Découverte inattendue !
Page 1 sur 1
Découverte inattendue !
Elle s'engouffra à l'intérieur, échappant de peu aux premières gouttes de pluie. Les nuages s'étaient montrés menaçants depuis le début de l'après-midi, mais elle savait depuis longtemps distinguer l'esbrouffe du vrai. Ces nuages-là n'avaient pas semblé pas pressés de passer à l'acte. Des menaces, rien de plus...
Et la pluie avait sagement attendu qu'elle rentre dans son squatte avant de tomber. Bien. Comme quoi certaines choses tournaient encore rond en Azeroth. Pour le reste.... Et bien, elle leur apprendrait à tourner.
Jetant son sac sur le côté, elle se laissa tomber sur un vieux matelas et leva les yeux au plafond. Léger froncement de sourcil, sa tête se pencha sur le côté et... Mais oui, cette saleté d'araignée était revenu squatter son coin !! Une suicidaire celle-là.
Elle resta pensive quelques instants, laissant échapper toute la fatigue de la journée de 'travail', et décida d'oublier momentanément l'araignée quand son ventre se mit à gronder de faim, autant que de rage.
"Bon bon bon... Regardons voir ce qu'on a dégotté aujourd'hui."
Elle se redressa à demi, attrapa l'anse de son sac qu'elle tira à elle, avant de retomber d'une façon peu élégante sur le matelas qui grinça de douleur. Ramenant le sac à elle, elle l'ouvrit et laissa le contenu se vider sur son ventre, se recouvrant d'une multitude de petites choses de toutes formes et toutes couleurs.
La première chose que sa main attrapa dans la masse confuse fut un petit animal taillé dans un morceau de bois. L'ouvrage était maladroit, mais ne manquait pas d'originalité. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle le détaillait et le retournait dans tous les sens.
Un porte-bonheur sûrement...
"Inutile."
Elle le jeta sans cérémonie dans la pièce, l'envoyant valser avant de reporter son attention sur un autre objet. Cette fois-ci, sa jolie bouche se recourba voluptueusement en un sourire satisfait. Elle ronronna presque au moment où elle se passa l'anneau doré au doigt : il était trop grand, mais brillait joliment dans la demi-pénombre qui l'entourait.
"Jolie prise. Tu vas manquer à ton propriétaire toi..."
Elle admira sa main ainsi décorée un long moment : elle le revendrait demain, il était bien trop simple pour être conservé. Elle ne gardait dans sa collection privée que les choses qui attiraient l'oeil, qu'il s'agisse de babioles brillantes ou d'objets de grande valeur. L'originalité primait sur le reste.
Continuant d'admirer sa main, elle ramassa un autre objet avec ses autres doigts libres... Et ceux-ci tombèrent sur un vélin fin.
" Tiens, une lettre d'amour ?"
Elle ronronna de plus belle : elle adorait fouiner dans la vie des autres, et soutirer des secrets interdits. Non pas pour les utiliser, mais bel et bien parce que cela l'amusait...
Le vélin était assez petit, et plié de telle manière qu'il prenait peu de place dans l'ensemble. Par contre, elle remarqua aussitôt les tâches d'encre qui le recouvraient, comme si on avait laissé tomber un encrier sur le papier et tenter de camoufler l'accident en frottant. Cela formait de gros pâtés étranges, et elle déplia le vélin pour mieux les voir.
En fait de pâtés, il s'agissait de dessins. Minutieux, mais un peu maladroits, comme si le dessin n'était pas le talent premier de l'auteur.
Ses yeux parcoururent l'étrange papier, et bientôt, la perplexité laissa place à un nouveau sourire sur son petit visage.
" Ca alors..."
Toute fatigue envolée, elle se redressa sur le matelas, renversant tout le contenu de la sacoche au sol. Ses yeux semblaient collés au parchemin, comme hypnotisés. Ce qu'ils découvraient la laissait sans voix, mais son cerveau se nourrissait des étranges formules griffonnées nerveusement et des dessins qui les illustraient.
Elle tenait un trésor entre ses mains.
Soudain fébrile, elle réfléchit rapidement à ses proies du jour. Il y avait cette belle dame, près de la cathédrale... Et puis cet homme un peu brutal qui l'avait fusillé du regard...
Ses yeux se reposèrent sur le vélin et elle secoua la tête ; non, il ne pouvait pas s'agir d'eux. Ils avaient l'air corrects, propres sur eux, à des lieux d'avoir imaginé une chose pareille.
Elle s'était aussi baladée du côté de Comté de l'or la veille. Le parchemin était-il là depuis hier, sans qu'elle l'ait remarqué ?
Il y avait eu cette prostituée... Mais à moins de l'avoir volé à l'un de ses clients, c'était peu probable qu'elle ait imaginé quelque chose comme ça. Ou alors... Oui, ça y était, elle se le rappelait ! Ce gnome peu malin qui avait bousculé l'un des gardes ! Elle l'avait suivi quelques mètres, persuadée qu'il était ivre. L'idiot l'était effectivement, et se saisir du contenu de ses poches avait été d'une facilité déconcertante. Qu'est-ce qu'il était devenu déjà ?
Ah oui, il s'était noyé ! L'idiot avait cru bon d'aller prendre un bain de minuit avec des litres de bière naine remplaçant le sang de ses veines ! Elle en avait entendu parler aujourd'hui, et avait haussé les épaules en guise de messe mortuaire : jusqu'à cet instant, elle avait été persuadée qu'il s'agissait d'un sombre abruti qui n'avait eu que ce qu'il méritait.
Sauf que le papier qu'elle tenait en main prouvait le contraire... Ce gnome était loin d'être un abruti.
Reposant ses yeux sur le vélin, elle sourit. La formule n'était pas très claire, quelques mots avaient été effacés à cause du frottement contre le cuir de sa sacoche, mais l'essentiel était là. Il suffirait de tester. D'essayer.
Elle éclata de rire. Les jours à venir s'annonçaient... passionnants !
Et la pluie avait sagement attendu qu'elle rentre dans son squatte avant de tomber. Bien. Comme quoi certaines choses tournaient encore rond en Azeroth. Pour le reste.... Et bien, elle leur apprendrait à tourner.
Jetant son sac sur le côté, elle se laissa tomber sur un vieux matelas et leva les yeux au plafond. Léger froncement de sourcil, sa tête se pencha sur le côté et... Mais oui, cette saleté d'araignée était revenu squatter son coin !! Une suicidaire celle-là.
Elle resta pensive quelques instants, laissant échapper toute la fatigue de la journée de 'travail', et décida d'oublier momentanément l'araignée quand son ventre se mit à gronder de faim, autant que de rage.
"Bon bon bon... Regardons voir ce qu'on a dégotté aujourd'hui."
Elle se redressa à demi, attrapa l'anse de son sac qu'elle tira à elle, avant de retomber d'une façon peu élégante sur le matelas qui grinça de douleur. Ramenant le sac à elle, elle l'ouvrit et laissa le contenu se vider sur son ventre, se recouvrant d'une multitude de petites choses de toutes formes et toutes couleurs.
La première chose que sa main attrapa dans la masse confuse fut un petit animal taillé dans un morceau de bois. L'ouvrage était maladroit, mais ne manquait pas d'originalité. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle le détaillait et le retournait dans tous les sens.
Un porte-bonheur sûrement...
"Inutile."
Elle le jeta sans cérémonie dans la pièce, l'envoyant valser avant de reporter son attention sur un autre objet. Cette fois-ci, sa jolie bouche se recourba voluptueusement en un sourire satisfait. Elle ronronna presque au moment où elle se passa l'anneau doré au doigt : il était trop grand, mais brillait joliment dans la demi-pénombre qui l'entourait.
"Jolie prise. Tu vas manquer à ton propriétaire toi..."
Elle admira sa main ainsi décorée un long moment : elle le revendrait demain, il était bien trop simple pour être conservé. Elle ne gardait dans sa collection privée que les choses qui attiraient l'oeil, qu'il s'agisse de babioles brillantes ou d'objets de grande valeur. L'originalité primait sur le reste.
Continuant d'admirer sa main, elle ramassa un autre objet avec ses autres doigts libres... Et ceux-ci tombèrent sur un vélin fin.
" Tiens, une lettre d'amour ?"
Elle ronronna de plus belle : elle adorait fouiner dans la vie des autres, et soutirer des secrets interdits. Non pas pour les utiliser, mais bel et bien parce que cela l'amusait...
Le vélin était assez petit, et plié de telle manière qu'il prenait peu de place dans l'ensemble. Par contre, elle remarqua aussitôt les tâches d'encre qui le recouvraient, comme si on avait laissé tomber un encrier sur le papier et tenter de camoufler l'accident en frottant. Cela formait de gros pâtés étranges, et elle déplia le vélin pour mieux les voir.
En fait de pâtés, il s'agissait de dessins. Minutieux, mais un peu maladroits, comme si le dessin n'était pas le talent premier de l'auteur.
Ses yeux parcoururent l'étrange papier, et bientôt, la perplexité laissa place à un nouveau sourire sur son petit visage.
" Ca alors..."
Toute fatigue envolée, elle se redressa sur le matelas, renversant tout le contenu de la sacoche au sol. Ses yeux semblaient collés au parchemin, comme hypnotisés. Ce qu'ils découvraient la laissait sans voix, mais son cerveau se nourrissait des étranges formules griffonnées nerveusement et des dessins qui les illustraient.
Elle tenait un trésor entre ses mains.
Soudain fébrile, elle réfléchit rapidement à ses proies du jour. Il y avait cette belle dame, près de la cathédrale... Et puis cet homme un peu brutal qui l'avait fusillé du regard...
Ses yeux se reposèrent sur le vélin et elle secoua la tête ; non, il ne pouvait pas s'agir d'eux. Ils avaient l'air corrects, propres sur eux, à des lieux d'avoir imaginé une chose pareille.
Elle s'était aussi baladée du côté de Comté de l'or la veille. Le parchemin était-il là depuis hier, sans qu'elle l'ait remarqué ?
Il y avait eu cette prostituée... Mais à moins de l'avoir volé à l'un de ses clients, c'était peu probable qu'elle ait imaginé quelque chose comme ça. Ou alors... Oui, ça y était, elle se le rappelait ! Ce gnome peu malin qui avait bousculé l'un des gardes ! Elle l'avait suivi quelques mètres, persuadée qu'il était ivre. L'idiot l'était effectivement, et se saisir du contenu de ses poches avait été d'une facilité déconcertante. Qu'est-ce qu'il était devenu déjà ?
Ah oui, il s'était noyé ! L'idiot avait cru bon d'aller prendre un bain de minuit avec des litres de bière naine remplaçant le sang de ses veines ! Elle en avait entendu parler aujourd'hui, et avait haussé les épaules en guise de messe mortuaire : jusqu'à cet instant, elle avait été persuadée qu'il s'agissait d'un sombre abruti qui n'avait eu que ce qu'il méritait.
Sauf que le papier qu'elle tenait en main prouvait le contraire... Ce gnome était loin d'être un abruti.
Reposant ses yeux sur le vélin, elle sourit. La formule n'était pas très claire, quelques mots avaient été effacés à cause du frottement contre le cuir de sa sacoche, mais l'essentiel était là. Il suffirait de tester. D'essayer.
Elle éclata de rire. Les jours à venir s'annonçaient... passionnants !
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Bernard Gump avait toujours été un crétin. Déjà tout petit... Son seul hobby était de regarder l'herbe pousser. Ce qui faisait s'arracher les cheveux à sa pauvre institutrice.
