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Message  Srem Jeu 10 Oct 2013, 13:55

« Joyeux anniversaire Leien ! »

Il écarquilla les yeux en apercevant le gâteau débouler de la cuisine pour être posé sur la table, juste devant ses yeux. Du chocolat. Moelleux, fondant, nappé, saupoudré, en somme décliné de toutes les façons possibles. Et le moins que l’on puisse dire en observant son regard à la fois émerveillé et affamé, c’est qu’il aimait ça, le chocolat.

Au final n’étaient-il que trois : l’oncle, la tante, et le bout de chou. Les deux premiers étaient penchés vers ce dernier, juste derrière la montagne de cacao. Ils l’observaient à la fois heureux mais aussi tendus, espérant que cela serait à son goût. Cet anniversaire devait être parfait. Simple, restreint à un comité réduit, mais parfait. Alors, quand il ouvrit grand la bouche de stupéfaction se regardèrent-ils tous les deux, la fabuleuse réaction leur faisant grandir un sourire aux lèvres. Les tourtereaux vinrent applaudir lorsqu’il souffla les bougies en ayant préalablement gonflé ses joues telles des pastèques. Vêtus le plus banalement du monde, ils n’avaient nullement besoin d’artifices et de luxe pour être pleinement satisfaits, le simple visage enchanté de l’enfant suffisant amplement à les combler. Car vu de l’extérieur, l’on aurait imaginé de pauvres civils tâchant de repousser l’infamie du quotidien à travers divers évènements tels que celui-ci. Peut-être était-ce le cas, quand bien même l’une de leurs vieilles connaissances s’efforçait de leur apporter tout ce dont ils avaient besoin.

Un paradoxe compréhensible. Ayant vécu simplement toutes ces années, la proposition d’une possible vie plus riche, et par conséquent plus compliquée, ne les attirait pas plus que cela. L’éducation du jeune homme y jouait aussi, et ils souhaitaient à tout prix ne pas l’habituer à se reposer sur ses lauriers. Rien n’était acquis, tout ce qui pouvait se gagner devait se mériter. Indubitablement, le marmot l’avait compris, pour le plus grand bonheur de ses deux gardiens. L’oncle vint déposer deux cadeaux sur le bord de la table, tandis que la tante s'affairait d’ores-et-déjà à découper quelques parts du festin. En poussant un jusqu’à ses petites mains, le protecteur prit son ton le plus doux.

« Voici pour toi. Nous espérons que cela te plaira. »

Aussitôt, les mimines saisirent l’emballage pour le déchiqueter en confettis, en résultant une simple boîte faite d’un bois poli. Il la caressa un instant, ne remarquant pas que toute l’attention de ses deux tuteurs était une fois encore rivée sur son visage angélique. Après quelques secondes, et un hochement de tête de la part de l’oncle, il daigna l’ouvrir pour dévoiler son contenu. À l’intérieur se trouvait un collier fait d’or. Discret mais admirablement réalisé, il s’agissait tout simplement d’un chef d’œuvre, qui contrastait avec la vie modeste dont tous trois se satisfaisaient. Il écarquilla les yeux, et après avoir fixé le bijou un instant, il revint au duo.

« Tu n’ignores pas que la Matriarche est en visite à Wolf-Heim. Elle a accepté de nous rencontrer. Nous souhaitons que tu sois resplendissant pour l’occasion. »

D’un franc sourire, il opina lentement à plusieurs reprises. Puis la tante vint dévoiler une robe. Une tenue comme il n’en avait pas connu depuis leur départ de Quel’Thalas. Toute la prestance thalassienne pouvait se lire à travers chaque couture, chaque pli. Ouvrant à nouveau la bouche dans un « Waaaaah. » stupéfait, il sauta de sa chaise pour saisir la robe et palper sa douceur. Aux anges, le neveu s’exclama sans crier gare.

« Elle est magnifique ! Merci ! C’est Nathel qui va être jalouse ! »

Tous deux rirent alors, une larme venant même naître pour s’écouler sur la joue de la femme, détail qui n’échappa à l’époux, qui prit alors une longue inspiration. Ils s’étaient battus pour obtenir le droit de vivre leur bout de vie, de savourer des occasions telles que celles-ci. Et enfin y étaient-ils parvenus. Son premier anniversaire en Lordaeron, et probablement pas le dernier : chaque proposition de revenir en Quel’Thalas se soldait par un poli refus. Ils s’étaient en quelques mois accommodés du quotidien lordaeronnais et ne souhaitaient plus s’en défaire.

