des armes brisées, au sol ou plantées en biais, des formes humanoïdes grotesques et désarticulées. Le silence était écrasant en comparaison de l’assourdissement du combat. Ravie attacha son casque à sa ceinture à l’aide d’une petite sangle et reporta son regard sur le petit sac en cuir ternis qu’elle avait arraché à la goule. La puanteur qui régnait alentours ne la dérangeait pas plus que celle de ce sac noircis. Elle l’ouvrit et en sortit divers morceaux de papiers, des lettres écrites du vivant de la goule. Des lettres déchirantes, touchantes d’amours perdus qui ne pourront jamais plus se retrouver. Ravie sentait son cœur se serrait à mesure que son regard effleurait les lignes presque effacées. Fatiguée à juste titre, Ravie quitta le champ bataille d’un pas las. Un bon bain, des baumes cicatrisants et un bon repas, voilà à quoi elle aspirait sur le moment. C’était un besoin futile et matériel pour masquer à sa sensibilité exacerbée, le terrible moment qu’elle avait passé, autant par les faits d’armes que par l’émotion qui s’en était suivit. Ne restaient derrière elle, que les traces de sa fureur et du désespoir qui enserre son cœur.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
??- La tour endormie :
Tout est calme. Le silence n’est qu’à peine perturbé par les froufrous des draps. Alanguie, Ravie soupire doucement les yeux fermés. Un instant sans nul autre, où le temps s’enfuit. Son corps ne lui faisait plus mal, son cœur non plus. D’un geste doux, elle caresse machinalement sa peau. La douceur de l’air achevant de la détendre, elle se laissa glisser, sombrer dans ses rêveries.
La terre était rouge et âpre. Le vent fouettait son visage. Autour d’elle se dressaient des montagnes usées par les intempéries. Elle tourna sa tête sur le côté, au ralentit. Quelques cactus poussaient ça et là. Son regarde se posa sur un chien de prairie. Celui-ci s’arrêta et se mis à observer Ravie. Elle se prit à sourire, attendrie. Tout d’un coup, le chien s’engouffra dans son terrier. Une chose l’avait dérangé, un bruit. Ravie tourna la tête rapidement vers la droite. Le décor fila à toute vitesse devant ses yeux. Chevaux et hommes en armes se tenaient devant elle. Mais ils ne semblaient pas la voir. Ils continuaient à marcher au pas et en ordre, comme si de rien n’était, l’évitant. A leur tête, un homme, vêtu de morceaux d’armures rudimentaires. A y regarder de plus près, tous portaient un équipement qui semblait tout droit sortit d’un autre temps. L’homme leva le bras et arrêta son cheval et tous l’imitèrent. Il abaissa doucement son bras jusqu’à pointer la direction s’ouvrant à lui. Sa bouche se mit à bouger et à articuler, mais aucun son ne vînt aux oreilles de Ravie. Elle tourna alors la tête pour voir ce qu’il montrait. La terre rouge et balayée par le vent commença à se couvrir d’arbres sortis de nulle part. Les nuages se dissipèrent et les ruines qui parsemaient le paysage disparurent. Ravie leva les yeux au ciel l’espace d’un instant puis les rebaissa. A présent, face à l’armée improvisée, se trouvait une silhouette emmitouflée dans une longue pèlerine sombre. Tout se figea. Un éclair aveuglant mit fin à cette vision.
Tout est blanc, pas de sol, pas de ciel. Ravie est là, debout, nue dans cet infini. Le moment sembla durer une éternité puis un chant brisa le silence. Un chant long et monotone, une complainte, un appel retenti. La chose la plus merveilleuse que l’on puisse entendre, la plus triste et la plus envoûtante. Tout s’accéléra, le blanc céda la place à des paysages connus. Filant à une vitesse folle, Ravie, pourtant immobile, les traversait, volant au dessus de l’eau, traversant arbres et rochers. Au loin, une gigantesque tour se dessinait. A mesure qu’elle s’en rapprochait, le chant devenait de plus en plus fort, assourdissant. Elle arriva au pied de la tour et stoppa net.
Lévitant à quelques centimètres du sol, Ravie resta un instant face à la lourde grille de métal noir qui bloquait l’accès à la tour. Seuls le bruit du vent et ce chant irréel lui parvenaient. Elle étendit ses bras face à elle et la grille se releva d’elle-même.
Le chant était clair et net, composé d’une seule et unique note puissante. Il traversait tout son être. Flottant dans l’air, nue, sans défense face à son charme, Ravie l’écouta et passa doucement le pas de la herse. La porte face à elle se mît à craquer. Les deux battants s’ouvrirent lentement. Le chant devint encore plus net. Ravie afficha un sourire enfantin et joyeux, écartant toujours les bras devant elle. Une paire d’yeux luisants apparut dans l’ombre. Ravie avança encore un peu. Une voix s’éleva, à moitié couverte par le chant omniprésent.
- Dans tes veines, coule ce besoin. De ton cœur, cette envie t’étreint. Cet endroit, les rêves nourrissent. Comme tous les tiens, nous le savons, nous le sentons. Le manque engendre l’envie. L’envie engendre le désir. Du désir, les rêves naissent.
- Je ne comprends pas…
- Des rêves du fou, nous sommes sortis hanter. Viens à nous, toi qui rêves afin que les portes, plus jamais, ne se scellent.
De nombreuses autres paires d’yeux apparurent tour à tour, rougeoyantes, clignotantes.
- Viens… viens, viens. VIENS ! Si ce n’est toi, d’autres viendront !
Des monstruosités sans formes sortirent de l’entrebâillement, leurs bras agrippèrent Ravie et la tirèrent vers la porte. Le chant se fît oppressant tandis que les formes riaient et gloussaient. Ravie hurla, le décors se mit à bouger rapidement et elle fût comme projetée en arrière.
Haletante, transpirante, Ravie se redressa d’un coup sur son lit improvisé en criant.
Tout est calme. Le silence n’est qu’à peine perturbé par les froufrous des draps. Alanguie, Ravie soupire doucement les yeux fermés. Un instant sans nul autre, où le temps s’enfuit. Son corps ne lui faisait plus mal, son cœur non plus. D’un geste doux, elle caresse machinalement sa peau. La douceur de l’air achevant de la détendre, elle se laissa glisser, sombrer dans ses rêveries.
La terre était rouge et âpre. Le vent fouettait son visage. Autour d’elle se dressaient des montagnes usées par les intempéries. Elle tourna sa tête sur le côté, au ralentit. Quelques cactus poussaient ça et là. Son regarde se posa sur un chien de prairie. Celui-ci s’arrêta et se mis à observer Ravie. Elle se prit à sourire, attendrie. Tout d’un coup, le chien s’engouffra dans son terrier. Une chose l’avait dérangé, un bruit. Ravie tourna la tête rapidement vers la droite. Le décor fila à toute vitesse devant ses yeux. Chevaux et hommes en armes se tenaient devant elle. Mais ils ne semblaient pas la voir. Ils continuaient à marcher au pas et en ordre, comme si de rien n’était, l’évitant. A leur tête, un homme, vêtu de morceaux d’armures rudimentaires. A y regarder de plus près, tous portaient un équipement qui semblait tout droit sortit d’un autre temps. L’homme leva le bras et arrêta son cheval et tous l’imitèrent. Il abaissa doucement son bras jusqu’à pointer la direction s’ouvrant à lui. Sa bouche se mit à bouger et à articuler, mais aucun son ne vînt aux oreilles de Ravie. Elle tourna alors la tête pour voir ce qu’il montrait. La terre rouge et balayée par le vent commença à se couvrir d’arbres sortis de nulle part. Les nuages se dissipèrent et les ruines qui parsemaient le paysage disparurent. Ravie leva les yeux au ciel l’espace d’un instant puis les rebaissa. A présent, face à l’armée improvisée, se trouvait une silhouette emmitouflée dans une longue pèlerine sombre. Tout se figea. Un éclair aveuglant mit fin à cette vision.
Tout est blanc, pas de sol, pas de ciel. Ravie est là, debout, nue dans cet infini. Le moment sembla durer une éternité puis un chant brisa le silence. Un chant long et monotone, une complainte, un appel retenti. La chose la plus merveilleuse que l’on puisse entendre, la plus triste et la plus envoûtante. Tout s’accéléra, le blanc céda la place à des paysages connus. Filant à une vitesse folle, Ravie, pourtant immobile, les traversait, volant au dessus de l’eau, traversant arbres et rochers. Au loin, une gigantesque tour se dessinait. A mesure qu’elle s’en rapprochait, le chant devenait de plus en plus fort, assourdissant. Elle arriva au pied de la tour et stoppa net.
Lévitant à quelques centimètres du sol, Ravie resta un instant face à la lourde grille de métal noir qui bloquait l’accès à la tour. Seuls le bruit du vent et ce chant irréel lui parvenaient. Elle étendit ses bras face à elle et la grille se releva d’elle-même.
Le chant était clair et net, composé d’une seule et unique note puissante. Il traversait tout son être. Flottant dans l’air, nue, sans défense face à son charme, Ravie l’écouta et passa doucement le pas de la herse. La porte face à elle se mît à craquer. Les deux battants s’ouvrirent lentement. Le chant devint encore plus net. Ravie afficha un sourire enfantin et joyeux, écartant toujours les bras devant elle. Une paire d’yeux luisants apparut dans l’ombre. Ravie avança encore un peu. Une voix s’éleva, à moitié couverte par le chant omniprésent.
- Dans tes veines, coule ce besoin. De ton cœur, cette envie t’étreint. Cet endroit, les rêves nourrissent. Comme tous les tiens, nous le savons, nous le sentons. Le manque engendre l’envie. L’envie engendre le désir. Du désir, les rêves naissent.
- Je ne comprends pas…
- Des rêves du fou, nous sommes sortis hanter. Viens à nous, toi qui rêves afin que les portes, plus jamais, ne se scellent.
De nombreuses autres paires d’yeux apparurent tour à tour, rougeoyantes, clignotantes.
- Viens… viens, viens. VIENS ! Si ce n’est toi, d’autres viendront !
Des monstruosités sans formes sortirent de l’entrebâillement, leurs bras agrippèrent Ravie et la tirèrent vers la porte. Le chant se fît oppressant tandis que les formes riaient et gloussaient. Ravie hurla, le décors se mit à bouger rapidement et elle fût comme projetée en arrière.
Haletante, transpirante, Ravie se redressa d’un coup sur son lit improvisé en criant.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
09- Brumes du temps :
Le temps, le monde, les gens, tout est loin… La jeune femme, enroulée dans ses draps, dort et rêve ; la voilà tombant dans le puits de sa mémoire, remontant les cercles du temps, arrivant en un lieu familier, à une autre époque, à un autre moment. Elle rêve.
La voici dans une ville encore jeune, sous un ciel doux et lumineux, elle avance dans les rues parcourues de quelques villageois, auréolés de lumière. Tout est doux, le son est presque atténué, feutré. Les couleurs sont chaudes et chatoyantes, l’herbe est verte et tendre.
Regardant le sol un très court instant, elle se voit, comme dans un mirroir flou, vêtue d’une belle robe blanche. Ses cheveux couleur ambre, pourtant maintenus par un fin diadème, flottent au vent. Elle sait que c’est elle, pourtant si différente.
Un homme apparaît à son coté, lui tenant le bras. Sortant de nul part, on aurait dit un mirage. Mais elle sait qu’il était là depuis le début. Elle vient juste de le remarquer, son esprit vient juste de lui rappeler. Elle ne voit pas son visage encore, tout est flou, mais elle le connaît. Bras-dessous, bras-dessus, ils sont deux maintenant à marcher dans les rues. Elle pense sentir dans l’air l’odeur des fleurs. Elle tourne sa tête, heureuse, vers celui qui l’accompagne mais ne distingue toujours pas son visage, sa mémoire lui fait encore défaut.
Le bruit de la ville se fait entendre, les marchands, les rires, les pas sur les pavés. Tout est si animé... et si statique à la fois. Elle est dans son rêve, inconsciente de rêver.
Une voix résonne derrière elle. Une voix d’enfant, une voix connue, elle en a les larmes aux yeux et pourtant elle est si heureuse. Le couple s’arrête et se retourne, au ralentit. L’homme, au visage oublié, s’accroupit et tend les bras vers cet enfant qui coure vers eux. Ravie sourit, l’enfant rit joyeusement, l’homme lui parle.
Et puis tout se ralentit, l’enfant semble courir sur place, n’atteignant jamais le couple. L’homme parle, mais Ravie ne comprend rien.
Une tâche sombre apparaît derrière l’enfant, et grossit. la jeune femme a peur, elle tente de crier, mais rien n’y fait, aucun son ne sort de sa bouche. La tâche grandit pour devenir un sombre trou engloutissant l’enfant qui hurle un nom.
Ravie tourne la tête vers l’homme pour essayer de lui demander de l’aide, pour se rassurer, elle est affolée. L’homme n’a pas bougé et continue à parler à l’enfant comme si de rien n’était. L’ombre est si grande qu’elle pourrait la toucher si elle pouvait tendre le bras. Mais elle ne le peut pas. Elle est comme paralysée devant les événements.
L’homme tourne la tête un instant vers elle et elle semble enfin voir son visage. Il commence à dire un nom, lui aussi, puis disparaît dans l’ombre béante qui avale tout sur son passage. Horrifiée, Ravie se retourne et coure dans l’autre sens, mais elle n’avance pas. L’ombre l’englobe et elle a l’impression de tomber.
Tout s’embrouille dans son esprit. Elle est comme prisonnière d’un cyclone qui tournerait autour d’elle. Tout les souvenirs s’emmêlent, tout les sons se mélangent, rires, paroles, chants, tout n’est plus qu’un bruit assourdissant. Et elle tombe.
La jeune femme se réveille en sursaut, transpirante, le cœur battant. Encore entre rêve et réalité, elle reprend son souffle. Tout est calme autour d’elle. Dehors, c’est encore la nuit. Elle distingue, dans la pénombre, les murs de sa chambre. Le sentiment de détresse de son rêve lui fait encore couler quelques larmes. Se rallongeant sur son lit, elle observe le plafond à peine visible. La jeune femme aux cheveux or, reste ainsi sans bouger ; cherchant à se raccrocher à cette vision, tout en ayant peur de la revivre.
Silencieuse, encore troublée par ce rêve qui ne semblait pas l’être, elle semble murmurer un nom que pourtant elle n’avait pas réussit en entendre. Mais aucun sons ne sort de sa bouche et déjà elle l'a oublié.
Le temps, le monde, les gens, tout est loin… La jeune femme, enroulée dans ses draps, dort et rêve ; la voilà tombant dans le puits de sa mémoire, remontant les cercles du temps, arrivant en un lieu familier, à une autre époque, à un autre moment. Elle rêve.
La voici dans une ville encore jeune, sous un ciel doux et lumineux, elle avance dans les rues parcourues de quelques villageois, auréolés de lumière. Tout est doux, le son est presque atténué, feutré. Les couleurs sont chaudes et chatoyantes, l’herbe est verte et tendre.
Regardant le sol un très court instant, elle se voit, comme dans un mirroir flou, vêtue d’une belle robe blanche. Ses cheveux couleur ambre, pourtant maintenus par un fin diadème, flottent au vent. Elle sait que c’est elle, pourtant si différente.
Un homme apparaît à son coté, lui tenant le bras. Sortant de nul part, on aurait dit un mirage. Mais elle sait qu’il était là depuis le début. Elle vient juste de le remarquer, son esprit vient juste de lui rappeler. Elle ne voit pas son visage encore, tout est flou, mais elle le connaît. Bras-dessous, bras-dessus, ils sont deux maintenant à marcher dans les rues. Elle pense sentir dans l’air l’odeur des fleurs. Elle tourne sa tête, heureuse, vers celui qui l’accompagne mais ne distingue toujours pas son visage, sa mémoire lui fait encore défaut.
Le bruit de la ville se fait entendre, les marchands, les rires, les pas sur les pavés. Tout est si animé... et si statique à la fois. Elle est dans son rêve, inconsciente de rêver.
Une voix résonne derrière elle. Une voix d’enfant, une voix connue, elle en a les larmes aux yeux et pourtant elle est si heureuse. Le couple s’arrête et se retourne, au ralentit. L’homme, au visage oublié, s’accroupit et tend les bras vers cet enfant qui coure vers eux. Ravie sourit, l’enfant rit joyeusement, l’homme lui parle.
Et puis tout se ralentit, l’enfant semble courir sur place, n’atteignant jamais le couple. L’homme parle, mais Ravie ne comprend rien.
Une tâche sombre apparaît derrière l’enfant, et grossit. la jeune femme a peur, elle tente de crier, mais rien n’y fait, aucun son ne sort de sa bouche. La tâche grandit pour devenir un sombre trou engloutissant l’enfant qui hurle un nom.
Ravie tourne la tête vers l’homme pour essayer de lui demander de l’aide, pour se rassurer, elle est affolée. L’homme n’a pas bougé et continue à parler à l’enfant comme si de rien n’était. L’ombre est si grande qu’elle pourrait la toucher si elle pouvait tendre le bras. Mais elle ne le peut pas. Elle est comme paralysée devant les événements.
L’homme tourne la tête un instant vers elle et elle semble enfin voir son visage. Il commence à dire un nom, lui aussi, puis disparaît dans l’ombre béante qui avale tout sur son passage. Horrifiée, Ravie se retourne et coure dans l’autre sens, mais elle n’avance pas. L’ombre l’englobe et elle a l’impression de tomber.
Tout s’embrouille dans son esprit. Elle est comme prisonnière d’un cyclone qui tournerait autour d’elle. Tout les souvenirs s’emmêlent, tout les sons se mélangent, rires, paroles, chants, tout n’est plus qu’un bruit assourdissant. Et elle tombe.
La jeune femme se réveille en sursaut, transpirante, le cœur battant. Encore entre rêve et réalité, elle reprend son souffle. Tout est calme autour d’elle. Dehors, c’est encore la nuit. Elle distingue, dans la pénombre, les murs de sa chambre. Le sentiment de détresse de son rêve lui fait encore couler quelques larmes. Se rallongeant sur son lit, elle observe le plafond à peine visible. La jeune femme aux cheveux or, reste ainsi sans bouger ; cherchant à se raccrocher à cette vision, tout en ayant peur de la revivre.
Silencieuse, encore troublée par ce rêve qui ne semblait pas l’être, elle semble murmurer un nom que pourtant elle n’avait pas réussit en entendre. Mais aucun sons ne sort de sa bouche et déjà elle l'a oublié.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
10- Sombre est le ciel :
Une autre nuit, un autre rêve, Ravie sombre encore dans les méandres de la confusion.
Cette fois, elle ouvre les yeux sur une immense plaine, balayée par les vents. Aucun bruit, aucun chant d’oiseau, aucun mouvement ne vient briser cette apparente tranquillité. Tout est statique, rien ne bouge.
Elle regarde en face d’elle, les yeux fixé sur cette brume qu’elle redoute.
Un hennissement de cheval se fait entendre, elle tourne la tête, au ralentit, un bref instant et se retrouve en première ligne d’une armée composée d’armures rouillées et ternies. Il fait froid maintenant, la vapeur apparaît à chaque respiration. Le ciel est étrangement sombre.
- C’est un jour d’orage.
Elle tourne la tête sur la gauche à ces mots pour ne voir qu’un squelette animé dans une armure à moitié rongée. Elle cligne des yeux, et le mort devient un guerrier dans une armure pourpre. Le guerrier semble nerveux et Ravie semble savoir pourquoi, du moins le croit.
Toujours au ralentit, elle détourne son regard de cet être et regarde de nouveau la brume. Elle, qui était debout sur l’herbe terne, est maintenant juchée sur un cheval, en armure et tenant son casque à la main.
L’atmosphère est lourde. La brise soufflante gèle ses os. Guidée par une main invisible, elle met son casque, accompagnée par les cliquetis des armures des guerriers autour d’elle. Elle sait, qu’à présent, elle ne peut plus revenir en arrière. Par les fentes de son heaume, elle observe cette brume qui commence à changer. Des silhouettes par centaines se dressent, comme sorties de tombes.
C’est à présent deux armées qui se font face. Deux armées de personnes vivantes, alors qu’il y a encore peu, Ravie les voyait tous morts. Elle peut entendre sa respiration résonner dans son casque, tandis que, prisonnière de ses mouvements, elle tire son épée et la lève au dessus de la tête.
Le temps semble se stopper, tous semblent retenir leurs respirations même le vent ne souffle plus. Plus rien ne bouge. Le froid envahit les corps.
Le temps se prolonge jusqu’au moment où elle abaisse son arme. Et dans une incroyable chevauchée, les deux armées foncent l’une sur l’autre, s’entrechoquant avec fureur et bruit de métal. Puis plus rien, un flash de lumière, quelques images éparses, un champs couvert de corps, le temps cette fois semble accélèrer à un tel point qu’elle ne peut plus rien distinguer correctement. Tout n'est plus qu'un tourbillon de couleurs et de bruits.
Un autre flash, la voilà assise au sol, en appui contre une paroi rocheuse. Devant elle, une plaine dont la totalité de l’herbe est cachée par les corps. Elle ne bouge pas. Elle ne peut pas bouger. Elle regarde ses jambes tendues devant elle, ses jambières couvertes de boue mêlée de sang. C’est alors qu’elle aperçoit une épée qui lui transperce le ventre de part en part, empalée contre le rocher.
- Tu es morte. Quel effet celà fait ?
Cette voix caverneuse sortie de nulle part se met à résonner sur cette plaine endormie. Horrifiée par cette vision, elle a l’impression que son cœur explose. Et comme projeté en arrière par une force surhumaine, elle se réveille en hurlant.
Une autre nuit, un autre rêve, Ravie sombre encore dans les méandres de la confusion.
Cette fois, elle ouvre les yeux sur une immense plaine, balayée par les vents. Aucun bruit, aucun chant d’oiseau, aucun mouvement ne vient briser cette apparente tranquillité. Tout est statique, rien ne bouge.
Elle regarde en face d’elle, les yeux fixé sur cette brume qu’elle redoute.
Un hennissement de cheval se fait entendre, elle tourne la tête, au ralentit, un bref instant et se retrouve en première ligne d’une armée composée d’armures rouillées et ternies. Il fait froid maintenant, la vapeur apparaît à chaque respiration. Le ciel est étrangement sombre.
- C’est un jour d’orage.
Elle tourne la tête sur la gauche à ces mots pour ne voir qu’un squelette animé dans une armure à moitié rongée. Elle cligne des yeux, et le mort devient un guerrier dans une armure pourpre. Le guerrier semble nerveux et Ravie semble savoir pourquoi, du moins le croit.
Toujours au ralentit, elle détourne son regard de cet être et regarde de nouveau la brume. Elle, qui était debout sur l’herbe terne, est maintenant juchée sur un cheval, en armure et tenant son casque à la main.
L’atmosphère est lourde. La brise soufflante gèle ses os. Guidée par une main invisible, elle met son casque, accompagnée par les cliquetis des armures des guerriers autour d’elle. Elle sait, qu’à présent, elle ne peut plus revenir en arrière. Par les fentes de son heaume, elle observe cette brume qui commence à changer. Des silhouettes par centaines se dressent, comme sorties de tombes.
C’est à présent deux armées qui se font face. Deux armées de personnes vivantes, alors qu’il y a encore peu, Ravie les voyait tous morts. Elle peut entendre sa respiration résonner dans son casque, tandis que, prisonnière de ses mouvements, elle tire son épée et la lève au dessus de la tête.
Le temps semble se stopper, tous semblent retenir leurs respirations même le vent ne souffle plus. Plus rien ne bouge. Le froid envahit les corps.
Le temps se prolonge jusqu’au moment où elle abaisse son arme. Et dans une incroyable chevauchée, les deux armées foncent l’une sur l’autre, s’entrechoquant avec fureur et bruit de métal. Puis plus rien, un flash de lumière, quelques images éparses, un champs couvert de corps, le temps cette fois semble accélèrer à un tel point qu’elle ne peut plus rien distinguer correctement. Tout n'est plus qu'un tourbillon de couleurs et de bruits.
Un autre flash, la voilà assise au sol, en appui contre une paroi rocheuse. Devant elle, une plaine dont la totalité de l’herbe est cachée par les corps. Elle ne bouge pas. Elle ne peut pas bouger. Elle regarde ses jambes tendues devant elle, ses jambières couvertes de boue mêlée de sang. C’est alors qu’elle aperçoit une épée qui lui transperce le ventre de part en part, empalée contre le rocher.
- Tu es morte. Quel effet celà fait ?
Cette voix caverneuse sortie de nulle part se met à résonner sur cette plaine endormie. Horrifiée par cette vision, elle a l’impression que son cœur explose. Et comme projeté en arrière par une force surhumaine, elle se réveille en hurlant.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
11 - Courte nuit, longue route
La petite pièce est baignée de la faible lumière d’un soleil naissant. Tout est calme. Seul le bruit d’une respiration harmonieuse se fait entendre, ponctuée par le froufrou des draps, bougeant au rythme des gestes langoureux de la dormeuse.
