La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
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La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre I
Drames au Manoir
Chapitre I
Drames au Manoir
Il n'était que sept heure de la matinée et la cheminée en pierres noires était déjà allumée lorsque l'homme entra dans le grand salon. Les rideaux étaient quasiment fermés, les baies vitrées vertes et rouges ne laissaient passer qu'une fine lumière obscure qui donnait cet air si sinistre à la pièce. Le Colonel resta un moment à l'entré du salon. Après avoir détaillé la pièce il remarqua qu'une canne noire à tête de loup en argent reposait sur l'accoudoir du fauteuil orienté face à la cheminée.
Il fit quelques pas pour s'approcher, c'était des pas bruillants et grinçants que produisaient sa volumineuse armure de plates. Chacun de ses pas faisaient couiner le planché de bois. L'homme cuirassé s'arrêta subtilement lorsqu'il fut arrivé à côté du fauteuil.
Il ne c'était tromper, le Duc Logän van Deversön était confortablement installé, regardant le feu comme s'il lui parlait. Même à cette heure, le Duc ne pouvait se contenter d'être habillé simplement. Il portait en permanence un élégant costume noir d'apparat en étoffe runique aux boutons d'or, une chemise blanche en tisse-mage et un nœud en ascot lorsqu'il ne portait pas de cravatte. Ses doigts gantelés de cuir souple étaient recouverts de bijoux fait de métaux rares et de pierres peu accessibles. Ses cheveux mi-longs lui arriveraient aux épaules s'il ne les coiffait pas en arrière, passants derrière ses oreilles. Quant à sa barbe, il s'assurait quelle soit toujours impeccablement taillée. Le Duc portait beaucoup d'importance à son physique, puisqu'il se portait beaucoup d'importance à lui même. Mais ça, ce n'était un mystère pour personne.
Depuis prêt d'un an et demi le Duc Logän van Deversön c'était toujours imposé sur l'Île d'Anstreed, que ce soit lorsqu'il était le seigneur d'Anstreed Centre lors du règne sur l'île de Lÿse du Lac, lorsqu'il était régent ou depuis qu'il est réellement Duc de ladite île, tout son proche entourage, comme les habitants le connaissaient comme un homme particulièrement attentif à lui-même, il ne ratait jamais une occasion de se montrer publiquement pour afficher ses riches costumes, ses chiens dont il était si fier, en fait il était tout simplement fier de montrer qu'il était riche et supérieur à quiconque, et cette sensation de supériorité était sans aucun doute celle qui l'animait.
Ses yeux verts reflétaient les flammes qu'il regardait toujours, il savait que le colonel était à côté de lui mais n'avait pas tourné l’œil pour le regarder. C'est l'officier qui commença la discussion :
- « Vous êtes bien matinal, monsieur le Duc. Je dois vous parler de Noireforêt. » dit le Colonel d'un ton perplexe, en regardant son interlocuteur.
- « Chevalier-Colonel Delborne. Parlez-m'en, je vous en prie, parlez-m'en. » répondit le Duc en se tournant vers l'homme.
- « La situation est critique, la totalité des hommes qui tenaient le blocus sont morts. Les worgens agrandissent leur territoire. J'ai envoyé un détachement d'hommes pour gérer la situation, mais je les ai envoyé à la mort pour un gain de temps. Et de temps, nous allons bientôt manquer. » expliqua le Colonel Delborne, avec embarra.
- « Et bien resserrez le blocus et écrasez-les avant qu'ils ne réduisent encore le nombre de soldats de la Garnison, Colonel. Avez-vous besoin de moi pour élaborer ce genre de stratégie ? » répliqua le Duc, serein mais froid.
- « Monsieur le Duc, je ne sais pas si mes hommes sont assez compétents pour cela, il est plus simple de tenir un blocus que de réduire à néant une population de worgens sauvages dans un bois infesté d'ours et d'araignées géantes. Si pendant l'avancée de la Garnison sur la Noireforêt, des worgens atteignent le village d'Isgiciel, je ne donne pas une semaine à ces bêtes pour avoir transformés les habitants de l'île en monstres. »
Les deux hommes achevèrent leur conversation rapidement. Le Colonel devait à présent éliminer la menace worgen au plus vite, plutôt que de la bloquée dans la Noireforêt.
***
Dés que le soleil fût levé, aux alentours de neuf heure, plusieurs membres du Conseil étaient déjà réunis dans la Salle à manger du Manoir ducal, ils discutaient tranquillement en profitant de leur premier repas journalier tous ensembles.
Au bout de la table, il y avait le Duc Logän van Deversön, il n'était pas le Duc de l'Île d'Anstreed mais ce titre lui était toujours attribué, comme à l'époque où il l'était. Au jour d'aujourd'hui il était le Grand Argentier du Duché, le Président des Industries d'Armement Copperwood et sans aucun doute l'homme le plus puissant et le plus riche de l'île. Juste derrière lui, il y avait le Lieutenant Daryl Wallace qui veillait personnellement sur sa sécurité, sur ordre du Colonel Delborne. Autour de la table était également installé le Seigneur Edmunt Rosépine qui gouvernait Anstreed Centre, la métropole de l'Île. À côté de lui, la Comtesse Vivianne de Passemonberg, qui possédait le Comté de la Roche. Face à la comtesse, le Commissaire d'Inspection Victor Maximilliam, qui dirigeait la police secrète, et l'Amial Galiann Tolgrey discutaient de Gilnéas.
Les membres du Conseil ne s'appréciaient pas forcément tous les uns des autres. Certains connaissaient des secrèts que d'autres avaient percés, ou alors leur confiance avait été abusée, d'autres ne pouvaient juste pas se supporter mais ils le devaient, au moins le temps des réunions. Le Duc Logän van Deversön prenait un malin plaisir à rabaisser les conseillers qui ne pensaient pas comme lui ou qui avaient déjà eu par le passé le culot de le contredire en public. Il était très rancunier, et tout autant habile pour utiliser les mots à son avantage. Alors que le Duc van Deversön et la Comtesse de Passemonberg se disputaient gentiment, tous à la table entendirent le planché du grand escalier craqué. Les plus curieux vérifièrent qui arrivait vers eux, les autres le savaient déjà. Le Seigneur Rosépine fût le premier debout, il essuya proprement sa moustache avec sa serviette et souri vers l'arrivante tout en s’inclinant très poliment. La Comtesse de Passemonberg arrêta d'écouter le Grand Argentier et s'inclina elle aussi. Tout les autres membres du conseil présents firent de même, à l'exception du Duc van Deversön qui se contenta de lever sa tasse de café en adressant un « Votre Grâce. » à la Duchesse de l'Île d'Anstreed, Elyza du Lac.
Elyza du Lac était une adolescente de moins de quinze ans sous la tutelle du Chancellier du Duché, Septimus Kromann, qui était aussi le Baron de Noireforêt et l’Ordonnateur du Salon, une entreprise privée. Le Chancelier était occupé à Hurlevent et n'était en se moment pas sur l'Île d'Anstreed.
La Duchesse vint s'installer à table, prêt du Grand Argentier, qui resta en bout de table. Elle salua individuellement son conseil et remarqua l'absence de plusieurs conseillers, comme le Chancelier Kromann ou le Vicomte Farner.
Après quelques minutes passées le Duc se leva, en s'appuyant sur la table.
Il informa le conseil sur la situation dans la Baronnie de Noireforêt.
- « Mes amis, vous n'êtes probablement pas s'en savoir qu'en se moment même, la Noireforêt est infestée de worgens primitifs, contrés par la Garnison levée par le Colonel Delborne. Jusqu'alors le blocus tennait comme il était prévu, mais depuis peu le Colonel a décidé de refermer le blocus, tout en sachant pertinement qu'il risque la vie de nombreux soldats, ceci pour le bien de notre Duché. » annonca-t'il.
- « Le Colonel à décidé ? Ou alors avez-vous prit la liberté de lui en donner l'ordre sans m'en faire part avant ? » répondit la voix fluette de la Duchesse.
- « La situation est critique m'a t'il dit, nous n'avions pas le temps. Il m'a proposé cette méthode et je lui ai dit de faire son travail, maintenant, ce que je réclame pour lui, c'est du soutient. » expliqua Logän.
- « Et de quel genre de soutient avez-vous besoin, Grand Argentier ? De nos bras armés, je suppose ? » répliqua froidement la Comtesse de Passemonberg.
- « Sa Grâce dispose d'une garde ducale d'environ vingt-cinq hommes. Vous, vous possédez un Guet inutile qui surveille les routes du Comté de la Roche. La police de l'I.S.C possède des armes, et pourtant est actuellement inactive, et pour finir je souligne que le Seigneur de Rosépine possède quinze cavaliers ainsi que l'escadron de surveillance d'Anstreed Centre. Donc oui, ce dont à besoin le Colonel c'est bien de bras armés. » répondit le Duc en fusillant la Comtesse du regard.
