Krorna Mande-Sang
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Krorna Mande-Sang
Les Tranchantes, au crépuscule, il y a des années.
A travers les bois clairsemés, une silhouette se découpe...
Une orque, jeune, environ quatorze ans, la peau brune, svelte et musculeuse, circule parmi les arbres et les buissons, une lame courte à la main, une lance en bois simple dans le dos.
Sur elle, une armure de cuir en peau de sabot-fourchu, habillant ses jambes et son torse. Sur ses épaules, une épaisse cape en fourrure de talbuk tombant le long de son dos, se terminant à l'arrière de ses cuisses.
Le vent siffle à travers les pitons rocheux, plantés là par les géants d'une autre ère. Pointés vers le ciel, ils semblent être mis en obstacle à un quelconque adversaire monstrueux, tel une rangée de pieux, défiant les étoiles qui brillent, plus haut dans le ciel.
L'orque s'attarde un instant sur l'ensemble, s'abandonnant au spectacle de la bataille céleste, tentant de s'imaginer les titans qui ont façonné de pareilles œuvres.
Le froid, mordant, la tire de ses songeries, la forçant à resserrer son étreinte sur sa cape, et à reprendre sa route. Il lui reste peu de temps...
Au loin, dans la pénombre de la nuit tombante, l'on peut distinguer les feux d'un camp, d'un village.
Celui des Sire-tonnerre. Les fiers guerriers du clan de Fenris le chasseur.
Les écumeurs de ce clan sont célèbres par leur fougue au combat et leur habileté sur le dos de leurs worgs au pelage roux.
Leur bannière flottait au vent, ornée du symbole du clan, l'éclat orange sur fond noir. Orange comme leurs loups.
La vagabonde se détourna des flammes pour s'éloigner. Elle n'était pas la bienvenue. Une Chanteguerre n'avait rien à faire chez les Sire-tonnerre.
Un bruit dans son dos, la fit s'arrêter. Les sens en alerte, elle tendit l'oreille scrutant l'obscurité par dessus son épaule.
Un bruissement, un buisson qui s'agite, un oiseau qui s'envole, dérangé par une présence inquiétante.
Un craquement. Puis un autre...
Un grondement sinistre s'éleva peu à peu de l'ombre, alors que la lumière des étoiles dévoilèrent une forme sinistre, aux crocs pointus.
Un worg. Massif, trapu, énorme, et dangereux.
Dans la pénombre, l'on ne pouvait distinguer que peu de détails, mais à sa démarche, on devinait qu'il était blessé. Clopinant lentement, il émergea de sa cachette, l'écume aux babines.
La jeune orque se figea en voyant un tel monstre se dresser devant elle. un frisson lui parcouru l'échine, lentement, alors que la sueur perlait déjà sur son front. La peur prenait lentement possession d'elle.
Elle grogna un coup pour tenter de réprimer son instinct, et de prendre ses jambes à son cou, mais celles-ci étaient plus que jamais tétanisées, tendues, incapables la mener loin de cette situation épineuse.
Mais le worg ne lui en laissa point le temps, et chargea. Tous crocs dehors, il tenta de la broyer entre ses mâchoires, mais celles-ci se refermèrent sur le vide, la vagabonde roulant sur le côté, se redressant à genou sur le sol rocailleux. Elle leva sa lame devant elle pour la placer entre son adversaire et sa vie. Le worg tourna furieusement vers elle. Dans ses yeux pouvait se lire la rage, la douleur, mais aussi la peur.
Maintenant éclairé tout entier par la lueur lunaire, on pouvait le voir décharné, et dépouillé. Sa fourrure était marquée par les traces de combats anciens, nombreux, et d'autres plus récents, bien moins nombreux. Il avait du être le chef de sa meute, mais le temps faisant son terrible effet, il avait cédé sa place à un jeune plus vailant que lui. A présent, il était faible, errant comme l'orque face à lui, sa proie.
Bondissant de nouveau, la jeune le réceptionna d'un coup de son épée. Mais celle-ci était trop hésitante, maladroite, et elle ne fit qu'érafler le museau de la bête, et attiser sa colère.
Cette dernière désarma sa faible adversaire en lui arrachant l'arme de ses mains tremblantes.
Paralysée par la peur, elle n'eu que le temps de lever les bras pour les opposer aux crocs qui se refermaient déjà sur elle. Il broya l'épaule de la jeune femme, la faisant crouler sous son poids. Le sang gicla sur la roche dure, et les deux s'affalèrent sur le sol.