Un petit bruit étouffé se fait entendre à la fenêtre, suivit d’un doux piaillement et de quelques coups de bec sur le bois du volet.
Lentement, Ravie ouvre ses yeux encore endormis. Elle se trouve dos au mur et regarde dans le vide en s’étirant avec nonchalance. Elle reste un petit moment ainsi, à écouter sa respiration, à humer l’odeur des draps mêlés d’un parfum subtile et à laisser son regard se promener sur les boiseries.
S’éveillant doucement, elle alla chercher son oreillet et se pelotonna contre. Un instant passa. Un de ces instants, entre rêve et réalité, ou le temps semble s’arrêter, ou plus rien n’a d’importance. Elle lâcha un soupir.
- Déjà le matin…
Depuis qu’elle avait commencé son voyage, elle n’avait que très peu dormit. Ses nuits troublées lui laissaient un sentiment frustrant.
- A croire que je ne dors vraiment qu’au moment de me réveiller…
Serrant son oreillet contre elle, elle se tourna de l’autre côté en lâchant un grommellement. Après un moment de râlerie, elle se glissa hors des draps. Ravie se tenait à présent debout, face au lit, agrippant encore, de la main gauche, un coin de son coussin. A moitié endormie, elle se frotta les yeux à la manière d’un enfant imitant un chat et décrocha un bâillement appuyé. Les rayons faiblards du soleil ne réchauffaient qu’à peine son dos à demi nu. Une bretelle, de la nuisette qu’elle porte, pendait sur son biceps gauche dévoilant presque son sein. Mais ce n’est qu’une impression. Car l’on ne voit de Ravie qu’une forme sombre et galbée, noyée dans les frêles lueurs du jour. Très doucement, la jeune femme enleva son habit et le déposa sur le matelas. Elle enfila un pantalon et passa une chemise sur ses épaules avant de revenir s’asseoir sur le lit. Enfin… elle se laissa plutôt choir dessus en baillant négligemment. Non, vraiment, Ravie n’était pas du matin et le fait de ne que peu dormir n’arrangeait pas la chose. Elle frotta ses poignés marqués puis les cacha sous ses lourds bracelets. Tant bien que mal, elle enfila ses bottes et fît quelques pas en direction de son équipement, faisant craquer les lattes de bois. Elle se para comme elle pu et enfourna le reste de ses affaires dans son sac magique. Traînant les pieds, elle sorti de la chambre.
- Ah ! Bien l’bonjour ma p’tite m’dame ! Vous auriez une p’tite pièce ? C'est pou' l'service de chambre *hips* et croyez moi, c'est du...
Il y a des matins où l’on ne voudrait croiser personne jusqu’au soir. Et ce sont généralement ces jours-là où l’on rencontre tout plein de personne qui vous donne envie de vous recoucher. Dans le couloir à peine éclairé, un homme avec un balais et sentant la vinasse, souriait bêtement à la jeune femme, tout en baraguinant comme un moulin à paroles.
- ... peu impo’te vo’te fatigue ! On dort toujou’ bien à l’auberge du Poney Boit… *paf*
D’un revers du poing, Ravie envoya le saoulard au pays des rêves. Ce n’était pas une chose des plus dure à faire. L’homme tenait à peine sur ses jambes, à croire que dans son sceau il y avait du vin et non de l’eau pour nettoyer les sols. Mais sa propre réaction étonna la jeune femme. Elle regarda un instant l’homme affalé donc le mur puis haussa les épaules avant de rejoindre les escaliers d’un pas lent.
Dans la salle du bas, elle salua vaguement l’aubergiste. Celui-ci derrière son bar, nettoyait quelques verres. Ravie se demanda un instant pourquoi, chaque fois qu’elle croisait une personne derrière un bar, celle-ci nettoyait des verres. Elle secoua la tête.
- Je crois qu’il y a un clodo avec un balai qui dort au milieu du couloir là-haut…
- Quoi ?! Encore cet ivrogne !
- Ivrogne… vous pouvez le dire… Je pouvais sentir l’odeur du vin de l’autre côté de ma porte.
D’un coup sec, l’aubergiste mit son torchon sur l’épaule et entreprit de monter à l’étage, s’en suivit une série de jurons et quelques bruits de bois. L’aubergiste redescendit en frottant une de ses mains.
- S’cusez mademoiselle. C’est mon gendre. Il est pas méchant mais c’est un bon à rien de première. Ma fille est morte du Fléau et depuis, il gâche sa vie… Mais bon… en souvenir de ma chère Mathilde… il faut bien que je m’en occupe…
- Mmm, j’m’en tape…
Ravie semblait de mauvais poil. Elle fouilla dans sa bourse et posa des pièces sur le comptoir.
- Voilà pour la chambre et l’avoine.
- L'avoine ?
L'aubergiste dévisagea Ravie qui prit un air un peu agacé.
- Pour mon cheval… Comme si j’avais une tête à bouffer de l’avoine !
- Oh… oui, pardon mad’moiselle... Avez-vous trouvé la chambre à votre goût ?
Au vu de la tête de Ravie, l’aubergiste posait cette question avec appréhension. Les cheveux ébouriffés, des cernes sous les yeux et une grosse épée accrochée dans le dos, Ravie ne donnait pas vraiment l’impression d’avoir passé une bonne nuit, et encore moins d’être commode.
- Ouais…
Sans autre explication, elle traversa la pièce d’un pas lourd, décrochant un bâillement sonore avant de passer la porte. L’aubergiste retourna à ses affaires en grommelant tandis que Ravie alla chercher son cheval à l’écurie.
- Bonjour ma brave Méryl… j’espère que tu as mieux dormit que moi…
Le cheval se mit à hénnir comme pour lui répondre. La jeune femme s’assura que la jument a été correctement soignée puis l’arnarche.
- En avant ma belle… *bâillement* Je sais pas où on va, mais on y va… *bâillement*
Ravie grimpa sur le dos de l’animal et se mit en route au petit pas.
La petite pièce est baignée de la faible lumière d’un soleil naissant. Tout est calme. Seul le bruit d’une respiration harmonieuse se fait entendre, ponctuée par le froufrou des draps, bougeant au rythme des gestes langoureux de la dormeuse.
Un petit bruit étouffé se fait entendre à la fenêtre, suivit d’un doux piaillement et de quelques coups de bec sur le bois du volet.
Lentement, Ravie ouvre ses yeux encore endormis. Elle se trouve dos au mur et regarde dans le vide en s’étirant avec nonchalance. Elle reste un petit moment ainsi, à écouter sa respiration, à humer l’odeur des draps mêlés d’un parfum subtile et à laisser son regard se promener sur les boiseries.
S’éveillant doucement, elle alla chercher son oreillet et se pelotonna contre. Un instant passa. Un de ces instants, entre rêve et réalité, ou le temps semble s’arrêter, ou plus rien n’a d’importance. Elle lâcha un soupir.
- Déjà le matin…
Depuis qu’elle avait commencé son voyage, elle n’avait que très peu dormit. Ses nuits troublées lui laissaient un sentiment frustrant.
- A croire que je ne dors vraiment qu’au moment de me réveiller…
Serrant son oreillet contre elle, elle se tourna de l’autre côté en lâchant un grommellement. Après un moment de râlerie, elle se glissa hors des draps. Ravie se tenait à présent debout, face au lit, agrippant encore, de la main gauche, un coin de son coussin. A moitié endormie, elle se frotta les yeux à la manière d’un enfant imitant un chat et décrocha un bâillement appuyé. Les rayons faiblards du soleil ne réchauffaient qu’à peine son dos à demi nu. Une bretelle, de la nuisette qu’elle porte, pendait sur son biceps gauche dévoilant presque son sein. Mais ce n’est qu’une impression. Car l’on ne voit de Ravie qu’une forme sombre et galbée, noyée dans les frêles lueurs du jour. Très doucement, la jeune femme enleva son habit et le déposa sur le matelas. Elle enfila un pantalon et passa une chemise sur ses épaules avant de revenir s’asseoir sur le lit. Enfin… elle se laissa plutôt choir dessus en baillant négligemment. Non, vraiment, Ravie n’était pas du matin et le fait de ne que peu dormir n’arrangeait pas la chose. Elle frotta ses poignés marqués puis les cacha sous ses lourds bracelets. Tant bien que mal, elle enfila ses bottes et fît quelques pas en direction de son équipement, faisant craquer les lattes de bois. Elle se para comme elle pu et enfourna le reste de ses affaires dans son sac magique. Traînant les pieds, elle sorti de la chambre.
- Ah ! Bien l’bonjour ma p’tite m’dame ! Vous auriez une p’tite pièce ? C'est pou' l'service de chambre *hips* et croyez moi, c'est du...
Il y a des matins où l’on ne voudrait croiser personne jusqu’au soir. Et ce sont généralement ces jours-là où l’on rencontre tout plein de personne qui vous donne envie de vous recoucher. Dans le couloir à peine éclairé, un homme avec un balais et sentant la vinasse, souriait bêtement à la jeune femme, tout en baraguinant comme un moulin à paroles.
- ... peu impo’te vo’te fatigue ! On dort toujou’ bien à l’auberge du Poney Boit… *paf*
D’un revers du poing, Ravie envoya le saoulard au pays des rêves. Ce n’était pas une chose des plus dure à faire. L’homme tenait à peine sur ses jambes, à croire que dans son sceau il y avait du vin et non de l’eau pour nettoyer les sols. Mais sa propre réaction étonna la jeune femme. Elle regarda un instant l’homme affalé donc le mur puis haussa les épaules avant de rejoindre les escaliers d’un pas lent.
Dans la salle du bas, elle salua vaguement l’aubergiste. Celui-ci derrière son bar, nettoyait quelques verres. Ravie se demanda un instant pourquoi, chaque fois qu’elle croisait une personne derrière un bar, celle-ci nettoyait des verres. Elle secoua la tête.
- Je crois qu’il y a un clodo avec un balai qui dort au milieu du couloir là-haut…
- Quoi ?! Encore cet ivrogne !
- Ivrogne… vous pouvez le dire… Je pouvais sentir l’odeur du vin de l’autre côté de ma porte.
D’un coup sec, l’aubergiste mit son torchon sur l’épaule et entreprit de monter à l’étage, s’en suivit une série de jurons et quelques bruits de bois. L’aubergiste redescendit en frottant une de ses mains.
- S’cusez mademoiselle. C’est mon gendre. Il est pas méchant mais c’est un bon à rien de première. Ma fille est morte du Fléau et depuis, il gâche sa vie… Mais bon… en souvenir de ma chère Mathilde… il faut bien que je m’en occupe…
- Mmm, j’m’en tape…
Ravie semblait de mauvais poil. Elle fouilla dans sa bourse et posa des pièces sur le comptoir.
- Voilà pour la chambre et l’avoine.
- L'avoine ?
L'aubergiste dévisagea Ravie qui prit un air un peu agacé.
- Pour mon cheval… Comme si j’avais une tête à bouffer de l’avoine !
- Oh… oui, pardon mad’moiselle... Avez-vous trouvé la chambre à votre goût ?
Au vu de la tête de Ravie, l’aubergiste posait cette question avec appréhension. Les cheveux ébouriffés, des cernes sous les yeux et une grosse épée accrochée dans le dos, Ravie ne donnait pas vraiment l’impression d’avoir passé une bonne nuit, et encore moins d’être commode.
- Ouais…
Sans autre explication, elle traversa la pièce d’un pas lourd, décrochant un bâillement sonore avant de passer la porte. L’aubergiste retourna à ses affaires en grommelant tandis que Ravie alla chercher son cheval à l’écurie.
- Bonjour ma brave Méryl… j’espère que tu as mieux dormit que moi…
Le cheval se mit à hénnir comme pour lui répondre. La jeune femme s’assura que la jument a été correctement soignée puis l’arnarche.
- En avant ma belle… *bâillement* Je sais pas où on va, mais on y va… *bâillement*
Ravie grimpa sur le dos de l’animal et se mit en route au petit pas.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
12 - Rouge est le sang…
Carnet de voyage de Ravie Elieson Chantesoleil, d'hiver 631, jour inconnu, mois inconnu
Cela fait déjà quatre jours que nous avons quitté le Quel’thalas. J’ai l’impression que cela fait une éternité que j’erre à la recherche de je ne sais quoi. Mes souvenirs d’Hurlevent me semblent si lointain que j’ai parfois du mal à m’en rappeler. Le manoir, Amélie, Igaria,… toutes ces choses me semblent appartenir aux souvenirs d’une autre. Depuis que ce vieil ermite m’a aidé à contenir ma soif de mana, j’ai l’impression tenace d’avoir perdu quelque chose. Même ma mère est restée perplexe devant les runes imprimées sur mes poignés. Je me demande de plus en plus si je n’ai pas fait une erreur en acceptant son aide. Les semaines qui ont suivit mon… comment dire… « marquage » ont certes été calme, mais avec le recule, quelque chose cloche… Surtout que je n’arrive plus à remettre la main sur ce vieux bonhomme, ni même à retrouver sa satanée île. Maudit soit il !
Ma mère a bien tenté de savoir de quoi il retournait. Mais dès qu’elle lançait un sort, les runes s’illuminaient, me faisant un mal de chien et faussant tous les résultats de son analyse. En même temps, c’est ce qu’elles sont sensées faire : m’infliger une douleur proportionnelle à la magie qui me touche afin de me faire passer l’envie d’en user… Quand j’y repense… Je ne devais vraiment pas être saine d’esprit pour accepter une chose pareille ! Quelle idiote ! J’ai toujours critiqué Florie pour ses choix hasardeux en matière de magie et voilà que je fais pire qu’elle. J’aurais dû trouver un palliatif plutôt que chercher à tourner le dos à ce que je suis. Maudites soient mes amies qui m’ont forcé à ces extrémités par leurs inquiétudes !
***
Six jours que nous sommes partis. Je commençais à trouver le temps long alors je suis allée me renseigner. Et là… surprise ! Le capitaine dit s’être perdu ! Un marin qui se perd sur la mer, c’est un comble ! Décidément, je détesterais toujours autant les bateaux. Il est bien dommage que ces mages du Kirin Tor aient refusé le passage de mon drake par le portail ; ou bien ces satanés nains refusant l’utilisation de mon gyrocoptère sur Azeroth pour conserver leurs mains mises sur le transport aérien grâce à leurs griffons asthmatiques ! Qu’ils aillent tous se faire voir dans le néant !
***
Huitième jour… le navire erre sur l’océan comme un alcoolique aveugle. Le… « capitaine » a ordonné une restriction des vivres. Biensur, nous n’avons pas de mage pour invoquer quelques vivres de base et cette coque de noix n’est toujours pas foutue de trouver la terre. Heureusement que j’ai laissé Méryl chez ma mère. Ils auraient pu tenter de s’en faire des steaks… enfin tenter…
***
Douzième jour. Pour le quatrième jour consécutif, nous avons droit à une mer d’huile. Aucun vent, aucun nuage, aucun bon sang de bout de terre. Hier, un matelot est mort d’un malencontreux accident. Il se serait pendu en voulant allumer la lanterne de la vigie… En plus d’être un marin de pacotille, ce « capitaine » est aussi un grand comique. Son explication n’a pas vraiment fait l’unanimité, surtout que le nœud coulant était, pour le moins, bien réalisé. Cela ne m’étonnerait pas qu’une mutinerie n’éclate dans les jours avenirs. Surtout que les restrictions de nourritures et d’eaux se sont faites un peu plus durs.
Depuis cet… accident, j’affiche clairement mon opposition. Je sais que cela ne va pas calmer le jeu mais je commence à en avoir marre. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai presque envie qu’une rébellion éclate. Cela ferait de l’animation, pour sûr.
*Des traces de sang sont visibles sur le bas de la page*
Quatre heures plus tard, voici encore un mort. Un autre « accident ». Cette fois-ci, le sous officier se serait malencontreusement empaler sur des poteaux de bois de la réserve. Ce n’est vraiment pas de chance. En réalité, je trouve ça plutôt amusant. Le navire s’est égaré. Il n’y a pas de vent. Les vivres sont en passes de manquer. Un matelot meurt. Un officier meurt. En tendant la main, je pourrais presque sentir la tension qui grandit sur l’embarcation.
***
Quinzième jour. Ce matin, des matelots sont venus me voir dans le réduit qui me sert de cabine. Ma première envie a été de voir si leurs corps pouvaient passer en entier par le hublot. Je ne suis pas la seule femme à bord, mais plus le temps passe et plus les envies grandissent. Enfin, pour une obscure raison, l’équipage semble m’éviter. Sans doute à cause de mon armement. Quoiqu’il en soit, j’ai d’abord voulu écouter ce qu’ils avaient à me dire avant de les démembrer. Ils voulaient que je prenne position. Serais-je avec l’équipage, ou serais-je avec les officiers ? Si ce n’est pas une révolte qui gronde, je me demande bien ce que s’est… Je leur ais alors dit le fond de ma pensé. Que ce capitaine serait bien plus utile attacher à l’avant du navire en guise de figure de proue hurlante. J’ai trouvé ça amusant. Ces marins n’en menaient pas large devant ma réplique. A mon avis, cet équipage n’avait pas beaucoup voyagé pour être impressionné par cette idée. J’ai ajouté que je me moquais de ce qu’ils comptaient faire tant qu’ils ne me cherchaient pas des noises. Ce n’était sans doute pas ce qu’ils espéraient entendre. Quoiqu’il en soit, ils sont repartis. J’ai hâte que les choses évoluent.
***
Dix-septième jour. Le vent est revenu, mais le navire navigue toujours à l’aveuglette. Le temps semble aussi se rafraîchir. Nous sommes peut être plus au nord que ce que je ne le pensais. J’espère que nous ne nous approcherons pas trop de Northrend. Ce n’est pas que je n’ai pas envie de voir ces fameux pingouins, mais il y a plus chaleureux comme endroit pour débarquer… J’entends du remue ménage. Je crois que ça commence.
***
*la page est chiffonnée et tâchée*
Dix-huitième jour. Une belle boucherie s’est déroulée hier. Comme je m’y attendais, l’équipage s’est mutiné. Les combats ont duré un moment. Entre les officiers qui s’étaient barricadés et les matelots qui s’attaquaient à tout ce qu’ils voyaient, ce fût divertissant. Finalement, l’équipage captura le capitaine et ses hommes. Enfin, ce qu’il en restait. Sur les trente hommes d’équipage, tout compris, il ne restait plus que dix âmes, dont deux étaient salement amochées. Les trois quarts des passagers avaient été trucidés. Et je ne parle pas de ce qui est arrivé aux autres femmes. Les mutins ont visiblement apprécié mon idée de l’autre jour, car le capitaine sert à présent de proue. Par contre, j’ai un peu moins apprécié lorsqu’ils ont voulu se retourner contre moi ensuite. Les imbéciles… Après avoir fait tout ça pour prendre cette coquille de noix, ils jettent tout aux orties pour s’en prendre à moi. Comme si dix bonhommes fatigués allaient m’effrayer. Maintenant, ils nourrissent les poissons pour la plupart. J’en ais laissé deux en vie. Ce qui fait que nous sommes six encore susceptible de penser sur ce navire. En y réfléchissant, je n’aurais peut être pas dû faire parler les armes. A six, ça risque d’être compliqué de manœuvrer ce bateau. Le bon côté des choses, c’est que l’on a beaucoup plus de vivres du coup.
Par la force des choses, me voici avec un vaisseau moribond et un équipage d’idiots sur les bras. A rajouter à tout ceci que je n’y connais absolument rien en navigation maritime… J’ai prit le plus intelligent des deux marins restant comme second et nommé l’autre comme chef d’équipe. Cela leur fait plaisir d’avoir des titres ronflant qui ne servent à rien. Les trois autres passagers, un vieillard, une femme et un binoclard, servent d’équipage. C’est mieux que rien, mais ce ne serait pas du luxe d’avoir quelques bras en plus. C’est dans ces moments que je regretterais presque les golems miniatures d’Amélie. En plus de ça, des cadavres traînent sur tout le bateau… s’y encore on pouvait en faire quelque chose…
***
Vingtième jour. Il est bien plus difficile encore de manier ce navire que ce que je pensais au début. On ne peut pas utiliser toute la voilure, c’est numériquement impossible. Mon second s’est donc restreint aux voiles les plus simple de maniement, rabattant les autres. Ce matin, le binoclard a repéré des icebergs. Je crois que l’on n’aura pas le choix. Nous allons devoir faire voiles vers Northrend si nous voulons vivre. C’est plutôt ironique de dire ça d’ailleurs, mais cette terre semble être la plus proche et surtout la plus accessible. En prenant comme point de repère le soleil et la position des icebergs, mon second aidé du binoclard ont défini une direction approximative. J’ai mit le cap dessus, un petit espoir vaut mieux que rien.
***
*l’écriture semble moins souple*
Vingt-deuxième jour. Le temps s’est considérablement refroidit. La glace a envahit le pont et les cordages. Mais nous sommes trop peu nombreux pour tout nettoyer alors l’on va à l’essentiel. L’avantage est que nous avons de nouveau une source d’eau potable. Ces eaux froides sont aussi assez riches en poissons ce qui va en me rassurant un peu. Je n’aime pas particulièrement le poisson, mais il vaut mieux ça que de crever de faim. Le vieillard est mort ce matin. Il n’a visiblement pas supporté ce refroidissement. Personnellement, je ne trouve pas qu’il fasse si froid que cela. Je vois bien la glace de partout, mais ça ne me dérange pas plus que cela. C’est sans doute un effet secondaire de mes marques. Cela fait un jour qu’elles luisent faiblement mais cela ne me fait pas mal comme d’habitude. Je ne sais pas trop si c’est une bonne chose ou non.
***
*la page est froissée et l’écriture est assez chaotique*
Vingt-troisième jour. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais à mon réveil, j’étais seule sur le navire. Aucune trace des autres. Cela va être pour le moins problématique à présent. Un instant, je me suis demandée s’ils n’étaient pas partis en chaloupes, mais elles sont toutes là.
Quand j’y repense, c’est vraiment très bizarre. Je suis toute seule sur un navire que je ne peux pas diriger seule, faisant route vers le pire des continents de ce monde, et cela ne me fait ni chaud, ni froid. Sans doute suis-je plus traumatiser que ce que je ne pense. Quoiqu’il en soit, cela m’est totalement égale.
***
Vingt-quatrième jour. Le navire est gelé, les voiles sont en lambeaux, les divers mécanismes sont bloqués. Mais je suis enfin arrivée. Comme je ne dirigeais plus rien du tout, j’ai attendu que le bateau s’échoue. J’ai prit mes affaires et j’ai sauté sur terre. Il ne me reste plus qu’à trouver un autre navire pour rentrer. Je me demande si le voyage sera aussi animé.
Le reste du carnet est vierge, les pages sont sales et froissés.
Carnet de voyage de Ravie Elieson Chantesoleil, d'hiver 631, jour inconnu, mois inconnu
Cela fait déjà quatre jours que nous avons quitté le Quel’thalas. J’ai l’impression que cela fait une éternité que j’erre à la recherche de je ne sais quoi. Mes souvenirs d’Hurlevent me semblent si lointain que j’ai parfois du mal à m’en rappeler. Le manoir, Amélie, Igaria,… toutes ces choses me semblent appartenir aux souvenirs d’une autre. Depuis que ce vieil ermite m’a aidé à contenir ma soif de mana, j’ai l’impression tenace d’avoir perdu quelque chose. Même ma mère est restée perplexe devant les runes imprimées sur mes poignés. Je me demande de plus en plus si je n’ai pas fait une erreur en acceptant son aide. Les semaines qui ont suivit mon… comment dire… « marquage » ont certes été calme, mais avec le recule, quelque chose cloche… Surtout que je n’arrive plus à remettre la main sur ce vieux bonhomme, ni même à retrouver sa satanée île. Maudit soit il !
Ma mère a bien tenté de savoir de quoi il retournait. Mais dès qu’elle lançait un sort, les runes s’illuminaient, me faisant un mal de chien et faussant tous les résultats de son analyse. En même temps, c’est ce qu’elles sont sensées faire : m’infliger une douleur proportionnelle à la magie qui me touche afin de me faire passer l’envie d’en user… Quand j’y repense… Je ne devais vraiment pas être saine d’esprit pour accepter une chose pareille ! Quelle idiote ! J’ai toujours critiqué Florie pour ses choix hasardeux en matière de magie et voilà que je fais pire qu’elle. J’aurais dû trouver un palliatif plutôt que chercher à tourner le dos à ce que je suis. Maudites soient mes amies qui m’ont forcé à ces extrémités par leurs inquiétudes !