Cette conversation tourna en rond pendant longtemps, beaucoup refusèrent de risquer la vie de leurs hommes dans cette forêt. Et au milieu d'une dispute, un bruit de fracas de vitre se fit entendre dans le Manoir. Le conseil ducal ce tut soudainement. Le Lieutenant Wallace attrapa son fusil et avança doucement vers l'escalier, puisque le bruit venait de l'étage. Le Duc van Deversön attrapa d'une main sa canne et de l'autre son pistolet à silex "flint-lock". Dans cette élancée, l'Amiral Galiann Tolgrey et le Commissaire Maximilliam suivirent, les autres restèrent à table.
Le groupe de quatre marchait lentement et silencieusement, l'armure en écailles de Daryl faisait grincer le parquet mais il s'assurait d'avoir un pas suffisamment délicat. L'étage semblait vide, seule la pluie tapant contre la toiture encore un étage plus haut et l'orage se faisait entendre. Néanmoins quelque chose n'était pas normal, toutes les bougies murales de l'étage étaient éteintes, il n'y avait que la lumière des vitraux verts et oranges qui éclairait cette partie de la maison, devenue particulièrement lugubre. Un hurlement bestial se fit entendre, suivit d'un cri d'agonie. Les hommes eurent repérés l'endroit d'où il venait, ils courèrent à travers le salon, les armes à feu en avant, ils arrivèrent dans un étroit couloir qui menait aux quartiers des serviteurs. L'un d'eux était justement là, à genou, il se tenait la gorge, pleurait et essayait de crier pour évacuer sa douleur, mais l'état de son cou l'en empêchait. Il était mutilé de toute part, et ensanglanté au niveau du cou. Daryl s'approcha du serviteur, qui faisait son possible pour lui réclamer de l'aide. Un coup de feu parti et vin perforer l’œil gauche de l'homme, qui tomba inerte au sol. Le Duc van Deversön venait de l'abattre, puis il justifia son geste en montrant aux autres les blessures que le serviteur avait, il avait été mordu par un worgen et aurait fini par en devenir un, la mort était la meilleur possibilité, et le Grand Argentier n'avait eu aucun scrupule à s'en charger sans lui laisser une dernière parole.
L'Amiral Tolgrey prit le devant et se dirigea vers les chambres des serviteurs. Le Lieutenant Daryl le couvrait et les deux autres restèrent en retrait.
Après avoir fouillé les trois chambres, il était clair que la bête n'était pas là, il firent demi-tour à travers le couloir pour retourner dans le salon, et en face d'eux se tenait la créature, un worgen de facilement deux mètres était accroupi au sol, le poil noir et les yeux jaunes orientés en direction de l'Amiral Tolgrey. Le worgen couru sur deux mètres, soudain le Commissaire Maximilliam, l'Amiral Tolgrey, le Duc van Deversön et le Lieutenant Daryl firent feu sur le monstre, il s’effondra au sol. Les billes de plomb qu'il se prit de face, aux bras ne furent pas son fléau, sa mort avait été causée par la bille d'argent qui était nichée dans sa nuque. Le Colonel Grégorie Delborne, qui était derrière le cadavre du worgen, réarma son fusil et s'approcha du groupe.
- « Le Manoir est sécurisé, messieurs. Mais pas l'Île d'Anstreed, l'attaque à échouée, trop sont morts, le blocus a été percé et les worgens s'échappent tous de la Noireforêt. » expliqua le Colonel Delborne tout en reprenant son souffle. « La duchesse est au courant, elle est en bas. » ajouta-t'il.
Après être descendu, le conseil de l'Île d'Anstreed put discuter de la situation actuelle. Aussi critique soit-elle le conseil prenait tout son temps à des disputes inutiles.
Au bout de quelques minutes, les membres de l'assemblée qui n'était pas là furent arrivée, il y avait Robert Whilhelm, le Directeur de la prison de Fortepierre, le Vicomte Rémy Farner, propriétaire du Vicomté de la Côte et l'Evêque Hancel Dubarnot. Même avec ses gens en plus à la table, les bégueuleries ne finirent point, certains étaient d'avis de fuir tandis que d'autres d'affronter la menace et ne pas réagir comme des lâches. On reconnaissait très bien deux groupes distincts, le Duc van Deversön et ceux qui avaient toujours les mêmes opinions que lui, ceux-ci ressemblaient bien à des nobles et officiers corrompus, et le groupe de nobles qui soutenaient la Duchesse Elyza du Lac et qui tennaient tête au Grand Argentier.
- « Il est évident qu'il faut fuir, Grand Argentier, inutile de pousser des hommes à la mort ! » criait Elyza du Lac, qui était affolée par la situation.
- « Ecoutez la damoiselle, espèce de vieux rat répugnant ! Elle est votre duchesse et contrairement à ce que vous pensez, vous n'avez aucun pouvoir réel ici. » poursuivit la Comtesse de Passemonberg.
- « J'ai le pouvoir, parce que j'ai l'argent. Si je prime les soldats ils resteront, si je prime le Colonel il vous tuera, et de la façon don je le souhaite, alors adressez-vous à moi comme on s'adresse à un roi où je vous fait couper un membre. »
La comtesse se tu, probablement par crainte, parce que tous à cette table avaient eu vent des histoires de disparitions qui impliquaient le Duc van Deversôn. Durant l'année passée, sur Anstreed, la cousine d'Elyza du Lac, Lÿse du Lac, avait disparut et plusieurs mois plus tard son corps, mutilé par des mastiffs selon les experts, avaient été retrouvé, étrange histoire alors que le Duc possédait un véritable chenil de mastiffs de chasses et le droit sur l'héritage du titre de propriété de l'Île d'Anstreed. Peu à peu, le conseil de l'Île d'Anstreed ce vida, certains étaient malencontreusement retrouvés noyés dans leurs propres latrines, d'autres accidentellement tombé d'une falaise trop haute, certains juste disparus, et d'autres suicidés. Les rumeurs qui disaient que le Duc était le responsable de tout cela étaient peut-être fausses, mais ce n'était pas l'avis de la majorité de la population de l'Île. La Comtesse de Passemonberg avait probablement raison de se taire.
- « Cela suffit, Grand Argentier ! Ici c'est moi qui est le pouvoir décisionnel, et personne d'autre ! Et vous tous à cette table ferez ce que j'ordonnerais ! Et j'ordonne que toutes les dispositions soient mises en place afin de retenir les worgens le temps que les navires soient à quai et que nous ayons embarqués. Colonel, vous vous chargerez de la première étape avec ce qu'il vous reste d'hommes, Amiral vous vous chargerez des navires. » reprit Elyza en hurlant.
- « Non. » lui répondit calmement van Deversön avant même de laisser l'un des deux concernés répondre. « Nous n'abandonnerons pas l'Île, et ici vous n'avez pas le pouvoir décisionnel, vous êtes une gosse mise sous la tutelle du Chancelier Kromann, hélas il est à Hurlevent pour des affaires diplomatiques, donc ici JE décide. Et personne n'abandonnera l'Île, tout le monde se battra. » dit-il en restant impassible.
- Le Colonel Delborne sourit malicieusement à la réplique du Duc.
Elyza ne s'opposa pas plus longtemps au Duc, aucun autre membre du Conseil ne le fit d'ailleurs. À présent c'était lui qui donnerait les ordres, sinon personne ne savait de quoi il serait capable, quoi qu'ils avaient leur idée.
Kreny Astrocleef
Re: La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre II
Le besoin justifie les moyens
Le besoin justifie les moyens
Le Manoir était sécurisé par ce qu'il restait des hommes de la Garnison de l'Île, ainsi que les gardes personnels de la Duchesse, et les mastiffs du Duc, mais très vite des rapports et des demande à l'aide arrivèrent par le biais de messagers escortés. Le village d'Isgiciel ne comptait plus aucun habitant encore humain, c'était une meute de worgens sauvages qui c'étaient dirigés vers le nord et commençaient a semer la terreur dans Anstreed Centre.
Quelques heures après ça, après que le Seigneur de Rosépine est donné l'ordre à l'escadron de défense d'Anstreed Centre ainsi qu'à ses cavaliers, ou plutôt ceux qui étaient encore en vie, de venir protéger le pont et la route qui venait au Manoir, le Conseil apprit que le Quartier du Marché, qui était un des quatre grands quartiers d'Anstreed Centre était dans le même état que le précédent village, tout était saccagé et il ne restait plus que des worgens ou alors quelques gens enfermés chez eux et apeurés. L'Île d'Anstreed allait tomber si rien n'était tenté, et alors que le Conseil passait sa journée enfermé dans le Manoir, ils mirent en place une stratégie.
