Cataclysme
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Cataclysme
- Spoiler:
- Balise spoiler pour du HRP: Ceci est un post dans lequel j'écris ma vision du siège du Repos du Ver, ce qu'y ont vécu deux personnages. Les boss ou les quelques détails omis l'ont été volontairement, je n'ai précisé aucune date; je le mets ici dans l'espoir de voir peut-être quelques autres versions. C'est un peu comme le sujet qui avait réuni des dessins d'Azshara.. Après, ça marche ou ça ne marche pas! Evidemment, ça ne diffère pas énormément de ce qui s'y passe IG et les grands axes de l'évènement restent inchangés. Si malgré ces indications, vous trouvez de quoi me taper dessus.. Un MP!
Quatre heures du matin.
L'aube est loin, encore. C'est un voile de ténèbres qui recouvre le ciel, et la Dame Blanche veille sur la Désolation d'un faible éclat qui persiste encore malgré l'épais manteau de nuages neigeux qui recouvre la région et peut-être le continent. Sa pâleur éclaire, dans les landes blanches, les flocons balayés par le vent, ce vent glacial du nord qui gèle les os et les esprits, s'insinue dans le coeur des hommes les plus faibles pour y faire mourir un quelconque espoir, un quelconque courage. C'est une brume mobile au-dessus du sol, qui fond au contact de la peau, une brume qui tue un adulte trop légèrement vêtu en moins d'une journée s'il est contraint d'y rester. La chaleur est son ennemie, et c'est pour cette raison qu'on ne la trouve plus au pied du Temple du Repos du Ver; car en ce sinistre petit matin, les morts sont encore chauds, pour peu qu'ils soient de chairs. Le carmin a imbibé la neige et forme de grossiers dessins vus du ciel, des écritures macabres comme des appels à l'aide vains. Les gorges sont sectionnées, les ventres ouverts, les membres arrachés. C'est un véritable carnage qui ne tarde pas à cerner de sa couleur écarlate le pilier des Aspects, une auréole de sang à l'or qui s'érige au beau milieu de la région, comme l'aiguille d'un énorme cadran solaire dont l'ombre du soleil encore inexistant pointerait sur un corps au hasard, en bas. Les pertes sont autant humaines que sans-visages, et les cadavres ne déversant pas leurs fluides sont ceux d'élémentaires. Loin, à l'est et à l'ouest, deux gueules béantes sont ouvertes, deux parmi d'innombrables autres qui se cachent sous la terre depuis le début de ce monde: celles de Go'rath et de Shu'ma. Le Crépuscule a fait converger ses forces vers les dragons, et alors que les hérauts tentaculaires des Très Anciens ont été défaits, les énormes créatures qui ont percé la surface glacée de la Désolation s'agitent encore faiblement, mouvant leurs infinies langues serpentines dans des spasmes mortels, couverts sous le feu des béhemots rouges. Au pied du Temple, juste à l'entrée la plus au sud, une monstruosité aussi grande qu'ignoble encore fait bouillonner la boue qui la compose. De pierre et de terre faite, ce fut le dernier des élémentaires majeurs à servir le Destructeur: Morchok, la moitié supérieure de son corps écrasée par un rocher qu'il s'apprêtait à lancer sur les fondations du Repos du Ver.
Si seulement ça pouvait être aussi calme en l'air qu'en bas, ils pourraient finir le travail plus vite. J'aurais dû m'habiller plus chaudement. Heïtys est encore l.. Oui, je suis idiot, je lui tiens la main.. Il ne faut pas que je regarde le sol. Ce que j'ai à faire se trouve en hauteur, il va falloir m'y faire. D'un coup de griffe, je repousse l'un des dragons violacés qui allait cracher sa flamme d'ombre. Il va forcément falloir que je lâche Heïtys, mais je ne veux pas. Bon. Gronde, pour intimider l'ennemi. Il a peut-être une centaine d'années de plus que toi, mais il n'a pas tes griffes, tes crocs ni ton instinct. Ils encerclent la plate-forme décapitée de sa coupole du Repos du Ver et le recouvrent peu à peu de leur feu rampant. Merde! Ça fait une heure qu'on se bat, jusqu'à quand est-ce qu'on devra tenir? J'étais sensé être averti lorsqu'ils auraient fini d'imprégner l'Âme! ..Bon, du calme, Akhal. Les dragons savent ce qu'ils font, et ce n'est pas en leur criant après que tu vas arranger les choses. Fais ce qu'on te dit, point. Peu importe que tu aies l'impression que ça n'avance pas. D'un coup d'oeil, je vérifie l'état de Heïtys. Elle est indemne. Poussiéreuse et gelée, mais pas blessée. Moi, je suis déjà exténué. L'opération du coeur. J'aurais pas dû arrêter la course pendant les fêtes. Il va falloir tenir. Je la regarde encore un peu. Cet éclat de fureur vengeresse dans ses yeux, je me demande s'il est aussi dans les miens. L'épée magique tranche les écailles aussi aisément que du bois alors que mes griffes peinent à percer ce type de peau; j'ai l'impression d'avoir un doigt enflé, peut-être cassé. Tant pis. Il va falloir tenir, Akhal! Arrête de te plaindre et concentre-toi, il a failli t'avoir, celui-là. Bien. Garde Aile-de-Mort à l'oeil. Ce n'est pas difficile, c'est le plus gros. Voilà, il est juste.. au-dessus.. Il siffle quelque chose à propos d'Onyxia et Nefarian. Ces noms me sont pas inconnus, mais dans le tumulte de la bataille pour protéger Kalecgos, Alexstrasza, Ysera, Nozdormu et l'orc, j'ai du mal à me souvenir des enseignements de l'elfe. Peut-être que j'aurais..
