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Message  Asélryn / Towann Mar 15 Nov 2016, 15:42

C’était le bon endroit. Le vieil elfe pouvait le reconnaître dans la pénombre du crépuscule, même amplifiée par l’épaisse forêt et malgré le passage des siècles. La nature avait déjà ses droits ici, mais elle les avait affirmés et la végétation dissimulait totalement l’entrée du refuge secret qu’il avait laissé derrière lui il y a bien longtemps. Comme prévu.

« Nous sommes arrivés. »

Un peu en retrait, l’enfant qui l’accompagnait se murait dans un mutisme farouche, ayant réalisé que ses protestations ne menaient à rien. Il avait vainement tenté de s’enfuir une paire de fois, mais il l’avait rattrapé sans violence aucune. Estornel ne pouvait le blâmer, il l’avait arraché à son père et il lui faudrait un peu de temps avant de le convaincre que c’était pour son bien. Le jeune Elrundil le dévisageait désormais en voulant montrer un semblant de bravoure mais sa peur était palpable.
D’un geste, le druide poussa les plantes devant lui à s’écarter et révéler le passage qui s’enfonçait sous terre.

« Voilà bien longtemps que je ne suis plus venu, j’ai caché ici quelque chose de primordial dans la défense de notre monde. »

Il l’invita à descendre, se fendant d’un léger sourire. Ils entamèrent leur descente.

« Tu te demandes ce que je peux bien te vouloir. Comme je l’ai expliqué à ton père, tu es l’héritier de grands pouvoirs, des pouvoirs que je compte t’aider à révéler. Je pense être le mieux placé pour ça, après tout nous faisons partie de la même famille. »
« Pourquoi papa t’a attaqué alors ? »
« Nous avons toujours eu des rapports compliqués, du mal à nous comprendre. Il n’a jamais du te parler de moi mais je suis ton grand-père. »


Estornel sentit que la peur commençait à laisser place à la curiosité. Mais le jeune elfe était encore clairement intimidé, il poursuivit.

« Tu sais peut-être que les démons cherchent à nous envahir, c’est la raison de ma présence ici. J’ai pensé que t’emmener avec moi serait le meilleur moyen de t’aider à manifester tes dons. »
« Mes dons ? »
« Oui, des dons que nous allons les découvrir ensemble. »


Ils débouchèrent sur une grande salle vaguement éclairée par une portion des murs. Estornel passa sa main sur la lanterne imbriquée dans la paroi, retirant une couche de poussière et permettant à la lumière de mieux se diffuser.
Aucune structure n’était visible, on aurait pu croire à une simple cavité si de larges racines faisant office de poutres de soutien ne trahissaient pas l’œuvre d’un druide pour bâtir cet endroit. Bien que la flore fût libre ici, plusieurs plantes se détachaient clairement du reste au centre de la pièce. De simples plants aux feuilles sombres marbrées d’un rouge sanguin surmontées d’un large bulbe, hauts d’une quarantaine de centimètres.

« Enfin prêtes… »
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Un moyen de nous défendre, de faire appels à de puissants défenseurs venus d’un monde jumeau d’Azeroth. As-tu déjà entendu parler du Rêve d’Emeraude ? »


Elrundil secoua la tête, Estornel esquissa un léger sourire.

« Permets-moi de t’éduquer. »
Asélryn / Towann
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Message  Asélryn / Towann Ven 18 Nov 2016, 20:50

« C’est absurde. Le shan’do Hurlorage en personne peut en témoigner, Xavius est mort et le Cauchemar a commencé à se résorber. Je ne remets pas vos talents en question mais s’il avait recommencé à se répandre, de nombreux druides l’auraient ressenti. Nous pouvons difficilement nous fier à un simple pressentiment de votre part Stormrunner. »

Le tauren essayait de garder un ton courtois mais il restait indéniablement sec dans ses propos. Mais il était l’archidruide ici, Déania n’était à ses yeux qu’une disciple avec peu d’expérience. Chez les kaldorei le druidisme avait été réservé aux hommes durant de nombreux siècles, c’est pourquoi elle ne pouvait pas si simplement arguer que son père l’avait formée en secret dès son plus jeune âge pour prouver son expérience.