Le calme retombé le temps ces quelques songes, il reprit ses esprits. L’enfant ayant déjà le collier autour du cou, il lui sourit franchement pour dévoiler le second présent. À la différence du premier emballage, celui-ci était quelconque. Du simple papier d’une épaisseur conséquente, sans motif, avec pour simple inscription « Cela n’a rien d’un jouet ». Après avoir pris compte de cette consigne, il le déballa tout aussi fougueusement que son prédécesseur, tombant, une fois encore, sur une boîte. Une gravure d’un phénix imitant une lettre de l’alphabet à l’aide de ses ailes, masquant partiellement un soleil. Nul doute, il s’agissait de l'emblème du Soleil-volé. L’enfant releva la tête vers l’oncle, celui-ci souriant en coin avant de lui répondre.

« De la part d’Athial. Étant occupée ce jour, elle a promis de te rendre visite demain dans la soirée.
- Chouette ! Qu’est-ce que c’est ?
- Qu’attends-tu pour l’ouvrir ? »


Un loquet défait à l’aide de l’index, et il s’exécuta, tombant nez à nez avec un tissu brodé dans lequel était logé une dague. Celle-ci, d’un acier miroitant, possédait une lame des plus simples sur laquelle était gravée quelques symboles thalassiens. Quant au manche, il  était parsemé de mille et un détails, plus fins les uns que les autres. Une pièce maîtresse à n’en pas douter. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, la tante lui expliqua fermement.

« Comme précisé, cela n’a rien d’un jouet. Nous ne voulons pas te voir l’agiter partout. C’est une arme, et jusqu’à ce que nous estimions que tu sois assez responsable pour en faire l’usage que tu souhaites, nous ne voulons te voir la tenir entre tes doigts qu’en compagnie d’Athial, qui t’entraînera un jour sur deux.
- Elle va vraiment faire ça ?!
- Nous ne serons pas toujours là pour te défendre, jeune homme. Quand tu seras grand, tu devras te débrouiller par toi-même. Autant que tu apprennes dès maintenant.
- Waaaah... »


Il implosait intérieurement, mourait d’envie de saisir l’arme pour l’agiter dans tous les sens en hurlant quelques répliques dirigées contre les ennemis de Lordaeron, ou encore de se rendre à Rivazur dès maintenant pour réveiller Athial - en supposant qu’elle dorme - pour qu’elle lui enseigne quelques figures spectaculaires. Mais après réflexion, il jugea qu’il devait effectivement se montrer digne d’une telle responsabilité. Si jeune et déjà si responsable, c’était aussi là la fierté de ses tuteurs qui sourirent paisiblement en voyant le jeune homme garder son sang froid. On toqua à la porte. L’oncle fronça sensiblement les sourcils, ne souhaitant que l’on dérange cet immortel instant. Il ne semblait décidé à ouvrir, s’avouant être égoïste sur les bords. Après un nouvel impact des phalanges contre le bois, l’enfant s’exclama une fois de plus.

« C’est peut-être Athial qui vient en avance, va voir, va voir ! »


Il soupira puis opina. Après tout, l’enfant était roi en ce jour. Il posa sa main sur la poignée pour la tourner, puis ouvrit la porte d’un quart. Il vit malgré le peu de lumière ambiante apportée par les quelques bougies du salon un homme vêtu d’un masque et d’une capuche. Il entrouvrit la bouche que déjà pouvait-il sentir une intense douleur s’initier à son ventre. L’oncle abaissa la tête vers celle-ci pour constater que le sang commençait tout juste à s’écouler là où la lame d’un poignard s’effaçait au profit de son corps. Il demeura fixe un court instant, hébété, pour finalement s’écrouler sur le sol. La tante qui observait toujours le jeune homme jubiler devant la dague se tourna vers l’entrée. Elle mit une seconde à réaliser, et bien avant que le chagrin ne l’atteigne, c’est la peur qui l’assaillit. Ni une ni deux, elle se rua jusqu’à la table pour saisir le gamin par la main. Celui-ci qui caressait la dague de ses doigts eut tout juste le temps de la saisir avant d’être embarqué sans réellement comprendre ce qui l’entourait. Sa tante l’entraîna jusqu’aux escaliers, jetant un regard horrifié derrière elle une fois à la moitié de ceux-ci. Elle y vit l’homme masqué se dirigeant lentement vers leur direction. Son pas se pressa en conséquence, menant le bout de chou avec elle dans la chambre principale. Verrouillant la porte, elle ordonna à l’enfant se de lotir dans l’armoire principale, tandis qu’elle prenait une chaise pour venir la placer sous la poignée.

