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Le Nom du Magistère

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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:25

Les noms ont de l'importance. Ils reflètent la façon dont on traite un individu, ou bien lui font imaginer la façon dont on le considère. Les noms ont de l'importance. C'est une leçon à ne jamais oublier. Au cours de ma longue existence, j'en ai porté beaucoup. Landris. Land'. Grand frère. Fils. Messire Aurenen. Seigneur Aurenen. Gamin-aux-oreilles-pointues, comme les humains m’appelaient en Lordaeron...Beaucoup de noms. Des noms plus compliqués. Des noms pleins d'affection. Des noms pleins de haine aussi, car tout le monde peut créer l'envie. Tout le monde. Et créer l'envie chez les autres amène bien souvent également leur rancœur. Mais je n'ai pas besoin de vous le dire, j'en suis certain.

Hm...Posons tout d'abord le contexte de ma naissance avant d'avancer plus avant dans l'histoire de ma vie. Mon arrière grand-père était un grand arcaniste, l'histoire dit qu'il a jadis terrassé un dragon du Vol Bleu, et a forgé une arme qui se transmet de générations en générations dans ma famille, à l'aide de ses écailles. Cela était peu de temps après la création du Haut Royaume et du Puits de Soleil. Landris Aurenen, dont je porte le prénom, faisait ainsi partie de la Haute noblesse Thalassienne et a élevé notre maison à un statut qui a fait de nous une grande famille. Chez nous, comme chez beaucoup de familles nobles, le Sang transmettant le meilleur potentiel pour avoir de futurs arcanistes était privilégié. Chaque Aurenen peut se targuer de maîtriser quelque peu les arcanes. Même mon neveu saurait au moins créer une flammèche, et il n'est pourtant pas si futé que cela.

Mon arrière grand père a donc épousé une magistrice, et de leur union sont nés mon grand-père et trois autres filles. Les choses se poursuivant toujours de la même manière, nous en sommes arrivés à de nombreuses branches d'Aurenen du côté des soeurs de mon grand-père, qui lui, n'a eu qu'un fils. Aesling Aurenen. Mon père...était un homme compliqué. Il souriait peu. Je l'ai toujours connu glacial, distant. Strict. Impartial. Il pouvait condamner les actions de ses amis avec autant de rigueur que chez son pire ennemi. Il a vécu en vieux Seigneur, cherché longtemps à qui unir sa vie. Un jour, le Seigneur de la maison Andarel, avec qui nous avions de bons rapports depuis des siècles, est venu, accompagné de son fils aîné, Sylfin Andarel, et de sa jeune fille, Andais Andarel.

Nous avons les cheveux noirs, depuis des générations. Et Andais Andarel les avaient également. Elle était une formidable jeune apprentie magistrice et déjà la réputation de sa finesse d'esprit filait parmi les mailles du filet que le Seigneur Andarel avait tissé autour de sa fille qu'il destinait à l'excellence. Malheureusement, étant née brune dans une famille à la chevelure d'un blond très clair, sa venue au monde n'était pas considérée comme bon présage par certaines familles.

C'est ainsi que se rencontrèrent pour la première fois mon vieux père et ma très jeune mère. Mon père était grand et mince et ses cheveux étaient aussi noirs que les ombres. Les traits de son visage étaient déjà pleins d'amertumes et de sévérité, d'après ma mère. Elle...Elle était, et a toujours été majestueuse. Ses cheveux étaient noirs avec des reflets bleutés dont tous ses enfants ont hérités. Ce serait une erreur pour moi que de la décrire plus en avant sur le côté physique. Elle avait juste une grâce innée, chacun de ses gestes étant une sorte de preuve de sa supériorité, une affirmation de sa profonde intelligence et de son savoir quand à votre ignorance. J'en ai vu des marchands se décomposer devant ma mère.

Que dire de plus ? Elle était ma mère. Pour moi, elle a été la plus belle et la seule femme que j'ai aimé pendant mon enfance. Elle a été la plus présente pour moi. Mon père était souvent en voyage dans le nord, à Silvermoon, alors que nos terres se trouvaient au sud de Quel'Thalas, sur la côte ouest.

Je suis né plus de quarante ans après leur mariage. Beaucoup de monde jasait à propos de l'absence d'héritier, jusqu'à ce qu'on voit enfin ma mère enceinte. Les grossesses de ma mère n'ont jamais été discrètes pour la simple et bonne raison qu'elle était infréquentable pendant ces temps là. Je vous ai déjà raconté comment cela a été avec ma première soeur.

Au bout des longs mois de crises de nerfs et de destructions d'objets divers et variés, de lettres de menaces envoyées à mon père absent pour plusieurs affaires, je suis venu au monde. Cela a été difficile, et pendant longtemps on a parlé du fait que la maison avait tremblé sous les cris de ma mère, qui mal gré une éducation des plus strictes, connaissait bon nombre d'insultes dans de nombreuses langues. Lorsqu'elle m'a vu la première fois, elle a arrêté d'hurler, paniquée par le fait que j'étais couvert de sang. Un brin de toilette et un peu d'observation de mon excellent état de santé l'a bien vite rassurée. Evidemment, je vous raconte cela tel qu'elle-même me l'a dit.

Car elle s'est occupée de moi comme peu de mères, surtout des mères de haute noblesses le font. Elle m'a gardé jalousement, pour elle seule. J'étais son trésor, son enfant, son fils tant attendu. Mon père n'était pas là, alors je n'ai pas reçu de prénom. Mais cela importait peu. Quel besoin de prénom avait-elle ? J'étais son enfant, et personne ne me verrait avant qu'elle, et elle seule le décide.

Ma mère s'est donc occupée de moi. Elle m'a parlé, beaucoup, les premiers temps comme les parents le font parfois, en adoration devant leur progéniture. Je répondais en gazouillant, et je l'observais. Elle m'a toujours décrit comme un enfant très éveillé, et je la crois. Aussi loin que ma mémoire puisse remonter, je me souviens de la façon dont elle me tenait dans ses bras, en sécurité contre elle, ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés cascadant jusqu'à mon petit visage. Ses yeux bleus attendris devant quelque chose de très précieux.

Et à ce très jeune âge, où je ne pouvais encore pas parler, je comprenais déjà qui elle était. La femme qui veillait sur moi, me protégeait, me couvrait de baisers et d'étreintes. Elle était forte, elle comblait tous mes plaisirs et cela constituait son seul et unique plaisir à elle. J'étais tout ce qui lui importait.

Elle m'a chanté des chansons alors que je passais mes petits doigts à travers ses cheveux. Les premières chansons à mon sujet. Mais celles là, je ne les répéterais jamais. Elles m'étaient destinés à moi, et à moi seul.

Elle m'a parlé, comme à son confident, convaincue, qu'au fond, je comprenais. Et même si je ne comprenais pas exactement ce qu'elle voulait dire, je retenais les mots qu'elle m'expliquait au fur et à mesure de ses longs monologues, tentant de répondre à l'aide de ma maigre capacité de communication qui se résumait à des gazouillements.

