Rumeur au quartier des mages...
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Rumeur au quartier des mages...
« Oh tu sais le quartier est plutôt calme en ce moment…Mais depuis quelques jours il y a une femme étrange qui rôde en bas de chez moi. Elle était là, sur le banc devant le puits et elle attendait. Depuis ma fenêtre, j’ai passé un peu de temps à l’observer. Sa robe était sale et déchirée, j’ai d’abord pensé à une mendiante…Puis, plus je l’observais plus elle m’intriguait, car elle ne faisait certainement pas la manche. J’ai attendu plusieurs minutes, voir si elle allait bouger, faire quelque chose, j’espérais même qu’elle ôte sa capuche pour que je vois à quoi elle ressemblait, mais en vain.
Puis les deux frères Pert et Revan sont arrivés, tu sais, les deux cancres toujours à la traine pour rendre leurs exercices à notre professeur ? Ils ont engagé la conversation avec cette femme, et je ne sais pas ce qu’ils se sont dit.
Trop curieuse j’ai enfilé une laine et je suis descendue à toute hâte. Cachée derrière une arcade, j’ai écouté un peu ce qu’elle pouvait bien leur dire.
Elle sortit, de son vieux sac rongé par les mites, une plume et un livre. Les deux frères se sont assis non loin d’elle, dos à dos sur le banc d’en face et parlaient simplement d’eux. A y voir de plus près, je pensais qu’elle les écoutait en confession, d’ailleurs ses haillons me faisaient penser à ces érudits de la Cathédrale.
Elle leur posait question après question :
« Qu’est-ce que vous évoque votre prénom? Et celui de votre frère ? Quelle est votre couleur préférée ? Etes-vous heureux ?… » Et à chaque fois, qu’un des deux répondait, elle notait à une vitesse folle, sans jamais relever la tête des pages de son bouquin. Après plus d’une heure à avoir mené un véritable bal de questions, elle se tût et referma son livre.
Revan lui demanda alors si c’était terminé, elle acquiesça et tendit la main. Il lui donna une bourse, puis les deux frères ont fini par s’en aller. Je suis restée quelques minutes sans bouger à l’observer, voir si elle allait enfin se décider à quitter cet endroit…Quand ils sont partis elle ouvrit la bourse de Revan et déversa toutes les pièces dans le puits.
Le soir venu, elle n’était plus là.
Mais le lendemain, le même manège recommença avec d’autres personnes. Six…Huit, Elle n’en finissait pas, et à chaque fois ils étaient en couple, jamais personne ne s’était présenté seul devant elle.
Il va vraiment falloir que j’en sache plus, tu ne voudrais m’accompagner et voir de quoi il en retourne ? »
Puis les deux frères Pert et Revan sont arrivés, tu sais, les deux cancres toujours à la traine pour rendre leurs exercices à notre professeur ? Ils ont engagé la conversation avec cette femme, et je ne sais pas ce qu’ils se sont dit.
Trop curieuse j’ai enfilé une laine et je suis descendue à toute hâte. Cachée derrière une arcade, j’ai écouté un peu ce qu’elle pouvait bien leur dire.
Elle sortit, de son vieux sac rongé par les mites, une plume et un livre. Les deux frères se sont assis non loin d’elle, dos à dos sur le banc d’en face et parlaient simplement d’eux. A y voir de plus près, je pensais qu’elle les écoutait en confession, d’ailleurs ses haillons me faisaient penser à ces érudits de la Cathédrale.
Elle leur posait question après question :
« Qu’est-ce que vous évoque votre prénom? Et celui de votre frère ? Quelle est votre couleur préférée ? Etes-vous heureux ?… » Et à chaque fois, qu’un des deux répondait, elle notait à une vitesse folle, sans jamais relever la tête des pages de son bouquin. Après plus d’une heure à avoir mené un véritable bal de questions, elle se tût et referma son livre.
Revan lui demanda alors si c’était terminé, elle acquiesça et tendit la main. Il lui donna une bourse, puis les deux frères ont fini par s’en aller. Je suis restée quelques minutes sans bouger à l’observer, voir si elle allait enfin se décider à quitter cet endroit…Quand ils sont partis elle ouvrit la bourse de Revan et déversa toutes les pièces dans le puits.
Le soir venu, elle n’était plus là.
Mais le lendemain, le même manège recommença avec d’autres personnes. Six…Huit, Elle n’en finissait pas, et à chaque fois ils étaient en couple, jamais personne ne s’était présenté seul devant elle.
Il va vraiment falloir que j’en sache plus, tu ne voudrais m’accompagner et voir de quoi il en retourne ? »
Mademoiselle J.
