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[Révolution] Les lendemains qui chantent...

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Message  Zal'Nash/Jinzüa Mer 22 Mai 2013, 19:57

Informations HRP:

"Tombe la pluie comme un millier de larmes - filent les siroccos, sur les sables blanc de Tanaris, et qu'ils portent à nos oreilles la plainte mélancolique des vents chauds. Dansent les flammes des bûchers, comme mille-et-un feux de joie apportant un peu de lumière dans notre coeur lourd de peine et de chagrin. Aujourd'hui, trois-cent jours ont passé...Et toujours, l'aube n'apporte que les macabres promesses de sang et de souffrance. Trois-cent jours ont passé, et toujours, les cris d'agonie peuplent les nuits. Trois-cent jours ont passé, et toujours, les larmes que nous avons pleuré, le sang que nous avons perdu, et les morts que nous avons brûlés, restent ignorés par les yeux du monde...

Jusqu'où peut survivre une révolution, si les peuples qu'elle cherche à protéger restent sourds à ses appels déchirants ?"

Gresh posa sa plume, grognant devant cette interrogation final qui n'appelait aucune réponse encourageante. Avec lenteur, il passa sa large main sur son crâne chauve, ses ongles griffus éraflant la peau verte marquée de zébrures ayant creusé jusqu'à l'os. Ses cicatrices de guerre, et son badge d'honneur. Un mince rayon de lumière perçait de la toiture trouée de la hutte de peau et de cuir, éclairant la profonde pénombre dans laquelle était plongé l'orc assis devant son plan de travail. Un brasero encore fumant était posé non loin, recueillant quelques braises mourantes tâchant désespérément de retrouver une flamme perdue. D'un geste lourd et trahissant une grande fatigue, Gresh saisit un morceau de viande séché posé nonchalamment sur la petit table basse à proximité. Après avoir jeté un regard suffisant au morceau de viande, ses yeux luisants d'une consternation mue par la faim, il l'avala sèchement dans une grimace.

C'était pitoyable. Les rations s'étaient drastiquement amenuisées au cours des derniers mois, les rentrées de vivres étant à peine capables de subvenir aux appétits des réfugiés et résistants retranchés dans le désert de Tanaris. Les dernières semaines avaient vu s'accroitre le flux de parias et autre exilés de la Horde demandant asile, rendant les conditions de vie d'autant plus insoutenables. L'étroit campement concentrait en son sein près de neuf-cent âmes, dont trois-cent civils inaptes au port des armes. La perte des routes commerciales, ainsi que du support des marchands alentours en terme de victuailles, avait distillé la faim dans le campement, ainsi qu'une atmosphère pesante alors que chacun plongeait dans une molle apathie, attendant l'échéance et les essaims charognards qui n'en finissaient de planer dans les cieux patiemment. Le moral était au plus bas, et à ce tableau composant avec famine et désespoir, menaçait de s'ajouter épidémie de fièvre et de choléra.

Gresh savait pertinemment bien, lorsqu'il avait pris l'initiative de se dresser contre la bannière cramoisie d'Orgrimmar, qu'il se condamnait à une vie d'exilé rongé par la peur, l'angoisse et la faim, se terrant dans son terrier en attendant la providence divine qu'apporterait les dieux cruels régissant le monde. Mais son esprit n'avait pas put concevoir l'ampleur de la souffrance qu'endurait désormais son corps exténué, lentement dévoré par le féroce climat du désert et les affres effroyables de la vie de paria. Comment pouvait-on concevoir pareil misère avant d'avoir goûté à son âpre morsure ? Désormais, ils étaient enfouis dans les dunes arides de Tanaris, abandonnés parmi les sables de l'oubli, destinés à la peu reluisante forme de charogne sous le soleil meurtrier. Le soleil...Il le rendait fou, cet astre solaire, à taper sur les crânes jusqu'à en avoir grillé les cervelles et exploser les nerfs, réduisant les soldats en névrosés déments errant sans but entre les quatre murs du campement.

En ces signes bien particuliers, Gresh avait vu les plaies susceptibles d'abattre sa tendre et chère insurrection, qui semblait-il, n'était pas destiné aux grandeurs fixées à son commencement. Les cendres et l'oubli étaient tout ce qu'ils pouvaient espérer - eux, résistants - tant qu'ils pourrirait à la lumière de l'étoile cruelle régnant sans partage sur le désert. Des ossements blanchis que se disputerait les hyènes et les vautours. Voilà le destin qui semblait désormais se profiler à l'horizon. Les promesses de changement semblaient bien loin désormais. Quelle ironie, se disait Greh l'air maussade, alors qu'il se levait dans sa hutte, pour rejoindre le dehors, et la lumière du jour. Quelle ironie c'était de flamber au soleil, à attendre demain, dans l'espoir d'un signe de bonne augure. Cette simple vérité laissait un goût amer dans la bouche de l'orc. Celui de l'âpre usure, de la déchéance, de l'échec...Celui là même, qui parfume les grandes entreprises condamnées aux limbes.

Gresh fit un pas hors de sa hutte, plissant ses yeux fatigués alors que la cruelle lumière venait l'aveugler sauvagement. Trois-cent jours passés dans la lumière de l'astre cruel. Trois-cent jours de trop. En une autre époque, Gresh aurait crachés sur ceux rechignant à rejoindre la résistance. Aujourd'hui, il le faisait toujours; mais ce n'était plus de bon coeur. Il avait perdu cette fougue et cette audace propres aux grandes entreprises si ambitieuses, qu'elles étaient souvent sans lendemains. C'était désolant, vraiment, de constater que lui même en était arrivé là. Comment ses troupes pouvait conserver une once de motivation, quand lui même en avait perdu le souvenir. "Quand le général est brave, les soldats sont preux" disait-on. Les premiers mois, le dicton avait plût; puis, il avait perdu en éclat. En fin de compte, une fois plongé dans la misère et les horreurs de la guerre résistante, la politique, les dictons et les belles idées avaient été jetées par la fenêtre. On se battait...mais cela en valait-il la peine ?

Valait-il la peine de tenir tête au tyran, si c'était pour vivre plus durement encore dans l'exil que dans l'atmosphère liberticide d'Orgrimmar ? Valait-il la peine de sauver des exilés, et leur offrir l'asile, si c'était pour qu'ils meurt d'épidémie ou d'usure sous l'écrasant soleil de Tanaris ? Valait-il la peine de mourir pour des idées semblant si irréelles, maintenant que la résistance faisait face aux fléaux de l'apocalypse ? Faim, misère et épidémie...C'était là tout le butin de guerre que les résistant du Sud avait la fierté de porter partout où ils allaient...

Peut-être, se disait Gresh, peut-être que l'espoir était ailleurs. Peut être était-il entre les mains du Trompe-la-mort dans les Tarides du Sud, ou entre celles du légionnaire Brise-Larme, en Âprefange...Peut être était-il, loin, au coeur de la lande de Pandarie, où se rassemblaient quelques dissidents, ou au coeur même de la Horde, en Orgrimmar, où couvait la révolte. Peut-être était-il là bas, sur les terres des bannières bleue et or, où la Horde s'écrasait sur un rempart d'acier...Peut être que l'espoir était ailleurs après tout, loin de ce désert de malheur, où l'on ne cultivait que des carcasse et où l'on ne récoltait que des larmes. Ou peut-être n'y avait-il pas d'espoir du tout...

Gresh fit demi-tour dans sa hutte, échappant à la tyrannie solaire pour retrouver le confort des ombres. Il s'assit devant son plan de travail, et contempla les quelques lettres qu'il avait couché sur le parchemin. Il mouilla la plume dans l'encrier où le sable s'était infiltré - comme partout ailleurs - et fixa d'un oeil vague les ombres. L'espoir, semblait-il, était la seule chose capable d'animer une révolution. La révolution n'est pas quelque chose de rationnelle. Ni quelque chose de sensé. C'est quelque chose à la fois abominable et fantastique, formidable et galvanisante, grisante et épouvantable. C'est un mouvement furieux, mais nécessaire, dont toute l'horreur ne peut être surmontée que si l'espoir anime les coeurs. Comment peut-on supporter les carnages, les massacres quotidiens, les tueries injustes et les punitions iniques, sans que la foi en le changement soit là, quelque part ? Comment peut-on supporter la faim et la maladie, si l'on ne vois pas à l'horizon, l'arrivée d'un monde nouveau ? Comment peut-on lutter jusqu'à la mort, si l'on ne croit pas qu'ainsi, on sauve des dizaines d'innocents ? Comment peut-on mettre le feu aux poudres, si l'on espère pas faire de la place pour du neuf ? Comment peut-on croire en demain, si aujourd'hui nous n'avons pas l'espoir ?

Gresh posa sa plume sur le papier, ajoutant un appendice à ses premières lignes, le front en sueur, le regard torve.

"Jusqu'où peut-on croire, en les lendemains qui chantent, quand le monde tout entier, semble finir aujourd'hui ?"

Gresh reposa sa plume, et plissa le front. Etait-ce seulement possible, de croire en demain, alors que tout, aujourd'hui, semblait perdu ?

Zal'Nash/Jinzüa
Zal'Nash/Jinzüa


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Message  Magan Jeu 23 Mai 2013, 16:39

"Au nom de Hurlenfer, je vous condamne à la mort !"

Shorgal avait assisté à l'exécution de ce Jeudi 23 Mai, à Orgrimmar. Il avait prêté une attention particulière sur le condamné qui se révélait être Narkor Foudrécrit, un poète connu à Orgrimmar pour ses textes qui se sont montrés de plus en plus virulents envers Garrosh et ses séides.

...

La connaissance des textes de Narkor Foudrécrit avait fortement inspiré Shorgal dans ses idéaux. Shorgal finit un jour par vouloir devenir poète lui-aussi.

...

A présent, Narkor était exécuté par les kor'krons de Garrosh. Shorgal, lui, fut bouleversé de voir celui qu'il a prit comme exemple se faire tuer du jour au lendemain.

Ainsi, lorsque Shorgal retournait chez lui, il se questionna à propos de la liberté d'expression. Il était claire que se moquer du Chef de guerre de cette manière a toujours été passable de mort .. Néanmoins, cette fois-ci, c'en était trop.

Comme Plumécrit l'avait si bien dit, Garrosh semblait lancer la Horde vers un brusque retour à l'époque de la Horde noire...

...

Retournant chez lui, Shorgal rencontra un orc semblant amoché des jambes. Il avait même remplacé l'une des deux par une jambe de bois.

- Orc à la jambe de bois : Force et honneur à vous, Shorgal.
- Shorgal : Comment connaissez-vous mon nom ?
- Orc à la jambe de bois : Oh, j'ai lu vos poèmes .. C'est pas mal...
- Shorgal : Ah bon ?
- Orc à la jambe de bois : En effet .. Je ne me suis cependant pas présenté : Je m'appelle Brush'um Terréther.
- Shorgal : Terréther ? Mais j'ai déjà entendu parler de vous.
- Brush'um : Enfin soit .. Où comptez-vous aller ?
- Shorgal : Chez moi.
- Brush'um : Puis-je vous suivre ? J'aurais à vous parler mais il serait préférable qu'on discute en lieu sûr...
- Shorgal : Très bien, venez...


...

- Brush'um : Donc, aux Tarides, en Âprefange et à Tanaris, des révolutionnaires menés entre autre par Zal'nash, une de mes anciennes connaissances, ont commencés à combattre la Horde de Garrosh. N'étant moi-même plus apte au combat (Brush'um montre l'état de ses jambes), nous devrions plutôt réveiller les consciences de la population par d'autres voies que la guerre.
- Shorgal : (En mordant dans sa côte de porc) Je pense qu'on pourrait en effet continuer à écrire des poèmes contestataires comme le faisait Narkor Foudrécrit. Hélas, avec sa mort, il se pourrait que cette idée tombe à l'eau.
- Brush'um : Pas du tout, Shorgal. Réfléchis .. La mort de Narkor n'aura pas été vaine car Narkor avait beaucoup de popularité en Durotar. Hurlenfer l'ayant exécuté, tu peux être sûr que dans les jours qui suivront, un élan de rage mènera de nouveaux poètes et même des peintres à poursuivre les contestations. Si l'obscurité amenée par Hurlenfer a plongée la Horde dans une démence proche de la Horde noire, il ne pourra encore longtemps étouffer le peuple dans cette pénombre opaque, brumeuse et suffocante.
- Shorgal : Vous devez avoir raison.
- Brush'um : Et afin de mener à bien ce regain de luminosité dans le cœur du peuple de Durotar, j'aurai besoin de ton aide pour rédiger ce qui sera certainement l'un des plus grands livres écrits par des orcs.
- Shorgal : Il s'agirait de quoi ?
- Brush'um : D'un recueille de tout ce que la culture orque propose de mieux en elle. J'ai nommé l'"Encyclopédie de la Horde".


C'est sur ses mots et après avoir fini le repas chez Shorgal que les deux orcs se séparèrent. Ils devraient se revoir demain afin de commencer à rédiger leur livre.

Chez les orcs, il est rare d'écrire des livres. La rédaction de ce dernier devrait ainsi devenir une véritable surprise pour la Horde.
Magan
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Message  Zal'Nash/Jinzüa Jeu 23 Mai 2013, 21:59

Zal'Nash à Jinzüa,

Le vingt-et-un du cinquième mois de l'an trente-trois

Tarides du Sud


"La révolution, disait Sul'Khan des Zandalars, existe dans deux perspectives parallèles et pourtant très éloignées : la théorie et la pratique. Cette première perspective peut servir de doctrine; elle nous offre des directives, des objectifs à fixer, des bases à poser pour mener à bien notre grande cause. En cela, la théorie dessine le squelette du projet; elle pose les axes directeurs, trace les contours, et présente finalement une fragile esquisse de "l'arche" qu'est notre révolution naissante. Parce qu'elle est supposée couvrir tout les moindres détails, et assurer une armature sans faille, afin d'ériger une coque d'acier impénétrable, l'arche de la révolution doit être solide - elle doit pouvoir supporter la charge écrasante de sa tâche sacrée, et ainsi doit être soigneusement équilibrée. La théorie pose la quintessence du déroulement révolutionnaire, et trace le chemin à suivre pour la pratique. En cela, la pratique ne pardonne aucune erreur à la théorie - et j'ose espérer que la théorie gisant sous la base de ma révoltes, est suffisamment bien ficelée pour supporter le poids considérable de l'entreprise.