C'est ainsi qu'elle m'a appris à parler. Mon premier mot a évidemment été "Minn'da". J'aimais tant ma mère, et elle m'aimait tant, que cela était naturel. Ma première pensée logique. Peu à peu, je parlais plus, et nous avons eu nos premières discussions. Evidemment, chez un enfant, même aussi éveillé que moi, la discussion n'est pas très intéressante pour un adulte. Mais elle était fascinée par la vitesse à laquelle je retenais et faisait mien les savoirs qu'elle m'apportait. Elle était fière de ce que nous avions fait. Nous deux. Nous étions complices, et notre collaboration avait tout ce qu'il y a de plus efficace.

Elle m'a ensuite appris à lire et à écrire le jour, me chantait des chansons et berceuses lorsque la nuit tombait, et dormait en me tenant contre elle après avoir passé une partie de la nuit à observer que mes petits poumons fonctionnaient correctement.

Le temps a passé, et le savoir était toujours plus important, et la fête toujours plus joyeuse car enrichie de connaissances, de choses dont je devais me souvenir. Elle jouait avec moi tout en m'instruisant, et cela était fait avec tant de finesse que je ne pouvais pas m'en apercevoir. Pas à cet âge. Cet état de fait a duré dix ans, dix ans où je n'ai connu que ma mère, mon père étant absent.

C'est pendant ces dix années que j'ai porté mon premier nom. Elle m'appellait "Mon petit Souviens-Toi".
Landris
Landris


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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:25

Hm...Où en étions-nous ? Ah oui. Ces dix ans. Je n’ai connu personne d’autre que ma mère pendant ces dix ans, mais j’avais l’impression de connaître beaucoup de monde. En effet, ma mère me parlait de gens que je rencontrerais bientôt, d’après elle. En particulier d’un individu : Mon père.

Elle me l’avait décrit comme un individu froid et distant d’apparence, mais assez différent dans un cadre privé. Il était intelligent, fier et droit. C’était un homme pleins de principes, et qui faisait des choix tout en acceptant totalement les terribles conséquences qu’ils pouvaient avoir. J’avais beaucoup pris de lui, d’après elle, et il serait fier de voir son fils.

Tout ne s’est pas exactement passé comme elle s’y attendait. Mon père est venu, pour mon dixième anniversaire. Mère m’avait réveillé en me serrant dans ses bras avant de me dire que cela faisait dix ans que je faisais son bonheur. J’étais ravi. Après avoir mangé, elle m’a envoyé me laver. Une fois cela fait, j’ai retrouvé dans ma chambre une tenue aux couleurs de notre maison : Le bleu et l’or. Nous portons l’or en guise de symbole de notre richesse, et le bleu pour le sang-froid avec lequel nous devons prendre des décisions difficiles. C’est pour cela que la flamme symbolisant notre maison est bleue.

J’ai commencé par brosser mes cheveux en passant en revue mes nouveaux vêtements. Mes premiers vêtements aux couleurs de notre famille. Des pantalons bleus mis en valeur par des fils d’or, de grandes bottes en cuir m’arrivant jusqu’aux genoux teintés dans un bleu très sombre, une chemise en soie et une tunique dans les mêmes tons que le pantalon, le tout accompagné d’une large cape qui, comme vous vous en doutez, était bien évidemment bleue et or. Après avoir pris le temps nécessaire à ce que mes cheveux soient assez brossés pour que ma mère puisse y passer ses doigts sans rencontrer de noeuds, je me suis habillé. Cela m’a pris un moment, et j’étais incertain quand à ce à quoi je pouvais bien ressembler.

En me regardant dans le miroir, je ne pouvais m’empêcher de voir que premièrement, j’avais fière allure. Je me rapprochais de ma mère en étant vêtu comme un petit seigneur. C’était ce que je me disais. Ma seconde impression était que je ressemblais à quelqu’un d’autre en étant habillé comme un petit seigneur. Je me suis longtemps observé en faisant travailler les muscles de mon visage afin de montrer autre chose que de la joie et de l’impatience. Certaines de mes expressions me faisaient vraiment penser à ma mère. Certaines autres m’amenaient à me demander à quel point je pouvais bien ressembler à cet étranger qui était mon autre parent.

J’étais songeur alors que ma mère entrait. Je reconnaissais son parfum de Fleur de Feu. Le bruit des deux bracelets d’ivoire qu’elle portait au poignet gauche et dont je savais qu’ils étaient un cadeau de mon père. Le rythme de son pas était un peu plus lent qu’à son habitude, mais bien plus impressionnant dans son reflet que j’observais avec attention. De toute ma vie, je n’avais jamais vu ma mère se préparer pour accueillir mon père. Je ne disposais pas de mots à l’époque pour la qualifier. Elle était belle habituellement. Là, elle était sublime. Je ne la décrirais pas plus : Ces souvenirs sont chers à mon coeur et je les garde jalousement. Qu’on garde en mémoire que ma mère était belle suffit amplement pour cette histoire.

Ce qui m’a le plus choqué n’a pas été sa beauté fracassante, ni son parfum, ni le rythme de son pas. Non, c’était son visage. Son expression. Froide et calme, ses yeux étaient prêts à foudroyer quelqu’un sur place. Je connaissais cette expression. Elle m’avait dit que c’était celle que je devais arborer en publique. Je ne comprenais pas à l’époque, mais j’ai retenu cela. Elle m’a dit de la suivre, alors je l’ai écoutée. Nous sommes sortis de l’aile de la demeure à laquelle j’étais resté confiné. Et ne pensez pas que j’étais réellement enfermé : L’aile avait un grand jardin en son centre, assez pour qu’un jeune enfant comme moi puisse jouer, courir et tomber.

Plusieurs petites flèches montaient vers le ciel, semblable à celles que l’on trouve à Dalaran ou à Silvermoon, mais en bien plus petit, quoi que déjà bien plus haut qu’un Sin’dorei. Elles étaient placées en deux rangées, un chemin de pavés présent entre elles. Pour l’occasion, il semblait qu’on ait désiré qu’on ne voie que notre ombre, entre chaque colonne étant placée un drap blanc. Ma mère avançait doucement, de son pas certain, et je marchais à son côté, adoptant le même rythme, rassuré par sa main présente sur mon épaule. Je n’étais pas en terrain connu, mais elle me protégeait. J’étais son trésor. Son “Souviens-Toi”.

Au fur et à mesure que nous marchions, j’entendais de plus en plus de bruit. Une véritable cacophonie. Des voix. Certaines bien plus graves que ma mère et d’autres dans les mêmes notes. Je connaissais la différence entre un homme et une femme, évidemment, mais je n’avais jamais vu personne d’autre que ma mère et moi-même. J’entendais de la musique aussi. Puis une voix, plus forte que les autres a annoncé un nom qui a capté mon attention tout comme celles des autres. C’était le nom de mon père, et son nom avait fait se taire toutes les personnes présentes ici.