..Cette sensation, je la connais. Je dois faire une sacrée tête, là. A l'étreinte de la main de Heïtys qui se resserre, je comprends qu'elle aussi, elle l'a reconnue. Ce chaos tourbillonnant. En un éclair, je comprends que les Aspects vont être perturbé. Réfléchis, Akhal. Qu'est-ce que tu peux faire contre ce monstre? Je suis fatigué. Je suis déjà fatigué. Qu'est-ce que je peux faire en l'étant? Quelqu'un crie de le retenir. Qu'il se consomme lui-même. Le retenir?.. Ce semblant de dragon? La patte qu'il vient d'abattre sur le sommet pour s'y hisser fait dix fois ma taille et dégage autant de corruption que Ceylia lors du rituel pour extraire une âme. Non, plus, en fait. La poignée de héros et aventuriers volontaires pour aider les dragons se précipite déjà vers ce nouvel ennemi. Même Heïtys lâche ma main, mais me garde en vue. Je ne peux pas rester en arrière. Je la rattrape en courant, et je vais me battre avec les autres. L'éclat du métal purifié de son arme danse avec la nuit. La nuit? Non. Je ne vois plus la Désolation, je vois plus l'horizon. Simplement le noir, fascinant et qui m'absorbe. C'est pas la nuit: c'est le Crépuscule. Il n'y a rien, derrière cet amas de fluides chaotiques, et c'est cet amas qui a provoqué notre entrée dans ce monde de ténèbres: si on éloigne son corps, si on le tue, on sortira d'ici. Ne perds pas espoir, Akhal. Evite les coups de pattes, les coups de mâchoires, les flammes et la poussée des ailes qui battent. Si tu ne te cramponnes pas assez, tu vas tomber. Si tu tombes, c'est le vide, c'est la mort, c'est la fin de tout. C'est simple, d'esquiver: tu assures ta survie. Reprends-toi. C'est ce que tu fais depuis le début, depuis Gilnéas. Esquiver et frapper au moment opportun. Allez. Etudie la position de cet Ultraxion. D'une patte avant, il se tient au sommet; les arrières doivent être accrochées plus bas. Peut-être qu'en se laissant tomber? Non, si ce noir est en bas aussi, je vais tomber. Silence. Concentre-toi. Cette griffe aurait pu t'éventrer ou t'empaler.
Je surveille ma femme du coin de l'oeil. Elle assène des coups féroces et précis avec une rapidité que je pourrais pas égaler, au moins pas avec une arme. Ils l'ont bien choisie. Elle sait manier, et l'épée est équilibrée. Rapproche-toi d'elle et combattez ensemble, comme toujours. « Tous les deux, on est invulnérables », hein? Je m'en souviens. J'ai dit ça il y a longtemps. Je le dis toujours d'une manière différente. C'est sans importance pour le moment. Il est tellement immatériel qu'il peut séparer ses membres en plusieurs. Surveille Heïtys, surveille les Aspects, surveille l'Âme. Point positif: même Aile-de-Mort ne s'aventure pas dans ce monde. Un ennemi en moins. Il doit être furieux d'avoir fait confiance à ce dragon du Crépuscule, sûrement. Frappe, déchaîne la fureur de Goldrinn. C'est ce sur quoi te baser, d'après l'elfe. Avec un peu de chance et avec l'aide des dragons, la métamorphose viendra durant le combat. Je serais plus efficace. Le monstre ne perd pas de vue son objectif. D'un coup de mâchoire, je coupe nette l'une des tentacules qu'il faisait ramper vers l'artefact sur lequel sont concentrés les Aspects. On est une cinquantaine, là, contre lui. Il ne peut pas survivre. Nous, si. Il suffit qu'on soit concentrés.
Reste concentré. Assure la mort d'Ultraxion, la survie de ta blonde, et la tienne. C'est le dernier obstacle avant de frapper Aile-de-Mort.
Et c'est pas normal que je trouve le temps de penser ça! Reste concentré!
Jorra
Re: Cataclysme
Aile-de-Mort avait été frappé de plein fouet, transpercé même.
