Le Codex de Storri Skorisson

Je suis Storri, fils de Skori, et je commence ici le récit de mon service auprès du Clan Poing d'Acier. Je m'attacherai ici à retranscrire les hauts faits du Clan et des nobles nains qui le composent et font sa grandeur. Si tu estimes, lecteur, que ce qui suit est trop centré sur ma propre personne, excuse m'en car ce n'est pas l'effet de mon orgueil, mais bien de celui du zèle que j'ai à retranscrire les évènements auquel j'assiste. Je chercherai à relater ici toute la vérité de ce que j'ai vu et entendu. Si quelque chose de faux ou d'inexact venait à être trouvé ici, j'en revendique la faute et je serai le seul à blâmer, moi et ma mémoire fautive.

Lecteur, toi qui va m'accorder ton attention, voici d'abord mon portrait, pour que tu sache qui j'ai été, et que mon coeur est vrai autant que le sont mes écrits.

Je suis né de Skori Poing d'Acier et d'Helsa Dancegivre. Skori Poing d'Acier était le fils de Skorn Poing d'Acier, qui avait également engendré Skoro et Sdori. Skorn fut un grand guerrier en son temps. Il combattit à la bataille de Forgefer, lors de la guerre des Trois Marteaux. Suivant les pas de leur père, Skoro et Sdori suivirent également la voix de la guerre. Mais Skori était de nature douce, lent à la colère et plein de compassion pour la race des nains. Quoiqu'il fut un solide gaillard, la guerre le rebutait. Il sentit l'appel de la Lumière, et se mit à son service. Au point d'en négliger les devoirs qu'un nain doit envers son clan.

C'est lorsque Skorn retourna à la pierre qu'une grande dispute arriva entre les trois frêres. Skoro et Sdori, auréolés de leur gloire acquise la hache à la main, reprochait à Skori son inactivité contre les ennemis du Clan, tandis que ce dernier réprimendait ses frères pour avoir attisé la flamme de la vengeance en versant le sang des nains d'autres clans. A la suite de cette querelle, Skori refusa de retourner auprès des siens, et de porter le nom de Poing d'Acier.

Skori vécu ainsi coupé du clan. Il épousa Helsa Dancegivre, et vécu avec elle au service de la Lumière. C'est parmi eux que je suis né, et ait été élevé. Je n'ai manqué d'aucun amour, et tous mes besoins matériels furent toujours pourvus, quoique nous vécûmes modestement. Pourtant toute ma vie j'ai senti le poid de ce fardeau : mon père avait renié son clan.

Cet état social de paria fut compensé en parti par le service que nous rendîmes à la Lumière. J'appris ainsi les rites pour honorer les ancêtres. Ceux que l'on pratique à la naissance, et ceux que l'on pratique aussi à la mort. On m'enseigna à lire, écrire, et ce de manière belle et régulière. Je passai plusieurs années de mon enfance à Hurlevent et à Comté du Nord, où je pu contempler de nombreuses et magnifiques enluminures faites par les clercs des hommes. C'est un grand malheur que celles ci soient aujourd'hui perdues.

Enfin, auprès des saints hommes d'Hurlevent et des nobles prêtres de Forgefer, j'appris à soulager les maux de mes semblables. Les plantes peuvent en guérir une grande partie. Une médecine propre et bien appliquée peut en soigner autant. Et c'est assez tard que je découvris que la foi peut encore soulager le reste.

C'est lors de ma soixantième année que je fut ordonné prêtre dans le grand Hall des Mystères, comme le fut Skori en son temps.

Celui ci mourut au cours de la Seconde Guerre. Alors que les orcs ravageaient Khaz Modan, Skori suivit les guerriers Barbe-de-Bronze. Il disparu lors de la chute de Dun Algaz.

A présent lecteur, te voilà informé sur moi, et tu saura qui te raconte les hauts faits des nobles nains du clan.