Opportunité.

- Les avis sont toujours les bienvenus, quand bien même ce texte est plus court qu'à l'accoutumée, blah blah blah. -

L'ennui était palpable. Rien à se mettre sous la dent, pas même une proie ou deux. Elle qui ne pouvait se passer d'adrénaline fut déçue lorsqu'ils firent demi-tour face à l'adversité du fort Nerhan. Non pas qu'elle aurait souhaité un suicide collectif sur un air d'harmonica, mais elle aurait apprécié un amuse-gueule. Perchée sur le relief qu'elle n'avait quitté de la soirée, elle observait les étoiles tout en taillant une flèche à l'aide de l'une de ses lames. À en juger l'obscurité, il ne devait être loin d'être heure de la nuit. Un soupir, une pensée, puis une illumination.

Elle prit son arc, une flèche, puis mit en joue, au loin, une cible prévue pour les archers. La fameuse structure en bois dans laquelle elle tirait à longueur de journée pour tuer le temps lorsqu'elle n'avait rien d'autre à faire. La distance était pour le moins différente, hors de portée d'un humain, d'elle, ou de quiconque. Et pourtant une idée tout aussi farfelue que dangereuse trottinait dans son esprit, une idée qui aurait eu le don de la hanter toute la matinée si elle ne la réalisait pas.

Corde tendue, respiration bloquée et flèche encochée, elle psalmodia un inaudible « Felo'melorn ». Elle sentit l'énergie traverser son corps, puis son bras gauche. Faible jusqu'au coude puis démentielle une fois au bout des doigts, elle remercia intérieurement son épave favorite. Ni une ni deux, la flèche fut entourée d'une aura rougeoyante, brûlante. Alors relâcha-t-elle la corde, envoyant le projectile fuser à travers ciel. Celui-ci se dirigeait bien plus vite et bien plus fièrement loin que ce qu'elle avait l'habitude de voir. La douleur de son cauchemar ne s'étant pas fait ressentir plus que cela, elle en retira un sourire de satisfaction, un sourire conquérant.

Un potentiel stupéfiant, qu'elle avait négligé de si nombreuses années. Elle se mordit la lèvre inférieure en continuant d'observer ladite flèche parcourir son trajet qui était pour le moins inhabituel. L'expression « Jouer avec le feu. » lui vint à l'esprit. Plus qu'un enchantement comme un autre, ce qu'elle s'amusait à faire pourrait lui coûter cher. Et ignorant même encore le parfait fonctionnement ou l'étendue du tribut auquel elle aurait à faire face, cela ne semblait pas la déranger. Vivre au jour le jour, quoi qu'il en coûte. Cela faisait une semaine qu'elle s'était fixée ses limites et tâcherai de ne pas les dépasser, mais un accident est si vite arrivé. Elle observa son avant-bras gauche qui était exceptionnellement dénudé, fixant la marque damnée ; ce qui lui fit rater le spectacle, en retirant une légère râle de frustration.

Une explosion modérée et quelques heures plus tard, Mc. Lony qui venait tout juste de se lever constata que l'air frais était pimenté d'une odeur de roussi. En cherchant l'origine, il tomba nez à nez avec la pauvre cible. Réduite en cendres, il ne restait comme vestige que quelques flammèches apportant un peu de couleur à cette œuvre noircie.