Ultraxion avait fini par tomber. L'énorme monstruosité s'était fracassée sur le sol de la Désolation dans un vacarme ahurissant et les survivants du Repos du Ver avaient été éprouvés autant par la bataille que par le choc de son cadavre sur les landes gelées; alors que cet énième pion était abattu, il ne saignait pas. Dans les neiges voletant au-dessus du sol, ce qui aurait dû être ses fluides d'un carmin profond s'évaporaient alors même qu'ils suintaient, et on eût dit que le dragon était fait d'une poudre violacée tant sa disparition fût rapide. Le corps se dispersa, se diffusa dans les brumes, et finit tout simplement par cesser d'être. Ce n'était pas un être assez structuré pour que son enveloppe survive à l'absence de la volonté qui la maintenait cousue: d'Ultraxion, on ne retiendra que le sanglot hurlé à sa chute et la tâche difforme qu'il avait imprimé dans l'épaisseur de la couche de neige. Les dragons du Crépuscule restants, peu nombreux, n'avaient pas sonné retraite de peur du courroux de leur maître; et ce fut une erreur fatale pour eux. Les défenseurs acharnés vidèrent carquois et gibernes, les sorts fusèrent sur les béhémots mauves, et c'est avec une facilité déconcertante que le Temple fut sauvé de la destruction – pour l'instant. Les Aspects avaient terminé leur travail concernant l'Âme peu après la mort du chaos vivant et ce fût à Thrall que revint le privilège – le devoir, plutôt - de brandir l'artefact vers le Garde-Terre déchu. Alors que le Brise-Ciel, vaisseau de l'Alliance alliant solidité des métaux nains et technologie des humains, et le Marteau-d'Orgrim, puissance aérienne de la Horde dont les pointes acérées saillaient et menaçaient quiconque voudrait approcher, commençaient à faire tonner leurs canons sur Aile-de-Mort, Thrall leur offrit un point faible dans la cuirasse du dragon. De mille rugissements, les morceaux de chacun des dragons dont le Destructeur – ou Neltharion à cette époque – avait imprégné l'Âme, un rayon d'un blanc pur jaillit du Disque, aveuglant et fulgurant, déchirant les nuages de poussière et les flocons qui tombaient encore. L'espace d'une seconde, il sembla que le jour s'était subitement levé. Neltharion, qui avait volé en décrivant des cercles autour du Sommet durant tout le combat, attendant le moment opportun pour frapper, vit la menace arriver avant de ne pouvoir le faire, et bien que la puissance de ses ailes ne fût plus à démontrer, tout comme chacun de ses dons magiques et dangereusement voués à la perte d'Azeroth, il ne pût esquiver l'attaque. Stoppant son vol l'espace d'un instant après l'impact, il hurla sa douleur autant que son indignation, et d'un ample mouvement pour contourner le Temple et fuir vers le sud rencontra le vaisseau volant de la Horde. Des clameurs et un fracas métallique, des craquements abominables animèrent le ciel alors que déjà au loin disparaissait le Destructeur.
Le Brise-Ciel fût prompt à réagir. Abordant le sommet du Repos du Ver, il permit aux défenseurs ainsi qu'aux Aspects d'occuper le pont. Les moteurs vrombissaient des panaches de fumée émanaient des hélices qui battaient à tout rompre de chaque côté du bateau, déjà malmené et trop chaud pour une poursuite qui devrait se poursuivre. Trop lentement, il se détacha de la tour des dragons, et le gouvernail fut tourné pour que l'on se dirige vers le sud. Dans les cales, on alimentait les moteurs autant que faire se pouvait. A ce rythme, tout le charbon allait être brûlé dans la demi-heure. Déjà, on réarmait les canons et on rattachait les boulets. Des ordres étaient criés de toute part, les machinistes s'évertuaient à faire tout donner de la part du vaisseau. L'aube avait point lors du combat contre Ultraxion, et l'on devait être proche de la onzième heures. C'était pour les combattants l'heure du répit provisoire, celle des inquiétudes concernant la suite: que se passerait-il si le Brise-Ciel, si avancé qu'il fût, ne pouvait rattraper le dragon?
