La Ronce d'Or.
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La Ronce d'Or.
Cela faisait maintenant plus d'une heure que Camille était occupée à faire sa toilette. En effet, elle examina scrupuleusement le moindre détail afin d'être parfaite pour ce grand événement. À ses pieds, elle portait des salomés basses en cuir jaune vernis, dont l'unique bride de la chaussure faisait que cette dernière était plus ouverte que les traditionnelles en forme de T. Par avant, elle y avait ajouté des collants blancs opaques dont la hauteur allaient jusqu'aux mi-cuisses exposant ainsi une fine partie. Le reste fut dissimulé par une petite robe blanche à bretelles qui fut accompagnée par un chaperon jaune pâle, se mariant avec ses longs cheveux blonds légèrement ondulés. Camille ajouta une infime touche de crayon noir à ses yeux, renforçant son regard noisette qui réalisait un fort contraste avec l'ensemble. Elle appliqua un parfum vanillé avant de se regarder une dernière fois dans le miroir afin de vérifier le résultat qu'elle jugea plutôt satisfaisant. Après que sa toilette fut enfin terminée. Elle se hâta de descendre les escaliers pour rejoindre son ami qui l'attendais devant chez elle.
-Désolée pour le retard dit-elle en souriant comme pour essayer de minimiser son tort
-Ce n'est rien... répondit-il avec lassitude
L'attitude de son ami, Camille y était habituée. Cet homme avec ses longs cheveux roux, et ses doux yeux verts faisait de lui quelqu'un de on ne peut plus charmant. Ses vêtements étaient simples, pourtant sa chemise rouge, son pantalon noir, ainsi que ses bottes de mousquetaire indiquèrent qu'il possédait un certain goût vestimentaire sans vraiment s'y préoccuper. Les seules informations qu'elle pu obtenir sur lui, est qu'il était revenu à Boralus après la mort de ses parents qu'il avait suivi jusqu'aux Paluns. D'après l'un des gardes de la ville, il se démarquait des autres de par son expérience militaire, et sa maîtrise du combat. Pourtant au plus grand regret de Camille, Quentin était constamment d'humeur morose. Elle s'était jurée de s'efforcer à changer le comportement du jeune homme. Humour, séduction, provocation, colère, ignorance, elle avait tout essayé pour ne serait-ce que pour décrypter une once d'émotion sous ce manteau d'indifférence. Ce n'est qu'un mois après leur rencontre à l'infirmerie de la garnison, qu'elle eut le plaisir inattendu de se faire inviter. Elle s'imagina faire une petite promenade sur la plage ainsi que d'aller pique-niquer au bord de mer. Pourtant c'est à la taverne qui l'emmena, tuant ainsi tout rêve romantique amicale qu'elle pu s'inventer, mais ce genre d'endroit était tout de même du goût de la jeune femme. Après s'être installés au fond de la brasserie, Quentin et Camille parlèrent des dernières activités de la garnison.
-Il y a eu encore une attaque de nagas, c'est la quatrième cette semaine dit-il avant de boire une gorgée de son flacon de porto.
-C'est ce que j'ai cru comprendre, ils semblent même être de plus en plus nombreux, les blessés ne font qu'augmenter lui répond-t-elle en buvant son thé à son tour.
-Le Chef semble vouloir chercher des indices sur les anciens lieux de confrontations, car il pense qu'ils cherchent à détourner notre attention sur leur véritable objectif.
-Cela tombe à pic, je suis envoyée pour aller... dit-elle avant de se faire interrompre par un inconnu.
-Eh m'dame ! z'êtes plutôt baisable ! s'v'direz...d'passer chez moi ? Z'êtes du genre p'tite catin refoulée avec votre chaperon ! cria-t-il.
Suite à cet événement perturbateur, Camille fut rouge écarlate, elle se leva pour s'approcher du criard. Elle prit la chope qui fut présente sur la table, et jeta le contenu sur le pervers, tout en enchaînant un violent coup de bock au niveau de la tête. L'homme tomba en arrière et se releva légèrement sonné par le coup reçu. Fou furieux qu'une femme puisse lever la main sur lui, il se mit à frapper à Camille l'a touchant au front. L'inconnu savait se battre, car malgré un entrainement chez les Veilleurs, la jeune femme n'eut le temps de voir le coup partir qu'elle fut mise à terre. Elle se frotta doucement le front et c'est avec surprise qu'elle vit son agresseur allongé sur le sol, avec un Quentin se dressant droit devant elle.
