Cordana "Tyrannie" Felsong
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Cordana "Tyrannie" Felsong
Lt. James Gordon: Because he's the hero Gotham deserves, but not the one it needs right now... and so we'll hunt him, because he can take it. Because he's not a hero. He's a silent guardian, a watchful protector... a dark knight.
Fond musical :
https://www.youtube.com/watch?v=4KEueJnsu80
https://www.youtube.com/watch?v=nVPxrQJ2_4g
Dernière édition par Severnaya le Ven 07 Nov 2008, 23:23, édité 1 fois
Severnaya
Re: Cordana "Tyrannie" Felsong
Winterspring. Il y a si longtemps.
Les deux jeunes filles progressaient dans la neige, leurs cous rentrés du mieux qu'elles le pouvaient sous leurs capes afin de ne rien laisser couler dans leurs dos et imprégner leurs vêtements. Mais ce n'était pas une autre tempête qui allait leur faire peur – originaires de cette contrée connue pour ses neiges éternelles, elles s'étaient préparées à ce moment depuis des semaines. Elles n'étaient pas encore adultes, loin de là, mais déjà suffisamment grande pour mettre en œuvre leurs folles idées.
Malgré leur détermination commune, celle qui avait les cheveux d'un bleu sombre n'arrivait pas à aligner son rythme sur celui de sa consœur, légèrement plus âgée. Celle-ci le remarqua, et arrêta sa marche, se tournant vers elle pour l'encourager en remuant son bâton. Il lui fallut quelques minutes pour la rattraper – par Elune, avait-elle des ailes ? Et toutes les qualités : courageuse, belle, et charismatique. Une pointe de jalousie germa en l'elfe, mais le sourire amical et sans mauvaises pensées que lui adressa sa meilleur amie coupa net sa croissance.
- Allez, Cord, on y est presque ! Je crois que je le vois là-bas !
Effectivement, en levant sa main pour s'en protéger les yeux des flocons de neige, la fille aux cheveux bleu arrivait à distinguer en face d'elles une forme évoquant vaguement, dans la tourmente, une forme de crâne de félin, la gueule grande ouverte. Frostsaber Rock. Enfin.
- C'est notre dernière chance, Yazmina. Ils risquent de te dévorer vivante, et ta mère me tuerait à son tour.
- Allons, Cord. Rappelle-toi ! Leur reine a été sauvée par la grande Tyrande ! Ce n'est que légitime que moi, à mon tour, j'ai ma propre monture. Je vais être Prêtresse de la Lune !
L'enthousiasme de la dévote était communicatif. En louchant sur le pendentif d'Elune qui brillait au cou de son amie, la jeune kaldorei se sentit le souhait d'elle aussi rejeter la carrière de Sentinelle familiale qui l'attendait et de suivre la voie de sa déesse. Non qu'elle n'aimait pas sa mère, membre de la garnison de Starfall et qui l'entrainait avec rudesse et enthousiasme, mais elle se sentait destinée à quelque chose de ... différent.
Les deux jeunes filles progressaient dans la neige, leurs cous rentrés du mieux qu'elles le pouvaient sous leurs capes afin de ne rien laisser couler dans leurs dos et imprégner leurs vêtements. Mais ce n'était pas une autre tempête qui allait leur faire peur – originaires de cette contrée connue pour ses neiges éternelles, elles s'étaient préparées à ce moment depuis des semaines. Elles n'étaient pas encore adultes, loin de là, mais déjà suffisamment grande pour mettre en œuvre leurs folles idées.
Malgré leur détermination commune, celle qui avait les cheveux d'un bleu sombre n'arrivait pas à aligner son rythme sur celui de sa consœur, légèrement plus âgée. Celle-ci le remarqua, et arrêta sa marche, se tournant vers elle pour l'encourager en remuant son bâton. Il lui fallut quelques minutes pour la rattraper – par Elune, avait-elle des ailes ? Et toutes les qualités : courageuse, belle, et charismatique. Une pointe de jalousie germa en l'elfe, mais le sourire amical et sans mauvaises pensées que lui adressa sa meilleur amie coupa net sa croissance.
- Allez, Cord, on y est presque ! Je crois que je le vois là-bas !
Effectivement, en levant sa main pour s'en protéger les yeux des flocons de neige, la fille aux cheveux bleu arrivait à distinguer en face d'elles une forme évoquant vaguement, dans la tourmente, une forme de crâne de félin, la gueule grande ouverte. Frostsaber Rock. Enfin.
- C'est notre dernière chance, Yazmina. Ils risquent de te dévorer vivante, et ta mère me tuerait à son tour.
- Allons, Cord. Rappelle-toi ! Leur reine a été sauvée par la grande Tyrande ! Ce n'est que légitime que moi, à mon tour, j'ai ma propre monture. Je vais être Prêtresse de la Lune !
L'enthousiasme de la dévote était communicatif. En louchant sur le pendentif d'Elune qui brillait au cou de son amie, la jeune kaldorei se sentit le souhait d'elle aussi rejeter la carrière de Sentinelle familiale qui l'attendait et de suivre la voie de sa déesse. Non qu'elle n'aimait pas sa mère, membre de la garnison de Starfall et qui l'entrainait avec rudesse et enthousiasme, mais elle se sentait destinée à quelque chose de ... différent.
Severnaya
Re: Cordana "Tyrannie" Felsong
Winterspring. Il y a deux ans.
La silhouette se découpait sur le paysage enneigé, semblant glisser sans efforts sur le blanc duvet. Sa cape laissait une légère trainée derrière elle, mais cela n'était pas important – cette partie de la région était sûre désormais, nettoyée par les Sentinelles et les bêtes locales d'éventuelles présences mort-vivantes et démoniaques qui seraient restées depuis l'invasion. La dernière tempête avait eu lieu plusieurs heures plus tôt, et elle était sortie du village dès l'accalmie, ayant besoin de se sentir seule.