Cela s'était accentué en vieillissant. Il avait continué à regarder l'herbe, et éventuellement les fleurs, pousser.
Ce qui avait poussé sa vieille mère à le jeter un jour dans la boutique herboriste du coin en criant :
"Un apprenti pour vous. Vous verrez, il est doué ! "
Bernard Gump s'avéra effectivement être très doué pour regarder les fleurs que les autres plantaient pousser. Tellement doué, avec ses yeux vitreux et sa langue pendante, qu'il réussit à séduire la fille de l'herboriste et à l'épouser : Félicia était belle, gentille, avec un coeur d'or, et surtout, elle savait planter mieux que personne.
Si bien qu'elle se mit à planter ce que son idiot de mari regardait pousser. Et la vie continua dans leur petite boutique d'Hurlevent, paisible et sans vague.
Tellement paisible qu'ils furent presque surpris de voir la jeune femme surgir en trombe dans leur boutique. Elle prit à peine le temps de s'arrêter pour pointer du doigt leur petit fille Adeline en la menaçant :
"Tu me balances tes conneries de fleurs et je te bute !"
La gamine se contenta de rire bêtement, pensant à une plaisanterie, alors que Bernard Gump souhaitait déjà la bienvenue à sa cliente.
" Que puis-je pour vous Madame ?"
L'intéressée releva son regard vers lui, plissa les yeux dans un mouvement méfiant, et optant finalement pour l'option la plus probable (c'est-à-dire, Bernard Gump est un crétin), elle sortit de sa poche un morceau de papier qu'elle jeta sur le comptoir.
"Il me faudrait ces plantes. Le plus vite possible."'
Souriant, Bernard se saisit du papier... et fronça les sourcils pour la première fois de sa vie. Il resta ainsi figé quelques minutes, avant de secouer tristement la tête.
"Je ne pourrais jamais avoir cela, je suis désolé. La plupart sont incultivables sur notre sol... Non, et puis... Regarde ça Félicia."
Il fit mine de tendre le papier vers sa femme, mais la cliente le saisit avant même qu'elle ait pu poser son regard dessus, déchirant à moitié sa liste de courses.
" Tant pis alors ! Je me débrouillerai autrement ! "
Visiblement, l'idée que la femme du crétin soit justement moins crétine que lui l'avait effleuré, et elle s'éclipsa en un instant, se contentant de crier un "bien l'bonjour" rapide.
Bernard Gump regarda la porte ouverte de sa boutique et soupira. Une cliente de moins dans une boutique déjà trop souvent déserte... Et quelle liste elle lui avait demandé ! Il était herboriste, pas aventurier. Il fallait du courage pour aller cueillir ce genre de plantes.... De la volonté, de l'audace.
Bernard Gump était décidément trop crétin pour cela... Il préférait encore regarder l'herbe pousser.
Cela s'était accentué en vieillissant. Il avait continué à regarder l'herbe, et éventuellement les fleurs, pousser.
Ce qui avait poussé sa vieille mère à le jeter un jour dans la boutique herboriste du coin en criant :
"Un apprenti pour vous. Vous verrez, il est doué ! "
Bernard Gump s'avéra effectivement être très doué pour regarder les fleurs que les autres plantaient pousser. Tellement doué, avec ses yeux vitreux et sa langue pendante, qu'il réussit à séduire la fille de l'herboriste et à l'épouser : Félicia était belle, gentille, avec un coeur d'or, et surtout, elle savait planter mieux que personne.
Si bien qu'elle se mit à planter ce que son idiot de mari regardait pousser. Et la vie continua dans leur petite boutique d'Hurlevent, paisible et sans vague.
Tellement paisible qu'ils furent presque surpris de voir la jeune femme surgir en trombe dans leur boutique. Elle prit à peine le temps de s'arrêter pour pointer du doigt leur petit fille Adeline en la menaçant :
"Tu me balances tes conneries de fleurs et je te bute !"
La gamine se contenta de rire bêtement, pensant à une plaisanterie, alors que Bernard Gump souhaitait déjà la bienvenue à sa cliente.
" Que puis-je pour vous Madame ?"
L'intéressée releva son regard vers lui, plissa les yeux dans un mouvement méfiant, et optant finalement pour l'option la plus probable (c'est-à-dire, Bernard Gump est un crétin), elle sortit de sa poche un morceau de papier qu'elle jeta sur le comptoir.
"Il me faudrait ces plantes. Le plus vite possible."'
Souriant, Bernard se saisit du papier... et fronça les sourcils pour la première fois de sa vie. Il resta ainsi figé quelques minutes, avant de secouer tristement la tête.
"Je ne pourrais jamais avoir cela, je suis désolé. La plupart sont incultivables sur notre sol... Non, et puis... Regarde ça Félicia."
Il fit mine de tendre le papier vers sa femme, mais la cliente le saisit avant même qu'elle ait pu poser son regard dessus, déchirant à moitié sa liste de courses.
" Tant pis alors ! Je me débrouillerai autrement ! "
Visiblement, l'idée que la femme du crétin soit justement moins crétine que lui l'avait effleuré, et elle s'éclipsa en un instant, se contentant de crier un "bien l'bonjour" rapide.
Bernard Gump regarda la porte ouverte de sa boutique et soupira. Une cliente de moins dans une boutique déjà trop souvent déserte... Et quelle liste elle lui avait demandé ! Il était herboriste, pas aventurier. Il fallait du courage pour aller cueillir ce genre de plantes.... De la volonté, de l'audace.
Bernard Gump était décidément trop crétin pour cela... Il préférait encore regarder l'herbe pousser.
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Décidément, Hurlevent était une cité de plus en plus intéressante sur bien des points... et de plus en plus minable sur d'autres.
Intéressante parce que, mine de rien, depuis qu'elle était sortie de sa planque ce matin, on lui avait proposé une collaboration frauduleuse dans un groupuscule louche, le rachat de sa dignité via quelques pièces soudoyées habilement (cela dit, entre déambuler à moitié nue dans les rues de la ville et choisir de servir un dieu hypothétique et tellement insaisissable qu'on l'avait baptisé "la lumière", on se demandait qui avait le plus besoin de dignité), et un joint de feuillerêve de bonne qualité, qui l'avait agréablement fait planer durant quelques temps alors qu'elle finissait de traverser la ville.
Minable parce qu'en-dehors de cela, c'était toujours la même bonne vieille cité, imbue d'elle-même et de ses lois, prônant une morale conservatrice et ennuyante, se voulant l'exemple même de la réussite et de la dignité humaine. Elle possédait des racines pourries jusqu'à la moelle, et un vernis social extrêmement développé qui vous faisait tout oublier. Elle était l'exemple détestable du "quand on veut, on peut", ou plutôt du "quand on le mérite, on l'obtient". Elle se pavanait, se rengorgeant avec fierté, alors que les régions voisines crevaient de faim et de misère dans le désintérêt le plus total.
Bref...
Dans l'âme, elle n'était pas du genre à mener une révolution pour tout changer, et améliorer la vie de tout un chacun.
Elle était davantage du côté de ceux qui menaient leur révolution personnelle, destinée à valoriser leur quotidien, pour améliorer son propre sort égoïste. Et ce quotidien, elle comptait l'améliorer maintenant ! Si ce qu'elle avait entre les mains était effectivement capable de produire ce qui y était décrit, alors elle était en bonne voie pour se tailler son chemin !
Evitant la Garde qui effectuait sa ronde quotidienne dans la forêt d'Elwynn, elle regarda passer d'un air blasé tous ces beaux militaires qui éperonnaient fièrement leurs chevaux. Etaient-ils au courant que parfois, même l'armure la plus solide ou la plus cuirrassée ne vous protégeait pas ? Il suffirait que leur monture se cabre, qu'ils tombent, se brisent la nuque... Ou qu'une dague vienne frapper juste à la jointure entre deux pans de leur armure, là où le métal faisait défaut pour parer aux attaques...
Il suffisait en fait qu'une anicroche pour faire basculer un ordre bien établi.
Souriant à cette idée, elle se rapprocha rapidement du petit village de Comté-de-l'or. Encore loin, elle entendait déjà les éclats de voix et le choc des épées : l'endroit était toujours aussi animé et vivant, la sortant un peu de la torpeur qui l'avait envahi alors qu'elle traversait les rues endormies de Hurlevent. Il était décidément temps que quelqu'un les réveille.
Avisant l'auberge dès qu'elle entra dans le village, elle s'y dirigea sans attendre, espérant y trouver ce qu'elle cherchait. Malheureusement, ses espoirs furent vite étouffés dans l'oeuf et une heure plus tard, elle ressortait bredouille... et écoeurée par le lourd parfum qui régnait à l'intérieur, bijou invisible des prostitués. C'est tout juste si elle ne s'appuya pas contre la porte d'entrée, aspirant goûlument l'air frais de l'extérieur. Même l'odeur des chevaux qui attendaient leur maître devant l'auberge lui parut plus rafraîchissante et moins agressive !
Un peu déstabilisée, elle s'échappa en direction de la ruelle, ignorant la foule qui se massait là et qui s'agitait comme si la fin du monde en dépendait. S'accoudant contre une barrière en bois, elle reprit doucement son souffle : le joint de feuillerêve était peut-être un peu plus fort qu'elle ne l'avait cru au départ... Elle se sentait comme vidée.
Soupirant, elle posa son pied sur le barreau inférieur de la barrière et plia son genou, cherchant une position plus confortable. Même si le spectacle du bourg n'était pas forcément passionnant, elle avait le temps de rentrer à la capitale. Et puis, quelque chose lui disait qu'ici, elle aurait toujours plus de chance de tomber sur la perle qu'elle cherchait plutôt qu'en ville : les plus petits comités étaient souvent les plus prospices aux belles découvertes.
Deux chevaliers joutaient allègrement sur la place publique, attirant les curieux. Quelques femmes étaient sorties de l'auberge pour les admirer, guettant sans doute avec curiosité le futur vainqueur pour le récompenser de leurs faveurs. Un petit groupe s'était massé devant la forge du village, cherchant peut-être à pouvoir accéder aux étalages des marchands. Il fallait dire qu'ils avaient une bonne réputation ici. Si l'auberge n'avait pas été aussi envahi par la luxure, sans doute auraient-ils pu davantage développer leurs commerces...
Quelques personnes étaient elles aussi accoudées à la barrière, prenant le temps de vivre. Le temps d'observer. Une jeune femme attendait paisiblement juste à côté d'elle, l'air de rien... Et comme toute personne qui semble parfaitement innocente, elle était louche. L'innocence était devenue un concept naïf en Azeroth.
Baissant les yeux sur sa tenue, afin de déterminer s'il était possible pour elle de glisser sa main dans sa poche histoire d'en récupérer quelques piècettes égarées, elle aperçut avec surprise une besace remplie de plantes, dont quelqu'unes avaient échoué à terre, évacuées par le trop-plein.
"Dites-moi Mademoiselle, seriez-vous herboriste par hasard ? " demanda-t-elle à brûle-pourpoint.
L'interpellée se tourna vers elle, haussa un sourcil dubitatif, et finit par sourire en acquiesçant.
" Cela se pourrait bien."
" Et si je vous donnais une liste de plantes à récupérer pour moi, vous pourriez le faire ? "
Son sourire s'élargit alors que l'espoir du gain se miroitait déjà dans ses yeux.
" C'est possible."
