Danaé de Listowel

Les Huntingdon sont une famille noble originaire de Kul Tiras connue pour son sens du commerce, son ingénierie maritime et ces gens au style vestimentaire sobre mais luxueux, au caractère pacifique mais tenace. L’île d’Huntingdon se situe à 400 kilomètres au nord de Kul Tiras tout en restant sous sa juridiction.
Le symbole des Huntingdon est une ancre cendrée sur fond argent, à contours cendrés. La devise de la famille est « Nil fulmina terrent » (Ils ne craignent pas la foudre).

Pendant les deux dernières grandes guerres, les Huntingdon ont fourni ce qu’il pouvait à l’Alliance, principalement des navires, du fer ainsi qu’une partie de leur petite armée, mais peu revinrent sur leurs terres et la plupart moururent lors de l’invasion des nagas qui menaçaient Kul Tiras. Peu après celle-ci, des mages de Dalaran installèrent leurs quartiers dans la capitale, Boralus, quasiment désertée, tout comme le reste de l’île de Kul Tiras. Seules quelques familles restèrent sur l’île et celles qui étaient sous sa juridiction, dont les Huntingdon. Ceux-ci ne pouvaient laisser leurs ressources et leurs terres entre des mains qui n’étaient pas les leurs, mais ils n’étaient plus assez nombreux pour espérer retrouver leur félicité d’antan. Seul le Duc Andrew Murray II d’Huntingdon et sa fille, Danaé d’Huntingdon, restèrent sur les côtes de leur île. Quelques années avant le cataclysme, Danaé d’Huntingdon devint duchesse et aussi épouse d’Albéric de Listowel, la faisant aussi duchesse des Archipels de Listowel. Restant désormais sur les îles de Listowel, elle dirige à distance ses propres biens.

Née en l’an trois de notre ère dans la capitale de l’île Kul Tiras, Boralus, Danaé de Listowel grandit au sein d’une famille noble dirigée par son père, le Duc Andrew Murray II d’Huntingdon.
Celui-ci n’est en rien l’incarnation du père aimant et attentif à son épouse, Lizbeth d’Huntingdon, et à son enfant, désirant un fils. Il ne sera donc qu’un fantôme lors de l’enfance de Danaé, jusqu’à ce que sa mère, Lizbeth d’Huntingdon, meurt de maladie du foie à ses onze ans.

Le Duc d’Huntingdon dut donc s’enquérir un peu plus de l’éducation de sa fille unique, malgré les précepteurs. Danaé était douée en sciences, en géopolitique, en langues et en histoire, mais la littérature n’était pas son fort. Son père ne pouvant rester sur les terres de par ses obligations – commerce par voies maritimes d’ambre, d’aigue-marine, de perles, de fer (brut et produits finis, principalement des boulets de canons), de produits de la pêche et de diverses plantes et décoctions médicinales -, il se résigna à l’emmener avec lui plusieurs fois, ce qui fit découvrir à Danaé la mer, en dehors des côtes de l’île de Kul Tiras et d'Huntingdon, le commerce, la négociation, les murlocs, les pirates, le danger, et les nains, avec qui les Huntingdon avait des affaires pérennes depuis des générations. Elle apprécia tout de suite ces gens un peu bourrus et joviaux ayant un grand sens des affaires. A la plus grande surprise de son père, elle développa un don pour celles-ci et c’est ainsi qu’il prit la peine de commencer son apprentissage.

A l’âge de 14 ans, cependant, le Duc d’Huntingdon prit la décision de sceller une alliance avec les Listowel, des nobles gilnéens aux affaires plutôt prospères, en convenant de donner la main de Danaé à l’aîné des Listowel, Albéric. Les deux jeunes gens ne se connaissaient pas et ne le feront que bien des années plus tard.
Quelques semaines passèrent et, alors que les navires étaient à quai pour cause de violentes tempêtes, Danaé aidait malgré le temps les marins à décharger le restant de caisses de marchandises précieuses qui étaient encore sur le dernier bateau avec son père et quelques soldats affectés au port. C’est alors qu’une vague plus grande que les autres s’abattit sur eux, les entraînant pour la plupart dans la mer, la surprise les empêchant de s’accrocher à quoi que ce soit.