Re: Rumeur au quartier des mages...
Quelques heures plus tard les deux amies revenaient avec le sourire.
"- C'était amusant, même si je ne suis pas plus avancée qu'avant!"
"- J'ai hâte de voir ce que ça va être! Même si c'est une arnaque, on aura pas dépensé grand chose et au moins maintenant je sais que tu as peur des chevaux."
"- Rhaaa, ne te moque pas!"
Elles n'en savaient pas vraiment plus, mais elles s'étaient prêtées au jeu. Et aujourd'hui était accroché sur toutes les fontaines de Hurlevent, un vulgaire bout de papier :
(me laisser un MP pour prendre rendez-vous et me dire vos disponibilités )
"- C'était amusant, même si je ne suis pas plus avancée qu'avant!"
"- J'ai hâte de voir ce que ça va être! Même si c'est une arnaque, on aura pas dépensé grand chose et au moins maintenant je sais que tu as peur des chevaux."
"- Rhaaa, ne te moque pas!"
Elles n'en savaient pas vraiment plus, mais elles s'étaient prêtées au jeu. Et aujourd'hui était accroché sur toutes les fontaines de Hurlevent, un vulgaire bout de papier :
Vous voulez vivre une expérience unique?
Mademoiselle J. vous reçoit en plein air au quartier des mages, devant l'Agneau Assassiné. (Uniquement sur Rendez-vous)
- Vous devrez venir à deux, que vous vous connaissiez ou non.
- Vous ne devrez pas poser de questions, c'est elle qui les pose.
- Vous ne direz que ce que vous voulez bien dire.
- Vous payerez une somme aléatoire suivant votre bon vouloir.
Pour prendre rendez-vous, laissez un message sous le banc devant la taverne.
(me laisser un MP pour prendre rendez-vous et me dire vos disponibilités )
Mademoiselle J.
Re: Rumeur au quartier des mages...
La fin du mois venait d'arriver, pour autant, rien ne se passa comme certains le prédisaient. Mademoiselle J. avait disparu de son puits depuis une semaine déjà. La rumeur disait qu'elle avait essuyé plusieurs agressions et restait dès lors en repos à l'hôpital Montgomery.
Pas de fin du monde programmée, mais toujours aucune solution à la question posée "Quel est le but de ce jeu?". Il faudrait surement attendre encore quelques jours pour avoir le fin mot de toute cette mise en scène, et surtout pour espérer qu'elle donne une réponse à tous les "joueurs" comme elle les appelait.
Pas de fin du monde programmée, mais toujours aucune solution à la question posée "Quel est le but de ce jeu?". Il faudrait surement attendre encore quelques jours pour avoir le fin mot de toute cette mise en scène, et surtout pour espérer qu'elle donne une réponse à tous les "joueurs" comme elle les appelait.
Mademoiselle J.
Re: Rumeur au quartier des mages...
Il n'y avait toujours aucune annonce concernant le but réel de l'initiative de Mademoiselle J. Cependant la rumeur se répandait comme une trainée de poudre, elle serait décédée. Certains disaient qu'elle était morte de ses blessures, d'autres qu'elle avait été assassinée, et d'autres encore qu'elle s'était donnée la mort.
Le quartier des mages paraissait calme à présent et le puits orphelin de la femme à la capuche noire. Pour autant, au sein de la demeure d'Arcelot, noble famille du royaume d'Hurlevent, Balnir avait grise mine. Tout vêtu de noir, le connétable portait le deuil, mais se devait de préparer les obsèques de sa propre fille. Elles seraient prévues pour le septième jour du sixième mois au cimetière de Hurlevent. On racontait au sein même de la maison des Nobles, que la sœur ainée de la fratrie, serait peut-être de retour de Pandarie.
Pendant ce temps à l'hôpital Montgomery, dans la chambre de Paige, trônaient deux toiles d'assez grande envergure signées d'un simple J.
Le quartier des mages paraissait calme à présent et le puits orphelin de la femme à la capuche noire. Pour autant, au sein de la demeure d'Arcelot, noble famille du royaume d'Hurlevent, Balnir avait grise mine. Tout vêtu de noir, le connétable portait le deuil, mais se devait de préparer les obsèques de sa propre fille. Elles seraient prévues pour le septième jour du sixième mois au cimetière de Hurlevent. On racontait au sein même de la maison des Nobles, que la sœur ainée de la fratrie, serait peut-être de retour de Pandarie.
Pendant ce temps à l'hôpital Montgomery, dans la chambre de Paige, trônaient deux toiles d'assez grande envergure signées d'un simple J.
- Spoiler:
Mademoiselle J.