Ce soir-là, elle rentra en ville ravie et satisfaite. Mlle S., puisque c'était là son nom, s'était montrée plus que serviable. Un peu trop serviable d'ailleurs, même si la commande frôlait plus ou moins la légalité mise en place par Hurlevent. Elle avait eu raison : trop d'innocence était plus que suspect de nos jours.
Alors, pour fêter cela, elle sortit le reste de son joint au feuillerêve. Et tout en marchant, elle se mit à rêver à son plan...
Intéressante parce que, mine de rien, depuis qu'elle était sortie de sa planque ce matin, on lui avait proposé une collaboration frauduleuse dans un groupuscule louche, le rachat de sa dignité via quelques pièces soudoyées habilement (cela dit, entre déambuler à moitié nue dans les rues de la ville et choisir de servir un dieu hypothétique et tellement insaisissable qu'on l'avait baptisé "la lumière", on se demandait qui avait le plus besoin de dignité), et un joint de feuillerêve de bonne qualité, qui l'avait agréablement fait planer durant quelques temps alors qu'elle finissait de traverser la ville.
Minable parce qu'en-dehors de cela, c'était toujours la même bonne vieille cité, imbue d'elle-même et de ses lois, prônant une morale conservatrice et ennuyante, se voulant l'exemple même de la réussite et de la dignité humaine. Elle possédait des racines pourries jusqu'à la moelle, et un vernis social extrêmement développé qui vous faisait tout oublier. Elle était l'exemple détestable du "quand on veut, on peut", ou plutôt du "quand on le mérite, on l'obtient". Elle se pavanait, se rengorgeant avec fierté, alors que les régions voisines crevaient de faim et de misère dans le désintérêt le plus total.
Bref...
Dans l'âme, elle n'était pas du genre à mener une révolution pour tout changer, et améliorer la vie de tout un chacun.
Elle était davantage du côté de ceux qui menaient leur révolution personnelle, destinée à valoriser leur quotidien, pour améliorer son propre sort égoïste. Et ce quotidien, elle comptait l'améliorer maintenant ! Si ce qu'elle avait entre les mains était effectivement capable de produire ce qui y était décrit, alors elle était en bonne voie pour se tailler son chemin !
Evitant la Garde qui effectuait sa ronde quotidienne dans la forêt d'Elwynn, elle regarda passer d'un air blasé tous ces beaux militaires qui éperonnaient fièrement leurs chevaux. Etaient-ils au courant que parfois, même l'armure la plus solide ou la plus cuirrassée ne vous protégeait pas ? Il suffirait que leur monture se cabre, qu'ils tombent, se brisent la nuque... Ou qu'une dague vienne frapper juste à la jointure entre deux pans de leur armure, là où le métal faisait défaut pour parer aux attaques...
Il suffisait en fait qu'une anicroche pour faire basculer un ordre bien établi.
Souriant à cette idée, elle se rapprocha rapidement du petit village de Comté-de-l'or. Encore loin, elle entendait déjà les éclats de voix et le choc des épées : l'endroit était toujours aussi animé et vivant, la sortant un peu de la torpeur qui l'avait envahi alors qu'elle traversait les rues endormies de Hurlevent. Il était décidément temps que quelqu'un les réveille.
Avisant l'auberge dès qu'elle entra dans le village, elle s'y dirigea sans attendre, espérant y trouver ce qu'elle cherchait. Malheureusement, ses espoirs furent vite étouffés dans l'oeuf et une heure plus tard, elle ressortait bredouille... et écoeurée par le lourd parfum qui régnait à l'intérieur, bijou invisible des prostitués. C'est tout juste si elle ne s'appuya pas contre la porte d'entrée, aspirant goûlument l'air frais de l'extérieur. Même l'odeur des chevaux qui attendaient leur maître devant l'auberge lui parut plus rafraîchissante et moins agressive !
Un peu déstabilisée, elle s'échappa en direction de la ruelle, ignorant la foule qui se massait là et qui s'agitait comme si la fin du monde en dépendait. S'accoudant contre une barrière en bois, elle reprit doucement son souffle : le joint de feuillerêve était peut-être un peu plus fort qu'elle ne l'avait cru au départ... Elle se sentait comme vidée.
Soupirant, elle posa son pied sur le barreau inférieur de la barrière et plia son genou, cherchant une position plus confortable. Même si le spectacle du bourg n'était pas forcément passionnant, elle avait le temps de rentrer à la capitale. Et puis, quelque chose lui disait qu'ici, elle aurait toujours plus de chance de tomber sur la perle qu'elle cherchait plutôt qu'en ville : les plus petits comités étaient souvent les plus prospices aux belles découvertes.
Deux chevaliers joutaient allègrement sur la place publique, attirant les curieux. Quelques femmes étaient sorties de l'auberge pour les admirer, guettant sans doute avec curiosité le futur vainqueur pour le récompenser de leurs faveurs. Un petit groupe s'était massé devant la forge du village, cherchant peut-être à pouvoir accéder aux étalages des marchands. Il fallait dire qu'ils avaient une bonne réputation ici. Si l'auberge n'avait pas été aussi envahi par la luxure, sans doute auraient-ils pu davantage développer leurs commerces...
Quelques personnes étaient elles aussi accoudées à la barrière, prenant le temps de vivre. Le temps d'observer. Une jeune femme attendait paisiblement juste à côté d'elle, l'air de rien... Et comme toute personne qui semble parfaitement innocente, elle était louche. L'innocence était devenue un concept naïf en Azeroth.
Baissant les yeux sur sa tenue, afin de déterminer s'il était possible pour elle de glisser sa main dans sa poche histoire d'en récupérer quelques piècettes égarées, elle aperçut avec surprise une besace remplie de plantes, dont quelqu'unes avaient échoué à terre, évacuées par le trop-plein.
"Dites-moi Mademoiselle, seriez-vous herboriste par hasard ? " demanda-t-elle à brûle-pourpoint.
L'interpellée se tourna vers elle, haussa un sourcil dubitatif, et finit par sourire en acquiesçant.
" Cela se pourrait bien."
" Et si je vous donnais une liste de plantes à récupérer pour moi, vous pourriez le faire ? "
Son sourire s'élargit alors que l'espoir du gain se miroitait déjà dans ses yeux.
" C'est possible."
Ce soir-là, elle rentra en ville ravie et satisfaite. Mlle S., puisque c'était là son nom, s'était montrée plus que serviable. Un peu trop serviable d'ailleurs, même si la commande frôlait plus ou moins la légalité mise en place par Hurlevent. Elle avait eu raison : trop d'innocence était plus que suspect de nos jours.
Alors, pour fêter cela, elle sortit le reste de son joint au feuillerêve. Et tout en marchant, elle se mit à rêver à son plan...
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Elle comptait encore les pièces qu'elle venait de trouver dans la poche d'un elfe (ces huluberlus avaient peut-être de grandes oreilles, mais aucune idée de comment s'en servir) quand elle l'aperçut.
Il n'y avait qu'un mot pour le décrire : immense. Son ombre à elle seule faisait le double de sa taille ! Personne ne pouvait l'ignorer, et perché vers le bord des remparts qui surplombaient le port, on ne voyait que lui. D'ailleurs lui-même regardait l'horizon avec une impassibilité presque comique, comme une statue attendant l'averse.
A un autre moment, elle se serait glissé à côté de lui, aurait fait mine d'observer l'horizon tout en laissant sa main se balader du côté de ses poches, discrètement, avant de s'éclipser doucement vers d'autres aventures, un peu moins pauvre qu'auparavant. Mais un coup d'oeil vers l'énorme épée qui pendait à ses côtés, ainsi que les volumineux muscles qui lui servaient d'épaules, lui fit immédiatement comprendre que c'était une mauvaise idée. Se faire tailler en pièce par un worgen furieux n'était pas dans son programme aujourd'hui.
Elle aurait dû passer son chemin... Aller voir ailleurs si l'espoir y était, mais ce soir, elle avait suffisamment écumé les rues de Hurlevent pour avoir encore envie d'abîmer ses semelles sur ses pavés. L'herboriste qu'elle avait dégotté à Comté-de-l'or ne lui avait pas encore donné de nouvelles, elle n'avait pas réussi à trouver un enchanteur compétent aujourd'hui, et sincèrement, elle avait envie de se poser un instant. Juste un court moment pour prendre le temps de vivre.
Aussi se glissa-t-elle à côté du monstre, petite silhouette presque ridicule tellement elle paraissait insignifiante.
"Jolie vue..."
Les oreilles du worgen s'agitèrent, sans pour autant démontrer qu'il était vraiment intéressé par l'échantillon de vie qui s'était posé à côté de lui.
" J'imagine que si j'essaye de vous faire les poches, vous allez me tailler en morceaux, non ? "
Elle n'imaginait rien, puisqu'elle en était sûre. Mais dans le doute, mieux valait vérifier. Parfois, la vie réservait de drôles de surprises.
"Me faire les poches ? " grogna-t-il d'une voix rauque, éraillée parce que peu utilisée.
"Oui, vous faire les poches. Vous dévaliser si vous préférez ! " précisa-t-elle avec un geste de la main rapide.
"Ah. Oui, c'est possible."
C'était même sûr. En même temps, un worgen, habité par l'esprit d'un animal censé être l'un des plus gands prédateurs d'Azeroth... Y avait de fortes chances pour qu'il ne se couche pas à vos pieds en réclamant un câlin.
Elle jeta un nouveau regard sur la silhouette massive et ne put s'empêcher alors de demander :
" Qu'est-ce que vous êtes grand ! Je ne croise que de ça en ville en ce moment... Vous développez un concept ou quoi ? "
C'est sans doute à ce moment-là que le worgen comprit qu'il n'allait pas se débarrasser aussi facilement de l'insignifiante petite créature qui venait perturber sa contemplation. En fait, il y avait même fort à parier que moins il en dirait, plus elle insisterait. Elle avait peut-être la taille d'une puce pour lui, mais semblable à ces animaux, elle savait piquer pour vous rappeler son existence. Et pourrir la vôtre par la même occasion.
C'es tout juste si ses oreilles bougèrent pour montrer qu'il était attentif, et il daigna enfin entrer de plein pied dans la conversation.
Conversation qui se dirigea vers une possible invasion worgen, avant de dériver vers le fait qu'on pouvait très bien être diabolique sans être intelligent ( et que toute personne intelligente censée ne voyait aucun intérêt à être diabolique), pour enfin revenir, quand les cloches de la cathédrale sonnèrent, sur la question fatidique de l'heure du crime. Elle en conclut très allègrement que commettre un crime étant fichtrement plus intéressant quand on se faisait ensuite courser par la Garde, et tous deux se mirent d'accord sur ce point : cela rajoutait du prestige au crime.
Le worgen suivit sans faire d'histoire la course folle de son cerveau, sautant allègrement sur les ponts qu'elle lançait dans la conversation sans suite logique, mais qui permettaient de l'emmener là où elle voulait aller : nulle part. Parce que l'inconnu était toujours plus intéressant que le programmé.
Et son esprit retors finit par admettre qu'il aimait drôlement bien le worgen, et qu'il pouvait sans doute le ranger dans la case 'amis', malheureusement encore bien vide.
"Je vous apprécie beaucoup, mais je vois bien que je vous ennuie. C'est pourquoi je préfère vous laisser à votre contemplation. Un tel paysage ne souffre aucun trouble."
"Vous ne me dérangez pas, mais... comme vous voulez."
Etait-ce du regret qu'elle détectait dans sa voix ? Elle aurait davantage penché pour du soulagement, mais elle ne le saurait jamais.
Ils se dirent au revoir comme s'ils ne se connaissaient pas. Ce qui était le cas.