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Six jours que nous sommes partis. Je commençais à trouver le temps long alors je suis allée me renseigner. Et là… surprise ! Le capitaine dit s’être perdu ! Un marin qui se perd sur la mer, c’est un comble ! Décidément, je détesterais toujours autant les bateaux. Il est bien dommage que ces mages du Kirin Tor aient refusé le passage de mon drake par le portail ; ou bien ces satanés nains refusant l’utilisation de mon gyrocoptère sur Azeroth pour conserver leurs mains mises sur le transport aérien grâce à leurs griffons asthmatiques ! Qu’ils aillent tous se faire voir dans le néant !
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Huitième jour… le navire erre sur l’océan comme un alcoolique aveugle. Le… « capitaine » a ordonné une restriction des vivres. Biensur, nous n’avons pas de mage pour invoquer quelques vivres de base et cette coque de noix n’est toujours pas foutue de trouver la terre. Heureusement que j’ai laissé Méryl chez ma mère. Ils auraient pu tenter de s’en faire des steaks… enfin tenter…
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Douzième jour. Pour le quatrième jour consécutif, nous avons droit à une mer d’huile. Aucun vent, aucun nuage, aucun bon sang de bout de terre. Hier, un matelot est mort d’un malencontreux accident. Il se serait pendu en voulant allumer la lanterne de la vigie… En plus d’être un marin de pacotille, ce « capitaine » est aussi un grand comique. Son explication n’a pas vraiment fait l’unanimité, surtout que le nœud coulant était, pour le moins, bien réalisé. Cela ne m’étonnerait pas qu’une mutinerie n’éclate dans les jours avenirs. Surtout que les restrictions de nourritures et d’eaux se sont faites un peu plus durs.
Depuis cet… accident, j’affiche clairement mon opposition. Je sais que cela ne va pas calmer le jeu mais je commence à en avoir marre. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai presque envie qu’une rébellion éclate. Cela ferait de l’animation, pour sûr.
*Des traces de sang sont visibles sur le bas de la page*
Quatre heures plus tard, voici encore un mort. Un autre « accident ». Cette fois-ci, le sous officier se serait malencontreusement empaler sur des poteaux de bois de la réserve. Ce n’est vraiment pas de chance. En réalité, je trouve ça plutôt amusant. Le navire s’est égaré. Il n’y a pas de vent. Les vivres sont en passes de manquer. Un matelot meurt. Un officier meurt. En tendant la main, je pourrais presque sentir la tension qui grandit sur l’embarcation.
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Quinzième jour. Ce matin, des matelots sont venus me voir dans le réduit qui me sert de cabine. Ma première envie a été de voir si leurs corps pouvaient passer en entier par le hublot. Je ne suis pas la seule femme à bord, mais plus le temps passe et plus les envies grandissent. Enfin, pour une obscure raison, l’équipage semble m’éviter. Sans doute à cause de mon armement. Quoiqu’il en soit, j’ai d’abord voulu écouter ce qu’ils avaient à me dire avant de les démembrer. Ils voulaient que je prenne position. Serais-je avec l’équipage, ou serais-je avec les officiers ? Si ce n’est pas une révolte qui gronde, je me demande bien ce que s’est… Je leur ais alors dit le fond de ma pensé. Que ce capitaine serait bien plus utile attacher à l’avant du navire en guise de figure de proue hurlante. J’ai trouvé ça amusant. Ces marins n’en menaient pas large devant ma réplique. A mon avis, cet équipage n’avait pas beaucoup voyagé pour être impressionné par cette idée. J’ai ajouté que je me moquais de ce qu’ils comptaient faire tant qu’ils ne me cherchaient pas des noises. Ce n’était sans doute pas ce qu’ils espéraient entendre. Quoiqu’il en soit, ils sont repartis. J’ai hâte que les choses évoluent.
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Dix-septième jour. Le vent est revenu, mais le navire navigue toujours à l’aveuglette. Le temps semble aussi se rafraîchir. Nous sommes peut être plus au nord que ce que je ne le pensais. J’espère que nous ne nous approcherons pas trop de Northrend. Ce n’est pas que je n’ai pas envie de voir ces fameux pingouins, mais il y a plus chaleureux comme endroit pour débarquer… J’entends du remue ménage. Je crois que ça commence.
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*la page est chiffonnée et tâchée*
Dix-huitième jour. Une belle boucherie s’est déroulée hier. Comme je m’y attendais, l’équipage s’est mutiné. Les combats ont duré un moment. Entre les officiers qui s’étaient barricadés et les matelots qui s’attaquaient à tout ce qu’ils voyaient, ce fût divertissant. Finalement, l’équipage captura le capitaine et ses hommes. Enfin, ce qu’il en restait. Sur les trente hommes d’équipage, tout compris, il ne restait plus que dix âmes, dont deux étaient salement amochées. Les trois quarts des passagers avaient été trucidés. Et je ne parle pas de ce qui est arrivé aux autres femmes. Les mutins ont visiblement apprécié mon idée de l’autre jour, car le capitaine sert à présent de proue. Par contre, j’ai un peu moins apprécié lorsqu’ils ont voulu se retourner contre moi ensuite. Les imbéciles… Après avoir fait tout ça pour prendre cette coquille de noix, ils jettent tout aux orties pour s’en prendre à moi. Comme si dix bonhommes fatigués allaient m’effrayer. Maintenant, ils nourrissent les poissons pour la plupart. J’en ais laissé deux en vie. Ce qui fait que nous sommes six encore susceptible de penser sur ce navire. En y réfléchissant, je n’aurais peut être pas dû faire parler les armes. A six, ça risque d’être compliqué de manœuvrer ce bateau. Le bon côté des choses, c’est que l’on a beaucoup plus de vivres du coup.
Par la force des choses, me voici avec un vaisseau moribond et un équipage d’idiots sur les bras. A rajouter à tout ceci que je n’y connais absolument rien en navigation maritime… J’ai prit le plus intelligent des deux marins restant comme second et nommé l’autre comme chef d’équipe. Cela leur fait plaisir d’avoir des titres ronflant qui ne servent à rien. Les trois autres passagers, un vieillard, une femme et un binoclard, servent d’équipage. C’est mieux que rien, mais ce ne serait pas du luxe d’avoir quelques bras en plus. C’est dans ces moments que je regretterais presque les golems miniatures d’Amélie. En plus de ça, des cadavres traînent sur tout le bateau… s’y encore on pouvait en faire quelque chose…
***
Vingtième jour. Il est bien plus difficile encore de manier ce navire que ce que je pensais au début. On ne peut pas utiliser toute la voilure, c’est numériquement impossible. Mon second s’est donc restreint aux voiles les plus simple de maniement, rabattant les autres. Ce matin, le binoclard a repéré des icebergs. Je crois que l’on n’aura pas le choix. Nous allons devoir faire voiles vers Northrend si nous voulons vivre. C’est plutôt ironique de dire ça d’ailleurs, mais cette terre semble être la plus proche et surtout la plus accessible. En prenant comme point de repère le soleil et la position des icebergs, mon second aidé du binoclard ont défini une direction approximative. J’ai mit le cap dessus, un petit espoir vaut mieux que rien.
***
*l’écriture semble moins souple*
Vingt-deuxième jour. Le temps s’est considérablement refroidit. La glace a envahit le pont et les cordages. Mais nous sommes trop peu nombreux pour tout nettoyer alors l’on va à l’essentiel. L’avantage est que nous avons de nouveau une source d’eau potable. Ces eaux froides sont aussi assez riches en poissons ce qui va en me rassurant un peu. Je n’aime pas particulièrement le poisson, mais il vaut mieux ça que de crever de faim. Le vieillard est mort ce matin. Il n’a visiblement pas supporté ce refroidissement. Personnellement, je ne trouve pas qu’il fasse si froid que cela. Je vois bien la glace de partout, mais ça ne me dérange pas plus que cela. C’est sans doute un effet secondaire de mes marques. Cela fait un jour qu’elles luisent faiblement mais cela ne me fait pas mal comme d’habitude. Je ne sais pas trop si c’est une bonne chose ou non.
***
*la page est froissée et l’écriture est assez chaotique*
Vingt-troisième jour. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais à mon réveil, j’étais seule sur le navire. Aucune trace des autres. Cela va être pour le moins problématique à présent. Un instant, je me suis demandée s’ils n’étaient pas partis en chaloupes, mais elles sont toutes là.
Quand j’y repense, c’est vraiment très bizarre. Je suis toute seule sur un navire que je ne peux pas diriger seule, faisant route vers le pire des continents de ce monde, et cela ne me fait ni chaud, ni froid. Sans doute suis-je plus traumatiser que ce que je ne pense. Quoiqu’il en soit, cela m’est totalement égale.
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Vingt-quatrième jour. Le navire est gelé, les voiles sont en lambeaux, les divers mécanismes sont bloqués. Mais je suis enfin arrivée. Comme je ne dirigeais plus rien du tout, j’ai attendu que le bateau s’échoue. J’ai prit mes affaires et j’ai sauté sur terre. Il ne me reste plus qu’à trouver un autre navire pour rentrer. Je me demande si le voyage sera aussi animé.
Le reste du carnet est vierge, les pages sont sales et froissés.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
13 - … tendre est la mousse ...
Carnet de voyage de Ravie Chantesoleil, printemps 631.
Voilà près de quatre mois que je n’ai plus donné de nouvelles à mes proches. Quatre mois que j’erre à la recherche de celui qui m’avait fait ces satanés marques aux poignés. Et rien… aucune piste… à croire que ce vieil elfe n’a jamais existé. Et trois mois que je suis arrivée ici. Mais mon temps a été bien rempli.
Je recommence à écrire dans un journal afin de poser mes idées, de faire le point, ce genre de choses, bien plus que pour la postérité en somme. Ce journal est assez léger pour le moment. Il faut dire que je ne sais pas où j’ai pu perdre l’original. J’ai sans doute dû l’arrêter à mon arrivé sur Northrend. Etant donné que je n’étais plus vraiment moi-même à ce moment là. Enfin bref…
Pour résumer… je me suis faîte avoir. Avoir par mes origines, avoir par un pseudo ermite, avoir par des énergies qui me dépassent. Comme le dit Huan, « je suis une jeune chose piégée par un vieux monde ». C’est sans doute sa manière de me dire que je n’y pouvais pas grand-chose. Qui est Huan ? Je le raconterais plus tard, c’est à lui que je dois ma « reprise en main ». Je ferme cette parenthèse pour le moment, j’y reviendrais plus tard.
Donc… comme toute descendante Quel’dorei, j’ai ressentis à un moment la « soif » qui a déjà poussé bien des miens à commettre des folies. Vu que je suis à moitié humaine, c’était très diffus à l’origine : un vague besoin d’autre chose, une certaine lassitude, ce genre de chose. Je savais que cela pouvait me pendre au nez, d’ailleurs ma sœur et ma mère ont toutes les deux connues cet état. Mais je pensais qu’en étant qu’une simple épéiste j’échapperais à cette fièvre. Sauf que j’étais exposée à la magie en permanence. Partout où j’allais, j’étais soumise à son influence. De fils en aiguille, j’ai franchit le pas. Un jour, j’ai demandé à Amélie de m’apprendre comment « invoquer » mon épée. Cela partait d’un bon sentiment. Après tout, qu’est une épéiste sans son arme ? J’appris assez vite à le faire. Et ce fût comme une goutte d’eau faisant déborder un vase. J’eus de plus en plus envie d’user de magie, d’aller dans des endroits où elle était palpable. Je suis devenue instable et irascible à tel point que sur un coup de tête, je suis partie.
Au cours de ce premier voyage, j’ai rencontré un vieux Quel’doreï. Je ne sais pas trop comment j’ai fait, ni comment mes pas m’ont amené jusqu’à lui. Huan a une théorie là-dessus. Il pense que mon instinct de semi elfe m’aurait guidé jusqu’à une personne capable de combler cette soif naissante. Malheureusement pour moi, ça m’a guidé jusqu’à cet individu. Le fait que, la première fois où je l’ai rencontré, il semblait m’attendre aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais voilà… on peut faire des choses étranges sous l’état qu’était le mien. Je suis restée un temps avec lui et ma soif s’apaisa. Avec le recule, il ne devait que me fournir ce dont j’avais besoin. Subtilement, au lieu de me soigner, il ne faisait que renforcer ma demande. Quoiqu’il en soit, il me proposa un marché qui m’amena où je suis à présent. Je dois avouer que je ne me souviens que vaguement de ce moment là. Un peu comme les souvenirs que l’on a au lendemain d’une cuite monumentale. Il me colla une étrange pierre sur chaque poignet. Celles-ci me brûlèrent et laissèrent ces marques sur ma peau. Il me dit ensuite que ces runes m’aideront. Elles étaient sensés se mettre à luire et à brûler chaque fois que je serais exposée à une magie directement, ou bien si moi-même j’éprouvais le besoin d’y recourir. Comment des runes peuvent elles s’illuminer toutes seules, si ce n’est par magie ? Plutôt étrange comme remède contre son utilisation. Sur le moment, cela ne m’avait même pas frappé…
Toute heureuse, je suis retournée vers les miens. Cela n’a duré qu’un temps… Mes poignets me firent atrocement mal et la lueur qui éclairent les yeux des Quel’doreï se faisait de plus en plus visible dans les miens. Au lieu d’un remède, j’avais de plus en plus l’impression d’avoir reçu une sorte de catalyseur pour réveiller mes instincts elfiques. J’allais trouver ma mère et lui fît voir mes poignets. Devant sa réaction mi figue, mi raisin, je suis partie, bien décider à retrouver ce vieil ermite.
Il n’y avait nulle part de trace de cet individu, de vagues rumeurs, par-ci, par-là, mais rien de concret. Je savais que je devais me dépêcher, alors je suivis la rumeur qui me semblait la meilleure. Je pris le bateau en direction des îles du nord ouest. Une fois en mer, le sort sembla s’acharner contre nous : plus de vent, le capitaine qui se perd, les vivres qui viennent à être rationnés et un accident malheureux. A ce moment là, je ne compris pas trop ce qui m’arriva, mais au lieu de calmer le jeu, je mis de l’alcool sur le feu. J’ai… tué un homme là-bas, un officier, afin de semer la zizanie. Et ça n’a pas manqué, une mutinerie éclata. Une véritable boucherie à laquelle je pris plaisir à participer. Mais tout reste vague et embrumé encore. Je me suis retrouvée sur Northrend, je ne sais plus trop comment. Le reste est encore plus vague mais… je crois… non, je sais… qu’il m’est arrivé quelque chose là-bas. Je ne vais pas m’étendre sur la suite, je crois que ces souvenirs là devront mourir avec moi… enfin, façon de parler. Quoiqu’il en soit, dans un éclair de lucidité, j’ai prit mes jambes à mon cou et suis partie du continent gelé. J’ai sauté dans la première coquille de noix que j’ai trouvé pour m’enfuir au plus loin. Huan me dit que c’est sans doute trop tard et je dois malheureusement reconnaître qu’il a sans doute raison.
J’ai dérivé un certains temps sur l’océan avant d'échouer je ne sais où ; une petite île avec une végétation assez dense me faisant penser à un mélange entre Stranglethorn et Elwynn. C’est là que j’ai rencontré Huan. Huan Xinchang pour être exacte. C’est un homme, d’une quarantaine d’années, tout ce qu’il y a de plus normal à part son nom imprononçable. Il est le chef de la milice d’un petit village humain niché en bord de crique.
L’architecture de cet endroit est tout à fait étrange. A première vue, on aurait dit des bâtiments elfiques en bois sculpté mais en beaucoup plus compartimentés et fermés, avec des portes en papier. Les gens là-bas semblent venir de tas d’horizon différents : des grands blonds, des gens à la peaux sombres ou bien pâles comme de la porcelaine se côtoient comme si de rien n’était. Ils ne m’ont pas accueillit les bras ouverts, mais ne m’ont pas non plus rejetée. C’était assez déroutant, tout comme leurs manières. Je n’ai jamais vue des gens aussi mesurés. Malgré mon attitude du début plutôt hostile, Huan m’accorda un statut de réfugiée et il m’accueillit dans sa maison.
J’avoue que j’ai mit un moment avant de me sentir à mon aise. Ces gens font tellement de manières pour tout et n’importe quoi que cela devenait par moment pénible. Mais au final, je trouvais l’endroit plutôt paisible. Pour la première fois depuis pas mal de temps, je me sentais assez bien. Je me demandais si ça allait durer ceci dit. Après quelques jours de repos, Huan me fît rapidement visiter le village et m’apprit ce qu’il était bon de faire, ou de ne pas faire, ici. Le fait que je sois une femme combattante avait aussi l’air de les gêner. C’était pourtant monnaie courante par ces temps de guerre. Mais pour eux, les femmes devaient rester en retrait et laisser la guerre aux hommes. Cette façon de penser eut tôt fait de m’énerver mais comme j’étais dans l’impossibilité de partir, il fallait bien que je m’adapte. En effet, mon bateau n’était pas au mieux de sa forme et les gens d’ici ne prenaient la mer que pour pêcher sur de petites barques. Huan m’amena au chef du village et me présenta officiellement lors d’un cérémonial hors du commun. Bien que ces gens parlent le commun, ils emploient par moment des mots étranges que je n’avais jamais entendus. A la suite de la présentation, le chef se contenta de me dire bonjour et bienvenue sans décrocher un sourire, puis nous dûmes quitter la pièce.
Comme toutes ces façons de faire m’intriguaient, je finis par demander à Huan d’où est-ce que tout ça venait. Il se contenta de me répondre avec un truc du genre : « le soleil est chaud mais les réponses sont comme neiges ». Sur le coup, j’ai pensé qu’il ne voulait pas me répondre, mais en fait, il l’avait fait à sa manière. Ces gens ont tendance à répondre toujours à côté de la plaque tout en disant l’essentiel.
Plus tard, j’appris que ce petit archipel de rien appartenait il y a longtemps à un clan de Shodo-pan Pandaren. Un Shodo-pan est une sorte de croisement entre un guerrier et un shaman, le tout avec un zest de paladin. Au fil du temps, des humains et autres sont venus vivre ici, des naufragés, des gens sauvés par les Pandaren, des marginaux. J’ai d’ailleurs cru comprendre que Pandaria n’était pas excessivement loin d’ici mais personne ne semble avoir d’idée très précise du sujet. Ou du moins, personne ne veut en parler. Donc, ces humains et elfes de tout horizon ont cohabité avec ces êtres pendant plusieurs siècles créant l’endroit où je suis à présent. Le dernier des Pandarens de l’île semble être parti il y a une quinzaine d’années, mais là aussi je n’ai eut que des réponses assez vague. Quoiqu’il en soit, ces guerriers à fourrure ont imprimé leurs façons de vivre à l’île et à ceux qui l’habitent. J’en ais déduis aussi que toutes les expressions étranges devaient découler de leur langue d’origine. Huan me raconta qu’il avait été personnellement entraîné par le dernier Shodo-pan de l’île. Vu l’endroit où je me trouve, c’est sans doute vrai, mais c’est difficilement vérifiable, comme toutes les histoires qui entourent cet archipel. Il n’en reste pas moins que Huan est un épéiste d’une grande qualité. Ils n’ont pas eut de redoutable ennemis à abattre, tout juste quelques murlocs, mais pourtant lui et sa milice combattent comme des guerriers aguerris. Il faut dire qu’ils s’entraînent chaque jour. En vérité, c’est plus une sorte de rituel poussé qu’un entraînement. Nous avons bien échangé quelques coups, mais ses techniques sont difficiles à maîtriser. Elles requièrent une certaine philosophie de vie pour être pleinement appréhendées.
Les mois ont passé et j’ai eut le loisir de m’habituer à ce mode de vie. Pas si déplaisant que ça en fin de compte. Malgré le manque d’égard dont j’ai été victime dans les premier temps, je me suis assez bien intégrée. Leurs mœurs sont assez strictes, mais il faut bien dire qu’il y a pas mal de bons côtés même si le fait d’être une femme ne joue pas en ma faveur ici. En tant que combattante, je bénéficie de certains privilèges, du moins c’est ce que Huan m’a dit, juste assez pour que les autres femmes du village puissent me snober. En gros, je suis plus ou moins traitée comme si j’étais un homme en un peu plus frêle. Ce n’est pas plus mal je pense, les femmes du villages semblent trimer à longueur de journée.
Dès les premiers jours, la femme de Huan, Koyomi, m’a plus ou moins prise sous son aile. Je sens bien qu’elle n’est pas vraiment enchantée par le fait que je partage son toit, mais elle semble laisser de côté ses sentiments pour prendre soin de moi. Au fil des semaines, nous avons commencé à papoter ensemble, même si elle reste très réservée. Quelque part, je pense qu’elle envie un peu ma façon d’être. Je mets ça sur le compte de la différence de culture. Alors pour ne pas trop la choquer, j’essaie d’être plus femme. Et puis, même si rester sagement dans mon coin n’est pas vraiment mon style, il y a du bon à me laisser aller aux raffinements de cette culture.
Carnet de voyage de Ravie Chantesoleil, printemps 631.
Voilà près de quatre mois que je n’ai plus donné de nouvelles à mes proches. Quatre mois que j’erre à la recherche de celui qui m’avait fait ces satanés marques aux poignés. Et rien… aucune piste… à croire que ce vieil elfe n’a jamais existé. Et trois mois que je suis arrivée ici. Mais mon temps a été bien rempli.
Je recommence à écrire dans un journal afin de poser mes idées, de faire le point, ce genre de choses, bien plus que pour la postérité en somme. Ce journal est assez léger pour le moment. Il faut dire que je ne sais pas où j’ai pu perdre l’original. J’ai sans doute dû l’arrêter à mon arrivé sur Northrend. Etant donné que je n’étais plus vraiment moi-même à ce moment là. Enfin bref…
Pour résumer… je me suis faîte avoir. Avoir par mes origines, avoir par un pseudo ermite, avoir par des énergies qui me dépassent. Comme le dit Huan, « je suis une jeune chose piégée par un vieux monde ». C’est sans doute sa manière de me dire que je n’y pouvais pas grand-chose. Qui est Huan ? Je le raconterais plus tard, c’est à lui que je dois ma « reprise en main ». Je ferme cette parenthèse pour le moment, j’y reviendrais plus tard.
Donc… comme toute descendante Quel’dorei, j’ai ressentis à un moment la « soif » qui a déjà poussé bien des miens à commettre des folies. Vu que je suis à moitié humaine, c’était très diffus à l’origine : un vague besoin d’autre chose, une certaine lassitude, ce genre de chose. Je savais que cela pouvait me pendre au nez, d’ailleurs ma sœur et ma mère ont toutes les deux connues cet état. Mais je pensais qu’en étant qu’une simple épéiste j’échapperais à cette fièvre. Sauf que j’étais exposée à la magie en permanence. Partout où j’allais, j’étais soumise à son influence. De fils en aiguille, j’ai franchit le pas. Un jour, j’ai demandé à Amélie de m’apprendre comment « invoquer » mon épée. Cela partait d’un bon sentiment. Après tout, qu’est une épéiste sans son arme ? J’appris assez vite à le faire. Et ce fût comme une goutte d’eau faisant déborder un vase. J’eus de plus en plus envie d’user de magie, d’aller dans des endroits où elle était palpable. Je suis devenue instable et irascible à tel point que sur un coup de tête, je suis partie.
Au cours de ce premier voyage, j’ai rencontré un vieux Quel’doreï. Je ne sais pas trop comment j’ai fait, ni comment mes pas m’ont amené jusqu’à lui. Huan a une théorie là-dessus. Il pense que mon instinct de semi elfe m’aurait guidé jusqu’à une personne capable de combler cette soif naissante. Malheureusement pour moi, ça m’a guidé jusqu’à cet individu. Le fait que, la première fois où je l’ai rencontré, il semblait m’attendre aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais voilà… on peut faire des choses étranges sous l’état qu’était le mien. Je suis restée un temps avec lui et ma soif s’apaisa. Avec le recule, il ne devait que me fournir ce dont j’avais besoin. Subtilement, au lieu de me soigner, il ne faisait que renforcer ma demande. Quoiqu’il en soit, il me proposa un marché qui m’amena où je suis à présent. Je dois avouer que je ne me souviens que vaguement de ce moment là. Un peu comme les souvenirs que l’on a au lendemain d’une cuite monumentale. Il me colla une étrange pierre sur chaque poignet. Celles-ci me brûlèrent et laissèrent ces marques sur ma peau. Il me dit ensuite que ces runes m’aideront. Elles étaient sensés se mettre à luire et à brûler chaque fois que je serais exposée à une magie directement, ou bien si moi-même j’éprouvais le besoin d’y recourir. Comment des runes peuvent elles s’illuminer toutes seules, si ce n’est par magie ? Plutôt étrange comme remède contre son utilisation. Sur le moment, cela ne m’avait même pas frappé…
Toute heureuse, je suis retournée vers les miens. Cela n’a duré qu’un temps… Mes poignets me firent atrocement mal et la lueur qui éclairent les yeux des Quel’doreï se faisait de plus en plus visible dans les miens. Au lieu d’un remède, j’avais de plus en plus l’impression d’avoir reçu une sorte de catalyseur pour réveiller mes instincts elfiques. J’allais trouver ma mère et lui fît voir mes poignets. Devant sa réaction mi figue, mi raisin, je suis partie, bien décider à retrouver ce vieil ermite.