-Est-ce que tout va bien ? dit-il sans pourtant montrer la moindre inquiétude.
-Oui, je crois... lui répond-t-elle tout en continuant à se frotter le front.
Il lui prit la main et ils se dirigèrent vers les portes de la ville. Le temps était agréable, car le ciel était dégagé, laissant ainsi le soleil briller de mille feux et qui fut tempéré par un petit vent doux apportant une légère touche de fraîcheur. Peut-être que finalement elle allait avoir sa petite promenade romantique. Les civils n'étaient pas autorisés à sortir de la ville sans en faire une demande à la caserne. Mais Camille qui était guérisseuse était accompagnée par Quentin. Les deux gardiens de la porte laissèrent les deux amis passer tout en leur conseillant d'être prudents lors de leur aventure. Le jeune soldat pris la tête de la marche tout en modérant son pas, laissant ainsi le temps nécessaire à Camille pour aller cueillir quelques fleurs en cours de route. Elle savait qu'il était entrain de l'amener à l'Observatoire, l'une des montagnes la plus grande de l'île. La vue était extraordinaire là-bas, permettant de percevoir Crestfall, Gilnéas, ainsi que Zul'dare. Ce n'est qu'après une heure de marche qu'ils purent atteindre une certaine hauteur de la montagne. L'Observatoire était l'un des lieux clés de l'île, car elle pouvait dévoiler toute attaque à l'encontre de l'île. Quentin l'amena à l'arbre, où il y avait une petite planche de bois fixée par deux bouts de cordes sur une branche, créant ainsi une petite balançoire. Camille fut ravie, et posa délicatement son bouquet à terre pour aller s'asseoir sur le petit morceau de bois. Il l'a poussa gentiment, faisant légèrement voler son chaperon au rythme du vent. L'endroit était idéal, il offrait directement une vue sur le le littoral voisin.
-Qu'est-ce qu'il y en face de nous ? demanda-t-elle avec curiosité
-Cela doit être une plage près du Val-Tempête sur les terres de Gilnéas dit-il tout en continuant son action
Gilnéas...se disait-elle. Son regard s'était assombrit, et ses rires laissèrent place à un silence morbide dont seul le grincement de la balançoire semblait perturber cette atmosphère particulière...
-Désolée pour le retard dit-elle en souriant comme pour essayer de minimiser son tort
-Ce n'est rien... répondit-il avec lassitude
L'attitude de son ami, Camille y était habituée. Cet homme avec ses longs cheveux roux, et ses doux yeux verts faisait de lui quelqu'un de on ne peut plus charmant. Ses vêtements étaient simples, pourtant sa chemise rouge, son pantalon noir, ainsi que ses bottes de mousquetaire indiquèrent qu'il possédait un certain goût vestimentaire sans vraiment s'y préoccuper. Les seules informations qu'elle pu obtenir sur lui, est qu'il était revenu à Boralus après la mort de ses parents qu'il avait suivi jusqu'aux Paluns. D'après l'un des gardes de la ville, il se démarquait des autres de par son expérience militaire, et sa maîtrise du combat. Pourtant au plus grand regret de Camille, Quentin était constamment d'humeur morose. Elle s'était jurée de s'efforcer à changer le comportement du jeune homme. Humour, séduction, provocation, colère, ignorance, elle avait tout essayé pour ne serait-ce que pour décrypter une once d'émotion sous ce manteau d'indifférence. Ce n'est qu'un mois après leur rencontre à l'infirmerie de la garnison, qu'elle eut le plaisir inattendu de se faire inviter. Elle s'imagina faire une petite promenade sur la plage ainsi que d'aller pique-niquer au bord de mer. Pourtant c'est à la taverne qui l'emmena, tuant ainsi tout rêve romantique amicale qu'elle pu s'inventer, mais ce genre d'endroit était tout de même du goût de la jeune femme. Après s'être installés au fond de la brasserie, Quentin et Camille parlèrent des dernières activités de la garnison.
-Il y a eu encore une attaque de nagas, c'est la quatrième cette semaine dit-il avant de boire une gorgée de son flacon de porto.
-C'est ce que j'ai cru comprendre, ils semblent même être de plus en plus nombreux, les blessés ne font qu'augmenter lui répond-t-elle en buvant son thé à son tour.