Mais elle se promit de revenir l'ennuyer dès qu'elle en aurait l'occasion.
Il n'y avait qu'un mot pour le décrire : immense. Son ombre à elle seule faisait le double de sa taille ! Personne ne pouvait l'ignorer, et perché vers le bord des remparts qui surplombaient le port, on ne voyait que lui. D'ailleurs lui-même regardait l'horizon avec une impassibilité presque comique, comme une statue attendant l'averse.
A un autre moment, elle se serait glissé à côté de lui, aurait fait mine d'observer l'horizon tout en laissant sa main se balader du côté de ses poches, discrètement, avant de s'éclipser doucement vers d'autres aventures, un peu moins pauvre qu'auparavant. Mais un coup d'oeil vers l'énorme épée qui pendait à ses côtés, ainsi que les volumineux muscles qui lui servaient d'épaules, lui fit immédiatement comprendre que c'était une mauvaise idée. Se faire tailler en pièce par un worgen furieux n'était pas dans son programme aujourd'hui.
Elle aurait dû passer son chemin... Aller voir ailleurs si l'espoir y était, mais ce soir, elle avait suffisamment écumé les rues de Hurlevent pour avoir encore envie d'abîmer ses semelles sur ses pavés. L'herboriste qu'elle avait dégotté à Comté-de-l'or ne lui avait pas encore donné de nouvelles, elle n'avait pas réussi à trouver un enchanteur compétent aujourd'hui, et sincèrement, elle avait envie de se poser un instant. Juste un court moment pour prendre le temps de vivre.
Aussi se glissa-t-elle à côté du monstre, petite silhouette presque ridicule tellement elle paraissait insignifiante.
"Jolie vue..."
Les oreilles du worgen s'agitèrent, sans pour autant démontrer qu'il était vraiment intéressé par l'échantillon de vie qui s'était posé à côté de lui.
" J'imagine que si j'essaye de vous faire les poches, vous allez me tailler en morceaux, non ? "
Elle n'imaginait rien, puisqu'elle en était sûre. Mais dans le doute, mieux valait vérifier. Parfois, la vie réservait de drôles de surprises.
"Me faire les poches ? " grogna-t-il d'une voix rauque, éraillée parce que peu utilisée.
"Oui, vous faire les poches. Vous dévaliser si vous préférez ! " précisa-t-elle avec un geste de la main rapide.
"Ah. Oui, c'est possible."
C'était même sûr. En même temps, un worgen, habité par l'esprit d'un animal censé être l'un des plus gands prédateurs d'Azeroth... Y avait de fortes chances pour qu'il ne se couche pas à vos pieds en réclamant un câlin.
Elle jeta un nouveau regard sur la silhouette massive et ne put s'empêcher alors de demander :
" Qu'est-ce que vous êtes grand ! Je ne croise que de ça en ville en ce moment... Vous développez un concept ou quoi ? "
C'est sans doute à ce moment-là que le worgen comprit qu'il n'allait pas se débarrasser aussi facilement de l'insignifiante petite créature qui venait perturber sa contemplation. En fait, il y avait même fort à parier que moins il en dirait, plus elle insisterait. Elle avait peut-être la taille d'une puce pour lui, mais semblable à ces animaux, elle savait piquer pour vous rappeler son existence. Et pourrir la vôtre par la même occasion.
C'es tout juste si ses oreilles bougèrent pour montrer qu'il était attentif, et il daigna enfin entrer de plein pied dans la conversation.
Conversation qui se dirigea vers une possible invasion worgen, avant de dériver vers le fait qu'on pouvait très bien être diabolique sans être intelligent ( et que toute personne intelligente censée ne voyait aucun intérêt à être diabolique), pour enfin revenir, quand les cloches de la cathédrale sonnèrent, sur la question fatidique de l'heure du crime. Elle en conclut très allègrement que commettre un crime étant fichtrement plus intéressant quand on se faisait ensuite courser par la Garde, et tous deux se mirent d'accord sur ce point : cela rajoutait du prestige au crime.
Le worgen suivit sans faire d'histoire la course folle de son cerveau, sautant allègrement sur les ponts qu'elle lançait dans la conversation sans suite logique, mais qui permettaient de l'emmener là où elle voulait aller : nulle part. Parce que l'inconnu était toujours plus intéressant que le programmé.
Et son esprit retors finit par admettre qu'il aimait drôlement bien le worgen, et qu'il pouvait sans doute le ranger dans la case 'amis', malheureusement encore bien vide.
"Je vous apprécie beaucoup, mais je vois bien que je vous ennuie. C'est pourquoi je préfère vous laisser à votre contemplation. Un tel paysage ne souffre aucun trouble."
"Vous ne me dérangez pas, mais... comme vous voulez."
Etait-ce du regret qu'elle détectait dans sa voix ? Elle aurait davantage penché pour du soulagement, mais elle ne le saurait jamais.
Ils se dirent au revoir comme s'ils ne se connaissaient pas. Ce qui était le cas.
Mais elle se promit de revenir l'ennuyer dès qu'elle en aurait l'occasion.
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Elle détestait être traitée de voleuse : d’une manière générale, il y avait des limites à ne pas dépasser. Mais quand en plus, la personne qui l’insultait avait raison, cela devenait rageant ! Un voleur craignait toujours d’être percé à jour et exposé en voie publique : après tout, la discrétion était l’essence même de son métier. Perdez votre masque de citoyen modèle et vous aurez du mal ensuite à faire recette dans les rues de Hurlevent.
Alors quand les deux femmes l’avaient abordé en l’accusant immédiatement d’avoir volé leur argent, il lui fallut toute la bonne volonté du monde pour ne pas céder à la colère. Deux gardes surveillaient le passage, deux autres étaient situés non loin d’elle, et créer un esclandre à cet endroit ne serait pas des plus malins.
Elle avait donc rusé, comme à son habitude… Et s’était vaillamment indigné d’une telle offense, criant haut et fort qu’elle était l’innocence même et l’honnêteté personnifiée. Pour un peu, si un acteur de théâtre était passé à cet instant-là, il aurait sans doute applaudi sa prestation : jamais mensonge ne fut défendu aussi courageusement, ni avec autant d’emphase !
Et au bout d’un moment, elle avait réussi l’exploit de retourner la situation à son avantage, insinuant que les deux femmes cherchaient purement et simplement à l’escroquer en prétextant un faux vol. L’une d’elle cria aussitôt qu’elle n’avait rien fait, et s’excusa même de l’avoir accusé, ce qui faillit la faire éclater de rire. Elle se retint à grand-peine, laissant juste un délicat sourire s’esquisser sur ses lèvres. Intérieurement par contre, c’était le délire absolu ! Voir un citoyen innocent se défendre d’un crime qu’il n’aurait jamais eu l’idée d’imaginer, et de s’excuser devant une crapule de la pire espèce, c’était presque jouissif.
Ce fut au moment où la jeune femme finit par s’apitoyer sur son sort, plaidant que l’argent qu’on lui avait volé était tout ce qu’elle avait pour manger, que La Vadrouille finit par s’énerver.
Non, elle ne céderait pas au chantage affectif ! Pas de cela avec elle ! Que ces deux femmes continuent, et elle allait appeler la Garde pour tentative d’escroquerie !
Ce qui les fit aussitôt décamper, en réitérant leurs excuses. Enfin, pour celle dotée du langage, car la deuxième femme était muette apparemment, et sans doute plus maligne que l’autre car elle lui lança un regard aussi noir que l’orage, promettant mille morts.
C’est tout juste si La Vadrouille réussit à retenir un petit clin d’œil à la blonde silencieuse, pour le seul plaisir de la narguer. Son handicap était un avantage non négligeable, parce qu’à part écrire en majuscule sur son vélin, elle voyait mal comment elle pourrait créer un véritable esclandre en public… Ce qui préserverait sa couverture.
Encore amusée par la scène, c’est à peine si elle remarqua l’électron libre qui s’était faufilé dans leur petit groupe. Il s’agissait d’une jeune femme brune, au regard étrange et au langage encore plus bizarre. Elle avait surgi de nulle part, sans doute attirée par la petite réunion improvisée et les éclats de voix, et s’était mise à parler de…. Bâton.
Elle aimait les bâtons, elle les trouvait fascinants, qui en voulait un, quelqu’un en avait, personne n’aimait ça… ? Tout autant de paroles en l’air : visiblement, la jeune femme était perturbée.
Elle avait même fini par agacer ses deux assaillantes, et La Vadrouille soupçonnait fortement que d’une certaine manière, son petit jeu stupide à propos de bâtons avait grandement aidé à les faire décamper. Ce dont elle ne se plaignait pas, cependant une question lui trottait dans la tête : avait-elle fait exprés, simulait-elle pour l’aider, ou était-elle aussi folle que ses paroles le laissaient croire ?
En tout cas, maintenant que ses adversaires étaient parties, elle se retrouvait seule avec elle. Et des bâtons, elle changea de sujet pour revenir à quelque chose de beaucoup plus ennuyant aux yeux de La Vadrouille : elle lui demanda directement si elle était bel et bien une voleuse.
La transition ne faisait pas dans la dentelle et déstabilisée, elle la regarda avec suspicion. Etait-elle en train de dévoiler son véritable visage en posant cette question ? Ou s’agissait-il juste d’une perche que son esprit dérangée avait attrapé au vol et à laquelle elle se raccrochait désormais ? En tout cas, dans l’un ou l’autre cas, cela la dérangeait. Elle n’avait pas fait des efforts pour se débarrasser de deux victimes, pour se retrouver avec une foldingue qui allait clamer un peu partout dans les rues de la ville qu’elle était une voleuse ! Et elle avait encore moins envie que la brunette esquisse un sourire et finisse par avouer qu’elle travaillait à couvert pour la Garde, ou une quelconque autorité, et que de ce fait, elle était en état d’arrestation…
Cela devenait problématique.
Marchant sur des œufs, elle campa sur son affirmation :
« Non, je ne suis pas une voleuse ! »
« Mais tu voles ? »
« Non ! »
« Vraiment ? »
Autant parler à un mur. Très ennuyée, elle tenta alors de la tester, sans quoi elles ne s’en sortiraient probablement jamais, ni l’une ni l’autre. Elle adopta une petite moue agacée et déclara sereinement :
« Je ne vole pas. Disons que j’emprunte. »
« Donc tu voles ? »
« Non, c’est différent. »
« Mais c’est ton métier, voleuse ? »
Vu la perche tendue, la réaction était on ne peut plus claire : cette femme était folle. Aucune enquêtrice ou détective travaillant pour la Garde n’aurait laissé échapper une telle accroche ! Ils auraient eu la réponse à leur question, et la conversation aurait sûrement dérivé sur ce qu’elle empruntait, à qui elle empruntait ou encore si elle le faisait avec des amis.
Sur ce point-là, ce genre de loustic était facilement reconnaissable : ils mordaient très facilement à l’hameçon, et avec une voracité presque ridicule. Après cela, ils se montraient tellement goinfres que leur curiosité devenait suspecte.
Mais cette femme cherchait juste une réponse à sa question, comme un navire perdu sur l’océan cherche désespérément la lumière d’un phare. Et La Vadrouille sourit aussitôt, réellement plus détendue :
« En fait, je travaille dans l’emprunt public ! »
« Ah ? »
« J’emprunte au public. Et j’évite de rendre, je trouve ça malpoli et les affaires couleraient. »
« Si tu voles l’argent aux gens, alors tu es une voleuse ? »
Même fixation à laquelle La Vadrouille décida de mettre fin au plus vite.