Il n’y avait nulle part de trace de cet individu, de vagues rumeurs, par-ci, par-là, mais rien de concret. Je savais que je devais me dépêcher, alors je suivis la rumeur qui me semblait la meilleure. Je pris le bateau en direction des îles du nord ouest. Une fois en mer, le sort sembla s’acharner contre nous : plus de vent, le capitaine qui se perd, les vivres qui viennent à être rationnés et un accident malheureux. A ce moment là, je ne compris pas trop ce qui m’arriva, mais au lieu de calmer le jeu, je mis de l’alcool sur le feu. J’ai… tué un homme là-bas, un officier, afin de semer la zizanie. Et ça n’a pas manqué, une mutinerie éclata. Une véritable boucherie à laquelle je pris plaisir à participer. Mais tout reste vague et embrumé encore. Je me suis retrouvée sur Northrend, je ne sais plus trop comment. Le reste est encore plus vague mais… je crois… non, je sais… qu’il m’est arrivé quelque chose là-bas. Je ne vais pas m’étendre sur la suite, je crois que ces souvenirs là devront mourir avec moi… enfin, façon de parler. Quoiqu’il en soit, dans un éclair de lucidité, j’ai prit mes jambes à mon cou et suis partie du continent gelé. J’ai sauté dans la première coquille de noix que j’ai trouvé pour m’enfuir au plus loin. Huan me dit que c’est sans doute trop tard et je dois malheureusement reconnaître qu’il a sans doute raison.
J’ai dérivé un certains temps sur l’océan avant d'échouer je ne sais où ; une petite île avec une végétation assez dense me faisant penser à un mélange entre Stranglethorn et Elwynn. C’est là que j’ai rencontré Huan. Huan Xinchang pour être exacte. C’est un homme, d’une quarantaine d’années, tout ce qu’il y a de plus normal à part son nom imprononçable. Il est le chef de la milice d’un petit village humain niché en bord de crique.
L’architecture de cet endroit est tout à fait étrange. A première vue, on aurait dit des bâtiments elfiques en bois sculpté mais en beaucoup plus compartimentés et fermés, avec des portes en papier. Les gens là-bas semblent venir de tas d’horizon différents : des grands blonds, des gens à la peaux sombres ou bien pâles comme de la porcelaine se côtoient comme si de rien n’était. Ils ne m’ont pas accueillit les bras ouverts, mais ne m’ont pas non plus rejetée. C’était assez déroutant, tout comme leurs manières. Je n’ai jamais vue des gens aussi mesurés. Malgré mon attitude du début plutôt hostile, Huan m’accorda un statut de réfugiée et il m’accueillit dans sa maison.
J’avoue que j’ai mit un moment avant de me sentir à mon aise. Ces gens font tellement de manières pour tout et n’importe quoi que cela devenait par moment pénible. Mais au final, je trouvais l’endroit plutôt paisible. Pour la première fois depuis pas mal de temps, je me sentais assez bien. Je me demandais si ça allait durer ceci dit. Après quelques jours de repos, Huan me fît rapidement visiter le village et m’apprit ce qu’il était bon de faire, ou de ne pas faire, ici. Le fait que je sois une femme combattante avait aussi l’air de les gêner. C’était pourtant monnaie courante par ces temps de guerre. Mais pour eux, les femmes devaient rester en retrait et laisser la guerre aux hommes. Cette façon de penser eut tôt fait de m’énerver mais comme j’étais dans l’impossibilité de partir, il fallait bien que je m’adapte. En effet, mon bateau n’était pas au mieux de sa forme et les gens d’ici ne prenaient la mer que pour pêcher sur de petites barques. Huan m’amena au chef du village et me présenta officiellement lors d’un cérémonial hors du commun. Bien que ces gens parlent le commun, ils emploient par moment des mots étranges que je n’avais jamais entendus. A la suite de la présentation, le chef se contenta de me dire bonjour et bienvenue sans décrocher un sourire, puis nous dûmes quitter la pièce.
Comme toutes ces façons de faire m’intriguaient, je finis par demander à Huan d’où est-ce que tout ça venait. Il se contenta de me répondre avec un truc du genre : « le soleil est chaud mais les réponses sont comme neiges ». Sur le coup, j’ai pensé qu’il ne voulait pas me répondre, mais en fait, il l’avait fait à sa manière. Ces gens ont tendance à répondre toujours à côté de la plaque tout en disant l’essentiel.
Plus tard, j’appris que ce petit archipel de rien appartenait il y a longtemps à un clan de Shodo-pan Pandaren. Un Shodo-pan est une sorte de croisement entre un guerrier et un shaman, le tout avec un zest de paladin. Au fil du temps, des humains et autres sont venus vivre ici, des naufragés, des gens sauvés par les Pandaren, des marginaux. J’ai d’ailleurs cru comprendre que Pandaria n’était pas excessivement loin d’ici mais personne ne semble avoir d’idée très précise du sujet. Ou du moins, personne ne veut en parler. Donc, ces humains et elfes de tout horizon ont cohabité avec ces êtres pendant plusieurs siècles créant l’endroit où je suis à présent. Le dernier des Pandarens de l’île semble être parti il y a une quinzaine d’années, mais là aussi je n’ai eut que des réponses assez vague. Quoiqu’il en soit, ces guerriers à fourrure ont imprimé leurs façons de vivre à l’île et à ceux qui l’habitent. J’en ais déduis aussi que toutes les expressions étranges devaient découler de leur langue d’origine. Huan me raconta qu’il avait été personnellement entraîné par le dernier Shodo-pan de l’île. Vu l’endroit où je me trouve, c’est sans doute vrai, mais c’est difficilement vérifiable, comme toutes les histoires qui entourent cet archipel. Il n’en reste pas moins que Huan est un épéiste d’une grande qualité. Ils n’ont pas eut de redoutable ennemis à abattre, tout juste quelques murlocs, mais pourtant lui et sa milice combattent comme des guerriers aguerris. Il faut dire qu’ils s’entraînent chaque jour. En vérité, c’est plus une sorte de rituel poussé qu’un entraînement. Nous avons bien échangé quelques coups, mais ses techniques sont difficiles à maîtriser. Elles requièrent une certaine philosophie de vie pour être pleinement appréhendées.
Les mois ont passé et j’ai eut le loisir de m’habituer à ce mode de vie. Pas si déplaisant que ça en fin de compte. Malgré le manque d’égard dont j’ai été victime dans les premier temps, je me suis assez bien intégrée. Leurs mœurs sont assez strictes, mais il faut bien dire qu’il y a pas mal de bons côtés même si le fait d’être une femme ne joue pas en ma faveur ici. En tant que combattante, je bénéficie de certains privilèges, du moins c’est ce que Huan m’a dit, juste assez pour que les autres femmes du village puissent me snober. En gros, je suis plus ou moins traitée comme si j’étais un homme en un peu plus frêle. Ce n’est pas plus mal je pense, les femmes du villages semblent trimer à longueur de journée.
Dès les premiers jours, la femme de Huan, Koyomi, m’a plus ou moins prise sous son aile. Je sens bien qu’elle n’est pas vraiment enchantée par le fait que je partage son toit, mais elle semble laisser de côté ses sentiments pour prendre soin de moi. Au fil des semaines, nous avons commencé à papoter ensemble, même si elle reste très réservée. Quelque part, je pense qu’elle envie un peu ma façon d’être. Je mets ça sur le compte de la différence de culture. Alors pour ne pas trop la choquer, j’essaie d’être plus femme. Et puis, même si rester sagement dans mon coin n’est pas vraiment mon style, il y a du bon à me laisser aller aux raffinements de cette culture.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
14 - … chaud est le cœur ...
Le jour se lève sur le paisible village de Shirohama, les oiseaux pépient gaiement et les habitants se mettent à vaquer à leurs occupations habituelles. Sortant en riant d'une petite maison surplombant la mer, deux petites filles filent en direction de la place du marché, sous le regard d'une mère aimante et d’une jeune femme souriante.
- « Yuki ! Liun ! N’allez pas trop loin ! »
Les petites filles firent un signe de la main à leur mère pour toute réponse avant de continuer leur chemin. Comme tous les matins, ces petites filles allaient se mêler à la foule des marchands qu'elles connaissaient tous. Ceux-ci, souriants, leurs offriraient des sucreries juste pour le plaisir de voir ces gamines rire.
- « Et bien, quelle santé elles ont… »
- « Elles sont toutes excitées, c’est normal. Demain est le premier jour de l’été. »
La jeune femme resta un peu perplexe quand une silhouette sortie à son tour de la maison.
- « Aujourd’hui est jour de fête, Elieson-chan. »
- « Je ne comprends pas Huan-san. Ce jour a quoi de particulier ? »
Huan sourit légèrement et reprit.
- « C’est le Kawabiraki, la fête des rivières. Mais à vrai dire, l’origine se perd un peu dans le temps. Mais en gros, nous fêtons l’arrivée de l’été. Il va y avoir des défilés, des concours, de nombreux marchands, de quoi boire et manger pour tout le monde, de la musique, des danses et un superbe feu d’artifice ce soir. »
- « Comme dans toutes les fêtes… »
Les propos de Ravie le firent rire aux éclats.
- « Ah ah ah, oui ! C’est peut être vrai ! »
Après un petit moment à rire, Huan reprit un ton plus sérieux.
- « Quoiqu’il en soit, pas d’entraînement aujourd’hui Elieson-chan. J’ai beaucoup de choses à faire avec le festival alors je te laisse aux bons soins de Koyomi. Nous nous reverrons ce soir sans doute. »
Il offrit un petit baiser à sa femme qui paru très gênée et s’éloigna à son tour de la maison. Après un petit instant, Koyomi se tourna vers Ravie en souriant doucement. Cette femme était visiblement plus jeune de quelques années que Huan. Et bien que le train de vie ici ne soit pas fastueux, il se dégageait d’elle une élégance qui aurait fait passer bon nombre de nobles d’Hurlevent pour des clochards sans le sou. Faisant un petit signe de la main, elle invita Ravie à rentrer.
- « Venez, nous devons vous choisir un yukata pour l’occasion. »
- « Pardon… un quoi ? »
- « Un yukata, c’est un habit que l’on porte pour les festivités. Je pense que ceux de ma sœur doivent être à votre taille. »
Koyomi conduisit la jeune femme jusqu’à une pièce dans laquelle Ravie n’était encore jamais entrée. Vu la taille de la pièce et l’imposant miroir, elle en conclu qu’il devait s’agir d’une sorte de penderie. Koyomi fît glisser les portes de papier et sorti quelques habits de leurs rangements avec précautions.
- « Personne ne les a porté depuis que ma sœur est morte il y a douze ans. C’était une femme d’une grande gentillesse, mais elle ne se sentait pas heureuse ici. Elle aimait un peu trop l’aventure. D’un certain point de vue, vous lui ressemblez un peu, Ravie-chan. »
Ravie se contenta d’acquiescer en opinant la tête.
- « Voilà, celui-ci devrait être à votre taille. Je vais vous aider à le passer pour voir s’il vous va. »
C’était un habit noir à manches amples, brodé de fils dorés et argentés mais malgré tout assez simple. La matière, dont il était fait, était étrange. A première vue, c’était un tissu assez lourd, mais il se révélait être soyeux et assez léger. Ravie, ne sachant pas trop comment le porter, se laissa guider. Le vêtement comprenait trois parties : une sorte de chemisette blanche épaisse servant à couvrir les attributs féminins, l’habit noir, à proprement parlé, enfilé par-dessus et une sorte de grosse ceinture de tissu nouée dans le dos pour fermer l’ensemble. Porter cet habit donnait à Ravie une sensation étrange. Elle se sentait à la fois à la fois enserrée par l’imposante ceinture et pourtant assez libre de ses mouvements.
Devant sa perplexité apparente, Koyomi se mit à rire. C’était bien l’une des premières fois que Ravie l’entendait rire aussi librement. D’habitude toujours réservée, Koyomi semblait bien plus chaleureuse.
- « Pardonnes moi. L’espace d’un instant, j’ai cru voir ma sœur lorsque nous étions plus jeune. »
Elle continua à parler d’une voix enjouée.
- « Entre nos diverses tâches, nous passions du temps à nous faire belles. La première fois qu’elle a porté un kimono, elle a eut la même expression. »
- « Un kimono ? »
- « Ah oui, pardon. C’est un habit qui ressemble à celui-ci, mais en plus enveloppant. Il est difficile de marcher avec, car les jambes n’ont pas beaucoup d’espace pour bouger. »
Ce faisant, Koyomi montrait le bas de l’habit tout en mimant la démarche. Ravie se mit à rire doucement et une discution typique entre femmes s’installa pendant un petit moment. Puis un bruit de portes vint couper court aux bavardages.
- « Tadaïma ! Okaasama ! »
- « Ara… les filles sont de retour. »
Koyomi et Ravie quittèrent la pièce pour rejoindre les deux enfants. La plus petite sautait partout en racontant ce qu’elle avait vu au village, tandis que l’aînée faisait ce qu’elle pouvait pour la contenir.
- « Yuki ! Arrêtes de sauter partout, t’es pénible ! »
- « S’toi la pénible ! Nééééé ! »
- « Yuki, ne tire pas la langue à ta sœur. Ce n’est pas correct, qui plus est devant une invitée. »
- « Pardon mama… »
- « Allez chercher vos yukatas et rejoignez nous à la salle d’eau que l’on puisse se préparer à partir. »
Le reste de la matinée fût consacrée à l’habillement. Ravie ne se doutait pas que l’on pouvait passer autant de temps à se préparer. Il faut dire que la dernière était surexcitée et se chamaillait en permanence avec son aînée. Heureusement Koyomi exerçait son autorité avec un brio qui laissait Ravie admirative. Tant bien que mal, cette petite famille fût finalement prête. Toutes les quatre descendirent le sentier qui menait au village. De loin, l’on pouvait déjà entendre le bruit des tambours. Ce peuple, d’habitude si réservé, riait et chantait à chaque coin de rue. Des groupes traversaient la rue en portant de grands chars festifs en bois au rythme des tambours et des hourras de la foule. Tandis que d’autres jouaient et danser sur des estrades improvisées. Tous semblaient joyeux et bien que Ravie soit encore considérée comme l’ « étrangère », elle fût invitée de nombreuses fois à participer aux festivités ou à partager tel ou tel repas.
La fête continua ainsi jusqu’au soir. Les lampions furent allumés donnant aux rues du village un aspect intimiste et convivial. Le tumulte de la journée laissa place petit à petit à l’ambiance apaisante du soir. Yuki s’était assoupie, Liun flânait devant les stands de pêche aux poissons rouges tandis que Ravie et Koyomi, assises de part et d’autre d’une petite table en bois, discutaient comme deux vieilles amies autour d’un thé brûlant. Huan, en habits de cérémonie finit par les rejoindre.
- « Navré de ne me montrer que maintenant, mais avec tout cet alcool qui coule, la sécurité devient délicate. »
Ravie voulait bien le croire. Elle avait vue des tonneaux et des tonneaux être vidés comme s’il s’agissait de petit lait. Avec nostalgie, elle se rappela des fêtes de la bière organisées par les nains. Mais tout ceci lui paraissait si loin qu’elle lâcha un soupir mélancolique. Aussitôt, elle reçu une tape, assez forte, dans le dos qui manqua de la faire tomber de son tabouret.
- « Hey là ! Elieson-chan ! Qu’est ce que c’était que ce soupir ?! »
Huan affichait un large sourire.
- « Ce n’est rien. Un instant j’ai repensé à certaines fêtes auxquelles j’avais participé avant. »
- « Elles ne devaient pas être réussit pour que tu souffles ainsi ! »
Huan lui tendit une sorte de coupe assez plate, comme les soucoupes de tasses d’Amélie. Un liquide clair se trouvait à l’intérieur. Il ne fallait pas être gnome pour s’apercevoir qu’il s’agissait de l’alcool local.
- « Kampai ! »
Huan bu la sienne d’un trait et regarda fixement Ravie, comme pour lui lancer un défi.
Cette dernière eut un moment d’hésitation. Après tout, par le passé elle avait déjà succombé à l’appel de la boisson. Mais devant l’insistance de Huan, elle descendit sa coupe avec une facilité qui laissa Huan sur sa fin.
- « Et bien quelle descente ! Moi qui croyait te voir tousser toutes tes tripes sur la table ! »
- « Anata… » coupa Koyomi
Elle fustigeait Huan du regard. Ravie n’avait pas comprit le mot qu’elle avait dit, mais le ton de la phrase ne laissait pas trop de doute.
- « Arg ! Gomé, gomé ! J'en oublie parfois que tu es une femme. Hé hé hé» dit Huan en riant.
Ravie regarda perplexe Koyomi, mais celle-ci décrocha un joli sourire. Notre héroïne souri à son tour. Elle se disait que malgré son apparente froideur, ce couple était étonnement complice.
Tout d’un coup, de grands bruits se firent entendre.
- « Ah ! Otosa ! ça commence ! Vite ! Vite ! » s’exclama Liun.
Le ciel s’enflamma de milliers d’étoiles sifflantes et tournoyantes. Les endormis se réveillèrent, les gens arrêtèrent leurs discutions et tous levèrent les yeux pour admirer le spectacle. Le grandiose bouquet final d’une journée somme toute ordinaire.
Mais au cœur de cette chaleureuse nuit illuminée, une sensation désagréable vint étreindre le cœur de notre jeune demi-elfe…
nb :
Shirohama veut dire "plage de sable blanc"
Anata est une façon de désigner directement la personne à qui l'on s'adresse. C'est une façon assez familière et personnel de le faire. celà peut traduire un lien fort (souvent amoureux) entre les deux personnes ou bien une certaine familiarité. Dans tous les cas, il y a un lien quelconque.
Le jour se lève sur le paisible village de Shirohama, les oiseaux pépient gaiement et les habitants se mettent à vaquer à leurs occupations habituelles. Sortant en riant d'une petite maison surplombant la mer, deux petites filles filent en direction de la place du marché, sous le regard d'une mère aimante et d’une jeune femme souriante.
- « Yuki ! Liun ! N’allez pas trop loin ! »
Les petites filles firent un signe de la main à leur mère pour toute réponse avant de continuer leur chemin. Comme tous les matins, ces petites filles allaient se mêler à la foule des marchands qu'elles connaissaient tous. Ceux-ci, souriants, leurs offriraient des sucreries juste pour le plaisir de voir ces gamines rire.
- « Et bien, quelle santé elles ont… »
- « Elles sont toutes excitées, c’est normal. Demain est le premier jour de l’été. »
La jeune femme resta un peu perplexe quand une silhouette sortie à son tour de la maison.
- « Aujourd’hui est jour de fête, Elieson-chan. »
- « Je ne comprends pas Huan-san. Ce jour a quoi de particulier ? »
Huan sourit légèrement et reprit.
- « C’est le Kawabiraki, la fête des rivières. Mais à vrai dire, l’origine se perd un peu dans le temps. Mais en gros, nous fêtons l’arrivée de l’été. Il va y avoir des défilés, des concours, de nombreux marchands, de quoi boire et manger pour tout le monde, de la musique, des danses et un superbe feu d’artifice ce soir. »
- « Comme dans toutes les fêtes… »
Les propos de Ravie le firent rire aux éclats.
- « Ah ah ah, oui ! C’est peut être vrai ! »
Après un petit moment à rire, Huan reprit un ton plus sérieux.
- « Quoiqu’il en soit, pas d’entraînement aujourd’hui Elieson-chan. J’ai beaucoup de choses à faire avec le festival alors je te laisse aux bons soins de Koyomi. Nous nous reverrons ce soir sans doute. »
Il offrit un petit baiser à sa femme qui paru très gênée et s’éloigna à son tour de la maison. Après un petit instant, Koyomi se tourna vers Ravie en souriant doucement. Cette femme était visiblement plus jeune de quelques années que Huan. Et bien que le train de vie ici ne soit pas fastueux, il se dégageait d’elle une élégance qui aurait fait passer bon nombre de nobles d’Hurlevent pour des clochards sans le sou. Faisant un petit signe de la main, elle invita Ravie à rentrer.
- « Venez, nous devons vous choisir un yukata pour l’occasion. »
- « Pardon… un quoi ? »
- « Un yukata, c’est un habit que l’on porte pour les festivités. Je pense que ceux de ma sœur doivent être à votre taille. »
Koyomi conduisit la jeune femme jusqu’à une pièce dans laquelle Ravie n’était encore jamais entrée. Vu la taille de la pièce et l’imposant miroir, elle en conclu qu’il devait s’agir d’une sorte de penderie. Koyomi fît glisser les portes de papier et sorti quelques habits de leurs rangements avec précautions.
- « Personne ne les a porté depuis que ma sœur est morte il y a douze ans. C’était une femme d’une grande gentillesse, mais elle ne se sentait pas heureuse ici. Elle aimait un peu trop l’aventure. D’un certain point de vue, vous lui ressemblez un peu, Ravie-chan. »
Ravie se contenta d’acquiescer en opinant la tête.
- « Voilà, celui-ci devrait être à votre taille. Je vais vous aider à le passer pour voir s’il vous va. »
C’était un habit noir à manches amples, brodé de fils dorés et argentés mais malgré tout assez simple. La matière, dont il était fait, était étrange. A première vue, c’était un tissu assez lourd, mais il se révélait être soyeux et assez léger. Ravie, ne sachant pas trop comment le porter, se laissa guider. Le vêtement comprenait trois parties : une sorte de chemisette blanche épaisse servant à couvrir les attributs féminins, l’habit noir, à proprement parlé, enfilé par-dessus et une sorte de grosse ceinture de tissu nouée dans le dos pour fermer l’ensemble. Porter cet habit donnait à Ravie une sensation étrange. Elle se sentait à la fois à la fois enserrée par l’imposante ceinture et pourtant assez libre de ses mouvements.
Devant sa perplexité apparente, Koyomi se mit à rire. C’était bien l’une des premières fois que Ravie l’entendait rire aussi librement. D’habitude toujours réservée, Koyomi semblait bien plus chaleureuse.
- « Pardonnes moi. L’espace d’un instant, j’ai cru voir ma sœur lorsque nous étions plus jeune. »
Elle continua à parler d’une voix enjouée.
- « Entre nos diverses tâches, nous passions du temps à nous faire belles. La première fois qu’elle a porté un kimono, elle a eut la même expression. »
- « Un kimono ? »
- « Ah oui, pardon. C’est un habit qui ressemble à celui-ci, mais en plus enveloppant. Il est difficile de marcher avec, car les jambes n’ont pas beaucoup d’espace pour bouger. »
Ce faisant, Koyomi montrait le bas de l’habit tout en mimant la démarche. Ravie se mit à rire doucement et une discution typique entre femmes s’installa pendant un petit moment. Puis un bruit de portes vint couper court aux bavardages.
- « Tadaïma ! Okaasama ! »
- « Ara… les filles sont de retour. »
Koyomi et Ravie quittèrent la pièce pour rejoindre les deux enfants. La plus petite sautait partout en racontant ce qu’elle avait vu au village, tandis que l’aînée faisait ce qu’elle pouvait pour la contenir.
- « Yuki ! Arrêtes de sauter partout, t’es pénible ! »
- « S’toi la pénible ! Nééééé ! »
- « Yuki, ne tire pas la langue à ta sœur. Ce n’est pas correct, qui plus est devant une invitée. »
- « Pardon mama… »
- « Allez chercher vos yukatas et rejoignez nous à la salle d’eau que l’on puisse se préparer à partir. »
Le reste de la matinée fût consacrée à l’habillement. Ravie ne se doutait pas que l’on pouvait passer autant de temps à se préparer. Il faut dire que la dernière était surexcitée et se chamaillait en permanence avec son aînée. Heureusement Koyomi exerçait son autorité avec un brio qui laissait Ravie admirative. Tant bien que mal, cette petite famille fût finalement prête. Toutes les quatre descendirent le sentier qui menait au village. De loin, l’on pouvait déjà entendre le bruit des tambours. Ce peuple, d’habitude si réservé, riait et chantait à chaque coin de rue. Des groupes traversaient la rue en portant de grands chars festifs en bois au rythme des tambours et des hourras de la foule. Tandis que d’autres jouaient et danser sur des estrades improvisées. Tous semblaient joyeux et bien que Ravie soit encore considérée comme l’ « étrangère », elle fût invitée de nombreuses fois à participer aux festivités ou à partager tel ou tel repas.
La fête continua ainsi jusqu’au soir. Les lampions furent allumés donnant aux rues du village un aspect intimiste et convivial. Le tumulte de la journée laissa place petit à petit à l’ambiance apaisante du soir. Yuki s’était assoupie, Liun flânait devant les stands de pêche aux poissons rouges tandis que Ravie et Koyomi, assises de part et d’autre d’une petite table en bois, discutaient comme deux vieilles amies autour d’un thé brûlant. Huan, en habits de cérémonie finit par les rejoindre.