Le Colonel Grégory Delborne et le Commissaire Victor Maximilliam partirent pour Anstreed Centre avec la vingtaine d'agents de police de l'I.S.C récemment arrivés au Manoir et les dix cavaliers encore en vie du Seigneur de Rosépine. Les agents étaient équipés chacun d'une rapière et d'un fusil, et de vêtements de ville, les cavaliers portaient des brigantines simples, une épée et un bouclier long chacun, ainsi qu'un cheval. Il y avait aussi deux mastiffs avec eux, que tenaient en laisses des agents de l'I.S.C.
Alors qu'ils étaient sur la route en direction de la métropole, ils virent un groupe de worgens qui venait de les repérer se diriger vers eux.
Le Colonel Delborne montait un cheval, tout comme les cavaliers qui l'accompagnaient, il leur ordonna immédiatement de se mettre en ligne pour protéger les agents de la police pendant qu'ils ce dispersaient et orientaient leurs fusils chargés de balles d'argent prises au Manoir. Les cavaliers mirent leurs boucliers longs face à eux et sortirent leurs épées de leur fourreau tous en même temps, ils regardaient impassiblement vers le groupe de worgens qui se rapprochait. La pluie frappait contre les armures brigantines des cavaliers et celle de plaques d'acier Ser Delborne, qui était au centre de la ligne, et pourtant sans bouclier, il grogna avant d'abaisser la visière de son casque de plates blanches et vertes et de brandir sa lance en acier solide, il fit un signe à deux doigts vers les worgens, puis un doigt vers l'un des agents de l'I.S.C qui cria « Sept devant !! » et Grégorie répondit sur le même ton « Je veux sept têtes de ces chiens à mes pieds dans deux minutes ! ».
Une fois que les agents étaient bien positionnés, les cavaliers firent avancer leurs montures vers les worgens, qui chargèrent eux aussi. Grégorie Delborne, qui participait lui aussi à la charge, la lance en avant, grommela une insulte incompréhensible juste avant le choc. Deux têtes de bêtes furent coupées par des hommes, deux autres bêtes furent abattues par les tirs des agents et Grégorie transperça l'un des worgens avec sa lance, il mourra sur le coup. Il eu le réflexe de retire la lame de sa lance du corps de la bête et de sauter de sa monture, l'un des cavaliers était au sol, déjà mort et en train de se faire dévorer le visage par un lycanthrope, celui-ci fut surpris du coup de pied dans les cotes que le Colonel de la Garnison venait de lui mettre sans aucune crainte, le worgen hurla à gueule ouverte d'un air menaçant vers Delborne, et celui-ci lui planta la bout de sa lance dans la gorge, et le laissa à l'agonie. Le dernier worgen avait passé la ligne et était justement en train de s'en prendre à la jambe d'un agent qui hurlait de douleur, le Colonel se retourna soudainement et lança sa lance sur plusieurs mètres, celle-ci transperça le dos du worgen et l’empala au sol. Le Commissaire Maximilliam se souvenait du discours du Duc van Deversön, tandis que les agents regardaient leur collègue à l'agonie et que Grégorie et les cavaliers venaient aussi vers lui, c'est le dirigeant de l'Inspection de la Sécurité Civile qui dit « Monsieur Jacky Lansborn a été tué par un worgen dans la nuit du vingt et un au vingt-deux juillet sur l'Île d'Anstreed. » juste avant d'ordonner à ses hommes de tirer sur l'homme et personne ne discuta cet ordre, même Delborne acquiesça, et si personne ne c'était décidé il n'aurait eu aucun remord à faire ce sale boulot.
Ils continuèrent leur avancée vers la capitale de l'île et ne croisèrent aucun worgen jusqu'au Quartier du Marché ou ils durent tuer quelques uns des intrus, sans perdre aucun homme. Le groupe se divisa, neuf agents de l'I.S.C et 5 cavaliers partirent avec le Colonel Grégorie Delborne vers la Prison de Fortepierre tandis que le Commissaire Victor Maximilliam parti pour le Commissariat de l'I.S.C avec ce qui lui restait d'hommes.
Le Colonel laissa des hommes en position devant la prison et lui et d'autres agents le suivirent dans les couloirs étrois du bâtiments central de la Place Militaire. Ils libérèrent la totalité des prisonniers, ils les ligotèrent et les baillonèrent, puis se mirent en route pour le Quartier de la Cathédrale.
Le Commissaire Maximillian et ses hommes y étaient déjà, ils avaient monter une potence à six nœuds et avaient fait sortir tout les hommes de plus de treize ans de chez eux de force s'ils ne voulaient pas et les avaient réunis sur cette place. L’Évêque Hancel était venu jusque là pour protester son désaccord avec ce que l'I.S.C s’apprêtait à faire. Grégorie Delborne arriva avec ses hommes et ses prisonniers, prisonniers qu'ils détachèrent et mêlèrent à la population masculine présente.
Le Colonel de la Garnison s'approcha du Commissaire qui était en train d'annoncer : « Citoyens de l'Île d'Anstreed, vous avez été convoqué ici dés l'aube pour rejoindre de votre plein gré la Garnison de l'Île d'Anstreed du Colonel Delborne. Tout les citoyens hommes de l'île au delà de l'âge de treize ans, et les prisonniers qu'ils soient hommes ou femmes se doivent de rejoindre la Garnison de l'Île d'Anstreed. Lèvent à présent le doigt ceux qui ne désirent pas rejoindre la Garnison. », et alors, dans la foule, la quasi-totalité des citoyens levèrent le doigt sans hésiter. Le Colonel murmura un ordre à l'un des cavaliers, soudainement lui et cinq autres allèrent prendre six citoyens au doigt levé vers le ciel sombre de l'île et les conduisirent jusqu'à l'estrade de la potence. Le vieillard, les deux adultes et l'adolescent d'à peine quatorze ans se débattaient car ils avaient compris ce qui allait arriver, leur proche essayait de les retenir mais les agents de l'I.S.C distribuaient les coups de crosses.
Tout le monde abaissa son doigt.
- « Messieurs, vous êtes accusés de trahison envers le Duché de l'Île d'Anstreed et conformément à un quelconque décret venant d'être improvisé, aucun jugement ne vous sera rendu. Je vous condamne alors à la pendaison publique. Ce, pour le bien de l'Île et selon la volonté de sa Grâce la Duchesse Elyza du Lac. » cria le Colonel tandis que les "accusés" étaient cagoulés et mit sur la potence, le nœud coulé au cou.
- « Vous êtes complètement fou, Colonel Delborne ! » s'écria une voix grave parmi la foule, c'est l’Évêque Hancel qui s'approchait de l'estrade.
- « Comment osez-vous, vieillard ?! » répondit sèchement Delborne en laissant la garde de son casque à l'un des cavaliers. « Vous vous opposez à la volonté de la Duchesse du Lac ? »
- « Non, mais je m'oppose au pseudo-Duc Logän van Deversön, et à cette étreinte corruptrice qu'il a sur vous ! » s'écria le vieux prêtre presque en tête-à-tête avec le Colonel Delborne qui grimaçait.
- « Vous allez payer ce que vous venez de dire, la Lumière ne vous aidera pas une fois qu'un noeud coulé sera à votre coup ! » hurla Grégorie en frappant dans le bâton de l'évêque pour qu'il perde son apuis et chute. « J'ai besoin d'une place sur la potence, Commissaire, je vous prie. » reprit-il en faisant mine d'être calmé, même si tout le monde savait qu'il ne l'était pas.
Le Commissaire eu d'abord un air perplexe, mais il eu vite l'alternative qui correspondait le mieux avec la situation qui lui traversa l'esprit. La stratégie qu'avait mise en place le Conseil, bien que beaucoup n'avait pas approuvé, don la Duchesse du Lac elle-même, était d'intimider la population et Victor eu la meilleur idée pour se faire, il dégaina son pistolet à silex de sa ceinture et l'orienta vers l'un des futurs pendus, il eu du mal a tirer sur la gâchette mais fini par le faire, avec l'approbation de Grégorie. Sans s'y attendre, l'un des hommes venait d'être transpercer par une bille de plomb, il était encore cagoulé et son cœur maintenait en suspend grâce au nœud à son cou. Dans la foule, tout était silencieux, aucun proche ne venait de se manifester, il devait ne pas en avoir ici.
Les agents de l'I.S.C reçurent l'ordre de mettre à la pendaison l’Évêque Hancel Dubarnot, mais sans cagoule, c'était là le détail auquel tenait le Colonel Grégorie Delborne. Tout le monde était horrifié, tuer des gens pour l'exemple, et l’évêque ... l'Île d'Anstreed avait à présent un ennemi de plus pour eux que les worgens, il y avait aussi le gouvernement.