« Ou une inspectrice des impôts. D’ailleurs, si tu insistes, je crois que je vais avoir envie de t’inspecter… »
Ce fut comme un coup de baguette magique. La petite fée dérangée qui la harcelait disparut aussitôt, agitant la main pour lui dire au revoir tout en virevoltant pour aller se poser ailleurs, pressée visiblement de s’éloigner d’elle.
Pour le plus grand bonheur de La Vadrouille qui murmura avec un sourire satisfait :
« Petite folle va… »
Elle ne saurait probablement jamais s’il s’agissait d’une comédie ou de sa véritable personnalité. Peu importait : du moment qu’elle gardait sa langue et oubliait son existence, cela lui convenait tout à fait.
Et elle reprit son petit tour dans Hurlevent, cherchant un dernier pigeon pour finir de remplir sa bourse.
Par hasard, elle recroisa la jeune femme muette qui l’avait accusée de voleuse… Et pour son seul plaisir, elle lui tira la langue en passant.
Alors quand les deux femmes l’avaient abordé en l’accusant immédiatement d’avoir volé leur argent, il lui fallut toute la bonne volonté du monde pour ne pas céder à la colère. Deux gardes surveillaient le passage, deux autres étaient situés non loin d’elle, et créer un esclandre à cet endroit ne serait pas des plus malins.
Elle avait donc rusé, comme à son habitude… Et s’était vaillamment indigné d’une telle offense, criant haut et fort qu’elle était l’innocence même et l’honnêteté personnifiée. Pour un peu, si un acteur de théâtre était passé à cet instant-là, il aurait sans doute applaudi sa prestation : jamais mensonge ne fut défendu aussi courageusement, ni avec autant d’emphase !
Et au bout d’un moment, elle avait réussi l’exploit de retourner la situation à son avantage, insinuant que les deux femmes cherchaient purement et simplement à l’escroquer en prétextant un faux vol. L’une d’elle cria aussitôt qu’elle n’avait rien fait, et s’excusa même de l’avoir accusé, ce qui faillit la faire éclater de rire. Elle se retint à grand-peine, laissant juste un délicat sourire s’esquisser sur ses lèvres. Intérieurement par contre, c’était le délire absolu ! Voir un citoyen innocent se défendre d’un crime qu’il n’aurait jamais eu l’idée d’imaginer, et de s’excuser devant une crapule de la pire espèce, c’était presque jouissif.
Ce fut au moment où la jeune femme finit par s’apitoyer sur son sort, plaidant que l’argent qu’on lui avait volé était tout ce qu’elle avait pour manger, que La Vadrouille finit par s’énerver.
Non, elle ne céderait pas au chantage affectif ! Pas de cela avec elle ! Que ces deux femmes continuent, et elle allait appeler la Garde pour tentative d’escroquerie !
Ce qui les fit aussitôt décamper, en réitérant leurs excuses. Enfin, pour celle dotée du langage, car la deuxième femme était muette apparemment, et sans doute plus maligne que l’autre car elle lui lança un regard aussi noir que l’orage, promettant mille morts.
C’est tout juste si La Vadrouille réussit à retenir un petit clin d’œil à la blonde silencieuse, pour le seul plaisir de la narguer. Son handicap était un avantage non négligeable, parce qu’à part écrire en majuscule sur son vélin, elle voyait mal comment elle pourrait créer un véritable esclandre en public… Ce qui préserverait sa couverture.
Encore amusée par la scène, c’est à peine si elle remarqua l’électron libre qui s’était faufilé dans leur petit groupe. Il s’agissait d’une jeune femme brune, au regard étrange et au langage encore plus bizarre. Elle avait surgi de nulle part, sans doute attirée par la petite réunion improvisée et les éclats de voix, et s’était mise à parler de…. Bâton.
Elle aimait les bâtons, elle les trouvait fascinants, qui en voulait un, quelqu’un en avait, personne n’aimait ça… ? Tout autant de paroles en l’air : visiblement, la jeune femme était perturbée.
Elle avait même fini par agacer ses deux assaillantes, et La Vadrouille soupçonnait fortement que d’une certaine manière, son petit jeu stupide à propos de bâtons avait grandement aidé à les faire décamper. Ce dont elle ne se plaignait pas, cependant une question lui trottait dans la tête : avait-elle fait exprés, simulait-elle pour l’aider, ou était-elle aussi folle que ses paroles le laissaient croire ?
En tout cas, maintenant que ses adversaires étaient parties, elle se retrouvait seule avec elle. Et des bâtons, elle changea de sujet pour revenir à quelque chose de beaucoup plus ennuyant aux yeux de La Vadrouille : elle lui demanda directement si elle était bel et bien une voleuse.
La transition ne faisait pas dans la dentelle et déstabilisée, elle la regarda avec suspicion. Etait-elle en train de dévoiler son véritable visage en posant cette question ? Ou s’agissait-il juste d’une perche que son esprit dérangée avait attrapé au vol et à laquelle elle se raccrochait désormais ? En tout cas, dans l’un ou l’autre cas, cela la dérangeait. Elle n’avait pas fait des efforts pour se débarrasser de deux victimes, pour se retrouver avec une foldingue qui allait clamer un peu partout dans les rues de la ville qu’elle était une voleuse ! Et elle avait encore moins envie que la brunette esquisse un sourire et finisse par avouer qu’elle travaillait à couvert pour la Garde, ou une quelconque autorité, et que de ce fait, elle était en état d’arrestation…
Cela devenait problématique.
Marchant sur des œufs, elle campa sur son affirmation :
« Non, je ne suis pas une voleuse ! »
« Mais tu voles ? »
« Non ! »
« Vraiment ? »
Autant parler à un mur. Très ennuyée, elle tenta alors de la tester, sans quoi elles ne s’en sortiraient probablement jamais, ni l’une ni l’autre. Elle adopta une petite moue agacée et déclara sereinement :
« Je ne vole pas. Disons que j’emprunte. »
« Donc tu voles ? »
« Non, c’est différent. »
« Mais c’est ton métier, voleuse ? »
Vu la perche tendue, la réaction était on ne peut plus claire : cette femme était folle. Aucune enquêtrice ou détective travaillant pour la Garde n’aurait laissé échapper une telle accroche ! Ils auraient eu la réponse à leur question, et la conversation aurait sûrement dérivé sur ce qu’elle empruntait, à qui elle empruntait ou encore si elle le faisait avec des amis.
Sur ce point-là, ce genre de loustic était facilement reconnaissable : ils mordaient très facilement à l’hameçon, et avec une voracité presque ridicule. Après cela, ils se montraient tellement goinfres que leur curiosité devenait suspecte.
Mais cette femme cherchait juste une réponse à sa question, comme un navire perdu sur l’océan cherche désespérément la lumière d’un phare. Et La Vadrouille sourit aussitôt, réellement plus détendue :
« En fait, je travaille dans l’emprunt public ! »
« Ah ? »
« J’emprunte au public. Et j’évite de rendre, je trouve ça malpoli et les affaires couleraient. »
« Si tu voles l’argent aux gens, alors tu es une voleuse ? »
Même fixation à laquelle La Vadrouille décida de mettre fin au plus vite.
« Ou une inspectrice des impôts. D’ailleurs, si tu insistes, je crois que je vais avoir envie de t’inspecter… »
Ce fut comme un coup de baguette magique. La petite fée dérangée qui la harcelait disparut aussitôt, agitant la main pour lui dire au revoir tout en virevoltant pour aller se poser ailleurs, pressée visiblement de s’éloigner d’elle.
Pour le plus grand bonheur de La Vadrouille qui murmura avec un sourire satisfait :
« Petite folle va… »
Elle ne saurait probablement jamais s’il s’agissait d’une comédie ou de sa véritable personnalité. Peu importait : du moment qu’elle gardait sa langue et oubliait son existence, cela lui convenait tout à fait.
Et elle reprit son petit tour dans Hurlevent, cherchant un dernier pigeon pour finir de remplir sa bourse.
Par hasard, elle recroisa la jeune femme muette qui l’avait accusée de voleuse… Et pour son seul plaisir, elle lui tira la langue en passant.
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Elle tapota avec une satisfaction évidente le petit sac qui pendait à sa ceinture. Cette après-midi, elle avait enfin reçu la commande de plantes qu'elle avait passé, et cela avait dépassé toutes ses attentes. Non seulement les plantes étaient en parfait état et encore fraîches, mais la jeune vendeuse Mlle S. lui avait fait un prix plus que raisonnable.
Avec ça, elle avait de quoi commencer ses... et bien, elle pouvait qualifier cela de recherches après tout ! Et tant que le résultat ne serait pas viable, cela resterait à cet état.
Elle traversa tranquillement la place Faol quand un visage connu attira son attention. Cet homme-là... Ces traits carrés, ces épaules solides. Oui, elle se le rappelait très bien : quelques jours auparavant, elle lui avait adroitement subtilisé quelques pièces dans ses poches, profitant de son inattention.
Un peu stressée à l'idée qu'il la reconnaisse, ou se doute de quelque chose la concernant, elle hâta le pas... Sauf que son regard accrocha celui de son ancienne victime, et cette dernière sembla la reconnaître. Une lueur s'éveilla dans ses yeux, et il l'interpella, la suivant de près.
Elle aurait pu courir. S'enfuir sans demander son reste et éviter la confrontation.
Ou elle pouvait encore tenter une subtile manœuvre de retournement de situation, pour éviter les désagréments qui risquaient de suivre...
Le destin choisissait parfois pour vous. Parce que lorsqu'elle se retourna vers lui, l'homme s'avançait avec un grand sourire, loin d'avoir l'air de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Un peu stupéfaite, elle l'accueillit pourtant avec le sourire, son cerveau fonctionnant à toute allure pour trouver une parade satisfaisante.
« On s'est déjà vu non ? »
Technique un peu trop usitée, mais cela lui laissait un temps de répit.
« Alors, vous avez trouvé ? »
« Trouvé quoi ? » demanda-t-elle, surprise.
« Ce que vous cherchiez. Tout le monde cherche quelque chose. »
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres : il ne croyait pas si bien dire. Et quelque chose dans son regard la rassura pleinement. L'homme ne venait pas pour faire la guerre, au contraire : il était curieux. Et déjà impatient d'en apprendre plus sur elle. Pas par lubricité ou désir, mais parce qu'il avait envie d'un contact social.
Cela tombait bien, elle avait quelques minutes à lui accorder.
« Oui, j'ai trouvé ! Justement, vous m'avez dit être quoi déjà ? Oui, et bien, figurez-vous que... »
Leur conversation les mena jusqu'au port de Hurlevent, et à la proue d'un navire, ils devisèrent de murailles infranchissables, de cette envie de percer tous ces coffres-forts qui la tenaillait, de ce besoin de montrer au reste du monde qu'elle existait... Jamais conversation ne fut plus profonde et plus riche que celle-là pour elle ! Pour la première fois de sa vie, elle s'essaya à poser un regard relatif et presque philosophique sur la vie. Et cela marcha. C'était presque magique de pouvoir se détacher de tout et assister, acteur et en même temps spectateur, à ce petit brin de vie qu'elle avait développé ici. Se rendre compte de choses improbables, imaginer l'impossible...
Il suffisait de si peu de choses pour changer une vie. Un tout petit coup de pouce.
Alors elle prit sur elle, et lui dévoila son plan. Dans son intégralité. D'abord étonné, l'homme finit par s'enthousiasmer à cette idée. Oui, Hurlevent méritait de recevoir un bon coup de pied, comme lorsqu'on frappait une fourmillére, pour regarder leurs réactions à tous... Les tester dans l'épreuve. Et peut-être changer des destins.
