Khaëslielle Douce-Aurore
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Khaëslielle Douce-Aurore
Fiche du personnage:
Nom : Douce-Aurore
Prénom : Khaëslielle, dite "Kass"
Thème : J'ai vu du groupe Niagara (lien youtube à venir, on le trouve facilement)
(Reste à venir )
(Pour le BG de son perso, je suis partie du principe que les Hauts-Elfes/Elfes de sang grandissent comme les humains durant leur enfance et que ce n'est qu'à partir de la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte que le vieillissement ralentit. J'ai lu plusieurs hypothèses là-dessus,j'ai choisi celle-ci.)
Nom : Douce-Aurore
Prénom : Khaëslielle, dite "Kass"
Thème : J'ai vu du groupe Niagara (lien youtube à venir, on le trouve facilement)
(Reste à venir )
(Pour le BG de son perso, je suis partie du principe que les Hauts-Elfes/Elfes de sang grandissent comme les humains durant leur enfance et que ce n'est qu'à partir de la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte que le vieillissement ralentit. J'ai lu plusieurs hypothèses là-dessus,j'ai choisi celle-ci.)
Khaeslielle
Sur les toits de Lune d'Argent.
Sur le toit de Lune d’Argent…
Thème du post : Thomas Bergersen - Starvation (watch?v=YnGaCAHhGfo&feature=related sur youtube en .com)
Merci à la personne qui m'a fait découvrir ce titre, elle se reconnaîtra
Sur le toit de Lune, refuge contre l’ignominie,
J’ai vu une nuée ravageuse semant l’agonie.
Sur le toit de Lune, mes yeux se sont figés,
J’ai vu l’Abomination toutes ces vies arracher.
Sur le toit de Lune, loin de ces vils rapaces,
J’ai vu, impuissante, s’éteindre ma race.
« Kass, monte sur le toit ! »
Le ton est incisif, franc et autoritaire. Mais la petite reste bouche bée, sans bouger devant sa mère. Il faut dire que jamais elle ne l’appelle ainsi. Elle déteste ce surnom trop masculin, pas assez distingué à son goût. L’elfe préfère « Lilielle », plus affectueux, ou son prénom, Khaëslielle, mais ça, c’est plutôt quand elle a une remontrance à lui faire. Et l’ordre ! Tout aussi surprenant de la part de la femme qui lui reproche en permanence de monter sur les toits. Kass sait bien que sa mère ne supporte pas cette attitude qu’elle juge dangereuse et qui a déjà valu plusieurs trous à ses robes.
« Lilielle, vite, dépêches-toi ! »
Là, le ton se veut plus insistant, comme un air de panique dans la voix. Un drôle de bruit se répand dans la ville, quelques cris se font entendre. Cette fois, la gamine jette un dernier regard, les yeux écarquillés, à sa mère et se dirige vers une ouverture. La femme la bouscule légèrement, dans l'affolement, pour accélérer ses mouvements. Avant que la petite ne commence son escalade, un ultime « Je t’aime, ma puce » sort de la bouche d’une mère qui cherche tant bien que mal à camoufler la terreur qui se lit sur son visage. Kass disparait de la vue de sa Maman.
Elle grimpe rapidement en haut de sa demeure, sans se douter de ce qu’elle verra… Ce n’est qu’une enfant, une enfant turbulente certes, mais juste une enfant, absolument pas préparée à cette scène-là. Une fois installée, elle jette un coup d’œil en direction des cris. Ce qu’elle voit la laisse sans voix. Non pas qu’elle n’ait pas envie de crier, mais là, comme si l’instinct de survie lui ordonnait de se taire, aucun son ne sort de sa bouche. Sa première réaction est de renvoyer son dernier repas, tant le dégoût de la scène et l’odeur de la mort la répugne. Les yeux se figent devant le spectacle répugnant, les lèvres se crispent, la respiration s’accélère, le souffle court et bruyant –enfin, bruyant, comparé aux hurlements de terreurs et de douleurs des habitants, il est bien silencieux- , tous ses membres se mettent à trembler. Dans un mouvement de réflexe, elle se couche sur le toit, sa robe rouge, se confondant avec la couleur de ce dernier. Les yeux fermés et larmoyants, les mains sur les oreilles, rien n’empêchent ces cris grinçants de s’immiscer dans son esprit vide de sens en cet instant atrocement long. Les bruits de la morts, chairs vivement déchiquetées, giclées de sang arrivent sans ménagement à ses oreilles innocentes. Abominations, Morts-vivants, armée sans âme avancent dans la ville semant l’angoisse et l’agonie à tour de bras.