Mais quoi qu'il en soit, cette vision d'horreur fut vite dissipée lorsque le Colonel avait abattu le levier de la potence en avant et que les six trappes sous les pieds des condamnés c'étaient ouvertes, ils étaient tous morts, tous même l’Évêque Dubarnot qui n'eu rien à dire devant sa condamnation injuste.
Grégorie Delborne se répéta : « Lèvent le doigt ceux qui ne souhaitent pas rejoindre la Garnison de l'Île d'Anstreed. ». Personne ne leva le doigt mais un vieil homme s’avança et leva sa tête en direction du Colonel, l'air impassible.
- « Colonel, nos proches meurent, nos amis meurent, nous nous avons la chance d'avoir survécu jusque là mais nous ne voulons pas vivre la même chose que Gilnéas, l'Île d'Anstreed dispose de bateaux, nous voulons tous partir et nous allons partir, pas rejoindre votre Garnison, ou plutôt les équipes de chair à canon que vous souhaitez sacrifier inutilement. » lui annonça l'homme âgé.
- « Bien essayé, mais non. Mieux aurais-du te taire, vieil homme. » lui répondit très calmement Grégorie. « Tu auras la vie sauve, et je m'assurerais que tu sois amené à Noireforêt sans arme une fois que tu seras dans la Garnison. »
Le calme revint et les cadavres furent jeter à l'eau dans les canaux d'Anstreed Centre sur ordre du Commissaire Maximillian qui ne souhaitait plus perdre de temps.
Ont envoya les hommes engagés à divers emplacements pour rejoindre diverses compagnies sur l'île, on leur donna des épées usées, des fourches, des vielles haches et des marteaux ainsi que du cuir bouilli et de la maille pour les plus chanceux.
Kreny Astrocleef
Re: La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre III
Sépération idéologique
Sépération idéologique
La route qui menait au Manoir d'Anstreed était bien sécurisée, six des cavaliers surveillaient l'accès au pont, les trois autres surveillaient le premier portail, l'escadron de défense d'Anstreed Centre, soit 27 hommes armés, protégeait l'allée qui menait au Manoir ainsi que le portail principal. La Garde ducale et la garde personnelle du Duc s'assurait de la protection de la cour et surtout de l'intérieur du Manoir.
- « Il semblerait que nous voyons dans ... une merde noire. » affirma le Seigneur de Rosépine en se massant les tempes.
- « Mais comment avez-vous osé faire pendre l'Evêque Dubarnot, Colonel Delborne ? » s'écria la jeune Duchesse Elyza du Lac, sans faire attention à la remarque du Seigneur Edmunt de Rosépine.
- « Il c'est dressé contre la volonté du conseil, il a trahi publiquement ma volonté, qui était aussi la votre.. » répondit impassiblement le Colonel de la Garnison avant de se faire couper la parole.
- « Est-ce vraiment si grave ? La Lumière m'en soit témoin, il était vieux et malade, Delborne a mit fin à ses souffrances. Et puis, n'avons-nous pas plus important à débattre ? » plaça calmement le Duc van Deversön en se resservant en vin.
- « Mais vous êtes fou, Logän ! Je ne sais pas comme vous avez dirigé l'Île d'Anstreed pendant si longtemps mais je peux vous assurer que celà va chang... »
Elyza fut interrompue. - « Votre Grâce ! J'ai reçu en quelques minutes plusieurs corbeaux, les nouvelles sont désastreuses. » commença Kira Passelor. Beaucoup froncèrent les sourcils ou prirent des mines affolés, sauf le Duc Logän van Deversön qui semblait plus occupé par son vin, qu'il dégustait tranquillement et Delborne qui s'intéressa, mais ne réagit pas plus. « Les renforts civils de la Garnison qui ont été envoyés à Noireforêt on mit feu au bois, malgré la pluie le feu persiste, il est trop important. Anstreed Centre est entièrement saccagés, les rares survivants doivent être enfermés chez eux et ne le resteront probablement pas longtemps. Le Comté de la Roche est lui aussi infesté, le Guet est en route pour le Manoir. » temina la jeune femme, encore éssouflée.
- « Envoyez l'ordre aux cavaliers qui tiennent le pont d'inspecter uns à uns chacun des guetteurs qui vont arriver au Manoir, que tout ceux qui ont une morsure ou une griffure soient jetés soient pendu au pont.. » répondit le Duc van Deversön, qui regardait le manche de sa canne et non pas son interlocutrice.
- « Personne ne pendra mes hommes ! » hurla la Comtesse de Passemonberg.
- « Il y a erreur ma chère, je ne parle pas de vos hommes mais bien de worgens sauvages. » lui dit-il avec son air satisfait.
La Duchesse du Lac était réellement dépassée par la situation actuelle, mais elle participa à leur prochain débat, malgré le fait quelle se sentait impuissante face au Duc, qui de façon hiérarchique, lui arrivait à la cheville. En revanche, lorsque le Conseil commença à discuter de bloquer le port, elle quitta la tablée.
- « Afin que personne d'entre nous n'ai la lâcheté de quitter cette Île, les hommes de l'Amiral Tolgrey tiennent le port, et aucun navire de la Flotte n'est à quai. Des objections ? » annonça le Commissaire Victor Maximillian.
- « Je trouve que cette idée, qui est la mienne, est particulièrement bonne. Mais ce n'est pas une objection ! » chuchota assez fort le Duc.
- « J'ai l'impression que nous sommes des otages ici, cette idée est particulièrement stupide ! Et surtout que j'ai appris que les hommes de Tolgrey s'en étaient prit à ma Milice ! » contesta le Vicomte Rémy Farner.
- « J'en est assez de vous, vieux rat ! » gronda Vivianne de Passemonberg en se levant et frappant contre la table du plat de ses deux mains. La femme, qui était bien en chair avait assez de force pour avoir fait bouger la table en bois, qui fit tomber la canne du Duc, qui reposait contre elle.
Le Duc van Deversön arqua un sourcil et fusilla la geignarde du regard. - « Moi aussi, j'en ai assez de vous, mon amie. » dit-il en lui adressant un clin d’œil. « Vos terres sont à présent inhabitables et ... le Conseil ne nécessite plus vos services. Vous êtes renvoyée. » poursuivit le Duc avant d'afficher un sourire profond.
Daryl Wallace connaissait le Duc et était préparer à ce genre de situation, il connaissait son travail aussi bien qu'il connaissait la personne, et il fit ce que le Duc attendait de lui. Dés lors que Logän van Deversön, Grand Argentier de l'Île d'Anstreed eu terminé d'annoncer le renvoi de Vivianne de Passemonberg, Comtesse du Comté de la Roche, le Lieutenant Wallace pointa le canon de son fusil vers la Comtesse, il ne lui laissa que le temps d'écarquiller les yeux et tira dans sa poitrine.
Au moment ou la chaise de la feue Comtesse tomba en arrière avec la puissance du tir, Kira Passelor hurla et Rémy Farner, qui était à côté, se redressa de sa chaise instinctivement. Le Seigneur de Rosépine lui déglutit. Tout les autres ne firent pas un bruit.
Le Colonel Grégorie Delborne croisa les bras et soupira profondément.
La Duchesse du Lac descendait les escaliers à toute vitesse, affolée par le bruit de tir puis le hurlement de Kira Passelor, mais elle fut arrêtée par un des quatre agents de sécurité du Duc van Deversön. Avec le temps qu'il lui avait fallut pour quelle abandonne la lecture de son bouquin, quitte le petit salon de sa chambre et descende les escaliers du Manoir à toute vitesse, lorsqu'elle arriva à l'étage principal, elle vue un cadavre qui était déjà enroulé dans un linge, mais elle ne put s'approcher, l'agent de sécurité de van Deversön l'en empêchait et lui expliqua la situation. Tout les membres du Conseil étaient levés de table et discutaient autour du corps de Vivianne de Passemon berg.
Elyza, dégoûtée par ce que le Duc venait de faire, puisque l'agent de sécurité le lui avait dit, hurla. Dans le manoir il n'y avait pas que les quelques gardes de Logän van Deversön, il y avait surtout les vingt-cinq hommes qui constituaient la Garde ducale et eux comme Daryl un peu plus tôt, étaient préparés à plusieurs situations, et lorsque la jeune duchesse eu criée « A moi, ma Garde !! », ses gardes vinrent vers elle. Elle se dirigea avec son escorte vers le Duc van Deversön, qui semblait prit en dépourvu, mais pas le Colonel Delborne et le Lieutenant Wallace, le premier mit la main sur le manche de son flint-lock, le second prit son fusil à deux mains. Mais Elyza n'y fit pas attention.
