[Destinée : Pryam Durlinch ]

Par un beau jour, l'esprit en fête, il avait décidé de se promener dans les bois algides de la forêt des pins argentés, encore déserte, l'aurore perlant toujours sur les brins d'herbe, aux alentours de la cinquième heure, levé tôt par un importun rayon de soleil qui avait traversé les fenêtres de son reculé manoir où il vivait chaque jour la monotonie de la vie d'un homme reclus, faible, avec rien qu'autre qu'un costume et quelques centaines de pièces d'or, avec pour plus grande amie la solitude. Évitant les chemins pour ne pas tomber sur quelque mort vivant, bien qu'il fut trop tôt pour qu'il y en eut - on est jamais trop prudent - , il se frayait un chemin dans la forêt, comme à son habitude, passant à droite d'une vieux chêne qu'il avait pris pour repère, tournant à gauche d'un touffu buisson de houx. Ce matin là pourtant, il entendit un grognement qui ne lui revenait pas, semblant être celui de quelque loup ou autre carnassier. Apeuré - il était facile à effrayer- il accéléra le pas, puis, au rythme de son stress, se mit à courir, tentant d'échapper à ce qu'il pensait le suivre. Seulement, lorsqu'on passe toutes ses journées dans un manoir, claustré ,on est pas très endurant. Aussi, après cinq minutes à peine, il s'écroula contre un arbre , regardant sa face d'humain d'age moyen dans une flaque d'eau proche. Il bondit lorsqu'il entendit un bruit dans les fourrés. Ce n'étaient pas un, mais trois loups qui l'avaient suivis, affamés par le froid. Il saisit un bâton, paniquant, tremblant tellement que les loups en eurent ris si ils le pouvaient. Il le lâcha alors , se plaquant contre l'arbre, effaré.

Soudainement, un éclair de glace stria la brume et vint s'écraser aux pieds des loups, tandis qu'un élementaire surgissait, gélant le sol encore humide, les prenant au piége, tandis qu'une femme, jeune, rousse, aux beaux yeux bruns, d'un teint magnifique surgit des fourrés, les foudroyant chacun d'un éclair de glace fatal, suivie par quelques autres étranges inconnus :
"- C'est bon monsieur, vous n'avez plus rien à craindre" lança-t-elle, le visage souriant.
"-Qui...Qui êtes-vous....?" balbutia-t-il, tout en observant la beauté de la demoiselle.
"-Je m'appelle Hipnos, et nous faisons partie de la ligue naturaliste, nous passions par ici lorsque nous avons vu les loups vous courir aprés...Nous ne pouvions rester les bras croisés" !
"- Mer....Merci...." susurra-t-il en se relevant.

Ils parlérent ensuite beaucoup, conduis au manoir par l'homme, de sa vie monotone, et de beaucoup d'autres choses, et ni une ni deux il fut convenu qu'il restât à leurs côtés, entrainant avec lui le strict minimum.

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Il était agenouillé, observant le corps de la jeune rouquine au sol, morte, une gerbe de sang au con de la bouche, horrifié , son cœur brûlant, il l'aimait...Et pourtant, il n'avait rien pu faire pour la sauver...Il savait depuis longtemps que la nuit des songes viendrait, il n'avait pas fait attention, pas cherché à devenir plus fort...Il s'était laissé protéger par lâcheté et à cause de sa volonté égoïste de se protéger, elle était morte, comme tant d'autres. Il tremblait, tandis que plus loin le combat faisait toujours rage.

Une voix retentit :

"Veux tu la sauver...Celle que tu chéris....Que tu aimerais chérir."


"Hipnos....? Co...mment...C'est possible ?"

" Si tu le souhaite, je peux t'accorder n'importe quel voeu"

" Vraiment....N'importe lequel ?....*il se releva, époussetant son costume.*
"Je veux revivre ma rencontre avec Hipnos ! Pas pour qu'elle me protége, mais pour que cette fois-ci, ce soit moi qui me batte !"

En échange, tu devra croire en moi, et te battre pour récupérer ce pouvoir que tu désire tant, cela pourrait même t'affecter au plus profond.
" Je m'en fiche ! Allez-y ! Réalisez mon souhait !"

Une lumiére pourpre s'éleva alors au ciel, brisant Pryam Durlinch , maintenant engagé sur la voie du "primalisme"...Ou devrait-on dire "formation de prêtre corbeau." Pour ce faire il devait récupérer sa mémoire, sa conscience, ses souvenirs....Il y arriverait sûrement...
Pour Clithir, ce petit jeu était un régal....Vivement le jour de la récolte....Ou plutôt...La nuit de la récolte...

Les sceaux du tigre et de l'ours avaient été brisés , lui restituant sa fureur et sa conscience, et il venait de briser le sceau mémoriel, lui restituant les souvenirs perdus, il se souvenait à présent de tout ,de sa rencontre avec Hipnos , qu'elle l'avait sauvée, de leurs aventures, des bons moments, des tristes moments, et de la nuit des songes....Comment aurait-il pu l'oublier ? Il brûlait d'amour pour elle..Seulement...Cette fois-ci les choses étaient différentes. Cette fois-ci il y avait cet homme...L'aigle Blanc, un certain Staglir. Il l'avait aidé à briser les sceaux, tout comme Hipnos....Seulement...Il aimait Hipnos, et elle l'aimait en retour, ils formaient un beau couple dont la seule pensée suffisait à le plonger dans les larmes. Pourquoi ? Comment était-ce possible ? Ne devait-il pas se rapprocher d'elle ? N'avait-il pas accepté n'importe quel châtiment, peut-être même donné son âme...Pour la sauver ? Et pourtant elle l'ignorait, elle vivait grâce à lui, et donnait l'amour qu'elle lui devait en redevance à un autre. Et plus même que la jalousie, une amertume étouffait son coeur et des questions se bousculaient dans son esprit. La première fois,il n'avait pas été là. Alors pourquoi ? Il n'aurait donc pas simplement voyagé dans le temps ? Ou alors dans un laps de temps qui n'était pas celui qu'il désirait ? L'aurait-il rencontrée plus tard, aprés qu'elle connaisse cet homme ? Mais...Ce n'était pas ce qu'il souhaitait ! Errant dans le bois de la pénombre, il finit par hurler, le poing vengeur levé vers le ciel.
"VOUS M'AVEZ TROMPE ! CE N'EST PAS CE QUE JE SOUHAITAIS ! ALLEZ EN ENFER !" criait-il avant de s'effondrer.

L'étonnant, une voix répondit.

"Vous souhaitiez la rencontrer une nouvelle fois et gagner en pouvoir...Vous l'avez obtenu...Vous êtes impossible à satisfaire, mais vous avez accepté en pleine connaissance de causes...Non...Vus n'avez même pas voulu les connaître et avez supplié que j'exauce votre souhait."

Il pleura alors de plus belle, forcé de reconnaître qu'il avait raison...Il s'était fait avoir, et c'était entièrement sa faute. Il avait subi une fracture, une malédiction qui l'avait transformée en worgen, et subirait encore d'autres choses, et c'était sa faute.