Akhal ne doutait pas, lui. S'ils lui laissaient la moindre chance de se reprendre, le moindre instant pour souffler, il terminerait ce qu'il avait commencé sur ce monde. L'affront avait été trop violent pour Aile-de-Mort, et il ne pardonnerait pas – il n'avait jamais pardonné, jamais réfléchi. Non, ce qu'Akhal pensait pouvait se résumer à: « Si l'on s'arrête, on meurt. C'est le premier qui s'essouffle qui perd. » Assis dans un coin du pont, il observait l'effervescence avec un détachement effrayant. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un horrible pressentiment pour la suite, une boule dans le ventre qui ne voulait pas s'en déloger malgré tout ses efforts à calmer sa respiration. Les muscles endoloris, il lui semblait que de petites étoiles crépitaient devant ses yeux; la tête lui tournait. Il avait déjà ressenti ça plutôt dans sa vie, et il pouvait affirmer en en étant presque sûr qu'il était en pleine crise d'hypoglycémie. Il n'avait quasiment rien mangé depuis le petit-déjeuner de la veille, ou plutôt encore moins que d'habitude. Lui qui d'ordinaire se satisfaisait d'un repas maigre, il aurait donné cher pour qu'on lui serve à l'instant le banquet promis pour le dix février. A l'évocation du mariage, il tâtonna, seulement pour trouver sa main gauche et caresser distraitement le cheveu attaché autour de son doigt, alliance de fortune pour une possible dernière soirée en la compagnie de Heïtys. Clignant plusieurs fois des yeux pour éclaircir sa vue, une drôle d'euphorie s'empara de lui lorsqu'il vit justement sa blonde se dégager des rangs de héros et d'aventuriers engourdis par le froid et frappés par le vent, et se diriger vers lui, le front plissé d'inquiétude et de détermination tout à la fois. Les yeux plissés pour empêcher l'air qui devait être comme mille aiguilles pour la peau de pleine face et à cette allure de les blesser, elle s'agenouilla devant lui, défit la couverture de ses épaules à elle et les enroula à l'intérieur. Elle avait revêtu son armure, et Akhal se surprit à penser que là où elle avait réellement l'air de quelqu'un formée au paladinat, lui n'avait pas-grand chose évoquant son apprentissage au druidisme; le regard dans le vague, il entoura sa taille de ses bras et murmura:
« Tout va bien?
-Tu es exténué. Rentre dans la cabine, Akhal? »
Secouant la tête, il se reprit et la fixa:
« C'est bon. Je peux m'en sortir. Ça ira. Je ne me suis pas entraîné des jours et des jours au Perchoir pour mourir d'une crise cardiaque à cause d'un épuisement.. Ou je ne sais quoi.. Tu sais? Où est-ce qu'on va, comme ça?
-Les gens parlent déjà.. Comme s'ils connaissaient notre destination.. Certains parlent d'une île cachée au sud où.. des gobelins s'affairent à lui fabriquer une nouvelle plaque.. Parce qu'il en a perdu une lorsque Thrall l'a frappé.
-Et les autres, Tytys? »
Il camoufla une quinte de toux.
« Les autres parlent du Maelström. C'est ce dont tu m'avais parlé.. Je crois..
-Oui.. Le Maelström, il va s'en servir pour retourner dans le Tréfonds. Il faut qu'on l'intercepte avant. Je vais me relever.. D'acc'?
-Si tu veux.. Repose-toi.. Je reste assise, moi.. »
Elle lui fit un bref sourire. Loin d'exprimer une quelconque joie, elle cherchait surtout à l'encourager à rester là. Il le comprit et ne rechigna pas. Au contraire: se redressant un peu, il l'enlaca, silencieux pour une fois, fixant le ciel et les nuages qui défilaient vers l'arrière; et ne pouvait s'empêcher de penser, de se répéter, qu'il s'agissait peut-être de la dernière scène de tendresse entre eux deux avant la fin, simplement. De cette étreinte, il recueillait tout ce qui pouvait le rassurer, se revigorait. Il resta longtemps ainsi, contre le froid métal de l'armure, avant de l'inciter à se relever pour rejoindre les autres et parler de ce qu'ils feraient lorsqu'ils l'auraient rattrapé.