- « Je sais ce que vous voulez !! Vous voulez l'Île d'Anstreed pour vous tout seul, vous comptez éliminer tout le Conseil ducal, moi comprise, pour tout refaire comme vous le souhaitez, une île chaotique, une île à votre image ! » hurla Elyza du Lac sur le Duc van Deversön.
- « Voyons, votre Grâce, calmez-vous, c'est un malentendu, je vous assure. » lui répondit-il très calmement en lui faisant signe de se calmer.
- « Ça suffit ! Vous êtes renvoyé du Conseil ducal de l'Île d'Anstreed, vous n'êtes plus le Grand Argentier, vos Industries Copperwood seront fermées et vous serez enfermé à vie à la prison de Fortepierre, vieux fou ! » reprit-elle.
Les hommes d'Elyza orientèrent leurs épées et braquèrent leurs fusils – pour ceux qui en avaient - vers le Colonel Delborne, le Lieutenant Daryl Wallace, le Commissaire Victor Maximilliam, le Seigneur Edmunt de Rosépine et le Duc Logän van Deversön.
Soudainement, une cloche retenti suivie du croassement des corbeaux, le Commissaire Maximilliam esquissa un sourire fier. Le Commissaire de l'I.S.C avait ordonné à un de ses hommes de sonner l'alarme dés le moment où les agents de la duchesse avaient été appelés, et il avait bien fait, car à présent, les hommes de l'I.S.C et les cavaliers du Seigneur de Rosépine étaient en route.
- « Vous allez regretter ce que vous venez de faire, en sonnant cette cloche, vous allez presser les hommes du Guet du Comté de la Roche qui étaient déjà en route, et ils me soutiendrons, vous serez tout les cinq mit derrière les barreaux ! » annonça le Vicomte Rémy Farner.
Mais il n'avait pas pensé qu'il y avait plus proche que les Guetteurs du Comté de la Roche.
***
Quelle étrange entreprise que l'I.S.C, "Inspection et Sécurité Civile", juste un pretexte pour dissimuler autre chose. L'I.S.C avait été fondé par le Duc van Deversön après la mort de Lÿse du Lac. Des hommes qui d'apparence étaient des policiers et des inspecteurs, mais c'était bien plus complexe que ça.
Tout était calme dans le Manoir, le Duc, le Colonel, le Lieutenant, le Commissaire, le Seigneur, les hommes de la garde personnelle du Duc et l'agent de l'I.S.C étaient désarmés, à genoux et les mains liées dans le dos, sous la surveillance minitieuse des agents de sécurité d'Elyza du Lac, qui avait préféré attendre l'arrivée du Guet pour les faire conduire à la Prison de Fortepierre. Le Duc regardait avec haine Robert Whilhelm, le Directeur de la Prison de Fortepierre qui était assis au bout de la table du Conseil ducal – la place de Logän depuis toujours – il s'amusait avec la canne-sabre du Duc et fumait un de ses cigares.
L'Opération « Dans l'Ombre du Manoir » avait commencée, elle avait été mise en place depuis longtemps par le Duc. Même en cet instant il ne c'était pas fait surprendre par la situation, tout était prévu.
C'était vraiment trop calme, et les ombres du Manoir s'agitèrent, quelques agents de la Garde ducale remarquèrent qu'absolument toutes les fenêtres étaient ouvertes, et là ils comprirent, mais trop tard. Une silhouette sombre surgit des ombres, le sifflement d'une lame perça l'air et l'homme tomba au sol, la silhouette regagna les ombres des meubles du Manoir.
Un sur vingt-cinq, au suivant.
Un autre homme qui était prêt des escaliers tomba au sol, sans explication, et sans bruit.
Le Duc Logän van Deversön regarda au plafond, le lustre bougeait sans un bruit, il y avait deux silhouettes humanoïdes. Il afficha un sourire.
Le moment était venu, les furtifs de l'I.S.C sortirent de l'obscurité et dégainèrent leurs lames. Les agents personnels de la duchesse étaient prit au dépourvu mais firent de même, et la confrontation était inévitable.
Le Commissaire Maximilliam c'était fait détaché par l'un de ses hommes, puis il détacha à son tour les autres, qui récupérèrent leurs armes. Le moment d'agir avait été choisi à la perfection par les agents de l'I.S.C, les dix-neuf hommes armés de l'Escadron de Défense d'Anstreed Centre et les neufs cavaliers du Seigneur de Rosépine entrèrent dans le Manoir après que des agents de l'I.S.C aient fait exploser l'imposante porte avec des grenades à fragmentation.
- « Abattez-les ! » hurla le Colonel Grégorie Delborne.
- « Faites-lui fermer sa gueule ! » répliqua le Vicomte Farner, qui était à présent en armure de plates.
Grégorie Delborne grogna.
L'affront commença dans le Manoir, la grande salle n'était plus que zone de conflits. Les belles tapisseries de la famille du Lac recouverte de sang, les vases précieux brisés, les membres au sol devenait des obstacles pour ceux qui s'affrontaient à l'épée, au couteau, au poing ou parfois tout simplement à ce qu'ils trouvaient le plus proche d'eux. Le Duc Logän van Deversön évitait la mêlée, il était focalisé sur le Directeur de Fortepierre, qui ne lâchait pas sa précieuse canne-sabre à tête de loup en argent. Daryl Wallace, lui ne se battait qu'avec son fusil, que ce soit pour abattre à distance le personnel de sécurité de la duchesse ou pour leur briser les os avec la crosse. Le Seigneur de Rosépine entra dans le feu de l'action, armé de sa rapière et de son agilité. Le Colonel Delborne lui, avait repéré sa cible, il abattait ses haches dans les membres et les crânes de ce qu'il croisait en essayant d'atteindre le Vicomte Rémy Farner.
La Garde ducale perdait très vite en effectif mais eu le soulagement de voir arriver le Guet du Comté de la Roche qui vint prendre à revers les hommes du Duc. Prêt de quatre-vingt-cinq hommes se battaient à présent dans le Manoir Ducal, devenu pour l'occasion une boucherie.
***
Elyza du Lac c'était déjà enfuit depuis un moment avec Kira Passelor et Lucien Duflos, le Juge de l'Île d'Anstreed. Ils avaient décalés un meuble dans la cave, qui donnait accès aux souterrains de l'Île d'Anstreed. Ces souterrains servaient à la fois d'égouts, ils traversait la totalité de l'île, mais aussi de passages secrets, Elyza ne connaissait pas tout les conduits, mais celle quelle empruntait, oui. Elle apprenait en ce moment même que ces galeries devaient être un dépotoir à explosifs, probablement la cache du duc, les allées étaient couvertes d'explosifs des Industries Copperwood.
La jeune duchesse du Lac ne manquait pas de ressources, sa famille était riche et elle avait pu il y a quelques mois acheter un navire au Cartel Gentepression, ainsi qu'un équipage loyal, mais elle avait aussi eu l'occasion de tromper le trompeur. En effet la jeune enfant, conseillée par le Chancelier Kromann, toujours à Hurlevent en cette heure, avait dépensé de son argent pour acheter la loyauté de l'équipage de la Grâce Gilnéenne, un des navires de la famille van Deversön.
Elle était en route pour le Port, à travers les tunnels, remplis d'explosifs tous plus puissants les uns que les autres.
Kreny Astrocleef
Re: La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre IV
La violence est la solution
La violence est la solution
Dans le Manoir, c'était Grégorie Delborne qui aurait eu le plus de morts sur la conscience, s'il s'en souciait. Il faisait siffler ses haches courtes dans tout les sens, jusqu'à ce qu'un lourd estramaçon vienne frapper contre son gantelet, qui lui fit fichtrement mal au poignet gauche, il du lâcher son arme.
Avec sa hache à une main, il avait aucune chance contre la lame de plus d'un mètres vingt de Rémy Farner. Grégorie lâcha son arme et fit quelque chose qui n'aurait jamais pu être deviné, il courra vers le Vicomte pour le plaquer au sol. Chose faite, il se releva et parti vers la cour extérieur où était entreposée son cheval de guerre. « Espèce de lâche ! » hurla Farner.
Daryl Wallace avait du lâcher son fusil au moment où il y avait trop d'ennemis pour lui laisser le temps de recharger, il avait maintenant empoignée son épée, il affrontait un homme du Guet qui était bien plus costaud que lui, et qui se battait avec une masse, le gros homme fini par lui mettre un coup de gourdin dans le tibia mais quelle chance, il fut abattu par un agent de l'I.S.C avec son flint-lock qui ne lui laissa pas le temps d'écraser la tête du Lieutenant Wallace.
