A son arrivée en capitale, Fimeria Bouclenoire fit la connaissance d'un humain prétendu chasseur de dragon dénommé Hallmet, ainsi que d'une Elfe aux airs de cambrioleuse, étrangement, souvent accompagnée d'un paladin. Ces trois personnages allaient vite devenir les seuls amis citadins de la Luminomancienne, fraîchement échappée des bois sombres.
Le premier soir, Fimeria s'approcha d'une festive réunion ayant lieu au bord du lac d'Hurlevent, et se fit accoster par un membre de ce joyeux regroupement, un chasseur de dragons qui ne tarissait pas d'éloges sur la noiraude. Amusée, elle fit néanmoins bien comprendre au jeune homme aux longs cheveux noirs que la charmer ne sera pas une partie de plaisir. D'aucun disent même qu'Hallmet "a pris cher" ce soir là. Mais la compagnie du jeune chasseur ne semblait pas voir d'un bon oeil que ce dernier leur fasse faux bond pour courtiser une petite nouvelle un peu débraillée. Néanmoins les deux interlocuteurs passèrent une soirée agréable jusqu'à se séparer pour s'en aller dormir.
Le deuxième soir où elle rencontra Hallmet, Fimeria se confia à celui-ci sur quelques points de sa vie et les deux se rapprochèrent grâce à l'humour, elle toujours impassible aux innombrables essais de dragues du fougueux. C'est en se balladant ce soir là que les deux amis firent la connaissance de Chermak, l'elfe et d'Aitlan, le paladin. Chermak fut vite très familière avec eux. Malgré une certaine froideur, elle imposait un climat de confiance avec une énergie contenue, même si elle semblait détester la luminomancienne dès le départ. Aitlan ne parlait pas beaucoup, c'était un observateur réfléchi. Comme il se contentait de suivre la tempétueuse Chermak, Fim le surnomma longtemps l'écuyer, aimant le taquiner en lui manquant de respect point plus qu'il n'en faut.
Quelques jours s'écoulèrent, lorsque soudain, Fim, errant en ville en début de soirée, se fit surprendre et attraper par le poignet par Chermak.
"Viens! Il faut que tu voies ça!"
L'elfe traîna alors Fimeria jusqu'à une scène de conflit ayant lieu devant la capitale. La bande à Hallmet, la même qui festoyait au bord du lac quelques jours auparavant, ainsi que tout un tas d'autres gens étaient là, à menacer le chasseur de Dragon de le faire enfermer, le ton montait plus vite qu'un file-monde géosynchrone. Chermak s'inquiétait:
"Fais quelque chose, Fim! On peut pas le laisser se faire tabasser!"
Après quelques secondes de réflexion, la luminomancienne se déplaça entre Hallmet et ses détracteurs, souleva sa lanterne qui se mit à briller très vite assez pour aveugler toute la foule, et ce durant une dizaine de secondes. (rand 91) La foule ressentit une vague de chaleur avant que la lumière ne se dissipe.
Le jeune chasseur de dragons avait eu le temps de s'enfuir ou de se cacher, comme l'avait prévu Fimeria, qui se mit alors à courir, à nouveau agrippée par l'elfe qui commençait sans doute à flairer le danger qui allait peser sur elles dans une poignée de seconde. Cela n'a pas manqué. Au premier tournant les attendait déjà un elfe du vide au regard terrible. Il demanda à Chermak:
"-Où est parti l'humain du nom d'Hallmet?"
"-Lâche-moi!", défia l'elfe, la main sur son fourreau.
Une fraction de seconde plus tard, l'assaillant embrasa son poing et frappa Chermak d'une attaque ardente puissante. La flamme toucha légèrement Fimeria, lui brulant la joue et l'épaule.
A ce moment là, la foule avait rattrapé les deux femmes nouvellement grillées essayant de fuir, mais personne ne prit pitié d'elles, car pour tous la priorité était de retrouver Hallmet. Ce qui fut très vite fait. Le chasseur de Dragon fut amené à la prison d'Hurlevent quelques heures plus tard, salement amoché et Fimeria n'avait rien compris à la soirée qu'elle venait de passer, ni aux querelles auxquelles elle venait d'assister.
Quelques jours passèrent, Fimeria fit quelques fois l'allé retour entre la Colline-aux-Corbeaux et la ville pour s'enquérir de l'état de santé d'un rat qu'elle soignait, et à son retour en capitale, elle apprit que Chermak, l'elfe, était en prison elle aussi. Amusée de cette nouvelle, prise d'une envie d'aller narguer ses seuls amis, et sans se douter qu'elle pourrait ainsi les perdre aussitôt, quoiqu'elle s'en soit fichu, elle décida de rendre visite aux malheureux emprisonnés. Arrivée, premier hic: Le garde ne laissa pas Fimeria descendre avec sa lanterne. Elle hésita longuement, très réticente à l'idée d'abandonner sa lumière ne serait-ce que 10 minute, mais se laissa faire, trop tentée d'aller se moquer de Chermak et Hallmet. Arrivée dans les geôles, elle commença à faire la belle:
"Alors Elfe, le fer de la garde vous sied-il mieux que le bois des arbres?"
Mais elle n'eut pas le temps de se pavaner longtemps, la garde qui l'accompagnait, d'un simple geste sûr et rapide, passa les menottes aux mains de la luminomancienne, avant de lui dire sobrement: "Vous êtes aussi recherchée"
Prise de panique, Fimeria comprit tout de suite qu'elle ne reverrait pas sa précieuse lanterne avant quelques temps... Elle s'agita un peu, mais se fit aisément maîtriser par la femme qui la mis aussitôt dans une cellule, proche de Chermak, hilare. Quelques heures plus tard, Aitlan le paladin rendait visite à Chermak à son tour, et à son tour le respectable jeune homme fut mis en cellule. Peu après, émergea d'un sommeil de fer Hallmet, que Fimeria n'avait pas remarqué. L'infortunée troupe ainsi rassemblée se retrouvait là, par erreur, par la faute d'un chasseur de dragon un peu trop extravagant. De quoi avaient-ils l'air!? Fimeria s'efforçait de garder son humour malgré son esprit de plus en plus accaparé par un sentiment de manque de lumière, Hallmet était en sale état, mais pas assez pour arrêter de mal parler aux gardes, Chermak, sarcastique, était elle aussi bien abîmée tandis qu'Aitlan, de son calme légendaire semblait réussir à raisonner un garde.
"Que me veut-on? De quoi m'accuse-t-on?" Répéta Fimeria sur tous les tons, inlassablement à tous les gardes, s'endormant et se réveillant sans cesse, la mine brisée, dépourvue, privée de lumière. Ce cauchemar dura deux nuits et trois soirs avant qu'on ne la libère finalement. Elle avait été accusée d'avoir semé le trouble lors de la soirée agitée devant la capitale, alors qu'elle n'avait que tenté de dissiper l'agitation et s'était faite attaquer sauvagement en pleine ville juste après.
C'est outrée, mais rayonnante d'avoir retrouvé ses effets personnels lumineux, que Fimeria quitta la capitale aussitôt pour retrouver la colline aux corbeaux et se jura de ne jamais revenir de jour à Hurlevent. Elle y avait vu trop de corruption, un système de dépot de plainte encourageant à la délation et une justice peu scrupuleuse, trop d'innocents enfermés, et même des prisonniers oubliés! Depuis, si le besoin en est, ou si l'ennui la guette, elle s'y rend seulement après le soleil couché et évite la garde, mais préfère zoner dans le bois sombre. Avant son départ elle adressa tout-de même une lettre à Hallmet et Chermak pour les informer de son départ et de son adresse.