Le worg tressaillit un instant, remuant la tête pour tenter de démembrer l'orque, mais celle-ci résistait en lui tenant la gueule fermement de son bras valide. Cherchant une solution pour s'extraire de l'étreinte mortelle, elle tira sa lance avec peine, et piqua le flanc du worg à plusieurs reprises. Au premier coup, il grogna.
Au second, il aboya. Au dernier, il lâcha prise, et battit en retraite en reculant.
Reprenant sa respiration, l'orque se releva sur ses jambes, plus flageolantes que jamais. La terreur, la peur.. Mais aussi une sensation.. Chaude, forte, qui battait dans son cœur... Ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait un tel entrain.
La douleur se faisait de plus en plus faible, alors que son souffle s'accélérait, ses sens s'aiguisant peu à peu. Ses jambes retrouvaient de leur mobilité, les tremblements se calmant peu à peu, alors que la chaleur grandissait dans sa poitrine, son poing resserrant son emprise sur la lance.
La créature exsangue, pris son élan pour s'élancer sur l'orque blessée, mais celle-ci ne recula pas cette fois. Poussant un rugissement, elle brandit la lance devant elle, pour empaler le worg dessus. Mais la force de ses bras n'y suffirait pas. A l'instant ou la bête bondit pour lui asséner un nouveau coup de crocs, l'orque glissa au sol, et planta la partit ronde de sa lance dans le sol, le pieux tendu vers les cieux. Alors la bête retomba, et la lance la transperça de part en part, ressortant dans son dos, à travers sa fourrure claire, il laissant une tâche plus sombre. Du sang.
Le monstre poussa un glapissement, comme surpris, et un dernier grognement s'échappa d'entre ses crocs, qui se refermèrent à quelques centimètres du visage de l'orque.
Un long moment passa, alors que les deux restaient immobiles, l'un sur l'autre.
Puis le corps du worg tomba sur le côté.
La lance l'avait atteint en plein cœur, le faisant éclater dans sa poitrine, le tuant sur le coup.
Encore stupéfaite, la jeune orque se redressa vivement pour faire face au cadavre encore chaud sur le sol. Elle essuya la bave qui lui avait coulé sur le visage, et resta plantée debout, courbée en avant, les yeux écarquillés, haletante.
Elle mis du temps à réaliser, qu'elle pouvait maintenant rentrer chez elle.
A travers les bois clairsemés, une silhouette se découpe...
Une orque, jeune, environ quatorze ans, la peau brune, svelte et musculeuse, circule parmi les arbres et les buissons, une lame courte à la main, une lance en bois simple dans le dos.
Sur elle, une armure de cuir en peau de sabot-fourchu, habillant ses jambes et son torse. Sur ses épaules, une épaisse cape en fourrure de talbuk tombant le long de son dos, se terminant à l'arrière de ses cuisses.
Le vent siffle à travers les pitons rocheux, plantés là par les géants d'une autre ère. Pointés vers le ciel, ils semblent être mis en obstacle à un quelconque adversaire monstrueux, tel une rangée de pieux, défiant les étoiles qui brillent, plus haut dans le ciel.
L'orque s'attarde un instant sur l'ensemble, s'abandonnant au spectacle de la bataille céleste, tentant de s'imaginer les titans qui ont façonné de pareilles œuvres.
Le froid, mordant, la tire de ses songeries, la forçant à resserrer son étreinte sur sa cape, et à reprendre sa route. Il lui reste peu de temps...
Au loin, dans la pénombre de la nuit tombante, l'on peut distinguer les feux d'un camp, d'un village.
Celui des Sire-tonnerre. Les fiers guerriers du clan de Fenris le chasseur.
Les écumeurs de ce clan sont célèbres par leur fougue au combat et leur habileté sur le dos de leurs worgs au pelage roux.
Leur bannière flottait au vent, ornée du symbole du clan, l'éclat orange sur fond noir. Orange comme leurs loups.
La vagabonde se détourna des flammes pour s'éloigner. Elle n'était pas la bienvenue. Une Chanteguerre n'avait rien à faire chez les Sire-tonnerre.
Un bruit dans son dos, la fit s'arrêter. Les sens en alerte, elle tendit l'oreille scrutant l'obscurité par dessus son épaule.
Un bruissement, un buisson qui s'agite, un oiseau qui s'envole, dérangé par une présence inquiétante.
Un craquement. Puis un autre...