Le Duc van Deversön avait pourchassé Whilhelm dans tout le Manoir et fini par l'arrêter sur la terrasse. Il se rendit compte qu'il n'avait plus son pistolet à silex, il ne l'avait pas récupéré, tout ce qu'il avait c'était sa rapière, mais c'était bien suffisant. Le Directeur Robert lâcha la canne au sol et dégaina lui aussi sa rapière, elle était bien plus basique que celle de son adversaire, la rapière du Duc, elle, était vraiment magnifique. La poignée était faite d'or véritable, aux formes très travaillée et conçue spécialement pour lui. La lame de quatre-vingt-dix centimètres était très fine, en argent, et frappé au symbole de la Lumière sur la base.
Le Duc était un excellent jouteur à la rapière, par le passé il avait tué accidentellement le Commissaire Jacky Von Kestein et avait blessé son ami Geoff Landecendre au même jeu. L'agilité, la rapidité et la force du Duc n'avait jamais été remise en question, pour son âge il était indubitablement très développé, mais les flacons qu'il buvait discrètement régulièrement faisait peser sur ses aptitudes physiques un sérieux doute de ses proches.
Il présenta verticalement sa rapière, en position de joute, Robert Whilhelm aussi semblait habile, il chargé et eux deux échangèrent quelques coups de lame contre lame, le Duc, à un moment d'arrêt baissa la tête pour regarder son adversaire par dessus ses lunettes rondes, mais pas de trop car sinon son haut-de-forme brodé l'aurait gêné.
- « Je ne vous est jamais apprécié, Robert. Mais j'étais courtois tout de même de vous supporter, je n'aurais fait que fuir le combat si vous n'aviez pas essayé de vous échapper avec ma canne. Maintenant, assumez, et mourrez. » annonça poliment Logän.
Van Deversön fit un pas en avant, et d'un subtile coup de poignet, frappa contre la lame de Robert, la bloqua, et avec sa main gauche, il sorti un petit pistolet à silex de sa veste, celui-ci déjà chargé, et tira dans entre les yeux du Directeur de la prison après lui avoir adressé un sourire courtois.
Le Directeur Robert Whilhelm bascule de la basse grille de la terrasse au deuxième étage et chuta pour tomber sur les pavés de la cour du Manoir.
Le Duc rengaina sa lame encore vierge de sang, jeta son pistolet à silex au sol, redressa ses lunettes, étira sa veste convenablement et fini par ramassé sa canne qu'il aimait tant.
Pendant ce temps, un étage plus bas, Daryl c'était relevé difficilement et avait mit au sol un guetteur rien qu'à la force de son poing, et du gant en mailles qu'il portait. Il se dirigeait à présent vers la chambre du Duc, en boitant encore quelque peu.
Rémy Farner avait abattu beaucoup d'hommes avec sa longue épée qu'il tenait à deux mains, et il persistait grâce à sa lourde armure. Il croisa le regard du Seigneur Edmunt de Rosépine, ce dernier essaya de se mêlé à la foule pour ne pas avoir à rencontrer l'estramaçon du Vicomte. Il marchait rapidement à travers les coups d'épées et de feu mais il fini par croisé l'épée. L'estramaçon fut la dernière chose qu'il put voir, moins d'une seconde après qu'il est écarquillé les yeux, sa tête roulait au sol, aux pieds de ceux qui étaient encore vivants.
Le Vicomte Farner, fier, se retourna, quel malheur, il se retrouvait à présent devant son bourreau, le Colonel Delborne courait vers lui, sa lance orienté en direction de son visage. Elle vint se planter dans sa gorge, la transperça, puis se planta dans un mur. Le Vicomte Rémy Farner était mort et empalé au mur du Manoir qu'il avait toujours rêvé d'avoir.
Grégorie Delborne ne manqua pas de lui cracher au visage avant de reprendre le combat avec l'estramaçon de la famille Farner.
***
Le Duc était resté sur la terrasse du Manoir, assis sur un siège à se fumer un cigare en attendant que le calme revienne. Dans un sens, il était à présent débarrassé du Conseil ducal et de la duchesse, il avait réussit. Mais il faudrait retrouver la duchesse d'Anstreed et la tuer pour s'assurer que tout soit comme il l'avait prévu, seulement la situation n'était vraiment pas comme il l'avait prévu.
Le Manoir ducal de l'Île d'Anstreed était battit contre les falaises et donnait directement sur la mer et le Duc Logän van Deversön n'avait jamais prévu ce qu'il voyait. Un navire armé à deux batteries de canons et à deux voiles arrivait dans la petite baie tout prêt du Manoir. Il écarquilla les yeux en voyant la voile principale, c'était un portrait, le portrait de ce fou de Geoff Landecendre. Il se redressa de surprise en voyant que le navire virait à bâbord, il se mettait en position de tir vers le Manoir.
Au sommet du perchoir du mat principal, Geoff Landecendre faisait de grands signes et hurlait des choses incompréhensibles, ce juste avant qu'un tir de canon s'échappe du bateau et viennent creuser la roche tout prêt du Manoir. Ça ne faisait aucun doute, il avait essayé de s'en prendre à la résidence ducale. Le Duc van Deversön fronça ses sourcils de mépris, cet abrutit aura tout fait de mal.
En bas, Daryl Wallace avait chargé et armé tout les fusils de la très grande collection du Duc, qu'il gardait dans sa chambre, il les avait chargés et tirait depuis le balcon du premier étage vers le rez-de-chaussée. Dés qu'un fusil était désarmé il en prenait un autre et répéta l'action jusqu'à ce que le calme envahisse la pièce. Les derniers survivants étaient des agents de l'I.S.C, donc plus aucun risque.
Daryl resta sur le balcon un moment pour récupérer, il contempla tout les morts qu'il avait fait avec les fusils de collection des Industries Copperwood. Le Commissaire Maximilliam se remettait de ses blessures et le Colonel Delborne se dirigeait vers le Duc, qui était dans les escaliers, en essayant de ne pas marcher sur les cadavres, mais c'était chose impossible.
- « Monsieur le Duc, Elyza du Lac est encore en vie. Je dois aller la chercher, c'est impératif. » annonça Grégorie Delborne, en constatant que son armure était bien amochée et qu'il saignait. Il défit le gantelet de sa main gauche, qui le dérangeait depuis la déformation que lui avait fait subir l'arme du Vicomte Farner.
- « Vous avez raison, Colon... » dit le Duc avant d'être interrompu par une puissante détonation.
Un boulet de plomb éclata le mur qui donnait sur la baie, à l'ouest du Manoir, il continua son chemin pour détruire les meubles et vint se nicher dans l'escalier, qui se brisa littéralement, le Duc perdit son équilibre pendant que l'escalier tombait dans la cave à vin, et il fini par faire un saut très impressionnant sur plusieurs mètres pour retomber sur le tapis rouge - rendu encore plus rouge grâce au sang – de la grande salle du Manoir. Quand Delborne se retourna, le Duc était retomber sur ses deux jambes et était parfaitement droit, il étira sa veste et replaça correctement ses lunettes sur son nez.
- « WALLACE ! » cria le Duc en regardant dans le vide.
- « Monsieur le Duc ? » lui répondit-il tout en descendant minutieusement de ce qu'il restait des escaliers.
- Lorsque Daryl fut arriver en bas des escaliers, le Duc lui fit un croche-pied et le poussa en arrière. « Allez me chercher ma canne ! »
Daryl Wallace était lamentablement tombé dans un mélange de tout les vins de la cave du Manoir, de bois et de verre pillé, mais son armure l'avait bien protégé, heureusement. Il cherchait à présent la canne du Duc.
Un étage plus haut, un autre boulet perfora le mur et éclata le lustre, l'armature tomba au sol déversant du verre partout dans la pièce. Le Duc et le Colonel Delborne montèrent dans la tour de l'Observatoire, où ils ne pourraient pas être touchés. De là haut ils contemplèrent le navire qui tirait de plus en plus de boulet sur le Manoir, qui ne tarderai pas à s’effondrer à ce rythme. Un navire arriva derrière celui de Landecendre, mais personne parmi l'équipage ne semblait s'en être rendu compte. C'était un navire à trois mats et à trois batteries de tir, sombre aux voiles rouges et don l'emblème présent sur la grande voile était un loup borgne, et c'est justement le navire-amiral de la Flotte de l'Île d'Anstreed, le Loup Borgne, commandé par l'Amiral Galian Tolgrey.
***
- « Sortez les gueules des canons et placez les boulets explosifs ! » hurla l'Amiral Tolgrey.
Galian était un homme de taille ordinaire mais de musculature plutôt développée, il portait une armure de plaques, le tabard et la cape assortis de la Flotte de l'Île d'Anstreed. Il était brun aux cheveux longs, avait un visage à la fois fin et dur, et son autorité n'avait jamais été remise en question sur son navire.