Une autre voix s’est fait entendre. Calme, mais certainement pas douce. Une voix taillée pour l’autorité, aiguisée comme une lame. Il a fait savoir son plaisir de voir autant de monde venir célébrer son retour après sa longue absence de Quel’Thalas. Puis vint sa question. J’ai senti une note d’intérêt. De la curiosité. De l’envie. L'exigence aussi, d’avoir une réponse : “Où sont ma femme et mon fils ?”. Sa voix était dirigée vers nous. Il savait très bien où nous étions. C’était une invitation, et cela je le savais. Deux serviteurs ont tirés les draps, nous révélant à mon père et à la cinquantaine d’invités de la Noblesse Thalassiene. J’étais comme figé sur place.

Mon père avait des cheveux noirs striés de blanc. D’un blanc pareil à la neige. Il était vêtu d’une longue robe de magistère bleue, très simple, une chaîne en or était visible à son cou et il portait une chevalière. Un Seigneur Quel’dorei jusqu’au bout des doigts, sans rien porter d'impressionnant. Il n’avait pas besoin de plus.

Il est venu vers moi, a retiré son collier. La fine chaîne en or accompagnée d’un pendentif du même métal, rond avec une flamme bleue en son centre entre ses mains, il est venu vers moi et l’a fait passer au dessus de ma tête, le faisant glisser jusqu’à mon cou. Il s’est levé et s’est placé de mon autre côté, posant sa main sur mon autre épaule, comme ma mère le faisait, mais je n’étais pas du tout rassuré par celle-ci. Il s’est adressé aux gens et c’est ainsi que j’ai reçu mon second nom : “Mes amis, voici Landris Aurenen. Mon héritier.”
Landris
Landris


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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:26

J’étais fasciné par tous ces gens que j’apercevais, que j’entendais, et pourtant bien trop troublé par la rencontre avec mon deuxième parent. Et surtout par l’abandon soudain de ma mère, qui était devenue une autre femme et m’avait laissé, avec une lueur de regret dans le regard toutefois, faire mes premiers pas dans cet univers.

J’ai passé le reste de la soirée à me contenter d’être poli et à ne pas faire honte à ma mère. Je ne connaissais pas l’autre individu qui était mon père, et lui ne me connaissait pas, quel mal pouvais-je bien lui faire ? Et je n’avais qu’une hâte. Qu’une envie : Que la soirée se termine afin que ma mère me prenne dans ses bras, qu’elle m’accompagne où que j’aille.

En réalité, j’ai fait la connaissance de la famille de ma mère à cette fête. Le Seigneur Andarel était vieux, et s’aidait de son épouse pour marcher d’un pas digne. Je retrouvais des traits communs à ceux de ma mère et aux miens sur leurs visages, ainsi que sur celui de l’individu qui les suivait. Si je pouvais voir de la bienveillance dans les visages du vieux couple Andarel, il n’en était rien sur le visage de cet individu. Il n’y avait rien à déchiffrer sur son visage, mis à part le même sentiment de supériorité qu’arborait ma mère en public.

J’avais peur de lui. C’était viscéral. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais peur de lui. Mais j’étais un garçon poli. Ils se sont présentés à moi, et je me suis présenté à eux. Mes grands-parents étaient rassurants avec moi. Je me délectais de leur conversation en réalité. Ils avaient élevés ma mère, et je le sentais dans leurs façons de parler. J’étais aux anges, j’avais l’impression de trouver de la familiarité dans cet univers que je ne connaissais pas. Mais à chaque fois que je posais mon regard sur mon oncle, mes tripes me donnaient l’impression de vouloir fuir.

Pour finir, mon oncle s’est excusé et est allé voir mon père et ma mère qui étaient en grande discussion. Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé par la suite, j’ai passé le reste de la soirée à en apprendre plus sur la famille de ma mère.

Pour commencer, ma grand-mère s’est présentée à moi. Elle s’appelait Ysandrielle Andarel et était prêtresse du Soleil. Elle était gentille, attentionnée et faisait tout pour me mettre à l’aise. Son comportement à mon égard se rapprochait quelque peu de celui de ma mère, bien qu’elle semblait moins protectrice. Je n’ai pas grand chose à dire d’elle pour l’heure, car je n’en ai pas appris bien plus. En effet, mon grand-père avait décidé qu’il était à son tour de prendre la parole.

Le Seigneur Andarel savait précisément ce qu’il valait, et sa langue était de miel. J’en étais conscient car ma mère m’avait gentiment mis en garde contre mon grand-père, me précisant que c’était avec ses manières délicates et ses tournures de phrase qu’il avait obtenu la main de son épouse. Il m’a fait passer un interrogatoire, mais encore une fois, ma mère m’avait bien préparé. Je lui ai donné un peu d’informations, mais pas trop. De quoi le satisfaire sans qu’il puisse insister sans se trahir, mal gré le fait que je vois bien clair dans son jeu. Je n’avais que dix ans, mais j’étais bien averti. Et la familiarité de leurs expressions et de leurs comportements était pour moi un moyen de me sentir plus assuré. Face à d’autres, j’étais bien désarmé, comme j’avais pu l’observer hélas.

Âgé et malin, le visage couvert de rides, mon grand-père a décidé de rejoindre également mes parents, s’aidant de sa femme encore relativement jeune. J’étais déçu de ne pas voir toutefois les mêmes cheveux que ma mère chez mes grands-parents. Je pensais que c’était quelque chose de famille, mais non, ils avaient tous les cheveux aussi blonds que l’or.

Le reste de la soirée n’est pas très intéressant, je me suis présenté et des gens se sont présentés à moi. Je m’habituais à mon nouveau nom. Mes parents m’ont fait venir à plusieurs reprises auprès d’eux, notamment pour dîner. Je sentais le regard bien trop sérieux de mon père sur moi, pendant que je me comportais comme ma mère m’avait appris à le faire. Tout le reste de la soirée, d’ailleurs, j’ai senti son regard sur moi. Il en avait fini avec les autres, et où que j’aille, même derrière les murs, je savais qu’il m’observait, qu’il surveillait le chemin que j’empruntais.

Lorsque les invités sont partis et que le nettoyage a commencé, j’ai suivi mes parents jusqu’à ma chambre. Mon père a examiné les livres sur les étagères, la façon dont j’avais rangé mes affaires. Je n’appréciais pas cette intrusion, mais ma mère souriait enfin, et elle semblait contente de le voir. Alors je suis resté dans mon silence en l’observant ouvrir mes coffres d’objets intéressants que ma mère m’avaient offerts. Il a pris quelques pierres qui n’étaient pas si précieuses que ça, mais jolies à regarder et s’est assis sur mon lit, les regardant avant de m’observer.

“Bonsoir, mon fils.”
“Bonsoir, père.”
“Ton prénom te plaît-il ?”
“J’ai du mal à m’y faire encore. Mère m’a dit que vous me nommeriez, mais je ne connais pas ce prénom encore. Je suis Souviens-Toi.”
“Tu es Landris Aurenen. Souviens-Toi, c’était ce que tu étais ces dix dernières années, mon fils. Aujourd’hui, tu es un Aurenen. Tu es mon héritier, et tu portes le prénom de ton arrière grand-père, qui bien avant moi-même, a bâti ce dont tu hériteras un jour. Sais-tu ce que tu vas devenir, Landris ?”
“Non. Je n’ai pas encore choisi. Je crois que j’aimerais bien être magistère.”
“Pourquoi veux-tu devenir magistère ?”
“Je sais pas encore.”
“Bien. Nous en discuterons plus tard, en ce cas. Demain, je t’emmènerais avec moi à Silvermoon. Embrasse ta mère, et prépare tes bagages.”