Ma théorie - ou du moins celle que j'ai adopté pour mener la révolution - repose principalement sur l'unité des peuples à travers un motif fédérateur. Le rejet du pouvoir inique et oppresseur, le combat contre la tyrannie médiocre de l'élitisme orc, et la haine envers le système trop souvent et trop intensément liberticide. Voilà le socle de mon soulèvement, permettant aux peuples si éloignés par la culture et l'histoire, de s'unir sous une bannière sans couleur le temps d'une lutte acharnée et radicale. Toujours, les membres de l'insurrection doivent être soudés comme les doigts de la main, rassemblés par leur ressentiment commun, et par leur passé sulfureux de paria, de rejeté et d'exilé. Toujours, les membres de la résistance doivent se sentir comme étant un engrenage crucial dans la grande machinerie révolutionnaire - cet engrenage capable de briser des empires, s'il force jusqu'à l'usure et éventuellement, jusqu'à la mort. Ma théorie se fonde sur la dé-individualisation de chacun, et l'oubli temporaire des aliénations inhérentes à nos cultures respectives, afin de former un tout que chacun respecte, honore, et représente. La révolution devient une culture à elle toute seule, un amalgame polyvalent, multi-racial et pluri-culturel se fondant sur un seul principe : le principe de rejet et de haine absolue envers la némésis, appelant chacun et chacune à se dépasser pour le détruire. En perdant leur identité propre, les hommes révoltés abandonnent leurs attaches et leurs positionnements propres, pour embrasser une état d'esprit général - celui prônant le combat résolu, ignorant la peur et l'échec, et qui se poursuit sans cesse tant qu'un souffle de vie parcours les corps brisés des révoltés.

Ne jamais oublier, ne jamais pardonner, ne jamais regretter, ne jamais abandonner. Voilà notre devise, frère. Elle cristallise ce que nous sommes, une fois plongés dans la foule affamée que rien n'arrête. Entre autre, elle porte les couleurs de notre mental - aucun acte ne doit être revu, une fois effectué. Tout ce qui est mis en application est nécessaire, et ainsi rien de ce qui a été fait, ne mérite d'être dévalorisé. Tout, absolument tout, doit être mis en application afin de tenir en échec l'affameur de Draenor, et permettre aux hommes et femmes portant les armes de nourrir un espoir. Oui Jinzua; l'espoir...C'est là notre bien le plus précieux; cette notion si fugace, que nous conservons jalousement et tâchons de ménager perpétuellement. Car sans l'espoir, tout ceci n'est que folie. Sans l'espoir, la révolution perd son sens et garde autant de crédibilité que les mots balbutiés d'un fou sorti du cabanon. L'espoir, Jinzua, est au coeur même de notre entreprise. Il est notre machine à penser, et approuve les actes que la raison aurait farouchement rejeté; il accorde à l'illusion les couleurs du vrai, là où le bon sens aurait crié à l'utopie; il offre aux coeurs rendus sombres par le réalisme, une once de lumière follement idéaliste. L'espoir, mon frère, remplace la raison quand l'entreprise que l'on s'apprête à entamer, défie avec une audace insolente toutes les lois du réel. L'espoir rend possible ce qui ne l'est pas; il rend les rêves réalisables et les chimères atteignables; il donne au grotesque les traits de l'envisageable; il donne aux faible la force pour triompher des forts; il apporte aux révoltés, le moral pour briser des empires.

Après bien des mois de luttes, et bien des jours passés à observer l'évolution de la Horde, seul un fou pourrait se tourner vers les résistants et crier "Nous pouvons vaincre !". Car c'est bien folie que de croire que quelques centaines d'affamés sont capables de triompher du monstre d'acier nommé "Horde", à la sueur de leur front, à la rage dans leur coeur et à la force de leur bras. Et de la même manière, seul un fou pourrait lever son arme demain et mener sept-cent hommes que tout semble diviser, sur le champs d'honneur, face aux phalanges implacables qui se déversent des bouches titanesques d'Ogrimmar. Seul un fou serait capable de lever un rébellion dans le coeur grondant de Durotar, et crier "Victoire ! Victoire" face aux cieux en colère, alors que résonnent les cors de guerre. Et pourtant frère, c'est exactement ce que nous faisons, chaques jours qui passent. Car oui, nous sommes fous. Rendus déments par les affronts, les effusions de sang et les barbaries d'un chef haïssable, la folie est devenue notre seule conseillère face à la tempête qui se profile à l'horizon. Jamais avons nous tenu de propos aussi insensé qu'aujourd'hui, gueulant aux quatre coins d'Azeroth que "La victoire est à portée de main". Jamais avons nous été aussi délirants qu'aujourd'hui, où nous levons nos poings contre la bête immonde.

Et pourtant, jamais avons nous été aussi unis. Jamais avons nous été aussi forts. Jamais avons nous été aussi déterminés à mourir. Ceux d'en face sont légions, tandis que nous ne sommes que poignées de régiments. Mais si eux ont la rigueur rationnelle tendant à faire croire que la majorité écrase la minorité, de leur côté, nous avons la folie et l'espoir. La folie nécessaire pour nous crever les yeux face au réel, et ainsi ne jamais perdre le moral, fussions nous à trois contre les cohortes innombrables de l'apocalypse. La folie nécessaire pour nous faire bondir sur les remparts d'acier, et les lignes inflexibles des légionnaires ennemis. La folie nécessaire pour oublier tout le bon sens qui nous aurait fait baisser les bras, une fois le premier obstacle rencontré. Et l'espoir...l'espoir nécessaire pour nous battre jusqu'à ce que nos entrailles se répandent sur les sables chauds, et jusqu'à ce que tout nos os aient été réduits en miettes par les démolisseurs au gosier ardent des troupiers de la Horde. L'espoir nécessaire pour voir un éclat de lumière, dans la plus noire des nuits. L'espoir nécessaire pour continuer la lutte malgré la peur, la faim et la maladie, qui rongent simultanément nos nerfs et notre moral.

L'espoir nécessaire surpasser les rigides limites du réel, et embrasser pleinement la fantaisie délirante. L'espoir nécessaire pour éclipser l'effroyable vérité, et imposer l'irrationalisme comme mode de pensée. L'espoir nécessaire, pour combattre ce qui ne peut être combattu; pour vaincre ce qui ne peut être vaincu; pour changer ce qui ne peut être changé.

L'histoire du monde, Jinzüa, est écrite par les vainqueurs dit-on, et trop souvent dictée par le réalisme qui amène avec lui, le fatalisme. Si je regarde notre révolution aujourd'hui, avec l'oeil d'un historien, alors je puis dire qu'elle est sans lendemain. Et cela, je ne puis le permettre.

Et, si je la regarde avec ce même espoir, et cette même folie dont je fais l'apologie, alors, elle est parfaitement susceptible de percer les remparts impénétrables de la Horde, et nous apporter triomphe, gloire, liberté et changement, à nous révoltés. Cela, je ne puis que l'approuver.

Le monde change frère; l'amour du réel et du vraisemblable n'a plus de place dans les événements d'aujourd'hui, qui forgeront l'histoire et feront fleurir les récits que l'on chantera, durant les siècles à venir.

Bienvenue dans l'irréel - le monde où le faible abat le fort, où la minorité dépasse la majorité, où le révolté triomphe de l'empire.

Bienvenue dans le monde où "impossible" n'est que la dernière frontière, nous séparant de la pleine mentalité du vainqueur.

Bienvenue dans un monde, où à force d'espoir et contre toutes les logiques de l'univers, une poignée de révoltés s'apprête à bouleverser la vie de tous, pour la promesse des lendemains qui chantent.

Bienvenue dans un monde, où par la force de notre volonté, nous triomphons des légions.

Enfin, bienvenue dans un monde, où vouloir libère."

Zal'Nash Flèche-Sinistre
Zal'Nash/Jinzüa
Zal'Nash/Jinzüa


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Message  Tousansons Jeu 23 Mai 2013, 23:25

Dans un bureau de Hurlevent, une blonde entre deux âges à l'imposante paire de lunettes termine la rédaction d'une lettre. Assise à une table ou s'accumule d'impressionnants monceaux de documents, elle écrit rapidement, d'un style tout en rondeurs, agréable et lisible. Derrière elle, prenant la majeure partie d'un mur se trouve une vieille carte d'Azeroth couvertes d'annotations et de repères. Aujourd'hui, une punaise jaune occupe la position de la cité d'Orgrimmar en Kalimdor.

Le courrier débute ainsi:

Chère ancienne,

Même si je suis certaine que les échos de l'histoire qui s'écrit sont certainement déjà parvenus à vos oreilles, je me devais de vous tenir au courant de nos prochains mouvements et des premières informations que nous recevons du terrain.

A l'heure même ou nous avons su que quelque chose d'important se déroulait dans la région de Durotar nous avons envoyés une personne sur place. Il fait état de combats particulièrement violents pour le contrôle de la région et des lignes d'approvisionnements de la capitale. La nouvelle se répand à une vitesse folle et ce qui n'était qu'un foyer de résistance Trolle s'apparente désormais au début d'une véritable révolution.
A quelque milliers de kilomètres des toits de Hurlevent, la cité fortifiée d'Orgrimmar vomit un nouveau flot de troupes et de matériel. Des guerriers en armure, des machines de guerre que l'on assemble devant les murs. Les pas cadencé résonnent loin, Les regards sont aussi déterminés qu'avides de voir le sang couler. Kor'kron, ceux qui n'étaient qu'une élite sont devenus une armée. Une force entièrement dévouée aux caprices d'un chef de guerre que même ses alliés désavouent aujourd'hui. La Horde s'entredéchire, le feu qui couvait depuis de longs mois à fini par éclater.

Auh Filevent quitte sa cachette temporaire, dissimulée à l'ombre d'un large amas rocheux. Cette Kaldorei qui n'est pour l'heure qu'une ombre parmi les autres est probablement l'un des meilleurs agent de renseignement à fouler le monde. Son pas est plus léger que la chute d'une feuille, ses gestes sont vifs et précis, son regard perçant et son ouïe fine. A l'annonce des premiers signes de la rebellion on l'a dépêchée sur place pour suivre avec attention l'évolution de la situation. Quelques instants plus tôt un bref éclat lumineux provenant d'un fourré non loin a attiré son regard.

Orgrimmar est une fourmilière qui ne jure plus que pour la gloire de son chef de guerre, sa garde a été renforcée et il ne se passe pas un instant sans que de nouvelles troupes n'en sortent pour se diriger vers les endroits sensibles de Durotar ou des Tarides. Elle a cessée de compter le va et vient des forces de Hellscream, les envols de ses prote-drakes asservis et les norias de convois de fournitures.

Les actes du fils Hellscream étaient discutables depuis un bon moment et aujourd'hui même la Horde a décidée qu'il était aller trop loin. Nous n'avons pas encore les détails concernant les raisons profondes qui ont poussée au soulèvement, nous avons des hypothèses que seul un travail sur place permettra de confirmer.

Je peux néanmoins m'estimer soulagée de voir que nous n'aurons probablement pas à briser notre neutralité avec la Horde comme nous en avions discutés peu de temps après la destruction de Theramore. Les actes isolés du chef de guerre le rende seul responsable, avec ceux qui continuent de le suivre.
Garrosh saigne les Tarides toutes proches pour alimenter son effort de guerre, les routes sont chargées de patrouilles qui contrôlent le moindre chariot, les chevaucheurs de loup ne laissent aucune chance à ceux qu'ils soupçonnent de trahison ou qui essaient de s'enfuir. Il pille sans relâche les ressources de la région pour nourrir l'appétit insatiable de sa ville et peut être même dernier bastion, il était vital de le savoir.

La Kaldorei s'approche à pas de loup des fourrés, elle est désormais certaine que quelqu'un ou quelque chose s'y dissimule. L'absence de mouvement et de vie ne la met absolument pas en confiance, car avant même d'atteindre les premiers arbustes elle est certaine d'avoir affaire à un réprouvé, quelques part dans ces buissons épineux. Ils pouvaient être de redoutables infiltrateurs, leur condition permettant un silence et une patience à toute épreuve, la magie dissimulant l'odeur qu'ils pourraient dégager.

Il n'a l'a pas remarquée s'approcher alors qu'elle s'agenouille non loin, trop occupé à braquer un long fusil de précision vers les abords de la ville, elle peut le contempler à loisir. Il ne porte pas de tabard mais l'insigne a demi effacée sur l'une de ses épaulières indique qu'il faisait partie du corps expéditionnaire de Pandarie. Lorsqu'il tire, c'est sans hésiter un instant, avec cette certitude d'agir pour une cause plus juste que celle d'un tyran sanguinaire aux passions auto-destructrices.

Nous avons aussi rapidement appris que l'Alliance ne laissera pas passer une occasion de ce genre. Des groupes de combattants isolés sont déjà sur place, œuvrant d'une manière ou d'une autre pour aider les actions des résistants. Il ne faudra probablement pas longtemps pour que le Roi n'envoie le gros des troupes pour assiéger la ville.

Sans surprises il y a toujours ces même tensions entre les deux factions, seul le temps permettra aux vieilles blessures de lentement se refermer. Si j'ai tout de même bon espoir que des cendres de ces affrontement renaisse quelque chose de plus juste et désireux de vivre avec le reste d'Azeroth, je crains aussi que le roi Varian Wrynn ne profite que trop de cette opportunité, vous savez comme moi que les combattants de la Horde n'ont jamais démérités en valeur, en force.. Nous avons autant besoin d'eux que du fleuron des armées de l'Alliance.
Prudent, le réprouvé range en hâte son matériel après avoir ouvert le feu. Sous les yeux de la Kaldorei il se prépare à quitter son abris de fortune, qui risque d'être fouillé de fond en comble d'un instant à l'autre. Elle remarque un petit carnet qu'il gardait à portée de main, celui-ci est encore ouvert et couvert d'écrits. Il ne faut qu'un instant à Auh pour saisir sa chance d'obtenir ne serait-ce qu'une ou deux informations supplémentaires sur ce qu'il se trame de l'autre côté. Dans le pire des cas elle n'aura que les élucubrations déprimantes d'un cadavre ambulant.
Elle détourne son attention en déplaçant discrètement les branches d'un arbuste tout proche, assez pour être repérée, trop peu pour faire paniquer. Déjà rendu nerveux par la proximité de ses ennemis, le réprouvé quitte des yeux son matériel pour scruter les environs. Usant ensuite d'une vieille astuce, la Kaldorei saute dans les ombres pour se retrouver juste derrière le non-mort, un mouvement plus tard elle s'empare du carnet et s'écarte aussi silencieusement qu'elle est arrivée. L'action n'aura durée que le temps d'un battement de cil, mais en reculant elle peut tout de même le voir regarder dans sa direction, sans arriver à mettre un mot sur l'expression de son visage.

Un ordre bref donné en Orc les ramènent tout deux à la réalité, le révolutionnaire disparaît après avoir emporté ses affaires, laissant la Kaldorei retourner en silence vers sa cachette, son maigre butin entre les mains.