Préoccupée par une dispute avec sa petite sœur qui souhaitait rejoindre l'armée afin de « compenser sa fuite » , la jeune prêtresse d'Elune avait finie par s'écarter de son trajet de balade habituel, et arrivait maintenant aux pieds des collines à l'ouest de son village. En en suivant les contours, elle revint à la réalité en s'apercevant que ce qu'elle croyait être des congères à quelques distances de là s'avérait en fait des piliers, encadrant une grotte béante dans le flanc rocheux.
S'en approchant, interloquée, la femme aux cheveux bleus sentit le sol se solidifier sous ses sandales, devenir marches de pierre, alors que la caverne se révélait en fait être une entrée de bâtiment, à la porte manquante.
- Ishnu dal'dieb ? Il y a quelqu'un ?
Seul l'écho de sa voix lui revint, lugubre. Elle distinguait vaguement un long escalier, et fit un premier pas dans l'obscurité. Il faisait plus chaud, ici, et ses yeux nyctalopes s'adaptèrent pour lui permettre de voir qu'il descendait profondément dans les entrailles de la pierre. Tout au fond, une porte : pour y arriver, elle dut le descendre en frôlant le mur de la main, pour s'éviter le vertige.
L'ouverture se révéla être de bois renforcé, et finement décorée d'une grande insigne de chouette brillante qui en ornait le centre. La kaldorei la poussa avec anxiété, constatant qu'aucun verrou ne l'en empêchait. Elle eut seulement le temps de découvrir les prémices d'une vaste salle souterraine, dont le mur du fond était occupé par une cage aux barreaux métalliques, certains maintenant tordus, comme par une bête à la puissance effrayante, avant que son nez ne soit pris par une puissante, envahissante odeur. Celle, bien caractéristique, de la chair carbonisée. Son cœur loupa un battement, et elle se crispa, par surprise et par peur. Il lui fallut quelques secondes d'hésitation pour finir de pousser le montant et embrasser du regard le reste de la prison.
Son œil ne fit que glisser sur les paillasses et caisses d'équipement qui la garnissaient, et pour des raisons différentes, ne resta aussi que brièvement sur la dizaine de formes recroquevillées et noircies qui en parsemaient le sol. La prêtresse sut qu'elle en aurait pour des jours à oublier l'image : à leurs restants de longues oreilles, nul doute que c'était des consœurs de race qui gisaient ainsi éparpillées. Et, assise à un long bureau, deux des longues lames d'un glaive lunaire profondément enfoncé dans le plastron, une armure au casque de chouette menaçant semblait la fixer. Comme si elle l'attendait, immobile depuis sa mort.
Forêt d'Elwynn
Ses sens étaient agressés de toute part. Elle avait du mal à y voir, la vue écorchés par la lumière vive et crue du soleil. Des senteurs totalement nouvelles lui emplissaient le nez, un air aux relents familiers de bois et d'herbes, mais différentes de ce qu'elle avait connue chez elle. Et le bruit. Ces petits humains étaient bruyants. Vaquant à leurs petites vies pitoyables et sans importances, persuadés que le lendemain serait assuré par le labeur d'un autre, totalement inconscients de la longue Veille des elfes de la nuit afin protéger le monde.
La silhouette continua sa marche, gênée par les cliquetis de son armure massive, prouvant à chaque pas qu'elle n'était pas encore habituée à la porter. De même, le casque, très imposant, gênait énormément sa vision avec ses yeux très fins. Mais elle ne pouvait pas se permettre de faillir ou de donner une mauvaise image d'elle-même : la tête pleine de colère et des idées des Gardiennes, elle était persuadée d'en être la dernière, se voulant la fondatrice d'une nouvelle génération – il était trop tard pour revenir sur le serment qu'elle avait fait en endossant l'uniforme dans la prison, celui de faire renaître l'Ordre après la dispersion de ses membres à la poursuite du Traitre Illidan. Cet immonde pourceau qui trahissait son peuple et baignait dans les arcanes à chaque occasion qu'on lui laissait, provoquant la mort et la damnation de celles qui avaient pendant des milliers d'années sacrifiées leurs vies afin de protéger la société kaldorei de monstres comme lui. Et qu'avaient-elles eu en récompense, ces courageuses elfes ? La Grande Prêtresse Tyrande elle-même avait menée l'assaut dans leurs installations, afin de libérer ce démon et ses acolytes « chasseurs de démons ». Ils étaient plusieurs, répartis dans le territoire kaldorei, a s'être ainsi échappés, enhardis par cette trahison. Cordana savait tout maintenant qu'elle l'avait lu dans le journal de la chef de la prison de Winterspring. C'était clair comme de l'eau de roche : elle allait devoir rattraper leur dernier prisonnier, le responsable du massacre, et les venger.
Des gardes et des paysans lui jetaient de drôles de regards en la voyant passer, mais elle les ignorait. L'esprit concentrée sur sa tâche, la jeune elfe de la nuit marchait vers leur capitale, où selon les rumeurs résidaient une poignée de Bien-Nés, ces anciens nobles elfes de la nuit qui avaient pactisé avec la Légion Ardente des millénaires plus tôt, provoquant la Guerre des Anciens et causants tout les maux du monde avec leur magie. L'envie de cracher monta en elle, mais encore à cause de son casque fermé, elle préféra ranger cette pulsion de côté. Il était fini le temps des études confortables à la maison et au temple à servir une fausse déesse, celle qui avait abandonnée ses Veilleuses. Il était temps de devenir parfaite physiquement et mentalement, une lame, une flèche qui allait traquer sa cible sans relâche. L'entraînement de Sentinelle que sa mère avait voulue lui donner durant sa jeunesse aurait été plus utile pour sa nouvelle voie que l'enseignement d'Elune qu'elle avait finalement reçue, mais maintenant elle ne se laisserait plus piéger. Et sa première tâche était devant elle.