J’étais déstabilisé. Mais pas question que cet individu le sache. Je me suis tourné vers ma mère, j’ai cherché quelque chose dans son regard que je n’ai pas trouvé, et j’ai compris que je n’avais pas le choix de toute manière. Je me suis approché d’elle, elle m’a pris dans ses bras et m’a soulevé pour que je puisse l’embrasser sur la joue, avant qu’elle même ne dépose un baiser sur mon front.
C’était le dernier jour de mon enfance parfaite. C’était mon dernier jour en tant que Souviens-Toi. Je suis devenu Landris Aurenen par la suite. Je suis devenu un ensemble de choses que l’on attendait de moi. Mais vous comprendrez mieux cela bientôt.
Landris
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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:27

Le lendemain matin, je me suis levé avec l’aube. J’avais préparé mes affaires de jeune homme et j’étais prêt à partir sur le plan de l’organisation tout du moins. Mentalement et émotionnellement, j’étais au plus bas. J’ai regardé pendant ce qui m’a semblé durer des heures la porte de ma chambre. Je suis finalement sorti et je me suis concentré sur le silence.

Il y a plusieurs types de silences, évidemment. Mes préférés sont celui d’une maison endormie, celui où la vie est présente et se fait doucement entendre par des bruissements de tissus ou bien une respiration calme. Il y a des silences que je n’ai jamais aimé, car le seul message qu’ils font passer est celui de la tristesse ou du mal qui guette.

Ce jour là, c’était un silence comme je les aimais. Un silence qui laissait entendre les domestiques préparer à l’autre bout de la demeure de quoi manger. Je n’avais jamais été là-bas. Mais j’allais partir, partir d’un endroit que je ne connaissais même pas. Ma curiosité été piquée par tout ce que j’avais vu de cette demeure hier, et que je n’avais pas connu avant. J’ai exploré les couloirs, guetté le bruit aux portes. Je me déplaçais en faisant le moins de bruit possible, comme si j’étais dans un endroit où je n’aurais pas dû être.

Et c’est probablement ce que l’on a dû penser de moi. Un grand individu m’attendait à un coin et m’a attrapé par le sac que je portais sur le dos.

“T-t-t-t. Jeune homme, on ne t’a jamais enseigné qu’il n’était pas bon de voler des gens bien plus avisés que toi ?”

Il m’a soulevé de terre et m’a fait tourner pour me regarder dans les yeux. Grand, athlétique sans aucun doute possible et avec de longs cheveux blonds, il me souriait comme on sourit à un imbécile, comme on sourit à une proie. Je n’ai pas aimé ça. Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait ce jour là, mais je n’en ai pas honte non plus. Je ne connaissais personne, et ma mère m’avait mis en garde contre les gens qui me voudraient du mal à l’avenir. J’ai envoyé un grand coup de pied dans le ventre de l’individu, qui m’a lâché sur le moment. J’ai heurté le sol assez durement, et j’ai couru. Je n’avais absolument aucune idée de l’endroit où je pouvais me trouver dans la demeure, et encore moins une idée d’où je devais me rendre sur l’instant.

J’ai eu peur. Si peur que pour le ralentir, j’ai fait tomber une statue, je lui ai envoyé un vase à la figure et je me suis barricadé dans une pièce. J’ai bloqué la porte en poussant une commode. Mon poursuivant a commencé à heurter la porte en me traitant de plusieurs noms. Grossièrement, à ses yeux, j’étais une vermine.

“Que se passe-t-il Landris ?”

Vous vous souvenez quand je vous ai dit que j’avais eu peur ? Ce n’était rien comparé à cette peur que j’ai eu, au son de cette voix, celle de mon père. Au son de mon nouveau nom. Je me suis retourné, le sang comme glacé dans mes veines. Il était là, assis sur un fauteuil, un livre à la main, des lunettes en demi-lunes sur les yeux, en train de me regarder avec curiosité.
“Un...une personne me veut du mal ! Il m’a soulevé en me traitant de voleur et...Et je l’ai frappé, j’ai couru jusqu’ici !”

“Par le Puits de Soleil, mon enfant, pourquoi n’as-tu pas appelé à l’aide ? Viens derrière moi..”

Il n’a pas eu besoin de me le dire deux fois. Mon père avait un don pour se faire obéir. On n’avait pas confiance en lui, mais on avait confiance dans ce qu’il nous disait. Il parlait comme s’il connaissait la solution à n’importe quel problème. Honnêtement, il connaissait la solution à la plupart des problèmes. Et ça se sentait dans sa voix, dans son ton, dans sa façon d’agir sans l’ombre d’une hésitation.

Si vous pensez que je suis vieux, mon père, lui, était vénérable, ancien. Ce qui signifie que son corps était bien plus faible que ne l’est le mien aujourd’hui, mais que son titre d’Archimage lui allait comme un gant. Il a bougé un doigt couvert d’une lueur bleutée et les meubles se sont écartés, un deuxième mouvement et les portes étaient grandes ouvertes, révélant mon poursuivant.

“Mon Seigneur, un voleur saccage votre demeure ! Il est entré ici et...et que fait-il derrière vous !?”

“Alkyn, ce voleur, comme tu dis est mon fils.”

“Mais...mais Seigneur, il rôdait dans la dem...”

“Rôdait ? Mon fils se rend où il le désire dans cette demeure. Va nettoyer le désordre que tu as causé.”

“B...bien mon Seigneur...”

Ma deuxième rencontre avec mon père. Et avec d’autres individus que ma mère. Le petit chaos que j’avais créé d’aussi bon matin avait animé la maison, je l’entendais désormais. Comme je regrettais ce silence. J’ai laissé échapper un silence et mon père m’a regardé. Il semblait exaspéré, comme si j’étais juste une nuisance sonore.

“Es-tu prêt à partir ?”

“Oui...père...et...heu...pardon pour...tout ça...”

“Retiens cette leçon. Va voir ta mère, et retrouve moi dans dix minutes devant la demeure.”

“Hm...Oui père, mais...”

“Mais quoi ?”
Ma voix s’était brisée après le dernier mot, et la simple frayeur de décevoir encore plus cet individu me terrorisait. Mais il m’avait posé une question, et je n’imaginais que trop bien l’agacement que pouvait causer une absence de réponse.

“Je ne sais pas où se trouve...l’entrée.”
Landris
Landris


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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:28

Vous devez vous en douter : Dire aurevoir à ma mère n’a pas pris cinq minutes. Elle était mon point de repère dans ce monde, et j’allais m’en éloigner. Mais ce n’était pas uniquement de ma faute si cela pris plus de temps. Elle me disait que j’allais lui manquer. Je l’ai entendu pester contre mon père, le maudissant et le traitant de noms qui n’avaient pas l’air agréables même s’ils étaient prononcés dans d’autres langues qui m’étaient encore inconnu à l’époque.

