La chute d'un Croisé, l'apogée d'une Hérésie...
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La chute d'un Croisé, l'apogée d'une Hérésie...
Tarj Olavi ...
Les nuages de la Couronne de Glace se zèbrent d'une lumière aveuglante alors que les craquements électriques du tonnerre raisonnent dans les montagnes alentour, créant une ambiance angoissante.
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Les nuages de la Couronne de Glace se zèbrent d'une lumière aveuglante alors que les craquements électriques du tonnerre raisonnent dans les montagnes alentour, créant une ambiance angoissante.
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Le camps des Croisés semble avalé par les rafales de vent : les tentes de lin blanc tiennent leur position dans un simulacre de ce qui pourrait être l'ultime effort du Guerrier pour tenir son bouclier levé face à des coups de masse.
L'une de ces tentes abrite un homme d'une bonne trentaine d'années. Entre ses mains tremblantes d'émotion se trouvent diverses idoles Vrykuls qu'il cache tel que l'on pourrait cacher une maladie honteuse. Un petit trésor de bois sculpté et de métal précieux gonfle son paquetage.
Tous les soirs après les rondes autour du Tournoi d'Argent, l'homme se terre dans sa tente pour le contempler avec émerveillement : Voilà trois années qu'il rassemble ci et là tout ce qui lui tombe sous la main durant des raids ou des fouilles illégales quand l'occasion se présente. D'après les informations dont l'armée dispose sur les Vrykuls, ces objets étaient dédiés au Culte des Titans : bien avant l'arrivée du Roi Liche cette race puissante et belliqueuse vénérait les puissants créateurs de Mondes.
Cette pensée virevoltait dans la tête du Paladin depuis un certain temps déjà : Pourquoi la Lumière plutôt qu'autre chose ? Pourquoi les Titans ne sont-ils plus vénérés ? Si ces êtres étaient réellement ce qu'ils semblaient-être, il n'y aurait rien d'autre qui correspondrait plus à-même à la définition de Puissance Suppérieure.
Ces idées hérétiques semblent s'enraciner toujours plus profondément dans l'esprit du Paladin, mettant durement à l'épreuve sa foi envers la Lumière ...
Les combats au Tournoi d'Argent sont des plus monotones...
Jouter, encore jouter, alors qu'au-delà des montagnes gonfle l'armée du Roi Liche.
Jouter, encore jouter, alors qu'au-delà des montagnes gonfle l'armée du Roi Liche.
L'ennuie aidant, le Paladin se mit en tête d'éprouver ces reliques interdites : essayant d'y puiser quelconques forces, il combattit en possession de certaines d'entre elles. Les résultats se montrèrent surprenants, mais trop aléatoires... Poussant son courage et sa curiosité au maximum, il profita d'une joute contre un Orc pour puiser toute son énergie d'un petit chapelet de bâtons runiques, laissant de côté ses habituelles prières à la Lumière.
Effet placébo ou pas, ses coups furent si puissants qu'ils dépassèrent les règles incombées aux joutes et l'orc n'en réchappa pas, ayant tout juste l'opportunité de balafrer le Paladin avant de succomber.
Comme punition, l'homme fût radier des listes du tournoi et son titre de Croisé durement acquis retiré. Ceci ne fut que broutilles lorsque trois gardes vinrent le chercher pour lui apprendre que sa tente a été démontée et que le Haut croisé Adélard l'attendait dans ses quartiers. Escorté tel un prisonnier d'Etat, l'homme se mit à penser à l'inévitable: son secret a été découvert.
Ses craintes se révélèrent exactes : le Haut Croisé l'attendait. A ses pieds se trouvait le sac en question d'où débordait diverses preuves l'incriminant d'Hérétisme.
Sans procès aucun, l'homme se vit défait de toute appartenance à l'Ordre des Paladins. Pour châtiment, on lui ordonna de quitter sur-le-champs la zone du Tournoi et d'errer dans les terres glacées, sa lourde armure de Croisé comme fardeau et son libram brisé scellé à son ceinturon tel une marque de honte marquée au fer rouge.
Le vent hurlait tel un animal que l'on égorge.
Dans les reliefs du Fjord, il est normal d'entendre les plaintes angoissantes du vent, mais cette nuit où la Lune elle-même semblait avoir fuit laissait s'échapper les plus grandes angoissent que l'esprit humain puisse créer...
L'homme avançait avec peine, emmitouflé dans sa cape de fourrure et se tenant la poitrine qui le faisait souffrir, tant l'air qui emplissait ses poumons à chaque inspiration était glaçé.
Voilà maintenant trois semaines qu'il marchait dans la neige, son corps criait de douleur et son âme de rage. L'Ordre des Paladins l'a rejeté pour avoir cru en autre chose que la Lumère. Qui sont-ils pour décider de ce qui peut être vénéré ou pas ?
Le visage à moitié caché dans l'épaisse fourrure de sa cape, ses yeux brûlants d'une haine encore jamais resentie se posèrent sur le reste d'un Vrykul ressuscité par le Roi Liche. La chose à moitié dévorée par la faune semblait si chétive et malade... Ce corps appartenait jadis à un fier guerrier du Nord, à présent modèle de puissance et de détermination pour l'homme brisé qu'il était.
Il se laissa tomber à genou devant la carcasse, accusant la fatigue et la haine mêlées. Les yeux crevés du cadavre semblaient le fixer avec une expression de défi à travers son casque à corne.
Serrant d'un bras sa cape contre lui, il prit le casque d'une main tremblante non pas d'épuisement, mais de peur ; à sa plus grande surprise, il se vit à la place d'Arthas devant la couronne qui fera de lui l'entité la plus destructrice de ce monde. L'acier glacé du casque lui mordit les oreilles. La douleur à peine supportable, il coiffa ce heaume avec fierté et colère. Se relevant avec peine, il fixa un moment l'horizon tourmenté du Fjord Hurlant avant de brandir un poing lourd de tout les supplices qu'il a enduré au nom de cette Lumière qui le rejette en criant au monde sa frustration.
Replaçant sa cape autour de lui, il se remit en route, marchant d'un pas lourd et décadent, le regard fixé sur une arête rocheuse brisant la ligne d'horizon.
Le vent sifflât de plus belle, emportant une traînée de poudreuse non loin de là...
" Titans, aidez-moi à survivre ici... Je vous dédie ma vie et mon bras. "
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" Ordonnez ... "
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Tarj Olavi
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