- Nightblade, je viens t'absoudre de tes crimes, toi et les tiens. Tu sera jugé pour le meurtre de celles qui protégeaient le monde de ta noirceur.
Merci à Samwise et Son of the Storms pour les dessins.
La silhouette se découpait sur le paysage enneigé, semblant glisser sans efforts sur le blanc duvet. Sa cape laissait une légère trainée derrière elle, mais cela n'était pas important – cette partie de la région était sûre désormais, nettoyée par les Sentinelles et les bêtes locales d'éventuelles présences mort-vivantes et démoniaques qui seraient restées depuis l'invasion. La dernière tempête avait eu lieu plusieurs heures plus tôt, et elle était sortie du village dès l'accalmie, ayant besoin de se sentir seule.
Préoccupée par une dispute avec sa petite sœur qui souhaitait rejoindre l'armée afin de « compenser sa fuite » , la jeune prêtresse d'Elune avait finie par s'écarter de son trajet de balade habituel, et arrivait maintenant aux pieds des collines à l'ouest de son village. En en suivant les contours, elle revint à la réalité en s'apercevant que ce qu'elle croyait être des congères à quelques distances de là s'avérait en fait des piliers, encadrant une grotte béante dans le flanc rocheux.
S'en approchant, interloquée, la femme aux cheveux bleus sentit le sol se solidifier sous ses sandales, devenir marches de pierre, alors que la caverne se révélait en fait être une entrée de bâtiment, à la porte manquante.
- Ishnu dal'dieb ? Il y a quelqu'un ?
Seul l'écho de sa voix lui revint, lugubre. Elle distinguait vaguement un long escalier, et fit un premier pas dans l'obscurité. Il faisait plus chaud, ici, et ses yeux nyctalopes s'adaptèrent pour lui permettre de voir qu'il descendait profondément dans les entrailles de la pierre. Tout au fond, une porte : pour y arriver, elle dut le descendre en frôlant le mur de la main, pour s'éviter le vertige.
L'ouverture se révéla être de bois renforcé, et finement décorée d'une grande insigne de chouette brillante qui en ornait le centre. La kaldorei la poussa avec anxiété, constatant qu'aucun verrou ne l'en empêchait. Elle eut seulement le temps de découvrir les prémices d'une vaste salle souterraine, dont le mur du fond était occupé par une cage aux barreaux métalliques, certains maintenant tordus, comme par une bête à la puissance effrayante, avant que son nez ne soit pris par une puissante, envahissante odeur. Celle, bien caractéristique, de la chair carbonisée. Son cœur loupa un battement, et elle se crispa, par surprise et par peur. Il lui fallut quelques secondes d'hésitation pour finir de pousser le montant et embrasser du regard le reste de la prison.
Son œil ne fit que glisser sur les paillasses et caisses d'équipement qui la garnissaient, et pour des raisons différentes, ne resta aussi que brièvement sur la dizaine de formes recroquevillées et noircies qui en parsemaient le sol. La prêtresse sut qu'elle en aurait pour des jours à oublier l'image : à leurs restants de longues oreilles, nul doute que c'était des consœurs de race qui gisaient ainsi éparpillées. Et, assise à un long bureau, deux des longues lames d'un glaive lunaire profondément enfoncé dans le plastron, une armure au casque de chouette menaçant semblait la fixer. Comme si elle l'attendait, immobile depuis sa mort.
Forêt d'Elwynn
Ses sens étaient agressés de toute part. Elle avait du mal à y voir, la vue écorchés par la lumière vive et crue du soleil. Des senteurs totalement nouvelles lui emplissaient le nez, un air aux relents familiers de bois et d'herbes, mais différentes de ce qu'elle avait connue chez elle. Et le bruit. Ces petits humains étaient bruyants. Vaquant à leurs petites vies pitoyables et sans importances, persuadés que le lendemain serait assuré par le labeur d'un autre, totalement inconscients de la longue Veille des elfes de la nuit afin protéger le monde.
La silhouette continua sa marche, gênée par les cliquetis de son armure massive, prouvant à chaque pas qu'elle n'était pas encore habituée à la porter. De même, le casque, très imposant, gênait énormément sa vision avec ses yeux très fins. Mais elle ne pouvait pas se permettre de faillir ou de donner une mauvaise image d'elle-même : la tête pleine de colère et des idées des Gardiennes, elle était persuadée d'en être la dernière, se voulant la fondatrice d'une nouvelle génération – il était trop tard pour revenir sur le serment qu'elle avait fait en endossant l'uniforme dans la prison, celui de faire renaître l'Ordre après la dispersion de ses membres à la poursuite du Traitre Illidan. Cet immonde pourceau qui trahissait son peuple et baignait dans les arcanes à chaque occasion qu'on lui laissait, provoquant la mort et la damnation de celles qui avaient pendant des milliers d'années sacrifiées leurs vies afin de protéger la société kaldorei de monstres comme lui. Et qu'avaient-elles eu en récompense, ces courageuses elfes ? La Grande Prêtresse Tyrande elle-même avait menée l'assaut dans leurs installations, afin de libérer ce démon et ses acolytes « chasseurs de démons ». Ils étaient plusieurs, répartis dans le territoire kaldorei, a s'être ainsi échappés, enhardis par cette trahison. Cordana savait tout maintenant qu'elle l'avait lu dans le journal de la chef de la prison de Winterspring. C'était clair comme de l'eau de roche : elle allait devoir rattraper leur dernier prisonnier, le responsable du massacre, et les venger.