-Le Chef semble vouloir chercher des indices sur les anciens lieux de confrontations, car il pense qu'ils cherchent à détourner notre attention sur leur véritable objectif.
-Cela tombe à pic, je suis envoyée pour aller... dit-elle avant de se faire interrompre par un inconnu.
-Eh m'dame ! z'êtes plutôt baisable ! s'v'direz...d'passer chez moi ? Z'êtes du genre p'tite catin refoulée avec votre chaperon ! cria-t-il.
Suite à cet événement perturbateur, Camille fut rouge écarlate, elle se leva pour s'approcher du criard. Elle prit la chope qui fut présente sur la table, et jeta le contenu sur le pervers, tout en enchaînant un violent coup de bock au niveau de la tête. L'homme tomba en arrière et se releva légèrement sonné par le coup reçu. Fou furieux qu'une femme puisse lever la main sur lui, il se mit à frapper à Camille l'a touchant au front. L'inconnu savait se battre, car malgré un entrainement chez les Veilleurs, la jeune femme n'eut le temps de voir le coup partir qu'elle fut mise à terre. Elle se frotta doucement le front et c'est avec surprise qu'elle vit son agresseur allongé sur le sol, avec un Quentin se dressant droit devant elle.
-Est-ce que tout va bien ? dit-il sans pourtant montrer la moindre inquiétude.
-Oui, je crois... lui répond-t-elle tout en continuant à se frotter le front.
Il lui prit la main et ils se dirigèrent vers les portes de la ville. Le temps était agréable, car le ciel était dégagé, laissant ainsi le soleil briller de mille feux et qui fut tempéré par un petit vent doux apportant une légère touche de fraîcheur. Peut-être que finalement elle allait avoir sa petite promenade romantique. Les civils n'étaient pas autorisés à sortir de la ville sans en faire une demande à la caserne. Mais Camille qui était guérisseuse était accompagnée par Quentin. Les deux gardiens de la porte laissèrent les deux amis passer tout en leur conseillant d'être prudents lors de leur aventure. Le jeune soldat pris la tête de la marche tout en modérant son pas, laissant ainsi le temps nécessaire à Camille pour aller cueillir quelques fleurs en cours de route. Elle savait qu'il était entrain de l'amener à l'Observatoire, l'une des montagnes la plus grande de l'île. La vue était extraordinaire là-bas, permettant de percevoir Crestfall, Gilnéas, ainsi que Zul'dare. Ce n'est qu'après une heure de marche qu'ils purent atteindre une certaine hauteur de la montagne. L'Observatoire était l'un des lieux clés de l'île, car elle pouvait dévoiler toute attaque à l'encontre de l'île. Quentin l'amena à l'arbre, où il y avait une petite planche de bois fixée par deux bouts de cordes sur une branche, créant ainsi une petite balançoire. Camille fut ravie, et posa délicatement son bouquet à terre pour aller s'asseoir sur le petit morceau de bois. Il l'a poussa gentiment, faisant légèrement voler son chaperon au rythme du vent. L'endroit était idéal, il offrait directement une vue sur le le littoral voisin.
-Qu'est-ce qu'il y en face de nous ? demanda-t-elle avec curiosité
-Cela doit être une plage près du Val-Tempête sur les terres de Gilnéas dit-il tout en continuant son action
Gilnéas...se disait-elle. Son regard s'était assombrit, et ses rires laissèrent place à un silence morbide dont seul le grincement de la balançoire semblait perturber cette atmosphère particulière...
Lilith
Re: La Ronce d'Or.