« Ignorer un risque ne pardonne pas quand il s’agit du Cauchemar, archidruide Corne-Fière. »
« Nous avons bien d’autres priorités pour l’heure, et je doute que vous soyez plus qualifiée que Malfurion lui-même pour évaluer ce genre de risque. »
« Laissez-moi au moins examiner la dépouille »
insista-t-elle.
« Si la mort de ce druide est en quoi que ce soit liée au Cauchemar, ce n’est pas à vous que j’oserais la confier. »

Déania plissa les yeux à cette remarque, oubliant alors ses notions de politesse elle répliqua froidement.

« Vous croyez que je suis comme mon père, n’est-ce pas ? Pourquoi vous ne m’accusez pas publiquement d’être une servante du Cauchemar ? Je sais que vous en mourez d’envie ! »
« Je ne vous accuse de rien. Votre père était un fervent partisan du traitre Forteramure, et un des seuls archidruides à s’être livrés aux Dieux Très Anciens. Il était puissant et pourrait bien vous avoir influencée à votre insu. »
« Ridicule ! »


Sans plus de cérémonies l’elfe quitta la pièce, la démarche rigide de frustration.
Après l’annonce de la victoire sur Xavius, le Rêve d’Emeraude s’était vu nettoyé de sa corruption. Pourtant, Déania n’avait pas tardé à ressentir une nouvelle fois cette perturbation étrange qui avait l’habitude de la tirailler lorsque le Cauchemar s’étendait dans les environs. Mais comme l’avait souligné l’archidruide Corne-Fière, elle était la seule dans ce cas.

Puis cette petite enclave de druides de la serre avait soudain été décimée. Un seul de ses occupants était parvenu à rallier la Sylverêve et avait brièvement évoqué un mal étrange qui avait tué tous ses camarades, avant d’y succomber lui-même malgré les efforts des guérisseurs. Ces derniers décelèrent un empoisonnement sans parvenir à en déterminer l’origine.
Déania avait le sentiment que tout était lié mais on ne lui permettrait pas d’en avoir le cœur net. Des mesures plus radicales s’imposaient donc.

A la nuit tombée, une ombre se faufila à l’écart de la Sylverêve. Cette ombre savait bien où le druide de la serre avait été inhumé et lui adressa de silencieuses excuses, promettant de l’enterrer à nouveau dignement une fois ses réponses obtenues.
Affûtant sa perception magique, Déania perçut vite la présence de spores dans les poumons du malheureux qu’elle venait de déterrer. L’empoisonnement venait sans doute d’ici et mais alors qu’elle trouvait une confirmation, de nombreuses questions se soulevèrent. La pestilence du Cauchemar était flagrante, même dans des extraits de pollen aussi pauvres. Pourquoi aurait-on cherché à cacher une chose pareille ?
Déania préférait croire qu’elle était en effet la seule capable de ressentir cette infection plutôt que d’imaginer que des druides du Cauchemar n’aient infiltré l’enclave. En se concentrant, elle remarqua autre chose. La dépouille de ce kaldorei semblait en quelque sorte liée au Rêve d’Emeraude – ou au Cauchemar en l’occurrence-, comme si une aura venue de cet autre monde l’enveloppait, quelque chose qui lui rappelait bien trop la marque que sa famille avait autrefois portée pour renforcer leurs aptitudes druidiques. L’œuvre de son père.

Assise en tailleur devant le corps, Déania acheva de mémoriser l’incantation inscrite sur les pages du livre de sa mère. Cet ouvrage contenait des bribes de magie ancienne, héritage des Wildshadow, lignée qui s’était toujours dressée face aux ténèbres aussi loin que remonte l’histoire des elfes.
La mort de ces druides de la Serre avait à voir avec le Cauchemar, et parmi toutes les incantations du livre, il devait y en avoir une qui ferait la lumière sur ce mystère. Ou provoquerait au moins une réaction.
Et cette incantation fut manifestement la bonne.

Un choc, un vol plané, un autre choc, une lourde main s’abattant pour bloquer ses jambes contre le sol.