Ultraxion avait fini par tomber. L'énorme monstruosité s'était fracassée sur le sol de la Désolation dans un vacarme ahurissant et les survivants du Repos du Ver avaient été éprouvés autant par la bataille que par le choc de son cadavre sur les landes gelées; alors que cet énième pion était abattu, il ne saignait pas. Dans les neiges voletant au-dessus du sol, ce qui aurait dû être ses fluides d'un carmin profond s'évaporaient alors même qu'ils suintaient, et on eût dit que le dragon était fait d'une poudre violacée tant sa disparition fût rapide. Le corps se dispersa, se diffusa dans les brumes, et finit tout simplement par cesser d'être. Ce n'était pas un être assez structuré pour que son enveloppe survive à l'absence de la volonté qui la maintenait cousue: d'Ultraxion, on ne retiendra que le sanglot hurlé à sa chute et la tâche difforme qu'il avait imprimé dans l'épaisseur de la couche de neige. Les dragons du Crépuscule restants, peu nombreux, n'avaient pas sonné retraite de peur du courroux de leur maître; et ce fut une erreur fatale pour eux. Les défenseurs acharnés vidèrent carquois et gibernes, les sorts fusèrent sur les béhémots mauves, et c'est avec une facilité déconcertante que le Temple fut sauvé de la destruction – pour l'instant. Les Aspects avaient terminé leur travail concernant l'Âme peu après la mort du chaos vivant et ce fût à Thrall que revint le privilège – le devoir, plutôt - de brandir l'artefact vers le Garde-Terre déchu. Alors que le Brise-Ciel, vaisseau de l'Alliance alliant solidité des métaux nains et technologie des humains, et le Marteau-d'Orgrim, puissance aérienne de la Horde dont les pointes acérées saillaient et menaçaient quiconque voudrait approcher, commençaient à faire tonner leurs canons sur Aile-de-Mort, Thrall leur offrit un point faible dans la cuirasse du dragon. De mille rugissements, les morceaux de chacun des dragons dont le Destructeur – ou Neltharion à cette époque – avait imprégné l'Âme, un rayon d'un blanc pur jaillit du Disque, aveuglant et fulgurant, déchirant les nuages de poussière et les flocons qui tombaient encore. L'espace d'une seconde, il sembla que le jour s'était subitement levé. Neltharion, qui avait volé en décrivant des cercles autour du Sommet durant tout le combat, attendant le moment opportun pour frapper, vit la menace arriver avant de ne pouvoir le faire, et bien que la puissance de ses ailes ne fût plus à démontrer, tout comme chacun de ses dons magiques et dangereusement voués à la perte d'Azeroth, il ne pût esquiver l'attaque. Stoppant son vol l'espace d'un instant après l'impact, il hurla sa douleur autant que son indignation, et d'un ample mouvement pour contourner le Temple et fuir vers le sud rencontra le vaisseau volant de la Horde. Des clameurs et un fracas métallique, des craquements abominables animèrent le ciel alors que déjà au loin disparaissait le Destructeur.
Le Brise-Ciel fût prompt à réagir. Abordant le sommet du Repos du Ver, il permit aux défenseurs ainsi qu'aux Aspects d'occuper le pont. Les moteurs vrombissaient des panaches de fumée émanaient des hélices qui battaient à tout rompre de chaque côté du bateau, déjà malmené et trop chaud pour une poursuite qui devrait se poursuivre. Trop lentement, il se détacha de la tour des dragons, et le gouvernail fut tourné pour que l'on se dirige vers le sud. Dans les cales, on alimentait les moteurs autant que faire se pouvait. A ce rythme, tout le charbon allait être brûlé dans la demi-heure. Déjà, on réarmait les canons et on rattachait les boulets. Des ordres étaient criés de toute part, les machinistes s'évertuaient à faire tout donner de la part du vaisseau. L'aube avait point lors du combat contre Ultraxion, et l'on devait être proche de la onzième heures. C'était pour les combattants l'heure du répit provisoire, celle des inquiétudes concernant la suite: que se passerait-il si le Brise-Ciel, si avancé qu'il fût, ne pouvait rattraper le dragon?
Akhal ne doutait pas, lui. S'ils lui laissaient la moindre chance de se reprendre, le moindre instant pour souffler, il terminerait ce qu'il avait commencé sur ce monde. L'affront avait été trop violent pour Aile-de-Mort, et il ne pardonnerait pas – il n'avait jamais pardonné, jamais réfléchi. Non, ce qu'Akhal pensait pouvait se résumer à: « Si l'on s'arrête, on meurt. C'est le premier qui s'essouffle qui perd. » Assis dans un coin du pont, il observait l'effervescence avec un détachement effrayant. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un horrible pressentiment pour la suite, une boule dans le ventre qui ne voulait pas s'en déloger malgré tout ses efforts à calmer sa respiration. Les muscles endoloris, il lui semblait que de petites étoiles crépitaient devant ses yeux; la tête lui tournait. Il avait déjà ressenti ça plutôt dans sa vie, et il pouvait affirmer en en étant presque sûr qu'il était en pleine crise d'hypoglycémie. Il n'avait quasiment rien mangé depuis le petit-déjeuner de la veille, ou plutôt encore moins que d'habitude. Lui qui d'ordinaire se satisfaisait d'un repas maigre, il aurait donné cher pour qu'on lui serve à l'instant le banquet promis pour le dix février. A l'évocation du mariage, il tâtonna, seulement pour trouver sa main gauche et caresser distraitement le cheveu attaché autour de son doigt, alliance de fortune pour une possible dernière soirée en la compagnie de Heïtys. Clignant plusieurs fois des yeux pour éclaircir sa vue, une drôle d'euphorie s'empara de lui lorsqu'il vit justement sa blonde se dégager des rangs de héros et d'aventuriers engourdis par le froid et frappés par le vent, et se diriger vers lui, le front plissé d'inquiétude et de détermination tout à la fois. Les yeux plissés pour empêcher l'air qui devait être comme mille aiguilles pour la peau de pleine face et à cette allure de les blesser, elle s'agenouilla devant lui, défit la couverture de ses épaules à elle et les enroula à l'intérieur. Elle avait revêtu son armure, et Akhal se surprit à penser que là où elle avait réellement l'air de quelqu'un formée au paladinat, lui n'avait pas-grand chose évoquant son apprentissage au druidisme; le regard dans le vague, il entoura sa taille de ses bras et murmura:
« Tout va bien?