- « Navré de ne me montrer que maintenant, mais avec tout cet alcool qui coule, la sécurité devient délicate. »
Ravie voulait bien le croire. Elle avait vue des tonneaux et des tonneaux être vidés comme s’il s’agissait de petit lait. Avec nostalgie, elle se rappela des fêtes de la bière organisées par les nains. Mais tout ceci lui paraissait si loin qu’elle lâcha un soupir mélancolique. Aussitôt, elle reçu une tape, assez forte, dans le dos qui manqua de la faire tomber de son tabouret.
- « Hey là ! Elieson-chan ! Qu’est ce que c’était que ce soupir ?! »
Huan affichait un large sourire.
- « Ce n’est rien. Un instant j’ai repensé à certaines fêtes auxquelles j’avais participé avant. »
- « Elles ne devaient pas être réussit pour que tu souffles ainsi ! »
Huan lui tendit une sorte de coupe assez plate, comme les soucoupes de tasses d’Amélie. Un liquide clair se trouvait à l’intérieur. Il ne fallait pas être gnome pour s’apercevoir qu’il s’agissait de l’alcool local.
- « Kampai ! »
Huan bu la sienne d’un trait et regarda fixement Ravie, comme pour lui lancer un défi.
Cette dernière eut un moment d’hésitation. Après tout, par le passé elle avait déjà succombé à l’appel de la boisson. Mais devant l’insistance de Huan, elle descendit sa coupe avec une facilité qui laissa Huan sur sa fin.
- « Et bien quelle descente ! Moi qui croyait te voir tousser toutes tes tripes sur la table ! »
- « Anata… » coupa Koyomi
Elle fustigeait Huan du regard. Ravie n’avait pas comprit le mot qu’elle avait dit, mais le ton de la phrase ne laissait pas trop de doute.
- « Arg ! Gomé, gomé ! J'en oublie parfois que tu es une femme. Hé hé hé» dit Huan en riant.
Ravie regarda perplexe Koyomi, mais celle-ci décrocha un joli sourire. Notre héroïne souri à son tour. Elle se disait que malgré son apparente froideur, ce couple était étonnement complice.
Tout d’un coup, de grands bruits se firent entendre.
- « Ah ! Otosa ! ça commence ! Vite ! Vite ! » s’exclama Liun.
Le ciel s’enflamma de milliers d’étoiles sifflantes et tournoyantes. Les endormis se réveillèrent, les gens arrêtèrent leurs discutions et tous levèrent les yeux pour admirer le spectacle. Le grandiose bouquet final d’une journée somme toute ordinaire.
Mais au cœur de cette chaleureuse nuit illuminée, une sensation désagréable vint étreindre le cœur de notre jeune demi-elfe…
nb :
Shirohama veut dire "plage de sable blanc"
Anata est une façon de désigner directement la personne à qui l'on s'adresse. C'est une façon assez familière et personnel de le faire. celà peut traduire un lien fort (souvent amoureux) entre les deux personnes ou bien une certaine familiarité. Dans tous les cas, il y a un lien quelconque.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
15 - … froid est l’acier.
Pendant les semaines qui suivirent, Ravie ne pu s’ôter l’idée que quelque chose allait arriver. Une drôle de sensation, diffuse. On croit la sentir derrière soi, et le temps de tourner la tête, elle a déjà disparu, remplacée par une vague brume imperceptible. Pourtant, tout allait pour le mieux dans la communauté. La vie était, comme à son habitude, sereine et paisible. Les cultivateurs faisaient des signes amicaux aux gens marchant sur les chemins longeant les champs. Les pêcheurs vantaient leurs poissons sur les étales du marché. Les passants discutaient du beau temps. Tout n’était qu’heureuse banalité.
Huan, en fin connaisseur de la nature humaine, remarqua que quelque chose perturbait son invitée. Ne voulant pas l’interroger de but en blanc, il lui proposa un petit entraînement dans les champs d’herbes grasses qui jouxtaient sa demeure. Ravie et lui avait l’habitude de croiser le fer assez souvent. Ces combats, toujours amicaux, se faisaient à l’aide d’armes en bois lourds. Les styles de combats entre ces deux personnes étant assez différents, les échanges s’avéraient souvent passionnant. Et Huan caressait l’espoir que Ravie serait plus enclin à se confier de la sorte. Ainsi, après plusieurs échanges, Huan aborda la question.
- « Je te sens tendue aujourd’hui, Elieson-chan. Que se passe-t-il ? Aurais-tu enfin compris que tu ne peux pas gagner contre moi ? »
- « Dans tes rêves… Huan-san. »
Ravie se lança aussitôt dans une série d’enchaînements. Huan eut quelques soucis à parer certains coups ce qui le fît reculer de plusieurs mètres. Cependant, il revient à la charge et quand les deux armes se croisèrent de nouveau pour un temps de repos, il reprit :
- « Tes coups sont d’une brutalité qui ne cessera de me surprendre… mais tu n’es pas à ce que tu fais ! »
Sans attendre de réponse, Huan changea de garde en déviant sur le côté. Ravie fût alors déstabilisée vers l’avant, et, avec l’aide d’un petit croche patte de Huan, fini sa course dans l’herbe.
- « Mer… !! »
- « Ah, ah, ah, je ne te savais pas si fatiguée au point de t’assoupir si vite, ojo-chan »
Avec un sourire amical, il lui tendit la main pour l’aider à se relever. Ravie, piquée au vif, accepta la main tendue. Mais au lieu de se relever, elle effectua un mouvement rapide au sol. Tirant les jambes de Huan avec les siennes, puis lâchant la main, Ravie fît basculer en arrière le guerrier qui se retrouva à son tour par terre. Il s’en suivit un petit moment de silence, puis tous deux se mirent à rire. Ravie lui confia alors ses craintes et cette sensation qui la taraudait.
- « Il est vrai que l’atmosphère me semble un peu différente à moi aussi. Mais je ne sens rien d’alarmant. »
Devant le peu de réactivité de Ravie, Huan continua :
- « Mais, c’est sans doute l’intuition féminine qui parle. Et comme Koyomi me le fait souvent remarquer, je ne peux rien contre ça. Je garderais les yeux ouverts alors. Hé, hé, hé. »
Ravie se contenta de sourire amicalement. Les deux combattants se relevèrent et se remirent en garde. La série d’attaques qui suivit fût d’une grande fluidité. Les coups pleuvaient de part et d’autre sans pour autant les départager. Tous deux s’apprêtaient à faire un dernier échange lorsqu’ils entendirent le son d’un applaudissement. Non loin derrière eux, appuyé contre un arbre, se tenait un guerrier tout de noir vêtu.
- « Magnifique Huan… tu n’as pas perdu la main on dirait… »
- « Qu… ? Akihiko ?! C’est bien toi ?! »
- « En chair et en os… senpai… »
- « Mais … comment ? Où étais-tu depuis tout ce temps ? »
- « C’est une longue histoire… »
Le nouveau venu regarda Ravie en plissant légèrement les yeux.
- « Ah… je te présente Isabelle Elieson, une rescapée d’un naufrage, c’est mon invitée. »
- « Elle manie plutôt bien les armes pour une matelote. »
- « Etre sur un navire n’implique pas forcément d’être marin… »
La réponse de Ravie était sur un ton assez froid. Tous deux s’observaient attentivement. Le regard de l’homme semblait s’attarder sur les habits, prêtés par Koyomi, que Ravie portait. L’étrange tension qui s’installa obligea Huan à sortir de sa réserve.
- « Viens chez moi, je suis sûr que Koyomi sera heureuse de te revoir. Tu en profiteras pour nous raconter ce qu tu étais devenu durant tout ce temps. »
- « Oui… si tu veux… c’est vrai qu’il s’en est passé… des choses depuis la mort d’Akisa… »
Huan fît un signe de la main pour inciter l’homme à le suivre et Ravie lui emboîta le pas. Après un petit moment silencieux, le groupe arriva à destination. Koyomi, balayant l’entrée, n’eut pas la réaction que Huan attendait. Tout aussi froidement que Ravie, elle salua à peine l’homme en noir :
- « Akihiko-san… »
- « Koyomi-chan… je vois que tu n’as pas trop changé depuis la dernière fois où nous nous sommes vus…»
- « Il y a des choses qui ne pourront jamais changer… »
Cet homme n’inspirait guère confiance à Ravie, et la réaction étrange de Koyomi à son égard n’alla pas en la rassurant. Elle jeta un rapide coup d’œil à Huan qui semblait légèrement dépité. Cette atmosphère lourde dura quelques instants. Koyomi fixait froidement le guerrier tandis que Huan ne savait plus où se mettre. Finalement, il rompit le silence :
- « Allons, allons… nous ne nous sommes pas revus depuis une éternité… entrons tous et discutons calmement autour d’une bonne coupe de saké. »
Koyomi acquiesça à contre cœur et le groupe entra. Le reste de la journée fût tout aussi tendue. Ni les coupes de saké, ni la danse improvisée, que Huan demanda à Ravie, ne firent grand-chose pour détendre l’atmosphère.
Au contraire, voir danser Ravie dans les habits de la sœur de Koyomi sembla créer un malaise plus important encore. Mais elle le fît tout de même. Pour une raison qui lui échappait, voir ainsi l’inconnu se renfrogner, à la vue de la danse, lui procurait une certaine satisfaction. Koyomi, de son côté aussi, semblait prendre cette exhibition comme une sorte de revanche. Par contre, le regard d’Akihiko se faisait de plus en plus noir à mesure que le temps passait. Huan, qui n’était pas bête, fini par arrêter Ravie, avant que la situation ne dérape, utilisant un toast comme prétexte.
Il était difficile de dire si c’était dû à une certaine forme de solidarité féminine, mais les deux femmes semblait étrangement satisfaites d’avoir montrer leurs mépris au nouveau venu. Si Koyomi avait sans doute des raisons valables, Ravie, elle, ne comprenait pas vraiment sa propre réaction. Mais quelque chose au fond d’elle lui commandait d’agir ainsi. Lorsque les filles rentrèrent de leur école, Koyomi et Ravie en profitèrent pour laisser les hommes entre eux. Il n’était pas vraiment dans la nature de la demi-elfe de se défiler devant un inconnu, mais elle savait qu’elle aurait plus d’explications en restant avec Koyomi. Cette dernière mit ses filles dans leurs chambres et leurs demanda expressément de ne pas en sortir.
Les deux femmes, hors d’écoute des hommes, se mirent alors à discuter. L’une pour expliquer ce qui se passait et l’autre pour comprendre les raisons d’une telle tension. Ainsi, Ravie apprit qu’Akihiko était le mari Akisa, la défunte sœur de Koyomi. Cette dernière le tenait d’ailleurs pour responsable de sa disparition. Huan n’avait jamais pu se résoudre à ce que son Kouhai ait commit ce meurtre. Ainsi pour le protéger, et bien qu’aucune preuve flagrante ne fut trouvée, il convainquit le conseil du village de soumettre Akihiko à un exile forcé plutôt qu’à une exécution.
Si Huan voyait son retour comme un heureux évènement, il est clair pour Koyomi que cela n’augurait rien de bon. Quoiqu’il en soit, Huan, en bon samaritain qu’il était, offrit le gîte à son ancien apprenti.
Avec cette ambiance et les drôles de sentiments qui agitaient son cœur, Ravie ne pu trouver le sommeil. Elle décida alors de sortir prendre l’air et grand bien lui en fît. Car à peine sortie de sa chambre, elle se retrouva nez à nez avec le nouvel arrivant, armé jusqu’aux dents. Et ce n’était certainement pas pour aller chercher un morceau à manger en pleine nuit. Sans la moindre explication, le pris sur le fait s’attaqua à Ravie. Evitant d’extrême justesse le coup en se jetant dans sa chambre, Ravie attrapa son arme et se prépara au combat.
L’individu s’acharna sur elle, si bien qu’elle eut toutes les peines du monde à se redresser. Cet homme était d’une habilité peu commune et certains de ses coups traversèrent la défense approximative de la combattante. Finalement, plaçant un coup de pied en pleine mâchoire, Ravie fît reculer son assaillant, juste le temps de se mettre sur ses deux jambes. Bien décidé à défendre son steak, Ravie répliqua.
L’agitation du combat eut tôt fait de réveiller la maison et Huan arriva en trombe dans le couloir.
- « Qu’est ce qu’il se passe ?! »
Quoiqu’ait pu être la réponse à cette question, le fait d’avoir été surpris par Ravie avait jeté les plans d’Akihiko à l’eau. L’homme lança un cri de rage et s’élança sur Huan, encore désarmé. Ravie s’interposa et le combat reprit de plus belle. Les coups volaient en tous sens, endommageant les poutres, les murs et les portes de papiers. Les espaces restreints n’étaient guère adaptés au style de combat de la jeune femme, aussi, l’homme armé de ses sabres courts prenait inexorablement de l’avantage. Ravie savait que si le combat s’éternisait, elle n’en sortirait pas vivante, alors elle joua le tout pour le tout. Elle abaissa progressivement sa garde pour obliger son adversaire à se dévoiler en attaque. Dans l’opération, elle reçu des blessures assez graves mais enfin l’opportunité qu’elle attendait arriva. Elle profita du fait que l’homme s’était rapproché d’elle. Utilisant à son avantage la longueur de son arme, elle se servit du plat de son épée comme d’une large planche, envoyant son ennemis voler contre le mur, comme l’on frappe une balle avec une batte. Sous l’effet du coup d’une violence extrême, l’homme traversa le mur de torchis et se retrouva propulsé à l’extérieur. Après un très court instant à reprendre son souffle, Ravie, que l’adrénaline maintenait en état de combattre, se lança alors à sa suite.
Ravie, immobile dans la nuit, scrutait le moindre mouvement. Mais l’homme semblait s’être évanouie dans les airs. Concentrée et respirant avec régularité, Ravie se tenait prête à tout, doutant que son assaillant se soit enfuit. Elle entendit soudain un bruit derrière elle, comme un objet tombant au sol. Mais elle n’eut pas le temps de se retourner. Une sombre lame traversa sa poitrine depuis son dos. Figée par la douleur, elle regarda l’appendice métallique qui avait fait son apparition entre ses seins avant de se retirer d’un coup sec.
Ravie tomba à genoux et eut à peine le temps de regarder les étoiles avant de s’effondrer en arrière. Huan, qui était allé chercher son arme arriva sitôt après. Mais son ancien ami se riait d’eux dans l’ombre.
- « Cette gêneuse a contrecarré mes plans pour ce soir, mais la prochaine fois, soit sûr, Huan, que tu finiras comme elle. J’aurai ma vengeance, Huan !! »
La voix disparaissant dans les ténèbres, Koyomi se pencha alors sur le corps ensanglanté de Ravie en pleurant.
- « Non… non, pas encore… pas une fois de plus… Isa ?!... Isaaaaaaaaaaa !! »
------------------------------
Nb :
Ojo-chan désigne une demoiselle avec une certaine importance (c’est une marque de respect familière pouvant être utiliser pour taquiner les femmes en les faisant passer pour des « choses » fragiles)
Akihiko veut dire « garçon brillant »
Akisa veut dire « sable de l’automne »
Senpai désigne un aîné (dans une hiérarchie, une discipline, …)
Kouhai désigne l’inverse de senpai.
Pendant les semaines qui suivirent, Ravie ne pu s’ôter l’idée que quelque chose allait arriver. Une drôle de sensation, diffuse. On croit la sentir derrière soi, et le temps de tourner la tête, elle a déjà disparu, remplacée par une vague brume imperceptible. Pourtant, tout allait pour le mieux dans la communauté. La vie était, comme à son habitude, sereine et paisible. Les cultivateurs faisaient des signes amicaux aux gens marchant sur les chemins longeant les champs. Les pêcheurs vantaient leurs poissons sur les étales du marché. Les passants discutaient du beau temps. Tout n’était qu’heureuse banalité.
Huan, en fin connaisseur de la nature humaine, remarqua que quelque chose perturbait son invitée. Ne voulant pas l’interroger de but en blanc, il lui proposa un petit entraînement dans les champs d’herbes grasses qui jouxtaient sa demeure. Ravie et lui avait l’habitude de croiser le fer assez souvent. Ces combats, toujours amicaux, se faisaient à l’aide d’armes en bois lourds. Les styles de combats entre ces deux personnes étant assez différents, les échanges s’avéraient souvent passionnant. Et Huan caressait l’espoir que Ravie serait plus enclin à se confier de la sorte. Ainsi, après plusieurs échanges, Huan aborda la question.
- « Je te sens tendue aujourd’hui, Elieson-chan. Que se passe-t-il ? Aurais-tu enfin compris que tu ne peux pas gagner contre moi ? »
- « Dans tes rêves… Huan-san. »
Ravie se lança aussitôt dans une série d’enchaînements. Huan eut quelques soucis à parer certains coups ce qui le fît reculer de plusieurs mètres. Cependant, il revient à la charge et quand les deux armes se croisèrent de nouveau pour un temps de repos, il reprit :
- « Tes coups sont d’une brutalité qui ne cessera de me surprendre… mais tu n’es pas à ce que tu fais ! »
Sans attendre de réponse, Huan changea de garde en déviant sur le côté. Ravie fût alors déstabilisée vers l’avant, et, avec l’aide d’un petit croche patte de Huan, fini sa course dans l’herbe.
- « Mer… !! »
- « Ah, ah, ah, je ne te savais pas si fatiguée au point de t’assoupir si vite, ojo-chan »
Avec un sourire amical, il lui tendit la main pour l’aider à se relever. Ravie, piquée au vif, accepta la main tendue. Mais au lieu de se relever, elle effectua un mouvement rapide au sol. Tirant les jambes de Huan avec les siennes, puis lâchant la main, Ravie fît basculer en arrière le guerrier qui se retrouva à son tour par terre. Il s’en suivit un petit moment de silence, puis tous deux se mirent à rire. Ravie lui confia alors ses craintes et cette sensation qui la taraudait.
- « Il est vrai que l’atmosphère me semble un peu différente à moi aussi. Mais je ne sens rien d’alarmant. »
Devant le peu de réactivité de Ravie, Huan continua :
- « Mais, c’est sans doute l’intuition féminine qui parle. Et comme Koyomi me le fait souvent remarquer, je ne peux rien contre ça. Je garderais les yeux ouverts alors. Hé, hé, hé. »
Ravie se contenta de sourire amicalement. Les deux combattants se relevèrent et se remirent en garde. La série d’attaques qui suivit fût d’une grande fluidité. Les coups pleuvaient de part et d’autre sans pour autant les départager. Tous deux s’apprêtaient à faire un dernier échange lorsqu’ils entendirent le son d’un applaudissement. Non loin derrière eux, appuyé contre un arbre, se tenait un guerrier tout de noir vêtu.
- « Magnifique Huan… tu n’as pas perdu la main on dirait… »
- « Qu… ? Akihiko ?! C’est bien toi ?! »
- « En chair et en os… senpai… »
- « Mais … comment ? Où étais-tu depuis tout ce temps ? »
- « C’est une longue histoire… »
Le nouveau venu regarda Ravie en plissant légèrement les yeux.
- « Ah… je te présente Isabelle Elieson, une rescapée d’un naufrage, c’est mon invitée. »
- « Elle manie plutôt bien les armes pour une matelote. »
- « Etre sur un navire n’implique pas forcément d’être marin… »
La réponse de Ravie était sur un ton assez froid. Tous deux s’observaient attentivement. Le regard de l’homme semblait s’attarder sur les habits, prêtés par Koyomi, que Ravie portait. L’étrange tension qui s’installa obligea Huan à sortir de sa réserve.
- « Viens chez moi, je suis sûr que Koyomi sera heureuse de te revoir. Tu en profiteras pour nous raconter ce qu tu étais devenu durant tout ce temps. »
- « Oui… si tu veux… c’est vrai qu’il s’en est passé… des choses depuis la mort d’Akisa… »
Huan fît un signe de la main pour inciter l’homme à le suivre et Ravie lui emboîta le pas. Après un petit moment silencieux, le groupe arriva à destination. Koyomi, balayant l’entrée, n’eut pas la réaction que Huan attendait. Tout aussi froidement que Ravie, elle salua à peine l’homme en noir :
- « Akihiko-san… »
- « Koyomi-chan… je vois que tu n’as pas trop changé depuis la dernière fois où nous nous sommes vus…»
- « Il y a des choses qui ne pourront jamais changer… »
Cet homme n’inspirait guère confiance à Ravie, et la réaction étrange de Koyomi à son égard n’alla pas en la rassurant. Elle jeta un rapide coup d’œil à Huan qui semblait légèrement dépité. Cette atmosphère lourde dura quelques instants. Koyomi fixait froidement le guerrier tandis que Huan ne savait plus où se mettre. Finalement, il rompit le silence :
- « Allons, allons… nous ne nous sommes pas revus depuis une éternité… entrons tous et discutons calmement autour d’une bonne coupe de saké. »
Koyomi acquiesça à contre cœur et le groupe entra. Le reste de la journée fût tout aussi tendue. Ni les coupes de saké, ni la danse improvisée, que Huan demanda à Ravie, ne firent grand-chose pour détendre l’atmosphère.
Au contraire, voir danser Ravie dans les habits de la sœur de Koyomi sembla créer un malaise plus important encore. Mais elle le fît tout de même. Pour une raison qui lui échappait, voir ainsi l’inconnu se renfrogner, à la vue de la danse, lui procurait une certaine satisfaction. Koyomi, de son côté aussi, semblait prendre cette exhibition comme une sorte de revanche. Par contre, le regard d’Akihiko se faisait de plus en plus noir à mesure que le temps passait. Huan, qui n’était pas bête, fini par arrêter Ravie, avant que la situation ne dérape, utilisant un toast comme prétexte.
Il était difficile de dire si c’était dû à une certaine forme de solidarité féminine, mais les deux femmes semblait étrangement satisfaites d’avoir montrer leurs mépris au nouveau venu. Si Koyomi avait sans doute des raisons valables, Ravie, elle, ne comprenait pas vraiment sa propre réaction. Mais quelque chose au fond d’elle lui commandait d’agir ainsi. Lorsque les filles rentrèrent de leur école, Koyomi et Ravie en profitèrent pour laisser les hommes entre eux. Il n’était pas vraiment dans la nature de la demi-elfe de se défiler devant un inconnu, mais elle savait qu’elle aurait plus d’explications en restant avec Koyomi. Cette dernière mit ses filles dans leurs chambres et leurs demanda expressément de ne pas en sortir.
Les deux femmes, hors d’écoute des hommes, se mirent alors à discuter. L’une pour expliquer ce qui se passait et l’autre pour comprendre les raisons d’une telle tension. Ainsi, Ravie apprit qu’Akihiko était le mari Akisa, la défunte sœur de Koyomi. Cette dernière le tenait d’ailleurs pour responsable de sa disparition. Huan n’avait jamais pu se résoudre à ce que son Kouhai ait commit ce meurtre. Ainsi pour le protéger, et bien qu’aucune preuve flagrante ne fut trouvée, il convainquit le conseil du village de soumettre Akihiko à un exile forcé plutôt qu’à une exécution.
Si Huan voyait son retour comme un heureux évènement, il est clair pour Koyomi que cela n’augurait rien de bon. Quoiqu’il en soit, Huan, en bon samaritain qu’il était, offrit le gîte à son ancien apprenti.
Avec cette ambiance et les drôles de sentiments qui agitaient son cœur, Ravie ne pu trouver le sommeil. Elle décida alors de sortir prendre l’air et grand bien lui en fît. Car à peine sortie de sa chambre, elle se retrouva nez à nez avec le nouvel arrivant, armé jusqu’aux dents. Et ce n’était certainement pas pour aller chercher un morceau à manger en pleine nuit. Sans la moindre explication, le pris sur le fait s’attaqua à Ravie. Evitant d’extrême justesse le coup en se jetant dans sa chambre, Ravie attrapa son arme et se prépara au combat.
L’individu s’acharna sur elle, si bien qu’elle eut toutes les peines du monde à se redresser. Cet homme était d’une habilité peu commune et certains de ses coups traversèrent la défense approximative de la combattante. Finalement, plaçant un coup de pied en pleine mâchoire, Ravie fît reculer son assaillant, juste le temps de se mettre sur ses deux jambes. Bien décidé à défendre son steak, Ravie répliqua.
L’agitation du combat eut tôt fait de réveiller la maison et Huan arriva en trombe dans le couloir.