Le temps ? Quelle importance ! Cela n’en finit pas. La gamine assiste impuissance au déclin de sa race, prostrée contre son toit salvateur. Elle tremble, elle gémit. Est-elle encore ici ? n’est-ce qu’un cauchemar ? Elle est réveillée. Vivante, elle n’en est pas sure. Petite fille traumatisée à la respiration saccadée reste ici un long moment après le retour du silence. Ses muscles restent tendus et refusent de lui obéir. Pourtant, elle finit par se relever, courbaturée et redescend dans sa maison.
« Maman ? Tu… Tu es là ? »
Elle est là, allongée parterre, dans une mare de sang, ses entrailles en partie à l’extérieur de son corps. Les yeux ouverts, son regard vide fixe le mur face à elle, la bouche ouverte est asséchée. Une goule en lambeaux trône au milieu de la pièce, probablement terrassée par un Châtiment de la mère-prêtresse. La petite Kass contemple sa mère, les yeux larmoyants. Elle l’appelle une dernière fois, d’une toute petite voix très enfantine et suppliante.
« Maman… »
Elle se couche près d’elle, en boule, le dos dans son giron éviscéré, prenant une de ses mains glacée et reste ainsi, un long moment, dans le sang maternel à pleurer. De vraies larmes, cette fois. Celles qui font réaliser que ce n’était pas un cauchemar, mais une affreuse réalité. Affreuse, un mot si faible… L’orpheline réalise qu’elle est seule. Les sanglots ne cessent, son cœur est serré. La peur a cédé la place à la douleur de la perte d’une maman adorée. Elle l’appelle encore et toujours, lui demande de revenir, de rester près d’elle, de ne pas l’abandonner. En vain. Le regard vide fixe toujours ce mur, les membres restent raides et froids. Là encore, le temps n’a pas d’importance.
Au bout d’un moment qui semble infini, un elfe entre. Un survivant, sans doute. Il est maculé de sang –le sien ?- et surement blessé. « Y a quelqu’un ici ? » Personne ne répond. Il aurait pu repartir, s’il n’avait pas fait réellement attention. La gamine pleure presque silencieusement, sans bouger. Elle pourrait passer pour une morte. Mais l’elfe entend une respiration –ou de discrets sanglots- et s’approche de la petite. Sans mot dire, il la prend délicatement dans ses bras. Elle ne résiste pas. Elle n’en a pas la force. Sans mot dire, il l’emmène avec lui, lui caressant doucement les cheveux d’une main qui se veut rassurante. Mais lui-même, est-il vraiment rassuré quant à l’avenir du peuple Quel’Dorei ?
Khaeslielle
Re: Khaëslielle Douce-Aurore
Digne de l’héritage du peuple.
"L’obsolescence du devenir se bâtit sur les ruines d’un passé injustement démoli."
« Aaaaargh ». Un cri d’agonie, le dernier soupir d’un vivant. Kass reste figée, serrant –ou plutôt cramponnant- une dague avec ses mains d’enfant. Empalé sur l’arme, un être la fixe de son regard vide, immobile, son corps se raidissant peu à peu. Du sang coule encore de la bouche de l’individu. La petite a les yeux rivés sur lui, sans vraiment le regarder. Ses lèvres tremblent. Quelques gémissements frénétiques s’échappent involontairement de la gorge infantile tandis que des larmes roulent sur les joues de l’enfant sous le choc. Plus elle observe l’être, plus elle se rend compte qu’il n’a plus grand-chose d’un elfe : ses cheveux sont roux, filasseux, ses yeux rouges sang sortent presque de leur orbite, ses traits sont tirés, son aspect rabougri… Ce n’est plus un elfe qui gît devant elle, le corps lourd appuyé contre cette dague. Seule la tétanie de la fillette lui permet de supporter ce poids.
Un soldat, surement en ronde dans ce coin des Bois-enfin, ce qu’il en reste, pour l’heure-, alerté par le cri, accourt vers la petite blonde. « Tu as bien fait, Petite, cette vermine n’a eu que ce qu’elle méritait. Les faibles qui n’ont pas résisté ne sont aps dignes de l’héritage des nôtre. », la félicite-t-il.