Pour conclure je vais vous rappeler mes directives durant toute la durée de cette crise. Mon agent sur le terrain a reçu l'ordre formel de ne pas briser notre neutralité envers la Horde et devra faire en sorte de ne pas gêner les actions de cette révolution. Comme il n'est la bas que pour un rôle de prise d'information, je lui ai aussi donnée l'ordre de ne pas intervenir dans le conflit et de ne pas s'exposer inutilement.

Je vous enverrais au plus vite des informations détaillées sur l'avancement des opérations et sur ce que peu découvrir notre agent, je ne saurais trop vous demander de prier pour le bon déroulement de sa mission. Que la Lumière vous guide.

L. Blyne
Bien a l'abri dans son bureau, la dénommée Liwett Blyne relisait attentivement la lettre qu'elle allait bientôt envoyer à Shattrath. En ces heures, ses pensées étaient tournée vers son seul agent disponible sur place, perdue au milieu d'un conflit naissant qui pouvait bien changer une fois de plus la face d'Azeroth.


Dernière édition par Tousansons le Dim 26 Mai 2013, 14:54, édité 1 fois
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Message  Grise Franz Ven 24 Mai 2013, 16:08

« TIREZ ! »
La salve d'obus fila droit sur les positions adverses, tapies derrière de vulgaires barricades fébriles. L'explosion pulvérisa la barrière dans une déflagration délirante, emportant avec elle les rares sombrelances qui avaient eu le malheur de s'y abriter

« Leur défense est percée : ENVOYEZ LES MURS ! »
Les kor'krons soulevèrent en concert d'énormes plaques de fer aussi grosses qu'un kodo. Lentement, ils émergèrent de leur tranchée à couvert derrière les boucliers géants, et entamèrent leur avancée vers les retranchements rebelles. Partout autour d'eux, les flèches trolles s'abattaient, emportant les malchanceux à découvert des imposants pavois. Des lances ricochaient sur ces murs inébranlables, éreintant la cadence des guerriers aux tabards rouges et noirs.

« ACCELEREZ LA CADENCE ! »beugla le sergent alors qu'un javelot venait s'écraser sur le torse d'un des porteurs à sa droite qui tituba avant de s'effondrer dans l'herbe sèche de la savane. Sans attendre, celui-ci ordonna à un autre guerrier de prendre ça place afin de poursuivre la charge.

La barricade rebelle n'était plus qu'à une douzaine de mètres. Les trolls ne démordaient pas, déversant l'enfer sur les troupes kor'krones à l'abri derrière leurs plaques de métal, avançant lentement mais sûrement vers eux, prêt à en découdre.

« Rechargez le ! » hurla le sergent kor'kron à l'alchimiste gobelin blottit derrière lui. Le petit personnage acquiesça et vint se placer derrière un orc à la stature démentielle, portant sur le dos une bonbonne à gaz reliée à une hanse à eau. Ses doigts resserrèrent certains boulons avant d'actionner un levier cuivré placé sous l'énorme bouteille marquée d'une tête de mort.

« Lance-flamme paré ! » siffla-t-il dans le tumulte de la bataille. A cinq mètres sur leur droite, une autre troupe kor'krone à l'abris derrière leur énorme bouclier de fer semblaient s’atteler à la même tâche. Soudain, une flèche enflammée passa en lob par dessus celui-ci, et vint se planter au sommet de la bonbonne que portait un orc similaire à celui accompagnant le sergent.

« ECARTEZ-VOUS ! Cria-t-il à ses hommes alors que les kor'krons de l'autre pavois prenaient conscience de la situation et tentaient de s'enfuir en abandonnant leur abris. La détonation qui suivie fit trembler le sol, balayant tout les orcs aux alentours sur plusieurs mètres et pulvérisant ceux qui avaient eu le malheur de ne pas s'être enfuit assez vite. La pression projeta la plaque de métal sur plusieurs mètres en avant, fauchant un grunt qui tentait de rallier la barricade rebelle dans une ultime charge.

Secoués, mais pas abattus, les kor'krons du sergent reprirent sans attendre leur marche forcée en direction des retranchements ennemis, alors que l'odeur pestilentielle de la chair brûlée portée par la fumée des flammes accompagnaient leur charge.

« On est à portée ! » hurla un grunt à l'avant, tournant la tête en direction de son chef pour attendre les prochaines directives. « LEVEZ LE » beugla celui-ci sans attendre. Dans un cri de défi, les six guerriers poussèrent de toute leur force sur le pavois et commencèrent lentement à le positionner au dessus de leurs casques, se retrouvant face à face avec les positions adverses.

La riposte ne se fit pas attendre.
« NE LES LAISSEZ PAS FAIRE ! TUEZ LES ! » ordonna un sombrelance à ses hommes, dont les flèches et les lances sifflaient déjà en direction des kor'krons. Deux d'entre eux furent immédiatement balayés par le mur de traits, laissant le pavois retomber vers le sol.


« SOULEVEZ-LE ! » vociféra le sergent, venant épauler ses hommes dans leur tâche. 
L'instant qui suivit, le porteur du Lance-flamme surgit d'entre les kor'krons, se ruant en direction de la barricade.

« Tuez... ABANDONNEZ LA BARRICADE ! ABANDONNEZ LA BARRIC-... »
La déflagration se déversa hors de la hanse du kor'kron, submergeant en quelques instants la tranchée ennemie et l'entièreté de ses occupants. Les trolls hurlèrent de douleur, s'échappant des barricades la chair dévorées par les flammes. Celles-ci continuaient à s'échapper de la machine infernale manœuvrée par le kor'kron, alors que ses frères avaient quitté le pavois de fer pour rallier la barricade fumante. Les trolls encore vivant étaient massacrés à coup de haches, ou traînés à l’abri des regards, là où les tortionnaires orcs s'attelaient à en apprendre d'avantage sur les tactiques adverses.

Le sergent planta sa hache dans la nuque d'un troll rendu infirme par les tirs d'obus, puis il porta son attention sur les plaines des Tarides s'étendant tout autour de lui, recouvertes par des fumées opaques et par le tumulte de batailles lointaines.

« Ils pensent pouvoir nous contenir ? Apportez ces mortiers, soldats. Pansez nos blessés. Exécutez les leurs. Nous y retournons. »
Grise Franz
Grise Franz


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Message  Icare Fervallon Sam 25 Mai 2013, 12:55

Des milliers de kilomètres plus loin, Hurlevent se dressait sur l'autre rive de la Grande Mer. La cité du Haut-Roi de l'Alliance était en effervescence. Des centaines d'âmes grouillaient dans les rues de la capitale sous le regard intrigué d'un corbeau. Il battait des ailes, décrivant des cercles au-dessus des toits aubergine du quartier des mages. L'oiseau y trouvait un certain amusement car de sa position, il semblait observer des fourmis. Étrange comme il suffisait parfois d'élever son point de vue pour avoir un aperçu différent des choses.

La tour des mages vomissait un flot incessant de voyageurs et parmi eux se trouvait un humain à l'accoutrement détonant parmi les siens. Il portait sur son épaule droite une lourde massue primitive hérissée de tranchants en fer et son corps était maintenu à l'abris des intempéries par une armure de cuir et de fourrure. Une lourde cape en peaux de bêtes tombait de ses épaules, cachant le haut de son torse.
Ses yeux - d'un vert sombre - observaient le monde qui l'entourait avec un calme aussi relatif qu'éphémère. Une balafre prennait naissance sur sa tempe gauche et déchirait la pommette en une longue zébrure. Sa mâchoire carrée était encadrée d'une barbe fournie, aux poils blonds et sa chevelure couleur de blé tombait en cascade dans son dos. Son buste était orné de plusieurs pendentifs, certains fait d'os et de tissus, d'autres de mèches de cheveux et de bois, de plumes d'oiseaux ou tout simplement d'une petite pierre rondelette.

Le corbeau rejoignit cet humain tout droit sortit des contes pour enfants où il était question de sauvages, à moins qu'il ne sortait d'une farce; et l'homme huma l'air du haut du chemin pavé qui descendait de la tour avant de poser son regard sur le volatil.


- Espérons qu'il soit ici et pas ailleurs.

Le corbeau se posa sur son épaulière griffée, savant mélange de cuir et d'écorces, et croassa. Au même instant une silhouette s'avançait à son tour hors de l'édifice pour faire reluire son armure brune au soleil.

- Nous verrons bien, Branholt. Et si il le faut, nous irons le chercher...

- ... jusqu'en lordaeron. achèva Branholt dans un grognement. Je sais. J'aimerais autant éviter cette dernière option, maître Grind.

Arllan Grind était un homme de taille moyenne assez large d'épaules, au corps affûté pour la guerre. Il était paré de longs cheveux désordonnés et d'un sourire accompagnant une barbe naissante. Dans son regard claire brillait enthousiasme et détermination. Il sourit et observa l'herbe fraîchement coupée au pied de la tour.

- Arllan sera suffisant, tu n'es plus mon écuyer depuis bien longtemps.

Et quelle époque, songea Branholt. Un passé qui lui paraissait aussi lointain que sa propre naissance et pourtant il ne s'était écoulé qu'une année entre ce qu'il avait été et ce qu'il était devenu. Il resta silencieux, s'abîmant dans ses songes. Il y avait plus important à faire que ressasser de vieux souvenirs. Ce qui n'était encore que rumeurs dans les Royaumes de l'est s'était rapidement transformé en éclatante vérité dans les terres arides du sud de Kalimdor. Garrosh Hurlenfer soulevait de nouvelles troupes et parmi elles des proto-drakes et des élémentaires déchaînés, toute une panoplie de créatures gigantesques prêtes à répandre le sang. Si autrefois, de ses yeux de guerrier, il aurait vu ces monstres comme autant de défis à surmonter, c'était le belluaire qu'il était devenu qui s'inquiétait aujourd'hui pour les terres que ravageait le chef de guerre de la Horde.

Mais il ne s'agissait pas encore de batailles rangées et seule la guérilla régnait en maîtresse sur les Tarides du Nord et Durotar. Les sombrelances s'étaient rebellés et avaient prit d'assaut Tranchecolline, épaulés par d'autres dissidents. Branholt avait été furieux en apprenant que les kaldoreïs prêtaient main forte aux insurgés; il ne comprenait pas pourquoi l'Alliance agissait de la sorte et voyait en cette rébellion l'occasion de laisser la Horde s'entredéchirer.

Mais Théssahra Kane, sa compagne et druidesse, l'avait poussé à regagner Hurlevent en quête de ses anciens compagnons. Elle avait le sentiment, disait-elle, que quelque chose de plus grand se préparait, qu'il y avait une raison à tout cela et par dessus tout, qu'il lui restait encore à apprendre. Mais apprendre quoi ?

Accompagné d'Arllan et d'un corbeau qu'elle lui avait affublé afin de conserver un moyen de les surveiller, Branholt s'était rendu à Darnassus dans le but d'y prendre un portail pour la capitale humaine.

La voix du chevalier brun le tira de ses pensées.


- Hâtons-nous. Trouvons le et regagnons ensembles les Tarides. Je suis désolé que ton père ne puisse nous accompagner, mais je suis certain qu'il prie pour nous.

- Qu'il prie ? Bleryn Prod, prier ? Branholt considéra Arllan, sceptique.

- Qu'il se saoule en notre nom si tu préfères. Nous avons chacun suivit des chemins différents mais il est temps que les Tarides tremblent de nouveau face aux Vengeurs. Car nous n'avons jamais si bien porté ce nom qu'en ce jour.

Il sourit et commença à descendre le chemin de pierre qui serpentait autour de la tour. Branholt s'ébroua et lui emboîta le pas, traînant sa massue sur les pavés en grognant.

- Je déteste Hurlevent. Je déteste les villes.

- Il y a beaucoup de choses que tu détestes, Branholt !

Le corbeau croassa, l'air presque amusé.

Oui, il était temps.



Icare Fervallon
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Message  Idrid Sam 25 Mai 2013, 16:42

Le gosse aux cheveux noirs comme l'ébène tirait sur la barbe comme un forcené, piaillant des : «Les croissants, les croissants !» Son jumeau, quant à lui, piaffait d'impatience au pied du lit, et tire les pieds de son père pour que, bon sang, il aille les chercher ces fichus croissants ! Pour autant, aucun des deux petits Cathules n'osait venir embêter la femme aux cheveux roux, lesquels étaient étalés sur l'oreiller et recouvraient partiellement le visage d'Idrid malmené par l'un de ses fils.
Les petits savaient bien qu'ils ne fallait ennuyer Fanélia, cette dernière voyant sa grossesse arriver à terme. La tribu allait s'agrandir, à nouveau.

Il en vint par se lever brusquement, empoignant un jumeau sous chaque bras ; direction le petit salon de leurs appartements rustiques. Fanélia devait se reposer, toujours un peu plus affaiblie par le ou la petite en son sein.
Il déposa Ianys et Irvyn sur deux grandes chaises jouxtant une table qui ne tarda guère à être recouverte de tout ce qu'il faut pour un petit déjeuner de chef. Il fit promettre aux deux petits terribles de rester tranquilles le temps qu'il s'absente, jetant avant de quitter l'appartement un œil sur la toute petite rouquine qui dormait sur un canapé, le portrait craché de sa jolie mère.

Il quitta ses enfants à présent calmes, descendant au rez de chaussée de cette auberge du quartier nain. Un salut de la tête au patron plus tard, il remontait les escaliers les bras chargés de pain frais, d'une bouteille de lait, et de quelques viennoiseries quand il entendit le mot «Tarides» prononcé dans la grand'salle. Il s'arrêta net, et fit volte face en manquant de faire tomber tout ce qu'il tenait en mains.
Il déposa le tout sur une des marches de l'escalier, venant s'y asseoir et regardant au travers des barreaux de la rambarde ceux qui parlaient, attablés. Deux bougres en tenue de voyageurs, avec la tête de ceux qui venaient de bourlinguer durant plusieurs semaines ; sales et fatigués.
Il était question d'Ogrimmar, de Trolls, et de tête de pont. La région dans laquelle lui et Fanélia avaient mené leurs Soldats et Chevaliers durant plus de cinq cent jours était de nouveau en effervescence. Se pouvait-il que ce fils de porcs de Garrosh soit sur le point de tomber pour ne plus se relever ?

Les souvenirs affluèrent sans qu'il s'en rende compte réellement ; il avait vécu des moments forts dans cette partie du monde, où victoires au combat, défaites - bien moins nombreuses mais bien plus terribles - et d'autres moments plus personnels s'étaient succédés. Theramore, où ils avaient prononcé leur Serment ; un second foyer qu'ils avaient appris à chérir.
Les marais, infectes et nauséabonds, dans lesquels ils avaient bataillé plus d'une fois ; luttant aussi bien contre la Horde que contre les maladies. Fort-Triomphe ensuite, la première place forte qu'ils avaient occupé, se mesurant des mois durant aux troupes de l'ennemi dans ce qu'ils avaient appelé "la Balafre". Les autres places fortes de l'Alliance dans les Tarides, notamment le Séjour de l'Honneur, là ils auront passé de longues semaines à préparer leur avancée au travers des Serres Rocheuses, d'Orneval, jusqu'à arriver en Azshara.