- « Qu’est ce qu’il se passe ?! »
Quoiqu’ait pu être la réponse à cette question, le fait d’avoir été surpris par Ravie avait jeté les plans d’Akihiko à l’eau. L’homme lança un cri de rage et s’élança sur Huan, encore désarmé. Ravie s’interposa et le combat reprit de plus belle. Les coups volaient en tous sens, endommageant les poutres, les murs et les portes de papiers. Les espaces restreints n’étaient guère adaptés au style de combat de la jeune femme, aussi, l’homme armé de ses sabres courts prenait inexorablement de l’avantage. Ravie savait que si le combat s’éternisait, elle n’en sortirait pas vivante, alors elle joua le tout pour le tout. Elle abaissa progressivement sa garde pour obliger son adversaire à se dévoiler en attaque. Dans l’opération, elle reçu des blessures assez graves mais enfin l’opportunité qu’elle attendait arriva. Elle profita du fait que l’homme s’était rapproché d’elle. Utilisant à son avantage la longueur de son arme, elle se servit du plat de son épée comme d’une large planche, envoyant son ennemis voler contre le mur, comme l’on frappe une balle avec une batte. Sous l’effet du coup d’une violence extrême, l’homme traversa le mur de torchis et se retrouva propulsé à l’extérieur. Après un très court instant à reprendre son souffle, Ravie, que l’adrénaline maintenait en état de combattre, se lança alors à sa suite.
Ravie, immobile dans la nuit, scrutait le moindre mouvement. Mais l’homme semblait s’être évanouie dans les airs. Concentrée et respirant avec régularité, Ravie se tenait prête à tout, doutant que son assaillant se soit enfuit. Elle entendit soudain un bruit derrière elle, comme un objet tombant au sol. Mais elle n’eut pas le temps de se retourner. Une sombre lame traversa sa poitrine depuis son dos. Figée par la douleur, elle regarda l’appendice métallique qui avait fait son apparition entre ses seins avant de se retirer d’un coup sec.
Ravie tomba à genoux et eut à peine le temps de regarder les étoiles avant de s’effondrer en arrière. Huan, qui était allé chercher son arme arriva sitôt après. Mais son ancien ami se riait d’eux dans l’ombre.
- « Cette gêneuse a contrecarré mes plans pour ce soir, mais la prochaine fois, soit sûr, Huan, que tu finiras comme elle. J’aurai ma vengeance, Huan !! »
La voix disparaissant dans les ténèbres, Koyomi se pencha alors sur le corps ensanglanté de Ravie en pleurant.
- « Non… non, pas encore… pas une fois de plus… Isa ?!... Isaaaaaaaaaaa !! »
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Nb :
Ojo-chan désigne une demoiselle avec une certaine importance (c’est une marque de respect familière pouvant être utiliser pour taquiner les femmes en les faisant passer pour des « choses » fragiles)
Akihiko veut dire « garçon brillant »
Akisa veut dire « sable de l’automne »
Senpai désigne un aîné (dans une hiérarchie, une discipline, …)
Kouhai désigne l’inverse de senpai.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
16 – Rêves de glaces.
Tout est sombre. Ravie semble flotter, comme dans un océan de coton. Un bibelot fragile soigneusement rangé dans une boite en carton.
- « Nooon !… Isa ?!... Isaaaaaaa !! »
Une voix inconnue et lointaine résonne dans l’espace puis disparaît, remplacée par une plus familière.
- « … Isa… »
- « Isa … »
...
- « Isa ? Isa ? Debout grande paresseuse ! »
- « Mmm… quoi…, Mélie ? »
- « Quoi, « quoi Mélie ? » C’est l’heure de se lever capitaine blondinette ! »
- « Mmm… pourquoi toi tu resterais couchée et pas moi ? »
- « Moi j’ai le droit, s’tout ! Allez Zou ! Le croissantiseur gnomique 4000 n’attend pas ! »
- « Le quoi ? »
- « Le golem à faire des croissants, pardi ! T’es toute endormite toi encore ! Allez debout ! »
Ravie se trouve à présent au manoir Bayle, dans une pièce qu’elle connaît bien. L’ambiance est calme et feutrée. Elle pousse le drap puis le rabat rapidement sur elle.
- « Brrr, fais trop froid, j’ai pas envie ! »
- « C’pas vrai. Allez hop, t’as plein de choses à faire aujourd’hui. Y a plein de gens qui comptent sur toi ! »
- « Qu’est-ce que tu racontes encore Mélie ? »
- « T’occupes, je veux mes croissants ! Croissaaaaaants ! Croissaaaaaaaaaants ! »
- « Hmpf… d’accord, d’accord… »
Ravie se glisse à contre cœur hors du lit. Elle souffle un instant dans ses mains, sans doute que la chaudière est en panne. Sautillant sur place pour se réchauffer, elle s’habille en vitesse puis se dirige vers la porte. Celle-ci se met à faire un sale craquement en s’ouvrant. Décidément, le froid de ce matin aura même grippé les gonds. Elle sort de la chambre et se dirige vers la cuisine. Après quelques instant passé à se battre avec le croissantiseur, Ravie revient auprès de la magicienne. Cette dernière, habillée de sa tenue de travail, attend sagement Ravie, assise sur le rebord du lit en souriant.
- « S’pas trop tôt hihihi »
- « Grrr, suis sûr que ton golem m’aime pas. Enfin… voilà les croissants ! »
- « Chuper ! Mici ! »
Ravie observait la magicienne en souriant. Malgré le froid, les choses semblaient si calmes et douces. Un moment, elle se demanda si tout ceci était réel.
Quelle idée ! Bien entendu que c’est réel ! D’aussi loin que je me souvienne, les choses ont toujours été ainsi. Mélie débloque dès le réveil et moi je me retrouve à veiller par-dessus son épaule, à jouer à la fille sérieuse pour lui éviter les ennuis au saut du lit.
- « La chaudière doit être en panne, Mélie. Il fait un de ces froids, je sais pas comment tu fais. »
- « Euh ? J’vois pas de différence pourtant. Peut être un problème de courant d’air ? »
- « Cela m’a l’air plus grave qu’un simple courant d’air. J’vais aller jeter un coup d’œil. Continue de manger tes croissants ! »
Ravie sortit de nouveau de la pièce. Un très court instant plus tard, elle se retrouva fasse à la chaudière. Ravie parut surprise. Comment avait-elle fait pour traverser la maison si vite ? Sans doute devait-elle être encore à moitié endormie pour ne pas s’en rendre compte. Elle haussa les épaules.
Bah, je dois encore marcher au radar moi. Bon, voyons voir cette machine.
Ravie donna quelques petits coups sur le réservoir de la chaudière. Au son, il semblait encore plein. La chaudière elle-même semblait fonctionner correctement. Une petite flamme dansait derrière le hublot de verre.
C’est sans doute mon imagination…
- « Je ne crois pas ma chère. Il fait réellement froid. »
Ravie se retourna d’un bond. Cette voix sortant de nulle part eut tôt fait de la sortir de ses pensées. Le temps de tourner la tête et elle se trouvait dans une autre pièce qui n’avait rien à voir avec la chaudière; petite, feutrée, les murs tapissés de couleurs ocres et sangs, sans portes, ni fenêtre. Au centre de cette ridicule pièce éclairée par une lumière douce sortie de nulle part, se trouvait un lit à baldaquins. Et sur les draps blancs, était assise une femme aux cheveux noirs et au regard perçant, mais au visage étrangement familier.
- « Il fait réellement froid Ravie. Un froid mortel si je puis dire. »
- « Qu’est ce que … ? Qui êtes-vous ? Et où suis-je ?! »
- « Cela fait beaucoup de questions… Viens donc, je vais t’expliquer. »
Se faisant, la femme vêtue de rouge et de noir tapota la surface du lit avec sa main. Le ton de sa voix était neutre, mais ni méchant, ni menaçant. Ravie, bien que sur ses gardes, approcha et s’assit à côté de cette mystérieuse personne. Cette dernière se jeta alors sur elle, la plaquant sur le lit. Malgré son apparence flatteuse, cette femme possédait une force incroyable, si bien que Ravie ne pu strictement rien faire.
- « Qu… ?! »
- « Veux-tu savoir qui je suis Ravie ? »
Sans attendre de réponse, elle reprit.
- « Et bien je suis toi… du moins une partie de toi… et ici… et bien, hi hi… On va dire que c’est un endroit privilégié. Le dernier recoin de ta conscience, le tout dernier endroit que l’on visite avant de s’endormir pour de bon… »
- « Je… je ne comprends pas… »
- « Je sais… de ces choses là, seule moi en suis consciente. Pour faire simple, ici, c’est l’antichambre de la mort. L’endroit où l’on fait un dernier rêve. Et le froid que tu ressens, c’est simplement ta vie qui s’échappe. »
- « Je… »
- « Oui, tu es en train de mourir. Et moi aussi par la même occasion. Ne gâchons pas le peu de temps qu’il nous reste en vaines parôles… »
Le froid régnant dans la pièce se faisait de plus en plus mordant. Le givre apparaissait sur les tapisseries, figeant le tissu, s’approchant toujours plus, inexorablement, de Ravie et de son alter ego.
- « Recevoir mon baiser, c’est s’enflammer puis s’endormir à jamais… mais je n’ai pas envie de mourir. Le reste dépend de toi à présent. Fait ton choix : vivre, ou mourir dans mes bras ? »
Le givre continuait sa progression, figeant à présent les jeunes femmes sur place. Seules leurs épaules et leurs têtes en étaient encore libres. L’alter ego rapprochait lentement ses lèvres de celles de Ravie, quand des voix familières, mêlées de pleures, se mirent à résonner faiblement.
- « Ravie… », voix de Fahra
- « Isa… », voix d’Amélie
- « Mademoiselle Elieson… », voix oubliée
- « Ma fille… », voix de Phaësa et Haart
- « Isa… », voix d’Igaria
- « Elieson-chan… », voix de Huan
- « Isa… », voix de Koyomi
- « …Ravie… hein ?... parfait. », voix masculine inconnue
La lumière s’estompa et Ravie eut l’impression, malgré le froid, de sentir les lèvres de son autre elle frôler les siennes.
- « Ah… J’arrive à point nommé on dirait… Je n’arrive pas à croire que tu acceptes cette fin… sans broncher… peu importe, je ne te l’accorderais pas.»
Une nouvelle voix, féminine cette fois-ci, fît son apparition dans ces ténèbres glacées. Un chant triste et mélodieux résonna. Un halot de lumière illumina progressivement l’endroit. Ravie était sur son lit figé, toujours dans la même position, mais seule. Son alter ego s’en était allée. Puis une apparition angélique posa sa main sur la tête pétrifiée de la jeune femme, dont les yeux à moitiés fermés contemplaient ce drôle de spectacle.
- « N’ait crainte, la walkyrie que je suis ne peut pas te laisser aller. Tu vivras, avec le goût du baiser de la mort sur les lèvres. Ensembles, contraintes et forcées, nous devrons exister côtes à côtes pour une éternité de souffrances et de tristesses. Pour expier cette faute, je deviendrai la lame qui protègera le dernier souffle de vie que je ne peux me résoudre à t’enlever. Mon nom est Ragnileif et… je suis profondément navrée… mais il est temps de te réveiller, Ravie.»
L’apparition se pencha vers Ravie et déposa un baiser sur ses lèvres gelées. La frêle lumière de la pièce devint insoutenable et une voix caverneuse d’homme raisonna.
- « DEBOUT !! »
-----------------------
Nb :
Ragnileif (ou Reginleif) est le nom d’une des (nombreuses) valkyries mentionnées dans les sagas et les Eddas (les poemes lyriques). Cela signifie « héritage des dieux ».
Tout est sombre. Ravie semble flotter, comme dans un océan de coton. Un bibelot fragile soigneusement rangé dans une boite en carton.
- « Nooon !… Isa ?!... Isaaaaaaa !! »
Une voix inconnue et lointaine résonne dans l’espace puis disparaît, remplacée par une plus familière.
- « … Isa… »
- « Isa … »
...
- « Isa ? Isa ? Debout grande paresseuse ! »
- « Mmm… quoi…, Mélie ? »
- « Quoi, « quoi Mélie ? » C’est l’heure de se lever capitaine blondinette ! »
- « Mmm… pourquoi toi tu resterais couchée et pas moi ? »
- « Moi j’ai le droit, s’tout ! Allez Zou ! Le croissantiseur gnomique 4000 n’attend pas ! »
- « Le quoi ? »
- « Le golem à faire des croissants, pardi ! T’es toute endormite toi encore ! Allez debout ! »
Ravie se trouve à présent au manoir Bayle, dans une pièce qu’elle connaît bien. L’ambiance est calme et feutrée. Elle pousse le drap puis le rabat rapidement sur elle.
- « Brrr, fais trop froid, j’ai pas envie ! »
- « C’pas vrai. Allez hop, t’as plein de choses à faire aujourd’hui. Y a plein de gens qui comptent sur toi ! »
- « Qu’est-ce que tu racontes encore Mélie ? »
- « T’occupes, je veux mes croissants ! Croissaaaaaants ! Croissaaaaaaaaaants ! »
- « Hmpf… d’accord, d’accord… »
Ravie se glisse à contre cœur hors du lit. Elle souffle un instant dans ses mains, sans doute que la chaudière est en panne. Sautillant sur place pour se réchauffer, elle s’habille en vitesse puis se dirige vers la porte. Celle-ci se met à faire un sale craquement en s’ouvrant. Décidément, le froid de ce matin aura même grippé les gonds. Elle sort de la chambre et se dirige vers la cuisine. Après quelques instant passé à se battre avec le croissantiseur, Ravie revient auprès de la magicienne. Cette dernière, habillée de sa tenue de travail, attend sagement Ravie, assise sur le rebord du lit en souriant.
- « S’pas trop tôt hihihi »
- « Grrr, suis sûr que ton golem m’aime pas. Enfin… voilà les croissants ! »
- « Chuper ! Mici ! »
Ravie observait la magicienne en souriant. Malgré le froid, les choses semblaient si calmes et douces. Un moment, elle se demanda si tout ceci était réel.
Quelle idée ! Bien entendu que c’est réel ! D’aussi loin que je me souvienne, les choses ont toujours été ainsi. Mélie débloque dès le réveil et moi je me retrouve à veiller par-dessus son épaule, à jouer à la fille sérieuse pour lui éviter les ennuis au saut du lit.
- « La chaudière doit être en panne, Mélie. Il fait un de ces froids, je sais pas comment tu fais. »
- « Euh ? J’vois pas de différence pourtant. Peut être un problème de courant d’air ? »
- « Cela m’a l’air plus grave qu’un simple courant d’air. J’vais aller jeter un coup d’œil. Continue de manger tes croissants ! »
Ravie sortit de nouveau de la pièce. Un très court instant plus tard, elle se retrouva fasse à la chaudière. Ravie parut surprise. Comment avait-elle fait pour traverser la maison si vite ? Sans doute devait-elle être encore à moitié endormie pour ne pas s’en rendre compte. Elle haussa les épaules.
Bah, je dois encore marcher au radar moi. Bon, voyons voir cette machine.
Ravie donna quelques petits coups sur le réservoir de la chaudière. Au son, il semblait encore plein. La chaudière elle-même semblait fonctionner correctement. Une petite flamme dansait derrière le hublot de verre.
C’est sans doute mon imagination…
- « Je ne crois pas ma chère. Il fait réellement froid. »
Ravie se retourna d’un bond. Cette voix sortant de nulle part eut tôt fait de la sortir de ses pensées. Le temps de tourner la tête et elle se trouvait dans une autre pièce qui n’avait rien à voir avec la chaudière; petite, feutrée, les murs tapissés de couleurs ocres et sangs, sans portes, ni fenêtre. Au centre de cette ridicule pièce éclairée par une lumière douce sortie de nulle part, se trouvait un lit à baldaquins. Et sur les draps blancs, était assise une femme aux cheveux noirs et au regard perçant, mais au visage étrangement familier.
- « Il fait réellement froid Ravie. Un froid mortel si je puis dire. »
- « Qu’est ce que … ? Qui êtes-vous ? Et où suis-je ?! »
- « Cela fait beaucoup de questions… Viens donc, je vais t’expliquer. »
Se faisant, la femme vêtue de rouge et de noir tapota la surface du lit avec sa main. Le ton de sa voix était neutre, mais ni méchant, ni menaçant. Ravie, bien que sur ses gardes, approcha et s’assit à côté de cette mystérieuse personne. Cette dernière se jeta alors sur elle, la plaquant sur le lit. Malgré son apparence flatteuse, cette femme possédait une force incroyable, si bien que Ravie ne pu strictement rien faire.
- « Qu… ?! »
- « Veux-tu savoir qui je suis Ravie ? »
Sans attendre de réponse, elle reprit.
- « Et bien je suis toi… du moins une partie de toi… et ici… et bien, hi hi… On va dire que c’est un endroit privilégié. Le dernier recoin de ta conscience, le tout dernier endroit que l’on visite avant de s’endormir pour de bon… »
- « Je… je ne comprends pas… »
- « Je sais… de ces choses là, seule moi en suis consciente. Pour faire simple, ici, c’est l’antichambre de la mort. L’endroit où l’on fait un dernier rêve. Et le froid que tu ressens, c’est simplement ta vie qui s’échappe. »
- « Je… »
- « Oui, tu es en train de mourir. Et moi aussi par la même occasion. Ne gâchons pas le peu de temps qu’il nous reste en vaines parôles… »
Le froid régnant dans la pièce se faisait de plus en plus mordant. Le givre apparaissait sur les tapisseries, figeant le tissu, s’approchant toujours plus, inexorablement, de Ravie et de son alter ego.
- « Recevoir mon baiser, c’est s’enflammer puis s’endormir à jamais… mais je n’ai pas envie de mourir. Le reste dépend de toi à présent. Fait ton choix : vivre, ou mourir dans mes bras ? »
Le givre continuait sa progression, figeant à présent les jeunes femmes sur place. Seules leurs épaules et leurs têtes en étaient encore libres. L’alter ego rapprochait lentement ses lèvres de celles de Ravie, quand des voix familières, mêlées de pleures, se mirent à résonner faiblement.
- « Ravie… », voix de Fahra
- « Isa… », voix d’Amélie
- « Mademoiselle Elieson… », voix oubliée
- « Ma fille… », voix de Phaësa et Haart
- « Isa… », voix d’Igaria
- « Elieson-chan… », voix de Huan
- « Isa… », voix de Koyomi
- « …Ravie… hein ?... parfait. », voix masculine inconnue
La lumière s’estompa et Ravie eut l’impression, malgré le froid, de sentir les lèvres de son autre elle frôler les siennes.
- « Ah… J’arrive à point nommé on dirait… Je n’arrive pas à croire que tu acceptes cette fin… sans broncher… peu importe, je ne te l’accorderais pas.»
Une nouvelle voix, féminine cette fois-ci, fît son apparition dans ces ténèbres glacées. Un chant triste et mélodieux résonna. Un halot de lumière illumina progressivement l’endroit. Ravie était sur son lit figé, toujours dans la même position, mais seule. Son alter ego s’en était allée. Puis une apparition angélique posa sa main sur la tête pétrifiée de la jeune femme, dont les yeux à moitiés fermés contemplaient ce drôle de spectacle.
- « N’ait crainte, la walkyrie que je suis ne peut pas te laisser aller. Tu vivras, avec le goût du baiser de la mort sur les lèvres. Ensembles, contraintes et forcées, nous devrons exister côtes à côtes pour une éternité de souffrances et de tristesses. Pour expier cette faute, je deviendrai la lame qui protègera le dernier souffle de vie que je ne peux me résoudre à t’enlever. Mon nom est Ragnileif et… je suis profondément navrée… mais il est temps de te réveiller, Ravie.»
L’apparition se pencha vers Ravie et déposa un baiser sur ses lèvres gelées. La frêle lumière de la pièce devint insoutenable et une voix caverneuse d’homme raisonna.
- « DEBOUT !! »
-----------------------
Nb :
Ragnileif (ou Reginleif) est le nom d’une des (nombreuses) valkyries mentionnées dans les sagas et les Eddas (les poemes lyriques). Cela signifie « héritage des dieux ».
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
17 – Linceul de sang
Un jour s’était écoulé depuis qu’Akihiko avait révélé ses ambitions à son ancien ami. Un jour que le regard de Ravie s’était éteint. Sur son pâle visage, l’on avait déposé une étoffe blanche comme pour cacher la tristesse du monde à ses yeux clos. Son corps reposait dans une pièce isolée aux odeurs d’encens et aux volets clos que seule la lueur des bougies éclairait. A l’extérieur de la maison, là où Ravie était tombée, Koyomi avait déposé un simple vase contenant une petite fleur des champs. Huan et ses filles y avaient rajouté quelques objets leurs rappelant les bons moments passés. Dans le village plus loin, une chape de plomb était tombé. La vengeance d’Akihiko n’allait pas se limiter à ça. Il l’avait dit. Ainsi, tous étaient sur leurs gardes. La milice parcourait les rues, les marchands se montraient suspicieux, les conversations ne se faisaient plus qu’à demi mots.
Le temps lui-même semblait se méfier des évènements à venir. Le soleil radieux des derniers jours avait fait place aux sombres nuages d’un orage d’été qui s’attarderait un peu trop. Et comme pour alourdir encore un peu plus l’atmosphère, la brume s’était invitée à la fête. Le village si animé était devenu, en l’espace de cet unique jour, méconnaissable. Tout était pourtant à sa place. Les arbres n’avaient pas changé, les murs n’avaient pas bougé néanmoins l’on se serait presque cru ailleurs tant l’ambiance du moment était pesante.
Tout ça à cause d’une seule mort ? Certes le crime était là, mais quelle réaction disproportionnée… Quelque chose clochait, le climat malsain qui s’était installé troublait de plus en plus Huan. Le coupable était connu, pourtant, tout le monde devenait méfiant vis-à-vis de son voisin. Quelque chose se tramait dans l’ombre et il ne parvenait pas à savoir quoi. Il s’attachait à trouver une explication lorsqu’il fût tiré de ses pensées par un cri. Huan se mit alors à courir dans sa direction, rapidement suivit par deux membres de la milice.
- « Que se passe-t-il ?! », demanda l’un des gardes
- « Je ne sais pas !! », reprit Huan, « Le cri venait de par ici, plus vite ! »
Arrivés sur les lieux, les trois guerriers ne trouvèrent que le corps inanimé d’un marchand. Celui-ci avait été littéralement empalé contre une palissade de bois avec un sabre. Le sang maculait le mur comme si le corps avait été violemment projeté dessus. Le visage du malheureux portait encore l’expression de la surprise. Les trois hommes regardèrent en tous sens, écoutèrent, mais rien, pas un son, pas une trace de pas. Un groupe de villageois, torches à la main, arrivèrent eux aussi sur les lieux.
- « Nous avons entendu un bru… »
- « Bon sang ! Regardez ça ! »
- « C’est Xinping, un des marchands d’étoffes… »
- « Par tous les esprits… »
- « Du calme ! Du calme ! », trancha Huan, « L’un d’entre vous aurait-il vu ce qui s’est passé ? »
- « Nous étions chez Chao, il avait besoin d’aide pour barricader son entrée... »
- « Nous n’avons rien vu… et vous étiez là avant nous… »
La foule se tue. La dernière remarque donna une drôle d’impression à Huan. Les regards se croisèrent et s’arrêtèrent sur l’équipement des trois guerriers. Notre ami resserra sa prise sur le fourreau de son arme. Ce climat de suspicion s’acheva lorsque l’un des villageois du fond émit un bref cri avant de s’effondrer. Sortie de nulle part, une lame silencieuse venait de lui trancher la gorge. Tous se tournèrent vers le corps encore agité de quelques soubresauts. Le choc fût trop fort pour certains qui se mirent à hurler comme des fillettes apeurées. Huan et ses hommes n’en revenaient pas eux même. Sous leurs yeux, à quelques mètres d’eux, un homme venait de se faire tuer. Un autre cri se fît entendre plus loin, puis un autre dans une ruelle éloignée et encore un autre ! Pris de panique, les villageois se mirent à courir en tous sens. Au milieu des cris, un petit rire se faisait entendre à mesure que le nombre de cadavres augmentait. Le chaos avait décidé de se déchaîner sur le village, un chaos aveugle et invisible.
Huan allait donner des ordres à ses hommes quand ceux-ci se mirent à s’attaquer mutuellement. Lorsque le survivant se rua sur lui, il dégaina son arme et frappa mortellement son ancien camarade. Mais que se passait-il à la fin ? Huan ne comprenait plus rien. Les villageois étaient comme fous, des ombres frappaient à l’aveuglette et ses propres hommes se tuaient entre eux. Akihiko était derrière tous ça. C’était certain, mais comment ? Sa vengeance se répandait dans la ville, tandis qu’une brume persistante envahissait progressivement les ruelles. Mais ce n’était plus le moment pour ces sombres conclusions. Un seul nom lui venait à l’esprit pour le moment : Koyomi. Il traversa ce village devenu fou, emmenant dans son sillage certains des villageois ou des gardes qui avaient pu garder les idées claires. Protéger sa famille et réunir le plus de force possible dans un endroit sûr, voilà tout ce à quoi il pensait.
Sa maison, se trouvant à l’écart, était étrangement calme comparée au reste du village. Il poussa le portail en bois et fît entrer les survivants dans la cour.