Les Editions du Salon : Quel est le but de ce jeu ?
Les bibliothèques de l'Alliance auront été complétées dans la nuit du 17 au 18 juin d'exemplaires de l'ouvrage intitulé "Quel est le but de ce jeu ? par J. Julia d'Arcelot dite Mademoiselle J". Les curieux se rendront vite compte du lien entre cet écrit et l'étrange mise en scène de la demoiselle au visage caché au cours des mois précédents.
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Mademoiselle J. a écrit:
Quel est le but de ce jeu?
Chers joueurs,
Voici venu le jour où le jeu s’arrêta.
A l’heure où j’écris ces mots je suis à l’hôpital, la première version de ce livre m’a été volée, j’ai donc décidé de l’écrire à nouveau. A quiconque qui trouvera ce livre qu’il s’assure qu’il soit disponible dans la plus grande bibliothèque de ce royaume en le remettant en main propre à Monsieur Kromann des éditions du Salon.
En effet, il y a encore quelques mois, je me présentais au Salon, afin de parler avec son représentant d’un concept novateur et peut-être un peu fou. Après discussion avec l’intéressé que je remercie grandement, le projet a été accepté à bras ouverts et si vous le lisez à ce moment même c’est qu’il a pu se concrétiser d’une quelconque manière. A toi ma sœur, Julyne, je ne remercierai jamais assez ta bonté et tes mensonges.
Mais alors quel est le but de ce jeu ?
La réponse est à la fois d’une simplicité enfantine, mais apportera sans doute des réflexions bien plus complexes. La réponse première se trouve ici, mais puisqu’il est de rigueur d’expliquer l’expérience, ce que j’ai appelé « le jeu », veuillez lire attentivement ce qui suit.
Le but de ce jeu consistait à peindre le portrait des joueurs.
Le but.
« Quoi ?! C’est tout ? » Me direz-vous. Oui, le but majeur était bien de vous dépeindre tel que vous êtes, un détail, une remarque, une attitude. Cette volonté de secret a été animée par la vision que l’on peut avoir de soi-même, et de l’intérêt que l’on se porte ou que l’on porte à autrui. Pourquoi ne pas faire comme la plupart des artistes, et vous convoquer dans une salle, vous faire assoir sur un trône et vous croquer dans vos plus beaux atours, sous votre plus beau jour ?
La spontanéité est la réponse. Vous veniez tel que vous étiez, sans penser à vous recoiffer, à vous regarder dans un miroir pour que le tableau soit le plus magnifique quand il sera accroché au-dessus de votre cheminée. Vous ne pensiez qu’à trouver une réponse, vous ne pensiez pas à ce que vous représentiez, ni à ce que vous étiez et vous êtes encore. On dit bien souvent, que la première impression que l’on a d’autrui est la bonne.
Si je vous avais révélé mon travail, mon intention, ou simplement le fait que j’étais peintre auriez-vous agi de la même manière ? Pas sûr. Devant le regard d’autrui on veut toujours paraitre sous notre meilleur jour, plaire, il était donc primordial que vous oubliez le fait que je puisse vous regarder.
Une simplicité cache souvent d’autres complexités.
Au-delà de toute la simplicité de ce but, il est évident de vous dire qu’au final vous avez tous gagné, et moi-même plus que vous tous, car même si le but concret n’a pas été découvert mais plutôt révélé, vous avez peut-être découvert celui ou celle avec qui vous jouiez, et j’ai pu me découvrir moi-même. Parfois vous ne vous connaissiez pas, parfois vous vous connaissiez que trop bien. Mais par de simples réponses vous étiez amenés à avoir des interactions ensemble. La discussion, réfléchir sur celui qui vous tournait le dos, le décrire, parfois par de simples mots, et même essayer de le comprendre, de me l’expliquer sans même le voir.
Pour constituer un portrait, il était important qu’une autre personne que moi me donne une vision de vous. Moi je n’ai fait que vous regarder, vous épier, mais votre partenaire de jeu a été plus loin, vous décrivant comme il le pouvait, ce qu’il savait ou non, comme pour appuyer ce que je voyais de vous. C’est au final votre partenaire qui a su m’orienter en toute innocence.
Le mensonge ?
Pourquoi accepter le mensonge et le non-dit lors du jeu ? Car on a tous un jardin secret, des blessures dont on ne souhaite pas parler, une méfiance même envers les inconnus, dont on ne va pas révéler la moindre explication. Je n’ai guère pu déceler un mensonge, vous seul savez la vérité, et il n’appartenait qu’à vous de vous dévoiler ou non. Les non-dits étaient peut-être bien plus forts, et même si certaines questions n’apportaient aucun sens réel au but propre du jeu, elles ont permis de voir votre degré de confiance et de méfiance envers une tierce personne.