En vain, elle n’eut à peine le temps de s’en saisir qu’un tir de pistole vint dézinguer la serrure, la porte s’ouvrant avec fracas à l’aide d’un chassé. Un ricanement gras fut audible par le bambin qui s’était planqué dans l’armoire, derrière quelques robes. Dans le noir complet, il ne pouvait voir, mais entendait très clairement ce qui se déroulait devant lui. Après quelques cris apeurés de sa tante, ceux-ci cessèrent, probablement à cause d’un bâillon. Et malgré ce dernier, il pouvait toujours entendre quelques gémissements tandis que l’individu riait. Il réalisa par la suite que l’homme n’était pas seul. Deux, peut-être trois, étaient là à malmener la femme par des façons trop ignobles pour que son jeune et innocent esprit puisse deviner le sort qu’elle subissait. Cela dura plusieurs minutes. Une éternité en somme, transformant le garçon en proie apeurée tâchant de conserver un calme se faisant de plus en plus rare. Finalement, le silence se fit. Plus de plaintes, plus de ricanements abjectes, simplement quelques paroles échangées en Commun entre les hommes. Ne maîtrisant pas encore la langue sur le bout des doigts, il ne comprit rien. Et alors que son rythme cardiaque ralentissait, les portes s’ouvrirent en grand pour qu’une main robuste vienne saisir le marmot par sa tenue pour le soulever à un mètre du sol. De là, il put observer trois visages apparents. Des humains, tous trois portant une barbe négligée, des cernes prononcées, et en toute honnêteté, une sale gueule. Puis il tomba sur sa tante allongée sur le lit, dont la robe avait été partiellement déchirée, une large incision au niveau de la gorge ayant déjà assez fait couler de sang pour qu’il se répande sur les draps alentours.

« Qu’avons-nous là, eh ? Ce ne serait pas le petit protégé de la grognasse ? Ha !
- Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Je me vois bien te saigner comme j’ai saigné ta chienne de mère.
- On le garde en vie, il pourrait nous être utile. »


Il n’y comprenait rien. Mais qu’importe, les mots étaient crachés avec tant de véhémence qu’il avait une idée bien précise de qui il avait à faire. Néanmoins désemparé, il ne put se retenir de fondre en larmes en voyant sa tante réduite à cet état. Il se demandait bien ce qu’il avait fait pour mériter ça, lui qui ne souhaitait initialement qu’une part de gâteau au chocolat. Le jugeant probablement trop bruyant, celui qui le maintenait dans le vide de sa seule main gauche vint lui flanquer le pommeau de son épée en pleine tempe, juste de quoi le faire sombrer dans l’inconscience.

____________________________________________


Il ne fallut guère longtemps pour qu’un passant constate la porte d’entrée laissée entrouverte, et que sa curiosité le mène à un premier cadavre, puis un second au premier étage. L’information passa de bouche à oreille au fil de la nuit et du lendemain, et quand bien même peu de gens connaissaient l’identité des victimes du massacre, les détails parvinrent à l’ambassade du Soleil-volé, qui dépêcha l’un des leurs pour se rendre jusqu’à Rivazur.

C’est ainsi qu’un elfe somptueusement vêtu de rouge et d’or se présenta à la caserne en début de soirée, le symbole du phénix dérobant le Soleil Éternel trônant sur son épaulette droite. Le port fier n’allant pas jusqu’à l’arrogance, il n’hésita pas à questionner les soldats qu’il rencontrait, et malgré sa voix rauque et son ton poli, il était aisé de distinguer une infime panique animant ses paroles. Peu importe, il ne prenait pas la peine de s’attarder. S’ils ne savaient pas la localiser, il se contentait simplement de couper court aux prémices de la conversation pour se diriger vers un autre effectif de la Résistance, et ainsi de suite. Les plus curieux et insistants se voyant alors aimablement repoussés par un « Ceci ne vous concerne pas ». Après plusieurs tentatives, un forestier de la Sorcelarc lui fit signe de le suivre, l’emmenant dans les hauteurs proches de l’abbaye. Le trajet ne fut ni long ni court, mais étonnamment éprouvant. La pente et les obstacles cumulés à la robe de l’ambassadeur eurent le don de lui faire libérer quelques râles de lassitude et d’épuisement. Une fois au lieu désiré, le forestier lui fit signe de poursuivre sur quelques mètres, venant de son côté redescendre.

Les détails de l’entrevue ne furent audibles par quiconque. Néanmoins l’on put apercevoir Ancrespoir se dirigeant hâtivement vers la caserne pour qu’une silhouette toute de noir vêtue en ressorte quelques minutes plus tard d'un pas ferme en direction de la citadelle, tandis que l’ambassadeur, soulagé mais exténué, prit la liberté de faire halte parmi les fantassins, prévoyant de repartir à l’aube.
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Message  Srem Lun 14 Oct 2013, 02:07

Cité de Wolf-Heim, aux alentours d’une heure du matin.