Tout ceci était bien loin à présent, mais les souvenirs perduraient, toujours là, gravés dans son esprit. Aux anecdotes se mêlaient des faits plus importants et terribles encore, pour lesquels on lui avait pardonné, mais pour lesquels il ne s'était pas encore pardonné lui même. Du moins pas entièrement.

Les deux types au rez de chaussée venaient de quitter la taverne, saluant à grand bruit le patron, lequel repartait à son comptoir afin de laver les deux choppes sales. Idrid resta assis dans les escaliers quelques instants, jusqu'à ce quelque chose, ou plutôt quelqu'un n'en vienne à lui tirer les cheveux, par derrière. Il pivota, trouvant une marche au dessus de lui une petite rousse les bras croisés comme pour manifester son énervement, une moue boudeuse venant orner son visage de gosse.

«J'ai FAIM ! lâcha-t-elle enfin, tapant un peu du pied comme la petite caractérielle - comme sa mère - qu'elle était.
- En voilà une façon de parler, Calice !» répondit-il d'une voix de stentor tout en se redressant de tout son haut, venant attraper le petit menton entre ses mains, sourcils froncés.

La gamine le regarda et se sentit tout de suite moins courageuse. Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, il en vint à l'empoigner comme un sac à patates, déposée par dessus son épaule, la faisant rire aux éclats. Se baissant pour attraper pain, croissants et lait de son bras libre, il prit enfin la direction de ses appartements ; rejoignant sa petite famille.
Aujourd'hui, après Austrivage et Theramore, ces modestes appartements dans une taverne du quartier Nain était tout ce qu'il leur restait.

A des milliers de lieues de là, au sommet d'un piton rocheux bordant les Tarides du Sud où on l'avait placé il y a plusieurs centaines de jours à présent, une vieille bannière presque en lambeaux, blanche et surmontée d'un aigle doré flottait dans le vent brûlant.
Une main humaine gantée de mailles vint s'en saisir, tirant dessus sans ménagement. La bannière roulée en boule vint finir au fond d'une sacoche.
Cette même main vint flatter un griffon à l'encolure, la bête piaffant, couverte de poussière.

«Encore un peu d'effort, m'belle. On r'tourne au bateau, on a une sacrée route à faire pour les r'trouver.»
Idrid
Idrid


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Message  Camille Chat Sam 25 Mai 2013, 20:57

L'escouade de kor'krons s'avança en rangs sur le quais en direction du navire tout juste amarré et dont les marins -principalement des humains et des gobelins- repliaient les grandes voiles blanches. Les guerriers d'élite orcs suivaient leur sergent et s’arrêtèrent quand celui-ci leva son poing armuré d'un geste implacable, avant de faire quelques pas de plus sur le ponton en direction du navire, faisant craquer les planques en bois vermoulu sous ses bottes ferrées. Il se campa sur ses jambes musculeuses et serra ses poings dans une crissement de cuir, scrutant à travers la fente de son casque à pointes le pont du navire. Le bateau, d'où on déchargeait déjà des caisses depuis la cale jusque sur le ponton grâce à une grue à poulie actionnée par deux hobgobelins, était une simple flûte à deux ponts taillée pour la course. Sa coque était longue et laquée d'un vernis sombre et sa figure de proue représentait une sirène naga. L'air de Cabestan était lourd et chargé d'embruns salés, et le soleil frappait fort et sans pitié sur les casque en plaque des kor'krons qui pourtant attendaient sans bouger le déchargement des marchandises. Le sergent orc scrutait le pont de son regard impitoyable lorsque qu'il remarqua un gobelin de l'équipage s'accrocher à un filet de marchandise au moment où celui-ci était hissé dans les airs grâce à la grue. Accroché à la corde de chanvre, son visage était éclairé par un sourire insolent. Le petit-être vert sauta sur le ponton dès que le filet en fût assez près et s'avança d'un pas nonchalant vers le sergent kor'kron sans se départir de son sourire. L'orc grogna à sa vue. Le gobelin portait un gilet en cuir ouvert sur une chemise blanche délavée. Ses bottes étaient en cuir et ses braies en lin bleu foncé tissé de motifs rouges. Un foulard rouge noué autour de son cou et un anneau en or pendu à son oreille gauche terminaient ce tableau du parfait contrebandier.

- "Grinik Doigts-D'or. Tu es en retard." gronda le kor'kron en direction du gobelin, le dominant de toute sa stature. "Ton chargement était attendu il y a sept jours. L'approvisionnement de la Machine de Guerre n'attend pas."

Grinik se contenta de sourire de plus belle en montrant ses dents dont une était en or, avant d'effectuer une courbette exagérée et de se redresser pour fixer l'imposant orc qui lui faisait face droit dans les yeux.

- "Dratka Brise-Echine, toujours un plaisir de te revoir. Loin de moi l'idée de vouloir faire attendre le Chef de Guerre, mais la Bombe a eut quelques soucis à l'Est ce qui a légèrement retardé les échéances ... Mais maintenant la situation est réglée et nos lucratives affaires peuvent reprendre ! En signe de dédommagement, le nain a ajouté un petit réconfort ... fourni contre payement, bien entendu."

Le gobelin ricana et siffla, deux doigts dans la bouche, en direction du pont du navire. Quelques instants plus tard, une colonne d'une vingtaine d'humains habillés en haillons et attachés en file indienne descendait sur le quai, encadrée par deux gobelins munis de fouets. Le sergent kor'kron leva les yeux vers eux et les examina quelques instants avant de baisser à nouveau son regard acéré vers son interlocuteur.

- "Cela ne faisait pas partie du contrat." grogna-t-il en fixant Grinik. "Tu seras payé pour la marchandise. Les esclaves seront pris comme cadeau au Chef de Guerre." lâcha-t-il enfin en regardant les humains se regrouper près des caisses de marchandise sous les claquements de fouet. Le gobelin sourit de plus belle et secoua la tête.

- "Voilà qui serait fort dommage. La Bombe risque de se fâcher, de ne plus faire affaire avec vous et de cesser de vous vendre sa marchandise. Le chargement contient deux cent livres de pierre taillée, cinquante caisses de vivres, quarante barres de fer, vingt-cinq barils de naphte et une quinzaine de stères de bois. Va dire à ton Chef de Guerre que tu veux le priver de tout ça parce que tu n'as pas voulu allonger quelques pièces d'or de plus pour de bons esclaves, qui par ailleurs vont alimenter votre Machine de Guerre en travaillant pour elle, et ce gratuitement. Sommes toute, un chargement inestimable, surtout quand l'on a une rébellion en plus d'une guerre sur les bras, mh ? Je suis sûr que Garrosh sera ravit d'apprendre qu'il devra faire sans." lâcha d'un trait Grinik sans cesser de fixer l'orc dans les yeux ni de sourire, insolent au possible.

Quelques guerriers dans la troupe de kor'krons poussèrent des grognements et posèrent leurs mains gantées sur le manche de leur hache, mais le sergent qui faisant face au contrebandier gobelin leva brutalement son poing armuré en l'air avant de poser ses yeux chargés de colère et de mépris sur Grinik.

- "Tu es un gobelin avisé." Disant cela, il détacha une bourse rebondie qui pendait à sa ceinture et la lança au gobelin qui l'attrapa en vol avec avidité, la tâtant pour évaluer son poids. "Mais fais attention. Si tu essaie de rouler la Horde, je serai le premier à vous arracher les tripes, à toi et à ta Bombe." laissa-t-il tomber en grognant, avant de se retourner vers ses hommes et de quitter le quai, ses kor'krons à la suite. Grinik se contenta de les regarder partir en ricanant, soupesant la bourse et retournant en direction du navire pour superviser le déchargement.

Spoiler:
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Message  Dryggix Dim 26 Mai 2013, 01:27

"Tenez les positions !"
Un abominable flux de soldats à la botte de Hurlenfer se déversait des barricades de fortunes érigés il y a peu tandis que les résistants tentaient bien que mal d'endiguer la progression infernale des loyalistes mieux armés et entrainés qu'eux.

"Archers, tirez !"
Une volée de flèche s'empara du ciel obscurci par la fumée des combats pendant un bref instant, retombant telle une volée d'éclairs dans les rangs des soldats de Hurlenfer, faisant s'écrouler au sol une dizaine d'entre eux ayant eu le malheur de se retrouver non protéger face à la sinistre nuée. Les guerriers trolls émergents de leurs abris de fortune, arborant avec fierté le tabard de leur clan tel un signe de défi à l'oppresseur.

"Ils sortent l'artillerie, faites gaffe !"
Désignant par la même occasion des unités de mortier venant se greffer au flanc droit des loyalistes, les sapeurs gobelins de Hurlenfer venant allumer les mèches de ses engins, les obus s'élevant dans les airs et s'écrasant dans une explosion dans les rangs Trolls, entraînant dans l'au-delà une bonne partie d'entre eux.

Et c'est alors que des lignes arrières des rebelles sortit une unité un peu spéciale, la terre venant trembler sous les pieds des loyalistes tandis que des flots de magma traversait rapidement les airs, ne laissant aucune chance aux Orcs de Hurlenfer brûlant dans leurs armures de plaques lourdes et une cargaison d'explosif entassé dans un coin explosant suite au contact avec le liquide magmatique, achevant le reste des troupes du Tyran.

Le Chaman vena se frotter les mains suite à la vue de ce spectacle, ravi de cette vue.
"Bientôt viendront les lendemains qui chantent."
Dryggix
Dryggix

Personnages Joués : D'humeur variant de la morosité à la joie.

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Message  Zal'Nash/Jinzüa Dim 26 Mai 2013, 10:53

Tarides du Sud, à la frontière Nord,

Midi
,

Dans les plaines poussiéreuses de Tarides, près du col montagneux, un petit escadron kor'kron patrouillait à pied, longeant les flancs des grands rochers ocre et rouge avec lenteur. Ils avançaient dans la chaleur de plomb, leurs pas tenant la cadence mécanique qu'imposait le cliquètement général de l'acier, et le martèlement monotone du sol. Leurs armures d'un noir froid et cruel, luisaient sous les rayons assassins de l'astre solaire, et sous leurs casques à visière, résonnaient les souffles profonds et gutturaux. Ils étaient vingt, en rangées de deux, maintenant une formation serrée, chaque pas soulevant dans son sillage, un nuage de crasse et de sable retombant peu après, dans un silence écrasant. Inlassablement, la petite procession avançait, implacable, traçant son chemin à travers la brousse aride et désertée en une heure si tardive de la matinée. On eut dit une vipère aux écailles de bistres se frayant un passage sur le sable, serpentant le long des massifs rocheux, dans un demi-silence où perçait le concert lancinant de l'acier tintant, pareil à un perpétuel sifflement chuintant et métallique.

Droshen ouvrait la marche, une estafilade cramoisie peinte sur son casque à visière consistant en la seule distinction qu'il arborait par rapport aux reste des Kor'kron. L'oreille aux aguets, il guettait le moindre son, faisant outre des souffles bestiaux de ses équipiers ainsi que du claquement de la hache pendue à sa ceinture contre ses cuissards. C'était une mélodie monocorde, engourdissante et étourdissante, alors que l'intense chaleur fournie par sa carapace d'acier recouvrait chaque pore de sa peau. Ainsi conditionné, il avait l'impression d'être plongé dans un courant tropical, son corps ruisselant de sueur accentuant foncièrement cette humidité détestable qui s'incrustait dans chaque parcelle de sa chair, et semblait coller à sa cuirasse, qui se mouchetait de gouttelettes de condensation. La chaleur; l'infernale chaleur...Il n'y avait rien de pire - abruti par les assauts du soleil, il voyait sa vision devenir vague, se distordant par moments en des mirages éphémères, s'éclipsant en un battement de paupière. Il grogna, tâchant de rester en plein éveil, la marche machinale rongeant ses instincts et sa réactivité. C'est là que gisait le danger - l'action mécanique contrevenait à l'attitude précautionneuse, et nuisait ainsi à la tâche d'éclairage. Il fallait constamment rester vigilant. Toujours rester vigilant. Constamment. Vigilant. Toujours...

Bientôt, la procession emprunta un tournant, continuant de longer les falaises rocheuses. Les Kor'kron poussaient quelques grognements plaintifs, manifestement usés par l'âpre soleil des Tarides, et par l'exténuante marche dans la brousse. Droshen tendit le poing afin d'indiquer la direction à prendre au reste de la troupe. Dans un grondement général, les orcs virèrent à droite, lâchant quelques jurons alors qu'ils pestaient contre le soleil, la chaleur et les patrouilles. Droshen secoua la tête, tâchant de rester concentré, tâchant de faire fît de l'impression que sa cervelle grillait sous les rayons ardents du soleil. Une bouffée de chaleur le prit alors qu'il continuait la manoeuvre de virage, et des tâches noirâtres parsemèrent sa vision. La chaleur prenait le dessus. Droshen pouvait entendre résonner dans sa tête les jurons de ses soldats, ainsi que l'insupportable claquement de l'acier, alors que ses plaques d'armures surchauffées brûlaient sa peau trempée de musc et de sueur. L'espace d'un instant, il eut cette désagréable sensation que son crâne explosait sous la pression et l'intensité de la chaleur. Puis, encore, les visions. Des ombres dansantes sur le sable. Des formes dénuées de sens, qui, sorties de nul part, encerclaient soudainement la petite escouade, avant de fondre sauvagement sur eux, dans un assaut aussi désordonné qu'effroyable. Rien n'avait de sens. C'était un chaos complet, rendu épouvantable par l'atroce chaleur et l'incompréhension face à ses formes abominables.