Des gardes et des paysans lui jetaient de drôles de regards en la voyant passer, mais elle les ignorait. L'esprit concentrée sur sa tâche, la jeune elfe de la nuit marchait vers leur capitale, où selon les rumeurs résidaient une poignée de Bien-Nés, ces anciens nobles elfes de la nuit qui avaient pactisé avec la Légion Ardente des millénaires plus tôt, provoquant la Guerre des Anciens et causants tout les maux du monde avec leur magie. L'envie de cracher monta en elle, mais encore à cause de son casque fermé, elle préféra ranger cette pulsion de côté. Il était fini le temps des études confortables à la maison et au temple à servir une fausse déesse, celle qui avait abandonnée ses Veilleuses. Il était temps de devenir parfaite physiquement et mentalement, une lame, une flèche qui allait traquer sa cible sans relâche. L'entraînement de Sentinelle que sa mère avait voulue lui donner durant sa jeunesse aurait été plus utile pour sa nouvelle voie que l'enseignement d'Elune qu'elle avait finalement reçue, mais maintenant elle ne se laisserait plus piéger. Et sa première tâche était devant elle.
- Nightblade, je viens t'absoudre de tes crimes, toi et les tiens. Tu sera jugé pour le meurtre de celles qui protégeaient le monde de ta noirceur.
Merci à Samwise et Son of the Storms pour les dessins.
Severnaya
Re: Cordana "Tyrannie" Felsong
Des mois plus tard.
Lentement, avec une régularité parfaite, les conglomérats de débris métalliques flottaient paresseusement sous la nuit éternelle de la péninsule. Les lunes anormalement proches et les faisceaux presque fluides d’énergies brutes du Néant emplissaient le ciel d'Outland, tout ce qui restait de Draenor la rouge. Un planétoïde mort, et pourtant encore plein de vie. Ce soir, de nouvelles épaves venaient se mêler aux ruines. Des souvenirs, aussi, ceux des tombés dans la lutte primaire qui avait fait rage.
Le Felship. Un gigantesque navire de métal gangrené et de moteurs corrompus, capable de glisser dans la nuit à l'instar des donjons Naaru. Construit et habité par une foule innombrable de démons et autres serviteurs pleins de haine. Hérissé de canons vivants, tirants du feu entropique. Une lance d'airain, qui leur aurait permis de se déplacer sans avoir à passer par des portails de téléportations.
Cordana Felsong – elle portait le même nom de famille que l’ancien capitaine elfe de sang du vaisseau, quelle ironie – se sentait seule. Quelque chose s'était brisé en elle, elle en était sûre. La kaldorei au port altier, élancée et fine, avait maintenant les épaules basses et le dos vouté. Ayant désormais vécue sa première expérience du front, sa jeunesse et son impétuosité en avaient pris un sacré coup ... Et maintenant, elle avait l'impression d'être passée à l'age adulte sans l'avoir remarquée. Elle pensait pourtant l'avoir déjà fait en endossant pour la première fois son armure de Gardienne, s'efforçant de tuer toute compassion et sensibilité en elle, pour ne devenir qu'une avec le courroux et la Justice.
Cet ensemble protecteur au visage de chouette, elle ne le portait pas ce soir. Trop de responsabilités pour ses frêles épaules, elle avait droit à une pause pour sa convalescence : les combats avaient été rudes. L'elfe de la nuit ne portait maintenant qu’une simple tenue de chez elle, relique de la dernière Fête Lunaire. Le tissu s’accordait avec sa peau et sa pilosité bleue, lui donnant un air irréel au milieu de cette plaine déchirée par les cratères, au sol rouge comme le sang frais.
Adia, une île flottant dans le Néant près des Flammes Infernales, avait beau avoir été assez importante pour qu'un ordre de templiers draenei ait gardés les lieux depuis toujours, ici aussi tout n’était que ruine. Au milieu des débris, rochers, épaves et fissures ardentes, Cordana avait élevée une simple pierre tombale, de style kaldorei, ronde et gravée de quelques simples runes. Aucun corps n'y était enterré, car celui-ci avait été pulvérisé dans l’explosion du Felship. Mais quelle importance ? La jeune fille était sans doute la seule à s’en soucier. Cette tombe était surtout un symbole, parce qu’elle pensait que ça devait être fais. Une ancre, pour sa mémoire à elle.
Est-ce comme ça que finissent les justiciers ? Seuls, dans le rejet et le mépris, disparaissant dans un dernier acte de gloire avant l’indifférence et l’oubli éternel ? D’un certain côté, la Gardienne connaissait déjà la réponse. Dans les coursives du navire, la puissance de son ressentiment, engendré par sa solitude et sa rancoeur n’avait-elle pas prise la forme d'un Avatar de la Vengeance ? Un double d'Ombre, de pure haine, qui aurait signé son effacement définitif si un paladin ne l'avait pas ramenée à la vie. Maintenant qu'elle y pensait, Cordana avait peur. Suis-je capable d'ainsi totalement disparaître en tant que personne, visage, nom, pensées et histoire, au profit d'une simple émotion vivante ? Est-ce vraiment ce que je veux devenir ? se demanda-t-elle en rajustant le pansement qui lui couvrait les tempes, cachant une cicatrice médicale. Un chirurgien démoniaque avait profité de son impétuosité pour la capturer et la contrôler mentalement, l'envoyer lutter contre ses alliés. Qui l'avaient sauvée, au lieu de l'achever.
Ses pensées suivaient leur fil. La Justice. Un concept manichéen, idéaliste et simple, applicable à tous. Applicable par tous ? Les derniers mots de Nightblade, avant de se sacrifier pour abattre un démon majeur et permettre à l'expédition de faire sauter le navire, avaient étés « C’est à ça que servent les chasseurs de démons. » L’aurait-elle crue avant de le voir passer à l’acte, faisant passer sa vie après celles d'inconnus, de gens qui ne lui devaient rien ? Non, bien sûr que non. Ce n’était qu’un Bien-Né, emprisonné par ses sœurs Gardiennes, des justicières. Et la Justice ne se trompe jamais … N’est-ce pas ? Un Bien-Né. Un arcaniste. Mais alors, pourquoi finir comme ça ? La rédemption était-elle possible pour tous ? Cordana se remémora les origines de son patronyme, qui remontaient jusqu’à la lointaine cour de l’impératrice Azshara, et de ses sectateurs démoniaques. L'aïeul de la jeune elfe y avait baigné, et son fils – le père de Cordana – en avait tout de même conservé le nom.
La Gardienne avait toujours cru que son géniteur l’avait fait pour transmettre un message à sa descendance : n’oublie pas, ne te relâche pas, ne pardonne pas. Ils peuvent être même tes proches. Mais son employeuse, Amélie de Bayle, en qui Cordana avait trouvée le seul être du continent à tenter de la supporter, était elle aussi un mage. Liée à la pire des ignominies : un sin'dorei, un elfe de sang. Le paladin qui l'avait sauvé en était une, aussi. Est-ce que son père pouvait vouloir transmettre un autre message ? Prouver par sa dédication pour son ordre que la valeur n’était pas une question de passé et de nom, mais d’actes et de présent ? Que l’individu ne se jugeait pas à son extérieur ?
Un sourire s’étala sur les lèvres de Cordana, le vide comme seul témoin, rappelant sa jeunesse et son côté rêveuse idéaliste. Elle sentait qu’elle avançait dans la bonne direction. L’individu apprend de tout, médite ses erreurs et en mûrit. C’était une philosophie de vie kaldorei. La mort du chasseur de démons, sa proie, avait été un choc – y ayant dédié mentalement sa vie, elle s'était retrouvée sans but, perdue, et bousculée dans ses croyances. Mais c'était également une occasion en or pour elle de faire un pas en avant, de ne plus se laisser guider par ses émotions et son impulsivité, mais par la raison. Et lui, en serait-il heureux ? L'elfe de la nuit ne savait pas.
La jeune Gardienne rouvrit enfin les yeux. Sans soleil pour la guider, elle ne pouvait pas savoir quand il était, bien qu’elle savait avoir méditée ici plusieurs heures. La fatigue lui engourdissait les membres. Se relevant, Cordana fixa la pierre, et finit par s’incliner humblement.
« Merci », dit-elle d’une voix posée, tentant de cacher son émotion. « Que ton esprit rejoigne ceux qui luttent. » On se revoit en enfer, ajouta-t-elle avec un rictus cynique, jetant son pansement dans le vide.
Un dernier coup d’œil à la tombe, et elle se retourna, en portant ses mains à ses tempes. Un léger vertige. Cordana ralentit le pas pour se ménager. Après tout ce qu'elle venait de vivre, elle avait des raisons d’être fragile. En espérant que ce contrôle mental ne laisserait pas de séquelles durables en elle ...
Derrière elle, une légère lueur lunaire apparut, faisant luire l’inscription qu'elle avait écrite :
Merci à Syldur pour le montage et l'arc scénaristique du Felship.
Lentement, avec une régularité parfaite, les conglomérats de débris métalliques flottaient paresseusement sous la nuit éternelle de la péninsule. Les lunes anormalement proches et les faisceaux presque fluides d’énergies brutes du Néant emplissaient le ciel d'Outland, tout ce qui restait de Draenor la rouge. Un planétoïde mort, et pourtant encore plein de vie. Ce soir, de nouvelles épaves venaient se mêler aux ruines. Des souvenirs, aussi, ceux des tombés dans la lutte primaire qui avait fait rage.
Le Felship. Un gigantesque navire de métal gangrené et de moteurs corrompus, capable de glisser dans la nuit à l'instar des donjons Naaru. Construit et habité par une foule innombrable de démons et autres serviteurs pleins de haine. Hérissé de canons vivants, tirants du feu entropique. Une lance d'airain, qui leur aurait permis de se déplacer sans avoir à passer par des portails de téléportations.
Cordana Felsong – elle portait le même nom de famille que l’ancien capitaine elfe de sang du vaisseau, quelle ironie – se sentait seule. Quelque chose s'était brisé en elle, elle en était sûre. La kaldorei au port altier, élancée et fine, avait maintenant les épaules basses et le dos vouté. Ayant désormais vécue sa première expérience du front, sa jeunesse et son impétuosité en avaient pris un sacré coup ... Et maintenant, elle avait l'impression d'être passée à l'age adulte sans l'avoir remarquée. Elle pensait pourtant l'avoir déjà fait en endossant pour la première fois son armure de Gardienne, s'efforçant de tuer toute compassion et sensibilité en elle, pour ne devenir qu'une avec le courroux et la Justice.
Cet ensemble protecteur au visage de chouette, elle ne le portait pas ce soir. Trop de responsabilités pour ses frêles épaules, elle avait droit à une pause pour sa convalescence : les combats avaient été rudes. L'elfe de la nuit ne portait maintenant qu’une simple tenue de chez elle, relique de la dernière Fête Lunaire. Le tissu s’accordait avec sa peau et sa pilosité bleue, lui donnant un air irréel au milieu de cette plaine déchirée par les cratères, au sol rouge comme le sang frais.
Adia, une île flottant dans le Néant près des Flammes Infernales, avait beau avoir été assez importante pour qu'un ordre de templiers draenei ait gardés les lieux depuis toujours, ici aussi tout n’était que ruine. Au milieu des débris, rochers, épaves et fissures ardentes, Cordana avait élevée une simple pierre tombale, de style kaldorei, ronde et gravée de quelques simples runes. Aucun corps n'y était enterré, car celui-ci avait été pulvérisé dans l’explosion du Felship. Mais quelle importance ? La jeune fille était sans doute la seule à s’en soucier. Cette tombe était surtout un symbole, parce qu’elle pensait que ça devait être fais. Une ancre, pour sa mémoire à elle.
Est-ce comme ça que finissent les justiciers ? Seuls, dans le rejet et le mépris, disparaissant dans un dernier acte de gloire avant l’indifférence et l’oubli éternel ? D’un certain côté, la Gardienne connaissait déjà la réponse. Dans les coursives du navire, la puissance de son ressentiment, engendré par sa solitude et sa rancoeur n’avait-elle pas prise la forme d'un Avatar de la Vengeance ? Un double d'Ombre, de pure haine, qui aurait signé son effacement définitif si un paladin ne l'avait pas ramenée à la vie. Maintenant qu'elle y pensait, Cordana avait peur. Suis-je capable d'ainsi totalement disparaître en tant que personne, visage, nom, pensées et histoire, au profit d'une simple émotion vivante ? Est-ce vraiment ce que je veux devenir ? se demanda-t-elle en rajustant le pansement qui lui couvrait les tempes, cachant une cicatrice médicale. Un chirurgien démoniaque avait profité de son impétuosité pour la capturer et la contrôler mentalement, l'envoyer lutter contre ses alliés. Qui l'avaient sauvée, au lieu de l'achever.
Ses pensées suivaient leur fil. La Justice. Un concept manichéen, idéaliste et simple, applicable à tous. Applicable par tous ? Les derniers mots de Nightblade, avant de se sacrifier pour abattre un démon majeur et permettre à l'expédition de faire sauter le navire, avaient étés « C’est à ça que servent les chasseurs de démons. » L’aurait-elle crue avant de le voir passer à l’acte, faisant passer sa vie après celles d'inconnus, de gens qui ne lui devaient rien ? Non, bien sûr que non. Ce n’était qu’un Bien-Né, emprisonné par ses sœurs Gardiennes, des justicières. Et la Justice ne se trompe jamais … N’est-ce pas ? Un Bien-Né. Un arcaniste. Mais alors, pourquoi finir comme ça ? La rédemption était-elle possible pour tous ? Cordana se remémora les origines de son patronyme, qui remontaient jusqu’à la lointaine cour de l’impératrice Azshara, et de ses sectateurs démoniaques. L'aïeul de la jeune elfe y avait baigné, et son fils – le père de Cordana – en avait tout de même conservé le nom.
La Gardienne avait toujours cru que son géniteur l’avait fait pour transmettre un message à sa descendance : n’oublie pas, ne te relâche pas, ne pardonne pas. Ils peuvent être même tes proches. Mais son employeuse, Amélie de Bayle, en qui Cordana avait trouvée le seul être du continent à tenter de la supporter, était elle aussi un mage. Liée à la pire des ignominies : un sin'dorei, un elfe de sang. Le paladin qui l'avait sauvé en était une, aussi. Est-ce que son père pouvait vouloir transmettre un autre message ? Prouver par sa dédication pour son ordre que la valeur n’était pas une question de passé et de nom, mais d’actes et de présent ? Que l’individu ne se jugeait pas à son extérieur ?
Un sourire s’étala sur les lèvres de Cordana, le vide comme seul témoin, rappelant sa jeunesse et son côté rêveuse idéaliste. Elle sentait qu’elle avançait dans la bonne direction. L’individu apprend de tout, médite ses erreurs et en mûrit. C’était une philosophie de vie kaldorei. La mort du chasseur de démons, sa proie, avait été un choc – y ayant dédié mentalement sa vie, elle s'était retrouvée sans but, perdue, et bousculée dans ses croyances. Mais c'était également une occasion en or pour elle de faire un pas en avant, de ne plus se laisser guider par ses émotions et son impulsivité, mais par la raison. Et lui, en serait-il heureux ? L'elfe de la nuit ne savait pas.
La jeune Gardienne rouvrit enfin les yeux. Sans soleil pour la guider, elle ne pouvait pas savoir quand il était, bien qu’elle savait avoir méditée ici plusieurs heures. La fatigue lui engourdissait les membres. Se relevant, Cordana fixa la pierre, et finit par s’incliner humblement.
« Merci », dit-elle d’une voix posée, tentant de cacher son émotion. « Que ton esprit rejoigne ceux qui luttent. » On se revoit en enfer, ajouta-t-elle avec un rictus cynique, jetant son pansement dans le vide.
Un dernier coup d’œil à la tombe, et elle se retourna, en portant ses mains à ses tempes. Un léger vertige. Cordana ralentit le pas pour se ménager. Après tout ce qu'elle venait de vivre, elle avait des raisons d’être fragile. En espérant que ce contrôle mental ne laisserait pas de séquelles durables en elle ...
Derrière elle, une légère lueur lunaire apparut, faisant luire l’inscription qu'elle avait écrite :
Merci à Syldur pour le montage et l'arc scénaristique du Felship.
Severnaya
Re: Cordana "Tyrannie" Felsong
Stormwind, cet été.
Le Commandant Ériane Finduiläs, chef de la Garde de la ville, continuait à parcourir le parc d'un regard troublé. Elle n'était pas ici pour flâner innocemment à la Licorne des Brumes, contrairement à ce qu'elle laissait croire, mais attendait un rendez-vous connue d'elle seule. L'humaine était consciente que cela ne ferait que nourrir les rumeurs et faire monter la désapprobation chez ses subordonnés s'ils apprenaient que leur officier parlait régulièrement à techniquement une criminelle, surtout que celle-ci se permettait souvent de narguer le corps protecteur du royaume en faisant mieux qu'eux leur travail.
L'évocation du schisme fit percer un petit sourire sur les beaux traits de la jeune femme aux cheveux blonds. Elle avait eu l'occasion d'être là lors de la première apparition controversée de la justicière anonyme qui allait ensuite s'identifier seulement sous le nom de la Chouette Noire – ce qui sonnait fortement ringard, mais la militaire se disait que ça devait sans doute mieux sonner en Darnassien. Une elfe de la nuit, apparemment jeune. Méthodes expéditives. La kaldorei avait fini en prison pour le meurtre d'un maton de la Prison, mais il s'était avéré après enquête sur ses dires que celui-ci trainait effectivement bien dans une affaire de corruption avec les Défias. Mais nul ne devait faire le travail de la Garde à sa place, au mépris des lois et règles de la société humaine. Toutefois ... le commandant avait quand même décidé de la faire relâcher discrètement. Elle avait un potentiel qui lui plaisait.
Depuis, les deux se voyaient irrégulièrement, à chaque fois discrètement. La Chouette continuait à garder son anonymat et cela allait très bien à Ériane, qui se fichait de sa vraie identité tant qu'elle se tenait à peu près dans la légalité. La collaboration était mutuellement avantageuse : la justicière partageait les informations obtenues avec ses méthodes hors-normes et y gagnait une alliée dans la Garde qui étouffait souvent les indices qui leur aurait permis de l'attraper ou identifier. Mais ... aujourd'hui, quelque chose clochait. Elle lui posait un lapin et c'était la première fois que la ponctuelle kaldorei le faisait.
Encore quelques minutes d'attente, un autre thé pour se tenir éveillée et le commandant soupira, haussant les épaules. « Elle doit être en train de courir après un de ces maniaques de magie noire dont elle m'a parlée la dernière fois ... »
A quelques distances de là.
La silhouette se tordait, essayant vainement d'ignorer la douleur qui la déchirait. Le quartier était calme à cette heure et nul n'avait encore remarqué dans l'allée, cachée derrière une caisse, l'elfe en tenue de soie noire qui se recroquevillait et essayait de respirer de façon franchement inquiétante. Un gémissement faible s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle reprenait enfin le contrôle de son corps.
La peau très pâle en sueur, sa chevelure bleue zébrée d'un blanc maladif, la kaldorei était difficilement reconnaissable. Se sentant trop faible pour porter son armure, elle avait tentée une sortie de sa planque quelque part du côté de la Cathédrale pour aller voir son contact dans la Garde de la ville. Peine perdue, la quinte de toux l'avait prise quelques minutes avant d'être sur place, et elle était restée ici, écrasée par la chaleur du soleil et accablée par la maladie.
Elune ... je sais que je t'ai abandonnée une fois ... Renié ton nom ... Mais regarde-moi. J'essaye juste de protéger ton peuple, notre peuple et de répandre un peu la justice ... Aide-moi à surmonter cette malédiction, je t'en supplie.
L'ancienne religieuse n'avait plus prié sa déesse depuis qu'elle avait fui la voie de sa Grande Prêtresse pour prendre celle de la Gardienne. Elle avait depuis vécu, mûri, s'efforçant de toujours rester fidèle à ses convictions et à elle-même, mais jamais elle n'avait eu aussi peur. Ayant été désignés pour protéger l'arbre-monde Nordrassil pendant des millénaires, les elfes de la nuit y avaient gagnés une immunité contre la vieillesse, bénédiction de Nozdormu l'aspect du Temps et à la maladie, geste d'Alexstrazsa la protectrice de toute Vie.
Maintenant que tout ceci avait été sacrifié pour détruire Archimonde et sauver Azeroth, ils étaient cependant à nouveau vulnérables. N'ayant jamais eu à s'en soucier, ils avaient vécu pendant des millénaires sans y réfléchir. C'était ainsi la première fois que Cordana devait envisager sa propre mort : non pas une histoire d'œuvre inachevée, de gloire et de postérité, mais sa simple disparition physique. Si proche. Si douloureuse. L'oubli éternel.
La Gardienne s'efforçait d'endurcir son cœur pour affronter l'épreuve, de réunir ses forces contre ceux qui lui avaient infligé ces tourments – des adeptes du Culte des Damnés qui l'avaient maudite, marquée, car elle avait découverte qu'ils infiltraient peu à peu la capitale, enlevant des civils et des combattants pour leurs sombres projets. Il fallait en avertir l'Alliance, le monde ...
La douleur froide se réveilla dans ses poumons, étreignit son cœur et elle porta sa main à sa bouche. Une nouvelle quinte et elle observa qu'a nouveau elle crachait du sang. Depuis ce funeste jour où elle avait rencontré la nécromancienne et sa garde chevalier de la mort dans les égouts ...
Les sanglots en Darnassien qui finirent par éclater sans qu'elle ne s'en rende compte ne firent que lui rappeler sa honte et sa faiblesse.
Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir, je ne veux pas ...
Dessins unrelated. Merci à Sen'Tren.
Severnaya
Re: Cordana "Tyrannie" Felsong
Chapelle de l'Espoir de Lumière, Lordaeron.
C'en était fini. Elle avait triomphé de son adversaire, sans la moindre difficulté. D'un seul geste de sa lame, la silhouette en armure noire jetterait à bas tout un rêve, un espoir de vie et de renaissance. De son épée, elle achèverait une civilisation entière.
La terre était livrée à l'obscurité, le ciel masqué par de lourds et sombres nuages, lesquels pleuvaient des larmes de sang. Le sol en était imprégné, boueux, faisant glisser les combattants, offrant une opportunité de plus aux serviteurs de la mort de les massacrer. Et des corps, le paysage en était couvert jusqu'à perte de vue. Elle, la guerrière, se tenait là, victorieuse, la botte ferrée écrasant la nuque d'un paladin désormais inanimé, sa main levée bien haut tenant par le cou une autre proie. Les plaques de saronite qui la protégeaient semblaient se nourrir de l'air corrompu, s'en rassasier, comme affreusement vivantes.
- RIEN NE SERT DE LUTTER. EN LA DERNIÈRE HEURE, TOUS DEVRONT SERVIR LE SEUL VRAI ROI.
La victime, une humaine au teint pâle et aux traits fins, la toisa de son regard haineux. Vêtue d'une lourde robe noire renforcée, son allégeance était proclamée par son tabard de la Croisade Écarlate, sa couleur blanc vif tranchant avec le schéma sombre de son apparence. Malgré sa position de faiblesse, les pieds pendant dans le vide et incapable de se défaire de la poigne d'acier qui menaçait de lui briser les cervicales, elle ne montrait aucunement la peur, comme le chevalier de la mort avait pu tant en voir alors qu'elle et les siens s'adonnaient à un génocide sur les faibles religieux.
- Tu brûleras pour l'éternité dans un feu purificateur, monstre, réussit à cracher faiblement la mage d'ombre.
- ALORS TU LA PASSERAS A MES COTES, lui répondit l'elfe de la nuit en levant bien haut sa gigantesque lame runique.
Un crépitement retentit dans les airs, alors que le temps semblait s'effilocher. Le sol trembla, suffisamment pour que la silhouette maléfique puisse le ressentir à travers ses lourdes bottes. C'est alors que l'explosion retentit. L'onde de choc balaya le paysage, et l'atteignit avant qu'elle n'ait le temps de comprendre. Elle fut traversée par la puissante énergie mais tint fermement debout, pénétrée jusqu'au plus profond d'elle-même, de sa chair, de son âme. Le chevalier chancela, et son poing hésitant lâcha l'écarlate alors qu'elle finissait par perdre son équilibre et tomber à terre.
Hurlement de douleur. Ses yeux étaient désormais aveugles, et elle ne voyait plus que du blanc. Elle avait l'impression que son crâne était percé d'aiguilles de métal chauffées à blanc. Un air chaud s'engouffra dans ses poumons gelés, et pour la première fois depuis sa création, le Chevalier de la Mort Tyrannie respira. Suivit le premier battement de cœur, puis la première pensée.
Qu ... Qu'est-ce que je fais ici ... ?
A la Chapelle, une immense colonne de Lumière s'élevait dans le ciel, dispersants les nuages. Cordana la fixa, avant de sombrer dans l'inconscience.
[HRP - Le tout dernier chapitre sera un peu plus long à produire. J'espère que ça vous aura plu]
C'en était fini. Elle avait triomphé de son adversaire, sans la moindre difficulté. D'un seul geste de sa lame, la silhouette en armure noire jetterait à bas tout un rêve, un espoir de vie et de renaissance. De son épée, elle achèverait une civilisation entière.
La terre était livrée à l'obscurité, le ciel masqué par de lourds et sombres nuages, lesquels pleuvaient des larmes de sang. Le sol en était imprégné, boueux, faisant glisser les combattants, offrant une opportunité de plus aux serviteurs de la mort de les massacrer. Et des corps, le paysage en était couvert jusqu'à perte de vue. Elle, la guerrière, se tenait là, victorieuse, la botte ferrée écrasant la nuque d'un paladin désormais inanimé, sa main levée bien haut tenant par le cou une autre proie. Les plaques de saronite qui la protégeaient semblaient se nourrir de l'air corrompu, s'en rassasier, comme affreusement vivantes.
- RIEN NE SERT DE LUTTER. EN LA DERNIÈRE HEURE, TOUS DEVRONT SERVIR LE SEUL VRAI ROI.
La victime, une humaine au teint pâle et aux traits fins, la toisa de son regard haineux. Vêtue d'une lourde robe noire renforcée, son allégeance était proclamée par son tabard de la Croisade Écarlate, sa couleur blanc vif tranchant avec le schéma sombre de son apparence. Malgré sa position de faiblesse, les pieds pendant dans le vide et incapable de se défaire de la poigne d'acier qui menaçait de lui briser les cervicales, elle ne montrait aucunement la peur, comme le chevalier de la mort avait pu tant en voir alors qu'elle et les siens s'adonnaient à un génocide sur les faibles religieux.
- Tu brûleras pour l'éternité dans un feu purificateur, monstre, réussit à cracher faiblement la mage d'ombre.
- ALORS TU LA PASSERAS A MES COTES, lui répondit l'elfe de la nuit en levant bien haut sa gigantesque lame runique.
Un crépitement retentit dans les airs, alors que le temps semblait s'effilocher. Le sol trembla, suffisamment pour que la silhouette maléfique puisse le ressentir à travers ses lourdes bottes. C'est alors que l'explosion retentit. L'onde de choc balaya le paysage, et l'atteignit avant qu'elle n'ait le temps de comprendre. Elle fut traversée par la puissante énergie mais tint fermement debout, pénétrée jusqu'au plus profond d'elle-même, de sa chair, de son âme. Le chevalier chancela, et son poing hésitant lâcha l'écarlate alors qu'elle finissait par perdre son équilibre et tomber à terre.
Hurlement de douleur. Ses yeux étaient désormais aveugles, et elle ne voyait plus que du blanc. Elle avait l'impression que son crâne était percé d'aiguilles de métal chauffées à blanc. Un air chaud s'engouffra dans ses poumons gelés, et pour la première fois depuis sa création, le Chevalier de la Mort Tyrannie respira. Suivit le premier battement de cœur, puis la première pensée.
Qu ... Qu'est-ce que je fais ici ... ?
A la Chapelle, une immense colonne de Lumière s'élevait dans le ciel, dispersants les nuages. Cordana la fixa, avant de sombrer dans l'inconscience.
[HRP - Le tout dernier chapitre sera un peu plus long à produire. J'espère que ça vous aura plu]
Severnaya
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