Un grondement sinistre s'éleva peu à peu de l'ombre, alors que la lumière des étoiles dévoilèrent une forme sinistre, aux crocs pointus.
Un worg. Massif, trapu, énorme, et dangereux.
Dans la pénombre, l'on ne pouvait distinguer que peu de détails, mais à sa démarche, on devinait qu'il était blessé. Clopinant lentement, il émergea de sa cachette, l'écume aux babines.
La jeune orque se figea en voyant un tel monstre se dresser devant elle. un frisson lui parcouru l'échine, lentement, alors que la sueur perlait déjà sur son front. La peur prenait lentement possession d'elle.
Elle grogna un coup pour tenter de réprimer son instinct, et de prendre ses jambes à son cou, mais celles-ci étaient plus que jamais tétanisées, tendues, incapables la mener loin de cette situation épineuse.
Mais le worg ne lui en laissa point le temps, et chargea. Tous crocs dehors, il tenta de la broyer entre ses mâchoires, mais celles-ci se refermèrent sur le vide, la vagabonde roulant sur le côté, se redressant à genou sur le sol rocailleux. Elle leva sa lame devant elle pour la placer entre son adversaire et sa vie. Le worg tourna furieusement vers elle. Dans ses yeux pouvait se lire la rage, la douleur, mais aussi la peur.
Maintenant éclairé tout entier par la lueur lunaire, on pouvait le voir décharné, et dépouillé. Sa fourrure était marquée par les traces de combats anciens, nombreux, et d'autres plus récents, bien moins nombreux. Il avait du être le chef de sa meute, mais le temps faisant son terrible effet, il avait cédé sa place à un jeune plus vailant que lui. A présent, il était faible, errant comme l'orque face à lui, sa proie.
Bondissant de nouveau, la jeune le réceptionna d'un coup de son épée. Mais celle-ci était trop hésitante, maladroite, et elle ne fit qu'érafler le museau de la bête, et attiser sa colère.
Cette dernière désarma sa faible adversaire en lui arrachant l'arme de ses mains tremblantes.
Paralysée par la peur, elle n'eu que le temps de lever les bras pour les opposer aux crocs qui se refermaient déjà sur elle. Il broya l'épaule de la jeune femme, la faisant crouler sous son poids. Le sang gicla sur la roche dure, et les deux s'affalèrent sur le sol.
Le worg tressaillit un instant, remuant la tête pour tenter de démembrer l'orque, mais celle-ci résistait en lui tenant la gueule fermement de son bras valide. Cherchant une solution pour s'extraire de l'étreinte mortelle, elle tira sa lance avec peine, et piqua le flanc du worg à plusieurs reprises. Au premier coup, il grogna.
Au second, il aboya. Au dernier, il lâcha prise, et battit en retraite en reculant.
Reprenant sa respiration, l'orque se releva sur ses jambes, plus flageolantes que jamais. La terreur, la peur.. Mais aussi une sensation.. Chaude, forte, qui battait dans son cœur... Ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait un tel entrain.
La douleur se faisait de plus en plus faible, alors que son souffle s'accélérait, ses sens s'aiguisant peu à peu. Ses jambes retrouvaient de leur mobilité, les tremblements se calmant peu à peu, alors que la chaleur grandissait dans sa poitrine, son poing resserrant son emprise sur la lance.
La créature exsangue, pris son élan pour s'élancer sur l'orque blessée, mais celle-ci ne recula pas cette fois. Poussant un rugissement, elle brandit la lance devant elle, pour empaler le worg dessus. Mais la force de ses bras n'y suffirait pas. A l'instant ou la bête bondit pour lui asséner un nouveau coup de crocs, l'orque glissa au sol, et planta la partit ronde de sa lance dans le sol, le pieux tendu vers les cieux. Alors la bête retomba, et la lance la transperça de part en part, ressortant dans son dos, à travers sa fourrure claire, il laissant une tâche plus sombre. Du sang.
Le monstre poussa un glapissement, comme surpris, et un dernier grognement s'échappa d'entre ses crocs, qui se refermèrent à quelques centimètres du visage de l'orque.
Un long moment passa, alors que les deux restaient immobiles, l'un sur l'autre.
Puis le corps du worg tomba sur le côté.
La lance l'avait atteint en plein cœur, le faisant éclater dans sa poitrine, le tuant sur le coup.