-Tu es exténué. Rentre dans la cabine, Akhal? »
Secouant la tête, il se reprit et la fixa:
« C'est bon. Je peux m'en sortir. Ça ira. Je ne me suis pas entraîné des jours et des jours au Perchoir pour mourir d'une crise cardiaque à cause d'un épuisement.. Ou je ne sais quoi.. Tu sais? Où est-ce qu'on va, comme ça?
-Les gens parlent déjà.. Comme s'ils connaissaient notre destination.. Certains parlent d'une île cachée au sud où.. des gobelins s'affairent à lui fabriquer une nouvelle plaque.. Parce qu'il en a perdu une lorsque Thrall l'a frappé.
-Et les autres, Tytys? »
Il camoufla une quinte de toux.
« Les autres parlent du Maelström. C'est ce dont tu m'avais parlé.. Je crois..
-Oui.. Le Maelström, il va s'en servir pour retourner dans le Tréfonds. Il faut qu'on l'intercepte avant. Je vais me relever.. D'acc'?
-Si tu veux.. Repose-toi.. Je reste assise, moi.. »
Elle lui fit un bref sourire. Loin d'exprimer une quelconque joie, elle cherchait surtout à l'encourager à rester là. Il le comprit et ne rechigna pas. Au contraire: se redressant un peu, il l'enlaca, silencieux pour une fois, fixant le ciel et les nuages qui défilaient vers l'arrière; et ne pouvait s'empêcher de penser, de se répéter, qu'il s'agissait peut-être de la dernière scène de tendresse entre eux deux avant la fin, simplement. De cette étreinte, il recueillait tout ce qui pouvait le rassurer, se revigorait. Il resta longtemps ainsi, contre le froid métal de l'armure, avant de l'inciter à se relever pour rejoindre les autres et parler de ce qu'ils feraient lorsqu'ils l'auraient rattrapé.
Dernière édition par Akhal le Lun 02 Jan 2012, 21:01, édité 1 fois
Jorra
Re: Cataclysme
Le saut avait été l'épreuve la plus difficile qu'il ait eût à passer depuis plusieurs mois maintenant. Bien que le dos d'Aile-de-Mort aurait pu accueillir une armée entière, la crainte de s'écraser en bas, dans l'océan déchaîné alors qu'ils s'approchaient de la gueule béante et violente du Maelström, était réelle et renforcée par les vestiges de son vertige qu'il avait vaincu à grand-peine et à force d'entraînement strictement quotidien. Comme ils en avaient convenu, il avait dû attendre le dernier moment pour tirer la sangle qui retenait le parachute rapiécé replié sur lui-même, pour ne pas risquer de prendre un coup de queue ou de louper simplement le dragon qui se mouvait dans les airs avec, à défaut d'une grâce, une vitesse ahurissante. Il était encore éprouvé alors qu'il atterrissait sur la chair mise à nue par le premier coup porté par l'Âme, les genoux tremblants et la bile au bord des lèvres, et c'est avec des mains moites qu'il s'était accroché aussi fermement que possible à ces petites tentacules, aussi minuscules que celles d'anémones des mers mais cent fois plus solides, qui battaient follement à la surface du dos comme autant de pilosité malsaine et vivante. Leur contact était brûlant et désagréable, visqueux, mais si Akhal en fût dégoûté il ne le fût pas au point de relâcher ces points d'ancrage de fortune comme l'un fit, parmi les autres qui pleuvaient sur le béhémoth d'ébène. Le souffle à cette allure fût tellement puissant qu'il l'envoya valdinguer plusieurs mètres en arrière et, d'un mouvement, cinglante, la queue lui brisa tous les os et l'envoya heurter la surface la mer avec un bruit inouï; bien que l'homme fût déjà mort avant de plonger, l'apprenti druide resta un moment à le regarder sombrer, comme s'il espérait encore que malgré ses bras et jambes disloqués il arriverait à se hisser à la surface. Horrifié, Akhal préféra, en attendant de sentir Heïtys escalader le cuir dénudé jusque lui, observer la situation. C'était simple: il avait été décidé d'exposer au maximum le dos pour élargir la zone que Thrall pourrait viser grâce à l'Âme. Ils savaient tous que le Destructeur ne serait pas assez fou pour leur offrir l'ouverture à la zone abdominale – la seule faiblesse de sa cuirasse invincible – et espéraient que le coup porterait de manière à lui faire décrire un tonneau. Il n'y aurait pas de seconde chance, aussi le basané comprit rapidement que l'immense pièce de métal que certains avait déjà commencé à attaquer de leurs armes – en vain – était l'une des plaques qu'ils se devaient de déclouer. D'un coup d'oeil, il vérifia que sa blonde était saine et sauve, et se mit en tête de gravir ce dos tentaculaire jusqu'à l'armure. Elle était profondément attachée. Lui qui s'y connaissait, il comprit que proportionnellement, ses propres rivets fixaient moins bien l'épaulière en leur époque que les rivets qui maintenaient cet élémentium en place: il n'arrivait même pas à glisser ne fut-ce que l'extrémité d'une griffe sous la protection.