Le Duc sourit.
Plus de trente boulets venaient d'être tirés par les canons des Industries Copperwood du Loup Borgne, et c'était la suite qui serait plus amusant encore.
La carcasse du navire de Landecendre était déjà trop amochée et son équipage trop affolé pour qu'il puisse continuer son attaque, mais en plus les vingt-et-un boulets qui étaient encore dans le navire explosèrent. Pleins d'explosions radicales chassèrent les hommes du navire en leur laissant des brûlures sévères voire même en leur prenant la vie. Quel beau spectacle que de voir un mât tomber dans l'eau, et un navire en feu couler lentement dans l'eau.
Il n'y avait à présent plus aucune trace de l'infâme imbécile Geoff Landecendre.
Daryl arriva au sommet de la tour d'Observatoire, tout essoufflé, il tendait la canne-sabre sur Duc, qui l'attrapa en le remerciant. Après ça, Logän van Deversön donna l'ordre à Grégorie et à Daryl de retrouver Elyza, et ils le firent dans la seconde.
Une fois de retour dans la grande salle ils virent les agents de l'I.S.C se préparer au combat, ils rechargèrent leurs armes à feu et attrapèrent leurs lames. Le Colonel Delborne écarquilla les yeux en voyant qu'une meute de worgens courrait vers le Manoir.
Il n'y avait plus aucune défense ici, il faudra se battre avec stratégie pour survivre pensait-il.
Delborne attrapa une épée et un bouclier par terre et ... les worgens arrivèrent. Certains passèrent par ce qu'il restait de la porte principale, d'autres par la porte latérale, par les fenêtres, certains sortaient même de la chute de l'escalier, par la cave.
Daryl était armé de sa simple épée, mais c'était assez pour esquiver les griffes des bêtes et leur trancher les membres en hurlant presque plus fort qu'eux, il n'hésita pas à s'élancer sur le dos d'une worgen pour lui planter une dague derrière le crâne.
Le Commissaire Maximilliam n'était plus là.
Kreny Astrocleef
Re: La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre V
Touché, coulé
Touché, coulé
Galian Tolgrey était fier de contempler son oeuvre, c'était un si magnifique spectacle de voir un navire en feu sur l'eau, d'autant plus que ce navire se noyait tout comme son équipage, alors que le Loup Borgne, lui, était encore impeccable. Mais la ronde reprit, ce bateau ne serait plus un danger pour l'Île d'Anstreed et l'Amiral Tolgrey savait qu'il avait fait son travail.
A l'opposé de sa position, au pied du Phare Est, Elyza du Lac et Kira Passelor étaient à bord d'une chaloupe en direction du Lyse Première, le bateau ducal qui était tout prêt de la Grâce Gilnéenne, un des bâteaux du Duc don l'équipage était secrètement acheté par Elyza du Lac. Le Juge de l'Île d'Anstreed, Lucien Duflos avait préféré rester sur terre ferme pour retarder la possible équipe de recherche qui traquerait Elyza, et elle ne l'oublierait pas. Elle comme le Duc Logän van Deversön avait des alliés.
Elyza arriva à bord du navire, don l'équipage préparait le départ. Elle alla se mettre dans sa chambre, elle ne voulait pas voir la bataille navale qui s'annonçait.
Oui, les informations allaient très vite sur l'Île d'Anstreed, à peine le Lyse Première et la Grâce Gilnéenne étaient en route que le Baron Noir, le galion de traque de la Flotte – qui tournait aussi autour de l'île, les avaient déjà prit en traque. Le Capitaine Alice, du Lyse Première avait tout prévu.
Par rapport à la position des deux navires qui fuyaient l'Île d'Anstreed, le Baron Noir allait passer tout prêt du phare, et lorsque ceci ce fut, les explosifs présents au pied du phare changerait la donne.
Le pied du phare éclata, et il tomba lentement à l'eau, lentement mais suffisamment rapide tout de même pour prendre au dépourvu le navigateur et le capitaine du Baron Noir, ils ne purent pas changer de cap et l'imposant phare tomba sur le navire. Ceux qui venaient de survivre à la chute du phare n'étaient pas les plus chanceux, car le haut du phare aussi était chargé d'explosifs.
BOOM.
Le capitaine Alice jeta les deux détonateurs à l'eau, et cracha dans l'eau en regardant, derrière eux ce qu'il restait du phare et du Baron Noir, en feu, s’engouffrant dans l'eau.
- « Loup Borgne à neuf heures !! » perça le silence de l'équipage.
Le Loup Borgne était un navire de ligne relativement lent, pareil que la Grâce Gilnéenne en tout cas, mais pas que le Lyse Première, qui pouvait atteindre une grande vitesse à pleines voiles, alors la duchesse Elyza du Lac ne risquait rien jusqu'à ce que ...
La Grâce Gilnéenne, qui naviguait tout proche du Lyse Première venait de tirer un boulet, mais il ne visait pas le Loup Borgne, c'était le Lyse Première qui venait d'être touché.
- « Vous avez généreusement payée, votre Grâce, mais le Duc Logän van Deversön paye mieux ! » hurla le quartier-maître de la Grâce Gilnéenne.
Ce tir avait été préliminaire, à présent l'équipage de la Grâce Gilnéenne s'affolait et préparait l'armement complet des trois batteries latérales de la Grâce Gilnéenne, qui était le navire le plus armé de la Flotte, trois batteries de trente canons chacun, le touché serait dévastateur.
- « Mages de bataille ! En formation ! » cria le Capitaine Alice avant que des mages ne gèlent le métal des canons du vaisseau traître. « Harponneurs, percez les voiles ! Archez, brûlez-les ! Second Langston, je veux que vos hommes tirent toutes les voiles ! ».
Quelle pagaille, mais tous s’exécutèrent ! Et avant que la Grâce Gilnéenne n'ait eu le temps d'armer les canons, ils avaient été ralentis, leurs voiles étaient maintenant en feu et comme c'était un navire intégralement fait de bois et dénué de mages, ça risquait de poser un problème au moment ou les flammes toucheraient la poudre à canon.
Le Loup Borgne avait eu le temps de bien avancer, à pleines voiles il était presque à porté de tir du Lyse Première, mais les archers de Tolgrey étaient déjà en train de tirer sur les membres d'équipages qui montaient sur le mât du navire pourchassé.
La Capitaine Alice aussi avait fait préparer ses armements et dés que le Loup Borgne entra en champ de mire, les échanges de plomb commencèrent !
Elyza tremblait dans sa chambre, le navire était secoué et noyé de fracas, bruit de destruction des murs de bois, des vitres et des meubles, les hurlements et explosions répétitives. Le navire le plus robuste serait le survivant.
L'Amiral Galian Tolgrey hurlait à son équipage : « Préparez l'abordage ! » et aussi tôt, les gigantesques systèmes harponneurs du Loup Borgne crachèrent des câbles de fer qui venaient se nicher dans la coque, les mâts et le bâtiment du Lyse Première, certains lançaient leur grappin dans les voiles et là, une bonne partie de l'équipage de Galian Tolgrey abordait le bateau.
Les combats aux sabres et aux pistolets à silex commencèrent sur le pont, et pendant ce temps les magiciens de Tolgrey c'étaient préparés. Ce n'étaient pas des mages eux, ces magiciens étaient des démonistes, et ils avaient des méthodes plus radicales que de gelées les canons, ils lancèrent des traits d'ombres sur les membres d'équipages et les projetaient dans l'eau, ils faisaient s'abattre des météores enflammés du ciel et envoyaient leurs démons démembrer l'adversité.
L'abordage n'était pas un succès, ce qu'il restait des membres d'équipage du Loup Borgne furent rappelés. A présent les voiles du Lyse Première étaient trouées, le navire de Tolgrey gardait l'avantage de la vitesse, mais les deux navires avançaient toujours malgré les plaies dans le bois.
L'Amiral Tolgrey se souvint tout à coup ! Il avait oublié qu'il lançait des boulets explosifs depuis le début de la bataille navale, et le détonateur était à sa ceinture. Il hurla : « Par le fond ! ».
Il pouffa d'un rire diabolique avant d'appuyer sur le détonateur. Les entrailles du Loup Borgne éclatèrent alors que l'équipage du Lyse Première faisait un hourra à la victoire.