Danaé s’enfonça un peu plus profondément dans l’eau sombre, secouée par les remous et paniquant en essayant de remonter à la surface, ne voyant rien d’autre que les bulles qu’elle faisait en battant des bras. Cette soudaine cécité causée par la couleur de l’eau et son impression d’asphyxie se firent de plus en plus présentes, Danaé paniqua encore plus et ne chercha plus à retenir sa respiration, avalant de grandes goulées d’eau salée. Elle ferma les yeux, se laissant mourir.

Soudain elle sentie une aura de puissance la propulser si vite qu’elle garda les yeux fermées, terrifiée à l’idée que ce soit là le chemin la menant à la mort. Elle ne savait pas vers où cette présence la menait, mais elle ne ressentit plus de peur, convaincue de sa fin. Danaé laissa alors la curiosité la saisir et ouvrit les yeux comme elle le pouvait. Sa vision fut floue à cause de l’eau et de la vitesse, mais elle crut voir un esprit de l’eau, un élémentaire. Elle essaya de le toucher mais elle émergea avec force de l’eau et fut catapultée sur la côte, où elle recracha toute l’eau qu’elle avait accumulée dans ses poumons. Hébétée au possible par l’apparition qui l’avait semble-t-il sauvé mais réveillée par le bruit du tonnerre, elle courut comme elle le put vers le port.
Danaé garda pour elle son récit que le Duc d’Huntingdon jugerait fantaisiste, mais ne put s’empêcher de penser de façon irrationnelle quant au fait qu’elle fut sauvée par un élémentaire d’eau. Se pourrait-il que celui-ci fût juste là, au bon moment, ou était-ce quelque chose de plus… Prophétique ? Elle aimait l’eau, sous toutes ses formes, elle se sentait à son aise – en dehors de cette précédente aventure dont elle se souviendrait toute sa vie – dans cet environnement, mais de là à penser que l’élémentaire l’avait senti… Puis soudain elle comprit ce qu’elle allait faire.

Le Duc Andrew Murray II d’Huntingdon regardait sa fille d’un air impassible quand elle exprima son souhait d’étudier la magie – et apparemment, plus particulièrement l’hydromancie et la cryomancie – tout en lui promettant que ce n’était pas une excuse pour fuir le mariage arrangé dont elle se sentait victime et dont l’accord avait été fait quelques semaines auparavant. Soit, il lui donna l’autorisation pour cela, après tout, ce pourrait être utile d’avoir un lien avec Dalaran.

Danaé étudia donc plusieurs années les arcanes, sans se soucier de son futur mariage avec Albéric de Listowel qui arrivait à grands pas, et noua des liens avec quelques mages ayant la même spécialité qu’elle – lui assurant des contacts au sein des instances de Dalaran -, ainsi qu’avec Fluctus, l’élémentaire d’eau qui l’assistait dans ses recherches et avec qui elle tissa un lien indéfectible.

Le temps passa et le Duc d’Huntingdon mourut avant le mariage de sa fille, celle-ci dut donc revenir sur les terres de sa famille et prendre la place de son père. L’alliance demeura entre les Listowel et les Huntingdon, et c’est ainsi qu’à 21 ans, un âge incroyablement avancé pour une jeune femme encore non mariée, Danaé d’Huntingdon devint Danaé de Listowel.

Au départ, le mariage de Danaé et d’Albéric ne devait être qu’une alliance entre nobles, mais le temps passé ensemble et les affinités ont fait qu’aujourd’hui ces deux personnes s’aiment d’un amour profond et sincère.
De nos jours, Danaé, duchesse des Archipels de Listowel et d’Huntingdon, exerce son pouvoir sur ses propres terres avec fermeté et justesse, en maintenant les alliances passées et présentes, et cherche, avec son époux Albéric, duc des Archipels de Listowel, à en forger d’autres afin de restaurer la grandeur de leurs puissances mutuelles et conjuguées par le biais du commerce, de l’ingénierie maritime et des pouvoirs militaires et politiques qui leurs incombent dans leur soutien de l’Alliance.