S’apercevant tout de même du traumatisme de l’enfant, il s’approche doucement d’elle, s’accroupit, puis écarte une à un les petits doigts crispés de la dague. Il l’éloigne sans brutalité, presque tendre, du cadavre. « Viens, je t’emmène avec les autres enfants, là où est ta place. » Sa voix est bien plus douce, le ton compatissant. Kass se relève, une main dans celle du soldat. Elle avance, puis s’arrête, tournant la tête, pour jeter un dernier regard, triste, vers le déshérité maintenant allongé au sol. A présent dénigré, il n’y a aps si longtemps, il était un elfe…. Un fier Quel’dorei, comme elle, comme ce soldat qui lui tient la main. Des souvenirs lui reviennent…
Le massacre, bien sûr, mais aussi ce qui s’est passé après qu’un bel elfe blond l’ait sortie de la maison. Ce jeune forestier, bien bâti, agréable à regarder, avait emmené la petite fille jusque dans ce qui semblait être un petit village de Quel’thalas, devenu par la force des choses une sorte de camp de réfugiés, là où les survivants s’étaient regroupés. Elle marchait près du grand elfe, en lui tenant la main quand il s’arrêta pour la faire s’asseoir dans un petit coin tranquille. Il lui sourit de manière rassurante, fraternelle, peut-être, prenant place à coté d’elle.
« Moi, c’est An’anciel Soleil-Céleste. Et toi ?
- Kass Douce-Aurore, répondit-elle d’une petite voix timide.
-Enchanté, Kass. Curieux, comme prénom.
- C’est Khaëslielle, en réalité…, dit-elle dans une petite grimace enfantine, mais je préfère Kass.
- Très bien, Kass, si c’est ce que tu préfères, je t’appellerai ainsi. »
Une voix plus grave, devant eux, se fit alors entendre.
« C’est une orpheline rescapée de l’attaque ? » Un elfe, surement chargé du recensement des survivants, à l’allure officielle se tenait devant eux. La fillette tressaillit en l’entendant, sa petite main se glissa instantanément dans celle du grand forestier blond.
« Oui », répondit An’anciel.
Kass lui adressa un regard suppliant quand l’elfe recenseur s’apporcha d’elle en prononçant ces mots :
« Bien, je vais l’emmener avec les autres orphelins. Malheureusement, il y en a d’autres dans son cas.
- C’est ma petite sœur, intervint-il. Nos… Nos parents ont été tués durant l’attaque. J’aimerais, si possible, ne pas être séparé d’elle. »
Un regard à la gamine, pleine de gratitude à travers un sourire timide, lui fit comprendre qu’il venait de faire le bon choix.
« Cette tragédie a décimé la quasi-totalité du peuple de Quel’thalas. Nombre de personnes se retrouvent à présent seules. Ceux qui ont encore un membre de leur famille vivant sont considérés comme les plus chanceux. Nous nous refusons à les séparer, Frère. Prenez soin de cette enfant, Forestier, elle est l’avenir de notre peuple. N’hésitez pas à demander de l’aide. Que le Soleil vous garde.
- Qu’il nous guide tous, Frère. »
L’elfe chargé du recensement s’éloigna, laissant An’anciel et Kass à leur discussion. Soudain, le Forestier remarqua la tenue de la fillette : elle portait toujours cette robe rouge, déchirée, tâchée du sang séché de sa mère.
« Il faut te trouver une autre robe
- Non, s’il te plait, j’aime pas les robes. Ca gêne pour courir, rétorqua-t-elle dans une petite moue d’enfant.
- Bien, dans un fin sourire, Je vais voir ce que je peux te trouver. »
Depuis la fin de l’attaque, les soldats fouillaient prudemment les ruines de Lune-d’Argent et ramenaient aux rescapés les vivres non souillés et des vêtements propres trouvés dans des habitations désertes. Le jeune Forestier put trouver une tunique un peu trop grande et un pantalon un peu large à la fillette. Elle s’en contenta, une part d’elle étant ravie de se débarrasser de cette fichue robe gênante et chargée de funestes souvenirs. Une pert d’elle, seulement… Personne ne pouvait être totalement ravi en de pareilles circonstances. L’odeur de la mort planait dans tout le Royaume… Au sens propre comme au figuré. Soldats et civils s’attelaient à récupérer les corps des leurs pour une crémation des plus respectueuses et à brûler sans autre forme de procès les restes des créatures du Fléau. Une fumée noire et nauséabonde se dégageait des buchers. Tous les corps Quel’dorei n’avaient pu être identifiés, certains à cause d’un état de décomposition trop avancée, d’autres simplement parce que les mutilations subies étaient vraiment trop importantes.
Une fois les ruines nettoyées, il fut rendu un hommage aux victimes de la tragédie, une sorte de rite funéraire commun à tous ceux qui perdirent la vie lors de l’attaque. An’anciel et Kass y assistèrent, main dans la main, pour un dernier adieu à leurs proches. La petite versa quelques larmes, en repensant à sa mère, le jeune elfe, quand à lui, se tint droit, digne et silencieux, durant la cérémonie. La dignité… Tout ce qui restait à ce peuple. Enfin… Le croyait-il.