Droshen entendit des cris, bien véritables cette fois ci, et eut la soudaine réaction de se plier en deux. Sans le vouloir, et sans même s'en rendre compte, une gerbe de bile jaillit de sa bouche béante, s'écoulant sur le sable par les orifices du heaume d'acier. Abruti par la chaleur, Droshen porta les mains devant son visage, tâchant de percevoir quelque chose de tangible. Le sol tournait, et la confusion allait croissante alors que la cacophonie de bruits métalliques discordants et cris bestiaux doubla en volume. Les miasmes écoeurantes inondaient ses narines, poussant son gosier déjà bien endommagé, dans ses derniers retranchements. Puis il y avait la folie furieuse. Dans un geste presque inconscient, Droshen empoigna sa hache, et releva les yeux vers ces ombres difformes, aux couleurs variées. Rageusement, il frappa ces choses mouvantes, tâchant de les faire fuir hors de sa vue. Les cris; les crissements du metal. Cela le rendait fou. D'un coup vif, il fendit une forme colorée en deux, et en frappa une autre à l'aveugle. Nouveaux cris. Droshen poussa un rugissement bestial et se jeta sur une autre forme bleu ayant apparut, percutant celle ci de plein fouet. Usant de son poids, il écrasa la forme au sol, et abattit frénétiquement son arme sur la chose, un flot de bave se déversant de ses lèvres rendues cramoisies par un choc trop rude. Les formes; il fallait les chasser...Il s'agissait sans doute de nouvelles hallucinations envoyées par le cruel soleil. Dans un geste fluide, Droshen envoya filer son arme vers une autre forme de couleur se profilant au loin, fauchant celle ci alors qu'elle accourait en dansant dans sa direction, lui faisant mordre la poussière alors qu'elle oscillait encore. Toujours.

Droshen fit quelques pas ahuris en avant, poussant quelques cris animaux, ponctués par une respiration saccadée. Respirer. Oui, respirer. C'est ce qu'il fallait pour lutter face au soleil. Respirer. L'air. Oui. Respirer. Dans un geste brusque, Droshen arracha son heaume de son crâne, s'étranglant sous cet assemblage diabolique d'acier. La lumière. Il la voyait mieux maintenant. La lumière, aveuglante. Il ne voyait plus rien. Des ombres...encore. Des silhouettes...Des couleurs, très peu. Se débattant furieusement contre l'aveuglement, Droshen se mit à s'agiter, frappant ici et là avec le casque tenu dans sa poigne. Il frappait une forme, sans doute....Ou une pierre, peut être. Oui, une pierre...Puis, une silhouette. Rouge et bleue cette fois ci. Rapide. Vive. Féroce. Puis un craquement, un mouvement fluide. Droshen sentit ses jambes faillir, puis sa tête tourner. Un regard furieux. Un craquement sourd. Puis le vide...Le vide...le vide...

Le vide.

*****

Un coup sec. Réveil brusque. Un claquement sec contre sa joue, mettant à vif sa chair.

Droshen reprit soudainement conscience, une sensation de brûlure sur sa joue. Il cligna des yeux et secoua violemment la tête, prenant une brusque inspiration, comme s'il eut été en apnée. L'orc plissa les yeux, tâchant de trouver ses repaires dans se nouvel environnement. Les formes étaient vagues, mais bientôt, son acuité visuelle se rectifia, et les formes prirent des lignes plus précises, des contours plus détaillés. Il était toujours dans cette foutue savane, mais cette fois ci, il semblait en pleine possession de son esprit. Il était aussi dressé à la verticale, incapable de bougé, et placé en surélévation. Bientôt, il fut capable de discerner la pile de bois sur laquelle il avait été placé, enchaîné à un poteau rigide. A quelques pas, une autre pile de bois accueillait un de ces Kor'kron...Puis une autre, puis une autre. Droshen émit un grognement, et tourna la tête vers une forme en contrebas, le fixant du regard. Un troll à la crinière flamboyante, au regard pétillant et aux tatouages rituels, assis en tailleurs. Celui ci esquissa un sourire narquois lorsque l'orc remarqua sa présence.

- Eh bien Kor'kron ? Réveil difficile ? siffla Zal'Nash en scrutant l'orc solidement attaché au poteau de bois, tentant en vain de se débattre.

Droshen grogna à l'intention du troll, montrant les crocs. Zal'Nash lui rendit un sourire étincelant.

- Qu'est-ce que ceci, troll ? Un acte révolté ? cracha Droshen avec dédain, un sourire moqueur aux lèvres.

- Admettons, lâcha Zal'Nash en grimaçant devant l'expression. Admettons. Plutôt réussi, non ? repris le troll en se relevant, inspectant le monticule sur lequel Droshan avait été posé.

- Pah ! Un assaut pathétique...sur quelques Kor'Krons...Êtes-vous si désespérés que ça ? Vous attaquer à des petites patrouilles ?

- Chaque Kor'kron abattu est une victoire, dit doucement Zal'Nash en rectifiant la position d'une des bûche supportant la pile. Vous êtes l'élite...Je ne pense pas avoir besoin de te dire ça à toi, qui a tué trois de mes hommes dans un accès de folie furieuse, siffla Zal'Nash, inspectant avec une attention manifeste les morceaux de bois.

Droshen émit un rire gras, empli de dédain. Le troll décocha un rapide regard à l'orc hilare, avant de reprendre son inspection minutieuse.

- Vous autres sombrelances, êtes pitoyables. Nous sommes légions de kor'kron...Tous prêts à exterminer chacune des vermine composant votre résistance désarticulée et gouvernée par la peur. Vous ne tiendrez pas face aux hordes de Hurlenfer.

- Oh, les sombrelances sont certainement pathétiques, ricana Zal'Nash. Il suffit de regarder leur empoté de chef, continua le troll. Mais au moins, ils permettent de...divertir tout vos petits camarades, au Nord.

Droshen plissa le front, ne comprenant pas pourquoi ce troll lui faisant face se moquait ouvertement du dirigeant résistant Vol'Jin, et accessoirement du peuple servant de base pour l'insurrection. N'était-il pas un des leurs ?

- Je sais ce que tu te dit, Kor'Kron..."Mais qui est ce troll, qui se moque des siens ? N'est-il pas une de ces racailles sombrelances ?", dit Zal'Nash entamant une discussion fictive. Non, je ne suis pas un sombrelance. Très loin de là même...

- Alors qui es-tu, "troll" ? lâcha Droshen avec un brin de dégout

- Je suis révolution, répondit Zal'Nash, une étincelle de folie dans le regard, alors qu'il scrutait l'orc ligoté.

Droshen eut un grognement de dédain, jaugeant ce troll manifestement à moitié taré, et les quelques dizaines de résistants qui s'activaient autour des monticules de bois. La vermine était nombreuses aujourd'hui. Après un bref calcul, Droshen énuméra dix-neuf pile de bois, avec, sur chacune d'elle, un de ces camarades Kor'Kron. Cela faisait vingt avec lui. Aucun n'était passé au travers des mails du filet.

- Révolution hein ? cracha Droshen avec un rictus vicieux. Elle se fait par groupe de vingt Kor'Kron capturés ? Vous allez en mettre du temps, dites donc, ricana l'orc.

- Vingt Kor'Kron, c'est plus qu'assez pour annoncer l'enfer, orc, siffla Zal'Nash, une lueur sournoise dans le regard. Tu l'apprendra bien assez tôt...à tes dépens.

Droshen émit un petit rire guttural, prenant en dérision le troll. Qu'espérait-il faire, avec vingt prisonniers ?

- Donc, la cérémonie superstitieuses en l'honneur de vos dieux factice, c'est maintenant ? gronda Droshen

Zal'Nash adressa un petit sourire à l'orc, amusé par la réaction spontanée de celui ci. C'était si simple de tomber dans le cliché du troll vaudou, après tout.

- Pas l'temps pour la magie, Kor'kron, siffla Zal'Nash, en venant resserrer les liens de l'orc, au grand déplaisir de celui ci. On a opté pour l'expéditif.

- Allons bon, l'expéditif, répéta Droshen, une pointe de moquerie dans la voix.

- Parfaitement, siffla Zal'Nash avec entrain.

Le troll se retourna vers les résistants s'activant dans les environs.

- Amenez la naphte ! vociféra Zal'Nash avec une joie sauvage.

Droshen plissa le front, son expression facial se crispant alors que les choses semblaient se compliquer.

- La...naphte ? répéta prudemment Droshen, la voix grave.

- Oui, dit Zal'Nash, la voix rendue grave par une inflexion féroce. La naphte. Vous vous souvenez en avoir collecté des quantités fantastiques ces derniers temps, n'est-ce pas ?

Dorshen ne répondit pas, grognant à l'intention de Zal'Nash avec un air menaçant.

- Vous savez ce qui est absolument formidable avec la naphte orc ? dit Zal'Nash, un grand sourire aux lèvres. Cela brûle si bien, poursuivit Zal'Nash. Si bien...

- Est-ce cela ce que vous voulez faire ? Quelques punitions par le feu ?

- Punition ? Non...Disons plutôt..."exemples".

Droshen grinça des dents. Voilà qui rendait les choses différentes.

- L'exemple ? Pour qui ? Les quelques gibier qui rôdent dans la savane ? Quelle formidable idée...

Zal'Nash émit un petit rire de bon coeur, regardant Droshen comme on regarde un humoriste avec un humour acéré ayant sortit un boutade de bon goût avec une pointe d'acidité. Le troll allongea le bras, désignant un point éloigné, près des montagnes de l'est.

- Il y a un petit campement là bas, à vous. Une quarantaine de grunts à tout casser. Ceux là auront une bonne idée de l'exemple. Cet arrivage de naphte tombe bien...Nous commencions à manquer de place au bout des chaînes pendues du haut des tours, dit le troll d'un ton pervers.

Droshen tourna vivement la tête vers lesdites tours, fixant ces chaînes qu'il voyait pendre depuis une bonne dizaine de minute déjà. Il pouvait distinguer maintenant, ces vagues silhouettes d'orc - ou ce qu'il en restait - pendre minablement au bout des chaînes d'acier. Le Kor'kron eut un haut-le-coeur malgré lui, une nausée le prenant alors qu'il considérait ces cadavres d'orcs à moitié dévorés par la temps...et quelques autres bestioles voraces. Les vautours truffaient le fortin résistant, après tout. De la viande...rien de plus.

- Vous faites de si bon gibier, dit Zal'Nash, poussant un soupir d'aise alors qu'il regardait les cadavres pendus par les pieds des quelques orcs.

- Vous êtes des animaux ! cracha Droshen avec un dégoût mêlé d'une pointe de sincère horreur.

- Voilà une excellente chose à crier à vos compatriotes de l'est, dit Zal'Nash, une pointe de fourberie dans la voix.

Un orc borgne et bien bâti, vêtu d'un harnais de cuir, s'approcha du sorcier troll avec un torche éteinte.

- Trompe-la-Mort; nous devrions êtres rapides, si nous comptons attraper la prochaine patrouille, dit le nouvel arrivant.

- En effet, Vreth... En effet. Commençons par notre ami le Kor'kron, ici, dit Zal'Nash.

Vreth hocha sèchement la tête et tendit la torche éteinte au troll.

- Enflammons cette guerre, Trompe-la-mort, souffla Vreth avec un éclair de folie dans le regard.

Zal'Nash adressa un sourire carnassier à Vreth, et agita doucement ses doigts près de l'embout de la torche. Après quelques secondes, quelques étincelles jaillirent du bout de ses doigts, avant d'être remplacées par de longues flammes brûlant dans le creux de sa paume. La torche prit feu, déclenchant un éclat d'admiration dans le regard de Vreth. L'espace d'une seconde, l'effroi se dessina sur le visage de Droshen.

- En piste Kro'kron, siffla Zal'Nash avec un air mauvais. C'est à vous de jouer.

Vreth s'approcha du monticule de bois, et aspergea celui ci de naphte, débouchant le baril déposé près du bûcher. Il vida celui ci sur les poutres de bois, tout en enduisant copieusement le Kor'Kron impuissant d'huile. Ceci étant fait, il fit un pas en arrière.

- Puisse-tu pourrir en enfer, troll ! beugla Droshen, fixant Zal'Nash avec fureur.

- Toi d'abord, Kor'Kron, dit Zal'Nash, une lueur malsaine dans le regard.

Le troll apposa la torche incandescente sur le bûcher, enflammant ainsi la naphte, et bientôt le monticule tout entier. Rapidement, le feu se propagea sur l'armure couverte d'huile de l'orc, enflammant celui ci en un battement de cil. Droshen poussa un hurlement de douleur alors que l'huile enflammé attaquait sauvagement l'armure d'acier, faisant fondre celle ci sur la chair à vif de l'orc. Zal'Nash esquissa un sourire mauvais, se délectant du spectacle de souffrance se déroulant sous ses yeux, Droshen hurlant de toute ses forces, alors que l'acier en fusion dévorait la chair jusqu'à atteindre l'os et calciner le squelette du Kor'kron. L'armure devenue matière liquide s'infiltrait dans les orifices, coulant le long des conduits organique, ravageant la trachée et le gosier de l'orc. C'était une coulée ardente traversant tout son être, rongeant les tissus et faisant fondre les os. C'était abominable à voir, alors que l'orc changeait de forme dans des contorsions ignobles. Le troll leva les bras vers les cieux, et se tourna vers les bûchers encore éteints où les résistants attendaient les ordres.

- Brûlez-les jusqu'à l'os ! vociféra Zal'Nash avec un entrain non dissimulé. Que chacun entende, du Nord au Sud, le supplice des grands Kor'kron. Que chacun se souvienne, du sort des partisans du tyran. Que chacun grave dans sa mémoire, le cri des immolés ! Et enfin, que chacun craigne, la révolution !

Zal'Nash se tourna ensuite vers Vreth, les yeux étincelant de cruauté.

- Va préparer le messager orc, Vreth...Faisons comprendre à ces chers loyalistes que la révolution vient frapper à leur porte.

Vreth eut un sourire carnassier, et s'éclipsa après avoir effectué un bref salut.

Zal'Nash inspira profondément, se tournant vers le bûcher où brûlait Droshen. L'armure de l'orc était rentrée en pleine fusion, adhérant à la chair du misérable Kor'kron. Le feu avait lui aussi entamé l'épiderme, calcinant férocement la peau. Droshen hurlait maintenant différemment, son œusophage probablement atteint par l'acier liquide, creusant la peau et les os. Zal'Nash éclata d'un rire sauvage, jouissant de cette abominable souffrance qu'endurait l'orc. Et, petit à petit, alors que les bûchers s'allumaient, et que la naphte s'enflammait, les cris retentirent tour à tour dans la savane, s'unissant en un odieux concert d'atroces pleintes de douleur innommable. C'était la louange déchirante de la souffrance, les hurlements lancinants de la révolution, qui s'approchait peu à peu. C'était le requiem, le cri des banshee alors qu'approchait l'heure du jugement.

Et l'écho de la souffrance se propagea dans les vastes plaines du Sud, s'aventurant même au delà de la frontière Nord.

Et, assis au milieu de ces autodafés vivants, Zal'Nash se sentit inspiré par une joie féroce. Il était désormais ange de l'apocalypse, et porteur du feu révolutionnaire - celui là même qui incendierait l'empire tyran, et tout ses séides, qu'il immolerait lui même, avec une joie immonde.
Zal'Nash/Jinzüa
Zal'Nash/Jinzüa


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Message  Tortoka/Djigzyx Dim 26 Mai 2013, 23:00

"Et voilà le plateau de bière rochenoire, au tarif "loi martiale" : à deux pièces de cuivre pour les kor'kron !"