Leurs esprits se rejoignirent, et finalement, de fil en aiguille, l'idée d'une association naquit. Un partenaire en affaire, qui l'aiderait dans sa démarche, pour le seul plaisir de faire 'bouger' les choses.
Et quand elle atterrit dans sa petite planque et se mit au travail, elle sut qu'elle était sur la bonne voie.
Avec ça, elle avait de quoi commencer ses... et bien, elle pouvait qualifier cela de recherches après tout ! Et tant que le résultat ne serait pas viable, cela resterait à cet état.
Elle traversa tranquillement la place Faol quand un visage connu attira son attention. Cet homme-là... Ces traits carrés, ces épaules solides. Oui, elle se le rappelait très bien : quelques jours auparavant, elle lui avait adroitement subtilisé quelques pièces dans ses poches, profitant de son inattention.
Un peu stressée à l'idée qu'il la reconnaisse, ou se doute de quelque chose la concernant, elle hâta le pas... Sauf que son regard accrocha celui de son ancienne victime, et cette dernière sembla la reconnaître. Une lueur s'éveilla dans ses yeux, et il l'interpella, la suivant de près.
Elle aurait pu courir. S'enfuir sans demander son reste et éviter la confrontation.
Ou elle pouvait encore tenter une subtile manœuvre de retournement de situation, pour éviter les désagréments qui risquaient de suivre...
Le destin choisissait parfois pour vous. Parce que lorsqu'elle se retourna vers lui, l'homme s'avançait avec un grand sourire, loin d'avoir l'air de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Un peu stupéfaite, elle l'accueillit pourtant avec le sourire, son cerveau fonctionnant à toute allure pour trouver une parade satisfaisante.
« On s'est déjà vu non ? »
Technique un peu trop usitée, mais cela lui laissait un temps de répit.
« Alors, vous avez trouvé ? »
« Trouvé quoi ? » demanda-t-elle, surprise.
« Ce que vous cherchiez. Tout le monde cherche quelque chose. »
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres : il ne croyait pas si bien dire. Et quelque chose dans son regard la rassura pleinement. L'homme ne venait pas pour faire la guerre, au contraire : il était curieux. Et déjà impatient d'en apprendre plus sur elle. Pas par lubricité ou désir, mais parce qu'il avait envie d'un contact social.
Cela tombait bien, elle avait quelques minutes à lui accorder.
« Oui, j'ai trouvé ! Justement, vous m'avez dit être quoi déjà ? Oui, et bien, figurez-vous que... »
Leur conversation les mena jusqu'au port de Hurlevent, et à la proue d'un navire, ils devisèrent de murailles infranchissables, de cette envie de percer tous ces coffres-forts qui la tenaillait, de ce besoin de montrer au reste du monde qu'elle existait... Jamais conversation ne fut plus profonde et plus riche que celle-là pour elle ! Pour la première fois de sa vie, elle s'essaya à poser un regard relatif et presque philosophique sur la vie. Et cela marcha. C'était presque magique de pouvoir se détacher de tout et assister, acteur et en même temps spectateur, à ce petit brin de vie qu'elle avait développé ici. Se rendre compte de choses improbables, imaginer l'impossible...
Il suffisait de si peu de choses pour changer une vie. Un tout petit coup de pouce.
Alors elle prit sur elle, et lui dévoila son plan. Dans son intégralité. D'abord étonné, l'homme finit par s'enthousiasmer à cette idée. Oui, Hurlevent méritait de recevoir un bon coup de pied, comme lorsqu'on frappait une fourmillére, pour regarder leurs réactions à tous... Les tester dans l'épreuve. Et peut-être changer des destins.
Leurs esprits se rejoignirent, et finalement, de fil en aiguille, l'idée d'une association naquit. Un partenaire en affaire, qui l'aiderait dans sa démarche, pour le seul plaisir de faire 'bouger' les choses.
Et quand elle atterrit dans sa petite planque et se mit au travail, elle sut qu'elle était sur la bonne voie.
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Il y avait des jours où il valait mieux rester couché et attendre que cela passe !
Elle n'avait jamais eu beaucoup de chance, mais là, elle avait dépassé tous ses quotas de catastrophes en tout genre du mois ! En seulement quelques heures...
En premier lieu, elle avait foiré son expérience, et sa formule avait apparemment été perturbée par les boissons dans lesquelles elle l'avait versé, si bien que les clients du Cochon Siffleur avaient simplement souffert d'un petit accès de colère... Enfin, "petit accès" qui n'était pas si petit que cela, d'après ce qu'on lui avait raconté : certains hommes avaient même dû être assomés afin d'être contenus, pour éviter qu'ils ne tapent sur tout le monde ! Cela avait dû être un beau bordel, et rien que d'y penser, un léger sourire flottait sur ses lèvres.
Un nouveau coup de pied dans la fourmillière qui aurait drôlement plût au Rapporteur d'ailleurs... Dommage qu'il n'ait pas été là au moment des faits.
Mais même si l'idée que d'innocentes personnes aient joué des poings dans une taverne contre leur volonté soit amusante en elle-même, elle la renvoyait à la terrible constatation qu'une fois de plus, elle avait échoué à mettre sa formule en place ! Bon sang, elle aurait dû se douter que certains agents, tel que l'alcool ou encore le sucre contenu dans les fruits de certaines boissons, bouleverseraient le délicat assemblage des molécules de base... Cela paraissait tellement logique ! Seule l'eau pouvait être ajoutée à la formule visiblement sans perturber ses particularités.
Elle allait devoir trouver de nouveaux cobayes...
Mais acharnement du mauvais sort, il avait fallu qu'elle soit agressée non pas une fois, mais DEUX fois dans la même journée !! A se demander si la Garde recrutait ses soldats uniquement pour leur joli minois, et non pas pour leurs compétences ! Ah ça, du beau gosse, ils en avaient à la pelle, et elle n'aurait pas été contre le fait de se retrouver coincée dans une cellule de prison avec l'un d'eux, mais... Mais agressée DEUX fois dans la même journée, en plein milieu de Hurlevent, la ville qu'ils étaient censés protéger ??! Cela frisait le blasphème ! Ou la rébellion...
Et si elle avait eu la satisfaction d'apprendre que l'un de ses agresseurs avait été tué (par la Garde elle-même, ce qui signifiait qu'ils servaient quand même à quelque chose... et comme cela gênait sa théorie et ses envies de ronchonner à tout va, elle balaya l'objection d'un geste de la main), le deuxième courrait toujours dans la nature. Libre de tirer à bout portant sur n'importe qui, libre d'agresser de jolies jeunes femmes sans défense, libre de s'enorgueillir de lui avoir fait mettre un genou à terre et...
Elle serra les poings si fort que la douleur de son épaule se réveilla et elle en gémit de frustration.
"Salopard !! Tu le regretteras, je te le promet ! "
Elle ne savait pas encore comment, ni où, ni quand, mais elle lui ferait payer chèrement son geste !
Dans son malheur, elle avait eu cependant la chance de tomber sur un ancien ami qui l'avait protégé et l'avait même amené au dispensaire pour se faire soigner. Une sacrée chance, parce que sans lui, la situation n'aurait sûrement pas tourné à son avantage... Enfin, si se retrouver avec un bras en écharpe et le goût du sang dans sa bouche était réellement un avantage.
Se retournant sur son petit lit, ce qui arracha un grincement furieux au sommier en métal, elle ronchonna de plus belle, bien décidée à se laisser glisser dans la morosité.
La Garde se démenait, elle le savait, mais... Mais bon, cela ne l'empêchait pas de se dire que si seulement elle était un tout petit peu plus combattive...
Un peu plus combattive...
Son regard glissa sur les potions qui traînaient sur la table et elle plissa les yeux.
Un peu plus... combattive....?
Elle n'avait jamais eu beaucoup de chance, mais là, elle avait dépassé tous ses quotas de catastrophes en tout genre du mois ! En seulement quelques heures...
En premier lieu, elle avait foiré son expérience, et sa formule avait apparemment été perturbée par les boissons dans lesquelles elle l'avait versé, si bien que les clients du Cochon Siffleur avaient simplement souffert d'un petit accès de colère... Enfin, "petit accès" qui n'était pas si petit que cela, d'après ce qu'on lui avait raconté : certains hommes avaient même dû être assomés afin d'être contenus, pour éviter qu'ils ne tapent sur tout le monde ! Cela avait dû être un beau bordel, et rien que d'y penser, un léger sourire flottait sur ses lèvres.
Un nouveau coup de pied dans la fourmillière qui aurait drôlement plût au Rapporteur d'ailleurs... Dommage qu'il n'ait pas été là au moment des faits.
Mais même si l'idée que d'innocentes personnes aient joué des poings dans une taverne contre leur volonté soit amusante en elle-même, elle la renvoyait à la terrible constatation qu'une fois de plus, elle avait échoué à mettre sa formule en place ! Bon sang, elle aurait dû se douter que certains agents, tel que l'alcool ou encore le sucre contenu dans les fruits de certaines boissons, bouleverseraient le délicat assemblage des molécules de base... Cela paraissait tellement logique ! Seule l'eau pouvait être ajoutée à la formule visiblement sans perturber ses particularités.
Elle allait devoir trouver de nouveaux cobayes...
Mais acharnement du mauvais sort, il avait fallu qu'elle soit agressée non pas une fois, mais DEUX fois dans la même journée !! A se demander si la Garde recrutait ses soldats uniquement pour leur joli minois, et non pas pour leurs compétences ! Ah ça, du beau gosse, ils en avaient à la pelle, et elle n'aurait pas été contre le fait de se retrouver coincée dans une cellule de prison avec l'un d'eux, mais... Mais agressée DEUX fois dans la même journée, en plein milieu de Hurlevent, la ville qu'ils étaient censés protéger ??! Cela frisait le blasphème ! Ou la rébellion...
Et si elle avait eu la satisfaction d'apprendre que l'un de ses agresseurs avait été tué (par la Garde elle-même, ce qui signifiait qu'ils servaient quand même à quelque chose... et comme cela gênait sa théorie et ses envies de ronchonner à tout va, elle balaya l'objection d'un geste de la main), le deuxième courrait toujours dans la nature. Libre de tirer à bout portant sur n'importe qui, libre d'agresser de jolies jeunes femmes sans défense, libre de s'enorgueillir de lui avoir fait mettre un genou à terre et...
Elle serra les poings si fort que la douleur de son épaule se réveilla et elle en gémit de frustration.
"Salopard !! Tu le regretteras, je te le promet ! "
Elle ne savait pas encore comment, ni où, ni quand, mais elle lui ferait payer chèrement son geste !
Dans son malheur, elle avait eu cependant la chance de tomber sur un ancien ami qui l'avait protégé et l'avait même amené au dispensaire pour se faire soigner. Une sacrée chance, parce que sans lui, la situation n'aurait sûrement pas tourné à son avantage... Enfin, si se retrouver avec un bras en écharpe et le goût du sang dans sa bouche était réellement un avantage.
Se retournant sur son petit lit, ce qui arracha un grincement furieux au sommier en métal, elle ronchonna de plus belle, bien décidée à se laisser glisser dans la morosité.
La Garde se démenait, elle le savait, mais... Mais bon, cela ne l'empêchait pas de se dire que si seulement elle était un tout petit peu plus combattive...
Un peu plus combattive...
Son regard glissa sur les potions qui traînaient sur la table et elle plissa les yeux.