- « Koyomi ? Koyomi ?! »
La jeune femme ouvrit les portes de papiers et se mît à parler d’un ton neutre.
- « Doucement mon époux, les filles ont eut du mal à s’endormir à cause de toute cette agitation… »
- « Qu’est ce que… ? »
Du sang maculait les habits de Koyomi et ruisselait de la lame qu’elle tenait. Une lueur étrange brillait au fond de son regard tandis qu’elle souriait tendrement.
- « Ko… Koyomi… qu’est-ce… »
- « Il m’a été très difficile de calmer les filles. Je leurs ais pourtant dit que tu allais bientôt revenir, mais elles n’ont pas arrêté de crier. »
Koyomi tourna la tête un instant pour regarder le couloir derrière elle puis reporta son regard vide sur Huan.
- « Mais shhhht… viens en silence les voir, je suis sûr que tu seras content d’elles. Elles sont sages maintenant. »
Les pas sanglants, laissés dans le couloir par Koyomi, venaient de la chambre de ses filles, Huan s’y rua sans plus attendre. Les volets de la pièce n’étaient pas fermés et une frêle lumière baignait la pièce. Le sol, les murs et même le plafond portaient les traces des effusions de sangs. Disposés au centre de la pièce, deux corps ensanglantés reposaient sur un futon souillé. Ce spectacle fût insoutenable pour Huan qui se mît à hurler comme jamais. Koyomi, qui était arrivée en silence près de lui, posa une main sur son épaule.
- « Anata… tu vas les réveiller. Regarde comme elles dorment bien… »
Huan jeta un regard affolé sur Koyomi qui retira sa main laissant à la place une tâche rouge. Il repoussa brusquement la jeune femme qui tomba en arrière.
- « Qu’as-tu fait ?! Mais qu’as-tu fais ?!! »
Comme réveillée en sursaut, Koyomi regarda ses mains rouges de sang. Elle trembla sur place comme si ses nerfs lâchaient et se mit à crier comme une folle. Mais avant que Huan n’eût le temps de réagir, elle s’enfonça en pleine poitrine la lame qu’elle tenait encore à la main. La jeune femme s’effondra au sol, devant les yeux incrédules de Huan et des quelques personnes qui assistaient à la scène, médusés.
- « Koyomi !!! Non ! »
- « Mais bordel qu’est ce qu’il se passe à la fin ?!! », lança un des observateurs
La situation était si étrange que personne ne savait trop comment le réagir. Huan se baissa sur le corps inerte de sa femme. Il retira cette maudite lame et prit Koyomi dans ses bras pour la déposer aux côtés de ses filles.
- « Akihiko… tout est de sa faute. Et si Ravie-chan n’était pas intervenue, je serais moi aussi allongé là, avec un voile sur le visage… »
Huan prit le ruban souillé qui maintenait attachés les cheveux de Koyomi et le noua à son poignet.
- « Il me le paiera… Je vous le jure… Je gorgerai le sol de son sang jusqu’à en faire rougir les pierres pour les siècles avenirs. »
La voix de Huan était si rageuse que les quelques personnes rassemblées ici en eurent froid dans le dos. Mais malgré cette détermination affichée, il ne parvenait pas à s’expliquer par quel miracle Akihiko se serait retrouvé doté de telles capacités. Rendre la moitié du village fou à lier, au point que les mères aimantes en viennent à tuer leurs propres enfants, n’était pas une chose à la portée de tous. La mort dans l’âme, Huan retourna auprès des quelques compagnons qu’il avait pu rassembler ici.
- « Nous devons nous préparer… renforcer les portes et les murs, organiser des tours de gardes. Je doute sérieusement que tout soit fini. »
A peine eut-il fini de donner ses ordres qu’une clameur monta du village. Soldats, paysans, villageois, femmes et même enfants, qui avaient succombé au maléfice, avançaient lentement vers la maison de Huan, guidés par un Akihiko plus sombre que jamais.
Un jour s’était écoulé depuis qu’Akihiko avait révélé ses ambitions à son ancien ami. Un jour que le regard de Ravie s’était éteint. Sur son pâle visage, l’on avait déposé une étoffe blanche comme pour cacher la tristesse du monde à ses yeux clos. Son corps reposait dans une pièce isolée aux odeurs d’encens et aux volets clos que seule la lueur des bougies éclairait. A l’extérieur de la maison, là où Ravie était tombée, Koyomi avait déposé un simple vase contenant une petite fleur des champs. Huan et ses filles y avaient rajouté quelques objets leurs rappelant les bons moments passés. Dans le village plus loin, une chape de plomb était tombé. La vengeance d’Akihiko n’allait pas se limiter à ça. Il l’avait dit. Ainsi, tous étaient sur leurs gardes. La milice parcourait les rues, les marchands se montraient suspicieux, les conversations ne se faisaient plus qu’à demi mots.
Le temps lui-même semblait se méfier des évènements à venir. Le soleil radieux des derniers jours avait fait place aux sombres nuages d’un orage d’été qui s’attarderait un peu trop. Et comme pour alourdir encore un peu plus l’atmosphère, la brume s’était invitée à la fête. Le village si animé était devenu, en l’espace de cet unique jour, méconnaissable. Tout était pourtant à sa place. Les arbres n’avaient pas changé, les murs n’avaient pas bougé néanmoins l’on se serait presque cru ailleurs tant l’ambiance du moment était pesante.
Tout ça à cause d’une seule mort ? Certes le crime était là, mais quelle réaction disproportionnée… Quelque chose clochait, le climat malsain qui s’était installé troublait de plus en plus Huan. Le coupable était connu, pourtant, tout le monde devenait méfiant vis-à-vis de son voisin. Quelque chose se tramait dans l’ombre et il ne parvenait pas à savoir quoi. Il s’attachait à trouver une explication lorsqu’il fût tiré de ses pensées par un cri. Huan se mit alors à courir dans sa direction, rapidement suivit par deux membres de la milice.
- « Que se passe-t-il ?! », demanda l’un des gardes
- « Je ne sais pas !! », reprit Huan, « Le cri venait de par ici, plus vite ! »
Arrivés sur les lieux, les trois guerriers ne trouvèrent que le corps inanimé d’un marchand. Celui-ci avait été littéralement empalé contre une palissade de bois avec un sabre. Le sang maculait le mur comme si le corps avait été violemment projeté dessus. Le visage du malheureux portait encore l’expression de la surprise. Les trois hommes regardèrent en tous sens, écoutèrent, mais rien, pas un son, pas une trace de pas. Un groupe de villageois, torches à la main, arrivèrent eux aussi sur les lieux.
- « Nous avons entendu un bru… »
- « Bon sang ! Regardez ça ! »
- « C’est Xinping, un des marchands d’étoffes… »
- « Par tous les esprits… »
- « Du calme ! Du calme ! », trancha Huan, « L’un d’entre vous aurait-il vu ce qui s’est passé ? »
- « Nous étions chez Chao, il avait besoin d’aide pour barricader son entrée... »
- « Nous n’avons rien vu… et vous étiez là avant nous… »
La foule se tue. La dernière remarque donna une drôle d’impression à Huan. Les regards se croisèrent et s’arrêtèrent sur l’équipement des trois guerriers. Notre ami resserra sa prise sur le fourreau de son arme. Ce climat de suspicion s’acheva lorsque l’un des villageois du fond émit un bref cri avant de s’effondrer. Sortie de nulle part, une lame silencieuse venait de lui trancher la gorge. Tous se tournèrent vers le corps encore agité de quelques soubresauts. Le choc fût trop fort pour certains qui se mirent à hurler comme des fillettes apeurées. Huan et ses hommes n’en revenaient pas eux même. Sous leurs yeux, à quelques mètres d’eux, un homme venait de se faire tuer. Un autre cri se fît entendre plus loin, puis un autre dans une ruelle éloignée et encore un autre ! Pris de panique, les villageois se mirent à courir en tous sens. Au milieu des cris, un petit rire se faisait entendre à mesure que le nombre de cadavres augmentait. Le chaos avait décidé de se déchaîner sur le village, un chaos aveugle et invisible.
Huan allait donner des ordres à ses hommes quand ceux-ci se mirent à s’attaquer mutuellement. Lorsque le survivant se rua sur lui, il dégaina son arme et frappa mortellement son ancien camarade. Mais que se passait-il à la fin ? Huan ne comprenait plus rien. Les villageois étaient comme fous, des ombres frappaient à l’aveuglette et ses propres hommes se tuaient entre eux. Akihiko était derrière tous ça. C’était certain, mais comment ? Sa vengeance se répandait dans la ville, tandis qu’une brume persistante envahissait progressivement les ruelles. Mais ce n’était plus le moment pour ces sombres conclusions. Un seul nom lui venait à l’esprit pour le moment : Koyomi. Il traversa ce village devenu fou, emmenant dans son sillage certains des villageois ou des gardes qui avaient pu garder les idées claires. Protéger sa famille et réunir le plus de force possible dans un endroit sûr, voilà tout ce à quoi il pensait.
Sa maison, se trouvant à l’écart, était étrangement calme comparée au reste du village. Il poussa le portail en bois et fît entrer les survivants dans la cour.
- « Koyomi ? Koyomi ?! »
La jeune femme ouvrit les portes de papiers et se mît à parler d’un ton neutre.
- « Doucement mon époux, les filles ont eut du mal à s’endormir à cause de toute cette agitation… »
- « Qu’est ce que… ? »
Du sang maculait les habits de Koyomi et ruisselait de la lame qu’elle tenait. Une lueur étrange brillait au fond de son regard tandis qu’elle souriait tendrement.
- « Ko… Koyomi… qu’est-ce… »
- « Il m’a été très difficile de calmer les filles. Je leurs ais pourtant dit que tu allais bientôt revenir, mais elles n’ont pas arrêté de crier. »
Koyomi tourna la tête un instant pour regarder le couloir derrière elle puis reporta son regard vide sur Huan.
- « Mais shhhht… viens en silence les voir, je suis sûr que tu seras content d’elles. Elles sont sages maintenant. »
Les pas sanglants, laissés dans le couloir par Koyomi, venaient de la chambre de ses filles, Huan s’y rua sans plus attendre. Les volets de la pièce n’étaient pas fermés et une frêle lumière baignait la pièce. Le sol, les murs et même le plafond portaient les traces des effusions de sangs. Disposés au centre de la pièce, deux corps ensanglantés reposaient sur un futon souillé. Ce spectacle fût insoutenable pour Huan qui se mît à hurler comme jamais. Koyomi, qui était arrivée en silence près de lui, posa une main sur son épaule.
- « Anata… tu vas les réveiller. Regarde comme elles dorment bien… »
Huan jeta un regard affolé sur Koyomi qui retira sa main laissant à la place une tâche rouge. Il repoussa brusquement la jeune femme qui tomba en arrière.
- « Qu’as-tu fait ?! Mais qu’as-tu fais ?!! »
Comme réveillée en sursaut, Koyomi regarda ses mains rouges de sang. Elle trembla sur place comme si ses nerfs lâchaient et se mit à crier comme une folle. Mais avant que Huan n’eût le temps de réagir, elle s’enfonça en pleine poitrine la lame qu’elle tenait encore à la main. La jeune femme s’effondra au sol, devant les yeux incrédules de Huan et des quelques personnes qui assistaient à la scène, médusés.
- « Koyomi !!! Non ! »
- « Mais bordel qu’est ce qu’il se passe à la fin ?!! », lança un des observateurs
La situation était si étrange que personne ne savait trop comment le réagir. Huan se baissa sur le corps inerte de sa femme. Il retira cette maudite lame et prit Koyomi dans ses bras pour la déposer aux côtés de ses filles.
- « Akihiko… tout est de sa faute. Et si Ravie-chan n’était pas intervenue, je serais moi aussi allongé là, avec un voile sur le visage… »
Huan prit le ruban souillé qui maintenait attachés les cheveux de Koyomi et le noua à son poignet.
- « Il me le paiera… Je vous le jure… Je gorgerai le sol de son sang jusqu’à en faire rougir les pierres pour les siècles avenirs. »
La voix de Huan était si rageuse que les quelques personnes rassemblées ici en eurent froid dans le dos. Mais malgré cette détermination affichée, il ne parvenait pas à s’expliquer par quel miracle Akihiko se serait retrouvé doté de telles capacités. Rendre la moitié du village fou à lier, au point que les mères aimantes en viennent à tuer leurs propres enfants, n’était pas une chose à la portée de tous. La mort dans l’âme, Huan retourna auprès des quelques compagnons qu’il avait pu rassembler ici.
- « Nous devons nous préparer… renforcer les portes et les murs, organiser des tours de gardes. Je doute sérieusement que tout soit fini. »
A peine eut-il fini de donner ses ordres qu’une clameur monta du village. Soldats, paysans, villageois, femmes et même enfants, qui avaient succombé au maléfice, avançaient lentement vers la maison de Huan, guidés par un Akihiko plus sombre que jamais.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
18- Orbe de la Folie :
Un vent glacial, tout à fait étrange pour la saison, venait de se lever. Pourtant, la brume qui envahissait le village ne semblait pas vouloir se dissiper. Grimpant le long du chemin, elle s’approchait lentement de la maison de Huan, précédant de quelques pas Akihiko et ses acolytes. Les survivants, retranchés derrière les minces murs de la propriété, observaient avec angoisse cette armée s’avancer lentement vers eux. De lourds nuages noirs obscurcissaient le ciel tendit que le grondement sourd du tonnerre résonnait au loin.
- « Akihiko ! Sale chien !! Ramène toi que je repeigne ma porte avec ta gueule !! »
- « Et bien, et bien… mon cher Huan… »
La voix d’Akihiko se fait de plus en plus sombre et agressive.
- « … on dirait que tu n’as pas apprécié le cadeau que je t’ai laissé. Je me demande si tes filles ont supplié leur mère d’arrêter. Ha ! Ha ! Ha ! »
- « Salopard ! Je planterai ta tête sur un piquet ! »
- « Il faudrait savoir ! Tu ne veux déjà plus repeindre ta porte ? »
Akihiko se remit à rire tout seul.
- « Et Koyomi ? L’as-tu tué de tes propres mains ? Cela a dû te faire drôle… »
Huan fulminait sur place, serrant la poigné de son arme jusqu’à en faire craquer ses articulations.
- « Mais trêve de plaisanteries. Dans mon plan initial, tu aurais du mourir en premier. Cela m’aurait ôté une épine du pied et t’aurait évité de voir tout ça. Mais cette salope blonde s’en ait mêlé, alors j’improvise. Ta petite résistance n’est qu’un contretemps mineur… Tu vois ceci…»
Akihiko sort un globe de la manche de son kimono.
- « C’est l’orbe de la folie. Du moins c’est comme ça que l’on me l’a présenté. C’est très pratique. Elle fait sombrer les faibles d’esprits dans une sombre envie de carnage. Certains arrivent à s’en sortir, mais deviennent fous et finissent par se tuer eux même. C’est plutôt amusant, non ? Biensur… il y a toujours des exceptions… toi et ta poignée d’irréductibles par exemple…»
- « Pourquoi… ? »
- « Pourquoi ?! Pourquoi !! Personne n’a prit ma défense lorsque Akisa est morte ! Vous m’avez tous accusé ! Vous m’avez tous chassé ! Toi le premier ! Mon vieil ami ! »
- « Pauvre idiot !! J’ai toujours cru en toi. Le conseil voulait t’exécuter. Je les ais convaincu de te bannir à la place, pour sauver ta vie ! Je le regrette à présent… »
- « Qu’importe… sempai… la machine est en marche et elle ne s’arrêtera que lorsque que tu auras rejoint les tiens dans l’autre monde. »
Akihiko fît un signe de la main et les habitants du village qui avaient succombés aux effets de l’orbe se mirent à avancer vers la maison. Tels des zombies, ils se déplaçaient en se balançant de gauche à droite. Submergés par les pouvoirs de l’orbe, ils brandissaient des armes aussi éclectiques que des épées, des pelles, des torches, des sceaux d’eau, des chaises ou même des jouets en bois.
- « Tuez tous le monde. Rasez tout jusqu’à la dernière pierre…»
Se faisant, Akihiko s’éloigna légèrement, comme pour profiter du spectacle théâtral dans son ensemble. La brume avait maintenant atteint la maison, s’infiltrant sous le portail de bois, elle noyait la cour d’un fin voile tourmenté par les pas désordonnés des défenseurs. Ceux-ci ne savaient visiblement pas quoi faire. C’étaient de la famille, des amis, des femmes et des enfants qui s’avançaient vers eux les armes à la main. Ce moment de réflexion s’éternisait, et déjà les premiers assaillants touchaient les murs. Huan prit finalement la parole, son ton était grave mais se voulait rassurant, du moins, essayait de l’être :
- « Défendons nous… nous ne sommes pas obligés de les tuer… assommons les. Notre véritable ennemi est Akihiko. Une fois son orbe détruite, tout rentrera dans l’ordre… »
Tous consentirent du bout des lèvres. Et le combat s’engagea tant bien que mal. De son point d’observation, Akihiko semblait jubiler en observant Huan et ses amis se démener pour survivre sans faire de victimes. Le portail, qui n’était pas fait pour repousser une attaque, tomba rapidement, et les pauvres villageois contrôlés se ruèrent dans la cour. Débordés de toutes parts, les défenseurs commencèrent à tomber les uns après les autres. La mort dans l’âme, les quelques survivants se décidèrent à riposter pour de bon. L’instinct de conservation prenant le pas sur la raison, les lames se mirent à trancher leurs malheureux amis envoûtés. Mais il était déjà un peu tard et le mince groupe était acculé à la maison. Et ce n’étaient pas les murs de torchis et les portes en papiers qui allaient les protéger. Certains d’entres eux, paniqués par tout ça finirent même par succomber au pouvoir de l’orbe, se jetant sans crier gare sur leurs anciens alliers.
Puis un fait étrange se produisit. L’étrange brume qui ne cessait de s’étendre depuis le début des hostilités se changea en givre, figeant les mouvements de tous ceux qui se trouvaient dans la cour. Huan et un autre, gravement blessé, juchés sur le plancher surélevé de la maison, observaient la scène, incrédules.
- « C’est donc à ça que tu faisais allusion par « Y a plein de gens qui comptent sur toi » ? N’est-ce pas, Ragnileif ? » (*voir chapitre 16*)
Une voix froide et métallique résonna dans le couloir derrière eux. Huan se retourna pour voir une silhouette enroulée dans un drap blanc. Quelques volutes de brume, telles des mains éthérées, ondulaient imperceptiblement autour d’elle tandis qu’elle avançait lentement.
- « E…Elieson-chan… »
Ravie tourna la tête vers Huan. Ses yeux azurs luisaient dans le noir, comme à leurs habitudes, mais son regard ne portait aucune émotion particulière, aucune expression. Elle reporta son attention sur le groupe d’envoûtés qui tentaient de décoller leurs jambes du sol, puis sur les morts par terre et, enfin, scruta l’horizon jusqu’à s’arrêter sur la silhouette sombre d’Akihiko. Comme prise d’une vive douleur, elle porta ses mains à sa poitrine pour se relâcher presque aussitôt.
- « Toi… »
Ravie reprit sans prêter la moindre attention à Huan et son compagnon mourrant à côté de lui. Sa voix était monotone, mais claire et presque compatissante.
- « Ils sont tous perdus. Leurs âmes ont été prises. Ce ne sont que des coquilles vides. »
Ravie plongea son regard dans celui de Huan.
- « Je le vois au fond de leurs yeux. »
- « Elieson-chan… qu’est ce que ça veut dire… comment as-tu… ? »
- « Je suis une jeune chose piégée par un vieux monde… »
Huan sembla s’apaiser un instant en entendant cette phrase. Ces mêmes mots qu’il avait dit à la jeune semi elfe quelques semaines après son arrivée. Son visage fatigué se fendit d’un demi sourire. Ravie se baissa et ramassa des armes laissées sur le sol.
- « Il n’y a qu’un moyen d’en finir et d’abréger leurs agonies. »
Sans doute y avaient-ils d'autres, mais Ravie semblait très sûr de ses propos. Et avant que Huan n’ait eut le temps de réagir, Ravie attaqua les assaillants encore cloués au sol de la cour. Ses armes fendirent l’air, tranchant têtes et bras dans un feu d’artifice écarlate. Les malheureux villageois, prisonniers de l’orbe et du givre, tombèrent les uns après les autres. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous volèrent en morceaux à mesure que Ravie avançait vers Akihiko. Implacable, devant le regard horrifié de Huan, Ravie se taillait littéralement un chemin sanglant jusqu’à leur ennemi.
Ce dernier ne se douta de rien jusqu’à ce qu’il vit Ravie franchir le seuil de la cour. Les sabres ruisselant de sang, elle s’arrêta devant le portail défoncé et défia l’homme de son regard lumineux. Sa surprise fût de taille, il s’attendait, à la rigueur, à voir apparaître Huan, mais pas elle. Il resta un instant indécis jusqu’à ce que la furie blonde se mette à courir dans sa direction.
Un vent glacial, tout à fait étrange pour la saison, venait de se lever. Pourtant, la brume qui envahissait le village ne semblait pas vouloir se dissiper. Grimpant le long du chemin, elle s’approchait lentement de la maison de Huan, précédant de quelques pas Akihiko et ses acolytes. Les survivants, retranchés derrière les minces murs de la propriété, observaient avec angoisse cette armée s’avancer lentement vers eux. De lourds nuages noirs obscurcissaient le ciel tendit que le grondement sourd du tonnerre résonnait au loin.
- « Akihiko ! Sale chien !! Ramène toi que je repeigne ma porte avec ta gueule !! »
- « Et bien, et bien… mon cher Huan… »
La voix d’Akihiko se fait de plus en plus sombre et agressive.
- « … on dirait que tu n’as pas apprécié le cadeau que je t’ai laissé. Je me demande si tes filles ont supplié leur mère d’arrêter. Ha ! Ha ! Ha ! »
- « Salopard ! Je planterai ta tête sur un piquet ! »
- « Il faudrait savoir ! Tu ne veux déjà plus repeindre ta porte ? »
Akihiko se remit à rire tout seul.
- « Et Koyomi ? L’as-tu tué de tes propres mains ? Cela a dû te faire drôle… »
Huan fulminait sur place, serrant la poigné de son arme jusqu’à en faire craquer ses articulations.
- « Mais trêve de plaisanteries. Dans mon plan initial, tu aurais du mourir en premier. Cela m’aurait ôté une épine du pied et t’aurait évité de voir tout ça. Mais cette salope blonde s’en ait mêlé, alors j’improvise. Ta petite résistance n’est qu’un contretemps mineur… Tu vois ceci…»
Akihiko sort un globe de la manche de son kimono.
- « C’est l’orbe de la folie. Du moins c’est comme ça que l’on me l’a présenté. C’est très pratique. Elle fait sombrer les faibles d’esprits dans une sombre envie de carnage. Certains arrivent à s’en sortir, mais deviennent fous et finissent par se tuer eux même. C’est plutôt amusant, non ? Biensur… il y a toujours des exceptions… toi et ta poignée d’irréductibles par exemple…»
- « Pourquoi… ? »
- « Pourquoi ?! Pourquoi !! Personne n’a prit ma défense lorsque Akisa est morte ! Vous m’avez tous accusé ! Vous m’avez tous chassé ! Toi le premier ! Mon vieil ami ! »
- « Pauvre idiot !! J’ai toujours cru en toi. Le conseil voulait t’exécuter. Je les ais convaincu de te bannir à la place, pour sauver ta vie ! Je le regrette à présent… »
- « Qu’importe… sempai… la machine est en marche et elle ne s’arrêtera que lorsque que tu auras rejoint les tiens dans l’autre monde. »
Akihiko fît un signe de la main et les habitants du village qui avaient succombés aux effets de l’orbe se mirent à avancer vers la maison. Tels des zombies, ils se déplaçaient en se balançant de gauche à droite. Submergés par les pouvoirs de l’orbe, ils brandissaient des armes aussi éclectiques que des épées, des pelles, des torches, des sceaux d’eau, des chaises ou même des jouets en bois.