Alors que la majorité du groupe était rassemblée là, d'une main accrochée à la fourrure ignoble du monstre, de l'autre à essayer de glisser leurs lames à plat sous la plaque, un cri rauque déchira l'air jusqu'à eux. Derrière, un homme, la cinquantaine, un vétéran manifestement,traînait accroché à sa cheville un amas de chair et de sang bouillonnant vaguement humanoïde. A en juger la traînée d'un carmin chaud autant au sens propre que figuré qu'elle avait laissé derrière elle, la créature était issue du corps du Destructeur lui-même. Chacun son système immunitaire, après tout?.. Ça n'aurait pas été un souci si grave si cet assemblage répugnant n'avait pas été constamment en train de gonfler, grandir, crépiter même. Chacun, même le plus simplet, comprit ce qui allait se passer. Prudemment mais avec une rapidité à toute épreuve, la foule des défenseurs s'écarta de la trajectoire du vieil homme. Observant ses coéquipiers et hurlant à l'aide de quelques uns – dont Heïtys et Akhal – qui s'avançaient déjà pour défaire l'étreinte de cette main sur sa cheville, il s'approcha au maximum de la plaque. Son esprit restait clair malgré la panique qui se lisait facilement dans son regard vif, et au fur-et-à-mesure que ce qu'il tirait avec lui gonflait et grossissait, la certitude qu'il finirait par éclater faisait de même. Il suffirait d'un coup correctement porté.. Le bras du globule – ou quoi que ce soit que c'eut pu être – fût tranché prestement. Un mage tenta de le geler, en vain. Visiblement, et à en juger par l'état de la jambe du vétéran, il était bouillant: cependant, il n'eut pas besoin qu'on l'immobilise, car aussitôt sa tête tranchée, si son corps continuait d'enfler, ses mouvements furent arrêtés, et en quelques secondes seulement, les environs désertés quelques instants plus tôt par les secours et le vieil homme secouru se virent couverts d'une déflagration qui sembla au moins douloureuse même pour le dragon; le souffle et les cendres incandescentes mirent à mal la visibilité des aventuriers et héros qui, pourtant rapidement, purent constater un spectacle aussi répugnant qu'opportun. L'armure avait été levée par l'explosion, et sous elle l'on voyait muscles, fibres et tendons qui s'y accrochaient encore et la tiraient lentement pour la remettre en place. Un instant de silence et de stupéfaction rassasia le besoin d'accalmie des mortels qui se trouvaient là, et sitôt que ce fût le cas, des carquois l'on tira carreaux et flèches pour bander les arcs, des murmures on incanta des sorts qui promettaient d'être chaotiques et déchirants, et des lames déjà sorties on se servit pour couper les chairs qui étaient à portée de l'allonge d'un bras.
Le sang d'Akhal ne fit qu'un tour, et en voyant un tauren prendre forme féline et s'immiscer entre la plaque et la peau pour attaquer à griffes et à crocs, il prit exemple et bondit sans évaluer le danger ni la douleur que le contact avec un métal si chaud collerait à son propre dos; encore moins il évalua les risques que leurs efforts fussent inefficaces et que l'armure reprendrait place en l'écrasant. Alors, à griffes et à crocs lui aussi tenta de mettre à mal les fixations, au milieu des gargouillements, bruits visqueux, sifflements et fracas du métal, il découpa en faisant fi des brûlures sur ses pattes, sa fourrure, son museau chaque parcelle de viande qui lui passait sous la main ou la mâchoire. Le goût était infect et le contact plus brûlant encore que les élémentaires d'Hyjal; et dans une frénésie qui aurait fait de lui aux yeux de citoyens qu'il pouvait côtoyer par moments une bête assoiffée de sang, il arracha et rompit chaque lien entre les muscles et la plaque qu'il rencontra. Il sembla ainsi au gilnéen qu'il resta plusieurs minutes à se battre contre ces fibres qui s'acharnaient à se coller à sa fourrure avant qu'enfin, tout ne lâche, et sans accroche, Akhal et le tauren aussi n'accompagnent l'armure dans sa chute. Il fût plus malchanceux que son compagnon : alors qu'en vol, l'autre réussissait à s'accrocher à une extrémité de la membrane de l'aile, lui glissa contre celle-ci et même, à cause d'un battement, pris de plein fouet un coup qui l'étourdit. L'estomac retourné, alors qu'il décrit plusieurs tonneaux dans les airs, il a le temps de voir, à l'horizon, le trou béant du Maelström et, sous-lui, une chaîne de récifs à moitié submergée.