La gobeline avait beau le répéter tous les jours avec le sourire, l'annonce lui restait toujours en travers de la gorge. Avec les efforts mis en place pour écraser la rébellion dans tout Durotar, les tavernes comme la sienne avaient été "encouragées" à soutenir ce qu'on appelait "l'élite de la Horde" et qui avait vu ses rangs s'agrandir de façon exponentielle, au grand dam des tenanciers.

Conséquemment, les tavernes s'étaient remplies, mais pas leurs caisses. Les établissements étaient toujours régulièrement approvisionnés en boissons et en plats -sans doute la participation la plus active des pandarens à l'effort de guerre- mais vu la vitesse à laquelle les escouades de kor'kron les consommaient, on se demandait combien de temps la région pourrait contenir leur voracité. Ha ça oui, ils étaient l'élite de la Horde, ils étaient même les litres d'alcool disparus dans les réservoirs sans fond de la machine de guerre Garroshienne. Pour sûr, là où ils passaient il ne restait plus que charognes et cadavres : ceux des sangliers rôtis et des bouteilles de grog.

Skwizzy avait senti le Saint Bénéfice s'envoler, laissant place à l'Ombre de la Misère, et elle n'avait plus vu passer un seul pourboire entre ses petites mains. Inutile de dire que son don de bénir les clients pour qu'ils puissent boire toujours plus avait lui aussi disparu, tout comme sa capacité à afficher un sourire sincère. Nufa, la propriétaire de l'auberge était à cran elle aussi, se montrait de plus en plus souvent agressive avec les clients. Fort heureusement ses écarts lui étaient pardonnés car il paraît qu'il n'y a pas plus séduisant qu'une orque aux lèvres rouges de sang. Surtout du vôtre.


"Terminez vos godets rapidement, soldats. On passera à l'inspection de ce taudis juste après." gronda un orc en armure, qui était sans doute le meneur de ces messieurs.

Skwizzy cilla d'une oreille en entendant le mot "inspection". Ces derniers temps elle avait appris à le repérer parmi tant d'autres. De manière générale elle tendait l'oreille à toutes les informations que l'orgueil et l'alcool pouvaient arracher aux kor'krons : emprisonnements, exécutions, traques, mouvements de troupes, patrouilles, etc. Mais ce qui faisait passer son petit instinct de survie en alerte maximale, c'était le mot "inspection". Très rapidement la gobeline la gobeline tourna son attention sur l'orc, faisant fonctionner ses méninges à toute berzingue. Elle l'avait déjà vu, c'était certain, mais il portait moins de galons à ce moment là. Elle se demanda combien de trolls à genoux il avait exécuté avant d'obtenir son grade. Mais ce n'était pas le souci du moment.

"_Ohla mon loulou, on fait du zêle ? dit-elle en se parant de son plus joli sourire, avant de se diriger droit sur l'officier. Je vois que tu as pris du galon depuis la dernière fois qu'on s'est vu. Tu devrais pas plutôt fêter ça en partageant une bonne tournée générale avec tes camarades ?
_C'est 'lieutenant' pour toi, demi-portion. C'est encore une de tes ruses gobelines pour nous faire dépenser de l'argent inutilement, servante ?"

C'est 'serveuse' pour toi gros lourdaud, pensa la gobeline qui ne laissait pas transparaître une once de sa hargne. Et au prix où on vous les cède je ne vois pas où est la dépense. Mais ce qui passa entre ses lèvres fut très différent, heureusement. Skwizzy savait comment garder la tête sur les épaules.


"_Oh mais faut pas que l'argent soit un problème entre nous, mon lieutenant, dit-elle avec un petit papillonnement d'yeux. C'est la maison qui offre !"

Et lorsqu'elle fut certaine d'avoir capté l'attention de son interlocuteur, elle darda ses yeux bleus dans ceux porcins de l'orc.

"Détend toi et profite de la boisson." termina-t-elle alors que le blanc de ses yeux passait brièvement au noir du vide. Ce n'était pas tant un conseil qu'un ordre, appuyé par les pouvoirs de suggestion de la gobeline. Heureusement, ce que la prêtresse du profit appelait l'Ombre de la Misère ne venait pas sans toute une panoplie de techniques qui permettait de renflouer les caisses.

"Très bien alors si c'est offert... finit par admettre le lieutenant avant de se tourner vers ses hommes. Vous avez entendu vous autres ? Installez vous, ce soir nous chantons et nous buvons pour Hurlenfer ! Pour la Horde !"

Les grondements des orcs laissèrent place à des acclamations, et les boissons recommencèrent à couler. Puis une chope gratuite en entrainant une autre, une beuverie prit place rapidement dans la taverne, et il ne fut plus question d'inspection.


**


Même à la tombée du dernier orc encore debout, des heures après la tombée de la nuit, Skwizzy ne se permit pas encore le repos. Suspicieuse, elle faisait le tour des soldats pour vérifier qu'ils étaient tous endormis, ivre-mort, assommés ou toute autre forme d'inconscience. Elle fouilla les plus endormis pour les délester de leurs rations, mais n'osa prendre plus : elle savait qu'elle aurait trop à y perdre si un kor'kron notait la disparition d'un objet qui avait plus de valeur que ses rations de la semaine. Elle savait aussi qu'elle pourrait perdre tout autant si un kor'kron était encore assez lucide pour voir ce qu'elle s'apprêtait à faire maintenant et redoubla donc de vigilance et de discrétion.

Après s'être assurée que tous les yeux était clos et avoir fait le plein de quelques provisions, la gobeline descendit à la cave de la taverne. Circulant parmi les réserves de tonneaux et de nourriture posées en vrac, elle se défit de l'épingle qui trônait parmi ses cheveux, décrocha ses petites boucles d'oreille en forme de crânes et retira les bracelets d'os à ses poignets. Se dirigeant vers un coin dissimulé entre des amas de caisses, elle monta le petit totem sentinelle comme on le lui avait appris et le posa contre le mur. Le petit bijou troll ne tarda pas à pulser d'énergie et à révéler une grossière trappe de bois sur le sol poussiéreux de la cave.

La gobeline souleva la trappe et descendit l'échelle qu'elle découvrait, pensant bien à refermer derrière elle et à emporter le petit totem. Ses provisions sous le bras, elle fut accueillie par quelques murmures approbateurs, anxieux ou impatients. La situation pour les Sombrelances était si difficile que Nufa et Skwizzy n'avait eu d'autre choix que de cacher leur collègue troll -Judroti- à la cave, pour lui éviter le confinement, ou pire. Mais de fil en aiguille, la gobeline et l'orque s'étaient trouvées à accueillir la famille puis les amis proches du tavernier et il avait fallu accepter la construction clandestine d'une seconde cave dans celle de l'établissement. Il y faisait froid, il y faisait sombre, mais comme l'avait dis un des réfugiés parmi les plus âgé "Il valait mieux ternir sa peau à l'ombre que blanchir ses os au soleil."


"_Alors qu'est-ce qu'elle nous apporte la petite gobeline, ce soir ? demanda un troll au masque vaudou.
_Ça sent la hyène, renseigna Skwizzy. Je pense que c'est de la viande mais séchée... Archi-séchée. Paraît que c'est tout ce qu'il mange aux Tarides."

Le troll hocha la tête, délestant la peau-verte des rations récoltées pour les tendre à une femelle qui saurait mieux s'en occuper.

"_Et les nouvelles ? Est-ce que Vol'Jin il avance ?
_Toujours à Tranchecolline. Je sais pas comment ils font pour tenir encore cette ville, mais je crois que le bazar dans les Tarides y est pour beaucoup. Les kor'krons se vantent d'avoir des ennemis à combattre nuit et jour, donc je suppose que ça va mal pour eux là-bas. D'autant plus que l'Alliance aussi s'y est mise."

Quelques exclamations surprises accueillirent cette nouvelle. L'Alliance ? Ici ? Pour la révolte ?


"Les vautours... Ils doivent surement attendre qu'Orgrimmar et la rébellion elles soient assez faibles pour attaquer et prendre leur part." souligna le maléficieur qui résumait la pensée générale. Skwizzy hocha la tête en silence.

"_Vous me ferez une petite place quand la guerre arrivera jusqu'ici, hein ? Moi les champs de bataille, c'est pas mon truc.
_Bien sûr mec, bien sûr. La petite gobeline et la grande orque elles sont ici chez elles et on les protégera, on leur doit bien ça." Le troll exécuta un petit salut et plusieurs approbations se firent entendre derrière lui. La gobeline sourit. De la reconnaissance, ça faisait chaud au cœur. Pas autant qu'un paquet de fric, mais c'était appréciable.

"_Et ton rituel vaudou ? Ça avance ? s'enquit-elle. Tu sais que j'ai eu du mal à expliquer tous ces cadavres de grenouilles que je vous ai ramenés l'autre jour.
_Ouais mec, j'allais y venir... répondit le troll en allant chercher dans un coin un tonnelet d'eau crasseuse et agitée. Il le posa devant la gobeline qui découvrit avec une grimace les quelques crapauds qui y flottaient, tous très semblables aux bestioles qu'on lui avait demandé de récolter, et de mutiler. Et maintenant qu'elle y pensait, la cave était un peu moins pleine qu'auparavant.
_Et donc ce sont tous...
_Des trolls qui sont prêts à sortir de cette ville maudite pour combattre le tyran à face d'ogre, ouais mec. Ils reprendront leur forme normale quand la petite bleue fera son plus joli sourire à sa grande sœur blanche. Il faut que tu les amènes à la Furie du Sud le plus vite possible. A partir de là ils pourront se débrouiller.
_La Furie-du-Sud ? Mais il va falloir que je sorte de la ville ! C'est la loi martiale je te rappelle ! Personne n'entre et personne ne sort !
_T'auras qu'à les déposer dans la mare du quartier des gobelins, l'important c'est que ces grenouilles elles restent pas au sec. T'auras qu'à dire que tu vas à la pêche et que c'est tes appâts.
_Oh super, donc je vais devoir acheter une canne à pêche. Et tu veux vraiment que je jette des... Des grenouilles ! Dans le mazout ? Avec les crabes coprophages ? Et les serpents ? T'as pensé aux serpents ? Et les crocilisques ? C'est que des grenouilles au cas où tu avais pas remarqué !"

Le ton de Skwizzy était passé du murmure anxieux au chuchotement affolé. Elle n'aimait pas l'idée que les gens qu'elle s'échinait à cacher et à nourrir soient jetés comme ça dans la gueule du croco.


"C'est des fiers guerriers Sombrelances, même s'ils ont l'air de grenouilles maintenant, leur mojo il est puissant et ils ont de la ressource. De toute façon c'est le seul moyen qu'on a de les faire sortir de la ville." expliqua le troll qui ajouta, en voyant la moue dubitative de Skwizzy. "Crois moi mec, je me suis saigné aux quatre veines pour ce sort." Et il désigna de bien fraiches cicatrices sur son corps pour montrer que ce n'était pas une métaphore. "Ton pote Judroti il est parmi eux, pas un très bon combattant, mais il a la fureur dans l'âme, il s'en sortira bien."

La gobeline cligna des yeux et jeta un œil tout autre aux crapauds qui baignaient placidement dans le tonnelet. Alors l'un d'entre eux était son ami ? Elle était bien curieuse de savoir lequel. Et comme pour répondre à sa question, un des amphibiens se hissa hors de l'eau pour venir se poser sur sa main.


"Toi mon coco, t'as intérêt à revenir en vie. J'ai accumulé la vaisselle sale et je compte pas la nettoyer toute seule." Pour toute réponse elle reçut un coassement mouillé et, prise d'un soudain élan d'affection, elle tendit les lèvres pour embrasser le crapaud-troll. Elle le regretterait dans l'immédiat, mais regretterait sans doute de ne pas l'avoir fait si Judro' ne revenait pas.

Un petite claque rapide du maléficieur sur son crâne l'interrompit.


"Mec, embrasse pas le crapaud, tu vas rompre le charme ! T'écoutes jamais les vieilles histoires ou quoi ?!"



Tortoka/Djigzyx
Tortoka/Djigzyx


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Message  Fanélia/Nean Lun 27 Mai 2013, 13:37

La plume galopait sur le vélin à une allure folle, la main qui écrivait ne s’arrêtait que très peu souvent.
« - Je ne sais pas si Sire Retrings aimera ce passage-là. Il dira sans doute qu’on reconnaitra trop ma voie, et que je ne sais toujours pas regarder plus loin que le bout de mon nez. ». La femme esquissa un sourire pour sa voisine de tablée, et reprit l’écriture tout en discutant.
« - Vous savez ma dame, la Lumière est parfois difficile à concevoir, on ne sait pas qui prier. Regardez les Kal’doreis, ils peuvent se tourner vers Elune qui est leur source de Lumière, mais nous ? Je préfère m’occuper des enfants c’est moins difficile ! »
« - Tu es une personne avisée Abigael, tu aurais pu faire carrière dans le paladinat, je suis sûre que tu aurais eu beaucoup de succès et d'écrits à ton actif. »
« - Vous vous moquez ma dame ! Puisque c’est comme ça, je vais sonner la cloche. »


Abigael laissa l’autre dame terminer ses écrits sur le coin d’un bureau rustique et bordélique tandis que la cloche retentissait dans tout l’orphelinat. Les gamins accoururent de partout, chahutaient déjà avec Abigael leur tutrice. Il était temps de passer à table, pour nourrir les petites têtes blondes.

Fanélia tourna la tête, regardant le réfectoire se remplir, puis elle posa sa plume pour détendre sa main gantée – main à laquelle il manquait la moitié d’un doigt- Elle étendit ses bras en baillant légèrement, il était pourtant midi et elle semblait épuisée. Elle mit un peu d’ordre dans ses parchemins avant de prendre à son tour la garde des petites teignes.

Sous un énième écrit sur la « Lumière & sa philosophie, par F.C » ou « peut-on parler de science de la Lumière ? , par F.C», elle trouva une vieille liste des derniers admis de l’établissement.

Eglantine Ahril …………Theramore
Farel Ahril …………Theramore
Vincent Fres…………Theramore
Dimitri Taerfk…………Comté de l’Or
Vanessa Obrien………. Hurlevent
Alexander Fronds……. Theramore
(....)