Bien que plongé dans la pénombre, j'ai senti peu à peu les faibles rayons matinaux se poser délicatement sur mon visage, telle une douce caresse revigorante. Alors que je m'éveillais tranquillement, mon esprit resta légèrement embrumé. Je me suis redressé afin d'étirer mes bras et je ne pu m'empêcher de lâcher un bâillement qui me fit craquer l'articulation de la mâchoire. Je me mis à froncer des sourcils, posant mon index et mon majeur afin de me soulager de la douleur que cette inspiration m'avait causée. Puis, je levai faiblement la tête et je me mis à contempler les délicieuses lumières orangées qui se déversaient sur une partie mon visage, m'aveuglant avec légèreté. Après cela, je tournais doucement ma tête et je ne vis qu'un lit vide aux draps défaits. Lâchant un soupir, je m'attardai une nouvelle fois sur les émanations de lumière. Plongé dans mes pensées, je posais mon dos contre le mur et rabattis mes genoux afin de me recroqueviller sur moi même. Cette scène...illustre parfaitement ma vie... me dis-je. Bien que le soleil possédait une certaine attraction, l'épuisement lié à ma condition eu raison de moi. Je restais là, impuissant , entouré par une obscurité glaciale où je subissais le dénigrement de mes proches, suscitant mon isolement. Pourtant ma prison fut réchauffée par un faible feu. Mais ce dernier était atténué par une volonté divine, ne me laissant qu'entrevoir une fine partie de la vie que j'aurai pu posséder, me donnant une évasion bien éphémère. Je lachai un second soupir en m'efforçant de faire glisser mes genoux hors de lit. Après avoir descendu les escaliers pour rejoindre le salon, je pu constater que la maison était vide. Bien que mon ventre se fit entendre, l'appétit me manqua et je me dirigeais vers l'entrée avec nonchalance. Après m'être habillé d'un manteau, je remarqua l'absence de la canne à pêche de père. C'est vrai, c'était l'anniversaire de grand-frère, ils devaient être tout deux au lac pour fêter cela comme il se doit. Posant ma main sur la poignée pour sortir prendre l'air, je ne pu m'empêcher de lâcher un troisième soupir.
C'était la fin de l'automne, le vent froid emportait les dernières feuilles des arbres dénudés, tandis que la pluie avait laissée une boue omniprésente dans les champs des Maleterres. La Croisade d'Argent avait purifié une grande partie de la région, nous permettant de nous déplacer seuls dans certains recoins malgré notre jeune âge à grand-frère et moi. Alors que je pris la route en direction du lac, je vis père sur le chemin du retour tenant l'outil de pêche ainsi qu'un seau. Il était seul. Nikolaï devait être resté près de l'étendue d'eau à s'entraîner. Alors que je portais mon attention sur père, celui-ci fixait l'horizon ignorant ma présence. Je senti la colère monter en moi, mais je finis par adopter le même comportement, cachant ma frustration sous l'indifférence. Bien que le seau me frôla, je poursuivis mon chemin tout en sentant l'absence de regard derrière mon dos. Une fois arrivé au lac, je vis Nikolaï entrain de répéter des mouvements d'arts martiaux. Je restais en retrait afin de le voir réaliser les leçons de père. Bien que j'ai toujours été admiratif face à une telle force de discipline, au fil des années la différence de niveau n'avait fait que se creuser, au point que père ne prit que grand-frère sous son aile. Je décidais de m'approcher et lorsque qu'il me vit à son tour, il s'interrompit alors pour m'accueillir avec surprise.
-Andrew ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu vas tomber malade. me lança-t-il inquiet.
-C'est bon Nikolaï. Je me sens bien, et puis c'est ton anniversaire. Je te dois bien çà. lui répondis-je en souriant.
Il m'ébouriffa les cheveux en me décrochant un large sourire. Il respirait la joie de vivre, l'énergie et la force. C'est à ce moment que j'ai pu réaliser que bien que nous étions liés par le sang, rien ne semblait nous assembler malgré l'amour fraternel. Alors qu'il retira sa main de ma tête, je vis des tâches blanches flotter dans le ciel.
-De la neige ? dis-je légèrement surpris.
-Non, il est encore trop tôt, elle ne doit tomber que ce soir pour marquer la fin de la saison. me répond-il tout aussi étonné
Suite à cela, j'essayais d'identifier la source et à ma plus grande surprise, de l'autre côté du lac, je vis un cerisier fleurit. Ses fleurs s'étiolaient perdant ainsi de leurs pétales. Alors que je m'apprêtais à en saisir une, cette dernière se désintégra ne laissant qu'une fine poudre rosâtre se dissiper dans les airs. Portant donc mon attention sur l'arbre, je vis une jeune femme assise sur l'une des branches entrain de contempler l'eau du lac. Bien que je ne pouvais lire avec exactitude à cause de la distance, l'expression de la jeune femme témoignait d'une profonde détresse. Elle portait un somptueux kimono blanc de type furisode, ainsi qu'un long obi noué par le devant de couleur mauve. Ce qui m'a toute suite interpellé est le fait qu'elle fut pied nue et que malgré cela, ses habits et elle ne possédaient aucune trace de saleté, telle une entité que l'on ne pouvait souiller. Ses longs cheveux d'un blanc argenté étaient coiffés d'une longue frange effilée qui encadrait son visage, tandis que l'arrière était mis en demi-queue.