Un peu plus... combattive....?
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Un de perdu, dix de retrouvé...
Qu'il s'agisse d'un homme, d'un ami, d'un espoir ou encore d'un projet. Ainsi allait la vie : elle ne comptait pas s'arrêter sur un échec minime et avait déjà tourner la page, pressée d'essayer d'autres choses.
Il y avait tellement à faire, tellement de choses à tester, à essayer, à découvrir... Et puis jusque là, elle s'était bien amusée.
Dommage tout de même que ce fameux colis ait échoué si prés du but. Les Gardes auraient été soupçonneux, il est vrai, mais peut-être que son plan aurait réussi si la Maison Bayle n'avait pas déjà été sur place... Peut-être. Elle n'en était pas sûre évidemment, mais à partir du moment où la maison Bayle avait été là, c'était perdu d'avance.
Encore une fois, la Noblesse contrecarrait les projets du petit peuple.
C'était faux et stéréotypé (sans même compter que cela ne s'appliquait pas vraiment à sa situation) mais elle aimait se bercer d'illusions et jouer la carte des préjugés. Se fermer les yeux et se laisser bercer par la douce mélodie des a-prioris... C'était tellement agréable.
S'exécutant, elle se laissa aller en chantonnant un petit air qu'elle avait entendu jouer par le Feu joyeux. Ils étaient amusants ceux-là... Elle avait adoré leurs petits tours en ville et leur façon exubérante de s'exprimer. Il y avait quelque chose de vrai chez les clowns : ils surjouaient sur une base qui était déjà une mascarade. En un sens, ils se rapprochaient peut-être le plus de la vérité...
Ses mains s'amusaient sur un petit morceau de métal qui lui rappelait sa première tentative de fabriquer une bombe artisanale lors de ses ateliers ingénierie. C'était une babiole parmi tant d'autres dans son joyeux bazar, mais elle réveilla une idée en elle. Et tandis que ses doigts caressaient le métal, elle sourit.
Ah oui, tiens... Et si elle essayait cela ? Avec davantage de panache évidemment, et moins de mélodrame...
Après tout, qui ne tentait rien... n'avait rien !
Qu'il s'agisse d'un homme, d'un ami, d'un espoir ou encore d'un projet. Ainsi allait la vie : elle ne comptait pas s'arrêter sur un échec minime et avait déjà tourner la page, pressée d'essayer d'autres choses.
Il y avait tellement à faire, tellement de choses à tester, à essayer, à découvrir... Et puis jusque là, elle s'était bien amusée.
Dommage tout de même que ce fameux colis ait échoué si prés du but. Les Gardes auraient été soupçonneux, il est vrai, mais peut-être que son plan aurait réussi si la Maison Bayle n'avait pas déjà été sur place... Peut-être. Elle n'en était pas sûre évidemment, mais à partir du moment où la maison Bayle avait été là, c'était perdu d'avance.
Encore une fois, la Noblesse contrecarrait les projets du petit peuple.
C'était faux et stéréotypé (sans même compter que cela ne s'appliquait pas vraiment à sa situation) mais elle aimait se bercer d'illusions et jouer la carte des préjugés. Se fermer les yeux et se laisser bercer par la douce mélodie des a-prioris... C'était tellement agréable.
S'exécutant, elle se laissa aller en chantonnant un petit air qu'elle avait entendu jouer par le Feu joyeux. Ils étaient amusants ceux-là... Elle avait adoré leurs petits tours en ville et leur façon exubérante de s'exprimer. Il y avait quelque chose de vrai chez les clowns : ils surjouaient sur une base qui était déjà une mascarade. En un sens, ils se rapprochaient peut-être le plus de la vérité...
Ses mains s'amusaient sur un petit morceau de métal qui lui rappelait sa première tentative de fabriquer une bombe artisanale lors de ses ateliers ingénierie. C'était une babiole parmi tant d'autres dans son joyeux bazar, mais elle réveilla une idée en elle. Et tandis que ses doigts caressaient le métal, elle sourit.
Ah oui, tiens... Et si elle essayait cela ? Avec davantage de panache évidemment, et moins de mélodrame...
Après tout, qui ne tentait rien... n'avait rien !
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Elle éclata de rire devant l'affiche exhibée comme un trophée sur le mur de la garnison de la Garde. Ils recherchaient donc une certaine Cécile ? Bizarre... Une coïncidence troublante, mais les connaissant, il était fort probable qu'ils soient tombés dans le panneau.
Elle continua sa route, bien décidé à laisser ses neurones méditer l'information.
La journée avait été riche en évènements et rencontres. Elle se souviendrait longtemps de ce nom "Whigers" et espérait vraiment qu'il lui serve un jour... Qui sait ?
Certaines choses ne valaient même pas la peine d'être racontées... Les maisons Nobles d'Hurlevent tombaient décidément en décrépitude, elle regrettait juste que cela ne se fasse pas plus rapidement. Bannir tous ces noblions inutiles qui avaient la grosse tête, balayer la Garde et créer enfin un état nouveau où chacun aurait sa chance... C'était là un doux rêve, mais elle ne devait pas être la seule à l'imaginer. Un jour, il y aurait une révolution, et le monde changerait.
Un jour, mais pas aujourd'hui.
Quand elle pensait qu'on avait cherché à l'engager dans une Garde !! Elle réprima un fou rire à cette idée. Mon dieu, elle, travaillant pour la Garde et les autorités !! C'était la meilleure de l'année ! Cela dit, elle connaissait pas mal de tours tordus et de gens peu recommandables, elle avait de la matière à proposer. Même si elle ne comptait jamais le faire...
Retournant chez elle, elle sourit tout au long du chemin...
Demain était un autre jour. Demain serait encore plus merveilleux et plus fantastique.
Demain elle allait mettre au point un bijou...
Elle continua sa route, bien décidé à laisser ses neurones méditer l'information.
La journée avait été riche en évènements et rencontres. Elle se souviendrait longtemps de ce nom "Whigers" et espérait vraiment qu'il lui serve un jour... Qui sait ?
Certaines choses ne valaient même pas la peine d'être racontées... Les maisons Nobles d'Hurlevent tombaient décidément en décrépitude, elle regrettait juste que cela ne se fasse pas plus rapidement. Bannir tous ces noblions inutiles qui avaient la grosse tête, balayer la Garde et créer enfin un état nouveau où chacun aurait sa chance... C'était là un doux rêve, mais elle ne devait pas être la seule à l'imaginer. Un jour, il y aurait une révolution, et le monde changerait.
Un jour, mais pas aujourd'hui.
Quand elle pensait qu'on avait cherché à l'engager dans une Garde !! Elle réprima un fou rire à cette idée. Mon dieu, elle, travaillant pour la Garde et les autorités !! C'était la meilleure de l'année ! Cela dit, elle connaissait pas mal de tours tordus et de gens peu recommandables, elle avait de la matière à proposer. Même si elle ne comptait jamais le faire...
Retournant chez elle, elle sourit tout au long du chemin...
Demain était un autre jour. Demain serait encore plus merveilleux et plus fantastique.
Demain elle allait mettre au point un bijou...
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Elle l’avait dorlotté, chouchouté, amélioré jusqu’à obtenir ce qu’elle voulait précisément de lui. Et le résultat était à la hauteur de ses attentes. Elle n’aurait pas cru que la formule du gnome serait aussi puissante. En fait, après tous ses déboires et échecs, elle avait fini par avoir un doute sur la véracité d’une telle probabilité.
Mais elle avait finalement réussi, encore mieux que ce qu’elle avait espéré. Cette fois-ci, pas de cobaye extérieur : elle voulait savoir ce que cela faisait de boire une de ses propres potions, de découvrir par elle-même ce qui allait se passer en elle, les émotions qui allaient naître…
Cela avait été… fort instructif ! Elle avait même dû passer toute la journée chez elle pour s’en remettre, enfermée à double tour et cachée sous sa couette. Son corps n’avait pas changé, sa mentalité non plus, pas même son envie de rire. Il n’y avait eu aucun effet secondaire désastreux, ce qui renforçait l’idée qu’elle avait cette fois-ci pleinement réussi son challenge.
Il ne restait plus qu’à le tester sur d’autres personnes… Si possible consentantes vu l’objet. Et c’était là la partie la plus dure de son entreprise.
Elle savait très bien bricoler, imaginer des scénarios stupides ou délirants, fouiller les poches des gens et en profiter pour se faire son argent de poche. Mais en matière de relations sociales et de commerce, elle n’était pas très brillante. Elle ne l’avait même jamais été : quand votre philosophie principale consiste à ‘prendre sans rendre’, il était assez difficile de passer à un concept plus élaboré comme ‘donnant donnant’. Elle ne s’imaginait même pas parler ouvertement aux gens pour leur proposer sa marchandise. Sans compter qu’elle préférait tout de même conserver un certain anonymat, histoire de ne pas finir trop vite entre les mains des Gardes…
Un réseau élaboré et consistant aurait été parfait : passant d’intermédiaire en intermédiaire, le produit aurait finalement perdu son auteur en cours de route, et n’importe quel maillon défaillant de la chaîne ne lui aurait jamais porté préjudice.
Mais ce genre de réseau était difficile à trouver, justement parce qu’il restait secret. Et elle n’avait probablement ni le temps ni les épaules pour former le sien propre.
Elle avait donc le produit entre les mains… mais aucun distributeur. C’était là tout le problème !
Il y avait bien son worgen favori, qui lui avait présenté quelqu’un susceptible d’être intéressé par sa marchandise, mais cela resterait de l’artisanat…
Non, en fait, en y réfléchissant bien, qui achèterait une camelote qui n’a pas encore fait ses preuves ? Qui voudrait d’un objet dont on ne connaît rien ? Il lui fallait un fait d’arme, un exemple concret à donner à ses futurs clients… Oui, voilà…
L’idée germa dans son esprit et se concrétisa.
Elle finit par attraper son sac et se mettre en route. Direction les Tarides du Sud ! Et ensuite… Une fois l’engin mis au point, elle allait se faire un plaisir de créer un peu de pub autour de son invention ! De nos jours, on ne pouvait pas passer à côté d’un peu de marketing, n’est-ce pas ?
Mais elle avait finalement réussi, encore mieux que ce qu’elle avait espéré. Cette fois-ci, pas de cobaye extérieur : elle voulait savoir ce que cela faisait de boire une de ses propres potions, de découvrir par elle-même ce qui allait se passer en elle, les émotions qui allaient naître…
Cela avait été… fort instructif ! Elle avait même dû passer toute la journée chez elle pour s’en remettre, enfermée à double tour et cachée sous sa couette. Son corps n’avait pas changé, sa mentalité non plus, pas même son envie de rire. Il n’y avait eu aucun effet secondaire désastreux, ce qui renforçait l’idée qu’elle avait cette fois-ci pleinement réussi son challenge.
Il ne restait plus qu’à le tester sur d’autres personnes… Si possible consentantes vu l’objet. Et c’était là la partie la plus dure de son entreprise.
Elle savait très bien bricoler, imaginer des scénarios stupides ou délirants, fouiller les poches des gens et en profiter pour se faire son argent de poche. Mais en matière de relations sociales et de commerce, elle n’était pas très brillante. Elle ne l’avait même jamais été : quand votre philosophie principale consiste à ‘prendre sans rendre’, il était assez difficile de passer à un concept plus élaboré comme ‘donnant donnant’. Elle ne s’imaginait même pas parler ouvertement aux gens pour leur proposer sa marchandise. Sans compter qu’elle préférait tout de même conserver un certain anonymat, histoire de ne pas finir trop vite entre les mains des Gardes…
Un réseau élaboré et consistant aurait été parfait : passant d’intermédiaire en intermédiaire, le produit aurait finalement perdu son auteur en cours de route, et n’importe quel maillon défaillant de la chaîne ne lui aurait jamais porté préjudice.