Et la liste continuait ainsi, se rallongeant de page en page. Fanélia soupira, puis vint caler sa découverte à l’intérieur même de son livre encore inachevé. Elle le referma dans un « Flop » sonore, puis elle s’aida du coin de table pour se relever, ce n’était pas la vieillesse qui parlait déjà mais plutôt sa troisième grossesse qui commençait à réellement s’éterniser. Enfin…comment en vouloir au dernier souvenir de Theramore ?
Elle remit sa robe blanche et noire parfaitement droite et sans un pli puis alla gronder ceux qui jetaient déjà du pain à l’autre bout de la cantine. Elle était ici chez elle, elle y avait été recueillie et elle avait grandi ici, monsieur Retrings avait été son tuteur et lui avait appris les rudiments de la Lumière. Aujourd’hui elle faisait de même à son tour, comme si il était normal qu’elle en vienne à cela. Elle n’avait pas oublié Theramore, elle n’avait pas oublié ceux qui étaient partis, ceux qui étaient morts, ceux qui l’avaient trahie, car il était bien connu maintenant que Fanélia n’oubliait jamais rien.
Elle avait donc tout fait pour que les orphelins de Theramore soient accueillis à Hurlevent, qu’ils soient bien traités, soignés, et éduqués. Elle avait donné beaucoup de son temps depuis la tragédie, et aussi beaucoup d’argent. Ils ne vivaient pas dans l’allégresse avec Idrid, ils étaient sur la retenue et surtout restaient toujours très discrets. Quand elle sortait, elle mettait toujours sa capuche pour qu’on évite de la reconnaitre et qu’on l’accable de quolibets d’incapable, de lâche, ou pire encore.
Alors quand elle rentrait à l’auberge du quartier nain pour retrouver son sénéchal et les enfants qu’elle lui avait donné, elle longeait les murs retenant ses cheveux de feu dans un bout de tissu.

La journée fut terminée, elle repensa à ce qu’il s’était passé il y a deux jours maintenant, alors qu’elle s’empressait de rentrer. Malerann, Arllan, Branholt et Madrissa étaient venus les voir pour leur donner des nouvelles des Tarides.
Fanélia était dubitative, après tout elle se sentait encore coupable, elle l’avait même redit à un Stonefeal vieilli par les épreuves « je crois que je porte malheur ». Ils avaient l’air surs d’eux quand ils disaient le contraire. Elle regardait Idrid le dos posé contre la cheminée, qui réfléchissait. Elle le laissait écouter les nouvelles du front : elle savait qu’il y retournerait rien qu’en plongeant son regard dans le sien. Il avait dans son cœur plus d’un combat, et celui-là était le sien et restait inachevé. Fanélia se rappelait avec intensité ceux qui les avaient traités de fous, de lâches à partir de Lordaeron pour défaire Garrosh et non la Dame Noire. Les Cathules n’avaient quand même pas fait tout ce trajet pour rien ? Ils étaient encore en vie et plus unis que jamais, et ils étaient conscients à présent que l’on viendrait toujours les chercher pour les remmener au combat de toute leur vie. Leurs amis venaient de les relever pour repartir au combat, pour venger les disparus, voilà le rôle du Bouclier Vengeur qui prenait enfin toute sa valeur.

« On viendra d’ici quelques jours. » Avait dit Idrid après avoir interrogé la rousse du regard.

Faénlia avait crispé lentement sa main sur la chaise, peut-être d’excitation de reprendre les armes, peut-être dans la peur de retomber dans un cauchemar sans fin. Ils n’auront plus d’hommes sous leurs ordres, plus de chevaliers ou d’écuyers, mais ils iraient au moins à deux pour peut-être s’accorder afin de porter le coup fatal difficilement manqué neuf mois plus tôt.

« Voilà c’est décidé, on ira, on se battra. On fera au moins ça pour ce que la Lumière nous aura appris au fil du temps, l’honneur, et la volonté de laisser à nos enfants un nom glorieux à porter. »


« On frappera partout où il le faudra, on versera le sang quand il le faudra. Révolution ou non, ils doivent payer pour Austrivage et Theramore. Plutôt Mourir que Faillir.»

Fanélia/Nean
Fanélia/Nean

Personnages Joués : Fanélia, Nean, Laclef

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Message  Korrag Sangrehaine Dim 02 Juin 2013, 14:35

Le Kor’kron tombe au sol, une flèche transperçant son ventre, un ruisseau de sang coule entre les multiples pierres de cette colline devenue un tombeau pour beaucoup d’orcs ; tandis que le troll s’approche, s’assurant que tous les kor’krons qui sont au sol ne risque pas de se relever.

Mozzaki : «Dix de moins, encore un millier !»


Un orc, habillé d’un pagne et d’un harnais s’approche à son tour, il rengaine sa hache et viens fouiller le kor’kron mort au sol.

Krogazz : «Bah ! Ceux-ci étaient moins résistants que ceux de la dernière fois ! Ton millier de kor’krons, je l’écrase !»

Mozzaki : «Tu seras mort de faim avant même pouvoir poser le pied sur le champ de bataille, la moitié des hommes présent ici n’as rien mangé aujourd’hui, nos vivres sont inexistantes !»

Krogazz : «Alors partons piller les kor’krons pendant que nous pouvons encore nous battre Mozzaki ! Partons piller leurs caravane d’approvisionnement et remplir nos stocks de viande !»

Mozzaki : «Nous ne sommes pas assez pour attaquer un convoi, Krogazz, il nous faut demander de l’aide à nos alliés, j’ai eu vent d’une forteresse capturée par les rebelles, je connais sa position, elle est à deux jours de marche d’ici !»

Krogazz : «Gol’Kosh ! Qu’il en soit ainsi alors, partons quémander de l’aide aux autres rebelles, partons s’épuiser en marche pendant encore deux jours, comment allons-nous survivre pendant ce voyage ?!»

Mozzaki : «Tu n’as qu’à manger le cadavre des kor’krons si tu et aussi affamé !»


Sur ces paroles, le troll tourne les talons, et se dirige vers ses soldats, il vocifère des ordres dans tous les sens, et la petite troupe se met en marche vers le Sud. Ils marchent pendant plusieurs heures tout au long de la journée, sous le soleil ardent des Tarides et puis finalement, au crépuscule, ils décident d’établir leur campement au milieu d’une vaste plaine.

Des tentes grossières sont installées, et au beau milieu de celle-ci, un feu de camp, plusieurs soldats orcs et trolls viennent se réchauffer autour, engageant des discussions à propos de la révolte et du Chef de Guerre Hurlenfer. Les discussions sont tendue, les propos s’entrechoquent, mêlée à la colère de n’avoir rien à se mettre sous la dent, des disputent et des combats éclatent, rythmant un peu le train de vie des soldats.

Krogazz est engagé dans un de ses combats, provoqué par un des orc du camp, il charge, venant projeter son poing dans le visage de celui-ci, qui trébuche en arrière et tombe au sol en grognant.

Krogazz : «Je vais te faire regretter tes paroles, sale chien ! Tu va manger chaque brin d’herbe de cette foutue plaine !»

Sur ces paroles, l’autre orc se relève et viens donner un coup de pied à Krogazz au niveau du ventre. Krogazz recule et esquive habilement l’attaque de l’autre orc, venant contre attaquer directement d’un crochet du droit, pulvérisant le visage de l’orc, qui tombe au sol, il était déjà saoul mais ce coup était de trop, il sombre dans l’inconscience.

Krogazz : «Pfeuh ! Imbécile !»

Krogazz s’en retourne alors à côté du feu, reprenant sa bouteille de grog et buvant le reste de la nuit.
Tôt le matin, la troupe est réveillée par un cor bruyant, la plupart se réveille en sursaut et avec un mal de tête incroyable. Le troll à la tête de la troupe viens réveiller son ami Krogazz, celui-ci semble faire partie de la plupart des hommes qui ont passés leur soirée à boire, il se relève en fixant Mozzaki.

Krogazz : «Nous ne pourrions pas faire halte ici un peu plus longtemps, Mozzaki ?»

Mozzaki : «Et s’affamer encore plus que nous le sommes ? Non. Il ne reste qu’une journée de marche pour atteindre le fort des rebelles, nous y sommes presque.»

La troupe se remet alors en marche direction le Sud, mais la marche est lente, les soldats sont affamés et plusieurs d’entre eux sont épuisés au point de tomber au sol et de ne jamais se réveiller.

Et puis, enfin, dans la mi-journée la forteresse est en vue, les soldats sont soulagés, ils survivront, ils s’approchent du fort, lentement et enfin, à quelques mètres des portes, une sentinelle s’écrie.

Sentinelle rebelle : « N’avancez pas plus, qui êtes-vous ?!»

Mozzaki : «Ne tirez pas …Nous sommes …de la rébellion !»


La sentinelle ne dit plus un mot, et les portes s’ouvrent …La troupe s’engouffre dans la forteresse.
Korrag Sangrehaine
Korrag Sangrehaine


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Message  Ajaxandriel Givreciel Sam 15 Juin 2013, 23:12

HRP:

Dans l’édition du 3 Juin de l’année courante du Gadgetzan Times, qui aura peiné à atterrir entre vos mains du fait des troubles en Durotar et dans les Tarides, des difficultés d’acheminement par les mers et de la censure garroshiste, on aura trouvé un article pour le moins engagé du journaliste et philosophe gobelin Bernarh Enraye-les-vis…

[Révolution] Les lendemains qui chantent... Bernar11

Bonjour. Aujourd’hui je consacre ces quelques lignes à la situation explosive en Kalimdor. Pour rappel, la Rébellion sombrelance a éclaté selon nos correspondants sur place le vingt-et-unième jour du mois de Mai de cette année. Les valeureux Gobelins sur place qui ne ménagent pas leur peine pour assurer la rentabilité de notre Cartel jour après jour sont malheureusement assignés à leur tâche, mais il était nécessaire que quelqu’un lève enfin le voile sur ces évènements palpitants qui se jouent à quelques encablures de Cabestan. C’est pourquoi, au péril de ma vie, je décidai d’enfourcher ma fusée personnelle et de me rendre sur le terrain afin de rendre compte de ces heures graves au plus près des évènements, aux côtés des héroïques combattants de la Révolution, au nom de l’Information et de la Liberté d’entreprise.
En entrant dans Orgrimmar, ce n’est plus le brillant campement marchand bâti par Gazleu, plus la fière cité guerrière voulue par Thrall que je découvrais, mais l’antre du Mal. Ce Mal prenait la forme de l’oppression orque imposée par l’infâme, l’abject Garrosh Hurlenfer. Des dizaines de gardes kor’kronns avaient verrouillé les quartiers d’affaires et occupaient violemment le ghetto troll, patrouillant sans relâche, le regard torve, la hache disproportionnée, la tenue débraillée et puant l’alcool.

[Révolution] Les lendemains qui chantent... En_jou10
Martyre trollesse faisant dignement face à la brutalité innommable d’un nervi de Garrosh.
Remarquable cliché obtenu à l’aide de mon clic-clac-flash au péril de ma vie.

Ce n’est pas sous les arquebuses à répétition des suppôts de la tyrannie que j’allais découvrir l’avenir d’Orgrimmar - où j’entendis coups de feu et exécutions sommaires toutes les deux minutes sous les yeux des orphelins et des épouses éplorées.
La population, épiée, violentée, tenue au silence, ne m’apprendrait rien. C’est auprès d’un courageux mais inconséquent mercenaire tauren que j’appris où se jouait alors l’issue de la révolte : loin des murs d’Orgrimmar, dans le désert et les îles des Sombrelances.
C’est ainsi que sans attendre, je partais en quête de réponses au sud, en plein Durotar, où je croisai quelques fiers factionnaires de la révolution, des Trolls chasseurs de têtes accompagnés de quelques rares Orcs thrallistes. On m’apprit alors que le légendaire chaman était en effet revenu de sa retraite pour prêter main-forte à Vol’Jin ! La guerre de libération, eux la vivaient de l’intérieur. Je ne pus qu’écouter attentivement, dans un formidable élan de modestie, leurs récits épiques. Au péril de ma vie. Lorsque je leur demandai s’ils ne se sentaient pas seuls et isolés face à l’adversité, face à un tel monstre sans états d’âme qu’est Garrosh Hurlenfer, ils répondirent avec une sincérité idéaliste qui m’émut profondément. La Horde n’est pas ce que le Tyran en a fait, elle est bien plus qu’un tas de péons musculeux, fanatisés, le regard torve, la hache disproportionnée, la tenue débraillée et puant l’alcool. Non, elle est une famille, une famille pour tous les survivants d’Azeroth, les petits, les sans-grades, les égarés, les humbles, les révoltés, les chercheurs de liberté ! Les Taurens, les Réprouvés et les Elfes de sang, et finalement tous les peuples d’Azeroth allaient bientôt se dresser face à l’oppression !
Et c’est avec une émotion non moins grande que j’appris à quel point notre Cartel s’était rangé du côté de cette liberté qui nous est si chère.

En effet, depuis des mois, des années - et nous pouvons le clamer désormais! - le Cartel de Gentepression, dans son immense sagesse et pour porter les valeurs universelles qu’il défend, a préparé ce grand jour en secret.
Et aujourd’hui, c’est sous le visage de la Ligue naturaliste, portée par le prophète et visionnaire troll Jurakkan’Jin, et directement administrée par le missionnaire gentepression A. Goldmane, qu’il nous revient à nous, Gobelins, et à nos placements judicieux, de faire fleurir ce vent de libération et de profits à long terme.
Déjà, des convois de ravitaillement étaient dépêchés depuis Cabestan à travers les Tarides et jusqu’aux positions trolles pour soutenir les courageux combattants.

Les jours qui ont suivi l’éclatement de la Rébellion, j’ai pu partager la vie de ces guérilleros sombrelances dans leurs campements de fortune. Leurs joies, leurs peines, leurs exploits, au péril de ma vie. Et c’est ainsi que le vingt-cinquième jour, j’ai eu la chance d’apercevoir les redoutables Cavaliers des Ombres à l’action. Le spectacle de ces effroyables chevaliers de la mort tout droit sortis des glaces, âmes damnées de la Confédération naturaliste, morbides et incroyables, ravageant les lignes de Kor’kronns pourtant suréquipés, change du jour au lendemain la vision de la guerre de l’honnête Gobelin que je suis. Nul ne doute qu’avec pareils alliés, le vent glacial de la liberté balayera les miasmes de la tyrannie !

[Révolution] Les lendemains qui chantent... Chevau10
Charge du seigneur des ruines Ajaxeazjhbahron <coquille> Skyfreezer et de ses troupes mortes-vivantes dégageant la voie à un assaut sombrelance.
Impressionnant cliché obtenu à l’aide de mon clic-clac-flash, au péril de ma vie.