- « Tuez tous le monde. Rasez tout jusqu’à la dernière pierre…»
Se faisant, Akihiko s’éloigna légèrement, comme pour profiter du spectacle théâtral dans son ensemble. La brume avait maintenant atteint la maison, s’infiltrant sous le portail de bois, elle noyait la cour d’un fin voile tourmenté par les pas désordonnés des défenseurs. Ceux-ci ne savaient visiblement pas quoi faire. C’étaient de la famille, des amis, des femmes et des enfants qui s’avançaient vers eux les armes à la main. Ce moment de réflexion s’éternisait, et déjà les premiers assaillants touchaient les murs. Huan prit finalement la parole, son ton était grave mais se voulait rassurant, du moins, essayait de l’être :
- « Défendons nous… nous ne sommes pas obligés de les tuer… assommons les. Notre véritable ennemi est Akihiko. Une fois son orbe détruite, tout rentrera dans l’ordre… »
Tous consentirent du bout des lèvres. Et le combat s’engagea tant bien que mal. De son point d’observation, Akihiko semblait jubiler en observant Huan et ses amis se démener pour survivre sans faire de victimes. Le portail, qui n’était pas fait pour repousser une attaque, tomba rapidement, et les pauvres villageois contrôlés se ruèrent dans la cour. Débordés de toutes parts, les défenseurs commencèrent à tomber les uns après les autres. La mort dans l’âme, les quelques survivants se décidèrent à riposter pour de bon. L’instinct de conservation prenant le pas sur la raison, les lames se mirent à trancher leurs malheureux amis envoûtés. Mais il était déjà un peu tard et le mince groupe était acculé à la maison. Et ce n’étaient pas les murs de torchis et les portes en papiers qui allaient les protéger. Certains d’entres eux, paniqués par tout ça finirent même par succomber au pouvoir de l’orbe, se jetant sans crier gare sur leurs anciens alliers.
Puis un fait étrange se produisit. L’étrange brume qui ne cessait de s’étendre depuis le début des hostilités se changea en givre, figeant les mouvements de tous ceux qui se trouvaient dans la cour. Huan et un autre, gravement blessé, juchés sur le plancher surélevé de la maison, observaient la scène, incrédules.
- « C’est donc à ça que tu faisais allusion par « Y a plein de gens qui comptent sur toi » ? N’est-ce pas, Ragnileif ? » (*voir chapitre 16*)
Une voix froide et métallique résonna dans le couloir derrière eux. Huan se retourna pour voir une silhouette enroulée dans un drap blanc. Quelques volutes de brume, telles des mains éthérées, ondulaient imperceptiblement autour d’elle tandis qu’elle avançait lentement.
- « E…Elieson-chan… »
Ravie tourna la tête vers Huan. Ses yeux azurs luisaient dans le noir, comme à leurs habitudes, mais son regard ne portait aucune émotion particulière, aucune expression. Elle reporta son attention sur le groupe d’envoûtés qui tentaient de décoller leurs jambes du sol, puis sur les morts par terre et, enfin, scruta l’horizon jusqu’à s’arrêter sur la silhouette sombre d’Akihiko. Comme prise d’une vive douleur, elle porta ses mains à sa poitrine pour se relâcher presque aussitôt.
- « Toi… »
Ravie reprit sans prêter la moindre attention à Huan et son compagnon mourrant à côté de lui. Sa voix était monotone, mais claire et presque compatissante.
- « Ils sont tous perdus. Leurs âmes ont été prises. Ce ne sont que des coquilles vides. »
Ravie plongea son regard dans celui de Huan.
- « Je le vois au fond de leurs yeux. »
- « Elieson-chan… qu’est ce que ça veut dire… comment as-tu… ? »
- « Je suis une jeune chose piégée par un vieux monde… »
Huan sembla s’apaiser un instant en entendant cette phrase. Ces mêmes mots qu’il avait dit à la jeune semi elfe quelques semaines après son arrivée. Son visage fatigué se fendit d’un demi sourire. Ravie se baissa et ramassa des armes laissées sur le sol.
- « Il n’y a qu’un moyen d’en finir et d’abréger leurs agonies. »
Sans doute y avaient-ils d'autres, mais Ravie semblait très sûr de ses propos. Et avant que Huan n’ait eut le temps de réagir, Ravie attaqua les assaillants encore cloués au sol de la cour. Ses armes fendirent l’air, tranchant têtes et bras dans un feu d’artifice écarlate. Les malheureux villageois, prisonniers de l’orbe et du givre, tombèrent les uns après les autres. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous volèrent en morceaux à mesure que Ravie avançait vers Akihiko. Implacable, devant le regard horrifié de Huan, Ravie se taillait littéralement un chemin sanglant jusqu’à leur ennemi.
Ce dernier ne se douta de rien jusqu’à ce qu’il vit Ravie franchir le seuil de la cour. Les sabres ruisselant de sang, elle s’arrêta devant le portail défoncé et défia l’homme de son regard lumineux. Sa surprise fût de taille, il s’attendait, à la rigueur, à voir apparaître Huan, mais pas elle. Il resta un instant indécis jusqu’à ce que la furie blonde se mette à courir dans sa direction.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
19- Au profit du perdant :
( Résumé : Comme Igaria m’a fait jouer Ravie officiellement plus tôt que ce que j’avais prévu, il faut que je décrive les évènements qui manquent. Du coup, z’avez droit à un résumé des épisodes manquants à défaut d’avoir la version complète que ne n’ait pas écrite !! /bonk Igaria )
Ravie, galvanisée par le combat, se rue sur Akihiko. S’en suit un combat aussi bref qu’intense à la suite duquel Akihiko prend la poudre d’escampette. Ravie se lance de nouveau à sa poursuite.
Pendant ce temps, le fuyard tombe nez à nez avec un homme encapuchonné dans une longue pèlerine sombre. Akihiko semble le connaître et lui demande de l’aide pour vaincre la guerrière qu’il trouve assez différente de la première fois. Contre toutes attentes, l’homme encapuchonné tue Akihiko d’un coup de dague en plein cœur. Celui-ci, prit par surprise, n’a pas le temps de réagir et s’effondre.
Sur cet entre fait, Ravie arrive sur les lieux. Elle fixe l’homme mystérieux et s’écrit : « Vous ! ». Elle vient de retrouver l’homme qui était sensé l’aider il y a plus d’un an en lui gravant les symboles qu’elle porte aux poignets. L’homme se met à ricaner doucement, se baisse et prend l’orbe de la folie des mains crispées d’Akihiko. Il dit récupérer son bien qu’il avait prêté à cet homme. Prête à en découdre et voulant une explication sur ce qui lui arrive, Ravie s’en prend à l’homme qui se révèle être un ancien acolyte du Culte des Damnés.
Celui-ci lui raconte alors que pour sauver sa peau (qui était menacée pour une raison indéterminée), il a passé un marcher avec un nécromancien du Fléau. Une vie pour une vie. Il s’était donc mit à chercher son « remplaçant » quand il est tombé sur Ravie en proie aux premiers effets d’une soif magique non maîtrisée. Sous couvert de l’aider, il a apposé ces glyphes sur ces poignets qui ont servit, tout à la fois, à la pister et à accentuer son besoin d’autre chose. Malheureusement, il avait mal calculé les effets et Ravie est devenue trop instable, tuant l’équipage qui devait l’amener à Northrend et, par la même occasion, les agents qui devaient la mener au nécromancien. Elle repartit donc dans l’autre sens mais le navire s’échoua (pour une raison non déterminée) sur une petite île où elle fût recueillit par une communauté de réfugiés en tout genre. Ravie se reprenant petit à petit en main, l’acolyte dû inverser la tendance. Il se servit alors d’Akihiko, aveuglé par sa vengeance, pour pousser Ravie a conclure un pacte avec la valkyrie envoyée pour s’emparer d’elle. Une fois fait, l’acolyte faisait d’une pierre trois coups. Premièrement, il forçait Ravie à quitter l’île suite au carnage qu’elle serait immanquablement amenée à faire. Deuxièmement, il se débarrassait d’Akihiko qui, de toutes manières, allait être consumé par l’orbe. Et troisièmement, il sauvait sa peau en remplissant sa part du marché.
Cependant, il n’avait pas prévu la nature du contrat passé entre Ravie et son alter-ego fantomatique (qui n’est connu que d’elles, voilà pourquoi je ne l’ai pas décrit, ça me permet d’avoir une certaine liberté d’action malgré les contraintes imposées par le background de Blizzard). Elles décidèrent alors d’utiliser le peu d’autonomie qu’elles avaient et se chargèrent exécuter l’acolyte, ça lui pendait au nez, alors, il a fini pendu à un arbre (pour les « amateurs » de pendaison moyen-âgeuse, c’était pendu par un pied, la tête en bas et les viscères à l’air). Ravie brisa l’orbe, annulant par la même occasion le sort jeté sur le village, du moins ce qu’il en restait. Huan arrivé entre temps avait plus ou moins écouté la conversation. Il donna une embarcation à Ravie, quelques vivres et une direction à suivre (en guise de récompense pour avoir libéré l’île) mais la banni à jamais (pour avoir trucidé un tier du village à elle seule).
( Résumé : Comme Igaria m’a fait jouer Ravie officiellement plus tôt que ce que j’avais prévu, il faut que je décrive les évènements qui manquent. Du coup, z’avez droit à un résumé des épisodes manquants à défaut d’avoir la version complète que ne n’ait pas écrite !! /bonk Igaria )
Ravie, galvanisée par le combat, se rue sur Akihiko. S’en suit un combat aussi bref qu’intense à la suite duquel Akihiko prend la poudre d’escampette. Ravie se lance de nouveau à sa poursuite.
Pendant ce temps, le fuyard tombe nez à nez avec un homme encapuchonné dans une longue pèlerine sombre. Akihiko semble le connaître et lui demande de l’aide pour vaincre la guerrière qu’il trouve assez différente de la première fois. Contre toutes attentes, l’homme encapuchonné tue Akihiko d’un coup de dague en plein cœur. Celui-ci, prit par surprise, n’a pas le temps de réagir et s’effondre.
Sur cet entre fait, Ravie arrive sur les lieux. Elle fixe l’homme mystérieux et s’écrit : « Vous ! ». Elle vient de retrouver l’homme qui était sensé l’aider il y a plus d’un an en lui gravant les symboles qu’elle porte aux poignets. L’homme se met à ricaner doucement, se baisse et prend l’orbe de la folie des mains crispées d’Akihiko. Il dit récupérer son bien qu’il avait prêté à cet homme. Prête à en découdre et voulant une explication sur ce qui lui arrive, Ravie s’en prend à l’homme qui se révèle être un ancien acolyte du Culte des Damnés.
Celui-ci lui raconte alors que pour sauver sa peau (qui était menacée pour une raison indéterminée), il a passé un marcher avec un nécromancien du Fléau. Une vie pour une vie. Il s’était donc mit à chercher son « remplaçant » quand il est tombé sur Ravie en proie aux premiers effets d’une soif magique non maîtrisée. Sous couvert de l’aider, il a apposé ces glyphes sur ces poignets qui ont servit, tout à la fois, à la pister et à accentuer son besoin d’autre chose. Malheureusement, il avait mal calculé les effets et Ravie est devenue trop instable, tuant l’équipage qui devait l’amener à Northrend et, par la même occasion, les agents qui devaient la mener au nécromancien. Elle repartit donc dans l’autre sens mais le navire s’échoua (pour une raison non déterminée) sur une petite île où elle fût recueillit par une communauté de réfugiés en tout genre. Ravie se reprenant petit à petit en main, l’acolyte dû inverser la tendance. Il se servit alors d’Akihiko, aveuglé par sa vengeance, pour pousser Ravie a conclure un pacte avec la valkyrie envoyée pour s’emparer d’elle. Une fois fait, l’acolyte faisait d’une pierre trois coups. Premièrement, il forçait Ravie à quitter l’île suite au carnage qu’elle serait immanquablement amenée à faire. Deuxièmement, il se débarrassait d’Akihiko qui, de toutes manières, allait être consumé par l’orbe. Et troisièmement, il sauvait sa peau en remplissant sa part du marché.
Cependant, il n’avait pas prévu la nature du contrat passé entre Ravie et son alter-ego fantomatique (qui n’est connu que d’elles, voilà pourquoi je ne l’ai pas décrit, ça me permet d’avoir une certaine liberté d’action malgré les contraintes imposées par le background de Blizzard). Elles décidèrent alors d’utiliser le peu d’autonomie qu’elles avaient et se chargèrent exécuter l’acolyte, ça lui pendait au nez, alors, il a fini pendu à un arbre (pour les « amateurs » de pendaison moyen-âgeuse, c’était pendu par un pied, la tête en bas et les viscères à l’air). Ravie brisa l’orbe, annulant par la même occasion le sort jeté sur le village, du moins ce qu’il en restait. Huan arrivé entre temps avait plus ou moins écouté la conversation. Il donna une embarcation à Ravie, quelques vivres et une direction à suivre (en guise de récompense pour avoir libéré l’île) mais la banni à jamais (pour avoir trucidé un tier du village à elle seule).
Dernière édition par Ravie le Dim 26 Oct 2008, 15:13, édité 1 fois
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
20- La lame noire :
( Résumé : voir plus haut )
Quelques mois ont passé. Ravie est maintenant intégrée à la futur Lame d’Ebène (Ebon Blade) et participe aux différentes opérations du groupe. A cause de sa relative autonomie de penser, Ravie n’est pas vraiment enchantée par ce qu’elle y fait (ni où elle est) mais est tout de même obligée d’agir conformément aux ordres du Fléau. Lorsque Darion Mograine permit à l’ordre de se libérer de l’emprise du Roi Liche, Ravie profita de l’occasion elle aussi.
Par rapport à la majorité d’entre eux, Ravie fait figure de petite nouvelle, elle n’aura passé que quelques mois sur place contre plusieurs années pour les autres. Elle a donc eut du mal à s’intégrer (si tenté qu’elle en ait eut envie), mais elle présentait l’avantage certain, pour ce nouvel ordre, d’avoir bien plus de contactes avec les royaumes du sud qu’eux mêmes. L’Ordre se cherchait naturellement des alliers pour se venger du Roi Liche, que ce soit la Horde, l’Alliance, la Croisade ou tout autre groupe. Alors, grâce à l’Aube d’Argent, la Lame d’Ebène prit contacte, entre autre, avec les royaumes du Sud.
Cherchant à envoyer des agents sur place pour prendre la température avant de dépêcher plus des leurs là-bas, elle pensa naturellement à Ravie. Son commandant l’appela alors un jour et lui demanda de partir pour la capitale Humaine d’Hurlevent, de renouer avec ses anciens contactes et de tenir informer l’Ordre des évènements qui pourrait s’y passer.
Ravie rassembla les quelques affaires qu’elle avait et prit la direction de la capitale.
( Résumé : voir plus haut )
Quelques mois ont passé. Ravie est maintenant intégrée à la futur Lame d’Ebène (Ebon Blade) et participe aux différentes opérations du groupe. A cause de sa relative autonomie de penser, Ravie n’est pas vraiment enchantée par ce qu’elle y fait (ni où elle est) mais est tout de même obligée d’agir conformément aux ordres du Fléau. Lorsque Darion Mograine permit à l’ordre de se libérer de l’emprise du Roi Liche, Ravie profita de l’occasion elle aussi.
Par rapport à la majorité d’entre eux, Ravie fait figure de petite nouvelle, elle n’aura passé que quelques mois sur place contre plusieurs années pour les autres. Elle a donc eut du mal à s’intégrer (si tenté qu’elle en ait eut envie), mais elle présentait l’avantage certain, pour ce nouvel ordre, d’avoir bien plus de contactes avec les royaumes du sud qu’eux mêmes. L’Ordre se cherchait naturellement des alliers pour se venger du Roi Liche, que ce soit la Horde, l’Alliance, la Croisade ou tout autre groupe. Alors, grâce à l’Aube d’Argent, la Lame d’Ebène prit contacte, entre autre, avec les royaumes du Sud.
Cherchant à envoyer des agents sur place pour prendre la température avant de dépêcher plus des leurs là-bas, elle pensa naturellement à Ravie. Son commandant l’appela alors un jour et lui demanda de partir pour la capitale Humaine d’Hurlevent, de renouer avec ses anciens contactes et de tenir informer l’Ordre des évènements qui pourrait s’y passer.
Ravie rassembla les quelques affaires qu’elle avait et prit la direction de la capitale.
Ravie
Re: Ravie Elieson Chantesoleil
Hors sujet : Possessions particulières :
( Reprise d'éléments qui auraient du se trouver en 1ère page, mais comme la taille maximal du post avait été atteinte, je n'ai pas pu les mettre. Je les mets maintenant, mieux vaut tard que jamais. Même si ça n'intéressera surement personne.)
Don de l'Unicorne 3
Ravie possède un petit sac en cuir brun brodé de motifs Quel’dorei avec du fils doré. Ce sac a à peu près la taille d’une grosse bourse. Il est fermé par un cordon tressé et entremêlé de fils dorés. Il peut être attaché à la ceinture par deux autres cordons du même genre se trouvant sur le côté.
Il y a écrit en Quel’dorei : « Don de l’unicorne » suivit du chiffre 3. Une détection de la magie montre une présence évidente d’altération arcanique.
Ravie semble être la seule à pouvoir l’ouvrir. A l’écouter, on apprend qu’il existe quatre sacs du même genre : un pour sa mère, un pour son oncle, un pour sa soeur et un pour elle-même.
Particularitées : Ce sac, malgré sa taille, a une contenance proprement prodigieuse. Celui-ci est lié à son possesseur qui a seul la possibilité de l’ouvrir, de déposer ou de prendre des objets. Il est donc scellé magiquement pour tout autre personne.
Le sac ne pèse pas le poids combiné des objets qu’il transporte, mais juste son propre poids, ce qui fait qu’il est assez léger même complètement plein. Toute fois, même vide, le sac est plus lourd qu’il ne devrait, son poids est constant et aux alentours d’un kilo plus ou moins.
Il suffit à son propriétaire de plonger la main dans son sac pour trouver tout de suite l’objet qu’il cherche.
(c’est juste une solution au fait que dans le jeu, le personnage transporte tout un arsenal aussi divers que varié)
Pendentif
Ravie possède un petit médaillon en argent de bonne facture et gravé. Celui-ci s’ouvre pour laisser apparaître une image en relief (via un enchantement mineur) représentant deux jeunes filles blondes (une légèrement plus âgée que l’autre) entourant une Quel’doreï.
Sur l’autre face intérieure, il y a une gnomographie ancienne d’un humain d’une trentaine d’années.
Particularité : aucune outre l'enchantement mineur.
Ragnileif
En apparence, c’est une épée dont la taille ou l’aspect peut sembler varier. En règle générale, la lame est bleutée et finement travaillée. Par moment, on dirait presque qu’elle est faite d’une sorte de verre opaque et teinté. Des gravures florales très détaillées ornent la garde et une partie de la lame. De part cet aspect, elle tient plus de l’œuvre d’art que de la simple arme. La lame est froide au touché et le reste peu importe le temps passé à tenté de la réchauffer.
Aucune rune n’orne la lame, ce qui est plutôt atypique pour une épée qui se veut runique.
Le tranchant ne semble pas s’émousser et ne semble pas avoir non plus besoin d’être aiguisé dans le temps.
Particularitées : Ragnileif est une entité mineure assimilée à une valkyr. Soumise de force par le roi liche, elle était chargée de corrompre Ravie. Elle l’a toutefois trompé en refusant au dernier moment de prendre la vie de la semi elfe, préférant lier un pacte avec cette dernière. Ses motivations sont difficiles à définir, on peut supposer qu’elle cherchait un moyen de se soustraire à l’influence du roi liche sur le long terme.
Contrairement aux autres épées runiques classiques, Ragnileif ne dévore ni les âmes, ni les vies de ceux qu’elle tue. Par contre, elle dévore et/ou absorbe les énergies magiques de sa cible (et dans une moindre mesure des sorts lancés sur Ravie ou elle-même). Laissée suffisamment longtemps au même endroit, elle peut dissiper des sorts ou enchantements statiques d’objets, de lieux ou de personnes. Néanmoins, elle ne fait aucune distinction entre la magie qu’elle doit dissiper et celle qu’elle ne doit pas toucher. Du coup, elle peut s’avérer dangereuse si elle est utilisée dans le but d’ôter un enchantement d’une personne pour l’aider, dévorant par la même occasion toutes autres formes d’énergies magiques entourant la dite personne.
Elle restitue à Ravie une partie de l’énergie qu’elle absorbe de façon continue et douce, comblant la soif légère de la semi Quel’doreï.
Ragnileif n’est pas une épée. Elle a sa propre conscience et a choisit volontairement d’assumer ce rôle conformément au pacte qui la lie à Ravie. C’est la seule apparence qu’elle prend dans le monde physique. Quiconque passe dans le monde des esprits (par rituel, par mort, …) peut voir sa véritable forme. Dans ce cas là, elle ressemble à une sorte Quel’doreï ailée (ou approchant), translucide, de couleur grise bleutée et en armure. Elle suit en permanence Ravie qui semble avoir pleinement conscience de sa présence ou de sa forme.
( Reprise d'éléments qui auraient du se trouver en 1ère page, mais comme la taille maximal du post avait été atteinte, je n'ai pas pu les mettre. Je les mets maintenant, mieux vaut tard que jamais. Même si ça n'intéressera surement personne.)
Don de l'Unicorne 3
Ravie possède un petit sac en cuir brun brodé de motifs Quel’dorei avec du fils doré. Ce sac a à peu près la taille d’une grosse bourse. Il est fermé par un cordon tressé et entremêlé de fils dorés. Il peut être attaché à la ceinture par deux autres cordons du même genre se trouvant sur le côté.
Il y a écrit en Quel’dorei : « Don de l’unicorne » suivit du chiffre 3. Une détection de la magie montre une présence évidente d’altération arcanique.
Ravie semble être la seule à pouvoir l’ouvrir. A l’écouter, on apprend qu’il existe quatre sacs du même genre : un pour sa mère, un pour son oncle, un pour sa soeur et un pour elle-même.
Particularitées : Ce sac, malgré sa taille, a une contenance proprement prodigieuse. Celui-ci est lié à son possesseur qui a seul la possibilité de l’ouvrir, de déposer ou de prendre des objets. Il est donc scellé magiquement pour tout autre personne.
Le sac ne pèse pas le poids combiné des objets qu’il transporte, mais juste son propre poids, ce qui fait qu’il est assez léger même complètement plein. Toute fois, même vide, le sac est plus lourd qu’il ne devrait, son poids est constant et aux alentours d’un kilo plus ou moins.
Il suffit à son propriétaire de plonger la main dans son sac pour trouver tout de suite l’objet qu’il cherche.
(c’est juste une solution au fait que dans le jeu, le personnage transporte tout un arsenal aussi divers que varié)
Pendentif
Ravie possède un petit médaillon en argent de bonne facture et gravé. Celui-ci s’ouvre pour laisser apparaître une image en relief (via un enchantement mineur) représentant deux jeunes filles blondes (une légèrement plus âgée que l’autre) entourant une Quel’doreï.
Sur l’autre face intérieure, il y a une gnomographie ancienne d’un humain d’une trentaine d’années.
Particularité : aucune outre l'enchantement mineur.
Ragnileif
En apparence, c’est une épée dont la taille ou l’aspect peut sembler varier. En règle générale, la lame est bleutée et finement travaillée. Par moment, on dirait presque qu’elle est faite d’une sorte de verre opaque et teinté. Des gravures florales très détaillées ornent la garde et une partie de la lame. De part cet aspect, elle tient plus de l’œuvre d’art que de la simple arme. La lame est froide au touché et le reste peu importe le temps passé à tenté de la réchauffer.
Aucune rune n’orne la lame, ce qui est plutôt atypique pour une épée qui se veut runique.
Le tranchant ne semble pas s’émousser et ne semble pas avoir non plus besoin d’être aiguisé dans le temps.
Particularitées : Ragnileif est une entité mineure assimilée à une valkyr. Soumise de force par le roi liche, elle était chargée de corrompre Ravie. Elle l’a toutefois trompé en refusant au dernier moment de prendre la vie de la semi elfe, préférant lier un pacte avec cette dernière. Ses motivations sont difficiles à définir, on peut supposer qu’elle cherchait un moyen de se soustraire à l’influence du roi liche sur le long terme.
Contrairement aux autres épées runiques classiques, Ragnileif ne dévore ni les âmes, ni les vies de ceux qu’elle tue. Par contre, elle dévore et/ou absorbe les énergies magiques de sa cible (et dans une moindre mesure des sorts lancés sur Ravie ou elle-même). Laissée suffisamment longtemps au même endroit, elle peut dissiper des sorts ou enchantements statiques d’objets, de lieux ou de personnes. Néanmoins, elle ne fait aucune distinction entre la magie qu’elle doit dissiper et celle qu’elle ne doit pas toucher. Du coup, elle peut s’avérer dangereuse si elle est utilisée dans le but d’ôter un enchantement d’une personne pour l’aider, dévorant par la même occasion toutes autres formes d’énergies magiques entourant la dite personne.
Elle restitue à Ravie une partie de l’énergie qu’elle absorbe de façon continue et douce, comblant la soif légère de la semi Quel’doreï.
Ragnileif n’est pas une épée. Elle a sa propre conscience et a choisit volontairement d’assumer ce rôle conformément au pacte qui la lie à Ravie. C’est la seule apparence qu’elle prend dans le monde physique. Quiconque passe dans le monde des esprits (par rituel, par mort, …) peut voir sa véritable forme. Dans ce cas là, elle ressemble à une sorte Quel’doreï ailée (ou approchant), translucide, de couleur grise bleutée et en armure. Elle suit en permanence Ravie qui semble avoir pleinement conscience de sa présence ou de sa forme.
Ravie
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