L'Amiral Galian Tolgrey ouvra les yeux difficilement et regarda ce qu'il restait de son navire, brisé en deux et enflammé de toute part, les rares survivants se laissaient tomber à l'eau pour espérer rejoindre l'Île d'Anstreed, mais lui était trop faible. Il se demanda comment son propre navire avait pu exploser, puis il conclu que les boulets explosifs qu'il avait lancé dans le Lyse Première avait été relancés dans le Loup Borgne. Le navire-amiral de la Flotte du Duché de l'Île d'Anstreed allait sombrer. Galian regardait le rouge de sa voile, et le noir de la tête de loup borgne. Il continua de la regarder pendant que le galion coulait, fier de mourir ainsi mais déçu de laisser l'héritage de sa famille, le Loup Borgne, sous la mer. Néanmoins, l'Amiral Galian Tolgrey, contrairement à ce qu'il avait pensé en cet instant, ne mourra pas de la noyade, car au bout d'un moment le feu gagna les réserves de poudre et d'alcool.
Kreny Astrocleef
Re: La fin de l'Île d'Anstreed en 6 chapitres
Chapitre VI
L'Île est à moi !
L'Île est à moi !
Du haut de l'Observatoire, le Duc Logän van Deversön soupira profondément, il voyait la totalité de sa Flotte couler, et devinait l'Amiral Tolgrey, son vieil ami gilnéen, mort. Mais cette vision était très dérisoire à côté du Lyse Première qui partait vers le large et la duchesse Elyza du Lac qui fuyait et qui le dénoncerait probablement à la cour royale.
Plus bas, les coups de feux, de haches et d'épées faisaient autant mouches que les coups de griffes et de crocs des worgens. Le Colonel Delborne se battait dans la cour du Manoir avec une épée et un bouclier maintenant bien usé, Daryl Wallace était toujours à l'intérieur avec les quelques agents de l'I.S.C encore en vie, la dernière chose qu'il venait de faire était de mordre le bras d'un worgen, il fallait improviser quand on avait plus d'armes.
Le Duc Logän van Deversön débouchonna un flacon qui contenait un liquide orange, puis il attrapa sa canne-sabre, la dévissa pour avoir la lame dans la main droite et la canne contondante dans la main gauche puis il descenda lui aussi au combat. Il s’élança du balcon du premier étage vers le rez-de-chaussée après avoir retiré sa veste et ses lunettes, il était en chemise recouverte d'un gilet et portait également un ascot, il avait son haut-de-forme sur son crâne et ses gants en cuir aux mains.
Il planta sa lame dans la gorge d'un worgen qui c'était un peu trop approché, puis fit volt-face, donna un coup de canne dans le visage d'un worgen et avec sa canne lui entailla profondément le poitrail, il se mit à courir en ascenant d'agiles coups par ci et par là, fit un saut de deux mètres pour arriver en haut d'une bibliothèque, et pourtant ne semblait pas du-tout épuisé. Il voulait juste replacer correctement sa montre à gousset en or puis revint au combat. Il courrait vers l'extérieur pour aller rejoindre Delborne, et pendant que tout deux se battaient côte à côte, Logän van Deversön lui demanda :
- « Grégorie, le dispositif est enclenché ? »
- « Heum, et bien ... oui monsieur le Duc. Mais vous ne comptez pas le faire ? » lui répondit Grégorie Delborne l'air perplexe, non pas à cause du worgen qu'il venait de tuer mais à cause de ce que le Duc venait de lui demander.
- « J'envisage, Grégorie. Vous n'êtes pas obligé de me suivre dans mon idée. Je me suis battu pour avoir cette île et elle sera à moi. Avec ou sans vous, vivez, Grégorie. Le Rocher hurlant quittera sa position dans trois heures, j'ai déjà envoyé le signal. » lui dit le Duc avant le partir de nouveau.
Le Rocher Hurlant était le sous-marin des Industries Copperwood, un bijou technologique qui faisait la fierté du Duc van Deversön.
Grégorie Delborne eu un instant d'hésitation, il lâcha son bouclier et le lança sur un worgen pour le faire reculer, il cala son épée dans sa ceinture et sauta sur les rochers, il escalada rapidement la falaise, pourchassé par des worgens affamés.
Pendant ce temps, le Commissaire Maximilliam était de retour au Manoir, son étrange disparition ne pouvait être expliquée que par son agilité à disparaître dans l'ombre, comme tout agent de l'I.S.C, il se dirigea vers le Duc van Deversön, qui était couché sur un worgen entrain de l'étrangler et il lui chuchota :
- « C'est bon monsieur le Duc, les réserves de liquides enflammables coulent dans les égouts. ».
- Le Duc se redressa après avoir porté la mort, replaca son haut-de-forme sur sa tête puisqu'il était tombé et fit un signe de tête compréhensif au Commissaire. « Débarassez-vous de Wallace. » répondit-il avant de monter dans sa chambre.
Le Colonel Delborne était presque au sommet de la falaise, bien plus haute encore que le Manoir, arrivé en haut il n'aurait plus que la mer derrière lui, et le vide devant.
Le Commissaire Victor Maximilliam chercha Daryl Wallace du regard, abattant quelques worgens sur sa route, une fois qu'il l'eu repéré, presque au bord de la terrasse du rez-de-chaussée, qui était juste au dessus des falaises, il couru vers lui et avec énormément d'élan il poussa le Lieutenant de la Garnison en contre-bas. Daryl hurla, sans comprendre ce qui venait de se passer, et aussi vite, son cri s'estompa. Tout les hommes du Commissaire étaient morts, il ne restait que lui et il attirait la centaine de worgens présents dans le Manoir. En les voyant s'approcher il ne se posa aucune question, il plaça le flint-lock qu'il avait dans sa main contre sa tempe et tira, et tomba en arrière, par dessus la rambarde de la terrasse.
Le Duc van Deversön avait retiré un portrait de lui dans le mur de sa chambre, derrière il y avait un panel technologique en cuivre, plusieurs boutons et voyants de différentes couleurs, il cliqua sur plusieurs boutons et passa le pommeau de sa canne – qui lui avait toujours été si précieuse – dans ce qui ressemblait à une grosse serrure justement adaptée au pommeau de la canne, il la tourna. Un tiroir fut déverrouillé et il en sorti en détonateur signé "Industries Copperwood". Il se servit un verre de son meilleur vin, puis vint s'installer sur son confortable fauteuil, un cigare à la bouche, le détonateur en main.
Le Colonel Grégorie Delborne était en haut de la falaise, dans le doute, il ne savait pas s'il préférait rester ici ou tenter de fuir, après tout il n'aura sûrement pas de mal a trouver une barque et a rejoindre le Rocher Hurlant avant son départ. En attendant, il était rendu fou par sa haine des worgens qui le motivait à rester et se battre, au fur et à mesure que les dizaines de worgens escaladaient et arrivaient à son niveau, il les abattaient et les voyaient tomber. Mais quand une rafale de vent le désarma il se sentit mort, jusqu'à ce qu'il attrape les deux flint-locks qu'il avait aux cuisses, il tira dans la tête d'un worgen, puis d'un autre, et lâcha les pistolets à silex, il attrapa encore deux flint-locks sanglés au bas de son dos et répéta l'action, non il ne se laisserait pas tuer par ces bêtes, il hurlait de toute son âme sa haine pour ces bêtes qui avait réduit à néant le pays d'où il venait et qui recommençaient maintenant sur l'Île d'Anstreed. Il avait encore deux flint-locks attachés à son plastron, il tira encore une fois, puis encore une fois.
Le Duc serra fort les poings, a en briser son verre à pied. Il cracha son cigare non-terminé de sa bouche, il rit et se dit à lui même avec une voix rauque et terrifiante : « Tu vois, nous avons réussi. » et son répondit avec sa véritable voix : « Oui, l'Île d'Anstreed est à nous ! ».
Il appuya sur le détonateur et pouffa de rire.
Grégorie vit au loin le sol exploser dans le Comté de la Roche, comme si un cataclysme arrivait, les explosions se rapprochaient, Anstreed Centre vola en éclats dans des bruits terribles, si terribles que les worgens ne se focalisaient maintenant plus sur lui, mais ils essayaient de fuir. Il n'y avait aucun endroit où fuir, Grégorie était paralysé en voyant ça, la Noireforêt au loin brûlaient, les détonations continuaient, le village d'Isgiciel, à l'opposé c'était maintenant le Port de l'Île d'Anstreed qui éclatait et après quelques secondes c'était le Manoir, une explosion terrible balaya Grégorie, le verre, le bois et la roche volaient. La fumée épaisse et le feu noyaient l'Île, le bruit horrible faisait siffler les oreilles de Grégorie alors qu'il commençait lui aussi à prendre feu, il hurla et tournoya dans l'air, son tabard et sa cape brûlants comme du papier, puis il tomba au pied des falaises d'un énorme rocher qui se trouvait au milieu de la Grande Mer, un rocher qui autre fois, se nommait l'Île d'Anstreed.
Kreny Astrocleef
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