Tous gagnants
Vous avez tous gagné, car le partage d’idées est un moment fort, dont on se rappelle. A chaque vie ses rencontres, et je ne regrette en rien d’avoir pu vous rencontrer. Vous avez tous dit une vérité, et peut-être trouvé une logique à ce jeu. Le mystère lié à l’initiative a pu également caresser votre imagination et votre réflexion personnelle. Pourquoi tout cela, quelle est la logique ? Existe-t-il même une logique ? Tant de questions auxquelles chacun de vous aviez raison au final, même si ce n’était pas la réponse concrète.
S’ouvrir aux autres est une chose difficile, mais sachez qu’il n y a pas que vous et votre entourage, il y a toutes ces personnes dont vous croisez le regard qui peut-être changeront un jour le cours de votre vie. Pensez-y, il n y a rien à perdre à apprendre et découvrir, il n y a rien à perdre à discuter et à réfléchir.
Les questions
Parmi les questions les plus fréquemment posées, il y avait toute une partie sur l’aspect physique de votre partenaire, comment le décrire en quelques mots, quels sont ses points forts ou points faibles, ce que l’on retient de lui. Votre partenaire a pris ma place le temps d’une réponse, me rappelant ce que je n’avais peut-être pas pu voir.
Il y avait également une partie lié à la richesse, comment considérer la richesse, étiez-vous naturellement avare ou préfériez-vous, vous nourrir de la richesse du jeu, du secret ou de l’interrogation. Abstrait ou concret ? L’interrogation planait, et les réponses ont été étonnantes.
Les peurs, les angoisses, et le passé, me permettaient de lire une émotion sur votre visage, peut-être même de ressentir votre malaise. Peu importe que vous l’ayez tut ou non, que vous ayez menti, vous y avez pensé, et le corps exprime bien souvent ce que l’on ne veut pas dire.
L’amitié, l’amour, le bonheur, tant de grands mots abordés par des moyens détournés. Les personnes joviales, d’une nature optimiste ou aimante arrivaient plus facilement à détendre l’atmosphère, à sourire, ou même rire. Il était important pour moi, de connaitre cette expression sur votre visage, même si elle peut prendre beaucoup de nuances.
Plus qu’un jeu, une promesse.
Ma mère peignait des portraits à longueur de journée, pour notre belle et dévouée reine. A chaque fois, elle pensait à peindre les gens du peuple, ceux qui constituent le royaume. Et à chaque fois on la rattrapait par de viles moqueries « Ne vous abaissez pas à travailler pour eux, ils ne vous apporteront rien. L’art n’est que pour ceux qui en ont les moyens. ». Toute ma vie j’ai été entourée de noblesse et enfermée dans ma maladie, et suite au suicide de ma mère je comptais lui faire la promesse de réaliser son vœu et expier ma faute. C’est chose faite si vous lisez ces lignes.
Symbolique
A toi personnel de l’hôpital qui a pris soin de moi, je t’offre l’or retenu au fond du puits, que cette expérience puisse guérir les âmes en peine et ouvrir le chemin de la guérison.
L’art de la liberté
Dans cette expérience, il n’était pas question d’aller au plus beau, de vous embellir ou vous noircir. Il était important pour moi d’aller à l’essentiel de ce que je pouvais retenir de vous en quelques minutes, de ce que j’allais emporter avec moi. L’art est complexe de par son explication d’intention, de par sa technique d’exécution, mais il ouvre des horizons pour le peu qu’on s’ouvre à lui.
Il était important pour moi de montrer que l’art est accessible au sein de notre royaume, qu’il peut être tout aussi éphémère qu’inexplicable, mais il existe bel et bien tout comme j’ai bel et bien existé. Il était important pour moi qu’il sauve mon âme de mes fautes passées, qu’il me procure la joie d’une liberté tant désirée. Et si j’ai mis fin à ce jeu, si je m’en suis allée loin ce jour précis, je sais que vous comprendrez sans doute cet acte avec le temps, avec ce livre, avec ces toiles.
Je disparais en pensant à chacun d’entre vous, en écrivant ce livre comme mon testament. Et peut-être sauriez-vous trouver ces tableaux avant qu’ « ils » ne mettent la main dessus. L'unique personne qui m’était la plus proche en détient deux, le reste dort quelque part. Sachez, et cela sera surement mes derniers mots mais… qu’une clé ouvrira toujours quelque chose.
Mademoiselle J, Julia d’Arcelot.
Editions du Salon
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