Vous vous souvenez du désordre que j’avais causé bien mal gré moi ? Ma mère a fait pire. Surtout quand elle a appris ce qu’avait fait Alkyn, un de nos gardes. Elle l’a bombardé d’assiettes, de vases et autres objets. J’avais assisté à la scène en grimaçant, à moitié par pitié pour ce garde, à moitié en raison de la colère de ma mère.

Pour finir, mon père et moi sommes partis en retard. A pied. Je n’avais jamais autant marché de ma vie. Après tout, j’avais passé mon enfance cloîtré dans une section de la maison, la marche n’est pas réellement une activité d’intérieur, même dans un grand jardin. Mais je n’ai pas bronché, je n’ai rien dit. Ma fatigue et mon agacement ont cependant dû se voir sur mes traits, mon père nous faisant nous arrêter au pied d’un arbre.

“Arrêtons nous ici quelques minutes. Tes pieds ne te font pas trop souffrir ?”

“Ca va...père. Pourquoi est-ce que vous m’emmenez à la capitale ?”

“Nous allons à la capitale parce que tu dois y être présenté aux autres maisons de la Cour. Il serait inconvenant de te cacher plus longtemps. Tu es mon héritier, et tu vas devoir te montrer fort pour montrer à tous que notre maison restera aussi puissante à l’avenir. Tu y débuteras aussi ta formation de magistère. Tu devras faire honneur à notre nom.”

Je suis resté silencieux, mesurant ses paroles, et ce qu’elles allaient impliquer. J’étais effrayé à l’idée de subir autant de nouvelles rencontres que la veille. Plus de gens, tant de visages. Et puis il y avait aussi la formation de magistère. Les magistères étaient des êtres puissants, des individus capables de tant de choses grâce à la magie arcanique. Ils étaient comme mon père aussi.

Il m’a dit de me lever et de reprendre la route. Nous sommes arrivés à la mi-journée à Silvermoon. J’étais ébahi devant tant de beauté, tant de grandeur. Pour moi, notre demeure était déjà énorme comparé au petit monde dans lequel j’avais été élevé. La forêt n’avait pas de limites, elle ne pouvait pas en avoir. Mais cette ville ? Cette ville bouleversait ma conception d’un grand espace. Les flèches de Silvermoon étaient si hautes ! Et il y avait du monde. Des voyageurs, des marchands. Des femmes et des hommes vêtus d’atours somptueux. Tous avec des cheveux rouges ou blonds. Mon père et moi dénotions un peu, avec notre chevelure sombre. Puis j’ai remarqué ci et là quelques autres individus aux mêmes cheveux. Ils étaient plus rares, mais ne semblaient pas être mis de côté pour autant. Ca m’a rassuré. J’avais peur d’être quelque chose de non-conforme, quelque chose d’étrange qu’on remarquerait, et qu’on irait ennuyer.
J’ai suivi mon père en regardant dans toutes les directions. Il semblait dans son univers, parmi tant de grandeur. Alors que moi, j’étais perdu, je ne savais pas où donner de la tête. Ce qui m’a valu d’heurter un garde, et pas n’importe quel garde. Un Brise-Sort, avec une longue chevelure blonde. Et son épée ! J’en avais déjà vu une dans un livre. Je me suis excusé en reculant.

“Prends garde à où tes pieds te mènent, Enfant du Soleil. Seigneur Aurenen, est-ce votre fils ?”

“Oui. Allez, Landris, dépêche toi. Nous sommes pressés, Inien. Passez une bonne journée, et que le Soleil vous garde.”

“Qu’il en soit de même pour vous, Seigneur Aurenen. Jeune Landris, ce fût un plaisir de faire ta connaissance. Souviens toi de ce que je t’ai dit, et tu t’éviteras de nombreux troubles.”

“Merci...heu...je dois y aller...Aurevoir !”

J’ai suivi son conseil et regardé devant moi, en suivant mon père. Il avait raison, cela fonctionnait tout de même bien mieux pour s’éviter quelques ennuis, comme glisser sur des feuilles d’arbres, se prendre en pleine tête un pot de fleur volant, et se faire rentrer dedans par un palefroi Quel’dorei. J’étais tout de même resté un peu bête devant cet animal, monté par un garde de la cité.

Au final, nous sommes arrivés au palais. On nous a annoncé, mon père et moi. Je me suis incliné devant le Roi Anasterian qui nous a adressé quelques mots, avant de nous congédier. C’était fait, j’étais présenté devant la cour. Nous sommes partis et mon père m’a présenté à de nombreuses connaissances qu’il avait là-bas. Notre maison est proche de celle des Sen’Quelar depuis bien longtemps.

Mon père m’a donc présenté au Seigneur Aedren Sen’Quelar. Un ancêtre de Thaleras Sen’Quelar, oui. Il était blond, sûr de lui et de ses paroles et s’adressait à mon père avec plus d’amitié que je n’en avais entendu dans les paroles creuses que nous lançaient les gens. En somme, l’image parfaite du Seigneur Sin’dorei tel que je l’imaginais avant d’en rencontrer autant ces deux derniers jours. Mon père s’est ensuite absenté quelques instants, me laissant seul avec le Seigneur Aedren.

“Alors, jeune Landris, que comptes-tu donc faire à la cité ? As-tu déjà des idées ?”

J’ai montré de l’hésitation. Il l’a vu et a reparlé avant que j’ai fini de réfléchir à ce que j’allais lui répondre.

“Ton père est quelqu’un de secret, c’est cela ? Les arcanes t’intéressent-elles ?”

“Hm, et bien, oui Seigneur Aedren. C’est un peu subit pour moi, tout cela, mais oui, elles m’intéressent. J’ai lu beaucoup de choses à leur sujet !”
Il m’a regardé en haussant les sourcils. Surpris. Très surpris.

“Lu ? Lu ? Mais que font tes parents à ton avis, jeune Landris ? Ne les as-tu jamais vu faire usage de magie ?”

“Ma mère m’en a montré un peu, mais...”, j’ai laissé la phrase en suspens. Il avait éveillé ma curiosité. Donner une demi-vérité me permettrait sans doute d’en apprendre plus. Quand je disais que ma mère m’en avait montré un peu, c’était bien plus proche du peu qu’autre chose.

“Dame ta mère ? Un peu ? Mais enfin, parle-t-on bien de la même personne ? Demain, va à l’Académie de Magie. Neuf heures. N’apporte rien. Tu n’en auras pas besoin. Je m’occupe de ton père.”

Et il est parti voir mon père en effet.

Le lendemain, je débutais ma formation aux arcanes dans la classe du Seigneur Aedren. Une classe en petit comité.
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Message  Landris Sam 15 Sep 2012, 02:29

“Mes chers adeptes, bienvenue dans votre nouveau cours d’apprentissage de la magie arcanique pour des gens plus intelligents que stupides, pour des individus plus sages que ces attardés mentaux qui se prétendent magistères en faisant de tout et n’importe quoi. J’ai choisi moi-même chacun d’entre vous, et vous êtes tous formés à la magie arcanique et à ses principes jusqu’à un certain niveau. Sauf le petit Landris, là-bas. Soyez aimable avec lui, voulez-vous ? S’il a du retard et qu’il ne comprend pas, je vous prierais de lui donner un petit peu d’aide.”