Encore stupéfaite, la jeune orque se redressa vivement pour faire face au cadavre encore chaud sur le sol. Elle essuya la bave qui lui avait coulé sur le visage, et resta plantée debout, courbée en avant, les yeux écarquillés, haletante.
Elle mis du temps à réaliser, qu'elle pouvait maintenant rentrer chez elle.
Merveilleuse
Re: Krorna Mande-Sang
Le village était paisible.
Mis a part les cris des enfants en train de se chamailler, et les bruits de cuisine, rien ne venait troubler le calme.
Affairée au dessus de sa marmite, une orque âgée semblait concentrée, les sourcils froncés, une louche en bois en main.
-Hm... Le sapta de vision... Quel est la recette, déjà?.. Des racines d'herbe des montagnes?.. Ou peut être des pousses fraîches de mandragore?... Hm...
Elle grogna, en se frottant le menton, alors que les jeunes orcs s'agitaient à l'extérieur, troublant sa réflexion.
Elle avait été jeune, elle aussi, il y a bien longtemps. Elle pouvait gambader, aller chasser, cueillir les plantes pour ses potions et onguents, courtiser les mâles et veiller tard le soir pour faire la fête autour du feu...
Mais cela c'était avant. Maintenant elle est la chamane la plus ancienne du clan. Beaucoup disent qu'elle perd la tête, comme elle ne pouvait s'empêcher de le penser du vieux Barma, à son époque. Elle était devenue son apprentie, puis son assistante, il l'envoyait cueillir les plantes dont il avait besoin et elle avait appris beaucoup de lui, avant sa folie.
Il était devenu de plus en plus nerveux, et ses propos se faisaient incohérents. Il parlait de feu qui venait du ciel, et de mauvais esprits porteurs de nouvelles funestes pour le village.
Peu de temps après, il s'était éteint à la suite d'une forte fièvre, emporté dans son délire.
Elle avait alors pris sa place, en tant que guérisseuse, porteuse des espoirs de son clan.
Son temps venait à passer, bientôt elle devra trouver un remplaçant pour assumer sa charge, avant qu'elle n'aille rejoindre les ancêtres.
Cela ne tarderait pas. Elle voyait son reflet dans l'eau de la marmite, encore tiède. Ses cheveux gris, et ternes, son visage émacié, ses os saillants, sous sa peau tâchée par la vieillesse...
Un cri de surprise la tira de sa rêverie, lui arrachant un nouveau grognement. Les enfants sont si turbulents, pensa-t-elle.
-Bon... Où en étais-je?... Ah oui, les racines de mandragore...
Alors qu'elle fouillait dans son étagère, le brouhaha dehors se faisait de plus en plus faible, sûrement que les enfants s'en étaient allé jouer plus loin.
Elle finit par trouver le pot en bois contenant les précieuses plantes, et ouvrit le couvercle de celui-ci.
Vide. Comme beaucoup d'autres.
Depuis que sa petite fille n'était plus là elle se retrouvait sans aide pour la cueillette.
Ses pots se vidaient au fil des semaines qui passaient et plusieurs malades étaient encore en attente de soin, ces derniers jours.
La jeune était partie pour son rite de passage à l'âge adulte. Plusieurs autres jeunes étaient partis, mais elle n'était toujours pas revenue. Certains avaient quelques blessures, d'autres avaient attrapé des fièvres, ou des diarrhées en mangeant des baies indigeste.
Elle se faisait un sang d'encre. Elle comptait sur la jeune pour assurer la charge quand elle n'en sera plus capable.
Apprendre sa mort la ferait sûrement défaillir. Autant ne pas savoir, et penser au clan, avant tout.
Le silence pesant qui s'installait attira l'attention de l'orque. Elle tendit l'oreille, et ne distingua plus que le sifflement des oiseaux, par cette belle après-midi ensoleillée.
Elle se détourna de son étagère pour s'approcher du voile de sa tente, et tendit la main pour l'ouvrir. Soudain, le voile se souleva d'un coup, sans qu'elle ne l'ait touché, la faisant sursauter, le pot lui filant entre les doigts.
Devant elle se dressait Margash, un jeune mâle qui venait de rentrer de son épreuve. Il avait ramené les plumes d'un arakkoa mâle, ainsi que les blessures infligées par le bec acéré qui va avec.
Son visage était en sueur, il était pâle, et tremblant. La vieille s'approcha pour lui porter la main au front.
-Eh bien, Marg'? Es tu encore malade?
-Mère-grand... Elle...Elle est revenue.