Les rues pour la plupart désertes, quelques patrouilles ici ou là pour s’assurer que le chaos ne profitait pas du voile de pénombre pour semer sa démence, rien de plus. Pourtant subsistait-il un duo. Un couple de libertins vagabondant ici et là, quelques éclats de rire parsemant leur route. Un homme aux cheveux châtains, joues bouffies et barbe démodée discutant avec une elfe des plus banales. L’un était chiquement sapé de cuir traité et de quelques coutures fraîches, tandis que son accompagnatrice vêtait la tenue de la roublarde par excellence. Capuche, masque et discrétion l’entouraient dans un teint des plus noirs. Ils se dandinaient à la façon de deux tourtereaux guidés par les hormones, l’homme venant parfois mettre la main aux fesses de sa compère, tandis que celle-ci lui susurrait de temps à autres quelques secrètes promesses le faisant rougir.

Après plusieurs minutes à chercher leur destination, ils finirent par tomber sur une demeure plutôt coquette. Là était la fierté de son récent propriétaire qui ne put s’empêcher de se vanter auprès de sa belle, prêt à tout pour la mener jusque sous les draps. Il fouilla à plusieurs reprises ses poches pour en sortir la clé qu’il inséra dans la serrure pour finalement ouvrir la porte, laissant, tel un gentleman de fortune, passer sa compagne d’un soir. Il la laissa se débarrasser de son accoutrement tandis qu’il accrochait son veston au porte-manteaux du couloir. Ricanant une fois encore à ses propres taquineries, il se retourna pour la dévorer du regard.

Plusieurs secondes furent nécessaires pour qu’il réalise que quelque chose avait changé chez elle, au delà de son regard précédemment dissimulé par sa capuche ayant laissé place à une radieuse chevelure blonde. Lui qui n’avait pu deviner d’elle qu’un unique œil bleuâtre et luminescent toute la soirée durant constata avec stupeur que ce dernier émanait désormais une aura des plus vertes, digne des héritiers des ravages de la Troisième Guerre. Avec stupeur, il fit un pas en arrière, la distançant à présent de plusieurs mètres.

« Qui... qui êtes-vous ?! »

Instinctivement, sa main se plaça à sa ceinture pour y déloger une pistole. À peine eut-il le temps de la sortir que son opposante vint écarter sa propre main vers l’extérieur d’un geste las. Aussitôt, l’homme put sentir son arme violemment se disloquer entre ses doigts, le faisant se recourber en avant pour se tenir la main choquée par sa jumelle.

« Rah, foutue pétasse ! »

Il la maudissait et regrettait de s’être fait guider toute la soirée par une paire de fesses et une poitrine, ayant fantasmé tout le long de la soirée sur ces attributs qu’il devinait pourtant à peine à travers la tenue de son accompagnatrice. Lorsqu’il s’apprêtait à libérer une injure supplémentaire, une main vint fermement se placer sur sa bouche, interrompant ses insultes diverses pour qu’il soit, finalement, plaqué contre le mur. La seconde d’après, c’est un pain légendaire qui vint s’écraser sur son pif, assez pour le sonner, trop peu pour le livrer à l’inconscience. Hébété et la vision trouble, il sentit qu’il se faisait traîner par le bras jusqu’à l’intérieur de la demeure. Ne cherchant plus à se débattre ni à comprendre, il gémissait simplement tel un ahuri. Il fut alors placé au pied du lit, le dos appuyé contre. Il sentit l’une de ses lames être ôtée de son fourreau pour voir l’elfe la mener jusqu’à la gauche de son champ de vision. Sentant la peur grimper en lui, il tourna vivement la tête pour voir ce qu’elle s’apprêtait à lui faire. Occupée à lui positionner délicatement sa main sur le rebord en bois de la couche, elle vint d’un geste étonnamment vif et précis planter la pointe de l’épée dans ledit bois, transperçant la paume de la main au passage. Naturellement, il se mit à hurler, écarquillant les yeux en observant le désastreux résultat. Elle vint placer à nouveau sa main sur ses lèvres pour le forcer à se taire, penchée vers lui pour lui susurrer à l’oreille du même ton aguicheur qu’elle empruntait encore lorsqu’ils se promenaient.

« Personne ne t’entends, ici. »

Il cligna des yeux, désemparé. Juste le temps nécessaire pour qu’elle répète son geste avec l’autre main, le « clouant » sur place. Un second cri, plus étouffé que le premier. L’elfe en profita pour s’accroupir juste à côté de lui à la façon d’une confidente, se payant même le luxe de vaguement réarranger sa propre chevelure en plongeant généreusement sa main dedans. L’enrobé l’observait, commençant à chouiner.