J’ai rougi. J’étais parmi des individus qui étaient déjà bien plus avancés que moi dans l’étude des arcanes. Je ne me sentais pas vraiment à ma place ici. Nous étions une demi-douzaine, et tous étaient plus âgés que moi, adolescents ou presque à l’âge adulte. Il y avait deux jeunes filles, Kelenne et Dornael, et trois jeunes hommes, Kelvin, Donial et Illien. Je vous épargnerais un cours ennuyeux et basique, un de ceux dont je martèle les oreilles aujourd’hui de mes plus jeunes apprentis. J’ai entendu beaucoup de mots que je ne comprenais que vaguement et appris les bases théoriques de la magie arcanique.

Après la fin du cours et le départ du Seigneur Aedren, je suis resté avec mon groupe. Ils étaient réellement gentils avec moi. J’avais l’esprit plein de questions, et ils y répondirent en me regardant avec amusement. Ils m’ont demandés d’où je venais. Quel âge j’avais. Ils se sont regardés entre eux et ont semblés très surpris par ma jeunesse et par mon identité. Kelenne et Kelvin étaient d’origines bourgeoises et n’avaient entendus parler de la maison de mes parents qu’en tant que famille prospère dans le commerce de joyaux et pour les terres familiales situées au sud ouest de Quel’Thalas, près de la côte. Dornael, Donial et Illien eux, m’ont parlés de mon père avec beaucoup d’enthousiasme, l’ayant visiblement aperçu à de nombreuses reprises.

Voici donc comment j’ai débuté mon apprentissage de la magie. Aedren Sen’Quelar nous a fait des cours théoriques pendant sept ans. De profonds liens d’amitiés se sont tissés dans notre groupe. Nous nous sommes surnommés les “Sages d’Aedren”, car le Seigneur Aedren parlait toujours de sagesse dans l’utilisation de la magie.

Sur un plan plus personnel, les choses avaient bien changés pour moi. Au cours des sept dernières années, mon père et moi nous étions établis dans la demeure familiale de Silvermoon. Ma mère passait souvent, quand le domaine familial ne l’occupait pas trop. Je suis resté très proche d’elle, et quand elle n’était pas là, je lui écrivais tous les jours. Avec mon père, nos relations sont restées distantes. Il s’intéressait un peu à mes études, sans jamais rien me dire. Ma mère m’a un jour dit que lui-même ne savait pas du tout comment s’y prendre avec moi. Son père à lui n’avait jamais eu la fibre paternelle non plus. Je commençais à devenir un beau jeune elfe. Je m’étais bien fait à la vie en société. J’étais charmant, ma compagnie était appréciée de beaucoup de monde. J’étais intelligent pour mon âge. Très intelligent. Ambitieux. Arrogant. Impatient.

J’étais le petit jeune des Sages d’Aedren. Tous les autres avaient commencés leur apprentissage pratique de la magie depuis un moment. Mais pas moi. J’étais trop jeune. J’étais jaloux. J’en avais assez de tout ce savoir théorique qui ne me servait à rien. J’avais le meilleur niveau de connaissances parmi eux tous. Et on me refusait l’apprentissage pratique à cause de mon âge. Le Seigneur Aedren me disait de me montrer patient. De le laisser m’instruire. De le laisser guider ma formation de magistère.

J’en ai parlé à ma mère, ma confidente, ma meilleure amie. Elle m’a dit elle aussi de me montrer patient. J’étais exaspéré. Lorsque j’étais avec mes amis, leurs discussions s’axaient souvent sur des découvertes qu’ils avaient faites en pratiquant, et qu’aucun livre, qu’aucune étude ne pouvait enseigner correctement. Ils en parlaient avec passion, et aucun ne voyait dans mes yeux l’impatience et le ressentiment grandissant.

Et un évènement auquel je ne m’attendais pas le moins du monde arriva. Ma mère nous annonça à mon père et moi qu’elle était enceinte. Le temps s’est mis à filer à toute vitesse pour moi à partir de cet instant. Chaque jour était toujours le même, monotone, peu intéressant. J’apprenais toujours. Je retenais tout ce qu’Aedren me disait, avec un ennui qui se faisait pesant. Le solstice d’été passa, et j’eus mes dix huit ans. Pour l’occasion, nous étions retournés au domaine Aurenen, comme à chacun de mes anniversaires depuis le dixième, avec une grande fête donnée en mon honneur. Mes amis étaient là, et cette fois-ci, ils étaient bien les seuls à me réchauffer le coeur.

Je vous ai dit que ma mère ne supportait pas l’état de grossesse ? Elle a réussi à se contenir pendant la fête. Mais les deux mois qui ont suivis jusqu’à son accouchement ont étés, je dois dire, terribles. Elle s’énervait à une vitesse hallucinante, et avec une violence à couper le souffle. Plusieurs de nos serviteurs avaient préférés fuir ou bien démissioner, et nous avons dû changer toute la vaisselle et tous les vases décoratifs de la demeure à plusieurs reprises. Elle avait un besoin de destruction que je n’avais encore jamais vu chez quelqu’un. Je ne reconnaissais plus ma mère.

Et pendant ces deux mois, elle demanda des pâtisseries. Jusqu’à ce que le cuisinier de la demeure démissionne. Alors elle se tourna vers moi. J’étais doué pour bien des choses mal gré mon jeune âge, mais sans doute pas pour la préparation de pâtisserie. Les premiers temps, ce que je préparais ressemblait plus à du plâtre ou à de la pierre qu’à une pâte ou à de la crème. Et ça ne s’est pas arrangé. Au final, je me suis rendu jusque chez une dame qui vivait sur nos terres si elle pouvait m’apprendre à faire des gâteaux. Elle m’adorait, aussi elle ne me refusa pas cette demande. Jusqu’à ce qu’elle vienne dans la cuisine de la demeure et qu’elle constate mes essais. Elle m’a alors dit ces mots. Et je n’exagère rien.

“Mon jeune Seigneur, je ne pensais pas qu’il était possible de créer un mur à partir de farine, d’oeufs, de lait et de sucre.”

Elle a bien tenté de m’apprendre, mais c’était en vain. Elle m’a alors fait sortir de la cuisine après m’avoir dit d’une voix ferme qu’elle était désormais au service de la maison Aurenen. Je me suis retrouvé bien bête, face à la porte de la cuisine. Elle m’a dit de filer, et de repasser le lendemain. Le lendemain, quand je suis retourné la voir, une délicieuse odeur de gâteau au chocolat avait envahi ce quartier de la maison. Elle est venue me voir en souriant et en me tendant un plateau où trônait le gâteau au chocolat le plus appétissant qu’il m’avait été donné de voir. Il va sans dire qu’il a apaisé l’humeur destructrice de ma mère. Et chaque jour, j’allais à la cuisine chercher un gâteau différent que la dame avait préparé pour ma mère qui devint bien plus supportable.