La vision de Déania se rétablissait alors à peine pour détailler la monstruosité qui se dressait au-dessus d’elle. Un entrelacs de lianes pourpres et une épaisse fumée l’empêchaient de voir le visage de la créature au physique difforme et rachitique, bien qu’elle dût presque atteindre les quatre mètres de haut une fois redressée. Elle n’avait jamais rien vu de tel, mais si ce n’était pas là une créature du Cauchemar, difficile de dire ce qui l’était. Ses oreilles déjà bourdonnantes furent vrillées par quelque chose à mi-chemin entre un gargouillis et un cri déchirant.

Une force démente fit pression sur ses jambes piégées et la druidesse sentit que ce n’était qu’une question de secondes avant qu’elles ne soient broyées. Tendant les mains vers le ciel, elle lança un appel désespéré à la lune qui l’observait depuis les cieux… et qui répondit.
Une massive colonne de lumière retomba sur le monstre que la brûlure fit tressaillir et relever, libérant sa victime. Déania sollicita vite ses jambes douloureuses pour se redresser et prit ses distances avec la créature. Des druides alertés par le rugissement accoururent de toutes part et sous différents aspects, encerclant rapidement l’abomination pour la harceler. Aussi imposante fut-elle, elle se trouvait aux abords de la Sylverêve, un territoire lourdement défendu et elle fut vite submergée par les forces jointes de druides de tous horizons.

Déania leur vint en aide, refermant les plaies, curant les infections de ses camarades dans la mêlée, mais son esprit était ailleurs. Une fois le combat terminé, elle devait profiter de la confusion pour s’éclipser discrètement.
Elle allait devoir quitter la Sylverêve au plus tôt ou l’archidruide Corne-Fière ne manquerait pas de l’accuser d’avoir lâché ce monstre du Cauchemar sur l’enclave.
Mais le plus déroutant était la magie qu’elle avait perçue tandis la créature bondissait hors du Cauchemar après qu’elle ait perturbé son lien avec la dépouille du druide. Elle avait du mal à y croire, mais c’était la seule explication au fait qu’elle ait ressenti la présence du Cauchemar à l’insu de tous ses confrères. C’était là l’œuvre de l’homme qui avait autrefois voulu l’initier à cette sombre magie. Et il semblait avoir trouvé un moyen de dissimuler ses actes aux yeux de tous, à l’exception de celle qui fut son élève.
Son père, Estornel, était de retour.
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Message  Asélryn / Towann Jeu 24 Nov 2016, 14:08

Sous les premiers rayons de l’aube, le campement des Gardiennes commençait à s’agiter. Un feu de camp se montait tandis qu’à l’écart de ses sœurs, Syrine Wildshadow observait l’horizon. L’heure de la rencontre n’était qu’à quelques minutes et elle aperçut vite la silhouette du griffon se dessiner sur le ciel orangé. Elle n’était pas une négociatrice par nature mais pour une raison qui lui échappait, c’était à elle que revenait la responsabilité de parler au nom des Gardiennes auprès de cet émissaire.
L’émissaire d’un ordre mystérieux venu de la cité des mages et revendiquant la mission de protéger Azeroth dans l’ombre. Sira Gardelune espérait travailler en accord avec ces personnes, et c’était manifestement à Syrine de juger si le jeu en valait la chandelle.

Le griffon ne tarda pas à se poser à l’entrée du camp sous le regard vigilant d’une vingtaine de guerrières. Sans surprise, ces partenaires potentiels avaient envoyé un kaldorei pour négocier. Vêtu d’une fine cuirasse sombre, des cheveux verts noués, cet elfe à la carrure ténue affichait un sourire confiant qui jouait sur les limites de l’impudence. Il rappelait indéniablement quelque chose à Syrine, sans qu’elle puisse tout à fait mettre le doigt dessus. Peut-être l’avait-elle connu et était-ce la raison pour laquelle leurs dirigeants respectifs les avaient choisis pour établir cet accord.

« Ishnu dal’dieb. »

Syrine se contenta d’un hochement de tête.