« Qu’est-ce que vous me voulez ?! Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir, mais ne me faites pas de mal !
- Tu nous as déjà dit tout ce que nous voulions savoir tout à l’heure. Tu t’en rappelles ?
- Vous étiez de mèche avec le Capitaine ?!
- En quelque sorte. Je sais ce qu’il s’est passé dans la demeure que vous avez cambriolé. Ce que tu vas me dire, c’est quel rôle chacun a joué.
- Qu’est-ce que ça peut bien vous foutre ?! Le résultat est le même !
- Moi ? Pas grand chose. En revanche, ton destin y est directement lié. Fais attention à ce que tu vas dire. »


Elle l’observait avec un brin de sadisme, indubitablement. Il pouvait apercevoir au fond de ses yeux l’infime étoile de la folie, ou alors ne faisait-il que l’imaginer. Toujours est-il qu’il se racla la gorge, s’énonçant d’un ton tremblant.

« Je... j’ai rien fait ! Moi j’ai tué personne ! Je voulais juste de l’argent. J’ai pas touché à la femme, je le jure !
- Qui lui a fait ça, alors.
- C’est le troisième ! Celui qui a quitté la cité aujourd’hui ! Il s’est jeté dessus pour la tringler ! »


Il prit une claque de renom, le faisant derechef tourner la tête à quatre vingt dix degrés suite à l’impact. Il ne comprit pas très bien, jusqu’à ce que l’elfe, bien plus intéressée qu’elle ne l’était avant, vienne d’un ton sucré satisfaire sa curiosité.

« Attention au langage. Continue, qu’a-t-il fait ensuite ?
- Après s’être satisfait, il s’est tiré de la pièce en ricanant comme un lard !
- Qui l’a tuée, alors.
- Le premier dont je vous ai parlé, l’Original ! Il s’est approché, se l’est faite à son tour puis l’a égorgée ! Moi je ne faisais que regarder !
- Tu aimes ça regarder, hm ? Je sais qu'il n’aurait pas fait ça, il a une trop haute estime de lui-même pour ça. Essaye de me duper à nouveau et... »

Elle récupéra sa dague pour déposer la pointe de celle-ci sur le pantalon de l’homme, au niveau de l’entrejambe, prête à appuyer. La victime, complètement paniquée, finit par inonder le vêtement de son urine, suppliant sa ravisseuse.

« Pitié... pitié... C’est moi qui l’ai fait... elle avait vu nos visages ! Elle... elle n’a pas souffert.
- Elle s’est vidée progressivement de son sang. Elle a pu sentir la vie la quitter en s’imaginant son époux tué de sang froid et son neveu entre les mains de bandits. »


L’elfe se tut un instant, pour finalement placer la paume de sa main gauche sur le front du rondouillet, le fusillant du regard sans qu’aucune émotion hormis la haine ne puisse se lire dans ses pupilles.

« Je te laisse en compagnie d’un vieil ami qui s’impatiente de faire ta connaissance. Lorsque je reviendrai, tu me supplieras, tu iras même jusqu’à t’arracher les mains pour ramper à mes genoux. »

Ne lui laissant le temps de rétorquer, elle psalmodia à voix basse en fermant ses paupières. Sous le gantelet pouvait-on apercevoir sa marque damnée passer d’un noir absolu à un timide violacé. L’homme observa avec stupéfaction avant qu’il ne soit pris d’une violente secousse, ses yeux virant vers le plafond, leur propriétaire dans une stase.

Elle se releva, quittant la pièce en replaçant son masque et sa capuche, laissant derrière-elle un humain pris successivement de frénétiques spasmes, le faisant parfois se tordre dans la mesure du possible. Il murmurait quelques mots dans une langue pour des moins inquiétantes, sans que ceux-ci ne parviennent à former des phrases ayant un tant soit peu de sens.

____________________________________________


Quelques heures plus tard était-elle de retour, comme promis. Il n'était même pas capable de s'en rendre compte, toujours à se tordre tel une anguille au gré des assauts psychiques qui avaient fini par briser le peu qui lui restait de conscience, un généreux filet de bave pendant au coin de ses lèvres. L'elfe se pencha, ôta son gantelet pour à nouveau replacer sa main sur le front. Derechef, il reprit conscience, hurlant.