A ces mots tremblant et à l'inquiétude du jeune, la vieille ne put qu'avoir un frisson d'appréhension.
-Viens, ca à l'air.. grave.
Mis a part les cris des enfants en train de se chamailler, et les bruits de cuisine, rien ne venait troubler le calme.
Affairée au dessus de sa marmite, une orque âgée semblait concentrée, les sourcils froncés, une louche en bois en main.
-Hm... Le sapta de vision... Quel est la recette, déjà?.. Des racines d'herbe des montagnes?.. Ou peut être des pousses fraîches de mandragore?... Hm...
Elle grogna, en se frottant le menton, alors que les jeunes orcs s'agitaient à l'extérieur, troublant sa réflexion.
Elle avait été jeune, elle aussi, il y a bien longtemps. Elle pouvait gambader, aller chasser, cueillir les plantes pour ses potions et onguents, courtiser les mâles et veiller tard le soir pour faire la fête autour du feu...
Mais cela c'était avant. Maintenant elle est la chamane la plus ancienne du clan. Beaucoup disent qu'elle perd la tête, comme elle ne pouvait s'empêcher de le penser du vieux Barma, à son époque. Elle était devenue son apprentie, puis son assistante, il l'envoyait cueillir les plantes dont il avait besoin et elle avait appris beaucoup de lui, avant sa folie.
Il était devenu de plus en plus nerveux, et ses propos se faisaient incohérents. Il parlait de feu qui venait du ciel, et de mauvais esprits porteurs de nouvelles funestes pour le village.
Peu de temps après, il s'était éteint à la suite d'une forte fièvre, emporté dans son délire.
Elle avait alors pris sa place, en tant que guérisseuse, porteuse des espoirs de son clan.
Son temps venait à passer, bientôt elle devra trouver un remplaçant pour assumer sa charge, avant qu'elle n'aille rejoindre les ancêtres.
Cela ne tarderait pas. Elle voyait son reflet dans l'eau de la marmite, encore tiède. Ses cheveux gris, et ternes, son visage émacié, ses os saillants, sous sa peau tâchée par la vieillesse...
Un cri de surprise la tira de sa rêverie, lui arrachant un nouveau grognement. Les enfants sont si turbulents, pensa-t-elle.
-Bon... Où en étais-je?... Ah oui, les racines de mandragore...
Alors qu'elle fouillait dans son étagère, le brouhaha dehors se faisait de plus en plus faible, sûrement que les enfants s'en étaient allé jouer plus loin.
Elle finit par trouver le pot en bois contenant les précieuses plantes, et ouvrit le couvercle de celui-ci.
Vide. Comme beaucoup d'autres.
Depuis que sa petite fille n'était plus là elle se retrouvait sans aide pour la cueillette.
Ses pots se vidaient au fil des semaines qui passaient et plusieurs malades étaient encore en attente de soin, ces derniers jours.
La jeune était partie pour son rite de passage à l'âge adulte. Plusieurs autres jeunes étaient partis, mais elle n'était toujours pas revenue. Certains avaient quelques blessures, d'autres avaient attrapé des fièvres, ou des diarrhées en mangeant des baies indigeste.
Elle se faisait un sang d'encre. Elle comptait sur la jeune pour assurer la charge quand elle n'en sera plus capable.
Apprendre sa mort la ferait sûrement défaillir. Autant ne pas savoir, et penser au clan, avant tout.
Le silence pesant qui s'installait attira l'attention de l'orque. Elle tendit l'oreille, et ne distingua plus que le sifflement des oiseaux, par cette belle après-midi ensoleillée.
Elle se détourna de son étagère pour s'approcher du voile de sa tente, et tendit la main pour l'ouvrir. Soudain, le voile se souleva d'un coup, sans qu'elle ne l'ait touché, la faisant sursauter, le pot lui filant entre les doigts.
Devant elle se dressait Margash, un jeune mâle qui venait de rentrer de son épreuve. Il avait ramené les plumes d'un arakkoa mâle, ainsi que les blessures infligées par le bec acéré qui va avec.
Son visage était en sueur, il était pâle, et tremblant. La vieille s'approcha pour lui porter la main au front.
-Eh bien, Marg'? Es tu encore malade?
-Mère-grand... Elle...Elle est revenue.
A ces mots tremblant et à l'inquiétude du jeune, la vieille ne put qu'avoir un frisson d'appréhension.
-Viens, ca à l'air.. grave.
Merveilleuse
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