« Je suis la Gardienne Wildshadow. »
« Keln Stormrunner. »


C’était donc cela. Le dernier né d’Estornel Stormrunner, le druide corrompu. Elle avait connu cet homme lors de la guerre des Anciens, alors qu’il n’était qu’un jeune druide en apprentissage plein de naïveté et tenté par de sombres pouvoirs. Syrine n’était pas intervenue mais elle avait observé de loin sa sœur, Gardienne elle aussi, ramener cet insouciant sur le droit chemin. Elle semblait y être parvenue, mais nul doute que ses sentiments pour lui l’avaient alors aveuglée. Aylen et Estornel unirent leurs destinées et eurent même des enfants, mais peu après qu’elle eut perdu la vie en poursuivant Illidan Hurlorage dans le Tombeau de Sargeras, Estornel s’était révélé partisan des Dieux Très Anciens.
Syrine toisa son neveu sans la moindre émotion.

« Tous les membres de votre ordre semblent rechigner à le nommer, ce n’est pas le meilleur moyen d’inspirer confiance. »
« Nous tenons à ne pas être connus des masses, le fait que vous connaissiez notre existence est déjà une preuve de confiance. »
« Il en faudra davantage pour obtenir la nôtre. »
« C’est pour ça que je suis ici. »
« Et que pensez-vous avoir qui intéresse les Gardiennes ? »


Keln marqua une pause. Il respirait le calme et l’impertinence, mieux valait pour lui qu’il ait quelque chose d’intéressant à dire ou elle risquait de perdre son calme sous peu.

« Les iles brisées sont votre terrain de chasse, nous en avons bien conscience. Je ne cache pas que c’est pour votre connaissance du terrain que nous espérons avoir votre appui. »
« Ça ne répond pas à ma question. »
« Vous vous êtes vues un peu débordées récemment. Pas seulement avec la Légion, tous les peuples d’Azeroth sont tournés vers ces iles aujourd’hui. Des personnes bonnes comme des mauvaises. »
« Et ? »
« Nous savons que vous acceptez volontiers l’aide d’aventuriers en tous genres, et je peux vous assurer qu’il n’y a pas que des héros qui ont débarqué sur vos rivages. A vrai dire, c’est là notre terrain de chasse. Je crois savoir que vous et moi avons été choisis pour initier la collaboration de nos ordres à ce sujet. »
« C’est un test, et je crois que je commence à comprendre… »
« Oh, vous voulez parler de Rauss Sigren ? »


Syrine plissa les yeux.
Rauss Sigren était un mage qui avait apporté son aide aux Gardiennes peu de temps après l’arrivée de la Légion, en peu de temps il était devenu un allié précieux grâce auquel elles avaient remporté de nombreuses victoires. Du moins elles le croyaient, Sigren s’était avéré être en vérité un agent de la Légion cherchant à gagner leur confiance pour s’emparer de renseignements au sujet des Gardiennes. Elles étaient parvenues à l’appréhender à temps grâce à un message anonyme fournissant preuves et instructions pour percer le gangrelige à jour. Si Keln connaissait ce nom, et au vu de l’insupportable sourire qu’il arborait, elles étaient sans doute déjà redevables aux siens.

« Vous avez peut-être quelques arguments finalement. »

Sur ces mots, Syrine tira du fourreau une des longues lames sanglées dans son dos. Le regard de Keln ne la quitta pas un instant du regard, jusqu’à ce qu’elle ne la plante dans le sol devant elle.

« D’ici là que notre mission soit menée à bien, considérez que les Gardiennes acceptent de travailler avec vous. »

Croisant les bras, Keln étira légèrement son sourire.

« Alors il se pourrait bien que vous puissiez compter les Sans-Couronne parmi vos alliés. Dites-m’en plus sur notre mission. »

D’un geste vif, Syrine rangea son épée.

« Les druides de Val’sharah ont besoin de nous pour traquer une druidesse du Cauchemar. Elle aurait lâché une créature abominable sur une enclave druidique avant de prendre la fuite. Vos dirigeants ne vous ont pas choisi sans raison, je crois savoir qu’il s’agit de votre soeur. »

Syrine n’aimait pas annoncer les mauvaises nouvelles, mais celle-ci eut le mérite d’effacer ce sourire arrogant du visage de son neveu.

« Déania… Bien, je suis prêt à partir. »
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