« ÉLOIGNEZ-LE DE MOI ! Je vous en supplie, je ferai tout ce que vous voulez... mais ne le laissez pas s'approcher !
- Ouvre la bouche. »


Il s'exécuta, la main placée sur le front descendant sournoisement jusqu'aux lèvres pour qu'il s'en libère une flopée de flammes orangées prenant place dans toute la bouche, l'œsophage puis l'estomac tandis que la responsable de cette agonie psalmodiait à voix haute. Le peu de temps durant lequel il put sentir l'insupportable douleur, son corps se raidissant autant que possible. Cinq, peut-être six secondes après, il ne restait que des ruines du corps, la quasi intégralité de l'intérieur réduite en cendres. Elle se releva en libérant un soupir tout en réinsérant sa main dans son gant, ne manquant pas de retenir une râle au contact entre chair maudite et cuir.
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Message  Srem Mar 15 Oct 2013, 18:15

Le bruit du fouet résonnait aux alentours régulièrement, agrémenté de cris rauques pour motiver la bête. Plus précisément, une charrette tirée par un destrier, le danseur de cravache se trouvant quant-à-lui sur celle-ci, forçant l’animal à se presser, ne lui accordant de repos. Le paysage défilait et se ressemblait, des terres désolées à perte de vue, teintées parfois de timides pousses rappelant le passage du Fléau. Il ne prenait la peine d’admirer le paysage, trop inquiet pour s'attarder sur de tels détails.

Une dizaine de secondes plus tôt avait-il croisé une elfe arborant une tenue de mage du Kirin Tor, et plus précisément de la faction des Saccage-Soleil. Il avait d’ailleurs trouvé cela étrange que les emblèmes de l’ordre soient recouverts d’épais et grossiers symboles dont l’imprécision ne lui avait permis de distinguer leur signification. Qu’importe, il maudissait pour l’heure tous les elfes d’Azeroth, et quand bien même l’elfe eut la bouille masquée par un heaume juste devant lequel trônait un iris violacé, ses récents actes l’empêchait de mettre de côté la possible hypothèse qu’elle le cherchait lui précisément. Plongé dans ses pensées tandis qu’il répétait machinalement sa gestuelle brutale à l’encontre du cheval qui ne perdait en allure, il fut interloqué par la même silhouette que celle qu’il venait de semer. Elle se tenait sur le bord de la route, immobile, observant simplement le convoi se diriger vers elle. Écarquillant les yeux, il vint tirer la bride pour dévier la trajectoire vers la droite afin d’éviter la collision. La charrette manqua de se renverser mais tint bon, jusqu’à ce que le tout atteigne le niveau de la mage qui se trouvait alors à sa gauche. La manœuvre fut extrêmement rapide, éphémère. Et pourtant, d’un geste calme et mesuré, la vagabonde parvint à poser le plat de sa main sur la charrette qui la frôlait à vive allure.

Une sèche impulsion surgit lors du contact, comme si la charrette venait de se prendre un monumental coup en plein flanc. Dans l’onde de choc, les deux roues gauches commencèrent à se soulever, au grand damne de l’humain qui apercevait l’horizon se pencher dangereusement. Le progression ne se fit attendre, le convoi se retournant alors sur le bas-côté en de multiples fracas, la monture étant parvenue à se libérer juste à temps pour échapper au triste sort. Parmi les débris de bois ayant cédé et les diverses babioles s’étant étalées au sol, l’elfe vit quelques marchandises plus coquettes. Quelques belles épées nées des mains de renommés forgerons en Lordaeron, mais aussi des artefacts thalassiens. Une dague, un sceptre et des bijoux, ces derniers expulsés de leur écrin probablement. Elle finit alors par prendre vie, rabaissant doucement son bras pour le laisser pendre, marchant d’un pas calculé vers les débris. Alors qu’elle n’en était plus qu’à quelques mètres, elle put entendre le chien d’une pistole. Ni une ni deux, elle arma son poing pour venir frapper dans l’air à la façon d’une fulgurante droite que l’on offrirait à un bougre. Derechef, le tas de débris encore à une dizaine de pas de sa position furent comme frappés eux-aussi, le choc envoyant valser le tout de droite à gauche, dans le sens du geste. L’homme qui était planqué en dessous fut naturellement affecté, libérant un cri de frustration en retombant sur le sol, deux mètres plus loin. Alors rampant sur le ventre, il mit la main sur sa pistole, satisfait. Illusion bien vite soufflée lorsque le talon de la mage vint s’appuyer sur les phalanges sans retenue, les broyant.