-Quelle magnifique personne... dis-je tout haut captivé par cette mystérieuse femme.
-Il faut rentrer Andrew, cette personne...n'est pas recommandable... dit-il en fronçant les sourcils en fixant à son tour l'inconnue.
-Je comprends, mais je veux rester un peu dehors avec toi... dis-je en jouant de mon petit air innocent.
-Je suis désolé Andrew, père a besoin de moi...tu peux rester dehors mais ne t'éloigne pas trop, afin que je puisse toujours sentir ta présence, s'expliqua-t-il en posant ses mains sur mes épaules.
-Oui, ne t'inquiète pas, je ne vais pas gâcher ta journée.
Il me donna une petite tape sur la tête et il prit le chemin du retour. J'attendis qu'il soit hors de vue pour me diriger vers la nymphe en espérant qu'elle soit toujours présente. Malgré ma fatigue, je me hâtais de la rejoindre en longeant le lac, mais c'est avec timidité que je parcourus les derniers mètres. Elle était là, perchée dans son l'arbre aux fleurs éphémères, tel un oiseau rare que j'aurai pu contempler éternellement. Pourtant, grave et calme, elle pleurait en silence.
- Pourquoi est-ce que vous pleurez ? Quelque chose de triste est arrivé ? demandais-je touché par sa tristesse.
- Et toi...Pourquoi pleures-tu ? me demanda t-elle avec douceur.
Bien que ses yeux étaient mi-clos, je pus percevoir ses iris qui furent d'un rose pâle. Sa demande me troubla légèrement au point de me faire baisser le regard. Je sentis les larmes monter et bien que j'essayais de refouler mes émotions, je finis par m'avouer vaincu en cédant devant elle. Pourtant à cet instant, je fus dénué de toute pudeur allant jusqu'à éclater en sanglots. Sans même m'en rendre compte, elle se dressa devant moi, et me tendit sa main.
Une imprévisible tempête de neige s'abattit sur la région et Andrew n'était toujours pas revenu de sa promenade. Alors que je m'apprêtais à sortir pour le chercher, père m'en empêcha en m'assurant qu'il avait du s'abriter dans une ferme voisine. Il retourna au second étage pour s'enfermer dans sa chambre, tandis que je me dirigeais vers la cuisine afin de préparer le repas de ce soir. C'est à contrecoeur que je mis les couverts pour deux. Alors que j'allais appeler père pour le prévenir que c'était prêt, je sentie une aura de haine émaner de dehors se diriger peu à peu vers nous. Elle fut si forte et oppressante, qu'elle me fit tomber à genoux. Par pur instinct de survie, sans réfléchir, je me suis mis à courir en direction de la porte d'entrée, allant jusqu'à la claquer pour l'ouvrir.
C'est là que je la vis, marchant pieds nus dans la neige, les cheveux aux vents, que je pu constater, malgré le fait qu'elle continua de pleurer, que son regard ne reflétait que la haine.
-Oh qui voilà...tu as remarqué ma présence avant même ton père ? dit-elle calmement sans pour autant illustrer sa surprise.
Le tort coule dans tes veines tel un immuable destin, seule la souffrance pourra te purifier, me confia-t-elle avant de disparaître sous mes yeux.
Je sentis une main se glisser dans ma nuque tandis qu'une autre me tenant fermement ma mâchoire inférieur. Elle me força à plonger mon regard dans le sien en me tournant légèrement la tête vers elle, tandis qu'elle se rapprochait de mon oreille.
Je vais te donner la semence du péché me souffla-t-elle.
J'entendis père descendre des escaliers à toute vitesse, puis un bruit sourd se fit entendre. Elle se mis à flotter dans les airs, puis atterrit un peu plus loin affichant un large sourire malsain.
- Que fait comme une personne comme toi ici ? cria-t-il en rechargeant son fusil.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te souviens pas ? Tu m'as retiré la raison de mon existence, maintenant tu vas payer ! lâcha-t-elle.