Ces terribles machines de guerre non-mortes, toutes dévouées au service de notre remarquable Cartel, ont fait irruption au cœur économique d’Orgrimmar dans un assaut impressionnant et implacable, afin de sécuriser les Concessions internationales de Gentepression, établies en urgence par les Prince-marchands de la Coalition pour éviter que l’économie mondiale ne s’écroule sous les coups de hache garroshistes.
En effet, il est désormais de notoriété publique que notre honnête neutralité n’a pas été respectée par les immondes sbires du Chef de guerre, ceux au regard torve, à la hache disproportionnée, à la tenue débraillée et puant l’alcool.
On a dû déplorer l’assassinat lâche et répugnant – appelons un chat un chat – de dizaines, que dis-je, de CENTAINES d’innocents civils, même non-trolls, femmes et enfants compris, lors de descentes d’escadrons kor’kronns dans l’Hôtel des ventes de la Vallée de la Force !
Mais heureusement, devant l’injustice et l’horreur, la Ligue naturaliste, appuyée par de courageux anonymes et d’une mercenaire de la Gobelins Corp, est venu rétablir la liberté fondamentale de commercer !

[Révolution] Les lendemains qui chantent... Hv10
Barrage confédéré devant la Concession gentepression de la Vallée de la Force, jonché de cadavres kor'kronns et civils, l’une des premières nuits de la Révolution.
Eblouissant cliché obtenu à l’aide de mon clic-clac-flash, au péril de ma vie.

Avant-hier, voulant peut-être s’épargner des pertes malvenues, l’importation trop rapide de la guerre civile au cœur de son empire, ainsi qu’une ruine assurée en cas de retrait de nos héroïques banquiers, commissaires-priseurs et capitaines des cieux, le Tyran semble avoir ordonné à ses laquais puant l’alcool de ne plus inquiéter les honnêtes civils au sein des Concessions. Une trêve fragile semble se jouer, mais ne nous y trompons pas : la guerre fait rage partout ailleurs, et nos héroïques ressortissants sont sous l’œil torve et menaçant de Hurlenfer chaque jour que le Marché fait !

Aujourd’hui-même, avant d’entamer mon retour express à Gadgetzan au péril de ma vie pour écrire ces lignes, je tenais à rencontrer une dernière fois les héros qui sauvent chaque jour d’honnêtes commerçants et de valeureux insurgés.

[Révolution] Les lendemains qui chantent... Vallae10
Le seigneur des Cavaliers des Ombres et une agent de la confédération, trônant devant le cadavre d’un abject milicien kor’kronn, lors de la libération musclée de réfugiés trolls dans la Vallée des Esprits. Emouvant cliché obtenu à l’aide de mon clic-clac-flash, au péril de ma vie.

B. Enraye-les-vis.
Ajaxandriel Givreciel
Ajaxandriel Givreciel

Personnages Joués : Ajaxel'Ariel Givreciel etc. etc.

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Message  Idrid Jeu 04 Juil 2013, 12:33

Le quotidien de la petite quinzaine de compagnons à l'Oasis, liés par plusieurs sortes de serments - mêlant amitié, devoir ou simple désir de vengeance - se voyait rythmé par de longues veilles, missions d'observation et autres escarmouches. La vie n'est pas simple, au cœur de cette grotte dans laquelle ils ont élu domicile. Au fin fond des Tarides du Nord, région ravagée par la guerre civile secouant les fondements de la Horde, cette troupe d'anciens membres du Serment de Theramore à laquelle sont venus se greffer des individus d'horizons divers mais d'égales valeurs, combat et combattra encore pour participer à la chute de Garrosh.

Depuis leur arrivée dans les Tarides, voilà une semaine à présent, les Cathules semblaient s'être rapidement acclimatés à l'atmosphère pesante de la région et à leur lieu de vie où la promiscuité atteignait son paroxysme. Idrid, de son côté, avait passé quelques journées à dos de son griffon, survolant à une attitude raisonnable le Nord et l'Est des Tarides ; Stonefeal devant quant à lui s'occuper de l'Ouest et du Sud.
L'objectif était simple ; cartographier la zone et faire figurer sur plan les différentes bases ennemis, avec estimation sommaire des forces en présence. Ainsi, ils pourraient rapidement décider de quels points attaquer.

Pas d'attaque d'envergure, le temps où le Sénéchal dirigeait une armée entière était révolu, mais de l'attaque furtive, rapide, discrète. Les bataillons sous ses ordres les ans passés n'étaient plus, il devait à présent composer avec des chevaliers et autres vétérans. Il les savait tous combattants émérites, pour avoir guerroyé avec eux depuis presque cinq ans pour certains, et durant la soirée récente où ces quinze compagnons avaient mené la vie dure à un petit bataillon de kor'krons, c'est avec une certaine once de plaisir qu'il leur avais donné des ordres. Certaines habitudes ont la vie dure.

Il se sentait plus fort qu'avant, malgré les pointes de gris ça et là dans ses cheveux et sa barbe. Il s'était de nouveau redressé après les drames de l'an passé, drames dont il était en très grande partie responsable. Il en ressortait grandi et plus sage.

Les soirs, Idrid - veillant d'un œil discret sur sa Fanélia endormie dans un coin de la grotte - avait pu à loisir parler avec Malerann, Branholt ou encore la mystérieuse et austère kaldorei prénommée Auh. Échangeant quant à l'avenir prochain, ou bien quant aux différents objectifs à atteindre, Idrid - à son grand étonnement - se sentait à l'aise dans ce rôle où réflexions et considérations stratégiques étaient mêlées.
Certaines habitudes ont la vie dure, fut-il obligé d'admettre à nouveau.

Tandis que les uns repartaient à leur tour de garde et les autres à leurs paillasses, le Paladin avait pris l'habitude de rejoindre sa rouquine pour se reposer, se lovant contre elle afin de l'assurer de sa présence. Il se doutait que pour elle, ce devait être difficile que d'avoir laissé dans les royaumes de l'Est ses petits, d'autant plus que la toute jeune Calia était née il y avait tout juste un mois à présent.
Pour autant, Idrid était persuadé que sa rousse ne regrettait rien ; ils avaient prêté serment voilà deux années à présent, et le Serment de Theramore se devait d'être respecté. Stonefeal, Prod, Yealth, Brisechêne, Arod, Grind, Snowblind, une autre Prod ainsi que son amie, d'Usakar, Clarence, la fameuse Auh, et même Aya' semblaient du même avis.

Au jour le jour, les Cathules participaient activement aux différentes tâches nécessaires à la survie dans cet environnement sauvage. Idrid enchainait les tours de garde, n'hésitant pas à aller chasser à la tombée de la nuit, revenant parfois bredouille cependant. On l'entendait grogner dans son coin, Fanélia venant l'apaiser et le rassurer sur ses grandes qualités de chasseur émérite ! La rouquine, elle, s'occupait des menus soins lorsque d'aventure certains revenaient blessés de leurs chasses et autres missions.

Quelques jours auparavant, Idrid avait trouvé une note de la Kaldorei, la dénommée Auh. Elle lui faisait part de ses conclusions après l'observation des bases ennemies, fournissant ainsi des informations de premier ordre pour les missions à venir.
Au soir du troisième jour du septième mois de l'an trente et trois, ayant de nombreux éléments en main, le "Sénéchal" pouvait à loisir préparer ses plans d'attaque, assis en tailleur dans un coin de la grotte, une bougie éclairant plusieurs parchemins et autres cartes, avant de tomber de sommeil sur sa paillasse.

(...)

«Restez cachés ici ! Surtout ne bougez pas !» Les deux petits hochèrent lentement la tête, paralysés par la peur mais tâchant de faire bonne figure ; pas de pleurs ni de hurlement craintif. Au dehors, les tumultes d'une bataille en cours, avec son lot de hurlements - qu'ils soient de douleur ou de vindicte -, d'explosions, d'ordres qu'on crie ça et là. Il reconnaissait les voix au dehors, celles de ses soldats, tandis qu'il se trouvait au fond de la grande salle de l’hôtel de ville d'Austrivage. Les deux petits qu'il venait de cacher sous son bureau étaient les siens.

Une clameur et des bruits de combat à l'entrée du bâtiment se faisaient plus puissants à chaque instant. Cela venait du vestibule, où se trouvaient les bureaux des scribes et diplomates de l'ordre. On se battait ardemment par là bas, des chevaliers d'Austrivage tentant de verrouiller l'entrée. Soudain, une puissante explosion ébranla l'ensemble de l'édifice ; il ne restait plus rien du hall d'entrée sinon quelques ruines, des corps - ou morceaux de corps - d'hommes et femmes portant un tabard blanc surmonté d'un aigle bicéphale bleu, ou de Réprouvés. Une gelée verdâtre ruisselait jusqu'aux pieds du Paladin, lequel s'était retrouvé au sol sous le coup du souffle.

Il savait très bien ce que ce liquide visqueux signifiait. Au dehors, des vapeurs toxiques teintées de ce vert lugubre, de ce vert lourd de sens, masquaient à la vue du Paladin le reste de la ville d'Austrivage. Il se redressa tant bien que mal, filant droit vers les petits qu'il savait cachés sommairement.
Une nouvelle explosion vint ébranler le bâtiment, le Paladin se retrouvant au sol une fois encore. Il vit les vapeurs progresser avec lenteur jusqu'à la cachette de ses petits, et fut pris d'un effroi sans nul pareil.
Il chercha à se redresser, voulant courir vers eux et les protéger de sa Lumière, mais deux lames vinrent se planter dans ses cuisses, le clouant littéralement au sol. Il eut tout juste le temps de tourner la tête vers sa droite pour avoir pleine vue sur les bottes d'un Réprouvé, tout de suite suivies par le tranchant d'une hache qui s'abattait en direction de sa nuque. La dernière chose qu'il put entendre furent les cris de détresse des petits Cathules.

(...)

Il se redressa dans un grand sursaut, son front venant heurter la pierre au dessus de lui, le choc suffisamment violent pour le faire retomber dans l'instant sur le dos, légèrement assommé. Il poussa un juron, réveillant Fanélia à ses côtés, laquelle lui colla un coup de coude dans les côtes flottantes. « Foutu caractère...» maugréa-t-il.
Les plusieurs centaines de tonnes de roches au dessus d'eux apportait à l'endroit une fraicheur bienfaitrice dans une région telle que celle des Tarides, et cet air frais le fit frisonner, à mesure que se calmait la douleur à sa tête et à son flanc.
Il se redressa lentement, empoignant son baudrier d'armes en le bouclant à la taille. Il aperçut les ombres de ceux montant la garde à l'entrée, en voyant d'autres profiter d'un sommeil réparateur, jetant de même un œil sur les paillasses vides de ceux sortis en opération.

Aujourd'hui, il devait montrer à sa rouquine un endroit éveillant chez lui un grand intérêt ; la Horde de Garrosh y entreposant de la naphte. Il y avait un coup à jouer, et beaucoup d'autres suivraient.
Idrid
Idrid


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Message  Asra Jeu 04 Juil 2013, 22:46

"    Et le soleil s'apaisait au loin, venant tout d'abord se réfugier derrière les collines puis ne laisser que quelques lueurs percer l'horizon pour rosir les nuages de la plaine. Le temps semblait s'arrêter dans ces moments pourtant fugaces où le monde voulait basculer de la violence à la quiétude. Les traces du conflit disparaissaient dans l'obscurité comme s'ils n'étaient que de mauvais rêves destinés aux recoins les plus sombres de l'esprit. A l'inverse, la beauté des environs éclatait sous un lit d'étoiles encore pâles malgré l'heure tardive. L'odeur de poussière et d'herbes sèches laissait place à la fraîcheur nocturne. Peu à peu, la nature s'éveillait et changeait de visage ; les rôdeurs de la savane sillonnaient la végétation en quête de proies à saisir -ou de cadavre à prélever- dans le vaste vivier qu'étaient devenues les Tarides avec les années. Toujours alertes, ils n'en demeuraient pas moins fiers dans leur stature de rois parmi les bêtes. Titre qu'ils continuaient de détenir en dépit de toutes les horreurs imaginables que la guerre avait amené dans les environs. Un magnifique revers de sauvagerie à l'ordre terrible que voulaient apporter les diverses factions entendues à se massacrer dans les grandes Tarides.

Se délectant comme toujours de tels enseignements, la pandarène demeurait debout au sommet d'une colline pour contempler le spectacle à sa juste valeur. Les yeux fermés et l'expression baignée de quiétude, elle gardait le front bas et le chapeau légèrement incliné pour mieux dissimuler un visage toujours rond mais émacié par quelques épreuves personnelles. Ses mains simplement resserrées autour de sa canne, Lo'ku se tenait ainsi, droite et immobile, méditative sur ce qui l'entourait. Là où certains ne voyaient qu'une vaste étendue certes magnifiques mais vide d'intérêt ; ou pire encore : déplorablement sauvage, la mage y percevait à l'inverse une région intéressantes où l'harmonie tantôt bafouée avait tout d'un rideau devant la scène intense que représentaient les lignes telluriques. Sans jamais y mettre le mot, elle comprenait leur nature et leurs caprices, savaient y puiser les ressources nécessaires à son art et y deviner une élégance insoupçonnée.

Doucement et au moment propice, elle leva sa main décharnée face à elle, serrant quelque chose dans le poing. Son attitude d'ordinaire sereine devint alors plus farouche, concentrée sur des mystères inappréandables pour les non initiés qui lui creusaient autant l'âme que les traits. Une canine vint poindre de ses lèvres alors qu'elle arquait le cou pour adopter une position mystiques liée à d'autres gestes plus précis du bout de la griffe. Le vent paraissait alors plus violent autour d'elle, soulevant des bourrasques rougeatres de poussière, par ailleurs, les parasites qui n'avaient de cesse de l'assaillir s'écartaient à distance respectable, comme repoussés par une force invisible ou trop apeurés par le comportement singulier de la mage. Un murmure ressemblant à un grognement marquait le début d'une longue incantation aux allures entetantes que la pandarène répéta inlassablement pendant de longues minutes.

Bientôt, un tonnerre sourd accompagnat la fin des paroles et c'est avec la même synchronisation que Lo'ku ouvrit sa main pour laisser se répandre une volute de la même poussière qui collait à son pelage. Curieusement, le mince filet s'échappait en formant un arc de cercle que la mage contemplait avec un intérêt, les sourcils relevés dans une expression de stupeur. Des visions lui apparurent alors comme autant de visages, de sons et de lumières que lorsque l'on se perd à regarder les nuages les journées d'été. Ce qu'elle vit lui inspira un frisson qui lui hérissa le poil. Mais aussi bref et terrible que fût l'instant, celui ci ne dura point. Le calme revient comme si de rien n'était, les sables chassés par la brise aux quatres point cardinaux. De nouveau seule, sans jamais avoir douté de l'être, Lo'ku restait méditative encore et toujours au sommet de sa colline.

Les heures furent longues avant qu'elle ne reprenne sa canne à l’effigie de dragon pour gravir le flanc de son refuge, l'esprit occupé par de nouvelles énigmes... Le temps n'avait que peu d'importance pour cette pandarène dont l'art se voulait éternel et dont l'ambition représentait l'étroit fil sur lequel elle évoluait sans cesse, sûre de sa voie.
"



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