À nouveau, il hurla. Mais pour qui, et surtout pourquoi. Le chemin n’était que peu emprunté, aucune chance que de quelconques voyageurs viennent le secourir. Elle estima qu’il faisait sûrement cela pour amortir la douleur. En vain, bien évidemment.
Elle envoya son autre genou en pleine poire du type. Après un craquement, une nouvelle râle et quelques jurons, il se recula précipitamment pour retomber sur le cul, poussant des pieds comme des mains pour s’écarter et palper le sol à la recherche d’un quelconque moyen de défense. Le prétendu agent du Kirin Tor leva sa main, toujours en silence, pour finalement la rabattre sèchement en direction du bougre, deux cristaux arcaniques acérés naissant alors au bout de ses doigts en l’espace d’un clignement de yeux pour se ruer sur les rotules de la victime, perçant comme du beurre la peau puis l’ossature. Il leva les yeux au ciel, criant deux fois plus fort que précédemment. Et avant qu’il ne rabaisse les yeux, sentit un chiffon fermement fourré dans son bec.

« Ta gueule ! »

Sa voix était un déstabilisant mélange de provocation, d’amusement et de fermeté. Elle se pencha vers lui pour l’observer sans bouger. Il haussa un sourcil, désarmé, pour finalement fermer les yeux dans un gémissement lorsqu’il sentit contre sa joue une petite tape. Trois autres suivirent, comme si sa ravisseuse prenait plaisir à lui faire comprendre qu’elle était la traqueuse, et lui la proie. N’osant trop rien faire, de toute façon inapte à marcher, il se laissa faire lorsqu’elle prit sa main, puis l’autre, avant de les joindre pour que des chaînes arcaniques les scellent ensemble.

Il sentit une désagréable sensation. Celle que le sol se dérobait, qu’il ne faisait plus qu’un avec le ciel. Il en fut déboussolé et battit des cils pour retrouver un semblant de raison. Il n’était plus sur le chemin menant vers nulle-part, mais bel et bien dans une cellule, toujours en compagnie de sa charmante empêcheuse de tourner en rond. Toujours accroupie, celle-ci ôta sa main de son épaule, arrachant sans manières le chiffon d’entre ses dents pour se téléporter dans un flash arcanique de l’autre côté des barreaux, se redressant alors pour se diriger dans un couloir, s’éloignant. Seul et n’y comprenant rien, il haussa le ton.

« Qu’est-ce que vous voulez ?! »

Il n’eut premièrement aucune réponse, venant alors ramper - non sans geindre à foison - jusqu’aux barreaux pour observer du mieux qu’il le pouvait le couloir, perpendiculaire à la cellule. Il put apercevoir la silhouette avancer d’un pas aguicheur, roulant du postérieur sans gène aucune, comme fière de sa prise.

« Ta gueule ! »

Lui rétorqua-t-elle sans s’arrêter ni même se retourner, un gloussement étouffé venant clore l’entrevue lorsqu'elle quitta son champ de vision.
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Message  Cmdt Vascow Jeu 17 Oct 2013, 20:03

Après une discussion animée entre Daelh Sunstolen et Athial, le lendemain d'un échange bien plus musclé toujours avec comme protagoniste ce fameux elfe désagréable et désormais affligé de quelques bosses grâce au tact de Karlarn, ce même elfe se sera dirigé après quelques mots de la part de la Sorcelarc vers les cellules de l'Ambassade du Soleil-Volé de Wolf-Heim. Les fonctionnaires sur place l'auront vu descendre vers les geôles avec son air froid qui sied si bien à son visage de marbre, saluant au passage les geôliers sur place avant de demander un peu plus d'intimité avec le récent prisonnier amené par les soins d'Arcanebreath. Daelh resta un moment devant la cage, attendant que les autres sortent, silencieux, jaugeant l'humain ayant déjà profité de la douceur de la Capitaine.

« Il me veut quoi encore celui là ! J'ai rien à te dire connard ! »

Le mercenaire aura attendu que le flot d'injures, ponctué par la peur, s'arrête avant qu'il ne pénètre dans la cage, refermant derrière lui, sans montrer aucun geste d'agacement, prenant même soin de ne pas faire claquer le verrou contre les barreaux. Il s'approcha de la vermine enchaînée, essuyant brièvement le crachat qu'il prit comme une invitation de sa part, les mains dans le dos, la posture inquisitrice.