Puis le jour arriva où, pendant la dégustation d’une tarte au citron meringué, ma mère se mit à pousser ses fameux jurons et à hurler au point que la maison trembla. La dame vint et s’occupa de ma mère en me mettant à la porte. J’avais vu la souffrance sur le visage de ma mère et j’étais inquiet. Je le fus un peu moins quand j’entendis ma mère proférer des insultes à l’égard de mon père qui, je cite “la prenait pour une vulgaire poule pondeuse”.

Au bout de plusieurs heures, j’entendis des pleurs d’enfant, et l’arrêt des injures de ma mère. La dame sortit et me sourit, l’air fatigué.

“Et bien, ça a été plus pénible qu’avec toi, mon petit.”

“Hein ?”

“C’est moi qui t’ai mis au monde, mon petit.”

“Oh. Je ne savais pas dame Meredith.”, dis-je, embarassé.

C’est après elle que fût nommé ma soeur. Meredith Aurenen, née dix huit ans et deux mois après moi.
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Message  Landris Dim 16 Sep 2012, 20:08

La venue au monde de ma petite soeur a causé un arrêt de mes études. J’ai dû aider dame Meredith a réorganiser les équipes des nouveaux domestiques récemment recrutés. Cela nous a pris quelques temps d’éliminer les moins efficaces d’entre eux en leur offrant un peu d’argent et en leur signifiant d’aller voir ailleurs, mais finalement le niveau des serviteurs de la maison est rapidement revenu à un niveau irréprochable.

Ma mère s’occupait de ma petite soeur. Je la voyais de moins en moins, elle recommençait la même chose qu’avec moi. Elle s’isolait dans son coin de la demeure et s’amusait avec sa fille. J’ai commencé à ne plus réellement savoir où se trouvait ma place. Je n’avais jamais songé aux conséquences qu’auraient la présence d’un autre enfant pour mes parents. Mon père était toujours aussi absent en tout cas. Cela ne changeait pas.

Les jours et les semaines ont passés, et je ne voyais plus ma mère que pour lui apporter des repas. Mais pendant ces instants, je voyais comme une sorte de déception sur ses traits, en regardant ma soeur, avant de m’observer, pensive. Cette attitude a bien vite disparu lorsqu’elle s’est aperçut que je l’avais remarquée. Mes journées étaient longues et encore plus ennuyantes. Dame Meredith n’avait plus besoin de moi, et je passais mon temps libre à faire le tour de la demeure, à lire des livres dans la bibliothèque de mon père ou bien à regarder le ciel en réfléchissant, la boule au ventre, à mon avenir.

La libération vint quand mes grands-parents Andarel vinrent nous rendre visite. Ils étaient ravis de voir ma petite soeur qui allait sur son premier mois. Ils restèrent plusieurs jours, faisant sortir ma mère de ce que j’oserais qualifier de tanière. J’étais content de voir un peu plus de vie à la maison. Vous vous souvenez du fait que mon grand-père avait une langue de miel ? Il n’a pas réellement eu besoin de s’en servir pour me convaincre d’aller passer un peu de temps chez eux. Ma grand-mère était ravie, et honnêtement, même si je ne l’avais vu que peu de fois au cours des huit dernières années, elle avait un côté terriblement rassurant, et une capacité à toujours vous parler de quelque chose qui vous occupait l’esprit, chose dont j’avais plus que tout besoin en ce moment.

Une semaine après, j’étais chez eux. J’y trouvais énormément de marques familières, les couleurs noir et or de la famille me changeant des tons bleus présents partout chez moi. Mon terrible oncle que j’esquivais depuis ma première rencontre le soir de mon dixième anniversaire n’était pas là. J’en étais très content. J’ai pu apprécier pleinement mon grand-père vieillissant qui désirait transmettre encore une partie de son savoir. Il lisait en moi comme si j’étais un livre ouvert avec du texte écrit en gras. Il m’a rassuré et s’est amusé de mon impatience quand à mon apprentissage des arcanes. Il m’a également montré que mal gré toutes mes bonnes manières et mon éducation, je manquais encore d’élégance en raison de mon jeune âge, chose qui pouvait avoir beaucoup d’importance dans la société dans laquelle nous évoluions. J’ai ainsi appris quelques manières qui montreraient à un oeil exercé que je n’étais pas n’importe quel nobliaud, comme disait mon grand-père.

Bien sûr, je ne passais pas tout mon temps avec mon grand-père. Ma grand-mère, Ysandrielle Andarel aussi prenait beaucoup de mon temps. Bien souvent nous passions des journées ensemble sans que je vois réellement le temps passer. Cela me rappelait mon enfance isolée, en bien plus intéressant. Elle me parlait de la culture de notre peuple dans une forme bien plus avancée que ce que j’avais pu explorer jusque maintenant grâce aux livres, étant une brillante historienne. Mais elle a fait quelque chose de bien plus important pour moi encore. Elle m’a enseigné à conter, à chanter et à jouer de la musique. Elle a éduqué mon âme à la sensibilité d’une note de musique, à l’intérêt d’une histoire, à la façon dont on peut provoquer des sentiments chez une personne par ces moyens de communication bien particuliers.

La musique est le langage de l’âme, et à n’en pas douter, l’âme de ma grand-mère était délicieuse. Elle jouait d’une grande harpe, et aujourd’hui encore le souvenir des notes m’évoque la saveur du miel, un lit confortable, une légèreté d’esprit pendant quelques instants. J’ai immédiatement voulu apprendre. Au bout d’un mois, je jouais déjà cinq mélodies d’une façon assez basique, quelque chose qui n’exprimait pas encore beaucoup de choses, si ce n’était déjà une sensibilité à cet art. Je travaillais tous les jours de manière acharnée. Mes doigts étaient pleins d’ampoules, ils saignaient parfois même, mais je continuais. Jusqu’à ce que mes grands-parents voient mes doigts et limitent sérieusement mon temps disponible pour jouer en m’occupant l’esprit. Un deuxième mois passa, et les cinq mélodies s’embellissaient de jour en jour, à force de pratique. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, comme on dit.

Et un retour à la maison s’imposa. Mon père était rentré, et je devais reprendre également mes études à la capitale. Les aurevoirs avec mes grands-parents furent difficiles. Ma grand-mère me fit cadeau de mon premier instrument de musique. Une demi-harpe, m’a-t-elle expliqué, car elle préssentait que je voyagerais beaucoup et que je n’aurais pas l’utilité d’un instrument aussi encombrant que celle qu’elle possédait elle-même. J’ai perdu toute retenue ce jour-là, et je lui ai sauté au cou pour l’étreindre.

Je suis rentré chez moi, trouvant mon père et ma mère en discussion. Je voyais même une lueur d’affection dans l’oeil de mon père pour ma petite soeur qui allait sur ses trois mois et gazouillait joyeusement dans les bras de ma mère. La vie à la maison avait retrouvé un semblant de normalité en ce qui concernait ma mère, et mon père était plus joyeux que je ne l’avais jamais vu. J’ai décidé de ne pas trop m’en mêler ce jour-ci, et je me suis préparé à l’emploi du temps qui me viendrait à l’avenir. J’ai finalement décidé de rester sur Silvermoon ou bien de me rendre chez mes grands-parents selon mon humeur en semaine. La maison étant bien plus au sud, j’ai pris la décision de ne rentrer que pour les fins de semaine. J’en ai fait part à mes parents le lendemain, qui acquiescèrent, me faisant part eux, de leur projet de prendre un peu de repos pendant quelques années, pour Meredith.