C'est une unique silhouette noire qui de loin tombe du dragon pour, à la fin de sa chute, s'illuminer d'un or pur, avant de rencontrer dans un choc sourd les rochers marins.
Alors que la majorité du groupe était rassemblée là, d'une main accrochée à la fourrure ignoble du monstre, de l'autre à essayer de glisser leurs lames à plat sous la plaque, un cri rauque déchira l'air jusqu'à eux. Derrière, un homme, la cinquantaine, un vétéran manifestement,traînait accroché à sa cheville un amas de chair et de sang bouillonnant vaguement humanoïde. A en juger la traînée d'un carmin chaud autant au sens propre que figuré qu'elle avait laissé derrière elle, la créature était issue du corps du Destructeur lui-même. Chacun son système immunitaire, après tout?.. Ça n'aurait pas été un souci si grave si cet assemblage répugnant n'avait pas été constamment en train de gonfler, grandir, crépiter même. Chacun, même le plus simplet, comprit ce qui allait se passer. Prudemment mais avec une rapidité à toute épreuve, la foule des défenseurs s'écarta de la trajectoire du vieil homme. Observant ses coéquipiers et hurlant à l'aide de quelques uns – dont Heïtys et Akhal – qui s'avançaient déjà pour défaire l'étreinte de cette main sur sa cheville, il s'approcha au maximum de la plaque. Son esprit restait clair malgré la panique qui se lisait facilement dans son regard vif, et au fur-et-à-mesure que ce qu'il tirait avec lui gonflait et grossissait, la certitude qu'il finirait par éclater faisait de même. Il suffirait d'un coup correctement porté.. Le bras du globule – ou quoi que ce soit que c'eut pu être – fût tranché prestement. Un mage tenta de le geler, en vain. Visiblement, et à en juger par l'état de la jambe du vétéran, il était bouillant: cependant, il n'eut pas besoin qu'on l'immobilise, car aussitôt sa tête tranchée, si son corps continuait d'enfler, ses mouvements furent arrêtés, et en quelques secondes seulement, les environs désertés quelques instants plus tôt par les secours et le vieil homme secouru se virent couverts d'une déflagration qui sembla au moins douloureuse même pour le dragon; le souffle et les cendres incandescentes mirent à mal la visibilité des aventuriers et héros qui, pourtant rapidement, purent constater un spectacle aussi répugnant qu'opportun. L'armure avait été levée par l'explosion, et sous elle l'on voyait muscles, fibres et tendons qui s'y accrochaient encore et la tiraient lentement pour la remettre en place. Un instant de silence et de stupéfaction rassasia le besoin d'accalmie des mortels qui se trouvaient là, et sitôt que ce fût le cas, des carquois l'on tira carreaux et flèches pour bander les arcs, des murmures on incanta des sorts qui promettaient d'être chaotiques et déchirants, et des lames déjà sorties on se servit pour couper les chairs qui étaient à portée de l'allonge d'un bras.
Le sang d'Akhal ne fit qu'un tour, et en voyant un tauren prendre forme féline et s'immiscer entre la plaque et la peau pour attaquer à griffes et à crocs, il prit exemple et bondit sans évaluer le danger ni la douleur que le contact avec un métal si chaud collerait à son propre dos; encore moins il évalua les risques que leurs efforts fussent inefficaces et que l'armure reprendrait place en l'écrasant. Alors, à griffes et à crocs lui aussi tenta de mettre à mal les fixations, au milieu des gargouillements, bruits visqueux, sifflements et fracas du métal, il découpa en faisant fi des brûlures sur ses pattes, sa fourrure, son museau chaque parcelle de viande qui lui passait sous la main ou la mâchoire. Le goût était infect et le contact plus brûlant encore que les élémentaires d'Hyjal; et dans une frénésie qui aurait fait de lui aux yeux de citoyens qu'il pouvait côtoyer par moments une bête assoiffée de sang, il arracha et rompit chaque lien entre les muscles et la plaque qu'il rencontra. Il sembla ainsi au gilnéen qu'il resta plusieurs minutes à se battre contre ces fibres qui s'acharnaient à se coller à sa fourrure avant qu'enfin, tout ne lâche, et sans accroche, Akhal et le tauren aussi n'accompagnent l'armure dans sa chute. Il fût plus malchanceux que son compagnon : alors qu'en vol, l'autre réussissait à s'accrocher à une extrémité de la membrane de l'aile, lui glissa contre celle-ci et même, à cause d'un battement, pris de plein fouet un coup qui l'étourdit. L'estomac retourné, alors qu'il décrit plusieurs tonneaux dans les airs, il a le temps de voir, à l'horizon, le trou béant du Maelström et, sous-lui, une chaîne de récifs à moitié submergée.
C'est une unique silhouette noire qui de loin tombe du dragon pour, à la fin de sa chute, s'illuminer d'un or pur, avant de rencontrer dans un choc sourd les rochers marins.
Jorra
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