Alors que j'implorais mon père du regard pour qu'il m'apporte secours, je sentis comme deux aiguilles se planter avec sauvagerie dans mon cou. La peur avait envahie mon corps et mon esprit et malgré toute la volonté du monde, je me suis retrouvé pour la première fois de mon existence, confronté à l'impuissance. Je sentie mon sang couler à flot sur mon épaule se déversant sur la neige. Bien que je n'en suis pas totalement sûr, mais j'eu le sentiment que cette femme était entrain de se délecter de mon angoisse, de ma souffrance. Après cela ma vision se troubla peu à peu et je vis mon père courir dans ma direction tout en hurlant mon prénom.
Soudain sans même m'en rendre compte, je m'écroulais dans la neige où le froid envahie mon corps. J'entendis un rire démoniaque me glacer le sang, démontrant toute la folie de cet être impie.
Malgré le fait que je sois allongé au sol, je m'efforçais de rester conscient pour ma survie. Alors que père s'apprêtait à une tirer une nouvelle fois, je vis des fils dorés sortir de la paume de la créature, ces derniers s'enroulèrent sur le fusil. Alors qu'elle serra son poing, l'étreinte des fils démolit l'arme à feu. Suite à cela, elle se mit à rire comme une démente. Père se baissa afin de sortir les dagues qui étaient logées dans ses bottes, puis en profita pour essayer de la charger malgré la neige. Elle posa son majeur et son index sur ses lèvres, puis expira un un puissant souffle où des pétales de cerisiers se créèrent, coupant père au visage.
Surpris, il mit ses mains devant lui afin de se protéger. Après qu'il eut arrêté son attaque, elle se mit à flotter une seconde fois dans les airs, et tourna doucement ses poignets. Une spirale de pétales se forma entre ses mains, laissant peu à peu un katana se matérialiser. La lame était d'un blanc lunaire tandis que la tsuka (la poignée) était améthyste où des fleurs de cerisiers argentés y étaient gravées. Avec grâce, elle le prit avec ses deux mains et le brandit au dessus de sa tête. Alors que l'inconnue se dirigeait droit sur père, ce dernier lança ses dagues dans sa direction. A notre plus grande surprise, elle ne dévia pas les projectiles. Touchée à l'épaule et au buste, elle grimaça de douleur mais abattit son arme sur père, lui sectionnant le bras gauche. Père s'écroula à son tour dans la neige dans un hurlement. Je sentie les larmes m'envahir.
Alors que je sentais que notre fin était proche, je la vis entrain de retirer les dagues en gémissant légèrement de douleur. Elle semblait peu préoccupée par ses blessures se concentrant sur le bras à terre. Elle tendit sa paume vers lui une seconde fois où des fils dorés réapparurent. Cette fois encore, ils le broyèrent, ne laissant derrière elle que des morceaux asymétriques. Elle éclata de rire une nouvelle fois, plus bien sinistre et triomphant que les deux précédents. Cette nymphe se dirigeait vers moi et mon père se vidait de son sang. Et bien que je sentais que mon esprit était entrain de flancher, mes dernières pensées furent mon inquiétude pour Andrew...
C'était la fin de l'automne, le vent froid emportait les dernières feuilles des arbres dénudés, tandis que la pluie avait laissée une boue omniprésente dans les champs des Maleterres. La Croisade d'Argent avait purifié une grande partie de la région, nous permettant de nous déplacer seuls dans certains recoins malgré notre jeune âge à grand-frère et moi. Alors que je pris la route en direction du lac, je vis père sur le chemin du retour tenant l'outil de pêche ainsi qu'un seau. Il était seul. Nikolaï devait être resté près de l'étendue d'eau à s'entraîner. Alors que je portais mon attention sur père, celui-ci fixait l'horizon ignorant ma présence. Je senti la colère monter en moi, mais je finis par adopter le même comportement, cachant ma frustration sous l'indifférence. Bien que le seau me frôla, je poursuivis mon chemin tout en sentant l'absence de regard derrière mon dos. Une fois arrivé au lac, je vis Nikolaï entrain de répéter des mouvements d'arts martiaux. Je restais en retrait afin de le voir réaliser les leçons de père. Bien que j'ai toujours été admiratif face à une telle force de discipline, au fil des années la différence de niveau n'avait fait que se creuser, au point que père ne prit que grand-frère sous son aile. Je décidais de m'approcher et lorsque qu'il me vit à son tour, il s'interrompit alors pour m'accueillir avec surprise.
-Andrew ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu vas tomber malade. me lança-t-il inquiet.
-C'est bon Nikolaï. Je me sens bien, et puis c'est ton anniversaire. Je te dois bien çà. lui répondis-je en souriant.
Il m'ébouriffa les cheveux en me décrochant un large sourire. Il respirait la joie de vivre, l'énergie et la force. C'est à ce moment que j'ai pu réaliser que bien que nous étions liés par le sang, rien ne semblait nous assembler malgré l'amour fraternel. Alors qu'il retira sa main de ma tête, je vis des tâches blanches flotter dans le ciel.
-De la neige ? dis-je légèrement surpris.
-Non, il est encore trop tôt, elle ne doit tomber que ce soir pour marquer la fin de la saison. me répond-il tout aussi étonné
Suite à cela, j'essayais d'identifier la source et à ma plus grande surprise, de l'autre côté du lac, je vis un cerisier fleurit. Ses fleurs s'étiolaient perdant ainsi de leurs pétales. Alors que je m'apprêtais à en saisir une, cette dernière se désintégra ne laissant qu'une fine poudre rosâtre se dissiper dans les airs. Portant donc mon attention sur l'arbre, je vis une jeune femme assise sur l'une des branches entrain de contempler l'eau du lac. Bien que je ne pouvais lire avec exactitude à cause de la distance, l'expression de la jeune femme témoignait d'une profonde détresse. Elle portait un somptueux kimono blanc de type furisode, ainsi qu'un long obi noué par le devant de couleur mauve. Ce qui m'a toute suite interpellé est le fait qu'elle fut pied nue et que malgré cela, ses habits et elle ne possédaient aucune trace de saleté, telle une entité que l'on ne pouvait souiller. Ses longs cheveux d'un blanc argenté étaient coiffés d'une longue frange effilée qui encadrait son visage, tandis que l'arrière était mis en demi-queue.
-Quelle magnifique personne... dis-je tout haut captivé par cette mystérieuse femme.
-Il faut rentrer Andrew, cette personne...n'est pas recommandable... dit-il en fronçant les sourcils en fixant à son tour l'inconnue.
-Je comprends, mais je veux rester un peu dehors avec toi... dis-je en jouant de mon petit air innocent.
-Je suis désolé Andrew, père a besoin de moi...tu peux rester dehors mais ne t'éloigne pas trop, afin que je puisse toujours sentir ta présence, s'expliqua-t-il en posant ses mains sur mes épaules.
-Oui, ne t'inquiète pas, je ne vais pas gâcher ta journée.
Il me donna une petite tape sur la tête et il prit le chemin du retour. J'attendis qu'il soit hors de vue pour me diriger vers la nymphe en espérant qu'elle soit toujours présente. Malgré ma fatigue, je me hâtais de la rejoindre en longeant le lac, mais c'est avec timidité que je parcourus les derniers mètres. Elle était là, perchée dans son l'arbre aux fleurs éphémères, tel un oiseau rare que j'aurai pu contempler éternellement. Pourtant, grave et calme, elle pleurait en silence.
- Pourquoi est-ce que vous pleurez ? Quelque chose de triste est arrivé ? demandais-je touché par sa tristesse.
- Et toi...Pourquoi pleures-tu ? me demanda t-elle avec douceur.
Bien que ses yeux étaient mi-clos, je pus percevoir ses iris qui furent d'un rose pâle. Sa demande me troubla légèrement au point de me faire baisser le regard. Je sentis les larmes monter et bien que j'essayais de refouler mes émotions, je finis par m'avouer vaincu en cédant devant elle. Pourtant à cet instant, je fus dénué de toute pudeur allant jusqu'à éclater en sanglots. Sans même m'en rendre compte, elle se dressa devant moi, et me tendit sa main.
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Une imprévisible tempête de neige s'abattit sur la région et Andrew n'était toujours pas revenu de sa promenade. Alors que je m'apprêtais à sortir pour le chercher, père m'en empêcha en m'assurant qu'il avait du s'abriter dans une ferme voisine. Il retourna au second étage pour s'enfermer dans sa chambre, tandis que je me dirigeais vers la cuisine afin de préparer le repas de ce soir. C'est à contrecoeur que je mis les couverts pour deux. Alors que j'allais appeler père pour le prévenir que c'était prêt, je sentie une aura de haine émaner de dehors se diriger peu à peu vers nous. Elle fut si forte et oppressante, qu'elle me fit tomber à genoux. Par pur instinct de survie, sans réfléchir, je me suis mis à courir en direction de la porte d'entrée, allant jusqu'à la claquer pour l'ouvrir.
C'est là que je la vis, marchant pieds nus dans la neige, les cheveux aux vents, que je pu constater, malgré le fait qu'elle continua de pleurer, que son regard ne reflétait que la haine.
-Oh qui voilà...tu as remarqué ma présence avant même ton père ? dit-elle calmement sans pour autant illustrer sa surprise.
Le tort coule dans tes veines tel un immuable destin, seule la souffrance pourra te purifier, me confia-t-elle avant de disparaître sous mes yeux.
Je sentis une main se glisser dans ma nuque tandis qu'une autre me tenant fermement ma mâchoire inférieur. Elle me força à plonger mon regard dans le sien en me tournant légèrement la tête vers elle, tandis qu'elle se rapprochait de mon oreille.
Je vais te donner la semence du péché me souffla-t-elle.
J'entendis père descendre des escaliers à toute vitesse, puis un bruit sourd se fit entendre. Elle se mis à flotter dans les airs, puis atterrit un peu plus loin affichant un large sourire malsain.
- Que fait comme une personne comme toi ici ? cria-t-il en rechargeant son fusil.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te souviens pas ? Tu m'as retiré la raison de mon existence, maintenant tu vas payer ! lâcha-t-elle.
Alors que j'implorais mon père du regard pour qu'il m'apporte secours, je sentis comme deux aiguilles se planter avec sauvagerie dans mon cou. La peur avait envahie mon corps et mon esprit et malgré toute la volonté du monde, je me suis retrouvé pour la première fois de mon existence, confronté à l'impuissance. Je sentie mon sang couler à flot sur mon épaule se déversant sur la neige. Bien que je n'en suis pas totalement sûr, mais j'eu le sentiment que cette femme était entrain de se délecter de mon angoisse, de ma souffrance. Après cela ma vision se troubla peu à peu et je vis mon père courir dans ma direction tout en hurlant mon prénom.
Soudain sans même m'en rendre compte, je m'écroulais dans la neige où le froid envahie mon corps. J'entendis un rire démoniaque me glacer le sang, démontrant toute la folie de cet être impie.
Malgré le fait que je sois allongé au sol, je m'efforçais de rester conscient pour ma survie. Alors que père s'apprêtait à une tirer une nouvelle fois, je vis des fils dorés sortir de la paume de la créature, ces derniers s'enroulèrent sur le fusil. Alors qu'elle serra son poing, l'étreinte des fils démolit l'arme à feu. Suite à cela, elle se mit à rire comme une démente. Père se baissa afin de sortir les dagues qui étaient logées dans ses bottes, puis en profita pour essayer de la charger malgré la neige. Elle posa son majeur et son index sur ses lèvres, puis expira un un puissant souffle où des pétales de cerisiers se créèrent, coupant père au visage.
Surpris, il mit ses mains devant lui afin de se protéger. Après qu'il eut arrêté son attaque, elle se mit à flotter une seconde fois dans les airs, et tourna doucement ses poignets. Une spirale de pétales se forma entre ses mains, laissant peu à peu un katana se matérialiser. La lame était d'un blanc lunaire tandis que la tsuka (la poignée) était améthyste où des fleurs de cerisiers argentés y étaient gravées. Avec grâce, elle le prit avec ses deux mains et le brandit au dessus de sa tête. Alors que l'inconnue se dirigeait droit sur père, ce dernier lança ses dagues dans sa direction. A notre plus grande surprise, elle ne dévia pas les projectiles. Touchée à l'épaule et au buste, elle grimaça de douleur mais abattit son arme sur père, lui sectionnant le bras gauche. Père s'écroula à son tour dans la neige dans un hurlement. Je sentie les larmes m'envahir.
Alors que je sentais que notre fin était proche, je la vis entrain de retirer les dagues en gémissant légèrement de douleur. Elle semblait peu préoccupée par ses blessures se concentrant sur le bras à terre. Elle tendit sa paume vers lui une seconde fois où des fils dorés réapparurent. Cette fois encore, ils le broyèrent, ne laissant derrière elle que des morceaux asymétriques. Elle éclata de rire une nouvelle fois, plus bien sinistre et triomphant que les deux précédents. Cette nymphe se dirigeait vers moi et mon père se vidait de son sang. Et bien que je sentais que mon esprit était entrain de flancher, mes dernières pensées furent mon inquiétude pour Andrew...
Lilith
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