Il ne me restait plus que quelques jours avant de reprendre les cours du Seigneur Aedren. J’étais impatient de revoir mes amis. Impatient de prouver que j’étais digne de pratiquer et d’apprendre les arcanes.
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Message  Landris Sam 22 Sep 2012, 18:57

Je n’avais pas vu depuis bien longtemps mes amis et le Seigneur Aedren. A l’époque, trois petits mois étaient bien long pour ma jeune personne. Autant vous dire que c’était un soulagement pour moi de revenir dans un milieu familier et dans lequel je me plaisais. Les premiers jours, j’ai même apprécié à nouveau les cours théoriques. Puis le début de la deuxième semaine est arrivé avec l’impatience qui m’habitait depuis bien longtemps.

J’ai harcelé le Seigneur Aedren pour qu’il me laisse débuter mon enseignement pratique. Après tout, dans les faits, j’avais autant de connaissances, voir plus que la plupart des adeptes de l’Académie de Silvermoon. Au point qu’il m’a exclu de son cour pour un mois supplémentaire, furieux qu’il était de mon attitude impatiente.

Et j’étais furieux aussi contre lui. Furieux qu’on ne me laisse pas faire mes preuves. Assez furieux pour décider de sortir des sentiers battus et commencer à apprendre la pratique des arcanes par moi-même, grâce à tout le savoir théorique à ma disposition.

Et ça a été...terrible, merveilleux, douloureux et si plaisant à la fois, par le Soleil ! L’afflux d’arcane coulant en moi...Ce courant que je ne maîtrisais pas et qui me faisait me sentir si puissant...quelle sensation grisante. Et il est parti. Je ne pouvais pas le maintenir plus longtemps en moi. Il est parti, me laissant rieur, épuisé et...heureux.

Je m’étais prouvé que j’étais capable de ce que les autres pensaient hors de ma portée.

Vous pourriez penser qu’après cela je suis devenu le jeune adepte que je voulais être. Que le Seigneur Aedren verrait mon talent et m’enseignerait. Que je m’envolerais tout droit vers mon futur de magistère.

Ce n’est pas ainsi que cela s’est passé.

Pendant ce mois, je passais les jours de la semaine chez mes grands-parents, et la fin de la semaine chez mes parents. Lorsque je n’étais pas caché quelque part en train de me former au maniement des arcanes, je jouais de la harpe, je m’entraînais sans relâche. J’allais parfois discuter avec mes amis également, boire un verre en leur compagnie. Nous discutions, et j’étais captivé par ce qu’ils disaient. Je savais. En partie maintenant. Mais je savais ce que cela faisait.

J’étais passionné dans ce que j’entreprenais. Je faisais de sacrés progrès en musique, y passant au minimum une demi-heure par jour. Mais la magie ? La magie j’y passais des heures, caché dans la forêt. Je commençais à savoir donner la forme que je voulais à cette puissance qui m’habitait, et à la contenir plus longtemps en moi.

Puis vint le dernier jour de mon expulsion. J’étais en train de m’entraîner, prêt à montrer quels progrès je pouvais faire de par moi-même, et donc quels progrès je ferais avec un enseignement autre. Je répétais pour ma démonstration devant le Seigneur Aedren. Et c’est là que j’ai commis une grosse erreur. Je voulais lui montrer que j’étais capable de dompter les flammes, cette chose que tant redoutaient parmi les magistères. Je n’avais pas prévu de quoi les éteindre en revanche.

J’ai mis le feu à un arbre. Et je suis resté paralysé en voyant le feu lentement s’étendre. Je rageais contre moi-même, contre ma stupidité. J’essayais de faire usage de ma faible panoplie de sorts pour arrêter le feu, mais il n’y avait rien à faire.

Quel idiot. Quelle stupidité. Quelque chose d’aussi élémentaire, d’aussi basique. Je voulais mourir. J’ai décidé de mourir. J’ai abandonné lâchement face à mon échec. Je me suis laissé tomber au sol, et j’ai pleuré. J’ai supplié mes parents et mes grands-parents de me pardonner, même s’ils n’étaient pas là. J’ai supplié le Seigneur Aedren de faire quelque chose. Je l’ai maudit pour sa volonté de me laisser cloîtré à un niveau d’étude aussi faible.

Et les flammes se sont éteintes. Elles ont disparues.

“Je crois que tu as saisi la leçon. Demain, à l’aube, viens en cours. Uniquement toi et moi. Bonne soirée, Landris.”

Sa voix. A lui. Aedren Sen’Quelar. Sur l’instant, je me suis levé, alors qu’il partait en marchant, et je l’ai maudit, insulté. J’étais enragé.

Terriblement passionné. J’étais pareil à un incendie. C’est ce qu’il essayait de m’apprendre. Je consummais tout ce que je touchais, le transformant en savoir sans valeur à mes yeux.

Quel imbécile. Je me suis laissé tomber et j’ai attendu là, en réfléchissant. A la nuit tombée, j’ai entendu des bruits de pas. J’ai tourné la tête dans leur direction et j’ai été surpris. Troublé par la personne qui approchait.

Mon père.

“Je lui avais dit que ce n’était pas la bonne manière de t’apprendre quelque chose. Il ne m’a pas cru. Maintenant, je pense que si. Retiens bien cela à l’avenir, fils. D’abord l’enseignement des règles de sécurité basiques. Il faut le marteller à l’esprit des apprentis, sinon on assiste à ce genre de désastres. Ensuite on commence doucement à leur donner du savoir théorique. Et on leur promet l’enseignement pratique. On commence avec de petits exercices. Je n’aime pas la méthode d’Aedren. Elle est adaptée à des académiciens. Continue quand même d’apprendre avec lui. Je te récupérerais en chemin, quand j’aurais jugé que tu en as assez appris avec lui. Allez, maintenant rentre à la maison. Ta mère veut que tu joues de la harpe et que tu chantes pour ta petite soeur. Allez, file. Je m’occupe d’ici.”

C’était la première fois que j’entendais mon père me parler autant. Il est venu me tapoter l’épaule et m’étreindre un instant. Après j’ai couru. Couru jusque chez moi, jouer de la harpe et chanter une berceuse à ma petite soeur de quatre mois.
Arrêtons nous là pour ce soir avec mon histoire.

Ce n’est pas pour rien que les plus vieux enseignent aux plus jeunes. Mais il ne faut jamais essayer d’étouffer l’intérêt d’un jeune apprenti. Il faut l’attiser. Il faut le provoquer. Il faut lui donner les moyens d’apprendre en toute sécurité. Le guider, constamment. L’occuper pour qu’il ne fasse pas de bêtises. Voir en lui.

Je n’ai pas honte de dire que le Seigneur Aedren s’est réellement amélioré en enseignement après s’être occupé de moi. Je ne pense pas non plus offenser sa mémoire ainsi.
Landris
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