Peu de temps après le passage du fléau, les rescapés commencèrent à devenir agressifs les uns envers les autres, pour des broutilles. Le moindre désaccord prenait des allures de conflit démesuré. La petite Kass, pourtant docile au début, avait du mal à garder son calme. An’anciel tentait de la calmer en lui parlant de manière rassurante, aimante, mais lui aussi ressentait comme un manque, un besoin non satisfait de… besoin de quoi, justement ? La nouvelle fit l’effet d’une bombe : Le Puits du Soleil avait été souillé par les armées d’Arthas. Il n’alimentait plus le peuple quel’dorei en magie ! Le manque ressenti était donc bien un manque de magie. Déjà que les survivants n’étaient aps nombreux, mais là, certains d’entre eux sombraient dans une sorte de folie, l’addiction était bien grande, il faut le dire.
Peu à peu, les plus soumis à cette soif de magie, ceux qui ne purent résister, se transformèrent en êtres répugnants, trapus, n’obéissant qu’à cette soif insatisfaite de mana, comme un animal obéirait à ses instincts. Ces êtres, indignes de la race des hauts-elfes, furent immédiatement rejetés et haï du reste de la communauté des survivants.
Ce nouveau mal n’épargnait personne : des adultes comme des enfants changeaient peu à peu d’apparence. Surtout les enfants… Kass semblait sensible au manque de magie. Ce fut d’ailleurs une priorité pour An’anciel de l’aider à lutter, pour ne pas succomber à cette irrépressible soif de mana. Il s’était vraiment attaché à l’orpheline. Il faut dire qu’ils s’étaient bien trouvés, l’un et l’autre, seuls… Un peu comme une nouvelle famille. En journée, le Forestier aidait aux différentes tâches de la communauté, notamment la chasse, cherchant quelque gibier pour nourrir les survivants. Il laissait sa petite aux femmes du village. Devant le nombre croissant de déshérités –c’est comme cela que furent nommer ces êtres infâmes- et surtout de vant le nombre de leurs attaques contre ceux qui étaient encore intacts, pour tenter de récupérer le peu de mana qui restait en eux, An’anciel offrit une dague à Kass.
« Tiens. Pour te défendre durant mes absences.
- Merci » Elle regarda la dague, perplexe.
- N’oublie jamais que ta mère voulait que tu vives, grandisses et sois le plus heureuse possible, Kassy. Prie et crois en ta Lumière, comme elle te l’a enseignée. Tu verras. On s’en sortira. On ne deviendra pas comme eux. »
Il lui répétait souvent ces paroles, le soir, avant de coucher la gamine, en lui tenant la main. Il voulait vraiment l’aider, elle ne devait pas devenir comme tous ces gamins roux et errant dans les ruines de l’ancienne Lune-d’Argent. C’est surement ce qui lui permettait de lutter. Elle accepta la dague, en souriant à celui qu’elle considérait comme un grand frère. Elle ne l’avait pas remarqué, pourtant, les cheveux de ce dernier n’était plus aussi blonds et soyeux qu’à leur rencontre, les yeux plus aussi bleus, sa carrure plus aussi athlétique, sa voix plus aussi douce.
En revanche, lui voyait et ressentait tous ces changements. Il croyait dur comme faire pouvoir stopper le processus. A trop lutter pour la gamine, il en avait oublié son propre combat. Avant que tout ne soit trop visible, il entreprit de vivre éloigné du village, avec la petite. Il ne voulait, ni ne pouvait l’abandonner. S’il la laissait, elle cesserait de lutter… Et si elle cessait de lutter, elle deviendrait un de ces monstres sans identité. Il devait l’emmener et continuer à l’aider, comme il le faisait depuis le massacre. De toute manière, ils reviendraient dès qu’il aurait réussi à inverser la tendance et aurait contrôlé sa soif de magie. Il y arriverait, il en était certain. Mais déjà, lors de ses chasses, il lui arrivait de pomper le mana des animaux et de tout ce qu’il trouvait sur son chemin et qui contenait de la magie… De plus en plus… Sans jamais se sentir apaisé. Quand il se regardait dans un miroir ou dans l’eau, cela lui renvoyait l’image d’un être aux yeux violets tendant de plus en plus vers le pourpre, aux cheveux de plus en plus filasseux, à la peau de moins en moins lisse. Le regard tendre et fraternel qu’il posait sur Kass devenait trop souvent avide de magie. Il lui était dorénavant difficile de résister à l’envie de prélever à l’enfant le peu de magie qu’il lui restait. Les embrassades et autres gestes de tendresses devenaient de plus en plus dangereux pour la fillette, bien qu’elle fût à mille lieues de s’en rendre compte. Elle, malgré tout, voyait toujours en lui le grand et beau Forestier qui l’avait sorite de sa demeure et qui s’était occupée d’elle depuis lors. La facilité des enfants à se voiler la face… Cette merveilleuse capacité de pouvoir remplacer la réalité par leurs images idéales…
Il dut se rendre à l’évidence : sa transformation était irréversible. Bientôt, seule sa soif de mana le guiderait, il ne pourrait plus du tout se contrôler. La raison l’abandonnerait au profit d’un instinct quasi-animal. Il lui ferait du mal, et cela, il le refusait. Alors, un soir, avant de devenir totalement inapte à penser, il décida, à contrecœur, de ramener Kass au village des rescapés.
« Non ! protesta la petite fille. Je ne veux pas y retourner, je veux rester avec toi. Je suis bien avec toi.
- Kassy, c’ets mieux pour toi. Tu ne dois pas vivre isolée. De plus, je te laisse souvent seule pour chasser. Je ne peux pas assurer ta sécurité. Et puis, tu es une Quel’dorei, tu as le droit de recevoir une éducation correcte que je ne suis pas en mesure de te fournir. »
Kass soupira, les larmes aux yeux mais se résigna. Il n’avait pas tort. Elle n’était pas rassurée quand il la laissait seule.
« Tu viendras me voir, hein ? Souvent !
- Bien sûr, » répondit-il en la serrant dans ses bras.
Il savait bien qu’il ne pourrait pas honorer sa parole. Il ferma les yeux, se mordant la lèvre inférieure, en proie à l’émotion et à cette envie de magie : quelle appétissante source de mana se tenait dans ses bras ! Il interrompit brusquement l’étreinte, éloignant l’enfant de lui. « Rassemble tes affaires, nous partons. » Un peu surprise, la fillette acquiesça, sans voir le trouble dans le regard de son grand frère adoptif. Le trouble et la culpabilité… Il était dorénavant un danger pour elle. Elle fit ses bagages et ils se mirent en route en direction du camp.
Le chemin parut long à An’anciel. Très long… Il aurait dû, en théorie, surveiller tout autour de lui, dans le but de protéger la fillette d’une éventuelle attaque. Mais il était trop occupé à la regarder avidement, voyant plus en elle une source de mana à pomper que la petite fille qu’il aimait comme une sœur. Il passait de temps en temps une main dans les cheveux de l’enfant, comme un prédateur qui amadoue sa proie. Elle lui répondait par un sourire, ne se doutant de rien.
Résister, résister… Résister… Ré…sis… la tentation fut la plus forte. Ils n’étaient plus si loin du camps quand An’anciel demanda à Kass de s’arrêter. Il s’approcha d’elle, lentement, prédateur, sourire sadique aux lèvres, le regard fou. Kass prit peur. Jamais elle ne l’avait vu comme cela. Elle reculait, sans le lâcher du regard, posant doucement un pied derrière l’autre. Une racine sur son chemin la fit trébucher, la gamine se retrouvé assise sur les fesses. Le déshérité se je ta sur elle. Elle eut juste le temps de dégainer sa dague. Elle la pointa dans sa direction, effrayée, menaçante, enfin, autant qu’une enfant effrayée peut l’être. Il la fixa de manière intense, comme si la raison lui revenait.
« An’anciel ?
- Désolé, Kassy », dit-il d’une voix rauque, empreinte d’émotion et de culpabilité.
Il posa ses mains sur celles de la fillette et d’un mouvement franc et sec, enfonça la dague qu’elles tenaient fermement dans sa propre poitrine…
« Hé ! Petite. Il faut y aller »
Face à elle, le soldat la secoue gentiment pour la faire revenir à elle. Elle détourne le regard du cadavre. Le brave Quel’dorei la prend dans ses bras et la porte. Kass passe les siens autour du coup de l’elfe, regardant de nouveau le corps sans vie de celui qui fut un temps son frère par dessus l'épaule du soldat.
« Le Prince est revenu. Tu vas voir, tout va changer. Il va nous sauver. Ne perds pas espoir, Petite. » Le ton est rassurant, compatissant.
« Rien… Plus rien n’a dorénavant d’importance à mes yeux. »
Il lui caresse les cheveux en se dirigeant vers le camp.
Khaeslielle
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