Mais ce genre de réseau était difficile à trouver, justement parce qu’il restait secret. Et elle n’avait probablement ni le temps ni les épaules pour former le sien propre.
Elle avait donc le produit entre les mains… mais aucun distributeur. C’était là tout le problème !
Il y avait bien son worgen favori, qui lui avait présenté quelqu’un susceptible d’être intéressé par sa marchandise, mais cela resterait de l’artisanat…
Non, en fait, en y réfléchissant bien, qui achèterait une camelote qui n’a pas encore fait ses preuves ? Qui voudrait d’un objet dont on ne connaît rien ? Il lui fallait un fait d’arme, un exemple concret à donner à ses futurs clients… Oui, voilà…
L’idée germa dans son esprit et se concrétisa.
Elle finit par attraper son sac et se mettre en route. Direction les Tarides du Sud ! Et ensuite… Une fois l’engin mis au point, elle allait se faire un plaisir de créer un peu de pub autour de son invention ! De nos jours, on ne pouvait pas passer à côté d’un peu de marketing, n’est-ce pas ?
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Tout s'était passé comme prévu !
Elle avait lancé la petite bombe gazeuse de sa composition dans la boutique, laquelle avait été aussitôt envahie par un gaz abrutissant. Les vendeurs du Vignoble de Gallina avaient inspiré une seule fois, et s'étaient aussitôt trouvé mal. Un nain présent, un client sans aucun doute, avait eu aussi de sévères hallucinations, parlant d'une vache apparemment... Mais La Vadrouille ne s'était pas attardée : elle avait foncé sur la caisse, un masque épais protégeant son visage pour l'empêcher de respirer le gaz, et elle avait réclamé l'argent.
La pauvre vendeuse, totalement stone, avait bégayé, l'avait regardé avec des yeux ahuris... et lui avait donné l'argent comme un automate, avant de ricaner bizarrement
Trop heureuse de s'en sortir à si bon compte, La Vadrouille avait filé aussitôt avec son butin. C'était sans compter le client nain, dont la résistance hors du commun le ramena à la raison plus vite que prévu... Et il se mit à lui courir après, bien décidé à la rattraper !!
Elle traversa tout le quartier des mages en empruntant des petits chemins de traverse déserts, avant d'atterrir dans les ruines du parc. Habile, elle réussit à se dissimuler suffisamment pour surprendre le nain quand il arriva, et elle l'assomma promptement.
Se penchant sur son corps, elle soupira. Elle aurait dû se douter de la résistance des nains bon sang ! Quel organisme tout de même !
Un peu curieuse, elle sortit une petite fiole de sa besace, sûre de ne pas être dérangée tout de suite... et la fit boire au nain.
Le pauvre hallucina quelques minutes, mais sans vraiment décrocher... Aussi La Vadrouille prit la poudre d'escampette, avec le contenu des poches du nain.
Si tout avait fonctionné sur les humains, elle avait devoir réviser sa formule pour les nains !
Elle avait lancé la petite bombe gazeuse de sa composition dans la boutique, laquelle avait été aussitôt envahie par un gaz abrutissant. Les vendeurs du Vignoble de Gallina avaient inspiré une seule fois, et s'étaient aussitôt trouvé mal. Un nain présent, un client sans aucun doute, avait eu aussi de sévères hallucinations, parlant d'une vache apparemment... Mais La Vadrouille ne s'était pas attardée : elle avait foncé sur la caisse, un masque épais protégeant son visage pour l'empêcher de respirer le gaz, et elle avait réclamé l'argent.
La pauvre vendeuse, totalement stone, avait bégayé, l'avait regardé avec des yeux ahuris... et lui avait donné l'argent comme un automate, avant de ricaner bizarrement
Trop heureuse de s'en sortir à si bon compte, La Vadrouille avait filé aussitôt avec son butin. C'était sans compter le client nain, dont la résistance hors du commun le ramena à la raison plus vite que prévu... Et il se mit à lui courir après, bien décidé à la rattraper !!
Elle traversa tout le quartier des mages en empruntant des petits chemins de traverse déserts, avant d'atterrir dans les ruines du parc. Habile, elle réussit à se dissimuler suffisamment pour surprendre le nain quand il arriva, et elle l'assomma promptement.
Se penchant sur son corps, elle soupira. Elle aurait dû se douter de la résistance des nains bon sang ! Quel organisme tout de même !
Un peu curieuse, elle sortit une petite fiole de sa besace, sûre de ne pas être dérangée tout de suite... et la fit boire au nain.
Le pauvre hallucina quelques minutes, mais sans vraiment décrocher... Aussi La Vadrouille prit la poudre d'escampette, avec le contenu des poches du nain.
Si tout avait fonctionné sur les humains, elle avait devoir réviser sa formule pour les nains !
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Un nouveau braquage en ville avait considérablement augmenté son petit butin. Elle avait planqué les pièces d'or au même endroit que la dernière fois, et pour l'instant, personne ne semblait se douter de sa cachette... Remarquez, c'était toujours ainsi : c'était sous les yeux même des gens qu'on dissimulait le plus de choses !
Elle avait fait vite : un léger arrêt, l'ouverture rapide de la cachette. Elle avait vérifié que son autre sac y était bien, et il avait émit un doux son de pièces qu'on secoue quand elle y fourra son deuxième butin. Ce qui était bon signe et assez encourageant.
Décidément cette tactique fonctionnait à la perfection !
Certes, sa première attaque avait eu des répercussions inattendues, et Hurlevent lui avait manqué le temps de mettre ces affaires au clair. Pire qu'un gamin qui regrette sa salle de jeux, elle s'était sentie loin de tout quand elle avait dû quitter la ville. Et la suite n'avait pas été de tout repos : en fait, elle en gardait même quelques cicatrices qui la démangeaient parfois quand elle croisait des worgens dans les rues animées de la capitale. Instinctivement, elle serrait sa main sur le manche de son épée... Mais les souvenirs appartenaient au passé, et elle n'avait jamais aimé se retourner pour les regarder.
Son deuxième butin à l'abri, elle avait continué son observation d'Hurlevent. C'était fou comme les gens se croyaient à l'abri entre ses murs solides, alors même que la plupart des dangers venaient justement de l'intérieur. Ses yeux furetaient, se posaient un peu partout, son cerveau retenait et son esprit analysait... Et elle laissait faire la chance pour trouver les perles qui joncheraient le chemin de sa petite destinée insignifiante.
Chemin qui finit par la mener en Strangleronce. Peut-être était-il finalement temps de voir plus grand...
Mais... Cela ne se faisait pas d'arriver les mains vides à un festin ! Non, il fallait... un cadeau ! Oui, voilà, un beau et joli cadeau à offrir à ses futurs hôtes.
Elle avait fait vite : un léger arrêt, l'ouverture rapide de la cachette. Elle avait vérifié que son autre sac y était bien, et il avait émit un doux son de pièces qu'on secoue quand elle y fourra son deuxième butin. Ce qui était bon signe et assez encourageant.
Décidément cette tactique fonctionnait à la perfection !
Certes, sa première attaque avait eu des répercussions inattendues, et Hurlevent lui avait manqué le temps de mettre ces affaires au clair. Pire qu'un gamin qui regrette sa salle de jeux, elle s'était sentie loin de tout quand elle avait dû quitter la ville. Et la suite n'avait pas été de tout repos : en fait, elle en gardait même quelques cicatrices qui la démangeaient parfois quand elle croisait des worgens dans les rues animées de la capitale. Instinctivement, elle serrait sa main sur le manche de son épée... Mais les souvenirs appartenaient au passé, et elle n'avait jamais aimé se retourner pour les regarder.
Son deuxième butin à l'abri, elle avait continué son observation d'Hurlevent. C'était fou comme les gens se croyaient à l'abri entre ses murs solides, alors même que la plupart des dangers venaient justement de l'intérieur. Ses yeux furetaient, se posaient un peu partout, son cerveau retenait et son esprit analysait... Et elle laissait faire la chance pour trouver les perles qui joncheraient le chemin de sa petite destinée insignifiante.
Chemin qui finit par la mener en Strangleronce. Peut-être était-il finalement temps de voir plus grand...
Mais... Cela ne se faisait pas d'arriver les mains vides à un festin ! Non, il fallait... un cadeau ! Oui, voilà, un beau et joli cadeau à offrir à ses futurs hôtes.
La Flamme
Re: Découverte inattendue !
Avec un peu d'or de côté, on finissait par faire quelque chose de sa vie. On la changeait, la modifiait, améliorait les côtés laissés en décrépitude et on polissait les maigres talents qu'on avait dégotté.
L'or ouvrait des portes. Peut-être pas toutes, mais suffisamment pour commencer à pouvoir bouger sans se sentir entravée.
Passer de son ridicule petit taudis à une chambre plus grande et plus confortable avait été un début. Rapatrier son laboratoire de fortune dans un autre endroit pour en faire un laboratoire, encore modeste, mais bien plus sérieux qu'autrefois, avait été la suite logique.
Et enfin, se dégotter un boulot aux allures 'honnêtes' et 'respectables' avait achevé sa mue. Elle se sentait prête à commencer un nouveau plan, maintenant que l'ancien était achevé : à démarrer un nouveau jeu qui ne se contenterait plus des petits braquages de fortune et des manipulations hasardeuses de substances hallucinogènes.
L'avantage, c'est qu'elle n'était plus seule désormais : avec d'autres cerveaux aussi acharnés que le sien, on pouvait imaginer quelque chose de grandiose entre les murs blancs d'Hurlevent.
Lentement, elle assembla la dernière pièce du petit engin explosif qu'elle fabriquait depuis deux jours. Elle s'emboîta à la perfection, trouvant sa place naturellement et émettant un petit 'clic' sonore qui arracha un sourire à la jeune femme.
'Clic'... Puis 'Boum'... Il suffirait d'appuyer sur le bouton.
Et une nouvelle vie commencerait.
L'or ouvrait des portes. Peut-être pas toutes, mais suffisamment pour commencer à pouvoir bouger sans se sentir entravée.
Passer de son ridicule petit taudis à une chambre plus grande et plus confortable avait été un début. Rapatrier son laboratoire de fortune dans un autre endroit pour en faire un laboratoire, encore modeste, mais bien plus sérieux qu'autrefois, avait été la suite logique.
Et enfin, se dégotter un boulot aux allures 'honnêtes' et 'respectables' avait achevé sa mue. Elle se sentait prête à commencer un nouveau plan, maintenant que l'ancien était achevé : à démarrer un nouveau jeu qui ne se contenterait plus des petits braquages de fortune et des manipulations hasardeuses de substances hallucinogènes.
L'avantage, c'est qu'elle n'était plus seule désormais : avec d'autres cerveaux aussi acharnés que le sien, on pouvait imaginer quelque chose de grandiose entre les murs blancs d'Hurlevent.
Lentement, elle assembla la dernière pièce du petit engin explosif qu'elle fabriquait depuis deux jours. Elle s'emboîta à la perfection, trouvant sa place naturellement et émettant un petit 'clic' sonore qui arracha un sourire à la jeune femme.
'Clic'... Puis 'Boum'... Il suffirait d'appuyer sur le bouton.
Et une nouvelle vie commencerait.
La Flamme
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum