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Message  Cleyam Mar 26 Aoû 2014, 09:47

*Début de l'enregistrement*

"- Bonjour Azeroth ! Bienvenue dans l'entrée n°726 du journal de Cleyam Olette, gnome de son état et fière membre de l'Alliance. Nous sommes en l'an 34 après la première ouverture de la Porte des Ténèbres, et j'enregistre ce message depuis un camp avancé des alliés aux Tarides du Nord, dont je tairais l'emplacement exact pour des raison de sécurité et... et bien parce que je ne sais foutrement pas où nous sommes, exactement ! ..."


"- Eugh... Où suis-je ?"

Elle cligna des yeux, et ce simple fait lui donna envie de vomir. La douleur fulgurante qui lui transperça la cervelle lui donna l'impression qu'on venait d'y mettre le feu, par simple plaisir de la dénuer de toute notion du temps et de l'espace. Bien maigre récompense, la pénombre ne lui laissa deviner rien d'autre de sa position qu'une pièce sale, aux murs et au plafond de pierre. Venant rajouter à son malaise, la taille réduite des murs, l'odeur épouvantable et la chaleur monstrueuse lui firent tourner la tête. Le seul son qui lui était audible était le clapotis de l'eau.



"... Hm, cela dit nous sommes en bord de mer, et je dois bien admettre que l'air frais du large est on ne peut plus revigorant ! L'équipe est sympathique, et je ne doute pas que nous irons loin, tous ensembles. Pour rappel, je suis "consultante en génie militaire" au sein du groupe, et je vous propose de vous réferer à l'entrée n°724 pour davantage de détails à ce sujet. Pour le moment, les rapports font état de violents combats dans le coin, tandis que les loyalistes kor'krons en font baver à la Rébellion Sombrelance. Je ne suis pas une grande amatrice de ces trolls, mais il faut bien admettre que pour une fois, ce n'est que justice qu'on leur donne un coup de main. Surtout qu'on y gagne autant qu'eux, pas vrai ? "

Elle s'éveilla à nouveau en entendant un hurlement perçant provenant de quelque part au-delà des parois de la pièce. Dodelinant de la tête, ce qui vint renforcer sa migraine et à nouveau lui donner envie de régurgiter, elle essaya de se concentrer suffisamment longtemps pour comprendre ce qui se passait. Les hurlements semblaient se rapprocher, accompagnés d'un cliquetis régulier de métal et de bruits de pas. Celui qui beuglait ainsi s'exprimait dans une langue étrangère à la sienne, avec un accent fort prononcé. Cela se poursuivit encore un moment, l'écho de sa voix désespérée semblant tourbillonner dans sa tête, comme s'il s'agissait en fait de cette dernière, se plaignant à sa propriétaire de la douleur qu'elle subissait. Soudain, un bruit sourd et une voix grave et menaçante se fit entendre, puis le silence. Elle a lâcha un sanglot, perdue.


"... Vous savez, ce n'est pas la première fois que j'fais la guerre, ça nan ! On a vu des belles à Gnomeregan, avec ces foutus troggs ! Et même après, j'ai suffisamment bougé pour savoir ce que c'est ! J'ai même fait un service militaire à Hurlevent, vous vous rendez compte ? Bon, ça n'a pas duré longtemps à cause de mes passions "controversées" pour l'ingénierie expérimentale, mais n'empêche que je faisais bien mon boulot ! Et ouais, j'suis une dure, moi ! Pas moyen de me briser, je suis une gnome implacable, oui m'sieur ! "



Refaisant surface, elle constata qu'elle avait les yeux qui piquaient encore, sans doute à cause des larmes. Elle avait encore pleuré pendant son évanouissement, ce qui semblait être devenu une habitude tandis qu'elle comatait ainsi. Cette fois-ci, elle parvint à sentir qu'elle n'avait pas seulement mal au crâne au point de vouloir mourir, mais que ses poignés et ses chevilles subissaient un calvaire fort semblable. A la réflexion, c'était également le cas de son buste. Non... En vérité, tout son corps lui semblait brisé. Brisé et attaché dans les ténèbres, tout comme son esprit était perdu dans le chaos informe des délires d'une femme agonisante. Et toujours le son des gouttes d'eau sur le sol, ce son son si insignifiant, et qui sonnait pourtant comme un glas à ses oreilles...


"... Tiens, ils sonnent le cor ? Je me demande de quoi il s'agit. Peut être bien que les éclaireurs sont de retour ? Il parait que les kor'krons ont des caravanes qui traversent la région, pleines à craquer de fournitures vouées à l'effort de guerre. Je dois bien admettre que si on pouvait chiper quelques bidules aux gobelins de l'autre balourd d'Orgrimmar, il y aurait de quoi se marrer ! Au pire, une bonne vieille baston, ça ne m'a jamais fait peur. Et j'ai comme le sentiment que je vais être servie !"



Elle encaissa le choc avec un gémissement pitoyable, sa voix déformée et suppliante sonnant comme celle d'une autre à ses oreilles. Les aboiements menaçants de la silhouette massive qui la malmenait à nouveau ne faisaient aucun sens à ses oreilles, et elle n'envisageait même plus de résister. Que ne lui avait-il pas encore fait, après tout ? Une torture de plus ou de moins ne faisait pas de différence, après tout. Le coup suivant vint confirmer cette reflexion et mettre un terme à cet instant de lucidité, envoyant plusieurs de ses dents ainsi que sa conscience rejoindre le néant.



"... Vous savez quoi ? On sous-estime sans arrêt les gnomes, car nous sommes petits et donc moins musclés que les autres. Et bah je vais vous dire : c'est tout à fait vrai ! Plus petits, plus faibles, c'est exactement ça ! Par contre, ça veut aussi dire qu'on se bat avec deux fois plus de hargne pour se mettre à niveau ! Personne ne peut arriver à la cheville de la combativité légendaire de la techno-guerrière Cleyam Olette, pourfendeuse de saloperies en tout genre ! Et puis - .... hein ? Quoi ? Oh ! Merci pour le café, Denis !"


Pourquoi ne la tuait-il pas ? Elle en avait assez de souffrir dans le noir, de ne plus savoir, de ne plus comprendre, de ne plus pouvoir réfléchir plus de quelques instants sans que son cerveau ne crie au supplice. Si elle le pouvait, elle s'ouvrirait les veines dans l'instant, pour pouvoir se libérer de cet enfer. A moins qu'elle soit déjà morte ? Peut être qu'elle aurait du faire davantage attention aux sermons des humains sur la Lumière. Et cette fichue eau qui continuait de tomber ! Ce qu'elle la haïssait... Mais même cela était un effort de trop qui la faisait souffrir. Un sursaut de douleur lui donna un nouveau haut-le-cœur, et elle sombra à nouveau après quelques convulsions.




"... Le café, c'est tout de même vachement bien, comme invention. Le mec qui a eut cette idée est un foutu génie, moi je vous le dis ! Hein Denis que c'est un génie ! Bah ouais tu m'étonnes ! ... Où j'en étais moi ? Ah oui ! Le café ! Bon après, il parait que ça me rend léééégèrement énervée, et que cela aggrave mes tendances hyperactives ! Je ne vois pas de quoi ils se plaignent ! Je parle peut être beaucoup, mais au moins j'ai de la conversation ! Elles en sont où ces côtelettes, au fait ? Rah attends fait voir, tu t'y prends comme un manche !"


Durant ce réveil-ci, elle parvint à identifier que l'une des douleurs qu'elle ressentait quelque part au niveau de son abdomen était le tiraillement de la faim. Elle avait la gorge sèche depuis bien plus longtemps encore, et elle ne parvenait guère à se rappeler de camp datait son dernier repas, bien que le temps était une notion fort abstraite dans ce cachot. Elle se souvenait vaguement d'une bouillie infâme avec laquelle elle avait failli s'étouffer, mais guère plus.

Ploc. Ploc. Ploc.

Tout d'abord similaire à des cloches pour son esprit délirant, elle trouva soudain que ce son de gouttes avait quelque chose d’effrayant. Il lui rappelait le rythme implacable des coups qu'elle recevait à intervalles réguliers. Un frisson lui parcourut l'échine, et suffit à ce qu'elle laisse échapper un gémissement mêlant douleur à détresse. Elle suffoquait ici...



"... T'es content ? T'as tout cramé, et y'a de la fumée partout ! Non mais franchement, ça c'est pas faire cuire un repas et ça se la ramène avec la grandeur de la race humaine. Heureusement que vous avez vos bonnes femmes pour relever le niveau, sinon bonjour les dégâts ! M'enfin j'dis ça, j'dis rien. Ah zut, ça tourne encore, c'truc-là ? Bah mince, ça va encore être le bordel dans mes enregistrements. Attends voir, c'est quoi ça ? Hey Denis, t'as vu ? Mais nan, regarde pas ma main, triple andouille ! Là-bas !"



Ce son de liquide aurait pu la rendre folle, si elle avait encore la force de le devenir. Après sa dernière quinte de toux maladive, elle s'était à nouveau focalisé sur ce refrain entêtant, au point de se sentir hypnotisée par l'écho. Après un ou deux évanouissements de plus, elle en vint même à se dire que ce son était véritablement proche. Elle savait que tourner la tête, comme faire usage d'une quelconque partie de son corps, la ferait souffrir plus que la mort, mais la curiosité était tellement gravée en elle que même en cet instant de désespoir, elle venait tirailler la partie encore vaguement intact de son esprit. Elle le fit donc, fermant les yeux en grognant de douleur, et les rouvrit sur un spectacle troublant. Pourquoi la flaque se situait si près d'elle, et était teinté de pourpre. Et, plus important encore, où était sa main droite ?



"... Et bah les amis, ça devient intéressant ! A l'heure où je vous parle, on est sur le qui-vive car y'a les peaux vertes qui se préparent à nous attaquer ! Personnellement, je suis en train d'enfiler ma combinaison de combat, équipée de pistons et de suffisamment de gadgets pour décupler ma force et me rendre capable de rivaliser avec ces grosses brutes. Ça va leur faire tout drôle quand ils vont voir une petite furie comme moi venir les trancher en petits morceaux avec une lame d'acier faisant ma taille ! L'effet de surprise, mes loulous, il n'y a que ça de vrai ! Oh et puis vous verriez leurs têtes ! A chaque fois c'est la même chose, c'est franchement hilarant !"



Elle eut un rire nerveux, sonnant faux, qui s'étouffa bientôt tandis que, atteinte de la nausée, elle rendit le peu qu'elle avait réussi à ingurgiter dernièrement. Cela faisait au moins une source de douleur qu'elle pouvait à présent expliquer. Son visage se décomposait de plus en plus à chaque instant, ses yeux exorbités fixés sur le moignon sanglant au bout de son bras droit. Ce dernier avait était négligemment bandé avec des étoffes sales, qui étaient depuis longtemps imbibées de sang et retenait à grand peine une hémoragie. Le sang lui batait d'ailleurs aux tempes, tandis qu'elle sentait son cœur s'affoler. Alors ça y est ? C'était pour de bon cette fois ? Jusqu'alors elle voyait la mort comme une douce délivrance, mais ce retour brutal à la réalité lui faisait l'effet d'une douche froide venant pétrifier son esprit. La peur prit possession d'elle et elle sombra à nouveaux dans les pleurs, bien qu'elle soit trop déshydratée pour encore verser des larmes. Elle allait mourir ?!



"... Et bah c'est parti la compagnie ! Je vais arrêter l'enregistrement ici, et j'vais aller envoyer quelques gros lards rejoindre leurs esprits ou je ne sais quoi. On se retrouve dans la prochaine entrée les copains, et si vous trouvez cet enregistrement, bah faites pas la crevure et ramenez-le moi,c 'est un patrimoine que j'compte... euh... j'sais pas, donner à mes gosses quand j'en aurais, ou filer à un musée si j'deviens célèbre ! Allez, à la revoyure !"



La porte du cachot s'ouvrit avec fracas, tandis que le fantassin réajustait la spalière avec laquelle il l'avait enfoncée. Brandissant sa torche, il fronça le nez à cause de l'odeur de pourriture et d'excréments provenant de tout le bloc de cellule de cette aile des sales souterraines situées sous Orgrimmar. Non loin de là, il savait que d'autre étaient en train de se charger de l'emprisonnement des derniers kor'krons, tandis que tout le gratin se réunissait pour décider du sort de Hurlenfer. Pour sa part, il se contentait, avec son unité, d'explorer les coins perdus et inexplorés du complexe, afin de s'assurer qu'ils n'auraient plus de mauvaises surprises venant de la "Vrai Horde". Depuis qu'ils avaient trouvé cette oubliette, seuls quatre survivants avaient pu être extraits des lieux, contre bien plus de pauvres bougres mutilés et décédés dans leurs fers. Il ne s'attendait guère à mieux provenant de cette cellule-ci, puisqu'il y avait bien une demi-heure qu'aucun des secouristes improvisés n'avait retrouvé de nouveaux rescapés.

Cette cellule-ci abritait un petit être recroquevillé dans un coin, ce qui fit soudain monter une vague d'indignation chez le soldat, croyant voir un enfant et maudissant mille fois les orcs pour leur barbarie. Il s'approcha pour s'assurer du sort de la petite, lorsqu'il réalisa que la pauvre chose était une gnome, pâle comme la mort, au visage tuméfié et à la main tranchée, qui baignait dans son propre sang. Le plus affligeant était encore à venir, car lorsqu'il voulu s'assurer de son pouls, elle ouvrit des yeux injectés de sang vers lui, teintés d'angoisse et de folie, gémissant en cherchant à se protéger le visage de son moignon, tout en se recroquevillant en hoquetant de douleur. Il se hata de briser ses chaines, et se hâta d'appeler une équipe de guérisseurs. Se penchant ensuite sur ce qu'il restait de Cleyam, il la rassura :

"- Calmez-vous, à présent. Vous vous en êtes tiré."

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