« Parle enfoiré ! Tu me veux quoi ?! »

 Ce sera la dernière phrase prononcée par le grossier personnage avant que ce dernier ne hurle à en perdre les cordes vocales durant un long moment. Heureusement, le bâtiment est bien isolé. Car effectivement, comme pour clore les civilités, Daelh aura retiré l'une de ses mains précédemment dissimulée dans son dos, armé d'une fine lame qu'il a l'habitude de cacher à divers endroit parmi son équipement, la portant sèchement vers le genou droit du bandit. C'est en un geste presque chirurgical qu'il aura glissé cette lame aiguisée entre son péroné et le tibia, remontant légèrement sa lame pour trancher le tendon tout en la laissant là, la tournant délicatement dans la plaie, ajoutant à son œuvre les hurlements du bougre. Il hocha la tête, satisfait, en continuant dans sa manœuvre, remontant encore sa lame avant d'y exercer une pression afin de faire sauter sa rotule d'ores-et-déjà perforée, qui pendouilla encore au reste de sa jambe, la partie supérieure du tendon intacte là maintenant encore. L'homme perdit la raison l'espace d'un instant dans les pleurs et la douleur tandis que Daelh changea sa lame de main, afin de pouvoir agripper ce petit os désormais à l'air libre, le faisant tourner, le tendon encore relié à son muscle tirant encore et encore sur ce dernier.

« Arrêteeez ! Arrêtez, s'il vous plait, je vous en... arrgh... je vous en CONJURE. »

 Daelh s'arrêta alors, laissant croire au bandit que ses supplices l'aient touché. Le mercenaire, désormais à sa hauteur ouvrit finalement la bouche.

« Je vous propose un marché, brave monsieur, je vous laisserai l'opportunité de boiter jusqu'à la sortie de cette ambassade, si vous vous tranchez vous même ce avec quoi vous avez souillé cette elfe. »

 Face à ce marché horrible, l'homme replongea dans les pleurs et les supplices, tentant d'invoquer la pitié de l'elfe... « Tout... mais pas ça... je vous jure... arrêtez... », supplices auxquels Daelh répondit d'un bref « Tant pis. » avant de poursuivre. Il reprit rapidement, utilisant désormais son autre main, faisant preuve de la même précision avec cette fine lame à peine plus large qu'un scalpel. Cette fois il visa-t-il la main qu'Unethien n'avait pas touché, enfonçant la pointe de son arme dans son poignet, entre l'extrémité du cubitus et l'extrémité du radius. Il attendit les nouveaux hurlements avant de continuer, tournant la pointe de sa lame afin de titiller ces deux os pour la remonter vers l'ossature de sa main, retirant rapidement son arme en laissant derrière elle un trou dans son poignet. Daelh grogna tout de même, dérangé par les chaines du bandit et par ses gesticulations.

 L'homme cessa à force de faire appel aux émotions de Daelh, se contentant de hurler, ce qui incita son tortionnaire à continuer de la même main, visant l'épaule cette fois, la lame perfide glissant sous la clavicule du manant, continuant son trajet pour trancher les tendons présents, dans le bruit sinistre de l'acier frottant contre l'os. On retrouva là plus ou moins les mêmes méthodes qu'un boucher digne de ce nom qui entreprendrait le désossage d'une pièce de bœuf.  Daelh leva soudainement sa main libre pour abattre sa paume contre le manche de la lame, fine mais extrêmement solide du fait que ce ne soit pas l'acier qui lâche, mais bien la clavicule, désormais désaxée et déchirant même une partie du cuir de l'humain. L'elfe s'arrêta un moment, grognant face à la difficulté de placer des mots entre les couinements du bandit.

« Alors ? Vous avez deux choix... vous repartez avec ce qui reste de votre corps en laissant votre virilité sur place... mais vous gardez la vie, ou m'invitez-vous à continuer encore et encore, jusqu'à ce que votre cœur noir succombe à la douleur ? »

 Daelh laissa à l'homme le temps de reprendre son souffle et d'articuler entre les sursauts de douleurs avant de déglutir.

« Je... je veux vivre. »

 Le mercenaire, lui souriant désormais aimablement, sortit de la cage, la refermant derrière lui pour rester derrière les barreaux, il déposa à terre un surin, qu'il fit glisser jusqu'à la portée de l'incarcéré. C'est à ce moment là que l'homme se rendit compte de l'horreur de l'acte qu'il devrait s'infliger, mais constata qu'il ne pouvait en aucun cas, dans son état, utiliser ce surin médiocre à son avantage.C'est après un long moment de réflexion que l'homme attrapa l'objet tranchant de sa main fébrile, sans doute aux phalanges brisées. Il porta la pointe doucement vers son pantalon, tout aussi doucement elle perça le tissu, la guidant vers sa virilité. Il se mit à pleurer encore pour finalement se priver de ce qui devait être moins cher comparé à sa vie médiocre, hurlant jusqu'à en perdre la voix. En état de choc, son esprit rentra dans un état de sauvegarde, parvenant à glisser à la fois le surin et ce qu'il s'est tranché hors de la cage. Daelh ajouta pour clore avant de partir.

« Aucun honneur, laissez le se vider de son sang. »

Cmdt Vascow


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